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THE GIFT OF
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MIRÊIO
POÈME PROVENÇAL
FRÉDÉRIC MISTRAL.
ÉDITION PUBLIÉE POUR LES COURS UNIVERSITAIRES
PAR
BDUARD KOSCHWITZ
AVEC UN GLOSSAIRE
PAR
OSKAR HBNNICKB
ET LE PORTRAIT DU "pOÈTE.
MARBURG
N. G. ELWERT, LIBRAIRE -ÉDITEUR
PARIS MARSEILLE
H. LE SOUDIER P. RUAT
LIBRAIRE-ÉDITEUR LIBRAIRE DE l'DNIVERSITÉ
174, BOULEVARD S <^ GERMAIN, 176. 54, RUE PARADIS
1900.
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imprimerie O. Otto. Darmitadi.
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PRÉFACE.
Après la publication de ma Grammaire de la langue des
fUïbres (en 1894), des amis du Félibrige me demandèrent
soit une anthologie ou un manuel, soit l'édition d'un ouvrage
néo- provençal préparé pour l'usage des personnes qui
désirent s'initier sérieusement à la lecture de la littéra-
ture félibréenne. En effet, cette littérature manquait entière-
ment d'un livre de lectures publié dans ce but. Les Fleurs
félibresques de M. Hennion (Paris 1883), les Flour de Prou-
vènço de M. Delille (Montpellier 1885) et les nombreuses
éditions d'auteurs provençaux, avec traductions françaises en
regard, ne s'adressaient qu'au grand public français et ne
cherchaient qu'à faciliter l'accès du contenu des œuvres mé-
ridionales, sans exiger une étude tant soit peu appro-
fondie de la langue des auteurs. Ne pouvant nier l'utilité
ou la nécessité de la proposition qu'on me faisait, je lui ai
donné suite et, dans cette intention, j'ai demandé à M. Mistral
de vouloir bien m'autoriser à publier une édition classique de
sa Mirèio^ chef d'oeuvre par excellence de la nouvelle littéra-
ture, et pour cela le plus digne de servir d'introduction à
toute étude félibréenne. M. Mistral a eu la bonté non seule-
ment d'acquiescer à mon désir, mais encore de me prêter
son concours pendant la préparation de cette édition. C'est
avec un véritable plaisir que je lui en exprime mes remercie-
ments.
Une édition faite pour le public auquel nous pensons,
demandait une Introduction littéraire, un Texte des plus
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IVà phéface.
corrects, des Notes explicatives et un Glossaire étymo-
logique. Dans V Introduction^ il fallait donner une histoire
sommaire du Félibrige, inséparable de notre auteur, une
biographie de M. Mistral et quelques réflexions sur son
œuvre, spécialement sur Mirèio, Malheureusement il est im-
possible de bien connaître et de bien étudier les évolutions
de la Renaissance littéraire du Midi français sans être félibre
actif et sans habiter le pays du Félibrige. Une grande partie
de cette littérature est entièrement inaccessible aux profanes
et aux étrangers. Je n'avais donc que le choix ou de ré-
péter à peu près ce que j'avais dit dans mon étude Veher
die provençalischen Feliber und ihre Vorgdnger (Berlin 1894)
ou de faire un emprunt à plus savant que moi en matière
félibréenne. Reconnaissant l'impossibilité de donner, en si
peu d'espace, une histoire du Félibrige aussi exacte, aussi neuve,
aussi bourrée de faits que celle publiée par M. Mariéton —
chancelier du Félibrige et auteur du classique «journal de
route» La Terre provençale — dans la Grande Encyclopédie s. v.
Félibrige^ j'ai préféré ce dernier procédé, et je me suis adressé
à l'auteur pour lui demander la permission de me servir de
son article pour notre Introduction. M. Mariéton, qui le ré-
imprime lui-même en ce moment, avec notes additionnelles,
dans son Précis de Vhistoire des félibres (3* chap. de sa
Provence Nouvelle [1550—1900]), m'a gracieusement accordé
toutes les autorisations voulues, et ainsi on trouvera p. i — xx
de notre Introduction — à quelques petites omissions et ad-
ditions près — une reproduction textuelle de cet article d'En-
cyclopédie, qui par l'exactitude de son information, pat la
justesse de ses appréciations et par son grand nombre de
faits accumulés, était tout prédestiné pour le nouvel emploi
que nous lui avons trouvé.
Cet emprunt réussi m'a encouragé à en essayer un
second. Mistral a trouvé dans M. G. Paris, Bévue de Paris^
1894, I, 478 ss. et II, 58 ss. (réimpression dans les Penseurs
et- Poètes du même auteur, Paris 1896) un biographe et un
juge littéraire d'une telle compétence, d'une telle pénétration
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PRÉFACB. \k
et d'une telle puiesaDce de style, qu'il me semble impossible
de mieux présenter et de mieux apprécier notre auteur et
son œuvre. On ne saurait surpasser M. Paris que par l'ad*
dition de détails et par l'entreprise de recherches minutieuses
là où il s'est contenté de donner, de main de maître, des
Yues d'ensemble. Une pareille amplification de l'étude de
M. G. Paris ne serait pas entrée dans le cadre de notre Intro-
duction où, au contraire, il fallait se borner à répéter une
partie seulement de ce que M. Paris avait si brillamment dé-
veloppé. Dans ces conditions, il m'a paru plus simple de
donner, au lieu d'un aperçu plus ou moins original, un extrait
de cette excellente étude, et M. G. Paris, informé de mon
intention, n'a pas été moins bienveillant pour moi que M.
Mariéton, et a bien voulu servir aussi pour sa part (Introd.
p. xxu— xxx) comme introducteur au charmant ouvrage dont
nous publions une édition scolaire.
n ne me restait qu'à dire, à la fin de l'Introduction
(p. xxx — XLUi), quelques mots de Mirèio même. Je l'ai fait,
non sans marcher, ici encore, sur les brisées de M. G. Paris.
Espérons que les trois parties qui forment l'ensemble de notre
Introduction ne jureront pas trop par la disparité de leur pro-
venance, et que les raccords que j'ai dû faire, ne montreront
pas trop de saillie!
Le Texte de notre édition a subi une revision plus sé-
vère que nous ne l'avons dit p. XL et suiv. de l'Introduction.
L'orthographe a été réglée sur l'orthographe officielle des
félibres, celle suivie dans le Trésor ; les concessions faites à
l'œil, dans les rimes des éditions antérieures, ont été sup-
primées; enfin la ponctuation a été soumise à une correction
soigneuse.
Quant aux NoteSy le chemin était tracé par l'auteur lui-
même, n né s'agissait pas de prendre notre poème pour pré-
texte à toutes sortes d'excursions ethnologiques, hagiographiques,
historiques, botaniques, linguistiques etc. etc., mais d'expliquer
uniquement ce qui demandait réellement un bref commentaire
pour des lecteurs qui, n'habitant pas la Provence, n'en con-
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VIA PRÉFACE.
naissent pas assez la topographie, les mœurs et les croyances
pour pouvoir comprendre immédiatement toutes les allusions de
l'auteur. Nous avons gardé, autant que possible, les notes que
M. Mistral avait jugées nécessaires lui-même. Nous en avons
rejeté, d'ailleurs, une partie dans le Glossaire quand elles y
trouvaient plus naturellement leur place. Nous avons emprunté
d'autres notes au Trésor du FUtbrige où l'on trouve de nom-
breuses explications, insérées par l'auteur avec l'intention
manifeste de faciliter aux chercheurs l'entendement de son
œuvre et de l'œuvre de ses compagnons d'idées. Souvent aussi
nous avons recouru directement au poète qui n'a jamais manqué
de répondre à nos questions et d'éclaircir nos doutes. Enfin nous
avons puisé, pour les notes, dans la littérature félibréenne,
dans la thèse utile de M. Maass sur les croyances populdres
mentionnées dans le poème, dans toutes sortes de manuels,
et dans nos souvenirs personnels. Il m'a paru inutile d'in-
diquer en détail toutes ces sources. On reconnaîtra fa-
cilement ce qui est dû directement ou indirectement à l'au-
teur de Mirèio. Dès qu'il s'agit de véritables citations ou
d'opinions dont nous déclinons la responsabilité, nous n'avons
pas manqué d'indiquer exactement les auteurs utilisés.
Le Glossaire est l'œuvre de M. Hennicke. Une heureuse
chance me fit faire sa connaissance au moment même où
j'allais commencer l'élaboration de cette partie importante de
notre édition. M. Hennicke avait composé, pour son usage
personnel, un glossaire de Mirèio (et un glossaire de la
Grammaire de la langue des félibres) ; il ne fallait qu'ajouter
des étymologies et les autres indications qu'on a l'habitude
de trouver dans les glossaires de textes romans. Sur ma
proposition, M. Hennicke a bien voulu prendre sur. lui cette
charge, et on verra facilement qu'il s'en est consciencieuse-
ment acquitté. On ne pourra qu'approuver qu'il n'ait pas
entrepris de trouver des radicaux aussi à ces mots, pour
lesquels l'état actuel de notre science n'aurait permis que
des conjectures plus ou moins hiwardées.
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PRÉFAOR. Vil ▲
D'après ce que nous veDODs de dire, Dotre éditioD est,
dans toutes ses parties, une œuvre de collaboratioD, et je n'en
suis pour ainsi dire que le rédacteur en chef. C'est probable-
ment la meilleure méthode, quand il s'agit d'éditer l'ouvrage
d'un auteur vivant; un ti*avail trop personnel de l'éditeur ou
du commentateur aurait été indiscret. Quoi qu'il en soit,
nous serons heureux, si notre édition de MirHo contribue à
lui gagner de nouveaux lecteurs et à la faire passer parmi
les Btandard'WOi'ks^ dont l'interprétation paraît indispensable
à tout professeur de philologie romane qui tient à consacrer
au Midi de la France la part de l'attention qui lui est due.
Koschwitz.
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INTRODUCTION.
Au moyen âge, la littérature provençale était florissante
jusqu'à l'époque où la néfaste guerre contre les Albigeois mit
fin à l'indépendance et à la civilisation propre du Midi de la
France. Les chevaliers du pays d'oc, humiliés et appauvris,
n'étaient plus disposés à se donner à des occupations trouba-
douresques qui demandaient du loisir et l'aisance; le clergé
rigoureusement surveillé devait abandonner, pour des besoins
et des travaux plus urgents, la culture de la poésie et de
la prose dévote et scientifique. Les vainqueurs importaient
avec leurs mœurs et leurs idées aussi leur langue, et l'ancienne
langue des troubadours, qui, dans l'idiome limousin, avait ac-
quis une sorte d'unité, abandonnée de la faveur officielle,
commença de déchoir et de se désunir. Entraînée dans le
courant de la littérature triomphante, que la restauration
toulousaine du xi\* siècle ne parvint pas à détourner, elle
perdit, reléguée dans le peuple, jusqu'à son orthographe
naturelle, avant de tomber au rang des patois. Cependant,
le provençal n'a jamais entièrement cessé d'avoir des inter-
prètes, et nous le trouvons très vivant toujours, sous sa trans-
formation récente, en 1539, quand François P' en interdit
l'usage dans les actes publics. C'est même alors que se
manifesta un premier réveil des lettres provençales. Le
Grassois La Bellaudière (1532—88), un Marot provençal, dont
l'œuvre posthume fut publiée par son émule et ami Pierre
Paul, manqua de provoquer à Marseille une première renais-
sance, en 1595. Vers le même temps, Augié Gaillard, le
fameux charron de Rabastens, avait réveillé facétieusement
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II Introduction.
les Muses d'Aquitaine, auxquelles la renommée française de
Du Bartas, qui rima aussi de nobles strophes gasconnes, rendait
la considération. Au siècle suivant, Pierre Goudelin, de
Toulouse (1579 — 1649), un lyrique du plus haut vol, s'élevait
jusqu'à la gloire. En Provence, le noëlliste Saboly gagnait
une popularité qui ne l'a pas quitté après deux siècles. Sous
Louis XV, le Languedoc tout entier riait avec le joyeux
çrieur de Celleneuve, l'abbé Favre, et le Béarn souriait aux
grâces des idylliques chansons de Despourrins. Ainsi les
idiomes méridionaux n'avaient jamais manqué d'interprètes.
Mais leurs poètes et leurs conteurs, souvent inconnus l'un à
l'autre, s'étaient transmis le flambeau, sans s'inquiéter d'où
venait la lumière. Ce n'est qu'aux premières années de notre
siècle qu'on vit poindre, parmi les écrivains de langue d'oc,
le souci de la dignité, sinon encore du relèvement de leur
instrument littéraire. Scientifique chez les uns, apostolique
chez les autres, ce sentiment devait aboutir à la réhabilitation
définitive des lettres méridionales. C'est en Languedoc qu'il
se traduisit le plus généralement sous la forme de l'esprit
critique. La plupart des écrivains notables de cette région
ont laissé des recherches philologiques ou le glossaire de leur
parler, tels, au premier rang, Fabre d'Olivet (1767—1825),
penseur original, polygraphe, qui eut des parties de lyrique
puissant, et le marquis de Lafare-Alais (1791 — 1846), le
savoureux et pittoresque descripteur des Castagnados de son
pays natal; puis l'anacréontique Aubanel, de Nîmes, l'érudit
Moquin-Tandon et Jacques Azaïs, le jovial et verveux biter-
rois. Leurs renommées modestes furent éclipsées par la gloire
de l'Agenais Jacques Jasmin (1798 — 1864), à qui n'a manqué
qu'un peu de culture, sous son émotion géniale, pour devenir
classique.
De l'autre côté du Rhône, dans le premier tiers de ce
siècle, on était moins soucieux d'érudition. Comme les anciens
troubadours, les Provençaux ne chantaient guère que pour
chanter. Depuis Toussaint Gros, leur meilleur poète du
xviii* siècle, toute une floraison d'insouciants troubaïres, comme
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Introductiom. m
ils se Dommaient, s'épanouissait de la Drôme à la mer Ìe
Nice. L'Avignonais Hyacinthe Morel, le Niçois Rancher,
l'Arlésien M. de Truchet, le Marseillais Bellot, l'Aixois Diou-
loufet, TAptésien Seymard, le Beaucairois Pierre Bonnet,
populaires à divers titres, mais poètes sans profondeur, faci-
litaient la germination d'une littérature facile et obstinément
patoise. Trois Marseillais, Chailan, le poète du Gangui; Bénédit,
l'auteur de Chichois, l'historien topique des Nèrvi, et le lyrique
réaliste Gelu, qui — avec le Bordelais Verdie (1779 — 1820)
et le Nîmois Bigot (1829 — 97) — méritent une place à
part, gardaient leurs muses pittoresques de toutes prétentions
à l'art littéraire et à ia dignité de la langue. Mais du grand
nombre des rimeurs comme de la sociabilité de la race, de-
vaient surgir les premières tentatives de groupement des écri-
vains provençaux, qui, plus que les restitutions savantes des
Languedociens , provoqueraient l'éclosion d'une renaissance
littéraire. Déjà en 1823 les frères Achard, de Marseille, et
sept autres «troubaïres» avaient donné un recueil collectif
de leurs vers. Il convient d'ajouter qu'en 1839 la Société
archéologique de Béziers, présidée par J. Azaïs, avait ouvert
ses concours aux compositions de langue d'oc, la première
entre toutes ces académies méridionales fondées pour l'en-
couragement exclusif du français. Cette même année, deux
rimeurs en vogue, Pierre Bellot (1788 — 1855), qui régnait
sans conteste sur le Parnasse patois, et l'abondant Tarasconais
Désanat (1796 — 1873), convenaient de publier un journal
populaire. Celui-là le voulait bilingue, celui-ci uniquement
provençal. Il en parut deux: Lou Tambourinaire et le
Ménestrel (1841—42), de Bellot et Louis Mery (pour le français),
Lou Bouil' Abaissa, de Désanat (1841—42, 1844—46). La
plupart des écrivains patois d'alors et les premiers félibres
collaborèrent à ces deux journaux. Une impulsion était don-
née qui permettait de pressentii' un mouvement d'ensemble.
Parmi ceux qui faisaient œuvre d'art dans ce concert touffu
et discordant, les sympathies des mieux doués allaient à un
modeste fabuliste, interprète savoureux de La Fontaine, le
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IV Introduction.
D' Léon d 'Astres, frère du cardinal. Il fut choisi
pour présider les deux premières assemblées des poètes de
langue d'oc.
Le 29 août 1852, un «Congrès des troubadours pro-
vençaux» se réunit à Arles. Il était dû à l'autorité naissante
de Joseph Roumanille, de Saint-Remy, très estimé déjà pour
deux petits livres de poésie, Li Margandeto (Les Pâquerettes;
1847), et Li Sounjarello (Les Songeuses; 1851),. d'un atticisme
suave inconnu jusque-là dans sa langue, et plus encore pour des
pamphlets politiques du plus sain réalisme indigène (LiClube^ Li
CapelaUj LiPartejatre, etc.). Comme pour préparer cette réunion
de chanteurs, il venait de publier, avec le concours de deux
jeunes amis, Frédéric Mistral et Anselme Mathieu, les premiers
confidents de ses projets, un recueil collectif des poètes vivants
du Midi, Li Prouvençalo (Les Provençales ; 1852). Depuis près de
deux ans, il avait battu le rappel des traditions artistiques de la
langue natale, et groupé ses meilleurs interprètes dans un
journal d'Avignon, la Commune. Et ce volume, lancé mainte-
nant avec un instructif avant-propos de l'érudit Saint-René
Taillandier, attirait l'attention de la critique sur cette résur-
rection inattendue. Pierre Bellot et Jasmin n'avaient mérité
les éloges de Nodier, de Villemain, de Sainte-Beuve, qu'à titre
d'accidents isolés de la perpétuation de leur idiome. C'était
un commencement de littérature qui surgissait. Car, moins
qu'à rallier à eux tous leurs frères, ce premier essai avait
permis à Roumanille et à son groupe de rassembler les élé-
ments d'une restauration linguistique et orthographique, base
du relèvement qu'ils rêvaient pour le provençal. Le double
succès d'un tel recueil affranchi des grossièretés d'expression
et d'écriture où piétinaient jusque-là les écrivains «patois»,
et de l'assemblée d'Arles qu'il avait provoquée, suscita un
2* congrès des écrivains méridionaux. Il se réunit à Aix
(1853), sous l'initiative de J.-B. Qaut, auxiliaire de Rou-
manille pour le premier, poète et journaliste, réformateur lui
aussi, mais dans une mesure qui le reléguait encore à la
suite de Bellot parmi les. trouhaires. Le succès fut grand :
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Introduction. v
€5 chanteurs assistèrent au congrès d'Aix, et un recueil col-
lectif, Lou Boumavàgi deis Troubaïres, le suivit (1854).
Cependant, le groupe avignonais dont Roumanille et
Mistral étaient Tâme poursuivait ses réformes et se constituait
en école littéraire pour en assurer l'avenir. Le 21 mai 1854,
sept poètes provençaux, assemblés au castelet de Font-Ségugne
(Vaucluse) sous le nom de félibres qu'ils s'étaient donné,
résolurent solennellement de restaurer l'édifice de leur parler
national. Les sept fondateurs du Félibrige appartiennent dé-
sormais à la légende. C'étaient Joseph Roumanille (1818-91),
Paul Giera (1816—61), Jean Brunet (1822—94), Alphonse
Tavan (né en 1838), Anselme Mathieu (1828—95), Théodore
Aubanel (1829-86) et Frédéric Mistral (né en 1830). Leur
premier soin fut de décréter la publication d'un almanach de
langue vulgaire, qui devait répandre au loin la bonne nouvelle
avec de beaux vers et de jolis contes, et la bonne semence
d'un idiome désormais fixe, dans les couches natives du peuple
qui le maintenait. JjArmana prouvençau pèr lou bel an de
Dieu 1855 inaugura cette aimable encyclopédie familière qui
compte aujourd'hui 46 volumes. Les tendances apostoliques
et éducatrices de ce petit livre du peuple sont très sensibles
dans les premières années. h^Armana de Noël est comme
un é.vangile de la Provence chrétienne, messager de son
patriotisme ressuscité. Les contes joyeux de Roumanille,
profonds et sains croquis de mœurs , ont fait sa première
popularité. Avec lui, avec les Sept de Fon*-Ségugne, d'autres
conteurs, d'autres poètes, Castil-Blaze, Gaut, Bourrelly, Chalvet,
Crousillat, Reboul, Adolphe Dumas, Aug. Boudin, le D' Poussel,
amis et un peu précurseurs des félibres, de nouveaux venus,
M"* d'Arbaud, Bonaventure Laurens, Autheman, Thouron,
Legré, Ch. Poney, Martelly, et, du Languedoc provençal,
Gabriel Azaïs, Roumieux, Floret, Canonge, Gaidan, exaltaient
par leur enthousiasme le goût des- choses du foyer, l'amour de
la Provence. Mais Mistral, mieux que tout autre, avait
compris la tâche assumée par le Félibrige. Tandis que la
plupart se contentaient de chanter, il commençait à dire dans
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VI Introduction.
VArmana tout ce que doit savoir un Provençal. Il entendait
déjà son rôle de chef d'un peuple. De grands traits d'histoire,
des leçons élémentaires de botanique et d'astronomie, des
conseils nioraux et jusqu'à des recettes de cuisine, entre une
cascareleto réjouissante et un chapitre de la Bible, à côté
d'un divin poème comme la Coumunioun di Sant et un chef-
d'œuvre d'humour et d'observation, comme Lou Mège de Cu-
cugnan: voilà YArtnfina prouvençau des premières années.
Cette première époque du Félibrige, son âge de forma-
tion, est dominée par Roumanille. Encore casanière, la lit-
térature naissante s'occupe surtout du présent. Quand elle
regarde en arrière, elle ne chante que la seule Provence,
catholique et grecque et deux fois romaine, des saintes Maries-
de-la-Mer et de la Vénus d'Arles, des papes d'Avignon et
de Marins, vainqueur des barbares. Cette période se termine
avec l'apparition de Mirèio (Mireille; 1859).
On connaît les pages enthousiasmées des Entretiens de
Lamartine, qui saluèrent l'avènement de Mirèio. Du coup,
Mistral était célèbre, et tous les regards se tournaient vers
la jeune littérature d'où était sorti le chef-d'œuvre. Le Féli-
brige entrait dans sa période d'affirmation. En sept ans, ce
fut une rare efBorescence de talents nouveaux: Théodore
Aubanel, le profond passionné, le peintre au coloris puissant
Aq \2l Mióugrano entre-duberto (Grenade entr'ouverte ; 1861),
un Intermezzo chrétien ; Anselme Mathieu , dont la Faran-
doulo (Farandole) ressuscitait l'âme amoureuse, insouciante et
fine des anciens troubadours; Louis Roumieux, avec sa comédie:
Quau VÒU prendre dos lèbre . . . (Qui veut prendre deux lièvres),
premier symptôme d'un théâtre provençal épuré des épices
traditionnelles. Après eux, Fr. Vidal, qui, par son Tambourin
en claire prose aixoise, préludait à la résurrection de l'instru-
ment national; le Salonais Ant.-Blaise Crousillat, le poète
contemplatif de la Crau, où il avait recueilli le miel classique
de sa Bresco (Rayon de miel); trois félibresses: M"®d'Arbaud,
dont tout le Comtat goûtait les Amouro de Bibas (Mûres des
rives). M"* R.-A. Roumanille, l'héroïne des fêtes de Sainte-
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Introduction. vu
Anne-d'Apt (1862), première consécration populaire du Féli-
brige en Provence, et Antoinette de Beaucaire, à qui ses
frères les poètes élevèrent un «tombeau» magnifique et tou-
chant pour abriter ses Belugo (Bluettes) posthumes; un Ir-
landais conquis à la jeune Renaissance et devenu un de ses
maîtres, William-Bonaparte Wyse, le trouvère nomade des
Parpaioun blu (Papillons bleus) et des Piado de la Princesso
(Traces des pas de la Princesse), dont l'original esprit et la
culture cosmopolite «élargit par delà les Alpilles natales» les
horizons du Félibrige; d'autres encore qui apparurent au soleil
fécond de ces années enthousiastes.
Roumanille avait réuni en deux recueils ses Oubreto
(Petites Œuvres) en prose et en vers (1859— 64). Avec
Mistral, il avait réédité Saboly, le premier aïeul vénéré des
félibres, l'abbé Favre, Hyacinthe Morel, puis les poésies
éparses de quelques précurseurs comme ce bon Reboul qui
leur avait fait connaître à Nîmes les délices du premier
triomphe (1859). Enfin, Mistral donna son poème de Calendau
(Calendàl, déc. 1866), couvé sept ans comme Mireille et qui
achevait de le consacrer poète national de la Provence.
L'action de Calendau fut décisive sur les jeunes patriotes
méridionaux pour lesquels il semblait écrit. La profondeur
autochtone de sa poésie et sa fière éloquence au nom des
revendications de la race faisaient présager une orientation
nouvelle de la «Cause».
Dans cette période de son évolution, qui nous conduit
jusqu'en 1876, le Félibrige ne se borna donc pas à une af-
firmation littéraire. Un triple courant ethnique, scientifique
et autonomiste s'y développa qui aboutit à une affirmation
sociale. S'il n'avait fait présager d'abord qu'une littérature
de chanteurs, le Félibrige démontra peu à peu la nécessité
d'une éducation nationale plus conforme à l'histoire et aux
traditions. Il en vint à prouver l'existence d'une race méri-
dionale, entité aux parties solidaires, dont le cœur a toujours
battu quelque part sur une des terres de sa domination. On
les reconnaît àr leur idiome fraternel de la langue d'oc. C'est
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VIII lUTRODUOTION.
à Mistral qu'il appartient d'avoir mis en lumière ce sentiment
de la race plus puissant que les frontières politiques pour
rapprocher ou éloigner les cœurs. Toute son œuvre en té-
moigne depuis VOde aux Catalans (1861) jusqu'au Chant de
la Coupe et au sirvente de La Comtesse et à. «es strophes
devant le bronze de Jasmin ; son épopée de Calendau n'est
qu'un hymne à la race, comme tous ses discours de Capoulié
(Chef des félibres). Quelques-uns des cris du poète ont fait
interpréter son particularisme en mauvaise part. Le mot de
séparatisme a été prononcé. Mais Mistral, dès cette époque,
avait répondu d'avance à toutes les suspicions malveillantes:
Sian de la grando Franco, e ni court ni constiè!
D'autres tendances sont venues se greffer sur les siennes,
les horizons s'étant multipliés avec les hommes. En 1860,
un poète de Figueras, Damaso Calvet, venait raconter aux
félibres la restauration solennelle des Jeux floraux de Barcelone.
Mistral, dans YArmana^ ne tardait pas à exposer le côté
mystérieu'x de ce réveil de la langue d'oc dans ses diverses
branches et à saluer les Catalans d'un poème superbe qui
rappelait la commune grandeur historique des deux peuples.
Peu après, un proscrit espagnol, Victor Balaguer, datait de
Narbonne un appel poétique où il demandait l'amitié des
Provençaux pour la jeune Catalogne. On le reçut en triomphe;
le souvenir de la triple fête donnée par Bonaparte Wyse à
Font-Ségugne, Vaucluse et Avignon, et à laquelle prirent part
quatre écrivains de Barcelone ; le voyage que bientôt les fé-
libres Mistral, P. Meyer, Roumieux et Wyse firent en Catalogne
préparèrent une définitive alliance qui fut scellée à Saint-
Remy en 1869. Le Félibrige avait passé le Rhône, propagé
par Roumieux et Albert Arnavielle, un boute-en-train et un
apôtre. 11 eut bientôt des affiliés jusqu'à Toulouse et en
Gascogne. La jeune littérature, qui depuis Mireille avait la
sanction de tous les amis du beau, provoqua la création à
Montpellier d'une Société des langues romanes qui la justifia
scientifiquement. Son premier fauteur, le baroli Ch. de Tour-
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Introduction. ix
toulon, comme historien de Jacques le Conquérant, les philo-
logues Boucherie et Montel, et les deux futurs maîtres du
provençalisme en France, Camille Chabaneau (principal ré-
dacteur de la Sevue des langues romanes^ créé en 1870) et
Paul Meyer (fondateur, íivec M. Gaston Paris, de la Bomania,
Paris, 1872) et avec eux, d'autres glossateurs et éditeurs des
anciens poètes, enfin Mistral lui-même, par la publication
successive de son Trésor du Félibrige, l'admirable encyclopédie
des dialectes d'oc, rattachèrent la littérature nouvelle à la
tradition romane.
Du jour où Catalans et Provençaux avaient fraternisé,
r«idée latine» était apparue aux félibres. Elle allait s'affirmer
dans une manifestation internationale. M. de Berluc-Pérussis
avait fait naître de son «Académie des sonnettistes» le cente-
naire de Pétrarque à Avignon. Aidé de MM. Guillibert, d'Aix,
et Doncieux, préfet de Vaucluse, il donna à la fête une ex-
tension inattendue. A côté du français, de l'italien et du
catalan , le provençal témoigna pour la première fois de sa
dignité d'idiome vivant. MM. Mézières, Nigra, Conti et de
Quintana furent entendus tour à tour avec Aubanel, Félix
Gras, Mistral. Les quatre langues latines, qu'avait également
connues Pétrarque, s'associaient pour son triomphe (1874).
L'année suivante, la Société romane ayant ouvert à Mont-
pellier un grand concours philologique et littéraire, l'Institut
de France apportait au Félibrige sa première adliésion:
Mistral le présidait avec Egger, assisté de Mila y Fontanals,
Michel Bréal et G. Paris. Ce dernier, frappé de l'inter-
prétation sociale que cet événement provoquait à l'étranger,
écrivait dans le Journal des Débais: «Des politiques à courte
vue peuvent seuls négliger de pareils symptômes. Il y a
dans l'histoire ' bien des événements considérables qui ont eu
une origine analogue».
Nous avions laissé, en 1867 le développement littéraire
du Félibrige, pour l'exposé de ses manifestations extérieures.
Dès que la renaissance provençale eut pénétré en Languedoc,
elle y propagea l'incendie. L'ardent Albert Aruavielle,
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X IlíTRODUOTIOlSr.
d'Alais, éveillait les Cévennes avec ses Cants de VAubo
(Chants de l'Aube), de noble et tendre inspiration;
Roumieux, populaire de Beaucaire à Nîmes, réhabilitait
la chanson provençale dans son recueil de la Rampelado
(Rappel); Lucien Mengaud et Paul Barbe, à Toulouse, le
conteur Chastanet en Périgord, le lyrique et savant Gabriel
Azaïs à Béziers, le fabuliste Castela à Montauban, sur-
tout Achille Mir, le Roumanille de Garcassonne, fin chan-
sonnier et savoureux humoriste en prose , entretenaient le
culte du parler natal, tandis que Montpellier, la vieille capi-
tale scientifique, révélait les Octavien Bringuier (1830 — 75),
dont la Prouvença (Provence) et le Roumiéu (Pèlerin) pro-
mettaient le plus fier essor classique et patriote, et Langlade
(né en 1823), le grand peintre idyllique des landes palesti-
niennes du Bas-Languedoc. En Provence, la même période
voyait naître d'innombrables chanteurs. Mentionnons briève-
ment Alphonse Michel, un Béranger champêtre, l'auteur du
Flc^quet (Flacon); R. Marcellin et L. Geoflfroy, les délicats
rêveurs de Long déu Camin (Le long du Ghemin) et de Mei
Veiado (Mes Veillées); puis un fabuliste, un noëlliste et un
sonnettiste du temps des troubaïreSy Bourrelly, Lambert et
Gant . . . Mais c'est parmi les nouvelles recrues de YArmana
qu'apparaissent les plus artistes. Paul Arène y fait ses dé-
buts littéraires avec un chapelet d'odelettes, luisantes de
rayons de soleil. Alph. Daudet y donne, en provençal, ses
premières Lettres de mon Moulin. Léon de Berluc-Pérussis,
qui apporte au Félibrige son érudition d'humaniste et ses
idées sur la décentralisation, prélude à ses précieux sonnets,
mi-partis de grâce et d'humour. D'autres talents les avoisi-
nent : Pierre Mazière, Marins Girard, Jean Monné et Auguste
Verdot, mort avant moisson faite.
Mais voici surgir, avec une épopée en 12 chants, Li
Carbounié (Les Charbonniers) de Félix Gras, cette révélation
majeure: que la génération de Font-Ségugne n'a pas épuisé
le fonds créateur et natif. Quelques mois plus tôt. Mistral
avait réuni le recueil de ses œuvres lyriques en un livre
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Introduction. xi
magistral : Lis Isdo d'or (Les îles d'or), où il s^affirmait chef
d'une littérature et représentant d'un peuple.
Le 21 mai 1876, le Pélibrige, désireux de resserrer et
d'élargir ses rangs, s'assembla pour se reconstituer. Cinquante-
quatre de ses membres, étant réunis dans la grande salle
des Templiers d'Avignon, sous la présidence de Mistral, as-
sisté du poète catalan Albert de Quintana, votèrent le Statut
qui régit désormais la société. C'est en une vaste confédéra-
tion littéraire de patriotes provinciaux, dont le territoire cor-
respond au glorieux Midi du xii* siècle, que s'était constitué
le Félibrige. Formé et affirmé depuis vingt-deux-ans, il lui
restait à s'organiser^).
*) Voici quelques extraits d'une traduction des statuts de 1876:
Art. 1. — Le Félibrige a pour but de réunir et stimuler les hom-
mes qui, par leurs œuvres, sauvent la langue du pays d'Oc, ainsi qoe
les savants et les artistes qui étudient et travaillent dans l'intérêt de
ce pays.
Art. 3. — Une étoile à sept rayons est le symbole du Félibrige,
en mémoire des sept Félibres qui Tout fondé à Fontségugne . . .
Art. 4. — Les Félibres se divisent en majoì'aux et mainteneurs:
ils se relient par les Maintenances^ qui correspondent à un grand dialecte
de la langue d'oc. Les Maintenances se divisent en ïcolea.
Art. 5. — Les Félibres majoraux sont choisis parmi ceux qui ont
le plus contribué à la Renaissance du Gai-Savoir. Ils sont au nombre
de cinquante et leur réunion porte le nom de Consistoire Félibréen.
Art. 8. — Le Bureau du Consistoire se compose du Capoulié,
des Assesseurs et des Syndics^ ainsi que du Chancelier et du Vice-
Chancelier.
Le Capoulié préside les assemblées générales du Félibrige , les
réunions consistoriales et le bureau du Consistoire.
Les Assesseurs remplacent le Capoulié empêché . . .
Il y a autaiit d'Assesseurs que de Maintenances, et chaque Mainte-
nance a aussi un Syndic chargé de l'administrer.
Le Chancelier garde lés archives, tient la correspondance et
perçoit la cotisation des félibres Majoraux.
Art. 9. — Le bureau est élu pour trois ans dans la séance consis-
toriale de Sainte-Estelle. Le vote a lieu au scrutin secret. Les Majo-
raux absents peuvent v«ter par correspondance pourvu que leurs bulle-
tins soient signés.
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xn Introduction.
L'autorité de la Loi Douvelle fayorisa singulièrement
les tendances sociales dont nous connaissons les origines. De
Le Caponlié est nommé par les Majoranx, mais c'est loi seul qui
nomme le Chancelier et le Vice-Chancelier.
Les Assessenrs et les Syndics sont nommés par les Majoranx de
leur Maintenance.
Le Capoulié sortant proclame le nouveau bureau à la réunion de
Sainte-Estelle.
Art. 10. — Le Consistoire peut modifier les statuts sur la demande
écrite de sept félibres. Il peut exclure les indices. Il peut dissoudre
les Écoles qui violent les statuts. Il peut casser les décisions des
Maintenances. Il peut se prononcer sur les questions grammaticales ou
orthographiques.
Art. lô. Dans les félibrées le Capoulié a pour insigne Vl" toile
d'or à sept rayons et les Majoranx la Cigale d'or.
Art. 16. - Chaque Cigale recevra du Consistoire un nom parti-
culier qu'elle gardera à perpétuité.
Art. 17. — Les Félibres mainteneurs sont en nombre illimité.
Art. 18. — Ceux qui voudront posséder ce titre devront s'adresser
au bureau de la Maintenance de laquelle dépend le dialecte natal.
Le bureau accepte ou repousse la demande; dans le premier cas
elle est transmise au Capoulié.
Si celui-ci donne un avis favorable, la demande est de nouveau
soumise au bureau de la Maintenance, qui se prononce en dernier ressort.
Art. 21. — On entend par Maintenance la réunion des félibres
d'un grand dialecte de notre langue d'oc.
Art 22. — Le bureau de la Maintenance se compose du syndic,
de deux ou trois vice-syndics, des cahiscols de la Maintenance et d'un
secrétaire.
Le Syndic, préside les assemblées de la Maintenance. - En cas
d'empêchement, il est remplacé par le Vice-Syndic qu'il désigne, et à
défaut de désignation par le plus âgé.
Les Cahiscols administrent les Écoles.
Le Secréiaire tient les archives et la correspondance. Il perçoit
la cotisation des félibres mainteneurs.
Art. 24. — La Maintenance peut créer des Écoles en se conformant
aux articles 28 et 29. Elle nomme les félibres mainteneurs conformément
à l'article 18. Elle peut célébrer des fêtes littéraires ou artistiques,
ainsi que des Jeux Floraux, soit d'elle-même, soit en se concertant avec
des Sociétés ou avec des villes. Elle règle la disposition de ses revenus.
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Introduction. xiii
soIenDelles Fêtes latines furent célébrées à Montpellier en
1878. L'inspirateur en était A. de Quintana, le président
Art. 28. ~ L'École est la réunion des lélibres d'une même région.
Elle a pour but rémnlation, renseignement des nns aux autres ou la
-collaboration à des travaux communs.
L'École est constituée par décision de Maintenance sur la de-
mande de sept Îélibres habitant le même centre.
Art. 29. — Les Félibres qui veulent créer une École font eux-
mêmes leur règlement tout en se conformant à l'esprit des Statuts et à
l'obligation prescrite par l'article 7; ils le transmettent par écrit en
même temps que leur demande au bureau de la Maintenance et ne peu-
vent, sans l'autorisation de celle-ci, modifier leur règlement.
Art. 30. — L'École élit elle-même son bureau dont le Président
porte le titre de Cabiscol et fait partie du bureau de la Maintenance
comme il est dit à l'article 22.
Chaque année, à la réunion de la Maintenance, le Cabiscol fait
un rapport sur les travaux et les progrès de son École.
Art. 36. — Chaque Maintenance tient une fois par an une assem-
blée qui se réunit en septembre ou octobre dans la ville désignée par
son bureau. Cette réunion n'est pas publique et se tient à table. On y
traite les affaires spéciales à la Maintenance.
Le Syndic peut convoquer, s'il le juge nécessaire, d'autres assem-
blées de Maintenance. Il réunit le bureau de la Maintenance quand il
le croit utile, il choisit de même le jour et le lieu de la réunion.
Art. 37. — Enfin les Écoles choisissent elles-mêmes , à leur gré,
leurs jours de réunion. Les membres des Écoles doivent féltbréger
(felibreja), c'est-à-dire se réunir de temps à autre à table pour se com-
muniquer leurs créations nouvelles et s'encourager à la propagation du
Félibrige. Ces réunions se noxamQni Félihrées et sont de tradition dans
le monde félibréen.
Art. 45. — Les Concours littéraires, que nous appelons Jeux Flo-
raux, sont de deux sortes: les Grands Jeux Floraux du Félibrige et
les Jeux Floraîix de maintenance.
Art. 46. — Les Jeux Floraux du Félibrige ont lieu tous les sept
ans à la Sainte Estelle. Le Consistoire entier forme le jury.
Seuls peuvent concourir les écrivains en langue d'oc.
Trois récompenses au plus sont mises au concours.
La première est réservée au Gai Savoir; c'est le Capoulié lui-
même, en assemblée plénière, qui proclame le nom du lauréat.
Le lauréat devra choisir lui-même la Reine de la fvte^ et celle-ci,
devant tous, lui mettra sur la tête la couronne d'olivier en argent, in-
signe des maîtres en Gai Savoir.
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XIV Introduction.
Mistral, et le lauréat Yasile Aleosandri, poète national des
Roumains (f 1890), qui fut un ami fervent du Félibrige.
L'organisateur de ces fêtes, le baron de Tourtoulon, fondait
peu après la Revue du Monde latin (1888). Les rapports
fraternels de Catalans à Provençaux s'affirmaient de nouveau
en des hommages rendus à Paris et à Montpellier (1885 — 86)
aux poètes Balaguer et Jacinto Verdaguer, les deux plus
hauts représentants de la renaissance catalane. Une députa-
tion de Languedociens prenait part (1887) aux Jeux floraux
de Barcelone, présidés par la reine régente et pélerinait aux
Baléares. La Société des Félibres de Paris (fondée en 1879
par MM. Maurice Faure, Baudouin et de Ricard, dédoublée,
en 1892, par U école Parisienne du félibrige, présidée par
M. Amouretti) continuait la tradition en faisant présider ses
grandes assises, depuis 1883, par les plus célèbres partisans
de la fraternité latine: Aubanel, Mistral, Balaguer, Castelar,
Alecsandri, Ruys Zorilla et Jules Simon. Enfin, en 1890,
une ambassade était envoyée par le Félibrige en Italie, aux
fêtes provoquées par M. de Qubernatis pour le centenaire de
Béatrix, et reçue avec honneur par le municipe florentin.
Tandis que les Félibres se multipliaient en Languedoc,
à la faveur du romanisme scientifique et de l'idée latine,
quelques-uns d'entre eux s'y distinguaient par un accent in-
attendu. Inspirée par un grand écrivain protestant. Napoléon
Peyrat, le Michelet des Albigeois et de l^ Inquisition^ la petite
secte se réclamait des libertés de la pensée romane, comme
de la langue des troubadours. Un poète, Auguste Fourès,
et un théoricien Louis-Xavier de Ricard, l'auteur du Fédé-
ralisme, furent les porte-parole du cénacle, déjà très éloigné
de l'école catholique d'Avignon. Sans continuer les traditions
joyeuses et populaires du premier Félibrige, maintenues en
Languedoc par Roumieux, Arnavielle et Langlade, ceux-là
entonnèrent des sirventes de deuil et de sang. «Toute Re-
naissance suppose une mort, un martyr qui se réveille dans
son tombeau. Or cette grande et sainte martyre, c'est l'Aqui-
taine >, avait dit Napoléon Peyrat. Après sa magistrale épopée
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Introduction. xv
en prose, plus éloquente que scientifique, l'idéal nouveau
deyait susciter des œuvres vaillantes comme les Grilhs (Gril-
lons) de Fourès et Tohzà (Toulouse), la geste provençale de
Félix Gras. Mais ces jeunes Languedociens ne bornaient
pas à cet archaïsme leurs innovations. Quelques-uns d'entre
eux se proclamaient républicains fédéralistes, et rassemblaient
tous les adeptes provençaux, italiens et catalans de ces idées,
dans un almanach littéraire et radical qui fit grand bruit, La
Lauseto (L'Alouette) (1877—78—79 et 1885). L'avant-garde
marseillaise et socialiste du Félibrige devait les suivre dans
la voie du fédéralisme, avec Jean Lombard, l'auteur de l^ Agonie
(t 1891), le député Antide Boyer et les poètes Pierre Bertas
et Auguste Marin. Le voyage des Félibres à Florence fut
une occasion nouvelle de manifester ces tendances. Le
délégué officiel, M. Paul Mariéton, y célébra «l'idéale Fédé-
ration, embrassant les provinces fraternelles dans les Etats
arbitralement unis». Mais ces souhaits fédéralistes, admis
d'une grande partie des félibres, étaient repoussés par quel-
ques-uns, le statut de la société excluant d'ailleurs toute
théorie qui puisse engager la collectivité. On s'en aperçut
bien le jour où, profitant d'une visite du Capoulié aux félibres
de Paris (févr. 1892), MM. Fréd. Amouretti et Ch. Maurras
lurent, au nom du jeune Félibrige, une déclaration nettement
fédéraliste qui ouvrit le débat actuel entre les félibres simple-
ment décentralisateurs et ceux qui réclament un régionalisme
affirmé par l'action. Au premier rang de ces régionalistes
d'avant le fédéralisme, figurait de longue date M. de Berluc-
Pérussis. Amené au Félibrige, comme bien d'autres, par le
double courant des Congrès archéologiques du comte de Cau-
raont et de la Réforme sociale de L^play, qui avaient rendu
à la province le goût de ses monuments et de ses traditions,
il en arrivait à demander «la disparition du gouvernement
anonyme des bureaux, et la ruine de cette vieille Bastille de
la centralisation».
Tandis que s'agitaient les politiciens du Félibrige, de
nouveaux érudits y prenaient place, qui appliquaient leurs
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XVI Introduction.
connaissances à sa propagande, tels Tépigraphiste V. Lieutaud
et le médiéviste A. Roque-Ferrier, rares poètes l'un et l'autre,
dans le même goût d'archaïsme. Avec eux, d'autres patriotes,
chacun dans sa région , le comte de Toulouse • Lautrec , le
marquis de Villeneuve, Ch. Ratier, de Gantelme-d'Ille, etc.,
«organisaient la victoire>. L'auteur d'une petite Grammaire
provençale^ le frère Savinien, d'Arles, se faisait l'apôtre de
l'enseignement primaire du français par les dialectes, comme les
poètes Ant. Perbosc, en Quercy, et l'abbé Pascal à Gap. Un
jeune Prémontré, le P. Xavier de Fourvière tâchait de po-
pulariser l'étude de la langue provençale par sa Grammaire
et Guide de la conversation provençale, tandis qu'un romaniste
étranger, M. Koschwitz, de Marburg, ami du Félibrige, le
munit d'une Grammaire à base scientifique {Grammaire
historique de la Langue des Félibres), M. Maurice Faure,
l'âme du Félibrige de Paris, se faisait l'initiateur de ces pèle-
rinages des Méridionaux aux grands souvenirs de la terre
natale, qui popularisaient la Cause dans son berceau.
M. Constans donnait à Aix et à Marseille des cours
publics de littérature provençale ancienne et moderne,
et Mistral achevait de publier son dictionnaire, vrai trésor
linguistique de sa race et de son pays. Avec la Sevue fili*
bréenne, française et provençale, fondée à Paris en 1885 par M.
P. Mariéton, qui archive et apprécie les manifestations de
la renaissance méridionale, la critique et l'annalisme étaient
entrés dans le Félibrige. M. Donnadieu écrivait l'histoire de
ses Précurseurs (1800 — 1855), des Languedociens en parti-
culier; M. Chabaneau recueillait les traces des nombreux
poètes provençaux du xvi® au xviu® siècle, et MM. Jeanroy,
Bourciez, Clédat, Devaux, Moutier, Theulié, suivaient l'exemple
de ce doyen de la philologie romane en France, par la publi-
cation de textes provençaux oubliés ou par l'étude de la
littérature et des dialectes anciens et modernes du Midi de la
France. M. Jourdanne, dans sa consciencieuse Histoire du Féli-
brige réunit tous les documents importants sur le mouvement
félibréen depuis 1854. A l'étranger, l'intérêt porté aux nou-
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Introduction. xvii
velles évolutions de la littérature provençale s'agrandit aussi
de jour en jour. En Allemagne, où après Raynouard (1761 —
1836), auteur d'un Choix des poésies originales des troubadours
et d'un Lexique roman ou dictionnaire de la langue des
IroubadourSy Diez a jeté la base de la philologie provençale,
on n'a jamais cessé d'encourager et de faire avancer le pro-
vençalisme savant. Aux Diez, Bartsch et Mabn ont succédé de
nouveaux maîtres de la philologie romane, dont les uns, MM.
Stengel, Stimming, Suchier, Lévy, etc. se donnent surtout à l'étude
du moyen-âge provençal, les autres, MM. Bôhmer, Koschwitz,
Sachs, Schneider, etc. aident et encouragent par leur exemple
l'étude des langues et des littératures modernes de la France
méridionale. A côté de ces romanistes savants, M. Bertuch,
traducteur de la Mirèio et de la Nerfo de M. Mistral, M.
Fasteurath, fondateur de Jeux Floraux à Cologne, M. Welter,
auteur d'une biographie de M. Mistral, d'autres encore,
travaillent, avec succès, à augmenter dans leur pays le
nombre des lecteurs et des amateurs de la littérature féli-
bréenne. Aussi en Italie, en Suède, en Finlande, en Amérique,
la littérature des félibres est étudiée comme une des plus
intéressantes manifestations du génie franco-gaulois.
De nombreux journaux de langue d'oc, quelques-uns
déjà anciens, répandent graduellement la semence de Font-
Ségugne, des Pyrénées aux Alpes: Lou Felibrige de M. Jean
Monné, à Marseille ; VAiòli d'Avignon (où écrit Mistral), dirigé
par M. Folco de Baroncelli ; Lou Gau du P. Xavier de Four-
vière, de Frigolet; la Cigalo d'or et la Campana de Maga-
louna de MM. Roumieux, Arnavielle et Marsal, à Montpellier;
le Lengodoucian de M. de Ricard et la Terro d^Oc de M.
Bacquié-Fonade, à Toulouse; Lou Calel de M. Delbergé, à Ville-
neuve-sur-Lot; ia,Vihado de ÌAax&eìUe; Lou Cascavèl d'Alais; Lot*
Viro-Soulèu de Paris; la Cahreto d'Aurillac; le Lemouzi de
Brive etc., avec quelques organes franco-provençaux: VOccitania
et le Felibrige latin de M. Roque-Ferrier, à Montpellier; la
Cornemuse de M. Jos. Gautier, à Marseille; les Echos de
Tamaris de M. Coffinières; le Mois Cigalier^ rédigé par
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XVIII INTRODUCTION.
M. Alb. Tournier, à Paris, et bien d'autres. D'autre part,
le succès croissant de VArmana prouvençau inspirait des
publications similaires: à Draguignan, Lou Franc-Prouvençau ;
à Avignon, Lou Jacoumar; à' Carpentras, Lou Cacho-Fio; à
Vaison, VArmana dóu Ventour; puis les almanachs dou Lengadò^
Oarounenc^ Lemouzi, de VAriejo, Vivarés, Dóufinen, Mouni-
Pelieirenc^ etc., enfin VArmana Marsihés du poète Aug. Marin
qui a fait accepter à Marseille, d'un public fidèle aux trou-
haïreSj les réformes graphiques des félibres.
Depuis 1876, les productions littéraires se sont infini-
ment multipliées; quelques-unes atteignaient l'universelle cé-
lébrité. Parmi les plus remarquables : Amour e plour d'Al-
phonse Tavan, le livre des tendresses et de la douleur patiente;
Nerto de Mistral, exquise chronique rimée du temps des
papes d'Avignon, digne de l'Arioste ... ou de Calendau ; le
Rose (Rhône) du même auteur (1897); le Romancero Prouvençau
de Félix Gras (1886), légendaire et populaire, son plus beau
livre; Li Fiho d'Avignoun (les Filles d'Avignon) d'Aubanel
(t 1886), où s'affirmait tout son génie, ardent, plastique et
tendre ; la Chansou Lemouzina (Chanson Limousine) de l'abbé
Roux (l'auteur des Pensées)^ magnifiques fresques épiques,
retraçant les grands épisodes du pays des grands troubadours;
les Debis Gascous (Devis gascons) d'Isidore Salles, initiateur
dans son pays landais, poète ingénieux et traditionniste; les
Gants dou Soulelh et la Muso silvèstro (Chants du Soleil et Muse
sylvestre) de Fourès (f 1891), le dernier Albigeois, recueils
lyriques, très variés, d'un artiste et d'un patriote; Dal très
a la toumho (Du Berceau à la Tombe) de l'abbé Justin
Bessou, le Brizeux du Rouergue, pieuse épopée villageoise
de l'âge d'or; les Cansoun dou terraire (Chansons du terroir) de
Ch. Rieu, le populaire Charloun (Charlon), du Paradou, peintre
naïf des mœurs du pays d'Arles; la Pauriho (Les Pauvres)
de Valère Bernard, fière suite d'eaux -fortes d'un réalisme
vengeur et attendri . . . Comment à ces poètes de talent
consacré ne pas ajouter parmi les plus récents. M"® J. Gau-
tier, l'exquise félibresse Brémonde, MM. Louis Astruc, l'auteur
des Cado (Acacias) et de la Messo pagano (Messe payenne).
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Introduction. xix
Eug. Plauchud, le charmant félibre des Basses- Alpes, auteur
du Diamant de Sant Maime, d'Ow Cagnard et de Conte ga-
vouât (Contes gavots), Pierre Bertas, l'organisateur du 25* cen-
tenaire de la fondation de Marseille, qui, édile de cette ville,
marie en provençal les jeunes époux, Pascal Gros, le directeur
du journal La Sartan, Aug. Marin, Clovis Hugues, J. Boissière,
Ch. Boy, M. André, H. Bouvet, H. Giraud, pour la Pro-
vence ; Perbosc, A. Blavet, Prosper Estieu, J. Félicien Court,
pour le Languedoc, etc.
Mais la poésie lyrique et épique n'était plus seule cultivée.
Un théâtre provençal entrait dans les desiderata des félibres.
Citons brièvement: le drame shakspearien d'Aubanel, Lou Pan
dóu Pecat (Pain du Péché), représenté à Montpellier (1878)
et à Paris (traduit par P. Arène); la comédie de Roumieux,
La Bisco (La Mauvaise humeur), jouée à Montpellier; la
tragédie lumineuse de Mistral, La Bèino Jano (La Reine
Jeanne; 1890), promise au théâtre antique d'Orange; et
n'oublions pas: Li masc (Les Sorciers) d' A. Tavan; Li Varai
de Vamour (Les Troubles de l'amour) et Tetin V escarrabiha
(Baptistin l'éveillé) de J. Cassini; Lou Creserèu (Le Crédule),
et L'oulo d'Arpian (La Marmite d'Harpagon) de Marins
Chabrand; Charloun e Charloto (Charlon et Charlote) de J.
Sorbier, toutes pièces de théâtre qui ont été jouées dans la
région d'Avignon et d'Arles par des ouvriers ou paysans
amateurs. Rappelons aussi les comédies dauphinoises du
félibre Almoric qui parcourt la vallée de la Drôme avec une
troupe de paysans qui les jouent avec grand succès, et les
nombreuses pastorales où le public de Marseille, de Toulon,
d'Avignon et d'Arles vient s'ébaudir à la Noël pour entendre
en provençal la mise en scène populaire de la Nativité du Christ.
Enfin la prose, longtemps dédaignée en dehors des al-
manachs et des journaux, eut tout un bataillon d'interprètes.
Roumanille, son premier artisan, donnait un recueil de ses
Conte prouvençau (1883), modèles d'observation humoristique,
pour la plupart déjà célèbres sous les versions d'Alph. Daudet,
Pontmartin, Em. Blavet, etc. Le facétieux La Sinso (Ch.
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XX Introduction.
Senès, de Toulon) publiait ses Scènes de la vie provençale^
instantanés prodigieux du grossier langage du peuple des
villes, que d'imbéciles préjugés entravent dans le libre usage
de son idiome. Le P. Xavier de Fourvière, par ses con-
férences toutes publiées, faisait école de félibres dans le clergé
militant, et popularisait la langue classique. Ses volumes de la
Creaciaun dóu Mounde et Li Patriarcho sont de vrais monu-
ments religieux de l'éloquence provençale, tandis que son livre
En Mountagno le révèle charmant narrateur. Moins mystique,
Félix Gras contait en coloriste finement ingénu, dans les
PapalinOf la légende gaillarde de l'Avignon des cardinaux et
du saint Père, avec autant de verve que d'imagination, et
dans Li Rouge dóu Miejour il donnait un récit de l'héroïque
épopée d'un bataillon marseillais. Baptiste Bonnet, dans ses
Memòri d'un gnarro^ savoureuse et documentaire autobiographie
d'un valet de ferme, et dans sa Vido d'enfant^ mémoires
d'une adorable simplicité et d'une touchante sincérité d'im-
pressions, a créé deux œuvres magistrales. Bref, M. Raim-
bault, de Cannes, l'auteur distingué d'un roman provençal
Agueto (Agathe) et de Li Darbousso (Les Arbouses), Marguerite
Sol, auteur du Curât de Minerbo, Louis Foucard, comédien de
talent, auteur de très pittoresques chroniques (Lou Palangre^
Engin de pêche) — MM. L. Funel, de Baroncelli, etc.,
tâchent de leur mieux de donner à la prose littéraire
provençale de la souplesse, et contribuent pour leur part à la
rendre toujours plus apte à rivaliser même avec ce que la prose
française a créé de plus délicat et de plus savoureux.
L'esprit dominateur de tout ce mouvement littéraire et
politique. Mistral, Ta, dès 1854, imprégné de son esprit et lui a
imposé son cachet personnel. C'était Mistral qui le premier
eut l'idée de fonder l'association dite Félibrige, et c'est lui qui
lui fournit le nom. Il avait entendu à Maillane une vieille
femme chanter une complainte où l'on voyait Jésus enfant
qui parlait, dans le Temple, aux sèt felibre de la lèi. Ce
mot félibre^ dont l'étymologie est restée obscure, semblait
répondre à peu près à docteur, maître; il était neuf, sonore;
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Introduction. xxi
Mistral le proposa comme nom de ralliement, il fut acclamé
par les sept convives de Font-Ségugne, et YArmana prouvençau^
proposé et fondé dans la même séance, annonça à la Pro-
vence et au monde que les rénovateurs de la littérature pro-
vençale s^étaient institués félibres. Cet Armana, dontRoumanille
s'occupa plus particulièrement, doit à Mistral sa forme originale ;
et Mistral n'a jamais cessé de l'inspirer et d'y faire plus que
tous les autres l'éducation de son peuple. Plus tard, après
avoir montré, par l'immense succès de Mirèio^ que les félibres
n'entreprenaient pas une œuvre aussi puérile qu'on le
croyait volontiers autour d'eux. Mistral conçut la pensée de
donner au félibrige une existence corporative et lui fit ac-
cepter, en 1863, ses premiers statuts. Ce n'était encore
qu'une ébauche assez vague et flottante; mais Mistral songeait
toujours à la compléter. De son incubation passionnée
et de la collaboration du comte Christian de Villeneuve
sortit, en 1876, le plan définitif qui constituait toute cette
hiérarchie que nous avons fait connaître plus haut (p. xi, note).
Par son Ode aux Catalans (1859) et le Chant de la Coupe,
Mistral scella le rapprochement des Provençaux et des Cata-
lans, leurs frères de race et d'idiome ; par les soins du baron
de Tourtoulon et de son groupe, il provoquait, à Montpellier,
la création de la Société pour VÉtude des langues romanes^
dont les travaux devaient justifier scientifiquement ce relève-
ment de la langue d'oc. Fort de l'appui des savants et des
lettrés officiels du Midi français, jusque-là réfractaires —
et encore aujourd'hui insuffisamment gagnés — le mouvement
félibréen, déjà catalan-provençal, ne tardait pas à devenir
latin. Ce fut encore Mistral, qui attira surtout, par la splendeur
de SOS chefs-d'œuvre, l'attention du monde entier sur la Renais-
sance qui se faisait dans sa patrie provençale, et c'est à l'a-
mabilité de son caractère, à la largeur de ses vues, à la
richesse et à la souplesse de son esprit que le Félibrige doit
en grande partie la sympathie et le secours moral et prati-
que qu'il a trouvé non seulement chez les peuples de la race
latine, mais autant et même davantage, chez les peuples
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xxii Introduction.
de race germanique. C'est Mistral qui, nouveau Dante,
a donné à la nouvelle littérature, une langue classique en
épurant et en enrichissant son dialecte natal avec une rare
intuition de ce qu'il fallait adopter ou rejeter, et ce fut lui,
qui dans l'œuvre bénédictine de sa vie, le Trésor du FéU-
brige^ emmagasina non seulement cette nouvelle langue, mais
aussi la langue, la littérature, les mœurs et le folklore du
Midi entier de la France. Enfin ce fut lui qui fonda, en
1896, le Museon Arlaten^ musée arlésien d'ethnographie qui
est déjà actuellement un commentaire et une synthèse ma-
térielle de son œuvre de poète, et qui doit aider à garder
vivants les souvenirs et traditions de la race provençale.
La vie de Mistral, si riche par son activité intellectuelle,
est pauvre en faits, matériels. Il l'a contée lui-même, autant
qu'il le croyait utile pour faire comprendre son œuvre, dans
quelques pages mises en tête de la première édition des Iles
d'Or (1875). Il est né, le 8 septembre 1830, à Maillane,
village de l'arrondissement d'Arles, près de Saint-Remy. Son
père, veuf, avait épousé à 55 ans une jeune fille qu'il avait
rencontrée un jour à glaner après ses moissonneurs: de ce
Booz et de cette Ruth devait naître un prophète. Le père
François Mistral était riche et dirigeait lui-même la culture
de ses champs; la mère de notre poète, qui survécut très
longtemps à son mari, resta toujours une simple «fille de la
terre», entendant pou le français et ne parlant que la langue
du pays. L'enfant grandit au milieu des scènes toujours
variées de cette vie rustique, dans la familiarité des travail-
leurs attachés au mas, dès l'aube à leur suite pour le labour,
les semailles, la tonte, la fauche, la moisson, la vendange, la
cueillette des olives ou des feuilles de mûrier, causant avec
eux de leurs travaux dans leur langue, la seule qu'il connût,
et laissant ses yeux et son âme s'emplir du spectacle de ce
ciel éclatant, de cet horizon majestueux, de ces hommes «qui
travaillaient avec des gestes nobles» et de ces filles aux yeux
profonds, à la grâce fière et douce. Le soir, à souper, tous
les gens de la maison s'asseyaient sur les bancs le long de
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IHTEODUCTION. XXUI
la grande table que servait la mère et où présidait le père,
«grand et beau vieillard, digne dans ses propos, ferme dans
son commandement, bienveillant au pauvre monde, rude pour
lui seul». Après le souper, en hiver, tout le monde s'asseyait
en cercle autour d'un feu clair de vieilles souches d'oliviers,
et souvent un «chemineau» accueilli pour la nuit, assis en
face du père sous le manteau de la cheminée, racontait un
vieux conte ou une légende du pays, ou chantait quelque
chanson de mendiant. Mais les belles chansons et les belles
«sornettes», c'était la mère qui les savait le mieux; elle ne
se lassait pas plus de les dire, en filant sa quenouille, que son
fils, assis à ses pieds, ne se lassait de les entendre. Parfois,
le père lisait l'Evangile à la famille réunie, et le jour de
Noël il bénissait lui-même la bûche de Noël, et racontait
quelque histoire sur les vieux, en invitant l'assemblée à prier
pour leurs âmes; puis on chantait un des gracieux noëls de
Saboly, restés si populaires dans la contrée. Et l'enfant
allait se coucher, l'esprit et le cœur vaguement émus par ces
premiers appels de la Muse qui devait Tinspirer.
À neuf ou dix ans, on le mit à l'école; mais, nous dit-
il, <je fis tant et si bien l'école buissonnière que mes parents
jugèrent bon de m'envoyer dehors pour couper court à mes
escapades». D'ailleurs, malgré ses frasques enfantines, le
jeune Frédéric avait montré à l'école une haute intelligence,
et son père voulait la cultiver. Le petit sauvage se trouva
d'abord tout penaud de ne plus courir les champs, tout triste
d'être condamné entre des murs noirs à une occupation sé-
dentaire, et tout eiFa^'ouché surtout de se voir incompris ou
raillé s'il parlait la langue qui était l'expression ordinaire de
ce qu'il pensait et sentait. Mais bientôt la beauté de la
poésie antique l'émerveilla; il découvrit dans Virgile et dans
Homère une façon de comprendre et d'interpréter la nature
et la vie qui répondait à l'inconsciente aspiration de son
âme, et il y reconnut même, nous dit -il naïvement, «les
idées, les mœurs et les coutumes du pays maillanais». C'est
grâce à cette greflfe classique du sauvageon provençal que
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XXIV Introduction.
s'est épanouie la fleur de sa poésie. Il faut y joindre, bien
entendu, et dans une large mesure, l'influence de la littéra-
ture française. Surtout il se baigna avec délices dans le
large flot harmonieux de Lamartine, dans «cette grande
source de poésie», comme il l'a dit plus tard, «qui avait rajeuni
l'âme de l'univers. >
On a raconté vingt fois comment Joseph Roumanille
jeta dans son âme l'étincelle du feu sacré. Et l'excellent et
aimable Roumanille a dit lui-même avec un grand charme
comment, ayant d'abord fait des vers en français, il les récita
à sa mère, qui pleura de n'y presque rien entendre, et com-
ment il se jura de ne plus rien écrire que sa mère ne com-
prît. La nouvelle poésie provençale est née de cette larme
d'une mère, touchant symbole de la plainte douce et in-
formulée de la chère vieille petite patrie, oubliée, dédaignée
pour la grande! La semence déposée dans l'àme de l'écolier
d'Avignon ne devait toutefois lever pleinement qu'au bout de
quelques années. Mistral termina ses études et rentra au
mas^ prenant sa pa^rt des travaux agricoles de la famille: il
ébaucha alors, nous dit- il, un poème en quatre chants sur
les Moissons, géorgiques provençales qu'il n'a pas publiées.
Mais comprendre la poésie de la charrue ne suffit pas à faire
un bon laboureur : son père vit bien que l'instruction donnée
à son fils l'appelait à d'autres destinées, et il l'envoya faire
son droit à Aix. Tout en passant ses examens, Mistral
s'affermissait de plus en plus dans la voie où Roumanille
l'avait engagé, et où il le maintenait par une active cor-
respondance, ayant bien vite «deviné dans cet enfant un
enfant 8ublime>. Quand, à vingt et un ans. Mistral, licencié
en droit, revint à Maillane, son père lui dit: «A présent,
mon fils, moi j'ai fait mon devoir: tu en sais beaucoup plus
que ce qu'on m'a appris; c'est à toi de choisir une carrière;
je te laisse libre.» Son choix fut bientôt fait: «Aussitôt»,
dit-il, <- je jetai aux buissons ma robe d'avocat, et je m'épanouis
dans la contemplation de ce que j'aimais tant: la splendeur
de ma Provence.» Et le vieux Booz eut la grandeur de
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ImTRODUCTION. XXV
comprendre que son fils avait pris la part de Dieu. «Mon
père étant mort quatre ans après (1855), je quittai avec
douleur le mas où j'étais né, par suite du partage qui eut
lieu dans ma famille, et je vins, avec ma mère, habiter le
village de Maillane, où je souhaite, quand le bon Dieu voudra,
de mourir et d'avoir ma tombe, en face de ces collines qui
ont réjoui ma vue, asséréné mes vers et reposé mon áme.>
C'est la beauté de la vie du poète et c'est le secret de sa
grande poésie d'avoir, à l'âge des ardeurs inquiètes, conçu
ce plan d'existence, et de l'avoir réalisé sans défaillance.
Mistral est resté dans son village, et n'en est sorti
que pour de courtes excursions, presque toujours entreprises
dans l'intérêt de sa poésie ou de «la Cau8e>, soit qu'il ait
parcouru tous les recoins de sa Provence pour les connaître
et les chanter, ou qu'il soit allé, dans les villes provençales,
languedociennes, gasconnes, présider les fêtes dont il est le
héros ou promener son entraînant apostolat. En 1868, il a
même franchi les Pyrénées pour visiter les Catalans qui
venaient d'instaurer les Jochs florals de Barcelone, et aux-
quels il avait adressé la magnifique pièce Aux Poètes cata-
lans^ un des joyaux les plus éclatants de son œuvre.
En 1858, comme Mirèio venait d'être terminée, Mistral
vint à Paris et fut présenté à Lamartine, auquel il lut quel-
ques vers et envoya l'année suivante son poème avant qu'il
eût paru. Nous avons déjà dit avec quel enthousiasme le chantre
de Milly accueillit cette poésie d'une fraîcheur et d'un éclat
si nouveaux ; dans V Entretien littéraire qu'il lui consacra, il y a
des pages admirables, et de sa grande main paternelle il
lança en pleine gloire le jeune oiseau qui doutait encore de
lui-même et qui ouvrit largement ses ailes dans la lumière
et dans la joie. Après la publication et l'éclatant succès de
Mirèio^ Mistral revint à Paris; il y fut accueilli avec un de
ces enthousiasmes éphémères et enivrants que la grande ville,
aussi agitée et aussi trompeuse que la mer, pousse successive-
ment, comme des vagues d'un moment, aux pieds de ceux
qui lui apparaissent dans un rayon de gloire. C'est là que
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XXVI ' Introduction.
la ferme résolution du poète fut mise à une rude épreuve:
de toutes parts on le sollicitait de rester à Paris, et aucune
séduction ne manquait pour le retenir. Ce ne fut pas seule-
ment le vœu qu'il avait formé de rester fidèle à son pays
qui Tempécha d'écouter les dangereuses sirènes: un sûr in-
stinct lui dit que son génie était dans sa sincérité; qu'un
poète provençal à Paris ne serait fatalement qu'un amuseur
et un comédien comme les autres; qu'il n'avait sa vraie force
qu'en touchant sa terre natale, et qu'il devait se donner à
elle tout entier, corps et âme, pour que, corps et âme, elle
se livrât entièrement à lui. Puis toutes ces ovations, tous
ces compliments, le troublaient presque autant qu'ils le ra-
vissaient. Quelques expériences comme en ont pu faire tous
ceux que le monde croit devoir louer sans, bien souvent,
comprendre ou même connaître leur œuvre, avaient inspiré
une juste défiance à son esprit très fin et à son sens très
pratique. D'autre part, la frivolité, le manque de sérieux et
de conviction de la société brillante où il s'était trouvé jeté
tout à coup, lui avaient semblé présenter de graves dangers
pour lui-même. Il avait été surpris de la tolérance extrême
ou plutôt de l'indiflférence avec laquelle se mêlaient les re-
présentants d'opinions et de sentiments que, dans son pays,
séparait un abîme. Il avait rencontré Renan, qui lui semblait
devoir être un Lucifer et jeter un blasphème à chaque mot,
et Renan lui avait parlé de son poème avec des paroles si
douces et si délicatement flatteuses qu'elles avaient pénétré,
quoi qu'il en eût, jusqu'à son cœur et y troublaient la foi
qui faisait partie à ses yeux de l'héritage sacré du foyer. Il
sentit que s'il restait dans cette atmosphère factice, capiteuse
et troublante, il verrait peu à peu s'y amollir le ressort de
son âme et s'y dissoudre l'essence pure et sauvage qu'il
avait apportée de ses champs, de son grand Rhône et
de sa mer, et il s'enfuit, sauvant son trésor. Il n'avait
pas oublié les belles et graves paroles qu'au moment
de son départ, lors de la première des fêtes du félibrige^ en
portant un brinde à Mireille^ «le plus beau miroir où la
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Introduction. xxvii
Provence se soit mirée», lui avait dites le vieux et saint
homme Reboul, le poète-boulanger de Nîmes: «Mistral, tu
vas à Paris. Souviens-toi qu'à Paris les escaliers sont de
verre. N'oublie pas ta mère! N'oublie pas que c'est dans
un mas de Maillane que tu as fait Mireille^ et que c'est cela
qui te fait grand! Et n'oublie pas que c'est un bon catho-
lique de la paroisse de Saint-Paul qui tout à l'heure a posé
la couronne sur ta tête!»
Depuis, il est revenu à Paris, pour y prendre part —
la première part — à des réunions ou à des fêtes consa-
crées à «la Cause» : mais il n'y a jamais fait que de courtes
apparitions, et il s'est réfugié toujours au plus vite dans son
cher village de Maillane, qui lui devra la célébrité que le
poète lui doit en partie.
L'année 1876 amenait à Maillane la jeune épouse qui
devait compléter et faire refleurir la vie poétique du maître.
Installé dans le nid provençal que le chanteur avait lui-même
préparé pour un doux oiseau encore inconnu, le ménage y a
fidèlement enfermé son bonheur. A part les ordinaires tour-
nées félibrenques^ un voyage fait en Italie en 1891 est son
seul déplacement de quelque durée. C'est de Maillane que
Mistral a dirigé la publication des œuvres qu'il y avait com-
posées: mreiUe (1859), Calendal (1866), les Iles d'Or (1874),
Nerte (1884), la Reine Jeanne (1891). C'est là qu'il a achevé
aussi son Poème du Rhône (1897) qui doit être le couronne-
ment de son œuvre. C'est là qu'il a compilé ce prodigieux
Trésor du félibrige^ dont il avait été recueillir les matériaux
dans tous les coins de la Provence. C'est là aussi qu'il
prépare le recueil de ses discours, qu'il écrit de temps à
autre une page de ses mémoires, et que depuis quarante ans
il polit, il dégage de leurs scories, il fait revivre dans leur
forme la plus savoureuse et la plus idiomatique ces «sornettes»,
ces contes de grand'mères qui enchantaient son enfance, qu'il
a rassemblés avec amour dans les repos des méridiennes et
dans les veillées de fileuses, et qui formeront, à en juger
par les ét^hantillons publiés çà et là, un recueil comparable
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XXVm INTRODUCTION.
à ceux de Griinm et d'AsbjôrDsen. Car il n'a pas suffi à
Mistral d'être le peintre et l'interprète de la Provence: il a
su réunir, pour la gloire de sa patrie adorée, l'attention do-
<îile du chercheur à l'inspiration du poète, et il a pu, dans
ses longues heures consacrées tantôt à la Muse qui chante,
tantôt à celle qui écoute, savoir laquelle donne plus de joies
et laquelle demande plus de travail et de patiente ténacité.
Nous ne voulons pas apprécier ici l'œuvre littéraire de
Mistral dans son ensemble, et nous préférons renvoyer le
lecteur au travail consciencieux de M. N. Welter: Frederi
Mistral^ der Dichter der Provence (Marburg 1899), dont la
lecture s'impose autant que celle de l'étude lumineuse que
M. Gr. Paris a consacrée à notre auteur, dans la Sevue de Paris
de l'année 1894, p. 478 et 58 et suiv., et dont, du reste,
M. Welter a tiré le plus grand profit. Mais il est urgent
de dire quelques mots sur Mirèio^ qui gardera toujours le
])remier rang parmi les chefs-d'œuvre de notre poète, parce que
le génie supérieur du félibre s'y est révélé pour la première
fois, et parce que, dans ce poème, Mistral a traité de main
de maître un sujet qui, autant universel que local, conservera
toujours sa fraîcheur virginale et ne cessera jamais d'exercer
son charme irrésistible et vainqueur. Le fonds même du récit
épique de Mirèio est extrêmement simple: il chante les
amours d'un pauvre petit vannier et de la jeune fille
d'un riche propriétaire dont les parents s'opposent à un
mariage mal assorti et amènent, par leur refus, la fin
tragique de leur enfant. Celle-ci meurt sous le coup d'une
insolation pendant sa fuite de la maison paternelle, qu'elle
a prise pour aller, dans un lointain pèlerinage, prier les
Saintes Maries de protéger son humble amour. Mais Mistral a
su liiconter ces simples événements avec un tel art qu'il faut
ranger son couple d'amoureux à côté de Daphnis et Chloé, de
Paul et Virginie et de Hermann et Dorothée. Son amant ingénu
et naïf, Vincent, est fermement et gracieusement dessiné dans
sa jeunesse inexpérimentée, dans sa pauvreté fière, son courage
d'enfant héroïque, son amour simple, étonné et dévorant et
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INTRODUCTION. XXIX
dans ses propos à Mireille d'une grâce et d'une sincérité
charmantes; Tamante, Mireille, est une belle et saine fille de
la campagne, amoureuse de prime saut, et avec tout son être.
Elle lo dit hardiment, la première, à Vincent; elle se griso
d'amour, et avec cela, elle est franche, courageuse et dévouée
et deviendrait, si elle échappait à sa destinée fatale, une
excellente ménagère. Les scènes à la fois ardentes et can-
dides qui mettent en présence Mireille et Vincent sont des
scènes d'amour entre deux enfants à l'âme naïve, aux sens
frémissants, au cœur pur. Et ces scènes généralement hu-
maines sont animées et rendues plus humaines encore par
le caractère particulièrement provençal que Mistral a donné
à ses héros comme à sa poésie entière. Avec l'histoire de
l'amour de ces aimables enfants bien provençaux par la viva-
cité de leurs sentiments, par la vigueur de leur foi aussi bien
que par l'étendue et le genre de leurs superstitions, par leurs
actes et par leurs paroles, le poète a combiné la peinture
de son pays, la représentation de la vallée du Bas Rhône, de
la Crau et de la Camargue et la représentation de la vie du
peuple entier qui habite ces régions. Et ces descriptions
sont d'un réalisme frappant, faites avec un art exquis. Les
paysages de la plaine rhodanienne, le ciel enivré de lumière,
le soleil triomphant et implacable, les cimes ou les ravins des
Âlpilles, l'étendue brûlante de la Crau, Arabie Pétrée de la
France, la plantureuse Camargue, la mer provençale avec
son sourire infini, les villes et leurs monuments, Arles et ses
arènes, les Baux et leurs ruines, tout se reflète avec une
force et une vie incomparables. Dans ces décors si variés,
si beaux, si riches de souvenirs, qui forment la scène de
Mirèio^ on voit, avec une admiration jamais lassée, agir et se
mouvoir les nombreux personnages qui la peuplent. La cul-
ture sous toutes ses formes, la plantation, le labour, les ré-
coltes diverses, depuis la fauche et la moisson jusqu'à la
cueillette des olives, les vieux usages rustiques, les fêtes des
laboureurs, leurs courses, leurs danses, leurs chansons; et
l'élevage dans les montagnes et dans les plaines, les longs^
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XXX Introduction.
troupeaux dévalant des Alpes, la capture des cavales sauvages
de la Camargue, la ferrade des taureaux; les industries pri-
mitives comme celles du vannier, du pécheur, et les repos à
Tombre, et les festins, et les longues farandoles, et les tam-
bourins, et les jeux des enfants et des jeunes filles; et sur
!es rochers, dans les forêts, sur l'herbe, dans l'air, dans l'eau
des torrents, des ruisseaux, du grand fleuve ou de la mer,
parmi les arbres tous familièrement connus et marqués d'un
mot, parmi les mille plantes indigènes, la vie bruissante, fré-
missante, joyeuse des animaux qui courent, rampent, volent
ou nagent, mêlée à la vie humaine qui travaille, qui souffre,
■qui aime, qui prie, qui chante. C'est un immense tumulte
de vie qui nous enveloppe de son bruit, de son chatoiement
et de son ardeur. Mistral vit lui-même avec les êtres,
animés et même inanimés, qu'il nous présente; car rien, dans
ce qu'il décrit, ne reste immobile ; tout prend part à l'action,
tout vit, et les mouvements accessoires se groupent pour faire
comprendre le mouvement général. C'est ce sentiment de la
nature, cette animation des choses qui semblent mortes, qui
rendent le poète si sympathique surtout à ses lecteurs ger-
maniques, dont la pensée et la langue ont gardé comme
notre poète et son idiome le souvenir des temps primitifs, où
l'homme et la nature étaient encore plus intimement liés.
Mistral s'intitule, dans la première strophe de notre
poésie, umble escoulan dóu grand Oumèro (humble écolier du
grand Homère). En effet, sa poésie ressemble et par son art
•et par son style aux œuvres de ce maître immortel. Mistral
a entièrement retrouvé le ton épique de son modèle: son
ampleur gracieuse, sa belle ingénuité, sa large sérénité, sa
■concision et sa plasticité. Cette ressemblance se fait bien re-
marquer dans des scènes qui permettaient au poète plus par-
ticulièrement de se rapprocher de scènes analogues chez
l'auteur antique. Le récit de Vincent de la course des hommes
à Nimes (Chant I), la demande en mariage des trois préten-
<iants (Chant IV), le combat d'Ourrias et de Vincent dans
la Crau (Chant V), l'entretien des deux pères (Chant Vil),
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iNTEODrCTION. XXXI
rassemblée racontée dans le Chant IX, sont des scènes
Traiment homériques. Mais Mistral ressemble plus encore à son
modèle dans ses descriptions. Pour peindre leur entourage,
Homère met ses personnages en mouvement et nous dit ce
qu'ils voient et ce qu'ils rencontrent. C'est aussi la méthode
de notre poète. L'imitation voulue d'Homère, sur ce point,
est particulièrement visible au Chant IX, dans l'épisode où
le père de Mirèio convoque, par son échanson, tous ses
ouvriers, faucheurs, moissonneurs et bergers, et où le poète
nous raconte ce que ce messager volant voit dans ses courses
rapides. Le même procédé se retrouve dans d'autres pas-
sages: au Chant I, quand Vincent et son père se rendent
au mas de mèste Ramoun^ au Chant VI, quand Mireille et
Vincent, conduits par la sorcière, passent par les excavations
des Alpilles; aux Chants VIII et IX, dans la course de la
pauvre Mireille éperdue à travers la Crau et la Camargue,
et dans le récit d'^Andreloun. Ce que Mistral nous peint, c'est
toujours ce qu'aperçoivent, ce que regardent ses personnages,
ou dans d'autres conditions, ce qui éveille leurs sentiments
ou détermine leurs destinées. Ainsi passent sous les yeux du
lecteur tous les aspects de la Provence des Alpilles, des
plaines, des landes, des fleuves et de la mer. Et ces évo-
cations sont si naturelles, si parfaitement nouées au drame et
aux impressions des personnages qu'elles ne font jamais l'effet
de hors-d'œuvre.
Encore sous d'autres rapports, Mistral a tenu à se con-
former à l'exemple de son grand prédécesseur. Il adopte
ses invocations, au commencement du poème et au Chant VI,
avec la différence que les Muses doivent céder leur place au
Christ et aux amis de jeunesse du poète. Il fait largement
usage des répétitions épiques d'Homère (Voy. les notes des
vers I, 85, H, 85, 126, V, 75, 896, 546; VI, 226, 435;
VII, 354; Vin, 45, 140; IX, 80; X, 43, 190). Au Chant IX,
le messager, dont nous parlions plus haut, répète trois fois
textuellement les mots de son patron, absolument de la
même manière que le font les messagers de l'épopée antique.
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xxxii Introduction.
Quelquefois, les répétitions de notre poète sont moins effi-
caces; mais deux fois,* au moins, il a su surpasser son mo-
dèle. C'est au Chant II, où six fois se répètent les mots:
Gantas, cantas, magnanarello,
et au Chant V, où se répètent trois fois les vers empruntés
à un dicton populaire:
Mai parlen plan, o mi bonqueto,
Que li booissoun an d'auriheto.
Dans ces deux cas, les vers répétés rendent le sentiment ou
l'accord fondamental de tout le chant, et la répétition homéri-
que y est transformée dans le Leitmotiv de la musique de
Wagner.
Le même emploi modéré et intelligent est fait, par
Mistral, de la comparaison et de Tépithète homérique. Notre
poète n'imite pas les formes ou formules de son modèle, mais
bien l'esprit et la raison qui les ont produites. Les comparaisons,
introduites assez sobrement, sont empruntées à l'entourage
qui se présente naturellement dans notre poésie; et le désir
de lutter avec les anciens dans l'emploi de l'épithète lui
a fait créer une foule d'heureuses compositions de mots
qui ne contribuent pas peu à rendre sa diction aussi ex-
pressive que pittoresque.
Mistral a même eu soin de donner une correspondance à la
Visite des Enfers dans l'épopée antique : c'est le Chant VI qui doit
en prendre lieu avec sa promenade fantastique à travers l'antre
des Fées et ses horreurs imaginaires. La mythologie des anciens
est ici remplacée par les résidus de la mythologie germanique;
à peu près tout ce que Mistral nous raconte des Esprits et
des Spectres familiers de la Provence et des superstitions
populaires de son pays, se retrouve en Allemagne et dans les
autres pays germaniques et s'y explique naturellement comme
traces de leurs anciennes croyances payennes. La mythologie
des anciens est remplacée une seconde fois par Mistral,
quand il puise dans la légende et dans la tradition
chrétienne ou catholique. Au Chant IX, il nous fait
même entrevoir un coin du Paradis. Enfin, au Chant VI, nous
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Introduction. xxX ii i
rencontrons dans la sorcière Taven une digne descendante
des sibylles du paganisme grec ou romain. Il est vrai que
cette femme mi-payenne y sort un peu de son rôle et se
transforme trop subitement en une prophétesse d'un christia-
nisme aussi exalté que problématique. Mais nous ne
disputerons pas avec notre poète sur la réalité ou la pos-
sibilité de ce personnage secondaire qui possède quelque
chose de la double nature des humains fantasques que présentait
autrefois, avec tant de réalisme, T. A. Hoffmann dans ses
récits exubérants d'imagination.
Pour écrire Mirèio, Mistral était dans la nécessité de
créer une nouvelle langue littéraire. H employait, comme
ses plus proches amis et disciples, Tidiome populaire de
Saint- Remy et d'Arles, qui, sans différences notables, se
parle dans la vallée du Rhône depuis Orange environ
jusqu'au Martigue. La syntaxe peu formée de cet idiome
comme de tous les parlers populaires, fut complétée ou rem-
placée, à quelques exceptions près, par celle de la langue
française. Le poète avait plus de difficulté par rapport au
vocabulaire. Jusqu'à lui, le vocabulaire de son idiome
n'avait servi qu'aux besoins des paysans et des artisans, et
par conséquent ne possédait pas suffisamment de mots pour
les abstractions et pour des idées qui appartiennent à une
culture supérieure. D'autre part, étant le langage des basses
classes, le parler provençal avait une foule de mots d'un
caractère grossier et trivial, qui naturellement détruisent la
noblesse d'expression. Enfin le peuple avait emprunté au
franç.ais une quantité de mots en leur faisant subir une
altération phonétique souvent d'un effet des plus déplaisants,
du moins, à l'oreille française. C'étaient là des obstacles qui,
moins sensibles pour les lecteurs provençaux ou étrangers,
devaient pourtant être surmontés autant que possible, pour
ne pas effaroucher les lecteurs habitués à la langue raffinée
des auteurs français. Heureusement, à côté de ces pauvretés
et de ces scories, le vocabulaire provençal avait des richesses
qui en faisaient un instrument merveilleux pour une littérature
ÌU
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3LXXIV Imtropuction.
qui ne s'éloignait pas trop de la langue et de la pensée
plus concrète du peuple. La nature et la vie méridionales
présentent une foule d'objets, de sensations, d'actes,
d'usages qui ne sont propres qu'à ce pays et qui, in-
connus et innommés dans des pays septentrionaux, ont
cependant dans les idiomes du Midi des dénominations exactes.
Le peuple de la Provence rhodanienne a une âme à lui,
façonnée sous l'influence de la nature qui l'entoure et
de la vie qu'il mène; et cette âme s'est exprimée dans
sa langue, parfois avec brutalité, mais souvent aussi avec
une force, une originalité et une délicatesse extrêmes. Ainsi
le parler populaire de la Provence cachait dans ses profon-
deurs des mots splendides ou caressants, des verbes où
l'énergie était puissamment condensée, des substantifs pittores-
ques, des adjectifs d'une douceur exquise ou d'une charmante
poésie. De ces éléments contraires il fallait faire une langue
littéraire, et pour y arriver, l'épurer d'une part, la fixer
d'autre part. C'est ce que Mistral a fait magistralement. Il
a éliminé autant que possible les mots français, qui avaient
remplacé, dans l'usage du peuple, leurs correspondants pro-
vençaux, et il a restauré les formes indigènes quand il les
trouvait encore vivantes. Il a fixé la langue sous l'apparence
modeste d'une fixation de l'orthographe; car, l'orthographe
constituée par Roumanille et Mistral et appliquée par les
félibres provençaux déterminait en réalité la phonétique et
la morphologie de la langue littéraire. Par un choix et un
groupement habiles, Mistral a donné souvent aux mots natifs
l'ampleur et la suggestion des mots antiques. Pour enrichir
son idiome davantage, il y a fait entrer des mots recueillis
hors de ses limites restreintes, qui lui semblaient propres à
exprimer de nouvelles nuances d'action ou de sensation, et
dans l'idiome même il a recherché soigneusement les idiotismes
le plus franchement marqués au coin du terroir et les vieilles
expressions en train de disparaître. Dans tout cela. Mistral
a montré un instinct merveilleux qui lui a permis de dis-
cerner avec sûreté ce qui pouvait entrer dans l'harmonie de
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INTRODUCTION. XXXV
sa poésie. Enfin, Mistral a su développer les ressources
de sa langue, soit en tirant parti des extensions de sens
suggérées par l'usage commun, soit en profitant de la richesse
de la dérivation pour faire porter à de vieilles souches des
rejetons légitimes, mais imprévus 0-
Dans sa versification. Mistral a adopté, à quelques ex-
ceptions près, les lois de la versification française. Déjà les
vers provençaux écrits depuis le xvi* siècle étaient calqués
sur les vers français. Roumanille n'a pas fait autrement que
ses prédécesseurs, et Mistral n'a pas innové sur ce terrain.
Il a admis non seulement les principes et les lois fonda-
mentales où sont d'accord depuis l'origine la versification du
Nord et celle du Midi, mais les règles plus récentes et moins
essentielles qui régissent les vers français depuis Malherbe:
il se soumet aussi à l'interdiction de l'hiatus et à l'alternance
des rimes. Néanmoins le caractère de sa langue produisait
spontanément quelques divergences. L'auteur n'avait pas à
se poser la fameuse question de Ye muet qui trouble aujourd'hui
les versificateurs français: Yo, Ye et Yi atones qui corre-
spondent à Ye final des Français, ont leur pleine valeur
syllabique ; on ne peut donc pas accuser les vers provençaux
de manquer, à l'occasion, d'une, deux ou trois syllabes, ou
*) Nous ne nous attarderons pas ici à nous occuper des reproches
plus ou moins ineptes ou absurdes qu'on a faits à la langue créée par
Mistral. M. G. Paris, dans Farticle cité que nous suivons, les a suffi-
samment réfutés (p. 65 ss.). Si les Provençaux ne réussissent pas dans
leur tentative de créer dans la langue de Mistral ou des félibres une
littérature complète, et si leur parler indigène ne devient jamais la
langue naturelle de leurs entretiens sérieux, ce ne sera pas la faute de
Finstrument, mais bien la faute des personnes et de la situation politique
et administrative de leur pays. Il n'y a aucun empêchement sérieux
dans la langue même: un emprunt plus fréquent de mots abstraits ou
savants fait au français aura d'autant moins d'inconvénient que ces mots
sont généralement des mots d'emprunt dans le français lui-même et appar-
tiennent, pour la plupart, au jargon savant international. On ne pourra pas
refuser aux Provençaux ce que les Français ainsi que tous les autres
peuples se permettent journellement ; et il n'y a pas de distinction à faire,
qu'on babille ces mots savants à la française ou à la provençale.
III*
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XXXVI INTRODUCTION.
la distinction des rimes masculines et féminines d^étre souvent
purement orthographique. D'après l'intention de notre poète,
les voyelles atones (o, «, i) s'élident devant une voyelle qui
les suit; cependant il se trouve des lecteurs provençaux,
qui, dans une déclamation emphatique, les font sonner dis-
tinctement aussi dans ce cas, ou les combinent en une sorte
de diphthongue avec la voyelle initiale du mot suivant ^). Il y a
des déclamateurs français qui prennent la même liberté avec Ve
sourd de leur langue et parfois le font sonner devant une
voyelle. D'ailleurs, dans l'élision, le provençal admet quelques
différences de l'usage français. Le provençal n'élide pas seule-
ment les voyelles atones o«, a, e de l'article et des pronoms
personnels (iou, ia, iwe, te^ «e), du pronom relatif et de
la conjonction que, de la particule ne {= en, inde), de la
préposition de et de la conjonction se, mais aussi Vé tonique
de la préposition emé {emH I, 19, em^éu II, 56; eni^ amour
II, 236, etc.), de l'adverbe pronominal ié (t'a I, 63, 84;
iavié VII, 45, v emporta VIII, 7, etc.) et de la terminaison
ié do la 3® sing. de l'imparfait (fasi'à I, 534, poudiana XI,
133). De plus, la langue provençale connaît l'aphérèse de l'e,
et quelquefois de l'a et de Vu initial, si ces voyelles sont
précédées d'une voyelle ou d'une diphthongue faible (í^. Cet
usage, inconnu au français, se trouve pour Ve initial dans
les mots où cet e est suivi d'une s impure (s suivie d'une
autre consonne) et où la vieille langue française possédait
la même liberté (nisperanço V, 366, e'spavourdi VI, 391,
lou la ^spiravo VIII, 131, etc.); dans emé {e^mél^ 113, venguè
'mé'fV èr II, 142, e'mé furoiir VI, 360, avé'nVacò VII, 80
etc.; même après la consonne r-, 0 plourl ^mé lou darrié
IX, 16, cf. I, 239); dans entai (acò ^mai I, 136); dans eni {en
langui ligno IX, 120) ; dans enca et encaro (t'a' nca I, 505 ; Vavié
'ncaro VII, 45); dans es {aco's I, 331, VII, 78, 448), et dans
*) Cf. les transcriptions phonétiques de quelques strophes de notre
poésie contenues dans la traduction allemande de M. Bertuch, p. 279 ss.,
et la note de ce traducteur, p. 277.
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Introduction. xxxvii
quelques cas isolés [é^nterin I, 446, acò^ro I, 122). Dans
eHlavan X, 378 (au lieu de e eilavau)^ il faut plutôt peuser à une
contraction. Un a initial peut disparaître dans le pronom aquéu
{e ^quelo 1, 87, etc.), dans les adverbes aqui et ansin {apUmta ^qui
IX, 333, faguè 'nsin II, 94, etc.), et par exception dans asseta
{s ^avè ^seta I, Il 4). La voyelle u disparaît seulement dans larticle
indéfini {fa'n 1, 306, dinda 'wo 1, 398, i \t '« VII, 118; VIII, 263,
garniguè'n 1, 160, faguè 'no VI, 204, emé 'no VIII, 64, o 'n 1, 389,
avié 'n I, 424, etc.) Parfois, pour pouvoir amener ces aphérèses,
le poète supprime en même temps une s muette: su'n I,
114, su'no II, 194, VIII, 39, su'quelo I, 310, sia'qui XII,
402. Dans l'interdiction de Thiatus, Mistral a introduit une
notable et très intelligente exception : il admet l'hiatus après
toutes les diphtongues et triphtongues fortes (dont le dernier
élément est atone) et avtmt les diphtongues ou triphtongues
graphiques commençant par i (ié^ iéu^ etc.), c'est-à-dire dans
des cas où la diphtongue (triphtongue) finale se termine,
ou la diphtongue (triphtongue) initiale commence par un son
qui n'est plus qu'une semi-voyelle ou une semi-consonne, et dans
des cas qui n'existent presque pas en français. La rime n'est
pas moins soignée chez notre poète. Pourtant il ne s'astreint
pas à la rime pour l'œil, et, avec raison, il ne tient aucun
compte pour la rime des consonnes conservées par l'ortho-
praphe à la fin des mots, m«is qui ne se prononcent que
quand elles sont suivies de la voyelle initiale d'un mot in-
timement lié à ce qui précède. La prohibition de la versi-
fication française qui interdit de faire rimer avec un singulier
un pluriel se prononçant de même, ne peut exister pour les
félibres, puisque dans leur langue le pluriel des substantifs
s'écrit et se prononce comme le singulier. Débarrassé
de ces entraves, Mistral s'est attaché d'autant plus à donner
à ses rimes de la richesse et de la sonorité. Il prend garde
de ne pas faire rimer les voyelles ouvertes avec les voyelles
fermées, comme le font couramment les poètes français; il a
grand soin d'appuyer par la consonne précédente les voyelles,
qui, seules, donneraient une rime trop pauvre ou trop com-
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XXX VIII Introduction.
muDe; et quand il ne s'interdit pas d'accoupler à la rime
des adjectifs, des participes passés, ou des substantifs formés
avec le même suffixe, il n'abuse pas de ces libertés et évite
d'employer trop fréquemment de pareilles rimes, qui né-
cessairement ont quelque chose de faible et de banal. La
strophe dont Mistral se sert dans notre poésie et dont il a
créé le moule lui-même, se compose de cinq octosyllabes et
de deux alexandrins, arrangés de sorte que les deux premiers
octosyllabes sont suivis du premier alexandrin, les trois
derniers octosyllabes du second alexandrin (8. 8. 12. 8. 8. 8. 12).
Les deux alexandrins ont une même rime masculine, les octo-
syllabes une rime féminine différente dans leur premier et
dans leur second groupe (a'a'b c"c"c"b). Cette strophe, qui
se prête à dos divisions rythmiques et syntaxiques très
diverses, est maniée par le poète avec une admirable dextérité.
La césure de l'alexandrin est observée, mais sans pédanterie,
et l'auteur use avec liberté de l'enjambement, non seule-
ment d'un vers à l'autre, mais d une strophe à l'autre. Ainsi
il évite toute monotonie; et la mollesse et la sonorité de sa
strophe savante, de ses rythmes toujours d'accord avec l'idée
poétique qu'il exprime, donnent à Mirèio cet élément lyrique
si approprié au sujet qui répugnait à une diction et à une
forme trop viriles et trop énergiques.
Le lyrisme de notre épopée est accentué, dans les
Chanta I et III, par l'insertion de deux chansons, dans les-
quelles notre poète a su rendre, avec autant d'art que de
succès, le ton de la chanson populaire. Dans la chanson du
Baile Su/rèn, I, 204 ss., à laquelle Mistral voulut prêter un
air archaïque, il s'est servi d'une strophe des plus simples.
La chanson se compose de 13 sizains, dont chacun se divise,
par la syntaxe et par la rime, en deux tercets. Le seul vers
employé est le décasyllabe ayant la césure après la cinquième
syllabe; la césure est presque toujours masculine (féminine aux
vers 238, 241, 267, 268, 269, 282). Ce vers a quelque chose
de haché ou de guerrier et s'accorde bien avec les senti-
ments énergiques exprimés dans le texte. Les rimes (abb
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Imtroductioíí. XXXIX
aba) varient de strophe en strophe: Tune des deux rimes
de chaque strophe est féminine, l'autre masculine, d'après la
loi de l'alternance, appliquée aussi aux strophes qui se suivent:
la rime féminine du dernier vers de la strophe précédente
est suivie par une rime masculine dans le premier vers de
la strophe subséquente, et vice versa. La seconde pièce
lyrique, la célèbre chanson de Magali (III, 393 ss.) montre
une structure beaucoup plus artistique. Chacun de ses douze
huitains se divise en deux quatrains d'une formation diflFé-
rente ; le premier quatrain comprend quatre octosyllabes rimes
a"*) b a"b, le second comprend deux octosyllabes et deux
vers de quatre syllabes (8. 4. 8. 4), rimes ba'cc. Les deux
derniers vers de chaque strophe (8 c 4 c) forment le refrain
qui cependant ne leur demande que l'identité des mots me
ýarai (remplacés irrégulièrement par counfessarai dans strophe
10), dans l'une, et de la rime rai dans l'autre des deux lignes
finales. Les refrains de la première et de la dernière strophe
sont en correspondance entre eux: aux vers de la première
strophe
Mai lis estello paliran
Quand te veiran
répondent les vers de la 12* strophe :
Ve lis estello, o Magali,
Coume an pâli.
La correspondance des rythmes et des rimes est relevée
par la correspondance des idées; chaque second quatrain est
la réponse au quatrain précédent; et, dans les strophes 2 — 10,
chaque quatrain annonce une nouvelle métamorphose des deux
amants qui se parlent dans notre aubade*. La 1" strophe
contient l'introduction, la 12® la conclusion: l'aubade est
finie, quand les étoiles de la nuit pâlissent devant les rayons
du soleil qui se lève. Les strophes de cette chanson sont
d'une douceur infinie qui provient autant du parallélisme et
*) Le signe ^ indique une rime féminine.
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XL Introduction.
de la beauté des pensées qu'elles expriment que de la beauté
et du parallélisme de leur formation savante.
Une troisième pièce lyrique se trouve au Chant X, dans
la prière que Mireille, déjà frappée mortellement, fait aux
Saintes Maries (v. 190 — 279). Elle se compose de 18 strophes
de cinq vers. Les vers sont de cinq syllabes et rimes:
a"bba"b. Les rimes varient avec chaque strophe. Les strophes
6 et 14 répètent la l'** strophe; ces trois strophes forment
par conséquence une sorte de refrain. Elles rappellent vague-
ment le refrain de la prière de Gretchen, dans le Faust de
Goethe :
Ach neige
Du Schmerzensreiche
Dein Antlitz gnâdig meiner Noth
(dans la traduction de Sabatier:
Abaisse,
Mère en détresse,
Ta face sur mon triste sort).
Mistral, qui a lu Faust environ à l'âge de 25 ans, c'est-
à-dire à une époque où il travaillait encore à Mirèio, ne s'est
pas déclaré conscient d'avoir subi l'influence du drame alle-
mand. Cependant, la prière de Mireille^ malgré toutes ses
divergences d'avec celle de Gretchen^ et des ressemblances plus
frappantes (cure de Vincent par la sorcière Taven) avec d'autres
parties analogues dans Faust (Laboratoire de sorcière, Nuit
de Walpurgis) ne rendent pas invraisemblable une influence
lointaine de l'œuvre de Goethe, du moins dans ces deux
endroits. '
Pour l'établissement de notre texte nous nous sommes
servi de la nouvelle édition Charpentier (Paris 1898) qui,
du reste, ne se distingue en rien de la première édition pu-
bliée par ce libraire (Paris 1888). Nous avons eu soin d'éli-
miner les nombreuses fautes typographiques qui défigurent
ces éditions. Mirèio a paru aussi chez Roumanille
(Avignon 1859), chez Hachette (éd. illustrée par Burnand,
Paris 1884), et chezLemerre (Paris s. d., elzévier). 11 était in-
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Introduction. xli
utile de coUationner ces dijférentes éditions, l'auteur nous
assurant qu'à l'exception de quelques corrections insignifiantes,
plutôt orthographiques, il n'y a rien de changé. Dans notre
réimpression, surveillée par le poète lui-même, nous nous
sommes contenté de régulariser les formes du pronom noste
dans Nosto-Damo (au lieu de Nostro-Damo III, 175,
IX, 370, XII, 286, etc.) et le nom propre Sufrèn (au lieu
de Sufren\ d'introduire des guillemets dans . le texte pro-
vençal pour en faciliter la lecture, et de numéroter les vers
dans l'intérêt de ceux qui consultent les notes ou le glos-
saire. —
Noiis ne voulons pas finir notre introduction sans dire
quelques mots d'un reproche qu'on a fait souvent à notre
poème. On a soutenu que Mirèio manquait d'unité et que
le poète y étouffait parfois, sous la végétation luxuriante de
ses descriptions, la tendre fleur de l'amour de Vincèn et de
Mirèio. Et on a voulu expliquer ces défauts supposés par
le long temps que Mistral a mis pour achever son poème (sept
ans, de 1852 — 8). En effet, quand on se met au point de
vue d'un lecteur qui porte un intérêt purement humain,
même intense à ce charmant et malheureux couple d'amants,
maïs à qui la terre provençale est indifférente, on trouvera
dans notre poésie maint épisode superflu. Un tel lecteur
se passera volontiers du Chant VI et de sa longue excursion
dans le pays des chimères, du Chant IX, où le seul berger
Antèutne donne un renseignement utile, du Chant XI, où les
Saintes racontent leur histoire avec trop de verbosité et sans
aucune utilité apparente, et il trouvera peut-être aussi que Mirèio,
au Chant XII, devient trop extatique et met trop de temps pour
mourir. Même sans ce point de vue on ne pourra nier quelques
longueurs pour les chants indiqués. Mais on ne juge pas jus-
tement quand on ne se rend pas compte des intentions du poète.
Ces intentions, Mistral les fait connaître clairement dès les
premiers vers de son poème où il déclare: «Je chante une
jeune fille de Provence. Dans les amours de sa jeunesse,
à travers la Crau, vers la mer, dans les blés, je veux la
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XLii Introduction.
suivre». La seconde phrase a pour le poète autant de
valeur que la preniière: il veut peindre autant la Provence
et sa vie que l'amour de ses héros, et il ne faut pas, dans
son plan, que ses deux personnages, quelque charmants
qu'ils soient, mettent au second rang ou fassent oublier la
scène où il lui plaît de les placer. Le poète a voulu donner
un tableau de sa plus proche patrie, et animer ce tableau
par le groupe de deux aimables enfants, productions de
cette terre. Au contraire, ses lecteurs, français ou
étrangers, lui demandent souvent un tableau où tout intérêt
se concentre sur les deux amants et où la Provence, dans
le fond, ne se montre que sous des couleurs effacées et dans
une perspective lointaine. Cette exigence est incompatible
avec le dessein du poète. Si Mistral avait voulu chanter
uniquement l'amour de deux jeunes gens, provençaux autant
que cela ne gène aucun de ses lecteurs français ou exotiques,
il aurait, sans doute, préféré écrire en français, et, à son
public international, il aurait probablement présenté un couple
d'amoureux avec cette vague couleur locale que chérissait le
romantisme. Mais il a voulu autre chose; il voulait chanter
pour les * pâtres et habitants des mas* de son pays, il s'a-
dressait à un public — et il l'a trouvé — à qui est sacré
et plein d'intérêt tout ce qu'il dit de leur pays, de leur vie,
de leurs idées, et à qui peut-être même la destinée fatale
de ses héros n'inspire qu'un intérêt secondaire. Sa poésie
voulait être une poésie descriptive autant qu'épique, et c'est
peut-être le trait le plus admirable de son génie que, malgré
la disparité de ce but, il ait su remuer le monde entier par
le drame tragique de ses deux amoureux qui pour lui n'é-
taient ou ne devaient être qu'un levier pour peindre et
pour faire aimer sa patrie provençale.
Un poète allemand, M. Giesebrecht, dans une lettre
communiquée par M. Bertuch, Traduction allemande de Mirèio
(Strasbourg 1896), p. V ss., n'a pas moins mal compris notre
épopée rustique, bien qu'il la trouve digne de tout applaudisse-
ment. H ne méconnaît pas les qualités homériques de Mirèio^
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Introduction. xlui
mais il voudrait la comparer plutôt à la Divine Comédie du Daute.
«Comme celui-ci, Mistral s'est posé la question : que deviendra
le christianisme? Et il répond: Le Christ est né, il est mort
et ressuscité, et il ressuscitera. Et le remède qui doit ac-
complir le renouvellement du christianisme, c'est le martyre
de l'Amour.» D'après cette théorie, le poème de Mistral se
compose de deux parties égales. Dans la première partie
(Chant I — VI), on apprend l'amour de Mirèio, depuis sa
naissance jusqu'au moment de sa plus haute félicité. Déjà
dans cette partie de sa vie, Mirèio doit aussi souffrir. Les
railleries de ses camarades forment pour ainsi dire le pré-
lude du drame de son amour. Le véritable martyre commence
pour elle, quand on amène Vincent blessé dans la maison de
ses parents. Dans la seconde partie du poème (Chant VII-XII),
l'opposition de ses parents à son mariage avec Vincent, sa
fuite à l'église des Saintes Maries, ses souffrances pendant
sa fugue, son insolation, forment autant d'étapes de son
martyre, qui est fini par son extase, parallèle à celle de la
sorcière Taven. Mireille voit le passé, comme Taven a vu
l'avenir. — Ces idées mystiques et transcendentales étaient
entièrement étrangères à Mistral, et il n'y a aucun moyeu
de voir dans Mireille le symbole de la régénération du
christianisme par l'amour et le martyre volontaire. Giesebrecht
prouve une fois de plus que toute interprétation de notre
poème est erronée ou se fourvoie, qui ne se tient pas unique-
ment aux mots de notre poète:
Cante uno chato de Prouvèn(;o.
Dins lis amour de sa jouvènço,
A travès de la Crau, vers la mar, dins li bla . . .
léu la vole segui. (Ch. T, v. 1 — 5.)
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MIRÈIO
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CANT PROUMIÉ
LOU MAS>) DI FALABREGO
EtpoMielo«n. ~ Ebt^mmIoui m Crtot, bmoo dlM 1« pMtriho. — Un Tièi panlendre,
Mèste Ámhrò^t «>^ M>Bn drol« , Ylnoèn, rmu doMUKU 1« r^rmáo as Maa dl Fala-
br«fO. — Mirèio, iibo de Mòfte Ramoan, Ion mettre don bmm, ié fal la benTeagado. —
Ll ràfl, apràa toapa, fan canta Mette Ambrotl. ~ Lon Tièi, àatrl-Ctt nutrla, eanto «a
•oambat navam áóm Balle Safrèn. — Mlrèlo qaettiouio Tlnoèn. — Reolt de Ylnoèn :
la easto dl caatarido, la peteo dit Irvfe, Ion mlraele dl Sànti Mario, la ooarto dit
ome à Ninef. — Mlrèlo et «tpantado e tonn amonr poonehi^o.
' 1 Cante uno chato de Prouvèoço.
DÌDB lis amour de sa jouvènço,
' A travès de la Crau, vers la mar, dÎDs li bla,.
') Le mot tnas^ maison rustique, ferme, métairie, est usité surtout
dans Tarrondissement d'Arles et en Langoedoc. Dans la Provence
orientale, on emploie de préférence le mot bastido, et dans le Comtat
celai de granjo. Chaque maa porte un nom distinctif et caractéristique :
ainsi Uu Mas de la Font, lou Mas de VOste (v. III, 67), lou Mas Crema,
lou Mas di Falahrego. La fakibrego est le fruit du micocoulier, en
provençal /aio&rc^*^, grand arbre commun en Provence.
* Voy. Introd. p. xu et xliii.
* La Crau est une vaste plaine aride et caillouteuse, bornée an
nord par la chaîne des Alpilles, au sud par la mer, au levant par les
étangs du Martigue (voy. I, 290 note), au couchant par le Rhône. L'é-
tendue superficielle de la Crau est d'environ 73000 hectares. Le sol
consiste en une terre légère et rougeátre, entremêlée de cailloux dé-
tachés et mobiles à la surface, agglutinés et formant un poudingue très
dur à un ou deux pieds de profondeur. Les eaux filtrent à travers
cette terre avec la plus grande facilité, de telle sorte que la Crau se
trouve, pendant la majeure partie de Tannée, dans un état de sécheresse
qui arrête toute espèce de végétation. Cette circonstance avait dé-
terminé les anciens propriétaires à laisser le sol sans culture. L'éta-
blissement du canal de Craponne (voy. III, 202 note), en 1581, commença
1*
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12
OAKT PBOUMIÉ.
Umble escoulan dóu grand Oumèro,
léu la vole segwL Coume èro
Eèn qu'uno ebato de la terro,
En foro de la Crau »o n'es gaire parla.
2 Emai Boun front noun lusiguèsse
Que de jouinesso, emai n'aguèsse
Ni diadème d'or ni mantèu de Damas,
Yole qu'en glòri fugue aussado
Coume une rèino, e caressado
Pèr noâto lengo mespresado,
Car cantan que pèr vautre, o pastre e gènt di mas!
*^ 3 Tu, Segnour Dieu de ma patrie,
Que nasquères dins la pastriho,
Eniioco mi paraulo e douno-me d'alen!
^* Lou sabes: entre la verdure.
Au soulèu em'i bagnaduro,
Quand li iigo se fan maduro,
21 Vèn l'ome aloubati desfrucha l'aubre en plen.
4 Mai sus l'aubre qu'eu espalanco
Tu toujour quilles quauco branco
^ Ounte Tome abrama noun posque aussa la man,
Bello jitello proumierenco
à modifier Taspect de la Cran; celai de Boisgelin, en 1786, vint com-
pléter Toeuvre. Le sol de la Cran renferme, dans ses oasis, de très beaux
vignobles produisant un vin excellent, anéantis il y a 30 on 40 ans par le
phylloxéra, mais reconstitués anjoard'hui. L'altitade de la Cran varie depuis
33 mètres jusqu'au minimum d'un mètre au dessus du niveau de la mer.
Son territoire est bordé par une ligne de marais appelés Cotistiero. Les
p&turages aqueux de cette Coustiero servent de nourriture à de nombreux
troupeaux de chevaux et aux manado de bœufs sauvages (v. IV, 317 note). —
La plaine de la Crau avec ses horizons indéfinis qui se prêtent à la rêverie,
a trouvé un poète spécial dans M. Girard, dont la Crau (Avignon 1894)
anime ses terrains et les montre sous les aspects les plus différents.
M. Mistral, qui peint la Crau au Chant VIII, 168 ss. de notre poésie,
Tavait devancé.
* Voy. Introd. p. xxx ss.
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LOU MA8 DI FÁLÁBREaO.
E redoulèDto e yiergineDCo,
^ Belle frucho madalenenco
Ounte l'aucèu de Ter se vèn leva la fam.
5 léu la yese, aquelo branqueto,
^^ E sa frescour me fai lingueto!
léu vese, i ventoulet, boulega dins lou cèu
Sa ramo e sa frucho inmourtalo . . .
'^ Bèu Dieu, Dieu ami, sus lis aie
De nosto lengo prouvençalo,
Fai que posque avéra la bran ce dis aucèu!
^ 6 De-long dóu Kose, entre li pibo
E li sauseto de la ribo,
En un paure oustaloun pèr Taigo rousiga
^ Un panieraire demouravo,
Qu'emé soun drôle pièi passavo
De mas en mas, e pedassavo
^^ Li canestello routo e li panié trauca,
7 Un jour qu'èron ansin pèr orto,
Emé si long fais de redorto:
^ «Paire», digue Vincèn, «espinchas lou soulèu!
Yesès, eila sus Magalouno,
Coume lou nivo l'empielouno!
*^ S'aquelo empare s'amoulouno,
Paire, avans qu^èstre au mas nous bagnaren belèu».
** Magalouno (Magnelone), nom d'ane ancienne ville, sitnèe sur
le littoral da département de rfiérault, sur une bande de terre entre
la Méditerranée et Tétang de TAmet. Cette ville, fondée peut-être par
des Phocéens, fut longtemps prospère. Les Sarrasins s'en étant em-
parés, Charles -Martel la lenr reprit et la détruisit, en 737. Elle se
releva de ses ruines, mais Louis XIII la fit raser en 1633, à Texception
de son ancienne cathédrale, curieux édifice des styles roman et gothi-
que, aujourd'hui en ruine. D'après un vieux roman de chevalerie très
populaire, le comte Pierre de Provence, ayant enlevé Maguelone, fille
du roi de Naples, s'enfuit avec elle à travers monts et vallées. Un
jour que Maguelone s'était endormie au bord de la mer, un oiseau de
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6 OANT PBOUMIÉ.
8 «Hòu! lou yènt-larg brando li fueio...
^' Noun ! . . . acò sara pas de plueio,»
Bespoundeguè lou YÌèi...«Ah! s'aco Vo lou Eau,
È8 diferènt!» ... «Quant fan d'araire,
^ Au Mas di Falabrego, paire?»
«Sièis», respoundè lou panieraire.
«Ah! 'cò's un tenamen di pu fort de la Crau!
^^ 9 Tè, veses pas soun óulivetoP
Entre-mitan i'a quàuqui veto
De yigno e d'amelié . . . Mai lou bèu,» recoupé,
^ (E n'i'a pas dos dins la coustiero!)
«Lou bèu, es que i'a tant de tiero
* Coume a de jour Taunado entière
^^ E, tant coume de tiero, en chasco i'a de pèd!»
10 «Mai», faguè Vincèn, «caspitello!
Dèu bèn falé d'óulivarello
^ Pèr óuliva tant d'aubre!» «Hou! tout acò se fai!
Vèngue Toussant, e li Baussenco,
proie enleva on bijoa de santal qui brillait an cou de la princesse.
Son amant monta sur nne nacelle pour suivre Toiseau sur la mer ; mais
soudain une tempête s'éleva, et emporta Pierre en Egypte, où il fut
accueilli et comblé d'bonnenrs par le Soudan. La belle Maguelone
s'éveilla et se mit, tout éplorée, à chercher son ravisseur. Après une
foule d'aventures romanesques, ils se retrouvèrent en Provence, où
Maguelone, devenue abbesse, avait fondé un hôpital et la cathédrale.
Dans une de ses chapelles, on voit encore le tombeau de ce couple d'amoureux.
Voy. Goedeke, Grundriss der Geschichie der deutschen Dichtung II
(1886). p. 20.
*■ RaUj contracté de Rouau (RousaUy de Rose^ Rhodanum), peut^
être sous l'influence de l'adj. rau, raucum, vent qui souffle du côté du
Rhône, vent d'ouest-nord-ouest, par rapport à la Provence, et qui amène
souvent la pluie.
*• Quant fan d'araire, combien font-ils ou fait-on de charrues,
c'est-à-dire, de combien de charrues a-t-on besoin pour labourer les
champs du Mas di Falabrego.
•' Baussenco, habitantes (filles) des Baux. Les Baux, près de
Saint -Remy (Bouches du Rhône), petite ville ruinée où il n*y a
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LOU MÀ8 DI FàLABBEGO.
De vermeialo, d'amelenco
** Te van clafi saco e bourrenco ! . . .
Tout en cansounejant n'acamparien bèn mai!»
11 E Mèste Ambroi toujour parlavo . . •
'* E lou soulèu que trecoulavo
Di plus bèlli coulour tegnié li nivoulun;
E li bouié, BUS si coulado,
7* Venien plan-plan à la soupado,
Tenènt en l'èr sis aguïado . . .
E la niue soumbrejavo alin dins la palun.
pas anjoiird^bai 400 habitants, mais qui était une cité florissante,
an moyen-âge, et capitale de la maison princière du même nom, dont
les titulaires, ancêtres des princes d'Orange, furent longtemps très puis-
sants en Provence. L'endroit est curieux par son aspect pittoresque
et Fimportance et Foriginalité de ses ruines. H est situé sur un contre-
fort rocheux des Alpilles et dans un vallon bordé de rochers ruiniformes.
Au sommet se trouve un vaste château seigneurial, maintenant absolu-
ment délabré, mais encore intéressant par certaines parties taillées dans
le roc vif. Il y a aussi des maisons du même genre, plus ou moins
écroulées. «Ceux qui les premiers eurent la pensée d'habiter ce rocher
taillèrent Uur abri dans ses flancs; ce nouyeau système d'architecture
fut jugé bon par leurs successeurs , car la masse était vaste et com-
pacte: une ville en sortit bientôt comme une statue du bloc d'où l'art
la fait jaillir : une ville imposante, avec ses fortifications, ses chapelles
et ses hospices, une ville où l'homme semblait avoir éternisé sa demeure.
L'empire de cette cité s'étendit au loin; de brillants faits d'armes lui
conquirent une noble place dans l'histoire; mais elle n'en fut pas plus
durable que tant d'autres moins solidement construites» (J. Canonge,
Histoire de la ville des Baux en Provence^ Nimes, 1844 ; 3« éd. 1864). —
L'action de notre poème commence au pied de ces ruines. Cf. plus bas
m, 140 88.
^^ Mèsie Atnbroi (Maître Ambroise). Mèste ou Mèstre est un titre
respectueux qu'on donne aux laboureurs et artisans en âge, comme aussi
aux avocats et à tous les gradués. Le nom de famille át Mèste Ambroi
(ou Anibròsi) doit être Vincèn, que porte son fils, et, dans la forme
féminine, aussi sa fille (Vinceneto VU, 44). D'après le même usage pro-
vençal. Mistral avait un frère aîné qui s'appelait Mistralet et une sœur
aînée qui s'appelait Mistraleto.
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8 OANT PROUMIÉ.
78 12 «An! déjà s'entre-vèi dins Tiero
Lou camelun de la paiero,»
Digue mai Yincenet: «sian au recatadou! ...»
®^ «Aquî, ié vènon bèn li fedo!
Ah! pèr Pestiéu an la pinedo,
Pèr dins l'ivèr la claparedo,»
®* Eecoumencè lou vièi . . . «Hou! aqui i'a de tout!
13 E tóuti aquéli grands aubrage
Que sus li téule fan oumbrage!
^"^ E 'quelo belle font que raio en un pesquié!
E tóuti aquéli bruse d'abiho
Que chasco autouno desabiho,
^ E, tre que Mai s'escarrabiho,
Pendoùlon cent eissame i grand falabreguié!»
14 «Ho! pièi, en toute la terrado,
*^ Paire, lou mai qu'à iéu m'agrado,»
Aqui faguè Yincèn, «es la chato dóu más . . .
Ey se vous n'en souvèn, moun paire,
^ L'estiéu passa, nous faguè faire
Dos canestello d'óulivaire
E mètre uni manibo à soun pichot cabas.» *
^ 15 En devisant de talo sorte
Se capitèron vers la porto.
La chatouno venié d'arriba si magnan ;
*^ E sus lou lindau, à Teigagno,
Anavo alor torse une escagno.
«Bon vèspre en toute la coumpagno!»
^^5 Faguè lou panieraire en jitant si vergan.
16 «Mèste Ambròsi, Dieu vous lou doune!»
Digue la chato; «mouscouloune
^^ La pouncho de moun fus, vès!... Vautre? sias tardié!
^D'ounte venès? de Valabrego?»
*^ Valabrego^ en français Valahrègue, village situé sur la rive
gauche du Rhône, entre Avignon et Tarascon, et habité par des vanniers.
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LOU MÁ8 DI FALÁLBEGO. 9
«JuBt! e lou Mas di Falabrego
^^^ Se devinant sus nosto rego.
Se fai tard, avèn di, coucharen au paie.»
17 E' mé soun fiéu, lou panieraire
^** S*anè 'seta su'n barrulaire.
Sènso mai de resoun, à trena tóuti dous
Uno banasto coumençado
^^^ Se groupèron uno passade,
E de sa garbo desnousado
Crousavon e toursien li vege voulountous.
'*^ 18 Vincèn avîé sege an pancaro;
Mai tant dóu cors que de la caro,
Certo, acò Vo un bèu drôle, e di miés estampa;
*® Emé li gauto proun moureto.
Se voulès... mai terro negreto
Adus toujour bono seisseto,
^^ E sort di rasin nègre un vin que fai trepa.
*•* Terro negreto Adus toujour bono seisseto (terre noirâtre ap-
porte tonjonre bon froment), variation dn proverbe :
Terro negro fai bon blad,
Terro roujo, carbonna,
E terro blancç, gama.
<Terre noirfttre donne bon blé; terre ronge, blé carié; et terre
blanche, blé gftté.)
D'antres variantes se trouvent dans Maass, Allerlei provenzaliseher
Voiksglauhey nach F. Mistrals Mirèio, Berlin 1896, p. 55. — L'anteor aime
beaucoup, dans notre texte, à se servir de proverbes, soit sous leur
forme traditionnelle, soit sous une forme plus ou moins remaniée, selon
les besoins de la rime. Voy. I, 186; II, 160, 217; III, 354; IV, 484;
T, 74, 299, 329; VI 149, 466, etc., notes. Au Chant VII, où deux vieux
campagnards, Mèste Bamoun et Mèste Ambroi, se disputent, ces pro-
verbes ou locations proverbiales sont accumulés avec Tintention de faire
parler à ces personnages comme au naturel: c'est l'habitude des gens
du peuple de justifier leur dire par des proverbes ou des sentences con-
nues. Ailleurs, Mistral insère des sentences de sa propre invention
(voy. II, 213; V, 337; Vil, 341, 352, 384, etc. notes) et leur donne une
tournure si populaire qu'elles font l'impression d'être empruntées égale-
ment au riche trésor de dictions familiers de son pays.
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10 OANT PROUMIÉ.
19 De quête biais fau que lou vege
E se prépare e se gaubeje,
1^^ Eu lou sabié de-founs; doud pas que sus lou fin
Travaiejèsse d'ourdinàri :
Mai de banasto pèr ensàrri,
182 Tout ço qu'i nias es necessàri,
E de rous terreiròu e de bràvi coufin;
20 De panié de cano fendudo,
185 Qu'es tout d'eisino lèu vendudo,
E d'esooubo de mi,... tout acò, 'mai bèn mai,
Eu lou façounavo à grand dèstre,
188 Bon e poulit, de man de mèstre...
Mai, de Testoublo e dóu campèstre,
Lis orne èron déjà revengu dóu travai.
*** 21 Déjà deforo, à la fresquiero,
Mirèio, la gènto masiero,
Sus la taulo de pèiro avié mes lou bajan;
1^ E dou platas que treviravo
Chasque ràfi déjà tiravo,
A plen cuié de bonis, li favo...
!♦' E lou vièi e soun fiéu trenavon. — «Bèn? vejan!
22 Yenès pas soupa, Mèste Âmbròsi?»
Emé soun èr un pan renòsi
150 Digue Mèste Ramoun, lou majourau don mas.
«An! leissas donne la canestello!
Yesès pas naisse lis estelloP...
153 Mirèio, porge uno eseudello.
An! à la taulo! dau! que devès èstre las.»
**• Mirèio j Mireille. Mistral a pris le nom de son héroïne dans
le dicton suivant qui avait cours à Maillane (voy. Intr. p. xxii et Ch. XII,
835 note) au commencement du siècle et devait se rapporter à quelque
jeune fille célèbre par sa beauté:
Sèmblo la bello Mirèio, mis amour.
Mirèio parait être la forme provençale de Mirian, nom de femme
encore usité dans les familles juives de la Provence.
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LOU MÀ8 DI FALÁBREGO. 11
23 «Anen!» faguè lou panieraire.
^^ E s'avancèron à-n-un caire
De la taulo de pèiro, e coupèron de pan.
Mirèio, vitamen, braveto,
«• Emé ròli de l'ouliveto
lé garniguè^n plat de faveto;
Venguè pièi en courrènt i'adurre de si man.
182 24 Dins si quinge an èro Mirèio...
Coiistiero bluio de Font-Vièio,
E vous, colo Baussenco, e tous, piano de Crau,
165 N'avès pu yist de tant poulido!
Lou gai soulèu l'avié 'spelido;
E nouveleto, afrescoulido,
'•• Sa caro, à flour de gauto, avié dous pichot trau.
25 E soun regard èro uno eigagno
Qu'esvalissié toute magagno...
^*^' Dis estello mens dous es lou rai, e mens pur;
lé negrejavo de trenello
Que tout-de-long fasien d^anello;
"^ E sa peitrino redounello
Èro un pessègue double e panca bèn madur.
26 E fouligaudo, e belugueto,
1^^ E sóuvagello uno brigueto!...
Ah! dins un vèire d'aigo, entre vèire aquéu biais,
Toute à la fes Taurias begudo!
180 Quand pièi chascun, à Tabitudo,
Aguè parla de sa batudo,
(Coume au mas, coume au tèms de moun paire, ai! ai! ai!)
"•• Fant'VièiOy en franc. Font-Vieille^ est un village situé dans une
yallée des AlpiUes aux enYÌrons d'Arles. A. Daudet y a passé une
partie de son enfance; le moulin de ses célèbres Lettres de mon moulin-
est celui de ce village.
"• Voy. Vn, 393 note.
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12 CàNT PROUMIÉ.
18« 27 <BènP Mèste Amtroi, aquesto bruno,
Nous n'en can tarés pas quaucuno?»
Diguèron: «es eiçò lou repas que se dor!»
'8^ «Chut! mi bons ami... Quau se trufo,»
Bespoundè lou vièi, «Dieu lou bufo
E fai vira coume baudufo ....
^^ Cantas vauti*e, jouvènt, que sias jouine emai fort!»
28 «Mèste Ambroi,> diguèron li ràfi,
«Noun, noun, parlan pas pèr escàfi!
iî>2 jfai vès! lou vin de Crau vai tout-aro escampa
De voste got... Dau! touquen, paire!»
«Ah! de moun tèms ère un cantaire,»
^^^ Alor faguè lou panieraire;
«Mai aro, que YoulèsP li mirau soun creba!»
29 «Si! Mèste Ambroi, acò recrèio:
^^ Cantas un pau», digue Mirèio.
«Bello chatouno», Ambroi venguè donne coume acò,
«Ma voues noun a plus que Paresto;
^* Mai pèr te plaire es déjà presto.»
E tout-d'un-tèms coumencè 'questo,
Après agué de vin escoula soun plen got:
*^ I «Lou Baile Sufrèn, que sus mar coumando,
Au port de Touloun a donna signau...
Partèn de Touloun cinq cent Prouvençau.
"• Quau se trufo . . Dieu lou bufo e fai vira coume baudufo
(Celui qui raille, . . Dieu souffle et le fait tourner comme une toupie).
Proverbe.
"• Li mirau soun creba (Les miroirs sont crevés). En provençal
•on appelle mirau, miroirs, deux petites membranes luisantes et sonores
que les cigales ont sous Tabdomen, et qui, par leur frottement, produisent
le bruit connu sous le nom de chant. On dit proverbialement d'une
personne dont la voix est brisée par Tâge : A li mirau creba, elle a les
miroirs crevés.
B04 pi^re André Sufrèn (en franc. Suffren), seigneur de Saint
Tropez, né en 1729 à Saint Cannât (Bouches du Rhône), mort à Paris,
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LOU MA8 m FÁLALRE60. 13
^^ D'ensaca TAnglés Tenvejo èro grando:
Youlèn plus tourna dins nòstis oustau
Que noun de TADglés veguen la desbrando.
^^^ II Mai lou proumié mes que navegaviaD,
N'avèn vist degUD, que dins lis anteno
Li yòu de gabian voulant pèr centeno...
2^^ Mai lou segound mes que vanegavian,
Uno broufounié nous baie proun peno!
E, la niue, lou jour, dur agoutayian.
**• m Mai lou tresen mes, nous prenguè l'enràbi:
Nous bouié lou sang de degun trouba
Que noste canoun pousquèsse escouba.
*^* Mai alor Sufrèn: «Pîchoun, à la gàbi!»
Nous fai; e subran lou gabié courba
Espincho eilalin vers la costo aràbi...
^^ IV «O tron-de-bon-goi!» cridè lou gabié,
«Très gros bastimen tout dre nous arribo!»
«Alerte, pichoun! li canoun eu ribo!»
^^ Cridè quatecant lou grand marinié.
«Que taston d'abord li iigo d'Antibo!
N'i' en pourgiren, pièi, d'un autre panié.»
*^ V N'a vie panca di, se vèi qu'une flamo:
Quarante boulet van coume d'uiau
Trauca de l' Angles li veissèu reiau...
en 1788, vice-amiral et marin célèbre qui combattit glorieasement les
Anglais, provenait d'une famille noble originaire de Salon. H était
bailli (haile) de VOrdre de Malte. Sur sa vie voy. Tniblet, Essai
historique sur ia vie et les campagnes du bailli S, Paris 1824. — Sur
la versification de la cbanson de Sufrèn voy. Introd. p. xxxvm. Le
rythme a été créé par Tauteur.
••• Figo d'AntibOj figues d'Antibes, c'est-à-dire boulets de canon.
La métaphore se comprend facilement : les environs de la petite forteresse
de mer d'Antibes sont aussi fertiles en figues que les batteries de cette
place forte en boulets.
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14 GANT PROUMIÉ.
*^i Un di bastimeD, ié resté que Tamo!
Long-tèmB s'entend plus que li canoun rau,
Lou bos que oracino e la mar que bramo.
*34 VI Di nemi pamens un pas tout-au-mai
Nous tèn sépara: que bonur! que chale!
Lou Baile Sufrèn, intrépide e pale,
287 E que sus lou pont brandavo jamai:
«Pichot!» crido enfin, «que yoste fiò cale!
E vougnen-lèi dur 'mé d'òli de-z-Ai!»
240 vu N'avié panca di, mai tout l'équipage
Lampo is alabardo, i visplo, i destrau,
E, grapin en man, Tardit Prouvençau,
2*3 D'un soulet alen, crido: «A l'arrambage !»
Sus lou bord angles sautan dins qu'un saut,
E coumenço alor lou grand mourtalage!
24^ vin Oh! quénti bacèu! oh! que chapladis!
Que crèbis que fan l'aubre que s'esclapo,
Souto li marin lou pont que s'aclapo!
2^* Mai que d'un Angles cabusso e péris;
Mai d'un Prouvençau à l' Angles s'arrapo,
L'estren dins sis arpo e s'aproufoundis.»
252 30 «Semble, parai? qu'es pas de crèire!»
Aqui se coupé lou bon rèire.
«Es pamens arriba tau que dins la cansoun.
255 Certo, poudèn parla sens crento,
léu i'ére que teniéu l'empento!
Ha! ha! tambèn, dins ma mémento,
258 Quand visquèsse milo an, milo an sara rejoun!»
••• Ai^^BXL lieu de la forme plus commune Ais, Aix en Provence,
est dû an besoin de la rime. Cf. Qramm. provenç. § 22, p. 45. Aix est un
centre pour Vexportation de Thuile de Provence. Vougne cTàli de-z-Alf
= battre (comme plâtre) est en correspondance aux figo d*Antiho du
V. 226.
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270
LOU MAd DI FALALREGO. 15
31 «Hoi!... sias esta d'aquéu grand chapleP
Mai, coume un dai souto Tenchaple,
2«! Deguèron, très contre un, voua escrapouchina!»
«QuauP lis Angles?» fai en coulèro
Lou vièi marin que s'engimerro. . .
^^^ Tourna-mai, risoulet coume èro,
Eeprenguè fieramen soun cant entamena:
IX «Li pèd dins lou sang, duré 'quelo guerre
**' Desempièi dos ouro enjusqu'à la niue.
Verai, quand la poudro embournié pu Fine,
Mancavo cent orne à nosto galèro;
Mai très bastimen passèron pèr iue.
Très bèu bastimen dóu rèi d'Anglo-Terro!
X Pièi quand s'envenian au païs tant dous,
*^ Emé cent boulet dins nòsti murado,
Emé vergo en tros, vélo espeiandrado.
Tout en galejant, lou Baile amistous:
^^ «Boutas», nous digue, «boutas, cambarado!
Au rèi de Paris parlarai de vou8.>
XI «O noste amirau, ta paraulo es franco»,
Favèn respoundu, «lou rèi t'ausira . . .
Mai, pàuri marin, dequé nous faraP
Avèn tout quita, Toustau, la calanco,
*^ Pèr courre à sa guerre e pèr l'apara,
E veses pamens que lou pan nous manco!
xii Mai se vas amount, ensouvène-te,
^^ Quand se clinaran sus toun bèu passage,
Que res t'amo autant que toun équipage.
Car, 0 bon Sufrèn, s'avian lou poudé,
288 Davans que tourna dins nosti vilage.
Te pourtarian rèi sus lou bout dóu det!
«79
*** Pourta 9U8 lou bout dôu det^ porter sur la main, aimer ten-
drement, vénérer.
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16 CANT PROUMUÊ.
XIII Es un Martegau qu'à la vesperado
^^^ A fa la cansouD, eo calant si tis . . .
Lou Baile Sufrèn parte pèr Pans;
E dien que li gros d'aquelo encountrado
^^ Fuguèron jalous de sa renoumado,
E si vièi marin jamai l'an .pu yist!»
32 Â tèms lou vièi dis amarino
^'^ Acabè sa cansoun marino,
Que sa voues dins li plour anayo s'ennega,
Mai pèr li ràfi noun pas certo,
3^ Car sens muta, la tèsto alerte,
E'mé li bouco entre-duberto,
Long-tèms après lou cant escoutavon enca.
^^ 33 «E vaqui, quand Marto fielavo,
Li cansoun», dis, «que se cantavo!
Eron belle, o jouyènt, e tiravon de long . . .
^* L'èr s' es fa'n pau vièi, mai que provoP
Aro n'en canton de pu novo,
En franchimand, ounte s'atrovo
^^ De mot forço pu fin... mai quau i'entènd quiconP»
*^ Martegau, habitant du Martigne, petite ville de 5918.
habitants, & la jonction des étangs de Berre et de Caronte. Cette cité
curieuse, presque entièrement peuplée de pêcheurs, est bâtie sur des îlots,
au milieu de la mer et d'étangs, et sillonnée de canaux en guise de
rues ce qui lui a valu le surnom de Yenise provençale. £lle a donné
le jour à Gérard Tenque, fondateur des Hospitaliers de Saint-Jean-de-
Jérusalem. — Le Martégal, auteur de la chanson intercalée, est ima-
ginaire; la chanson est de Tinvention de M. Mistral qui en a tiré le
fond de Thistoire et de la légende de Suffren.
•®* Qucmd Marto fielavo, locution proverbiale qui fait concurrence
au dicton plus ancien: dôu tèms que Berto fielavo, dans un temps plus^
heureux, dans le bon vieux temps. En Provence, la Berthe de ce dicton,,
qui est à Torigine la déesse Perahta de la mythologie germanique, a
quelquefois dû céder le pas & Marthe, sans doute & cause de la popu-
larité de Sainte Marthe dans ce pays. Selon la légende, Marthe, Thô-
tesse du Christ, après avoir délivré Tarascon du monstre qui ravageait
son territoire (voy. XI, 375 note), termina ses jours dans cette contrée,
habitant une maisonnette aux bords du Ehône, et filant modestement,
sa quenouille au milieu de ses néophytes.
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LOU MAS DI FALABBEOO. 17
34 E dóu vièi su'quelo paraulo,
Li bouié, s'aussant de la taulo,
^^^ Èron ana mena si sièis couble au raiòu
De la belle aigo couladisso;
E août la tribo penjadisso,
^^^ En zounzouDant la cantadisso
DÓU vièi Valabregan, abéuravon li miòu.
35 Mai Mirèio, toute souleto,
^^® Ere restado, risouleto,
Restado emé Yincèn, lou fiéu de Mèste Ambroi;
E tóuti dous ensèn parlavon,
8*^ E si dos teste pendoulavon
Une vers l'autro, que semblavon
Dos cabridello en flour que clino un vent galoi.
^* 36 «Ah! ço! Vincèn», fasié Mirèio,
«Quand sus Tesquino as ta bourrèio
E que t'envas pèr orto adoubant li panié,
3*^ N'en dèves vèire, dins ti viage,
De castelas, de liò sóuvage,
D'endré, de vot, de roumavage ! . . .
^^ Nautre, sourtèn jamai de noste pijounié!»
37 «Acò 's bèn di, madamisello !
De l'enterigo di grounsello
^5 Tant vous levas la set que de béure au boucau,
E se, pèr acampa l'óubrage,
DÓU tèms fau eissuga l'outrage,
^^ Tambèn a soun plesi, lou viage,
E Toumbro dóu camin fai óublida la caud.
38 Coume tout-aro, tre qu'estivo,
3^ Tant lèu que lis aubre d'óulivo
Se saran tout-de-long enrasina de flour,
Dins li plantado emblanquesido
^^2 E sus li frais, à la sentido,
Anan cassa la cantarido.
Quand verdejo e lusis au gros de la calour.
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18 CANT PROUMIÉ.
845 39 pièi nous li croumpon i boutigo . . .
Quouro cuièn, dins li garrigo,
Lou vermé rouge; quouro, i clar, anan pesca
8*^ De tiro-sang. La bravo pesco!
Pas besoun de fielat ni d^esco:
l'a que de batre l'aigo fresco,
^^^ L'iruge à vòsti cambo arribo s'empega.
40 Mai sias jamai estado i SautoP...
Es aqui, pauro! que se canto,
3*^ Aqui que de pertout s'adus li malandrous!
lé passerian qu'èro la voto . . .
Certo, la glèiso èro pichoto,
8*^ Mai quénti crid! e quant d'esvoto!
«<0 Santo, grandi Santo, agués pieta de nous!»»
i4íyMi Tiro-sang, iruge (sangsue). Les sangsues viennent en
général pour la Provence du centre des canaux et roubines situés entre
Arles et Tarascon. Des hommes du peuple entrent dans Teau, et les
sangsues s'attachent aussitôt à* leurs jambes nues. Elles se détachent à
mesure, et les pêcheurs les placent alors dans des flacons remplis d'eau
pour les vendre aux pharmacies.
••* Li Santo (Les Saintes-Maries-de-la-Mer), petite ville de 1446
habitants, située dans Tile de Camargue, au bord de la mer, entre les
embouchures du Rhône. Une vénérable et poétique tradition y attire,
le 25 mai de chaque année, de tous les points de la Provence et du
Bas-Languedoc, une affluence innombrable de pèlerins. La légende rap-
porte qu'après la mort du Christ, les Juifs contraignirent quelques-uns
de ses plus fervents disciples à monter sur un navire désemparé, et les
livrèrent à la merci des flots. Conduite par la Providence, la barque
vint aborder en Provence, à l'extrémité de l'île de Camargue. Les
pauvres bannis, miraculeusement échappés aux périls de la mer, se dis-
persèrent dans la Gaule méridionale et en furent les premiers apôtres.
Marie-Magdeleine, l'une des trois Maries, se retira dans le désert de la
Sainte-Baume, pour y pleurer ses péchés. Les deux autres, Marie- Jacobé,
mère de saint Jacques le Mineur, et Marie-Salomé, mère de saint Jacques
le Majeur et de saint Jean l'Évangéliste, accompagnées de leur servante
Sara, après avoir converti à la foi nouvelle quelques-unes des peuplades
voisines, revinrent mourir au lieu de leur débarquement. (Voy. le Chant
XI.). M. B. Laurens, qui a raconté et dessiné dans le journal VIllu^
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LOU MAS Dl FALÂBREQO. 19
41 Es Pan d'aquéu tant graDd miracle . . .
360 Moun Dieu! moun Dieu! quet espetacle!
Un enfant èro au sou, plourant, malautounet,
Poulit coume Sant Jan-Batisto;
5^* E d'uno voues pietouso e tristo:
«<0 Santo, rendès-me la vÌ8to>>,
Fasié, ««vous adurrai moun agneloun banet.»»
^* 42 A soun entour li plour coulavon.
DÓU tèms, li caisso davalavon,
Plan-plan, d'eilamoundaut, sus lou pople agrouva;
^^^ E pas-pulèu la tourtouiero
Moulavo un pau, la glèiso entiero,
Coume un gros vent dins li broutiero,
8^* Cridavo: ««Grandi Santo, oh! venès nous sauva!»»
tration (t. XX, p. 7), le pèlerinage des Saintes Maries, ajoute: «On dit
qu'un prince dont le nom n'est pas désigné, sachant que les corps des
Saintes Maries reposaient en cet endroit, y fit bâtir une église en forme
de citadelle, pour la mettre à couvert de Tinvasion des pirates. Il fit
bâtir également à Tentour de Téglise des maisons et des remparts pour
mettre les habitants du pays en sûreté. Les constructions que Ton voit
encore aujourd'hui (et qui datent du douzième siècle), répondent parfai-
tement à cette dernière tradition. £n 1448, après avoir entendu un
sermon sur le bonheur qu'avait la Provence de posséder les dépouilles
des Saintes Maries, le roi René alla visiter l'église bâtie en leur honneur,
fit faire des fouilles pour trouver les saints ossements, et le succès de
son entreprise fut constaté par l'odeur merveilleuse qui s'exhala au mo-
ment où chaque corps fut mis à découvert. Il est inutile de dire tous
les honneurs qu'on rendit à ces reliques et tout le soin qu'on en prit.»
Comp. P. Mariéton,. La Terre provençale, Paris 1894, p. 205 ss.
••• Agneloun banetf agnelet cornu. Cf. Odyssée IV, 85 s. Ces
agneaux cornus se trouvent aussi en Provence.
••^ Li caisso davalavon (Les châsses descendaient). «Le chœur de
l'église présente cette particularité d'être formé de trois étages: une
crypte, qui est désignée comme étant la place même de l'antique ora-
toire des Saintes, un sanctuaire exhaussé plus qu'à l'ordinaire, et une
chapelle supérieure, où sont exposées les châsses des reliques. (Cf. XII,
57 ss.) . . . Cependant d'innombrables cierges tenus par les assistants s'al-
lument, et le cabestan dont la chaîne retenait la châsse des reliques
se déroulant, cette châsse descend lentement de la chapelle supérieure
2*
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20 CANT PROUMIÉ.
43 Mai, dins li bras de sa meirino,
De si manoto mistoulino
^'^^ Tre que l'enfantounet pousquè touca lis os
Di très Mario benurouso,
S'arrapo i caisso miraclouso
^^® Emé Tarpiado vigoureuse
DÓU negadis en quau la mar jite une postî
44 Mai pas-pulèu sa man aganto
^^ Em'afecioun lis os di Santo,
(Lou veguère!) subran cridè l'enfantounet
Emé'no fe meravihouso:
^* <<Tese li caisso miraclouso!
Vese ma grand toute pleureuse!
Anen querre, lèu, lèu, meun agneleun banet!»>
^®' 45 E vous tambèn, madamiselle,
Dieu vous mantèngue urouse e belle!
Mais s'un chin, un lesert, un loup, o'n serpatas,
^® 0 toute autre bèsti ceurrènto.
Tous fai senti sa dent peugnènte,
8e lou malur vous despeutènte,
^^ Ceurrès, courrès i Santé! aurés lèu de seulas.»
46 Ansin fusave la vihado.
La carrete desatalado
^^ Emé si grandi rode eumbrejave pas liun;
Tèms-en-tèms dins li palunaio
S'entendié dinda 'no sounaio . . .
8^ E la machoto que pantaio
Au cant di roussignòu apoundié seun plagnun.
dans le chœar. C'est le moment favorable aux miracles. Aussi on con-
cours immense de supplications s'élève de tous côtés: Saintes Maries^
guérissez mon enfant! tel est le cri pénétrant qui vient arracher des
larmes au cœur le plus froid. Tout le monde attend, en chantant des
cantiques, le moment où il pourra faire asseoir sur la châsse un pauvre
aveugle ou un èpileptique, et quand il y est parvenu, tout le monde se
croit exaucé.» (B. Laurens, l. c.)
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LOU MA8 DI FALABBEGO. 21
47 «Mai, dins lis aubre e dins li lono
^^ D'abord qu'aniue la luno dono,
Voulès», dis, «que vous conte uno fes qu'en courront
D'en-tant-lèu gagnave li joioP»
^06 La chatouneto digue: «Soie!»
E mai qu'urouso, la ninoio
En tenènt soun alen s'aprouchè de Yincèn.
^^ 48 «Èro à Nimes, sus TEsplanado,
Qu'aquéli course èron dounado,
A Nimes, o Mirèio ! . . . Un pople amoulouna
^" E mai espés que peu de tèsto,
Èro aqui pèr vèire la fèsto.
En peu, descaus e sènso yèsto,
^'^ Proun courrèire au mitan déjà venien d'ana.
49 Tout-en-un-cop van entre-vèire
Lagalanto, rèi di courrèire,
^" Lagalanto, aquéu fort que soun noum de segur
Es couneigu de vosto auriho,
Aquéu célèbre de Marsibo,
^^^ Que de Prouvènço e d'Italie
Avié desalena lis orne li pu dur.
50 T'avié de cambo, avié de cueisso
^**^ Coume lou Senescau Jan Cueisso!
De làrgi plat d'estan avié'n plen estagnié
Mounte si course èron escricbo;
^ Les courses & pied sont toujours usitées, en Provence,
dans les fêtes des villages. H y en a pour les hommes faits, pour les
adolescents, pour les vieillards et quelquefois même, comme dans des
villes de rAUemagne du Midi, pour les jeunes femmes avec un broc
plein d'eau sur la tête.
**• Lagalanto ainsi que lou Cri (v. 431 ss.) sont des coureurs
qui furent populaires sous la Restauration de 1815—30. L, doit son
nom à un hameau, du côté d'Aix, d'où il était originaire.
*** Jan Cueisso (Jean de Cessa), seigneur napolitain, qui avait
suivi le roi René, grand sénéchal de Provence, mort en 1476. Jan
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22 CANT PROUMIÉ.
^28 E tant n'avié, de cherpo richo,
Qu'aurias jur^ qu'à si traficho,
Mirèio, Tarc-de-sedo espandi se tenié!
^29 51 ]\£ai tout-d'un-tèms, bcissant la tèsto,
Lis autre cargon mai si vèsto. ..
Res emé Lagalanto auso courre. Lou Cri,
^^^ Un jouveinet de primo traco,
(Mai qu'avié pas la cambo flaco!)
Ero vengu mena de vaco
435 ^ Nimes, aquéu jour: soûl, ausè Tagarri.
52 léu que d'asard me i'atrouvère:
««Eh! noum-d'un-gàrri!»» m'escridère,
438 ««Sian courrèire peréu!... Mai qu'ai di, fouligaud!
Tout acò vèn: ««Dau! te fau courre!»»
E jujas vèire: sus li mourre,
^*^ E pèr temouin rèn que li roure,
N'aviéu just courregu qu'après li perdigau!
53 Fauguè i'ana! l'a Lagalanto,
*^* • Qu'entre me vèire ansin m'aplanto:
««Pos, moun paure pichot, liga ti courrejoun!»»
E'nterin, de si cueisso redo
**'' Eu estremavo la mouledo
En de braieto facho en sedo,
Que dès cascavèu d'or à l'en tour i'èron joun.
Cueisso est très populaire à Tarascon (voy. IX, 244 note), où le peuple
lui attribue la construction du clocher de Sainte-Marthe (voy. I, 303;
XI, 375 notes). Il est enterré dans la crypte de cette église, et sa
statue couchée surmonte son tombeau.
*•* Lou Cf'i, sobriquet emprunté au levier appelé cri (fr. cric),
qu'on donne quelquefois à des hommes remarquables par leur force
musculaire.
*** Cf. V. 507 ss. Les braieto (petite culotte, comme les portent
les lutteurs, les sauteurs et les coureurs) sont un objet qu'on offre or-
dinairement en prix dans les exercices gymniques de Provence. Les
coureurs, qui aiment à ajouter à leurs braieto plusieurs rangées de
grelots, en font hommage à celui qui parvient à, les vaincre.
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LOU MA8 DI FALABREGO. 23
450 54 pèr que Talen se ié repause,
Prenèn i bouco un brout de sause;
Tóuti, coume d'ami, nous toucan lèu la man.
45S Trefoulî de la petelego,
Emé lou sang que nous boulego, ^
Tóuti très, lou pèd sus la rego,
^^ Esperan lou signau ... Es douna ! Coume un lamp
55, Tóuti très avalan la piano!
Tè tu! tè iéu! E dins l'andano
^^^ Un revoulun de pousse embarro nòsti saut!
E l'èr nous porto, e lou peu tubo...
Oh! qu'afecioun! oh! queto estubo!
^^ Long-tèms, dóu vanc que nous atubo,
Creseguèron qu'en front empourtarian l'assaut!
56 Iéu à la fin prene l'avanço.
^•* Mai fugue bèn ma maluranço!
Car, en estent que iéu, coume un fier fouletoun,
A la perdudo m'abrlvave,
4^ Tout-en-un-cop, mourènt e blave.
Au bèu moumen que li passave,
Darboune, court d'alen, e de mourre-bourdoun !
*^^ 57 Mai éli dous, coume quand danson
A-z-Ais li Chivau-frus, se lançon,
Kegla, toujour régla. Lou famous Marsihés
^^* Cresié segur de Pavé bello ! . . .
S'es di qu'avié ges de ratello:
Lou Marsihés, madamisello,
^" Pamens trouvé soun orne en lou Cri de Mouriés!
*'• Li Chivau-fncs (Les chevaux frux), chevaux de carton peint,
en usage dans les réjouissances publiques. £n Provence, particulière-
ment à Aix, lors de la Fête-Dieu, les cavaliers les ajustent à leur
ceinture et parcourent les rues en dansant au son du tambourin (voy.
m, 28 note). Comp. Mistral, Calendai, Paris 1887, p. SSo et note.
*" MouriéSy village au midi des Alpilles, dans la Crau.
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24 GANT PBOUMIÉ.
58 Dintre lou pople que Tafloco,
Déjà brulavon de la toco. ..
<80 ]tf a bello, aguessias vist landa lou Cri ! . . . Vès-lou !
Ni pèr 11 mouDt ni pèr li servi,
l'a ges de lèbre, ges de cèrvi
*^* Qu'agon au courre tant de nèrvi!
Lagalanto s'aloDgo en ourlant comme un loup...
59 E lou Cri, couronna de gloio,
^^ Embrasse la barro di joio!
Tóuti li Nimesen, en se precepitant,
Yolon counèisse sa patrie;
^^* Lou plat d'estan au soulèu briho,
Li palet dindon, is auriho
Canto l'auboi. .. Lou Cri reçaup lou plat d'estan.»
*^« 60 «E Lagalanto P> fè Mirèio.
«Agroumeli, dins la tubèio
Que lou trepé dóu pople aubouravo à l'entour,
*^^ Tenié sarra de si man jouncho
Si dons geinoun; e l'amo pouncho
De l'escorno que tant lou councho,
^^8 j degout de soun front eu mesclavo de plour.
61 Lou Cri l'abordo e lou saludo:
*«Souto l'autin d'une begudo,
^* Praire»», digue lou Cri, <«'mé iéu vène*t-en lèu!
Vuei lou plesi, deman la reno!
Vène, que beguen lis estreno!
*®* Alin, darrié li grande Areno,
Pèr tu, coume pèr iéu, vai, i'a'nca proun soulèu!»»
62 Mai, aubourant sa caro blavo,
*^^ E de sa car que trampelavo
Arrancant si braieto emé d'esquerlo d'or:
««D'abord que iéu l'âge m'esbréuno,
*'• Brulavon de la toco (ils brûlaient du but), pour dire : Ils tou-
chaient presque le but.
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LOU MAS DI FALABBEOO. 25
'1® Tè!»» ié respoundeguè, ««soun tiéuno!
Tu, Cri, la jouinesso t'assiéuno:
Em'ounour pos pourta li braio dóu pu fort.»»
^^3 63 Acò-d'aqui fugue sa dicho.
E dÌDs la prèsso que s'esquioho.
Triste coume un long frais que l'an descapela,
^'^ Despareiguè lou grand courrèire.
Ni pèr Sant Jan ni pèr Sant Pèire,
En-liò jamai s' es plus fa vèire
*'* Pèr courre vo sauta sus Touire boudenfla.»
64 Davans lou Mas di Falabrego,
Ansin Vincèn fasié desplego
^2 Di cause que sabié. Li rouito ié venien,
E soun iue nègre flamejavo.
Ço que disié, lou brassejavo,
^*^ E la paraulo i'aboundavo
Coume un ruscle subit su 'n reviéure maien.
65 Li grihet, cantant dins li mouto,
*28 Mai d'un cop faguèron escouto;
Souvent li roussignòu, souvent l'aucèu de niue '
Dins lou bos faguèron calamo;
^^' E pretoucado au founs de l'amo,
Elo, assetado sus la ramo,
Enjusquo à la primo aubo aurié pas plega l'iue.
*w QQ «léu m'es d'avis,» fasi' à sa maire,
«Que, pèr l'enfant d'un panieraire,
Parle rudamen bèn ! ... 0 maire, es un plesi
^^ De soumiha, l'ivèr; mai are
Pèr soûmiha la niue 's trop claro;
Escouten, escouten-l'encaro. . .
*^ Passariéu mi vihado e ma vido à l'ausi!»
•" Sauta 8U8 Vouire houdenfla (sauter sur l'outre enflée), jeu usité
dans les fêtes de Provence et qui consiste à faire trois sauts consé-
cutifs sur une outre enflée et à frapper trois fois des mains sans tomber
à terre.
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CANT SEGOUND
LA CULIDO
Mirèio oael de fuelo d'amonrié pèr •! mafoui. -^ D'atard, Ylnoèn loa paniaraire paato an
oarreironn vetln. — La ohato Ion sodo. — Lon drôle eonr, e pèr i'^fuda, moonto
em'elo eat Paabre. ~ CharradUto di dooi enfant — Yinoèn t$i la oonmpareeonn de
■a eorre Yinoeneto emé MJrèlo. — Lon nie de pimparrin. — La branoo ronto; Mirèio
emé Yineèn tonmbon de Panbre. — L'amonrouso ohatoono te deolaro. — Lon drole
apassionna desbonndo. — La Cabro d'or, la flgnlero de Yan-Clneo. — Mirèio ee eonnado
pèr ta maire. — Etcanfèetre e teparaeioun di cali^aire.
1 Gantas, cantas, magnanarello,
Que la culido es cantarello!
^ Galant soun li magnan e s'endormon di très:
Lis amourié soun plen de fiho
Que lou bèu tèms escarrabiho,
^ Coume un vòu de blóundis abiho
Que rauboQ sa melico i roumanin dóu grès.
2 En desfuiant vòsti verguello,
^ Gantas, cantas, raagnanarello !
Mirèio es à la fueio, un bèu matin de Mai.
Aquéu matin, pèr pendeloto,
^* A sis auriho, la faroto!
Avié penja dos agrioto
Vincèn, aquéu matin, passé 'qui tourna-mai.
• Les vers à soie {magnan) vivent à Tétat de larve trente-quatre jours
environ, et dans cet intervalle changent quatre fois de peau. A l'approche
de chaque mue, ils s'engourdissent et cessent de manger, dormon. On
dit dourmi de la proumiero^ di dos^ di treSj di qtiatre, ce qui signifie
littéralement dormir de la première (mue), des deux (mues), des trois
(mues)y etc. Les vers à soie se nourrissent des feuilles du mûrier
[amourié) blanc, qui porte des mûres blanches. La cueillette (culido) a
lieu au printemps (voy. v. 10).
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GANT SEGOUKD. LA CULIDO. 27
'* 3 A sa barreto e»carlatino,
Coume an li gènt di mar latino,
Avié poulidamen udo plumo de gau,
^® E'n trepejant dins li draiolo
Fasié fugi li serp courriolo,
E di dindànti clapeirolo
^^ Emé soun bastounet bandissié li frejau.
4 «0 Vincèn», ié faguè Mirèio
D'entre-mitan li verdi lèio,
^* «Passes bèn vite, que!» — VinceDet tout-d'un-tèm»
8e revirè vers la plantado,
E, sus un amourié quihado
^ Coume une gaio couquihado,
Destousquè la chatouno, e ié lande, countènt.
'5 «Bèn? Mirèio, vèn bèn la fueio?»
^ «He! pau à pau tout se despueio. ..»
«Voulès que vous ajude?» «O !> Dóu tèms qu'eilamount
Elo risié jitant de siéule,
^^ Vincèn, picaut dóu pèd lou tréule,
Escale l'aubre coume un gréule.
«Mirèio, n'a que vous lou vièi Mèste Ramoun :
5^ 6 Fasès li baisso! aurai li cimo,
léu, boutas!» E'mé sa man primo,
Elo en móusènt la ramo: «Engardo de langui
3* De travaia 'n pau en coumpagno!
Souleto, vous vèn uno cagno!»
Dis. «léu peréu ço que m'enlagno»,
** Respoundeguè lou drôle, «es just acò-d'aqui.
7 Quand sian eiça dins nosto bòri,
Mounte n'ausèn que lou tafòrí
^^ Dóu Rose tourmentau que manjo lis auvas,
Oh! de fes, quéti languitudo!
Pas tant Testiéu, que, d'abitudo,
^ Fasèn nòstis escourregudo,
L'estiéu, emé moun pai, d'un mas à l'autre mas»
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28 CANT 8BG0UND.
8 Mai quand lou verboiiisset vèn rouge,
^' Que li jour se fan ivernouge,
E longo li vihado; autour dóu recaliéu,
Entanterin qu'à la cadaulo
^^ Quauque esperitoun siblo o miaulo,
Sènso lume e sens grand paraulo
Fau espéra la som, tout soulet iéu em'éu!...»
^^ 9 La chato ié fai à la lèsto:
«Mai donne ta maire, mounte rèstoP»
«Es morto!...» Lou drouloun se teisè 'n moumenet,
^ Pièi reprenguè: «Quand Vinceneto
Ero emé nautre, e que, jouineto,
Qardayo enca la cabaneto,
"^ Alor èro un plesi!> «Mai coumeP Vincenet,
10 As uno sorreP> «E la jouvènto,
Braveto qu'es e bèn-fasènto>,
^^ Digue lou verganié;... «trop! qu'à la Font-dóu-Rèi,
Alin en terro de Bèu-Caire,
Ero anado après li segaire:
•^ Tant i' agradè soun galant faire
Que pèr tanto l'an presse, e tanto i' es dempièi.»
11 «lé donnes d'èr, à ta sourretoP»
'2 «QuauP iéu? pas mai! Elo èi saureto,
E iéu siéu, lou vesès, brun coume un courcoussoun. . .
Mai pulèu, sabès quau revertoP
■^* Vous! Vòsti tèsto disaverto,
Coume li fueio de la nerto
Vòsti peu aboundous, dirias que soun bessoun.
^® 12 Mai pèr sarra la claro telo
De vosto couifo, bèn miés qu'elo
Mirèio, avès lou fiéu!... N'es pas laido, tambèn,
•• La Font'dòu-BH^ la Fontaine du Roi, endroit près Beau-
Caire, où Ton prétend qne saint Louis se désaltéra avec toute sa suite.
— Sur BèU'Ckiire (Beaucaire) voy. III, 202 note.
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Lk CULIDO. 29*
®* Ma sorre, nimai endourmido ;
Mai TOUS, de quant sias pu poulido!»
Mirèio aqui, mita culido,
^ Leîssant ana sa branco : « Oh ! » dis, « d'aquéu Vincèn ! ... »
13 Gantas, cantas, magnanarello !
Dis amourié la fueio es belle,
^"^ Galant soun li magnan e s'endormon di très;
Lis amourié soun plen de fìho
Que lou bèu tèms escarrabiho,
^ Coume un vòu de blóundis abiho
Que raubon sa melico i roumanin dóu grès.
14 «Alor, m'atroves galantouno
^8 Mai que ta sorre P» La chatouno
Faguè 'nsin à Vincèn. «De forço», eu respoundè.
«E qu'ai de mai?» «Maire divine!
^ E qu'a de mai la cardelino
Que la petouso mistoulino,
Senoun la bèuta même, e lou cant, e l'esté!»
^ 15 «Mai encarô?» «Ma pauro sorre,
Noun vas agué lou blanc dóu porre!
Coume l'aigo de mar Vincèn eto a lis iue
^^ Que ié bluiejon e clarejon...
Li vostre coume un jai negrejon;
E quand dessus me beluguejon,
*^ léu me semble que chourle un cigau de vin eue.
•* La construction familière employée dans d'aquéu Vincèn se
trouve déjà dans le refrain d'une alha anonyme du 12<» siècle. Cf.
Bartsch, Chrestomaihie provençale *, p. 101.
'• et suiv. Eépetîtion pleine d'effet de la première strophe du
deuxième chant. Voy. aussi str. 2, 19; 28, 41 ; et Introduction p. xxxiu
*^ Vin eue (vin cuit), moût qu'au sortir de la fouloire on fait
bouillir dans un chaudron, et qui étant cuit à point, rappelle, après
un an de bouteille, la couleur et le goût des meilleurs vins d'Espagne.
Les Provençaux le boivent dans les festins, et principalement au repas
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30 CAKT 8BG0UND.
16 De sa voues linjo e clarinello,
Quand cantavo la Peirounello,
108 jj[^ sorre, aviéu grand gau d'ausi soun doue acord;
Mai vous, la mendro resouneto
Que me digues, o jouveineto!
^^^ Mai que pas ges de cansouneto
Encanto moun auriho e bourroulo moun cor.
17 Ma sorre, en courront pèr li pàti,
^^* Ma sorre, coume un brout de dàti
S'es roustido lou coui e la caro au soulèu;
Vous, bello, crese que sias facho
^^'^ Coume li flour de la pourracho;
E de TEstiéu la man mouracho
Noun auso caressa voste front blanquinèu!
^^^ 18 Coume uno damo de gandolo
Ma sorre es enca primacholo;
Pecaire! dins un an a fa tout soun creissènt...
^^3 . Mai de l'espalo enjusquo à l'anco,
Vous, 0 Mirèio, rèn vous manco!»
Mirèio, lâchant mai la branco,
^-^ • E touto rouginello: «Oh!» dis, «d'aquéu Vincèn!»
19 En desfuiant vòsti verguello,
Cantas, cántas, magnanarello ! , . .
^29 Ansin li bèus enfant, de l'aubre panouious
Escoundu souto lou ramage,
Dins Tinnoucènci de soun âge
'^2 S'assajavon au calignage.
Pamens, de mens en mens, li serre èron neblous.
de Noël. — Un cigau de vin^ un coup de vin qui donne la cigalo, c'est-à-
dire Tivresse qui fait chanter comme elle.
^^ La Peirounello j la Péronelle, chanson populaire du xv^ siècle.
Canta la P. a pris en Provence le sens général : chanter une chanson
joyeuse, chanter ses amours, être heureux.
"• Ohj rfis, d'aquéu Vincèn, répétition de la fin du vers 84. Cf.
Introd. p. XXXI s.
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LA CULIDO. 31
20 Ámount sus li roco pelado,
^^^ Sus li grand tourre esbarboulado
Ounte trèvoD, la niue, li yièi prince di Baus,
Li capoun-fèr, que blanquejavon,
^^ Dins l'estendudo s'enauravoo,
E sis alasso fouguejavon
Au soulèu, que dejn caufavo lis avaus.
'^^ 21 «Oh! n'avèn rèn fa! que vergougno!*
Elo venguè 'mé 'n èr de fougno.
«Aquéu galo-bon-tèms dis que vèn m'ajuda,
^^* Pièi me fai rèn que faire rire...
Anen! dau! que la man s'esiire,
Que pièi ma maire pourrie dire
^^^ Qu'ai panca proun de biais, o, pèr me marida.
22 Vai, vai», dis, «tu que te vantaves,
Moun paure ami ! se te lougaves
150 Pèr la cueie à quintau, la fueio, crese que,
Quand fuguèsse touto en pivello,
Pourries manja de regardello!»
158 «Me cresès donne uno ganchelloP>
Respoundeguè lou drole, un brigouloun mouquet.
23 «Bèn! quau sara meiour cuièire,
156 Madamisello, Tanan vèire!»
E ZÓU ! 'mé li dos man, feroun, atravali.
Vague de torse e móuse ramo!
'5» Plus de resoun! plus de calamo!
(Perd lou moussèu fedo que bramo)
L'amourié que li porto es tout-aro culi.
iw 24 Fuguèron lèu, pamens, à pauso.
Quand sias jouine, la bello causo!
Estent qu'au même sa metien la fueio ensèn,
*»« Voy. I, 67 note.
'*^ Perd lou moussèu fedo que bramo, variante du proverbe : Fedo
que bèlo perd lou moussèu (Brebis qui bêle, perd sa goulée).
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32 CAMT 8EG0UND.
i«5 Un cop li poulit det cherescle
De la chatouno, dÌDs Tarescle,
Se devinèron entre-mescle
1^ Emé li det brûlant, li det d'aquéu Vincèn.
25 EIo emai eu trefouliguèron ;
D'amour si gauto s'enflourèron,
^'^^ E tóuti dous au cop, d'un fiò noun couneigu
Sentiguèron l'escandihado.
Mai coume aquesto, à l'esfraiado,
'^* Sourtié sa man de la fuiado,
Eu, de la treboulino enca tout esmougu:
• 26 «Qu'avèsP TJno guèspo escoundudo
^'■^ Vous a belèu», dis, «pougnegudoP»
«Noun sai!» clinant lou front, elo respoundè plan.
E sènso mai, chascun se bouto
^^ A tourna cueie quauco brouto.
Emé d'iue couquin, tèsto souto,
S'espinchavon pamens quau ririé de davan.
^^ 27 Lou pitre ié batié!... La fueio
Toumbè pièi mai coume la plueio;
E quand pièi au saquet venié que la metien,
^^ Li dos manoto blanco e bruno.
Que fugue esprès o pèr fourtuno,
Venien toujour uno vers Tuno,
^®^ Memamen qu'au travai grand joio éli prenien.
28 Gantas, cantas, magnanarello.
En desfuiant vòsti verguello ! . . .
192 €Yel ve!» tout-en-un-cop Mirèio crido, «ve!»
«Qu'es acò?» Lou det sus la bouco.
Vivo coume un créu su 'no souco,
^®^ Dre de la branco ounte s'ajouco
Fasié signe dóu bras... «Un nis. .. qu'anan avé!»
*•• Arescle,' cerceau qu'on adapte à la gueule d'un sac pour le
tenir ouvert. On donne en général le nom d^arescle aux bois de fente
dont on fait les sas, les cribles, les tambours, les boisseaux.
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LA CULIDO. 33
29 «Espèro!...» E 'n reteoènt soun gréule,
^^8 Coume un passeroun long di téule,
Yincèn de branco en branco a bourobi vers lou nis.
Au founs d'un trau que de nature
201 Entre-mitan la rusco dure
8'èro fa, de remboùcaduro
Li pichot se yesien, flame e boulegadis.
^^ 30 Mai Vincèn qu'à la branco torto
Vèn de nousa si canibo forte,
E penja d'une man, dins lou trounc baumelu
^'^ Fume emé l'autre. Un pau pus auto,
Mirèio alor, la flame i gauto:
«Qu'es?» ié demande cauto-cauto.
210 «De pimparrin!» «De que?» «De bèu sarraié blu!»
31 Mirèio esclafiguè lou rire.
«Que!» dis, «l'as jamai ausi dire?
^'5 Quand, dous, trouvas un nis au bout d'un amourié
0 de tout aubre que lou semble,
Passe pas l'an que noun ensemble
^'* La santo Glèiso vous assemble....
Prouvèrbi, dis moun paire, es toujour vertadié.»
32 «0,» ié fai eu; «mai fau apoundre
2>^ Qu'aquelo espèro pou se foundre,
S'avans que d'èstre en gàbio escapon li pichot.»
«Jèsu moun Dieu! douno-te garde!»
*22 Cridè la chato; «e sènso tarde
Rejoun-lèi bèn, que nous regarde!»
«Ma fisto!> lou jouvènt ié respond coume eiçò.
lit — 17 Variation poêtiqne du dicton populaire: Quand atrouhoê
un nis, vous maridae dins Vannado. Sur le rôle du nid dans
les croyances populaires de la Provence, voy. IX, 260 note. — Pt-ou-
vèrhi^ dis moun paire ^ es toujour vertctdié (Proverbe, dit mon père, est
toujours véridique), renchérissement sur le proverbe provençal: Tout
prouvèrhi es pas mentèire.
3
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34 CAMT BEGOUi(D.
^* 33 «Lou miéus que li poudèn rejougne
Sarié bessaí dins yoste jougne. . .»
cAh! tè, baio! verai!...» Lou drole quatecant
2*® Mando sa man dins la caforno;
E sa man pleno que s'entoruo
Quatre n'en tiro dé la borno.
2^^ «Boudiéu!» digue Mirèio en aparant, «oh! quant!
34 Queto nisado galantouno!
Tè! tè! pecaire, uno poutouno!>
28* E, folo de plesi, de milo poutounet
Li devouris e poumpounejo ;
Pièi em' amour plan-plan li vejo
287 Souto soun jougne que gounflejo. ..
«Tè! tè! paro la man>, cridè mai Vincenet.
35 «Oh! li poulit! Si tèsto bluio
2*^ An d'uioun fin coume d'aguïo!»
E lèu mai, dins la blanco e lisqueto presoun,
Très pimparrin elo recato;
2*8 E, dins lou sen caud de la chato,
La couvadeto que s'amato
Se crèi que Tan remesso au founs de soun nisoun.
2*6 36 «Mai, de bon? Vincenet, n'i'a 'ncaroP>
— «0!» — «Santo Vierge! Ve, tout-aro
Dirai qu'as la man fado!» «Eh! pauro que vous sias!
2*9 Li pimparrin? quand vèn Sant Jorge,
Fan dès, douge iòu, eraai quatorge,
Souvènti-fes ! . . . Mai tè! tè! porge,
252 Li cago-nis ! . . . E vous, belle borno, adessias !»
37 Coume lou drole se despènjo,
E qu'clo vite lis arrènjo
2á5 Bèn delicadamen dins soun fichu flouri...
«Ai! ai! ai!» d'uno voues tendrino
Subitamen fai la mesquino.
258 E, vergougnouso, à la peitrino
S'esquicho li dos man. «Ai! ai ai! vau mouri!>
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LA CUUDO. 35
38 «Houi! houi!» plouravo, <me grafignon!
*•' Ai! me grafignon e m'espignon!
Courre lèu, Vincenet, lèu!...» Es que, Ta 'n moumen...
Que vous dirai? dins Tescoundudo
^^ Grande e vivo ère reemougudo!
Fa 'n moumen, dins la bando aludo
Avien, li cago-nis, mes lou bourroulamen.
-^ 39 E dins Testrecho valounado,
La fouligaudo moulounado
Que noun pou libramen faire soun roudelet,
270 j^ grand varai d'arpioun e d'alo,
Fasié, dins li mounto-davalo,
Cambareleto sènso egalo,
*'* Fasié long di galis milo bèu redoulet.
40 «Ai! ai! vène lèi querre! lampo,»
lé souspiravo. E coume pampo
*^* Que l'auro atremoulis, coume di cabrian
Quand se sent pounclio uno junego,
Ansin gémis, sauto e se plego
^* La chatouno di Falabrego. ..
Eu pamens i'a voula. . . — Gantas, en desfuiant,
41 En desfuiant vòsti jitello,
^^ Cantas, cantas, magnanarello !
Sus la branco ounte plouro eu pamens a voula:
«La cregnès donne bèn, la coutigo?»
*^ Eu ié fai de sa bouco amigo.
«Eb! coume iéu, dins lis ourtigo,
Se descausso proun fes vous falié barrula,
*^ 42 Coume farias?» E pèr rejougne
Lis enfourniau qu^a dins soun jougne.
Eu ié porge, en risènt, soun bonnet de marin.
^* Déjà Mirèio, sont l'estofo
Que la nisado rendié gofo,
Mando sa man^ e dins la cofo
*^ Un pèr un adeja torno li pimparrin;
3*
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36 CAMï 8BQ0UND.
43 Déjà, mé lou front clin, pecaire!
E revirado un pau de caire,
^'^ Déjà lou risoulet se mesclavo à si plour:
Semblablamen à Teigagnolo
Que, lou matin, di courrejolo
^^ Bagno li campaneto molo,
E perlejo e s'esbéu i proumièri clarour...
44 E souto éli vèn que la branco
^^ Tout-en-un-cop peto e s'escranco ! . . .
Au coui dóu panieraire, elo, en quilant d'esfrai,.
Se precepito e se i' embrasse;
8^ E dóu grand aubre que s'estrasso,
En un rapide viro-passo
Toumbon, embessouna, sus lou souple margai. . .
^^ 45 Près ventoulet, larg e gregàli,
Que di bos boulegas lou pàli,
Sus lou jouine parèu que voste gai murmur
51* Un moumenet mole e se taise!
Fòlis aureto, alenas d'aise!
Donnas lou tèms que Ton pantaise,
5'^ Lou tèms qu'à tout lou mens pantaison lou bonurT
46 Tu que lalejes dins ta gorgo,
Vai plan, vai plan, pichouno sorgo!
3*® Dintre ti cascagnòu menés pas tant de brut!
Pas tant de brut, que si dos amo
Soun, dins lou même rai de flamo,
521 Partido coume un brusc qu'eissamo. . .
Leissas-lèi s'emplana dins lis èr benastru!
47 Mai elo, au bout d'une passade,
52* Se daverè de la brassado
Mens palinello soun li flour dóu coudounié.
Pièi sus la ribo s'assetèrou,
52^ Un contre l'autre se boutèron.
Un moumenet se regardèron,
E'm' aco parlé 'nsin lou drôle di panié:
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LA GULIDO. 87
^^ 48 <Vou8 sias rèn facho mau, MirèioP
0 la vergougno de la lèio,
Aubre dóu diable, aubras qu'un divèndre an planta,
^^ Que la marrano t'agarrigue,
Que l'artisoun te devourigue,
E que toun mèstre t'abourrigue!»
^^ Mai elo, em' un tramblun que noun pou arresta:
49 «Me siéu pas,» dis, «facho mau, nàni!
Mai, coume un enfant dins si làni,
^^* Que de fes plourinejo e noun saup per-dequé.
Ai quaucarèn,» dis, «que me grève;.
L'ausi, lou vèire, acò me lève;
^^ Moun cor n'en boni, moun front n'en rèvo,
E lou sang de moun cors noun pou demeura quet!»
50 «Belèu», digue lou panieraire,
^* «Es de la pou que vosto maire
Vous charpe qu'à la fueio avès mes trop de tèms?
Coume iéu, quand veniéu subr'ouro,
^^ Estrassa, moustous coume un Mouro,
Pèr èstre ana cerca d'amouro...»
«Oh! noun», digue Mirèio, «autre peno me tèn.»
^5' 51 «0 belèu une souleiado,»
Faguè Vincèn, «vous a'mbriado.
*" Le vendredi, jour de la mort de Jésus-Christ, passe aussi en
Provence pour un jour qui porte malheur. Cf. les proverbes cités dans
le Trés(or) de M. Mistral:
Quand lou premié de Tan es un divèndre, mesûso-te (Quand le
premier de Tan est un vendredi, méfie-toi).
D'ana deforo lou divèndre, de se faire la barbo, de se rougna lis
ounglo, de leva li cendre, de cura li fedo, de faire sant-Michèn, de
faire bugado, de faire noço lou divèndre, porto malur (Sortir le ven-
•drediy se faire la barbe, se rogner les ongles, enlever les cendres, net-
toyer les brebis, changer de logis, faire la lessive, faire noces le ven-
dredi, porte malheur).
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38 CAMT SEQOUlîD.
Sabe,> dis, «uno yièio, aperamount i Baus
^^ (lé dison Taven): vous asaigo
Bèn sus lou front un got plen d^aigo^
E lèu, dî cervello embriaigo,
^^'^ Li rai escounjura gisclon dins lou cristau.»
52 «Noun, noun!» respoundè la Cravenco;
«Lis escandihado maienco
^^ N'es pa'i chato de Crau que podon faire pou!...
Mai en que sièr de te deçaupre?
Dins moun sen acò pou plus caupre!
3W Vincèn, Vincèo, vos-ti lou saupre?
De tu siéu amourouso ! . . . > Au bord dóu rajeiròu,
53 Emai l'èr linde, émai la tepo,
8W Emai li vièi sause de cepo,
Fuguèron claramen espanta de plesi!...
«Âh! princesso, que, tant poulido,
5^ Agués la lengo tant marrido,»
Lou panieraire aqui s'escrido,
«Fa de que pèr lou sou se traire estabousi!
^'* 54 Coume! de iéu vous amourouso?
De ma vidasso encaro urouso
Anes pas vous jouga, Mirèio, nu noum de Dieu!
875 jje fagués pas crèire de cause
Qu', aqui dedins uno fe 'nclauso,
De ma mort sarien pièi Tencauso!
8''® Mirèio, d'aquéu biais vous trufés plus de iéu!»
55 cQue Dieu jamai m'emparadise,
Se i'a messorgo en ço que dise!
8®* Vai, de crèire que t'ame aco fai pas mouri,
Vincèn ! . . . Mai se, pèr marridesso,
Noun vos de iéu pèr ta mestresso.
»»* Sur Taven, la sorcière, voy. III, 64—107 et VI, 187 ss.
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LA CDLIDO. 39
^^ Sara iéu, de malo tristesso,
Sara iéu qu'à ti pèd me veiras coumbouri!»
56 «Oh! digues plus de cause ausinto!
^^ De iéu à vous i'a 'n laberinto,»
L'enfant de Mèste Ambroi faguè 'n bretounejant.
«Tous, sias dóu Mas di Falabrego
3^ La rèino davans quau tout plego...
Iéu, banastié de Valabrego,
Siéu qu'un gandard, Mirèio, un trevaire de champ!»
993 57 «Eh! que m'enchau que moun fringaire
Siegue un baroun o 'n panieraire,
Mai que m'agrade à iéu!» ié respoundeguè lèu
8^ E toute en fiò coume uno liandro.
«Mai se noun vos que la malandro
Fure moun sang, dins ti peiandro
38® Perqué donne, o Vincèn, m'aparèisses tant bèuP»
58 Davans la vierge raubativo,
Eu resté mè, coume di nivo
^^ Quand toumbo pau-à-pau un aucèu pi vêla.
'Siés donne masco», pièi faguè proumte,
«Pèr que ta visto ansin me doumte,
405 Pèr que ta voues au su me mounte
E me rende foulas coume un ome enchusclaP
59 Lou veses pas que ta brassado
^^ A mes lou fiò dins mi pensado?
•" Lou laberinto (au lieu de laherinie), dans la bouche de Vincèn,
pourrait surprendre. Mais le mot existe aussi dans une forme plus
populaire, imitée en partie par Tauteur : la barinto, et la locution èstre
dins la harinto veut dire : être dans Tembarras, le désordre, le désarroi.
*^ Le verbe pivela ou pipa (fasciner) signifie Faction vraie ou
imaginaire, par laquelle un reptile attire à lui un oiseau, et même une
personne. Cf. III, 101. Le peuple attribue cette attraction à une
aspiration irrésistible, qui peut néanmoins être interceptée par le passage
subit d'un corps étranger.
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40 GAMT SEQOUND.
Car, tè! se vos lou saupre, à Tagrat que de iéu,
Paure pourtaire de bourrèio,
^i^ Vogues faire que ta risèio,
T'ame peréu, t'ame, Mirèio!
T'ame de tant d'amour que te devouririéu!
414 50 T'ame, que se disien ti labro:
««Vole la Cabro d'or, la cabro
Que deguD de mourtau ni la pais ni la mous,
^'^ Que sont lou ro de Baus-Maniero,
Lipo la moufo roucassiero»»,
0 me perdriéu dins li peiriero,
*^ 0 me veiriés tourna la cabro dóu peu rous!
61 T'ame, o chatouno encantarello.
Que se disiés: ««Vole uno estello!>>
*2^ l'a ni travès de mar, ni bos, ni gaudre foui,
l'a ni bourrèu, ni fiò, ni ferre
Que m'aplantèsse ! Au bout di serre,
^** Toucan t lou cèu, l'anariéu querre,
E dimencbe l'auriés, pendoulado à toun coui.
*" Baus-Maniero (Bans-Manière), rocher à pic au nord de la ville
des Baux. Cf. I, 67 note.
** La Cabro d'or (La Chèvre d'or), trésor ou talisman que le
peuple croit avoir été enfoui par les Sarrasins sous Fun des antiques
monuments de la Provence. Les uns prétendent que la Chèvre gît
sous le mausolée de Saint-Remy (voy. lY, 131 note), d'autres dans la
grotte de Corde (voy. VI, 645 note), d'autres sous les roches des Baux
(voy. I, 67 note). A Arles, on croyait que la Chèvre d'or passait tous
les matins, aux premiers rayons du jour, sur la colline de Montmajour
(voy. VI, 645 note). A Laudnn (Gard), on disait que, le 24 juin,
sur la montagne de Saint-Jean s'entr'ouvrait à minuit un antre profond
d'où s'élançait la Chèvre d'or. Au Vemègue (Bouches -du -Rhône), on
montre aussi la baumo (grotte) de la Cabro d'or. La silhouette de la
mountagno de la Cabro (la montagne de la Chèvre), saillie rocheuse,
située entre Baumes et le Barroux (Vaucluse), sert d'horloge aux
paysans du bas Comtat. La Chèvre d'or est sans doute une réminiscence du
Veau d'or. En effet, les paysans du Rouergue et du Périgord préten-
dent qu'un veau d'or {vedèu d^or) est enterré dans les ruines de certains
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LA CULIDO. 41
62 Mai, 0 belasso! au-mai t'aluque,
^^ Au-mai, pecaire! m'embarluque ! . . .
Yeguère uno figuiero, un cop, dins mouu camiu,
Ârrapado à la roco duso
^^ Contro la baumo de Vau-Cluso:
Maigro, pecaire! i lagramuso
lé dounarié mai d'oumbro un clôt de jaussemin!
*^ 63 Un cop pèr an vers si racine
Vèn flouqueja roundo vesino;
E Taubret secarous, à raboundouso font
^^ Que mounto à-n-éu pèr que s'abéure,
Tant que n'en vòu, se bouto à béure
D'acò tout l'an n'a proun pèr viéure.
^^ Coume à l'anèu la pèiro, à iéu acò respond;
64 Que siéu, Mirèio, la figuiero,
E tu, la font e la fresquiero!
^** E basto, à iéu pauret! basto, uno fes de Tan,
Que pousquèsse, à geinoun coume aro,
Me souleia i rai de ta caro!
**' E subre-tout de poudé 'ncaro
Te floureja li det d'un poutoun tremoulant!»
vieux monuments. Une explication naturaliste de cette tradition a été
entreprise par Ascherson, Naturwissenechaftliche Wochenschrift 1893,
p. 121 88., qui rapporte qu'on aperçoit quelquefois un brillement d'or
sur les dents des ruminants, dû à un piment organique produit par la
sève des plantes mangées. Il est peu probable que ce phénomène, qu'où
prétend observer fréquemment sur les bords de la Méditerranée, soit
l'origine de nos récits. La tradition d'un trésor, qui prend des formes
sans nombre et qui est gardé par un animal étranger, se retrouve
chez tous les peuples, et elle s'y lie aux plus anciens souvenirs
sans cesser d'être toujours vivante. — La tradition provençale a été
mise à profit par P. Arène dans son roman bien connu La Chèvre cCor,
Paris 1889.
*" Baumo de Vau-Cluso, la célèbre grotte où prend naissance la
fontaine de Vaucluse, source de la Sorgue, qui est immédiatement assez
abondante pour faire marcher des papeteries. Cet endroit a été illustré
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42 CANT 8BG0UND. LA CULIDO.
65 Mirèio, d'amour tresananto,
^^ L'escoutavo. . . Mai eu Taganto,
Eu Taganto esperdu; contro soun pitre fort
L'adus esperdudo. . . «Mirèio!»
^58 Subran coume eiçò dins la lèio
S'entendeguè 'no voues de vièio,
«Li magnan, à miejour, niaujaran rèo, alor!»
*56 66 Dedins un pin, en grande fogo,
Un VÒU de passeroun que jogo,
Emplisson, i'a de fes, d'un chamatan galoi
^^^ La vesprado que s'enfresquèiro;
Mai d'un glenaire que li guèiro
Se tout-d'un-cop toumbo la pèiro,
*^2 De tout caire, esfraia, tabouacon dins lou boi.
67 Desmemouria de l'escaufèstre,
Ansin fugis pèr lou campèstre
^®* Lou parèu aniourous. Elo, de-vers lou mas,
Sènso muta, part à la lèsto,
Emé sa fueio sus la tèsto. . .
^*® Eu, planta coume un sounjo-fèsto,
L'arregardo landa peralin dins l'ermas.
par Pétrarqne, qni s'y retira à partir de 1387, près de son ami le car-
dinal de Cabassole, dont on voit le château en raine snr la hantenr de
la rive ganche. La grotte se trouve au fond d'un cirque grandiose
{vallis clicsa) qui se termine par des rochers à pic de 200 m. de haut.
Elle a 8 à 9 m. de largeur, la source en jaillit avec impétuosité, quand
les eaux sont assez hautes, par dessus un déversoir naturel formé de
blocs de rocher. Quand les eaux sont basses et semblent dormir dans
le bas de la grotte, la rivière n'est plus alimentée que par des filtrations
sous le déversoir, qu'il faut gravir pour voir la source au fond de la
grotte, à une profondeur qui peut dépasser 20 m. La poésie de ce lieu
est aujourd'hui troublée par une grande quantité de boutiques qui
longent la rive droite par où l'on arrive, et où l'on vend de prét.endues
photographies de Laure et de Pétrarque, de la bauco multicolore (voy.
V, 384 note), et toutes sortes d'autres souvenirs d'un goût plus ou moins
douteux.
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CANT TRESEN
LA DESCOUCOUNADO
Li reeordo proaTençalo. — Aa Mm di Fftiabrefo, un gai roadelet de ebato dMOoaeounMi.
— Jaoo-Mario, mftlre de Mirèio. — TftVeii, U bumoo di B*iu. — L* mftIo-Tisto. —
Ll desooaoooiutrello fan, pèr paMO-^èms, de eastèu en Prcuvknço. — La ftèro Lwiro,
rèino de Pamparlgonsto. — Clemènço, rèlno di Bans. — Loa Yentoor, Ion Rote, I»
Dorènço. — Asalaîs e Vioalano. — La Court d'amour. — Lis amour de Mirèio e de
Yinoèn deeouberto pèr Nourado. — Li gaiejado. — Taren la maaoo fki teisa ii ohator
l'ermitan don Leberonn e lou tant pattre. — Noro canto MayalL
1 Quand li póusito soun braveto,
Qu^à plen barrau lis óuliveto
^ Dins li gerlo d'argelo escampon l'òli rous,
Quand, sus li terro c dins li draio,
DÓU garbejaire que varaio
• Lou grand càrri reno e trantraio,
E tuerto de pertout *nié soun front auturous;
2 Nus e gaiard coume un luchaire,
® Quand Bacus vèn, e di chaucbaire
Coundus la farandoulo i vendémîo de Crau;
E, de la caucadouiro emplido,
ï* Quand la bevèndo benesido,
Souto li cambo enmoustousido,
Dins Tescumouso tino escapo à plen de trau,
*^ La farandoulo (farandole), danse de conrse cadencée, ressemblant
aux Schlangeziehen des enfants allemands, qne Ton exécute an son do
tamboorin (v. III, 28 note) en se tenant par la main ou avec des-
mouchoirs. La farandole est populaire en Provence, en Languedoc, en
Roussillon et dans les pays Basques. Dans les Alpes Maritimes le»
danseurs vont à la file sans se donner la main. Elle se danse entre
hommes seuls aussi bien et même mieux qu'avec des femmes.
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44 CANT TRE8BN.
i^ 3 E, clarinèu, sus li genèsto
Quand H magnan mountou en fèsto
Pèr fiela si presoun bloundinello ; e que lèu
^® Aquéli toro mai qu'abilo
S'ensevelissoD, à cha milo,
Dins si bressolo tant sutilo
^1 Que vous sèmblon teissudo em' un rai de soulèu;
4 Alor, en terro de Prouvènço,
l'a mai que mai divertissènço !
^* Lou bon muscat de Baumo e lou Ferigoulet
Alor se chourlo à la gargato;
Alor se canto e l'on se trato;
27 Alor se vèi e drôle e chato
Au son dóu tambourin fourma si vertoulet.
5 «léu claramen siéu fourtunado!
^^ Sus mi canisso encabanado
Quéti flo de coucoun ! . . . Un bos miéu enseda,
Un pu riche descoucounage,
^ L'aviéu pu vist dins lou meinage,
Vesino, dempièi moun jouine âge,
Desempièi l'an de Dieu que nous sian marida.»
■* Baumo (Baumes), village du département de Vaucluse, qui pro-
duit un vin muscat estimé. — Lou Ferigoulet (Frigolet) est un excellent
vin qu'on récolte sur un coteau des collines de Graveson (Bouches du
Ehône), tout près du viDage natal de notre poète. Ferigoulo signifiant
ihynt, le vin de Frigolet rappelle agréablement le parfum de cette
plante très répandue en Provence.
*• Lou tambourin (le tambourin) est une espèce de tambour, moins
large et plus long que le tambour ordinaire, sur lequel on bat de la
main droite avec une baguette et qui sert d'accompagnement au galoubet,
petite flûte à trois trous dont on joue de la main gauche. Ces deux
instruments de musique ont été remis à la mode, en Provence, surtout
par M. F. Vidal, auteur d'un livre: Lou tambourin y istbri de Vestrumen
prouvençau, seguido de la metodo dôu galoubet e dôu tambourin e deis
iV naciounau de Prouvènço (Le tambourin, histoire de l'instrument
provençal, suivie de la méthode du galoubet et du tambourin et des
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LA DESCOOCOUNADO. 45-
^^ 6 Dóu tèms que lou coucoun se trio,
Ansin disié Jano-Mario,
DÓU vièi Mèste Ramoun ounourado mouié,
^ De Mirèio ourgueiouso maire;
E li yesÌDO e li coumaire,
En trin de rire e de desfaire,
^^ Èron à soun entour, dins la magnaDarié.
7 DescoucounayoD : elo-memo,
Mirèio, à tout mouTneu, i femo
^^ Pourgié li brout d'avaus, li clôt de roumaniu,
Ounte, à l'óudour de la mountagno,
Taut Youlountié 'mé soun escagno
^ La noblo toro s'embaragno
Que, coume rampau d'or, n'èron clafi dedin.
8 «Sus l'autar de la Bono Maire,»
*^ Jano-Mario à si coumaire
Venié dounc, «aièr, femo, anère lèu pourta
De mi brout lou pu bèu pèr dèime:
^ Ânsin fau, tóuti li milèime;
Car es pièi elo qu'à bel èime
Coumando, quand ié plais, i magnan de mounta.»
57 9 «léu», digue Zèu dóu Mas de l'Oste,
«Ai belle pou que me n'en coste!
Lou jour que tant boufavo aquéu gros levantas,
*^ (D'aquéu laid jour vous n'en remembre!)
Aviéu leissa, pèr destenèmbre,
A brand lou fenestroun dóu membre, . . .
^ Adès n'ai coumta vint, canela sus lou jas!»
airs nationaux de Provence), Aix 1862. On connaît le famenx tom-
bourinaire (joueur de tambourin et de galoubet) qui joue an rôle assez
important dans le Numa Roumestan d'A. Dandet.
•• La Bono Maire (la Bonne Mère), la Sainte Vierge.
•• Canela (blanchi) se dit des vers à soie atteint de la maladie
appelée mmcardine^ due au développement d'une moisissure qui leur
donne une apparence pl&trée.
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46 CA.NT TRE8BN.
10 Taven, pèr douna soun ajudo,
Peréu di Baus èro vengudo.
*^ A Zèu Taven digue: «Toujour, mai que li vièi,
Cresès, li jouine, de counouisse !
Mai fau que Tage nous angouisse,
*^ Fau que Ton ploure e que l'on gouisse:
Alor, mai bèn trop tard, l'on vèi e l'on counèi!
11 Vàutri, li femo tartavello,
^2 Se l'espelido parèis belle,
Lèu-lèu que pèr carrière anas en bardouiant:
««Ta mi magnan qu'es pas de crèire
^^ Coume soun bèu! Venès lèi vèire!»»
L'Envejo rèsto pas à rèire:
Darrié vous à la chambre escale en remoumiant.
"78 12 ««Pan gau!>» te dira la vesîno;
««Es bèn tout clar qu'as ta crespino!»»
Mai tant-lèu de contre elo auras vira lou pèd,
^^ Te ié dardaio, l'envejouso,
Une espinchado vérin ouso
Que te li brulo e te li nouso!...
^* ««Es l'auro»», dires pièi,' ««que me lis engipè!»>
13 «Dise pas qu'acò noun ié fague»,
Respoundè Zèu. «Coume que vague,
^^ Poudiéu bèn, aquéu jour, barra moun fenestroun!>
«Di verinado que l'iue lanço.
Quand dins la tèsto briho e danse >,
^^ Faguè Taven, «n'as dounc doutançoP...>
E sus Zéu entremen mandavo d'iue feroun.
'• As ta crespino (tu es née coiffée). Crespino, coiffe, membrane
que quelques enfants portent sur la tête en venant au monde, et qui
est aux yeux du peuple un indice de bonheur. Cf. Maass, l. c, p. 35 ss.
81 — 108 n s'agit de la superstition bien connue de la malo^isto
(œil méchant ou œillade venimeuse).
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LA DE8C0UC0UNAD0. 47
14 «Oh! pau-de-sèn qu'emé Tescaupre
^3 FurDant la mort, creson de saupre
La vertu de Tabiho e lou secret dóu inèu!
Quau t'a pas di que, davans terme,
^ Pou un regard lusènt e ferme,
DÓU femelan torse lou germe,
Di vaco poussarudo agouta li mamèu!
15 Is aucelouD yen la mascoto,
ï^ Rèn qu'à l'aspèt de la machoto;
Au regard de la serp degoulon tout-d'abord
Lis auco,... e souto l'iue de l'ome,
10$ Xu, vos qu'un verme noun s'endrome?...
Mai, contro l'iue dóu jouvenome,
Quand trespiro l'amour, la flamo, o l'estrambord,
'^ 16 Mounte es la cbato proun savènto
Pèr 8'apara?> Quatre jouvènto
Leissèron de si man escapa li coucoun:
^^ «Que fugue en jun, fugue en óutobre,
Toun aguïoun fau toujour qu'obre,
Que!» ié cridèron, «vièi coulobre!»
"2 «Li droleP,.. digo-ié qu'avançon un brigoun!»
17 «Noun!» venié la gaio ninèio,
«N'en voulèn ges! parai, Mirèio?»
i>* «Se descoucouno pas», faguè, «tóuti li jour:
Sabe uno fiolo, dins l'estivo,
Qu'anas trouva fort agradivo. . .»
^^® E Mirèio, despachativo,
Davalo dins lou mas escoundre sa roujour.
18 «Bèn! iéu, mi bono, siéu bèn pauro!>
^*> Acoumencè la fièro Lauro.
Mai se, d'escouta res, iéu, l'aviéu envela,
Quand lou rèi de Pamparigousto
^•* Pamparigousto, Schlaraffia, pays de Cocagne.
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48 CA.NT TRE8EN.
^'^^ De sa man me farié semousto,
Sarié moun chale, ma coungousto,
De lou vèire sèt an à mi pèd barbela!»
^^ 19 «léu Doun!» aquî digue Clemènço.
«Se quauque rèi, pèr escasènço,
De iéu veni' amourous, pou arriba bessaî,
^^ Subre-toat s'èro jouine e lèri
E lou pu bèu de soun empèri,
Que, sènso tant de refoulèri,
^^^ Me leissèsse pèr eu mena dins soun palais.
20 Mai uno fes que m'aurié messo
Emperairis e segnouresso,
186 Emé capo ufanouso, à papàrri d'orfré,
Em^ autour de ma teste eaudo
Uno courouno qu'esbrihaudo
^3® Rèn que de perlo e d'esmeraudo,
M'envendriéu, iéu la rèino, i Baus, moun paure endréî
21 Di Baus fariéu ma capitale!
^** Sus lou roucas que iuei rebalo,
De nôu rebastiriéu noste vièi castelas:
l'apoundriéu uno tourrello
^*^ Qu'emé sa pouncho blanquinellò
Ajougneguèsse lis estello!
E pièi, quand voudriéu un pauquet de soûlas,
i-^ô 22 Au tourrihoun de ma tourriho,
Sènso courouno ni mantiho,
Souleto emé moun prince amariéu d'escala.
^'^^ Souleto em' eu, sarié, ma fisto!
Cause de bon e de requisto
Peralin de perdre sa visto,
^^^ Contre lou releisset couide à couide apiela!»
»*o Bau8. Voy. I, 67 note.
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LA DÊ8CÔUC0UNAD0. 40
23 De vèire en plen», fasié ClemèDço,
«Moun gai reiaume de Prouvènço
^^'* Coume un clans d'arangié davans ién s'espandi;
E sa mar bluio estalouirado
Souto si colo e si terrado,
'^^ E li grand barco abandeirado,
Poujanto à plen de vélo i pèd dóu Castèu d'I;
24 E Ventour que lou tron labouro,
163 Ventour que, vénérable, aubouro
Subre li mountagnolo amatado sOuto eu
Sa blanco tèsto fin-qu'is astre,
í^ Coume un grand e vièi baile-pastre
Qu'entre li fan e li pinastre.
Coûta 'raé soun bastoun, countèmplo soun vaciéu;
i«9 25 E lou Rose, ounte tant de vilo
Pèr béure vènon à la filo
En risènt e cantant s'amourra tout-de-long,
^■^* Lou Rose, tant fier dins si ribo,
E qu'Avignoun tant-lèu arribo,
Counsènt pamens à faire gibo
Pèr veni saluda Nosto-Damo de Dom ;
175
'** Ckistèu d'I, le Château d'If, illustré par Al. Dumas dans
Monte 'Christo^ donjon construit en 1529 et qui a servi de prison
d'État. Ses cachots ont abrité entre autres le mystérieux Masque de
fer, Mirabeau et Philippe Égalité. Il se trouve sur la petite île d'If
devant le port de Marseille.
^•* Lou Ventour (Le Ventour ou Ventoux), haute montagne à
48 kilomètres au nord-est d'Avignon, s'élevant tout-à-coup à 1911 m.
au-dessus du niveau de la mer, isolée^ escarpée, visible de 40 lieues,
couronnée de neige durant six mois de l'année. Un de ses appendices
porte le nom de Ventouret^ et un certain vent du nord la Vetitoureso
(voy. V, 2), parce qu'il vient de ce côté. Le mont Ventour est le théâtre
de l'épopée de M. F. Gras: Li Carbounié^ Avignon 1876.
"* NostO'Damo de Dom (Notre-Dame de Dom), cathédrale
d'Avignon, église romane, du 15« siècle, située sur le Rocher de Dom
{de Domo\ promontoire qui domine Avignon et au pied duquel roulent
les flots d'un bras du Rhône.
4
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50 CANT TRE8EN.
26 E la Durènço, aquelo cabro,
Alandrido, feroujo, alabro,
^''^ Que rousigo en passant e cade e rebaudin,
Aquelo chato boulegueto
Que vèn dóu pous 'mé sa dourgueto
^sí E que degaio soun eigueto
En jougant 'mé li chat que trovo pèr camin.»
27 Tout en disent eiçò, Clemènço,
'^ La gènto rèino de Prouvènço,
Quitè sa cadiereto, e dins lou canestèu
Anè Yuja sa faudadouno.
^®*^ Azalaïs, bruno cbatouno,
Emé Vióulano, sa bessouno,
(Que si gènt d^Estoubloun menavon lou castèu),
'^^ 28 Azalaïs, bruno chatouno,
Emé Vióulano, sa bessouno,
Au Mas di Palabrego ensèn venien souvent.
^*^ L'Amour, aquéu terrible glàri
Qu'is amo tèndro e nouvelàri
Se plais qu'à faire de countràri^
196 Tavié donna d'ardour pèr lou même jouvènt.
29 Azalaïs levé la tèsto:
«Fiheto, perqué sian en fèsto,
^^^ Meten>, dis, «qu'à moun tour fugue la rèino, iéu!
E que Marsiho emé si vélo,
E la Cióutat, que ris em' elo,
*•* Estouhloun (Estoublon), château près de Font-Vieille (voy. I,
163 note), dans les Bouches du Rhône.
** La Ciùutat (La Ciotat), ville prospère de 13 (XX) hab. sur le
golfe des Lèques (Méditerranée) qui a remplacé l'ancienne colonie mas-
saliote de Citharista. Son port se livre surtout à la pêche et en parti-
culier à la pêche du corail.
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LA DBSCOUCOUNADO. 51
^^ Emé Seloun e sis amelo,
Bèu-Caire emé soun Prat, tout acò fugue miéu!>
30 « «Damiseleto e bastidano,
^^ D'Arle, di Baus, de Barbentano,»»
Diriéu, ««à moun palais landas coume d'aucèu!
Vole chausi li sèt pu belle,
2^ E pesaran dins rarchimbello
L'amour que troumpo o que barbèlo . . .
Gaiamen, tóuti sèt, yenès teni counsèu!
21^ 31 N' i'a pas pèr èstre maucourado,
Se i'a 'n parèu que bèn s'agrado,
Que, la mita dóu tèms, doud posque s'aparia?
^i** Mai iéu, Azalaïs la rèino,
Dins moun empèri, malapèino!
De quauco injuste e laido gèino
^}'^ Se jamai un parèu se vèi countraria,
*^ Seloun (Salon), petite ville prospère d'env. 11000 hab., située
dans la Crau, patrie d'Ad. de Craponne, Tingénieur qui commença les
canaux d'irrigation de la Crau, et de Crousillat^ poète de Provence
(v. VI, 961 note). Salon a encore des restes de remparts et un château,
du 14« siècle, actuellement converti en caserne.
*>• Bèu'Caire (Beaucaire), théâtre de la chantefable û'Aucassin
et Nicolette, ville rivale de Tarascon sur le Rhône, popularisé par
A. Daudet dans ses Tm-tarinades, doit son nom (bellum quadrum) au
château dont les restes la dominent, surtout une grosse tour qu'on voit
déjà du fameux pont suspendu qui de Tarascon conduit à Beaucaire.
La célèbre foire de Beaucaire, dans la seconde quinzaine de juillet,
peinte par Mistral dans le lO chant de son Poème du Rhône (Paris
1897), a perdu beaucoup de son ancienne importance. Près de la ville
qui, dans ses ruelles étroites, a gardé un caractère tout médiéval, et
qui compte aujourd'hui à peu près 9000 habitants, commence le canal
de Beaucaire, long de plus de 50 kil., qui relie le Rhône à la Méditer-
ranée près d'Aigues-Mortes (v. IV, 336). — Lou Prat (le Pré) de Beau-
caire est le terrain où se tient la foire.
^^ Bastidano^ habitante d'une hastido. Cf. I, 1 note.
*^ Barbentano (Barbentane) , bourg d'env. 3000 hab. dans le
voisinage d'Avignon, situé sur un rocher, avec une belle tour du
16« siècle.
4*
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52 GANT TRE8EN.
32 Au tribunau di sèt chatouno
Trouvara lèi que ié perdouDo!
*^ Pèr jouièu 0 pèr or, de sa raubo d'ounour
Quau fara pache; à sa mestresso
Quau fara 'scorno vo treitesso,
*28 Au tribunau di sèt beilesso
Trouvaran lèi terrible e venjanço d'amour!
33 E quand pèr une se rescontro
*^ Dous calignaire; vo, pèr contre
Quand se vèi dos chatouno amourouso que d'un,
Yole que lou counsèu désigne
^^ Quau miés ame, quau miés caligne,
E d'èstre ama quau es pu digne.
Enfin, e pèr coumpagno au bèu damiselun,
*^2 34 Sèt felibre vole que vèngon;
E, 'mé de mot que s'endevèngon
E mounte enaussaran lou noble roudelet,
^^ Vole qu'escrigon sus de rusco
0 sus de fueio de lambrusco
Li lèi d'amour; e tau di brusco
*^ Lou bon mèu coulo, tau van coula si coublet.»»
35 Antan, di pin souto lou tèume,
Ansin Faneto de Gantèume
"• Sèt felibre. Voy. Introd. p. xi et xx. Le mot felibre a ici le
sens pins général de poète. Le nombre sept, à cause du nombre des
Sept de Font-Ségugne, est resté sacré pour tout le Félibrige.
**® Faneto de Gantèume, Estéfanette ou par abréviation Fanette,
de la noble famille des CYantelme, présidait, selon nue tradition, vers
1340, la Cour d'Amour du château de Romanin, près de Saint- Remy
de Provence (voy. 242 note), ensemble avec sa nièce, la célèbre Ltaure
de Pétrarque. Notre auteur Ta ressuscitée pour un moment dans sa
vision: Roumanin (Isclo d'or, Paris 1889, p. 274 ss.). On sait que ces
Cours d^amour. assises poétiques où les dames les plus nobles, les plus
belles, les plus savantes en gai-saber, auraient jugé des questions de
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LA DB8C0UC0UNAD0. 53
^*^ Dévié parla segur, quand soud front estela
De Boumanin e dis Aupiho
Enluminavo li mountího;
galanterie et des litiges d'amonr. n'ont probablement jamais existé que
dans des fictions poétiques. Le point de départ de ces fictions se trouve
dans les tenzos ou disputes poétiques des troubadours qui en appelaient,
du moins pour la forme, au jugement de nobles dames particulièrement
célèbres par leur esprit et leur beauté. C'était une manière de leur
rendre hommage ; mais on n'a aucune preuve authentique que ces juge-
ments aient été réellement prononcés, surtout de la manière solennelle et
quasi officielle que le fait supposer la tradition moderne, presqu'unique-
ment basée sur une invention spirituelle du compatriote de notre poète,
J. de Nostradame , auteur d'un livre très fantaisiste : Les vies des plus
célèbres et anciens poètes provençaux. Lyon 1675. Voy. Rajna, Le Corti
d*Amore, Milan 1890, et Crescini, Per la questione délie corti d'amore,
Padoue 1891 ; et cf. G. Paris, Romania, XX (1891), 635. On comprend
que Mistral se soit emparé avec plaisir de cette tradition qui, de nos
jours, dans les Cours d'amour des félibres, a reçu une réalisation in-
contestable, mais différente de ce qu'on racontait des Cours d'amour
du moyen-âge.
*** Roumanin (Bomanin; voy. la note précédente), ch&teau autre-
fois célèbre, sur le revers des Alpilles, à une heure environ de Saint-
Remy. De cette construction jadis fort belle, il ne reste plus que
quelques ruines. «Après avoir suivi, entre des yeuses rabougris, mal
venus et dair-semés, le chemin qui arrive au pied de la montagne, vous
prenez un sentier abrupt, escarpé, pierreux, bordé d'asperges sauvages,
de touffes de chèvre-feuilles, de ronces, de thyms, de serpolets, de la-
vandes-spic, de buis-nains, d'ajoncs épineux, etc... qui vous conduit à
travers des tertres stériles et rougeàtres là-haut devant les ruines. Des
murailles démolies, un reste de donjon, assez bien conservé, et percé
d'étroites fenêtres, c'est à peu près tout ce qui reste de l'extérieur.
Entrons : Une large brèche faite dans le mur laisse pénétrer le touriste
dans la première salle: là souffle et gémit le vent du Nord, visiteur
assidu des tours élevées. Une autre salle voûtée, un four en briques à
peu près démoli, une citerne en assez bon état de conservation, quatre
ou cinq marches d'escalier en pierre dure Voilà tout ce qui reste
actuellement de cet ancien rendez-vous des troubadours.» M. Girard,
Lis Aupiho (Avignon 1878), p. 200. — Aupiho^ Alpilles, petite chaîne de
montagnes au nord -est d'Arles, entre le Rhône et la Durance, où sont
des carrières de pierre déjà exploitées par les Romains pour les édifices
d'Arles.
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54 CAKT TRE8EN.
2^* Ansin la Coumtesso de Dio,
Quand tenié court d'amour, segur dévié parla.
36 Mai, à sa man tenènt un fiasco,
2^^ Bello coume lou jour de Pasco,
Dius la chambro di femo, en aquéu tèms d'aqui,
Mirèio èro tourna vengudo:
250 «An! se fasian uno begudo!
Acò 'sgaiejo la batudo»,
Faguè; «femo, aparas, avans de persegui!»
2W 37 E dóu flasquet bèn garni d'aufo,
La liquoureto que rescaufo,
Dins la tasso, à-de-rèng, raie coume un fiéu d'or.
256 «léu l'ai facho, aquelo menèstro.
Digue Mirèio; «s'amajèstro
Quarante jour sus la fenèstro,
259 pèr fin que lou soulèu n'adoucigue lou fort.
38 l'a de très erbo de mountagno;
E lou sumoustat que li bagno
2^2 N'en gardo uno sentour qu'embaimo l'estouma.»
«Mai, que! Mirèio», veici qu'une
Vèn à-n-aquesto, <ve, chascuno,
2^^ Se quauque jour èro en fourtuno,
Nous a di ço que, rèino, aurié lou mai ama;
*" La Coumtesso de Dio, la Comtesse de Die, célèbre trouveresse
du douzième siècle (1139—85), dont il nous reste quatre chansons conte-
nant des élans plus passionnés et plus voluptueux que ne les offrent
généralement les poésies des troubadours. En 1888, les félibres ont
dressé son buste, œuvre de M™» C-lovis Hugues, à Die, actuellement
chef-lieu d'arr. de la Drôme (env. 4000 hab.). Cf. 0. Schultz, Die pro-
venzalischen Dichterinnen, Leipzig 1888, et Sernin Santy, La Comtesse de
Die, Paris 1893.
•**/•* Il s'agit de la liqtwur de fenèstro, ainsi nommée parce qu'on
l'expose au soleil pendant 40 jours sur la fenêtre du logis. C'est de
l'eau -de -vie dans laquelle on fait macérer des plantes aromatiques,
telles que sauge, verveine, lavande, etc.
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LA DEtiGOUCOUNADO. 55
39 Tu peréu, digo lèu, Mirèio,
268 Digo-nou8 tambèn toun idèio!»
«Que voulès que vous digue? . . Urouso eraé mi gènt,
A noste mas de Crau countènto,
^^ Ta pas rèn autre que me tènto.»
«Ah!» faguè 'lor uno jouvènto,
«Vevai, ço que t'agrado es ni d'or ni d'argent!
^^ 40 Mai, un matin, iéu m'ensouvène . . .
(Perdouno-me, se noun lou tène,
Mirèio!), èro un dimars; veniéu de buscaia;
2" Coume anave èstre à la Crous-Blanco,
Emé moun fais de bos sus l'anco,
T'entre-veguère, dîns li branco,
2^ Que parlaves em'un, proun oscarrabiba! . . .»
41 «Quau? quau?» cridèron. «De moun te èroP»
«Emé lis aubre de la terre»,
^^ Nourado respoundè, «destriave pas bèn;
Mai, se noun troumpo lou parèisse,
Me semblé bén de recounéisse
*®* Aquéu que li panié saup téisse,
Aquéu Valabregan que ié dison Vincèn.»
42 «Oh! la capouno, la capouno!»
^^ Esclafiguéron li chatouno.
«Avié'nvejo, parèis, d'un poulit gourbelin,
E i'a fa 'neréire au panieraire
*^ Que lou voulié pèr calignaire!
Oh! la pu belle dóu terraire
Qu'a chausi pér galant Vincén lou rampelin!»
2«5 43 E la galejavon. Tout-d'uno,
E sus la caro de caduno
*" Crous-Blanco (Croix Blanche), nom que portent certaines croix
sculptées en pierre blanche et qui sont plantées à certains carrefours
de route. A Maillane, il y a une croix de ce nom, sur la route de
Tarascon. C'est à elle que notre poète aura pensé, en écrivant ce vers.
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56 CANT TRBSBK.
Permenant tout autour un regard de galis:
^® «Malavalisco à vàutri, pèco!»
Faguè Taven. «Que la Roumèco
Vous rendeguèsse tóuti mèco!
^^ Passarié lou bon Dieu dins soun camin d^Alis,
44 Que se n^en trufarien, esturto!
D'aquéu Vincèn, à toute zurto,
30^ Es bèu, parai? de rire!... E sabès ço que tèn,
Paure que paure?... Ausès Touracle:
Même davans soun tabernacle,
^*^ Dieu, uno fes, monstre miracle!
Vous lou pode afourti, s'es passa de moun tèms.
45 Ero un pastre: toute sa vido,
^*^ L'avié passade assóuvagido,
Dins Taspre Leberoun, en gardant soun avé.
*** La Roumèco (La Roamèque), monstre imaginaire dont on fait
peur anx enfants. Le marquis de Lafare-Alais (1791—1816), dans sa
poésie La Roumèquo {Castaffnados^ p. 203), la comparant à d'autres
monstres du même genre, dit:
Mais la pus orro de la colo,
La pu michauto et la pu folo,
La pu cousino de Fanfer,
La sur de Nemesis la grèquo,
FooU'ti la nouma? ... La Roumèquo.
(Mais la plus horrible de la bande, la plus méchante et la plus
folle, la plus parente de TEnfer, la sœur de Némésis la grecque, faut-il
la nommer? — La Roumèque.)
et il continue: Sus vint arpo d'aragno
S'escasso soun cors brun . . .
Soun ventre que regagno,
De fèbre e de magagno
Suso Forrè frescun.
(Sur vingt pattes d'araignée est porté son corps brun ; son ventre
proéminent sue l'horrible odeur de fièvres et de maladies.)
•" Leberoun (Lébéron), chaîne de montagnes peu élevées du dé-
partement de Vaucluse.
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LA DE8C0UC0UNÂD0. 57
Enfin, de-vers lou cementèri
^*3 Sentent plega soun cors de fèrri,
A l'ermitan de Sant Ouquèri
Vouguè se counfessa, coume èro soun devé.
^** 46 Soûl, esmarra dins la Vau-Masco,
Desempièi si proumiéri pasco,
Dins glèiso ni capello ayié plus mes 11 pèd;
^^* l'avié passa de la memòri
Même sis ouro ! . . . De sa hòví
Eu mountè donne à Termitori,
^* E davans Termitan jusqu'au sou se courbé.
47 ««De que vous acusas, moun fraireP>*
Digue lou capelan. ««Pecaire!»»
32» Respoundeguè lou vièi, ««iéu m'acuse qu'un cop,
Dins moun troupèu, un galapastre
(Qu'es un aucèu ami di pastre)
328 Voulastrejavo . . . Pèr malastre
Tuère em'un caiau lou paure guigno-co!»»
48 ««Se noun lou fai à bel esprèssi,
331 Aquel orne dèu èstre nèsci!»»
Pensé l'ermito ... E Iéu roumpént la counfessioun :
««Anas penja su 'quelo barro»»,
33^ lé fai en estudiant sa caro,
««Voste mantéu, que iéu vau aro,
Moun fraire, vous donna la santo assoulucioun.»»
337 49 Aquelo barro que lou préire,
Pér lou prouva, ié fasié véire,
Èro un rai de souléu que toumbavo eu galis
3^0 Dins la capello. De sa jargo
Lou bon viéî pastre se descargo,
•** L'ermitage de S. Ouquèri (Saint Eucher) se trouvait dans les
montagnes du Lébéron (voy. 311 note).
••• Va%i-Ma8co (Valmasque), vallée du Lébéron, habitée jadis par
les Vaudois.
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58 CANT TRBSEN.
E, creserèu, en l'èr la largo . . .
^^ E la jargo tenguè, pendoulado au rai lise!
50 ««Orne de Diéu!>» cridè l'ermito ....
E tout-d'un-tèms se précipite
'*• I geÌDOUD dóu sant pastre, en plourant soun sadou:
««léu, se pòu-ti que vous assòugueP
Ah! de mis iue que Taigo plòugue,
^** E sus iéu vosto man se mòugue,
Que vous sias un santas, e iéu un pecadou!»>
51 E Taven finiguè soun dire.
^^2 I chato avié coupa lou rire.
«Acò mostro», Laureto alor ajusté 'nsin,
«Acô mostro, e noun lou countésti,
8^^ Que noun fau se trufa dóu viéstí
E que de tout peu bono bèsti ....
Mai, chato, revonen. Coume un gran de rasin,
358 52 Nosto jouineto majouralo,
Ai vist que venié vermeialo,
Tant Iéu que de Vincén lou dous noum s' es ausi; . . .
3*^ l'a mai que mai ! . . . Vejan ! poulido,
Quant duré de téms la culido?
En estent dous, l'ouro s'óublido,
3«^ Es que, 'mé 'n calignaire, avés toujour lesi!...»
•*« La légende du Sant Pastre (saint pâtre) a été racontée bien
des fois à M. Mistral pendant son enfance. Elle est particnliére à
son pays. L'épisode d'nn manteau (ou d'un chapeau) accroché à un
rayon de soleil se retrouve dans les légendes d'autres saints.
•**/* Acò mostro . . .
Que noun fau se trufa âóu vièsti
E que de tout peu bono besti
(Cela montre . . . qu'il ne faut point se moquer de l'habit et qu'il
y a bonne bête de tout poil),
dictons populaires. Cf. le prov. vieux français: On ne cognoist pas les
gens aux robbes^ ne les chiens aux poilz, et le proverbe provençal: Fau
pas juja li gmt per la mino , répété , avec une variante insignifiante
dans notre poème, VII, 225.
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LÀ DE8C0UC0UNAD0. 59
53 «Travaias, descoucounarello !
W Ta panca prouD, galejarello?»
^*' Mirèio respoundè; «farias daDa li sant!
Oh!> dis, «mai vès! pèr vous counfoundre
Pulèu que de me vèire apoundre
^^ A-n-uD marît, me vole escoundre
En un couvent de mourgo, à la flour de mis an.»
54 «Tan-deran-lan ! tan-deran-lèron!>
37* Tóuti li chato ensèn cantèron.
Anen! eiçò sara la belle Magali,
Magali, que, dóu grand esglàsi
'"^^ Qu'avié pèr l'amourous estàsi.
En Arle au couvent de Sant-Blàsi,
Toute vivo, amè mai courre s'enseveli.
37* 55 Noro, an! dau! tu que tant bèn cantes.
Tu que, quand vos, Tausido espantes,
Canto-ié Magali, Magali qu'à l'amour
3^ Escapavo pèr milo escampo,
Magali que se fasié pampo,
Aucèu que volo, rai que lampo,
385 E que toumbè pamens, amoureuse à soun tour.»
56 «0 Magali, ma tant amado! ...»
Coumencè Noro; e l'oustalado
3^ A l'obro redoublé de gaieta de cor;
E coume, quand d'une cigale
Brusis la cansoun estivale,
3*1 En Cor tóuti reprenon, talo
Li chatouno au refrin partien tóutis en Cor.
•" Lou couvent de Sant-Blàsi (Le couvent de Saint-Biaise), couvent
de femmes qui existait autrefois à Arles.
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60 CANT TRE8EN.
MAGALI
I «0 Magali, ma tant amado,
39* Mete la tèsto au fenestroun!
Escouto un pau aquesto aubado
De tambourin e de vióuloun.
3^ Es plen d'estello, aperamount!
L'auro es toumbado,
39® Mai lis estello paliran,
Quand te veiran!»
II «Pas mai que d6u murmur di broundo
*^ De toun aubado iéu fau cas!
Mai iéu m'envau dins la mar bloundo
Me faire anguielo de roucas.»
*05 «0 Magali! se tu te fas
Lou pèis de Toundo,
Iéu, lou pescaire me farai,
*^ Te pescarai!»
*'* La chanson de Magali, aujourd'hui si populaire en Provence,
est une variante des chansons populaires à transformations dont M.
Maass, /. c, p. 61 ss., mentionne un certain nombre. D'après les com-
munications faites par M. F. Vidal, Revue Féltbréenne 1885, p. 202 ss.,
M. Mistral a mis à profit une chansonette très répandue du temps de
sa jeunesse:
Margarido, ma mio,
Margarido, mis amour,
Eiço soun lis aubado
Que se tocon pèr vous
(Marguerite, m'amie, Marguerite, mon amour, voici les aubades
qui se donnent pour vous)
et a emprunté l'air, que nous donnons à la fin du volume, à un nommé
J. Roussière, palefrenier, qui le chantait sur un autre texte. — V. 383
mentionne une transformation en patnpo (pampre) dont le texte de M.
Mistral ne porte rien. — Sur la versification, voy. Introd. p. xxxix.
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LA DBBCOUCOUNADO. 61
II «Oh! mai, se tu te fas pescaire,
Ti vertoulet quand jitaras,
^^^ léu me farai l'aucèu voulaire,
M'enyoularai dins li campas.»
«0 Magali, se tu te fas
*'* L'aucèu de Taire,
léu lou cassaire me farai,
Te cassarai.»
417 IV «I perdigau, i bouscarido,
Se yènes, tu, cala ti las,
léu me farai l'erbo flourido
^^^ E m'escoundrai dins li pradas.»
«O Magali, se tu te fas
La margarido,
^^ léu Taigo lindo me farai,
T'arrousarai.»
V «Se tu te fas Teigueto lindo,
^^* léu me farai lou nivoulas,
E lèu m'enanarai ansindo
A TAmerico, perabas!»
*w «0 Magali, se tu t'en vas
Alin is Indo,
L'auro de mar léu me farai,
*^ Te pourtarai!»
Vi «Se tu te fas la marinado,
léu fugirai d'un autre las:
^^'^ léu me farai l'escandihado
DÓU grand soulèu que found lou glas!»
«0 Magali, se tu te fas
^® La souleiado,
Lou verd limbert iéu me farai,
E te béurai!*
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62 CANT TRE8KN.
^^^ VU «Se tu te rendes l'alabreno
Que se rescound dins lou bartas,
léu me rendrai la luno pleno
^** Que dins la niue fai lunie i masc!»
«0 Magali, se tu te fas
Luno sereno,
^^■^ léu bello nèblo me farai,
T'acatarai.>
VIII «Mai se la nèblo m^enman telle,
^^ Tu, pèr acò, noun me tendras;
léu, bello rose vierginello,
M'espandirai dins respinas!>
*"^ «0 Magali, se tu te fas
La rose bello,
Lou parpaioun iéu me farai,
^^ Te beisarai.»
IX «Vai, calignaire, courre, courre!
Janiai, jamai m^agantaras.
^^* léu, de la rusco d'un grand roure
Me vestirai dins lou bouscas.»
«0 Magali, se tu te fas
^^2 L'aubre di mourre,
léu lou clôt d'èurre me farai,
T'embrassarai!»
^^'' X «Se me vos prene à la brasseto,
Rèn qu'un vièi chaine arraparas . . .
Iéu me farai blanco moungeto
4^8 Pou mounastié dou grand Sant Blas!>
«0 Magali, se tu te fas
Mounjo blanqueto,
^"* Iéu, capelan, counfessarai,
E t'ausirai!
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LA DE8C0UC0CNAD0. 63
57 Aqui li femo ressautèron;
^"^^ Li rous coucoun di man toumbèron. ..
E cridavon à Noro: «Oh! digo, digo pièi
Ço que faguè, 'n estent mouDgeto,
^'^'^ Magali, que déjà, paureto!
S'es facho roure emai floureto,
Luno, soulèu e nivo, erbo, auceloun e pèis.»
^^ 58 «De la cansoun», reprenguè Noro,
Vous vau canta ço que deraoro.
«N'erian, se m'eusouvèn, au rode ounte elo dis
^*®' Que dins li clastro vai se traire,
E que respond Tardent cassaire
Que i' intrara pèr counfessaire. . .
^^^ Mai d'elo tourna-mai ausès l'entravadis:»
XI «Se dóu couvent passes li porto,
Tóuti li mounjo trouvaras
^^ Qu'à moun entour saran pèr orto.
Car en susàri me voiras!»
«0 Magali, se tu te fas
^^ La pauro morto,
Adounc la terro me farai,
Aqui t'aurai:»
^^ XII «Aro coumence enfin de crèire
Que noun me parles en risènt.
Vaqui moun aneloun de vèire
*^ Pèr souvenènço, o bèu jouvènt!»
«0 Magali, me fas de bènl...
Mai, tre te vèii'e,
^* Ve lis estello, o Magali,
Coume an palil*
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64 CAKT TRBSEH. LA DE8COUCOUKAD0.
59 Noro se taiso; res mutavo.
*^ Talamen bèn Noro cantavo,
Que lis autre, enteriu, d'un clinamen de front
L^acoumpagnaYOD, amistouso:
^^ Coume li mato de moutouso
Que, penjouleto e voulountouso,
Se laisson ana ^nsèmble au oourrènt d'uno font.
^^^* 60 «Oh! lou bèu tèms que fai deforo!»
En acabant ajusté Noro...
«Mai déjà li segaire, à Taigo dóu pesquié,
^^^ De'si^daioun lavon la goumo. ..
Cuei-nous, Mirèio, quàuqui poumo
Di sant-janenco, e 'mé 'no toumo
•'^1^ Nautre anaren gousta sout li falabreguié.»
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CANT QUATREN
LI DEMANDAIRE
Loa tòmt di Tióideto. — Li pesoadon dóu Martegue. — Très oftllgoalre vènon demanda
Mlrèlo : Àlàri lou paître ; Yeran loa gardian ; Oorrlaa loa toueadou. — Alàri, si eapitan
d^avé. — La tonndetoun. — Visio d'un escabot qae davalo dis Aup, anant en irer-
nage. — Entre-visto d'Alàrl emé Mlrèlo. — Lis Aniloo de Sant-Roamiá. ~- Lléorèlo
dóo pastre. Ion ooaoourelet de bonis esorineela. — Alàri es ohabl. — Lou gardian
Yeran. — Li eaTalo blanco de Camargo. — Yeran demande Mlrèlo à Mèste Ramoun.
Lou Tièl Ion reçaup en grand joio, Mlrèlo lou refuse. — Onrrias, lou donmtalre de
tan. — Li bran nègre souvage. — La Ferrado. — Ourrlas e Mirèio à la font. — Lou
toueadou es ehabl.
1 Vèngué lou tèras que li vióuleto,
Dîns li pradello frescouleto,
^ Espelisson à flo, roanco pas de parèu
Pèr ana li cueie à l'oumbrino!
Vèngue lou tèms que la marino
^ Abauco sa fièro peitrino
E respiro plan-plan de tóuti si mamèu,
2 Manco pas bèto e sisselando
^ Que dóu Martegue, à bèlH bando,
S'envan de si paiolo embourgina lou pèis,
S'envan, sus l'alo de si remo,
*- Escampiha sus la mar semo.
Vèngue lou tèms qu'entre li femo,
L'eissame di cbatouno e flouris e parèis,
• Sisselando^ grande barque non pontée, usitée sur le Rhône.
® MaHeguc, voy. I, 29() note.
5
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66 CANT QUATREN.
^^ 3 Que pastourelle vo coumtesso
Prenon renoum de poulidesso,
Manco pas calignaire, en Crau e i castelas;
^8 E rèn qu'au Mas di Falabrego
N'en venguè très: un gardian d'ego,
Un peissejaire de junego,
21 Em' un pastre d'avé, tóuti très bèu droulas.
4 Venguè proumié lou pastre Alàri.
Dison qu'avié milo bestiàri
2^ Arrapa, tout l'ivèr, long dóu clar d'Entressèn.
I boni bauco salabrouso.
Dison qu'eiça quand lou blad nouso,
*'' Dins H grandis Aup fresqueirouso
Éu-mcme li niountavo, entre que Mai se sent.
5 Dison peréu, — e m'es de crèire, —
^ Que, vers Sant Marc, i'a nòu toundèire
Que, très jour, ié toundien, e d'orne renouma!
E iéu noun comte aquéu que lèvo
^ Lis aus de lano blanco e grève.
Ni lou mendi que sènso trèvo
Carrejavo i toundèire un douire lèu chima.
®* 6 Mrì quand la caud pièî s'apasimo,
E que la nèu sus li grand cimo
Adeja revouluno i terraire gavot,
^* De l'inmènso piano Cravenco
Pèr destepa l'erbo ivernenco,
Dis àuti coumbo Dóufinenco
^* Falié vèire descendre aquèu riche escabot!
" E i ne forment qu'une syllabe et se prononcent comme la
diphtongue ei.
" Loîi Clar d'Entressèn, l'étang d'Entressens, au milieu de la Crau.
•• Terraire gavot (territoire gavot), généralement la partie mon-
tagneuse de la Provence, la Haute Provence, pays des montagnards
provençaux que Ton appelle, par dérision, gavotSy c'est-à-dire grossiers,
rustres. Il est très difficile de savoir exactement quelle partie de la Pro-
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45
LI DEMANDAIRE. 67
7 Falié vèire aquelo escarrado
S'esperlounga dÎDS la peirado!
En front de tout lou rai, Tagnelun proumieren
Sautourlejo pèr bando gaio. ..
l'a l'agnelié que lis endraio.
^ L'ensounaiado bourriscaio,
E li poutre, e li saumo, à bóudre li seguien.
8 D'escambarloun dessus la bardo
^' Es l'asenié que n'a la gardo:
Dins lis ensàrri d'aufo, es éli, sus lou bast,
Éli que porton la raubiho
^^ E la bevèndo e la mangiho,
E dóu bestiàri que s'espeio
La peu enca saunouso, e l'agneloun qu'es las.
^' 9 Capitàni de la bregado,
E li bano revertegado,
Après venien de front, en brandant si redoun,
^ E lou regard vira de caire,
Cinq fier roenoun cabessejaire ;
Darrié li bôchi vèn li maire,
^^ E li foli cabreto, e li blanc cabretoun.
10 Troupo courriolo emai groumando.
Es lou cabrié que la coumando.
^ Li mascle de Tavé, li grands esparradou
De quau li moun*e en Ter se drèisson,
Dins la carrairo aqui parèisson:
•^ A si grand bano se counèisson.
Très fes envertouiado autour de Pausidou.
vence doit être attribuée aa pays gavot, les habitants des Basses Alpes
affirmant qu'on nomme ainsi leurs voisins, les habitants des Hautes
Alpes, et vice- versa. Néanmoins les Forcalquériens (Basses Alpes) se
font une gloire d'être gavots, et leur plus grand poète, M. Plauchud,
auteur du Diamant de Sant Maime (Forcalquier 1893), appelle un de
ses volumes écrits en dialecte forcalquiérien : Conte gavouot (Forcalquier
1898). Pour notre auteur, les tet^raire gavot paraissent être identiques
avec les hautes vallées dauphinoises {àuti coumbo Dôufinenco v. 41).
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68 CANT QUATRElt.
11 £ peréu (ounourable signe
■^2 Que dóu troupèu acò's li aegne)
An H costo floucado e Tesquino tambèn.
Camino en tèsto de la troupo
''^ Lou baile-pastre, e de sa roupo
Li dos espalo s^agouloupo.
Mai lou gros de l'armado arribo d^un tenènt.
'* 12 E'n uno pousse nivoulouso,
E di proumiero e di couchouso,
Courron lis agnelado, en bramant loungamen
®^ Au belamen de si berouge;
E, lou coutet flouca de rouge,
Ensèn póussejon lis anouge
^ E li móutoun lanu que van paloutamen;
18 Li pastiûhoun de vòuto en vòuto
E qu'i chin cridon: «A la vòuto!»
^*^ E, pega sus lou flanc, Tinnoumbrable vaciéu,
Li nouvelle, li tardouniero,
E li segoundo, e li manière,
•^ E li fegóundi bessouniero
Qu'an peno à tirassa soun ventre empachatiéu.
14 Escarradoun tout espeiòti,
^^ Entre li turgo, li vièi mòti
Qu'an agu lou dessouto i batèsto d'amour,
Emé li berco e li panarde,
*^ Clauson enfin la rèire-gardo,
Aret creba, tristo desfardo.
Qu'an perdu tout ensèn e li bano e l'ounour.
*® 15 E tout acò, fedo e cabrairo,
Tant que n'î* avié dins la carrairo,
Ero d'Alàri, tout, jouine e vièi, bèu o laid...
^^- E davans eu quand davalavon,
Qu'à cha centeno defilavon,
Avié sis iue que se chalavon...
í^ Pourtavo, coume un scètrc, un rebatun de plai.
■^* Sv^jne (senior) se prononce comme signe (signom).
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LI DEMANDAIRE. 69
16 E 'mé si blanc chinas de pargue
Que lou seguien dins li relargue,
'^ Li geinoun boutonna dins si guèto de peu,
E l'èr seren, e lou front sàvi,
L'aurias cresu lou bèu rèi Dàvi
m Quand, sus la tarde, au pous dis àvi
Anavo, en estent jouine, abéura li troupèu.
17 «Vaqui Mirèio que vanego
^^^ Davans lou Mas di Palabrego!»
Digue lou pastre.«. «Oh! Dieu! m'an di la verîia:
Ni dins lou plan, ni sus l'auturo,
^^■^ Ni pèr verai, ni pèr pinturo,
léu n'ai ges vist qu'à la centuro
lé vague, pèr lou biais, la gràci, la bèuta!»
^^ 18 Que, rèn que pèr la vèire, Alàri
S'èro escarta de soun bestiàri.
A dre d'elo pamens quand fugue: «Pourriés-ti,»
^^ lé fai d'une voues que trémolo,
«Me faire vèire une draiolo
Pèr travessa li mountagnolo?
^^^ Autramen, chato, ai pou de pas me n'en sourti!>
19 «l'a que de prene la drechiero,
Vès!> respoundè la masagiero,
Í*® «E pièi de Pèiro-Malo enregas lou désert,
E caminas dins la vau torto,
Pin-que vegués une grand porto,
'^2 Emé *no toumbo que suporto
Dous generau de pèiro, eilamount dins lis èr;
*" PèirO'Malo (Peyremale), passage des Alpilles, entre Maussane,
village à 4 kil. des Baux, et Saint-Remy. Voy. III, 242 note.
*•*/*** 1^9 Antico (Les Antiques) sont les deux beaux monuments
romains qui, à une demi-heure de Saint-Bemy, s'élèvent, à côté l'un de
l'autre, au pied même des Alpilles, et qui sont les restes de la ville
de Glanum lAviù colonie marseillaise détruite par les Visigoths en 480.
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70 CANT QUATREN.
20 Es ço qu'apellon lis Antico.»
i8^ «Qramaci!» lou jouvènt replico. ..
Milo bèsti d'avé, pourtant ma marco, en Crau,
Mounton deman à la mountagno,
^^ E iéu précède la coumpagno
Pèr ié marca dins la carapagno
Li COU880U, la couchado, e peréu lou carrau.
1^1 21 E tout de bèstio fino!... E quouro
Que me maride, ma pastouro
Entendra tout lou jour canta lou roussignòu. . .
^4* E s'aviéu Tur, belle Mirèio,
Que tu vouguèsses ma liéurèio,
Te semoundriéu, noun de daurèio,
'^"^ Mai un vas que t'ai fa, de bonis, e flame-nòu.»
22 E de parla tant-lèu s'arrèsto,
Coume un relicle, de sa vèsto
*^ Sort un coucourelet taia dins lou bonis viéu;
Car, à sis oureto de pauso,
Amavo, asseta su 'no lauso,
163 De s'espassa 'n-aquéli causo;
E rèn qu'emé 'n coutèu fasié d'obro de Dieu!
23 E d'une man cascareleto
ï*^ Escrincelavo de clincleto
Pèr la niue, dins lou champ, mena soun abeié;
Le premier est nu arc de triomphe, dont le haut est en partie détruit.
Il n'est pas très grand et il n'a qn'nne senle arcade, mais il est bien
proportionné et a encore de beaux restes d'ornements (caissons) et de
sculptures représentant des captifs. Cet arc est du 1^ ou du 2« siècle
de notre ère.* L'autre monument, mieux conservé, est un mausolée, dit
le tombeau de Jules, d'après l'inscription de l'architraTe. H a 18 m.
de haut et se compose de trois étages: une sorte de stylobate carré,
avec bas-reliefs dans le haut: une riche ordonnance de portiques et de
demi-colonnes cannelées; enfin un petit temple rond composé de dix
colonnes corinthiennes cannelées, où sont deux statues drapées, avec des
têtes modernes. Ce magnifique monument est selon les uns de l'époque
de César, selon d'autres d'une époque beaucoup moins reculée.
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LI DEMANDAIBE. 71
E SUS lou càmbis di sounaio,
^^ E sus Tos blanc que li mataio,
Fasié de taio e d^entre-taio,
E de flour, e d'aucèu, e tout ço que voulié.
^•2 24 Mai lou vas que venié d'adurre,
Aurias nega, vous l'assegure,
Que i'aguèsse passa coutèu de pastriboun :
i«î> Uno massugo bèn flourido
A soun entour èro espandido;
E dins si roso alangourido,
*®^ Dous cabròu ié peissien, fourroant li manihoun.
25 Un pau plus bas, vesias très fiho
Qu'èron segur très meravîho ! . . .
'''^ Pas liuen, dessouto un cade, un pastourèu dourmié.
Li fouligàudi cbatouneto
Se n'aprouchavon plan-planeto,
*'^ E ié metien sus la bouqueté
Uno alo de rasin qu'avien dins soun panié.
26 E lou pichot que soumihavo
^'^ Tout risoulet se revihavo;
E l'uno di chatouno avié Ter esmougu. ..
Sens la couleur dóu racinage,
*^ Aurias di que li personnage
Èron viéu dins aquel óubrage . . .
Sentie 'ncaro lou nòu, i'avié panca begu.
î88 27 «En verita», digue Mirèio,
«Pastre, fai gau, vosto liéurèio. ..»
E l'espinchavo. Pièi partiguè tout d'un bound. . .
<86 tMoun bon-ami n'a 'no pu belle:
Soun amour, pastre! E quand me bèlo,
0 fau que baisse li parpello,
*®® 0 dins iéu sente courre un bonur que me poun...»
mpi 0gg yçf g imiteiit vaguement la célèbre description du bouclier
d'Achille, dans Homère, Iliade, XVIII, 478 ss. Comp. Introd. p. xxx ss.
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72 OAMT QUATBEN.
28 E la chatouno, coume un glàri,
Despareiguè. . . Lou pastre Alàri
1^ Estremè soun vasèu; e plan-plan, à l'errour,
Eu s^enanè de la bastido,
E la pensado entreboulido
^^^ Qu'aquelo chato tant poulido
Pèr autre que pèr eu aguèsse tant d'amour!
29 Au même Mas di Falabrego
^^ Venguè tambèn un gardian d'ego,
Veran. Aquéu Veran ié venguè dóu Sambu.
Au Sambu, dins li grand pradello
^^ Ounte flouris la cabridello,
Avié cent ego blanquinello
Despounchant di palun li rousèu esoambu.
^^ 30 Cent ego blanco! La creniero,
Coume la sagno di sagniero,
Oundejanto, fougouso, e franco dóu cisèu.
*^ Dins sis ardèntis abrivado,
Quand pièi partien, descaussanado,
Coume la cherpo d'une fado,
2^0 En dessus de si cou floutavo dins lou cèu.
31 Vergougno à tu, raço oumenenco:
Li cavaloto Camarguenco,
2'^ Au pougnènt esperoun que i'estrasso lou flanc,
Coume à la man que li caresse,
Li veguèron jamai soumesso.
*'^ Encabestrado pèr treitesso,
N'ai vist despatria liuen dóu pàti salan;
*»• Lou Sambu (Le Sambuc), hameau du territoire d'Arles, dans
l'île de Camargue. Voy. la note suivante.
•*• Li cavaloto Camarguenco (Les chevaux de Camargue) sont
d'origine inconnue ; ils forment une race qui depuis des siècles s'est con-
servée sans altération. «On croit généralement qu'ils ont été amenés
d'Afrique par les Maures, après l'invasion de l'Espagne et des pro-
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LI DEMAlilDAmE. 73
32 E'n jour, d'un bound rabin e proumte,
*^® Embardassa quau que li mounte,
D'un galop avala vint lègo de palun,
La narro au vent! e revengudo
2«2 ^u Vacarés, que soun nascudo,
Après dès an d'esclavitudo,
Respira de la mar lou libre salabrun.
vinces méridionales de la France. Les chevaux de la Camargue se
rapprochent beaucoup, en effet, des chevaux arabes ; ils en ont Tencolure
et la taille et leur ressemblent par la tête. Ils sont généralement
blancs; quelques-uns ont un manteau gris qui s'affaiblit avec Tâge et
disparaît le plus souvent dans leur postérité. Leur taille est petite,
ils ont les yeux grands, à fleur de tête, garnis de prunelles très dila-
tables, les oreilles courtes et bien placées, la poitrine large et forte, la
queue touffue et bien attachée. Abandonnés dans les marais où ils sont
obligés de chercher leur unique nourriture, quels que soient la saison
et le temps, depuis le commencement de janvier jusqu'à la fin de mars,
ils luttent sans cesse contre la mort et maigrissent à vue d'œil. Le
printemps venu , ceux qui ont résisté à la faim et au froid , trouvent
des fourrages généreux et abondants. ICn peu de temps il se refont,
Tembonpoint affine leur poil, arrondit leurs formes. Le changement est
complet. Mais cet état florissant n'est pas de longue durée : les chaleurs
brûlantes de Tété, les fatigues auxquelles on les assujettit pour le dé-
piquage des blés (voy. Vin, 344 ss., et note), les tourments que leur
font éprouver les piqûres des moustiques dont rien ne les garantit, la
diminution des pâturages altèrent de nouveau leur robuste santé. Us
vivent ordinairement de 20 à 25 ans; Tindépendance est le fond de
leur caractère; ils dédaignent Thabitation et la protection de l'homme.
Quand après de longs efforts on croit avoir dompté leur caractère, en
un moment, pour un rien, leur colère s'enflamme, ils renversent leur
cavalier, s'échappent en bondissant, même dans la nuit obscure, rejoig-
nent leurs compagnons et leurs pâturages et font au besoin pour cela
25 lieues d'un trait.» Girard, La Orau, Avignon 1884, p. 480 ss.
La Camargo (La Camargue), vaste delta formé par la bifurcation
du Rhône. Cette île, qui s'étend depuis Arles jusqu'à la mer, contient
74727 hectares de superficie; mais il y a des marais et des étangs qui
en occupent une grande partie — le principal, l'étang de Vacarés,
compte pour 2500 hectares ; — et il y a de vastes plaines arides, env. les
Vft, par suite de l'excès de sel que contient le sol. Il y a aussi de gras
pâturages, où paissent de grands troupeaux de moutons, de taureaux
et de chevaux à demi-sauvages. L'immensité de ses horizons, le silence
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74 OANT QUATREN.
**^ 33 Qu'aquelo meno sóuvagino,
Soun elemen es ]a roarino:
DÓU carri de Netune escapade segur,
228 Es encaro tencho d'escumo;
E quand la mar boufo e s'embrume,
Que di veissèu peton li gumo,
28^ Li grignoun de Camargo endihon de bonur
34 E fan brusi coume une chasse
Sa Ion go ce que ié tirasse;
234 E gravachon lou sou, e sènton dins sa car
Intra lou trent dóu dieu terrible
Qu'en un barrejadis ourrible
2^'' Mou la tempèsto e l'endoulible
E bourroulo de founa li toumple de la mar.
35 Aquéu Veran li pasturgavo.
2*® En Crau un jour que traficavo,
Enjusquo vers Mirèio, acò s' es di, Veran
Se gandiguè. Car en Camargo.
^^^ E fin-qu'alin i bouco largo
D'ôunte lou Rose se descargo,
Se disié qu'ère belle, e long-tèms lou diran!
2** 36 lé venguè fier, emé reboundo
A l'Arlatenco, longe e bloundo,
Jitado sus l'espalo en guiso de mantèu;
2*^ Emé taiolo chimarrado
Coume une esquino de rassado
E capèu de telo cirado
252 Ounte se rebâtie lou trelus dóu soulèu.
grandiose de ses plaines unies, son étrange végétation, son mirage,
ses étangs, ses essaims de monstiqaes, ses grands troupeaux, étonnent
le voyageur et font penser aux pampas de TAmérique du Sud (voy.
(liant X). On trouve un tableau vivant de la Camargue et de ses
habitants dans le Trésor d'Arlatan d'A. Daudet, Paris 1897.
•*•/' liehoundo à l'Arlatenco, espèce d'habit très court, terminé
par de petites basques et porté par les Provençaux aux 17« et 18« siècles.
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Ll DEMANDAIRE. 75
37 E quand fugue davans lou mèstre:
«Bon-jour à vous emai bèn-èstre!
2^^ DÓU Rose Camarguen siéu», dis, «un ribeiròu;
Siéu lou felen dóu gardian Pèire:
Es pas que noun lou déugués vèire,
^^ Qu'au-mens vint an 'mé si courrèire
Moun grand, lou gardian Pèire, a cauca voste eìròu !
38 Dins la palun que nous enrodo,
*•* Moun segne grand n'avié très rodo,
Vous n'en souvèn! Mai, mèstre, oh! se vesias dempièi
Lou riche crèis d'aquéu levame!
^^ Podon n'en toumba 11 voularae!
N'avèn sèt rodo emé sèt liame!»
«Longo-mai! o moun fiéu,» respoundeguè lou vièi.
2«7 39 «0, longo-mai n'en vegues naisse,
E li coundugues dins lou paisse!
Ai couneigu toun grand; e certo, acó 'ro em'éu
^^ Uno amista de longo toco!
Mai quand pièi l'âge nous desfioco,
A la clarta de nosto moco
^^ Demouran en repaus, e l'amistanço, adieu!»
40 «Es pas lou tout!» venguè lou drôle,
«E noun sabès ço que vous vole:
^'*^ Mai d'un cop, au Sambu, quand vènon li Craven
Querre de càrri d'apaiage,
Entandóumens que de si viage
•''^ l'ajudan faire lou bihage,
Di chatouno de Crau arribo que parlen;
••' Les chevaux camargnes employés au foulage des gerbes (voy.
IV, 212 note, et VIII, 344 ss.) se comptent par 7-o(io (roue, cercle). La
rodo est composée de six liame (liens) ; le liame est une paire : la rodo
contient par conséquent douze chevaux.
^^ La moco est un tronçon de roseau qu'on suspend dans les mas
(voy. L 1 note) aux solives de la salle à manger. Elle porte la lampe
romaine appelée caU-u.
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76 CANT QUATRBK.
41 E m'an retra vosto Mirèio
282 Tant de moun goust qu'à vosto idèio
Se trouvas Veranet, voste gendre sara..»
«Veranet! Pousquèsse lou vèire!»
*^ Cridè Ramoun, «que de toun rèire,
De moun ami lou gardian Pèire
Lou sagatun fleuri noun pou que m'ounolira!»
288 42 E coume un ome que rend gràci
Au Segnour Dieu, dins lis espàci
Aubourè si dos man 'm' aquesto esclamacioun :
291 «Mai qu'agrades à la pichoto,
(Car es souleto e la mignoto!)
En proumierage de la doto
29< Lou sant toustèms t'avèngue e la benedicioun!»
48 E sono quatecant sa chato,
E ié dis lèu de que se trato.
29^ Palo subitamen, lou regard enebi,
E tremoulanto de cregnènço:
«Mai vosto santo couneissènço»,
300 lé faguè 'nsin, «paire, en que pènso,
Que vougués, liuen de vous, tant jouino me chabi?
44 ««Ve, fau que plan acò se mené,»»
303 M'avès agu di, «<pèr se prene!
Fau counèisse li gènt, fau n'èstre couneigu . . .»>
E li counèisse, qu'es encaro? . . .*
806 E dins la nèblo de sa caro
Subitamen pareiguè claro
Uno douço pensado. Un matin qu'a plóugu,
309 45 Se vèi ansin li flour negado
A travès l'aigo bautugado.
La maire de Mirèio aprouvè sa resoun ...
8*2 E lou gardian emé 'n sourrire:
«Mèste Ramoun», dis, «me retire!
Car dou niouissau, ai à vous dire
815 Qu'un gardian Camarguen counèis la pougnesoun.»
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827
330
Ll DRMANDAIRE. 77
46 Au mas, dins lou même estivage,
Venguè, di pàti dóu Sóuvage,
^^® Pèr vèire la chatouno, Ourrias lou toucadou.
DÓU Sóuvage, negro, malino,
E renoumado es la bouvino . . .
^*' I souleias, à la plouvino,
Souto lou batedis di glavas negadou,
47 Aqui, tout soûl emé si bravo,
^^ Ourrias tout l'an 11 pasqueiravo.
Kascu dins la manado, abari 'mé li biòu,
Avié di biòu Testampaduro
E l'iue sóuvage e la negruro
E l'èr menèbre e l'amo duro.
Un bihoun à la man, lou vièsti tra pèr sou,
48 Quant de cop, rufç desmamaire.
D'entre li pousso de si maire
N'avié pas derraba, desteta li vedèu!
'^^ E sus la maire encourroussado
Rout de barroun uno brassado,
D'aqui que fuge l'espóussado,
886 Ourlante, e revirado entre li pinatèu!
49 Quant de doublon e de ternenco,
Dins li ferrado Camarguenco,
339 N'avié pas debana! N'en gardavo, tambèn,
A l'entre-ciho, uno cretasso
Coume lou niéu qu'un tron estrasso;
^* E lis engano e li tirasse
De soun sang regoulant s'èron tencho pèr tèms.
•" Lou Sauvage ^ vaste contrée déserte, nommée aussi petite Ca-
margue, circonscrite au levant par le petit Rhône, qui la sépare de la
grande Camargue, au midi par la Méditerranée, au couchant et au nord
par le Rhône Mort et le canal d'Aigues-Mortes. C'est le principal sé-
jour des taureaux noirs sauvages.
"^Z* Un bouvillon d'un an s'appelle en provençal un anouble;
de deux ans, un doublen; de trois ans, un ternen. Une ternenco est
une génisse de trois ans. *Lf^ ferrado (ferrade) est un spectacle dont
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78 OANT QUATREN.
50 Èro un bèu jour de grand ferrado.
»46 pèr veni faire la virado,
Li Santo, Faraman, Aigo-Morto, Aubaroun,
Avien manda dedins lis erme
^^ Cent cavalié de si pu ferme.
Aqui pamens ounte es lou terme,
E mounte un pople foui embarro un vaste round,
la scène est placée en rase campagne et qni excite an plus haut point
rinterêt et la curiosité des Provençaux. On nomme de la sorte Topération
par laquelle on imprime sur le corps des jeunes taureaux — habituelle-
ment le haut de la cuisse — à Taide d'un fer incandescent, la marque
de leur propriétaire. Quand une ferrade doit avoir lieu, celui qui la
donne invite ses voisins et amis. La veille du jour indiqué, les gar-
diens, montés sur des chevaux camargues et armés de longs tridents,
se rendent dans les plaines où paissent ces animaux. Us les cernent
galopent autour d'eux, s'en rapprochent petit à petit et les forcent par
leurs cris et à coups de trident à suivre précipitamment la route qu'on
veut leur faire prendre. On parvient ainsi à les réunir dans le parc
où ils doivent passer la nuit. Le lendemain au point du jour une en-
ceinte a été formée au moyen de charrettes et de voitures sur lesquelles
se sont placés les nombreux spectateurs. Au fond du cercle brûle un
vaste brasier où rougissent les fers destinés à la marque. Tout est
prêt, le signal est donné. Deux gardiens à cheval partent au galop,
et après avoir forcé un taureau par les mêmes moyens que la veille à
sortir du parc, ils se placent à ses côtés, le maintiennent entre eux à
coups de trident et le font entrer dans l'enceinte. Aussitôt quelques
hommes se jettent sur lui: l'un le saisit par les cornes, un autre par
la queue; il se débat, secoue rudement ses adversaires; on jette entre
ses jambes des entraves; on le renverse, on parvient à le terrasser.
Le fer ! le fer ! crie-t-on alors de toutes parts ; un gardien l'apporte en
courant et l'applique avec promptitude sur la cuisse de l'animal, qui
pousse d'affreux mugissements. L'opération terminée on lâche le taureau,
il se relève furieux et s'élance les cornes baissées sur ceux qui l'entourent.
On l'évite, on s'écarte, on lui ouvre l'espace : il s'y précipite et ne tarde
pas à disparaître à travers des îlots de poussière. Une seule journée
suffit pour marquer de la sorte une centaine de taureaux.» Girard, /. c,
p. 476 s. — 11 y a aussi des ferrades^ qui forment une partie des soi-disants
jeux provençaux (tauromachies sans mise à mort) , et où un gardien,
dans une arène, lutte seul avec un jeune taureau et le renverse en le
prenant par les cornes et en lui tournant la tête. Voy. IX, 259 note.
•*• lA Santo^ voy. T, 8ô2 note. -- Faraman et Anharoun (Albaron)
sont de petits hameaux de la Camargue. - Aiyo-Morto (Aigues-Mortes)
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Li dëmâudâire. 79
^* 51 DestrassouDa dins la sansouiro,
Acoussegui de la fichouiro
Que ié tanco au galop lou bouiènt toucadou,
^^ A courso folo, tau e tauro
Venien coume un brounzimen d'auro,
En escrachant sagno e centauro,
^■^ Venien de s'acampa, très cent, au marcadou.
52 La troupelado banarudo
S'aplanto, espavourdido e mudo.
^^ Mai, Tarmo dins li costo, à coucho d'esperoun,
Très fes encaro ié fan batre
Lou virouioun de Tanfitiatre,
^^ Coume lou chin après lou matre,
Coume après li ratié Taiglo dóu Leberoun.
53 Quau lou creiriéP de sa cavalo,
^® Contre l'usage, Ourrias davalo.
I porto de l'areno araoulouna, li biòu
Terriblamen subran s'esbrandon.
est une ville de B981 habitants, située près d'étangs et de marais qui
lui ont donné son nom. et sur quatre canaux navigables, qui la relient
avec la Méditerranée (6 kil.), au Rhône (Beaucaire) et aux étangs (sa-
lines). C'est bien une ville morte, et morte depuis longtemps, par suite
de Tensablement de son ancien port. La ville (dép. Gard) a été fondée
en 1246 par saint Louis qui s'y embarqua pour ses deux croisades, en
1248 et 1270, et son fils Philippe le Hardi la fit entourer, dès 1272, de
fortifications qui sont une des curiosités de la France, supérieures à
celles de Carcassonne et d'Avignon en ce qu'elles forment un tout homo-
gène, d'une même époque et sont parfaitement conservées. On y a seule-
ment fait des modifications aux créneaux après l'invention des armes à
feu, et le fossé a été comblé. La ville elle-même est à peu près dénuée
d'intérêt. Elle est bâtie sur un plan régulier, avec de larges rues, mais
déserte, car elle pourrait contenir deux fois plus d'habitants.
•** Sansouiro (sansouire), vastes espaces stérilisés et couverts d'ef-
florescences salines par le voisinage et l'infiltration de la mer. Ci.
XI, 136 8.
••* Leberoun, voy. III, 311 note.
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80 CANT QUATREN.
3^^ E dins l'areno lèu s'alandon
Cinq bouvachouD, que sis iue brandon
£ que traucon lou cèu de si fier cabassòu!
^"2 54 Coume lou vent Ourrias s'abrivo,
Coume lou vent après li nivo,
Li secuto à la courso, à la course li poun;
^*^^ Quouro à la courso li davanço,
Quouro li cote emé la lanço,
 Tendavans quouro ié danse,
^^^ Quouro li remouchino emé'n dur cop de poung.
55 Ai! tout lou pople di man pico:
Ourrias, blanc de pousse oulimpico,
^^ Pèr li bano, à la courso, à la fin n'a près un,
E tèsto e mourre, e force à force,
VÒU desclava si bano torse
^^ Lou nègre monstre, e se bidorso
E bramo de furour, e niflo sang e fum.
56 Vano furour! bound inutile!
^^ Lou bouvatié, d'un cop sutile,
Amourro à soun espalo, en ié troussant lou cou,
L'orro testasse dou bestiàri;
^^^ E rudamen e pèr countràri
Butant la bèsti, coume un barri
E crestian e bestiau barrulon pèr lou sou.
3^ 57 Une esglariado cridadisso
Estreraentis li tamarisso:
«Bon ome, Ourrias! bon orne!...» E cinq drôle espalu
^^ Tenien lou brau. De soun empèri
Pèr ié marca lou batistèri,
Ourrias éu-meme pren lou fèrri
^^ E' mé lou fèrri caud ié rime lou malu.
58 Un v()u de fiho d'Arle, en sello,
Emé lou sen que ié baeello,
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LI DEMAKDÂIRE. 81
^^ Enflourado au galop de si cavalot blanc,
Vènon i'adurre uno grand bano
Raso de yin; e dins la piano,
^^^ Z6u mai ! lou fouletoun s'esvano. . .
Un YÒu de cavalié li seguisson, brûlant.
59 Ourrîas vèi que biòu à-n-abatre. . .
^^ E n*en demoro encaro quatre;
Mai coume lou daiaire es à toumba lou fen
Tant mai ardent que mai n'en rèsto,
^**! I durs esfors de la batèsto
Sèmpre que mai eu tenié tèsto,
E de quatre animau despouderè li ren.
*^"* 60 Taco de blanc, bano superbo,
Lou que restavo toundié l'erbo...
«Ourrias! n'i'a proun! n'i'a proun!» touti li yièi vaquié
"•^^ lé cridèron. Vano restanco!
Contre lou brau di taco blanco,
Lou ficheiroun pausa sus Tanco,
^^ Relent, despeitrina, déjà se bandissié.
61 Zan! coume en plen mourre Tencapo,
Lou ficheiroun volo en esclapo.
^^ L'atroço pougneduro endemounio lou brau;
Lou toucadou ié sauto i bano,
Parton ensèn, e de la piano
^*** Ensèn afoundron lis engano.
Sus si lòngui fourquello apiela d'à chivau,
62 Li vaquié d'Arle e d'Aigo-Morto
^** Tenien d'à ment la lucho forto:
A vincre, touti dous feroun, acarnassi,
L'orne doumtant lou biòu bramaire,
^^ Lou biòu empourtant lou doumtaire,
E'm'un lengau escumejaire
Lipant, tout en courront, soun mourre ensaunousi.
6
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82 OANT QUATREN.
^85 63 Mîsericòrdi! lou biòu gagno!
Coume uno vilo rastelagno,
L'ome i'a darbouna davans, dóu vanc qu'avié...
*88 «Pai lou mort! fai lou mort!» En terro
Lou biòu 'mé si pivèu l'aferro
E, dius lis èr, sa tèsto fèro
^*^ A sèt cano d'autour lou bandis à Tarrié!
64 Uno esglariado cridadisso
Estrementis li tamarisso. . .
^^ Alin liuen lou pauras vai toumba d'abouchoun,
Amaluga. Dempièi pourtavo
La creto que lou descaravo. —
**■' Sus la cavalo que mountavo,
Venguè donne vers Mirèîo, arma de soun pounchoun.
65 Aquéu matin, la piéuceleto
450 Èro à la font toute souleto;
Avié 'stroupa si maneho emé soun coutihoun
E netejavo li fiscello
453 Em' la counsòudo fretarello.
Santo de Dieu ! coume èro belle,
Quand dins lou sourgènt clar gafavon si petoun!
^* 66 Ourrias faguè: «Bon-jour, la belle!
Bèn? refrescas vòsti fiscello?
A-n-aquéu sourgènt clar, se vous fasié pas mai,
*^* Abéurariéu ma bèsti blanco.»
«Oh! n'es pas l'aigo, eici, que manco»,
Respoundeguè : «dins la restanco
^^ Poudès la faire béure, autant eoume vous plais.»
*" Fiscello^ faisselle, éclisse, vase de terre dont le fond est percé
de petits trous, destiné à former et à faire égoutter les fromages.
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LI DEMANDAIRE. 6S
67 «Bello», digue l'enfant sauvage,
«Se, pèr mariage o roumavage,
465 Venias à Séuvo-Riau, ounte la mar s'entend,
Belle, n'aurias pas tant de peno;
Car la vaco de negro meno,
^^ Libre e feroujo, se permeno,
E jamai noun se mous, e li femo an bèu tèms.»
68 «Jouvènt, mounte li biou demoron,
^*" De languimen li chato moron.»
«Belle, de languimen, en estent dous, n'i'a ges!»
«Jouvènt, quau eilalin s'esmaro,
^'^ Dison que béu une aigo amaro,
Ë lou soulèu i'usclo la caro...»
«Belle, soute li pin à l'oumbro vous tendres.»
*^' 69 «Jouvènt, dison qu'i pin i'escalo
De tourtouioun de serp verdalo!»
«Bello, avèn li flamen, avèn li serpatié
*^ Qu'en desplegant soun mantèu rose
lé fan la casse, long dóu Rose »
«Jouvènt, escoutas (que vous crose),
^^ Soun trop liuen, vòsti pin, de mi falabreguié. >
70 «Belle, entre capelan e fiho,
Noun podon saupre la patrie
*•* SéuvO'Riau (Sylvaréal), forêt de pins-parasols, située dans la
petite Camargue (voy. IV, 317 note). Un petit fort, construit dans ces
parages pour protéger la navigation, dominait cette île, et portait aussi
le nom de fort de Sylvaréal.
*'* Entre capelan etc., proverbe. Le Très, en donne les variantes
suivantes :
Entre fiho e capelan
Sabon ounte naisson, noun ounte mouriran;
(Filles et prêtres savent où ils naissent, non où ils mourront)
et: Sabon pas ounte anaran manja soun pan.
(. . . ignorent où ils iront manger leur pain).
6*
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84 OANT QUÂTREN. LI DBBIANDAIRE.
*86 Ounte anaran, se dis, manja soun pan un jour.»
«Mai que lou mange emé quau ame,
Jouvènt, rèn autre noun réclame
489 pèr que de moun nis me desmame.»
«Belle, s'acò^s ansin, dounas-me veste amour!»
71 «Jouvènt, Taures», digue Mirèio;
4»2 «jiai 'quéli plante de ninfèîo
Pourtaran perayans de rasin couloumbau;
Auperavans vosto fourcolo
^•^ Jitara flour; aquéli colo
Coume de cire vendran mole,
E s'anara pèr aigo à la vilo di Baus!»
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CANT CINQDEN
LA BATÈSTO
r»oo bonTatié •'eatonrno, fttrlous don reftii de Mlrèio. — Calignage de Mirèio emé Yinoèn.
— L'wbo di fritonn. — OnniM reeeontro Tinoenet, • bratAlamen lé oeroo reno. —
Lti prejit: Jan de POoree. — Monrtalo batèeto dl dons riTan dins 1« Orma Tatto. —
▼itòri e fenerooeeta de Vinoenek. — Treiteeto dóa tonoadon. — Oarrias trauoo Ylneèn
dhm eop de flcbeiroim, e tagiê an galop de sa oaTalo. — Arribo aa Boae. — Ll tree
barqnlé fantasti. — Lon batèn t'enaroo «onto Ion pee de l'aMasiln. — La nlae de sant
Medard: proneeaalooo di negadls «os lon dougan don flnme. — Onrrlas «'i^refonndia.
— Danao di Trèro «na lon pont de Trenoo-Talo.
1 L'oumbro dis aubo s'aloungavo;
La Ventoureso boulegavo;
* Lou soulèu avié 'ncaro un parèu d'ouro d'aut;
E li bouié que labouravon
Vers lou soulèu se reviravon
• De tèms en tèms, car desiravon
Lou retour dóu seren e si femo au lindau.
2 Lou touoadou se retournavo:
^ Dins sa cabesso remenavo
L'escorno que venié de reçaupre à la font.
Sa tèsto èro destimbourlado,
^* E de sa ràbi lecatado
De tèms en tèms li lancejado
lé jitavon lou sang e la vergougno au front.
• La VentouresOj voy. III, 162 note.
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18
86 CANT CINQUBN.
'^ 3 E tout en lampant dins li terro,
Remiéutejavo sa coulèro
£ de Taspre despié que ié gounflo soun lèu,
I code que la Crau n'es pleno
Coume un bouissoun de sis agreno,
Pèr se batre aurié cerca reno,
^^ Aurié de soun pounchoun fichouira lou soulèu ! .
4 Un porc-singlié que de sa tousco
An fa parti, e que tabousco
^* Sus li mourre désert de l'Oulimpe negras,
Avans de courre sus li chino
Que lou secuton, revechino
2'' Lou rufe peu de soun esquino,
En amoulant si pivo i pège di blacas.
5 A Tendavans dóu gardo-vaco
^^ Que lou mourbin pounchouno e maco,
Dins lou même draiòu lou bèu Vincèn venié;
E dins soun amo risouleto,
^ Ravassejavo i parauleto
Que l'amourouso piéuceleto
Tavié dicho un matin dessouto l'amourié.
^ 6 Dre coume un canié de Durènço,
Eu caminavo; e de plasènço
E de pas e d'amour clarejavon sis èr;
^* L'aureto molo s'engourgavo
Dins sa camiso que badavo;
Dins li coudelet caminavo,
^2 Descaus, e lóugeiret, e gai coume un lesert.
7 Souvènti-fes, à Touro fresco
Ounte la terro s'enmouresco,
*^ Alor que dins li prat li fueio de tréuloun
" Oulimpe (Olympe), haute montagne, sur les limites du Var et
des Bouches du Rhône.
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LA BATÈ8T0. 87
Se replegon afrejoulido,
Is alentour de la bastido,
^ Ounte restavo la poulido,
Venié, tout treboula, faire lou parpaioun.
8 E d'escoundoun, emé'n fin gàubi,
^> DÓU lucre d'or o dóu reinàubi
Imitavo de liuen lou canta diudoulet:
La jouveineto afeciounado
^^ Qu'a lèu coumprés quau Ta sounado,
Venié lèu à la bouissounado,
Cauto-cauto, e lou cor douçamen tremoulet.
^^ • 9 E lou clar de luno que dono
Sus li boutoun de courbo-dono;
E l'aureto d'estiéu que fruato, à jour fali,
•^ L'auto barbeno dis espigo,
Quand, souto la molo coutigo,
En milo e milo rigoumigo
*' Se fringouion d'amour coume un sen trefouli,
10 E la joio desmemouriado
Qu'a lou chamous, quand à si piado
^ Tout un jour a senti, dins li ro dóu Queiras,
Li cassaire que lou fan courre,
E qu'à la longo sus un mourre
*^ Escalabrous coume uno tourre,
Se vèi soûl, dins li mêle, au mitan di counglas;
11 N'es qu'une eigagno, en coumparanço
7^ Di moumenet de benuranço
** Lucre, oiseau chanteur à plumage vert, à ventre jaune, avec
une petite tache noire sur la tête. — Reinàubi, cul -blanc rougeâtre,
stapazin, oreillard. — Voy. Vil, 79 note.
*' Lou Qtieiras (Le Queyras), contrée ainsi nommée d'un château
fort du même nom au pied duquel viennent aboutir quatre vallées. Ce
pays très pittoresque mais peu connu des touristes constitue aujourd'hui
le canton d'Aiguilles (Hautes Alpes).
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88 CANT CINQUEN.
Que passa von alor e Mirèio e Yincèn...
Mai parlen plan, o mi bouqueto,
'^' Que li bouissoun an d'auriheto!
Escoundu dins l'oumbro caieto,
Si man de pau à pau se mesclavon ensèn.
■^® 12 Pièi se teisavon de long rode
E si pèd turtavon li code;
E tantosty noun sachent que se dire autramen,
^* Lou calignaire nouvelàri
Countavo en risènt lis auvàri
Que i'arribavon d'ourdinàri:
^* E li niue que dourmîé souto lou fiermamen,
13 E di chin de mas li dentado
Contro sa cueisso enca cretado.
^^ E Mirèio, tantost, de la vueio e dóu jour
lé racountavo sis oubreto,
E li prepaus de sa meireto
^ Emé soun paire, e la cabreto
Qu'avié desverdega toute uno triho en flour.
14 Un cop Vincèn fugue plus mèstre:
•^ Sus Terbo rufo dóu campèstre
Coucha, coume un cat-fèr, venguè de rebaloun
Toucant li pèd de la jouineto...
^* Mai parlen plan, o mi bouqueté.
Que li bouissoun an d'auriheto!
«Mirèio! acordo-me que te fague un poutoun!»
■^* Li bouissoun an d'auriheto. Proverbe. Cf. Très.:
Parlas plan, fiheto,
Qu'en chaeque bouissoun i'a d'auriheto.
(Parlez doucement, fillettes, parce que dans chaque buisson il y a
des oreilles).
Dans la Bugado prouvençalo (Aix 1857), on trouve la variante:
Parlas plan, filletos,
Qu'en cade bouissoun Vy a d'oureilletos.
Voy. Maass, /. c, p. 57.
Les vers 74/5 sont répétés : v. 96 s. et v. 141 s. Voy. Intr. p. xxxi s.
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LA BATÈ8T0. 89
^ 15 «Mirèio», dis, «mange ni beve
De l'amour que de tu receve!
Mirèio! voudriéu cstrema dins moun sang
^*^* Toun alen que lou vent me raubo!
A tout lou mens, de Taubo à Taubo,
Rèn que sus l'orle de ta raubo
'^^ Laisso-me que me viéute en la poutounejant!»
16 «Vincèn ! acò's un pecat nègre!
E li bouscarlo emé li piegre
108 YeLn pièi di calignaire esbrudi lou secret.»
«Agnes pas pou que se n'en parle,
Que iéu deman, ve, desbouscarle
1 * * Toute la Cran enjusquo en Arle ! . . .
Mirèio! vese en tu lou paradis escrèt!
17 Mirèio, escouto: dins lou Rose,»
'*"* Disié lou fiéu de Mèste Ambrose,
«l'a'no erbo, que nouman Verbeto di frisoun;
A dos floureto, separado
"' Bèn sus dos plante, e retirado
Au founs dis oundo enfresqueirado ;
Mai quand vèn de l'amour pèr éli la sesoun,
120 18 XJno di flour, toute souleto,
Mounto sus l'aigo risouleto
E laisse, au bon soulèu, espandi soun boutoun.
123 jíai^ de la vèire tant poulido,
l'a l'autre flour qu'es trefoulido,
E la vesès, d'amour emplido,
Í26 Que nado tant que pou pèr ié faire un poutouo.
19 E, tant que pòu^ se desfrisouno
De l'embuscun que l'empresouno,
"* Erbeto di fonsoum, (herbette aux boucles), plante qu'on trouve
dans le Rhône et dans les mares qui l'avoisinent, aux environs de
Tarascon et d'Arles.
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90 OÂKT OIKQUBN.
'^ D'aqui, paureto! que roumpe soun pecoulet!
E lîbro enfin, mai mourtinello,
De si bouqueté palinello
182 Fruste sa serre blanquinelle. . . *
Un pouteuDy pièi ma mert, Mirèie!... e sian soulet!»
20 Elo ère pale; eu pèr délice
'8^ La miravo... Dins soun broulice,
Coume un cat-fèr s'enarco, alor, e vitamen
De soun anqueto enredounido
'58 La chatouneto espavourdido
YÒU escarta la man ardido
Que déjà l'encenturo; eu tourna-mai la pren...
"^ 21 Mai parlen plan, o mi bouqueto,
Que li bouissoun an d^auriheto!
«Finisse!» elo gémis, e lucho en se toursènt;
1** Mai d'une caudo caranchouno
Déjà lou drôle l'empresouno,
Oauto sus gauto. .. La chatouno
^*'^ Lou pessugo, se courbe, e s'escapo en risènt.
22 E' m' acò pièi la belugueto
De liuen en se trufant: «Lingueto!
'^ Lingueto!» ié cantavo. .. Es ansin, éli dous,
Que semenavon à la brune
Soun blad, soun poulit blad de lune,
153 Mauno flourido, ur de fourtuno
Qu^i pacan coume i rèi Dieu li mando aboundous.
23 Un vèspre donne, en la Crau vaste,
'5^ Lou bèu trenaire de banasto
A l'endavans d'Ourrias venié dins lou draiòu.
*" Blad de luno (Blé de lune). Au propre, faire de blad de lutte
signifie dérober du blé à ses parents à la clarté de la lune. Blad de
luno, au figuré, désigne des larcins amoureux. A cette sorte de hUid
de hmo Fauteur a consacré une de ses plus harmonieuses poésies {Isclo
d'or, Paris 1889, p. 302 ss.).
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LA BATÈSTO. 91
Lou tron d'uno chavano acipo
'^^ Lou proumier aubre que lou pipo
E, Tiro bourroulant si tripo,
Yeici coume parlé lou doumtaire de biòu:
1«« 24 «Es belèu tu, fiéu de baudrèio,
Que l'as enclauso, la Mirèio?
En tout cas, o 'speia, d'abord que vas d'alin,
165 Digo-ié'n pau que m'enchau d'elo
* E de soun mourre de moustelo
Pas mai que dóu vièi tros de telo
'•* Que te cuerbe la peu!... l'auses, bèu margoulin?»
25 Vincenet ressautè; soun amo
Se revibè coume la flamo;
^'^^ Soun cor ié boumbiguè coume un fiò grè que part:
«Panto! vos donne que te coustible
E que moun arpo en dous te gibleP»
'"^^ lé fai en l'alucant, terrible
Coume quand, afama, se reviro un léupard.
26 E de soun iro li trambleto
^''^ Fasien ferni si car vióuleto.
«Sus la grave», dis l'autre, «anaras mourreja!
Car as li man trop mistoulino
^^ E noun siés bon, raubo-galino,
Que pér gibla'n brout d'amarino, »
Pér camina dins l'oumbro, e pér gourrineja!»
1^ 27 «0, coume torse l'amarino»,
Respond Vincén qu'eiçò 'nverino,
«Vau torse toun galet! ... Ve! ve! fuge, se pos,
18« Fuge, capoun, qu'ai la maliço!
Fuge, o, Sant Jaque de Galiço!
Reveiras plus ti tamarisso,
1®* Car vai, 'quest poung de ferre, embreniga tis os!»
*" Sant Jaque de Galiço (Saint Jacques de Galice), Saint Jacques
de Compostelle. Voy. les vers X, 329 — 49.
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92 CANT CIliQUBN.
28 Meraviha de trouva 'n orne
Sus quau enfin sa ràbi gome:
192 «Un moumen!> ié respond lou vaquié regagnons,
«Un moumenet, moun jouine tòchi,
Qu'abren la pipo!> ... E de sa pòchi
195 Tiro un boursoun de peu de bòchi
E'n nègre cachimbau qu'embouco; e desdegnous:
29 «Quand te bressavo au pèd d'un ourse,
198 T'a jamai counta Jan de l'Ourse,
Ta bóumiano de maire?» à Vincèn digue 'nsin.
l'a Jan de l'Ourse, l'ome double,
2^1 Que, quand soun mèstre, emé dous couble,
Lou mandé fouire si restouble,
Arrapè, coume un pastre arrapo un barbesin,
2«^ 30 Li bèsti tóutis atalado,
E su'no pibo encimelado
Li bandiguè pèr l'èr, emé l'araire après!
207 E tu, marrias, bonur t'arribo
Qu'apereici i'a ges de pibo! ...» *
^Levariés pa'n ai d'une ribo,
2*0 Grand porc! n'as que de lengo!» E Vincén, à l'arrèst,
31 Coume un lebrié tanco un bestiàri,
Tancavo aqui soun aversàri.
213 «Que, dîgo!» ié cridavo à s'esgargamela,
«Long galagu, que t'estrampales
"'/• UOurae (voy. Glossaire) est une plante commiine au bord
de la mer. Jan de l'Ourse (Jean de TOurs), héros de contes de
veillées, espèce d'Hercule provençal auquel on attribue une foule
d'exploits, était fils d'une bergère et d'un ours qui l'avait enlevée. H
avait pour compagnons de gloire deux aventuriers d'une force fabuleuse,
dont l'un se nommait Arrache-Montagne, et l'autre Pierre de Moulin.
M. H. Babou a relaté l'histoire de Jean de l'Ours dans ses Payens in-
nocents de 1857 ou 1858; M. Cosquin, Contes populaires j Paris 1886,
lui a consacré une étude philologique.
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LA BATÈ8T0. 93
Sus ta ganchello, bèn? davÌEiles
«»« 0 te davaleP . . . Cales? cales,
Aro qu'anan sache quau tetè de bon la?
32 Es tu, gusas, que portes barbo,
**^ Te caucarai coume uno garbo!
Es tu qu^as mespresa la vierge d'aquéu mas,
Mirèio, la flour dóu terraire?
^^ 0, iéu, lou marrit panieraire,
léu, Vincenet, soun caligDaire,
Yau lava ti mesprés dins toun saDg, se n'en as!»
^^ 33 Mai lou yaquié bramo: «Arri! àrri!
Bóumian, calignaire d'armàri !
Espèro, espèro-me!» .... Sus-lou-cop sauto au sou;
**® Apereila H vèsto volon;
Picon di man, lis èr tremolon;
Souto éli li caiau regolon;
*®^ Un sus l'autre à la fes parton coume dous biòu.
34 Ansîn dous brau, quand sus lis erme
Lou souleias dardaio ferme,
^^ An vist lou peu courous e li large malu
D'uno vaco jouino e moureto
Bramant d'amour dins li sarreto . . .
2^' E sus-lou-cop lou tron li peto,
E d^amour sus-lou-cop vènon foui e calu.
35 Pièi arpatejon, pièi s'alucon,
^^^ Prenon lou vanc, e zou! s'ensucon.
E prenon mai lou vanc, e de mourre-bourdoun
Fan restounti li cop de tèsto.
*^^ Longo e marrido es la batèsto,
Car es l'amour que lis entèsto,
Es l'amour pondérons que li buto e li poun.
*^ 36 Ansin éli dous tabassavon,
Ansin, feroun, s'escabassavon.
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94 CAST CHTQUEN.
Ourrias a recassa lou proumié lavo-dènt;
2*^ Mai coume l'autre lou menaço
D'un nouyèu cop, sa grand manasso
S'aubouro en Ter coume uno masso,
2M E d'un large gautas amassolo Vincèn.
37 ^Tè! tè! frestèu, paro aquéu lèpi!»
«Tasto, moun orne, s'ai lou grèpi!»
2^^ Se cridoD l'un à l'autre. «Ardit! comto, bastard,
Li blayeiròu mounte s'enfounso
La rintraduro de mis ounço!>
*^ «E tu, moustras, comto lis ounço,
Lis ounço de sang viéu qu'espiron de ta car!»
38 Alor s'arrapon, se póutiron,
261 S'agroumoulisson e s'estiron,
Espalo contre espalo, em' artèu contre artèu;
Li bras se trosson, se fringouion
^•* Coume de serp que s'entourtouion;
Souto la peu li veno bouion,
Lis esfors fan tibia li tèndo di boutèu.
^^ 39 Long-tèms, inmoubile, s'estellon
Emé li flanc que ié bacellon,
Coume quand bat de l'alo un pâlot estardoun:
^^ Imbrandable, la lengo muto,
Un coûtant l'autre dins sa buto,
Coume li pielo grande e bruto
2^3 DÓU pont espetaclous qu'encambo lou Oardoun.
"* Le célèbre pont du Gard, un des monuments les plus grandioses
qui restent des Romains. C'est une partie d'un aqueduc de 41 kil. de
long, destiné à conduire à Nimes les eaux de deux sources des environs
d'Uzès, et attribué à Agrippa, gendre d'Auguste (19 av. J. C). Il a
plus de 269 m. de long sur 49 m. de haut et se compose de trois rangs
d'arcades superposées, en retraite l'un sur l'autre, les deux premiers de
six et de onze arcades de mêmes dimensions, le troisième de 85 arcades
plus petites. Le tout est admirablement construit, en grosses pierres
sans ciment, sous le canal du sommet.
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LA BATÈ8T0. 95
40 E tout-d'un-cop se desseparon,
E tourna-mai li pouDg se barroD,
^* Lou trîssoun tourna-mai engruno lou mourtié:
Dins la furour que li counjounglo,
lé van di dent, ié van dis ounglo . . .
^'^^ Dieu! quénti cop Vincèn i'ajounglo!
Dieu! quénti bacelas mando lou bouvatié!
41 Abasimanto èron li mougno
^2 Qu'aquest largavo à plen de pougno;
Mai lou Valabregan, rapide e picadis
Coume uno grelo que desboundo,
^* A poun en tour boundo e reboundo,
Reyoulunous coume uno froundo.
«Veici>, dis, *lou turtau, gourrin, que t'espóutis!»
^^ 42 Mai coume tors Tesquino à rèire,
Pèr miéus pica soun empegnèire,
Lou gaiard toucadou subran Parrapo i flanc;
^®^ A la manière prouvençalo
Te lou bandis darrié Tespalo,
Coume lou blad dessus la palo,
*^ E vai pica de costo apereila au mitan!
43 «Acampo! acampo Teiminado
Qu'emé toun mourre as darbounado,
2^ E suâmes lou póutras, vermenoun, manjo e béu!»
«Proun de di! bèsti mal-estrucho,
l'a que li très e-op que fan lucho!>
3^ Respond lou drôle, en quau s'enclucho
L'amar vérin. Lou sang ié mounto au bout di peu.
*•• Variante des dictons : Li très cop fan lucho (Les trois coups
achèvent la Intte) et: Dins très cop s'envai la lucho (Dans trois coups
la lutte s'en va). Ces dictons s'expliquent par Tusage des anciens et des
Provençaux de ne déclarer vainqueur aucun lutteur qui ne Tait emporté
trois fois. Sur les usages des luttes provençales, voy. J. Brunet, Revue
dê8 lanffues romanes^ 1882, p. 128.
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90 CANT CINQUBN.
44 Se relèvo, lou panieraire,
'^ Coume un coulobre; e, fier luchaire,
A l'agrat de péri vo de venja soun noum,
Part sus lou Camarguen sóuvage,
^^ E d'une force e d'un courage
Meravihous pèr aquel âge,
l'alongo dins lou pitre un mourtau cop de poung.
^^ 45 Lou Camarguen trantaio, tasto
Pèr coûta soun esquino vasto;
Mai à sis iue neblous ié semble quatecant
^?^ Qu'à soun entour tout fai que courre
La tressusour ié mounto au mourre,
E pataflòu! coume une tourre
^^^ Toumbo lou grand Ourrias, au mitan dóu trescamp!.
46 La Crau ère tranquilo e mudo,
Aperalin soun estendudo
^'^ Se perdié dins la mar, e la mar dins l'èr blu:
Li ciéune, li fòuco lusènto,
Li becaru, qu'an d'alo ardènto,
^21 Venien de la clarta mourènto
Saluda, long di clar, li bèu darrié belu.
47 DÓU vaquié la cavale blanco
^-* Toundié dis agarrus li branco;
E vuege, lis estriéu, li grands estriéu ferra,
Balin-balòu contro soun ventre...
^2^ «Breguigno mai! se noun t'esvèntre!
Lis ome, are, bregand, pos sèntre
S'a la cane vo au pan se de von mesura!»
•*• La cano (canne), mesure de longueur, usitée autrefois dans
tout le midi de la France. Elle se divisait en 8 pan et valait deux
mètres, plus ou moins selon le pays. Lou pan (empan, longueur d'une
main ouverte) se divisait en huit menut, équivalents à 31 millimètres
chacun ; le menut se subdivisait en huit menut de menut (un peu moins
de 4 millimètres). — Le pan s'emploie aujourd'hui couramment pour
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LA BATÈ8T0. 97
3^ 48 DÌD8 lou silènci dóu campèstre,
Lou panieraire, d'un pèd mèstre,
Esquichavo lou piés d'Ourrias amaluga.
^33 Souto la cambo que lou sarro
Lou toucadou luchavo encaro
E pèr li brego e pèr li narro
^^* Racavo à gros mouchoun un sang encre e maca.
49 Très oop vouguè jita de caire
Lou pèd ounglu dóu panieraire;
339 Très cop d'un tai de man lou fiéu de Mèste Âmbroi
L'estemiguè mai sus la gravo;
E lou vaquié qu'escuraejavo,
^2 Emé d'iue torge, retoumbavo
En boufant e badant coume un orre bóudroi.
50 «Lis ome, donne, o barataire,
^^^ Lis a pas tóuti fa, ta maire!»
Vincenet ié cridavo. «I biòu de Séuvo-Riau
Vai, vai counta quento es ma pougno!
^® Vai-t'en escoundre ti boudougno,
Toun arrouganço e ta vergougno
Au founs de ta Camargo, au mitan de ti brau!»
^** 51 Acò di, lachè la bestiasso.
Tau un toundèire, dins la jasso,
Retèn entre si cambo un grand aret banard;
^^ Mai tant-lèu i'a toumba soun àbi,
Sus lou malu ié man do un bàbi
E lou bandis. Gounfle de ràbi,
^^'^ Ansin, e tout poussons, lou vaquié sauto e part.
le quart du mètre. — Le proverbe, varié dans v. 328 s., est communé-
ment formulé : Lis ome se mesuron ni au pan ni à la cano , ou plus
simplement: Lia ome se mesuron pas à la cano. Cela veut dire qu'il
faut mesurer les hommes non à leur taille plus ou moins grande, mais
plutôt à leur bravoure et à leur vigueur.
7
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98 CAKT CIKQUKN.
52 Udo pensado maladito
A travès champ lou precepito;
*^ Jitavo d'escumenge; ourlant e feroissènt,
Dins lis avaus, dins li genèsto,
Que cerco dounc? ... Ai! ai ! s'arrèsto . . .
3^3 Ai! ai! ai! brando sus la tèsto
Soun ficheirouD terrible e lampo sus Yincèn.
53 Quand se veguè souto la lanço,
3^ Sènso re venge ni 'speranço,
Vincenet paliguè coume au jour de sa mort:
Noun que la mort ié fugue duro,
^^ Mai ço qu'aclapo sa nature,
Es de se vèire la caturo
D'un feloun que Tengano avié fa lou pu fort.
872 54 «Traite! ausariés?» faguè que dire.
E, voulountous coume un martire,
S'aplanto . . . Alin, alin, dins lis aubre escoundu,
^'^^ Favié lou mas de sa niestresso.
Se ié viré 'mé grand tendresse,
Coume pèr dire à la pastresso:
^'^^ «Mirèio, espincbo-me, que vau mouri pèr tu!>
55 O béu Vincén! d'aquelo qu'amo
Enca pantaiavo soun amo ...
^^ «Fai ta preguiero!> Ourrias ié venguè coume un tron,
D'uno voues despietouso e rauco.
E de souu ferre aqui lou trauco.
^®* Em'un fort gème, sus la bauco
Lou paure verganié barrulo de soun long.
••^ Ficheifoufiy trident, arme des gardiens de taureaux sauvages.
Voy. IV, 337 note.
"* Bauco. On désigne généralement sous ce nom les hantes herbes
qui poussent un peu partout le long des fossés, sur les chemins, etc. 11
y a parmi elles une espèce de stipe fort curieuse qu'on nomme baueo
à plumety stipe empennée (stipa pennata), et que Ton trouve conunnné-
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LA iiATÈSlt). 99
56 E Terbo plego, «nsaunouaido^
^®^ . £ de si cambo eDterrousido
Li fournigo de champ fan déjà soun «aiBin.
Mai lou toucadou galoupavo.
890 «^u (jiai* (Je luno, sua la gravo,>
Tout en fugènt eu prejitavo,
«Aniae li loup de Crau van rire, à tau leetûi! ...»
^^ 57 La Crau èro tranquilo e mudo.
Aperalin soun estendudo
8e perdié dins la mar, e la mar dins l'èr blu;
*^ Li ciéune, li fouco lusènto,
Li becaru, qu'an d'alo ardènto,
Yenien de la clarta mourènto
^^ Saluda, long di clar, li bèu darrié brfu.
58 E galopo, vaquié, galopo
Que galouparas! . . . «Hopo! hopo!»
**^ lé venien ooume aco lis esclapaire verd
A sa cayalo que chauriho
Dis iue, di narro e dis auribo.
^^ Souto la luno déjà briho
Lou Bose, entre-dournii dins soun lié desoubert,
59 Coume un roumiéu de Santo-Baumo
^^ Que, nus, de lassige e de caumo
S'estalouiro e s'endor au founs d'un vabre. «Hou!
L'ausès? . . . hou de la ratamalo!
^^^ Hou! hou!... En cuberto vo'n ealo,
Me passarias 'me ma cavalo?»
De liuen lou capounas crido à très barqueiròu.
ment dans les montagnes méridionales. Les pauvres femmes de Van-
olnse la font teindre de couleurs différentes après l'avoir récoltée, et la
vendent aux voyageurs qui viennent voir Vaucluse. Voy. II, 432 note.
tê» — M Képétition poétique des vers 319—22.
^®' SantO'Baumo (Sainte-Baume), grotte célèbre, au milieu d^nne
vaste *forêt, près de Saint-Maximin (Var). Selon la tradition, Sainte-
Madeleine s'y retira pour faire pénitence et y mourut. La grotte a été
transformée en chapelle, et c'est encore aujourd'hui un pèlerinage.
7*
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100 CANT CINQUEN.
*^* 60 «Vène lèu, vène, bono voio!»
Respoundeguè 'no voues galoio,
«Que, pèr vèire mounta de la niue lou calèu,
^^^ Entre li remo e la partego
Lou pèis entrefouli vanego . . .
La pesco presse, acò boulego,
*^^ Moun ome, l'ouro es bono . . . Abordo, aborde lèu!>
61 En poupe lou fenat s'assèto.
La cavale, darrié la bète,
^•3 Nadavo, la caussano estacado à Testrop.
E li grand pèis, vesti d'escaume,
Abandounant si fóunsi baume,
*^^ DÓU Rose mouvien la calaumo
E, lusènt, boumbissien à Tentour de la pro.
62 «Mèstre pilot, douno-te garde!
*-^ La nau, semble que vèn panarde!»
E lou qu'avié parla, pèd sus banc, sus lou rèm
Tourna se pleguè coume un vise.
'<32 «l'a'n mouraenet que me n'avise . . .
Pourtan un marrit pes, vous dise,»
Respoundè lou pilot; e pièi digue plus rèn.
^^^ 63 La ratamalo trantaiavo
D'un biais, de l'autre, gansouiavo
D'un balans esfraious coume un ome embria.
^^ La ratamalo ère marrido,
Avié li post mita pourrido . . .
«Tron de Dieu!» lou toucadou crido . . .
*^* E s'arrapo à l'empento e s'aubouro esfraia.
*•' Fenat, mauvais sujet, sacripant, scélérat. Horace a dit dans
le même sens en parlant d'un méchant homme: Fœnum hahet in cornu
(sat. I, 4, 34). C'était proverbial chez les Romains , et ce dicton venait
de l'usage où l'on était autrefois de mettre du foin aux cornes des
taureaux dangereux, pour avertir de s'en garder.
^•^ Pèd sus banc (pieds sur banc). Meire (mettre) pèd sus banc,
en terme de marine, c'est mettre le pied sur le petit banc qui est de-
vant le siège des rameurs, pour faire plus de force, et fig. travailler
avec ardeur.
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LA BATÈ8T0. 101
64 Mai, souto uno invesîblo forço,
La nau sèmpre que mai bidorso,
*^ Coume uno serp en quau un pastre em'un clapas
A coupa lis esquino. «Soci,
Perqué fasès aquéu trìgòssiP
**^ Voulès dounc que me nègue?> i mòssi
Yenguè lou toucadou, pale coume un gipas.
65 «Pode plus mestreja la barco!»
^^ Respoundè lou pilot. «S'enarco
Souto iéu e boumbis coume uno escarpe fai:
As tua quaucun, misérable !>
*58 «Iéu? . . . Quau te l'a di? . . . Que lou diable,
S'acò's verai, 'mé soun rediable
Me póutire subran au founs di garagai!»
*^ 66 <Ah!» countuniè lou pilot blave,
Es iéu que me troumpe! oublidave
Qu'es anîue Sant Medard. Tout paure negadis,
**^ Di toumple afrous, di revòu sourne,
Pèr founs que l'aigo l'encafourne.
Sus terro aniue fau que retourne . . .
*^* La longo proucessioun adeja s'espandis.
*^ Sant Medard (La Saint-Mèdard, 8 juin). La légende, répétée
dans les vers suivants, raconte que les noyés, qui n'ayant pas reçu
Textrême - onction ne peuvent gagner le paradis, ont une dernière
chance de salut, s'ils trouvent dans la nuit de Saint-Médard assez de
bonnes œuvres faites par eux pour en former un bouquet de fleurs.
M. Maass, l. c, p. 12, voudrait mettre cette légende en rapport avec
l'expression óumorno flourido (aumône fleurie) XII, 347, aumône donnée
par un pauvre à un plus pauvre et qui se change pour le donateur en fleur,
parce que c'est une bonne œuvre d'un mérite particulier. Il rappelle aussi
les vers X, 190-2; 215- 8; 255-7,
0 Santi Mario
Que poudès en flour
Chanja nòsti plour,
parce que les larmes versées par un malheureux parlent également en
sa faveur.
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102 CAIIT CINQUBN.
67 Ve-lèi!.,. pàuris amo plourouso!
Ve-lèil 8U8 la ribo peirouso
^^^ Monnton à pèd descaus: de si vièsti lima,
De Boun peu amechouli, coulo
A gros degout Taigo treboulo.
*^ Dins l'oumbro, souto li piboulo,
CaminoD à renguiero, em'un cire aluma.
68 Coume regardon lis estello!
*^^ D6u sablas que lis empestello
En derrabant si canibo arrampido, pecai!
Emé si bras blu, 'roé sa tèsto
^'^* Mounte la nito encaro rèsto,
Es éli, coume uno tempèsto,
Que tuerton lou batèu d'aquéu rude trantai.
477 g9 Toujour quaucun de mai arribo
E mounto, afeciouna, la ribo.
Coume bevon l'èr linde e la visto di Crau
^^ E la sentour que vèn di fòure!
E coume trovon dous lou mòure,
En regardant si vièsti plòure ! . . .
488 Toujour quaucun de mai mounto dóu cadarau!...
70 l'a de vièi, de jouine, de femo,»
Disié lou mèstre de la remo . . .
*^^ «(Coume espòusson la fango e l'ourrour dou pesquié!)
De forme descarnado e berco;
De pescadou qu'èron en cerco
^^ D'aganta lou lampre e la perco,
E qu'i perco em'i lampre an servi de pasquié.
D'après les vers XI, 160 s.
Anan entendre lou sonlàmi
Di negadis, que Toundo escoubiho, pecai!
la superstition populaire fait entendre les morts aussi quand la tempête
fouette les vagues de la mer. Cf. Maass, /. c.
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LA BATÈ8T0. 103
71 Ve! regarde aquéu vòu qu'esquiho,
*^ Descounsoula, sus li graviho . . .
Es li bèlli chatouDO, es li folo d'amour,
Que, de se vèire separado
*^* De Tome ama, desesperado,
An demanda la retirado
Au Rose, pèr nega soun inmènso douleur.
498 72 Ve-lèi!... 0 pàuri pichounello!
Dins la sournuro clarinello,
Boulegon si sen nus, em'un tau rangoulun,
^* Souto l'augo que li mascaro,
Que, de soun peu neblant sa caro*
A long trachèu, iéu doute encaro
^^ S'es d'aigo que regoulo o s' es Tamar plourun.»
73 Lou pilot quinquè plus. Lis amo
A la man tenien uno flamo,
^'^ E seguien, à la mudo e plan, lou ribeirés.
Aurias ausi voula'no mousco . . .
«Mèstre pilot! mai, dins la fousco,
^í® Vous semble pas que soun en beu8co?>
lé fai lou Camarguen, d'orre e d'espaime près.
74 «0, soun, en bousco . . . Ve, pecaire!
^^^ Coume testejon de tout caire!
Cercon li bonis obro e lis ate de fe
Que sus la terre semenèron,
^^* Espés 0 clar, quand ié passèreu.
Tre qu'aperceven ço qu'espèron,
Coume au fres margaioun vesèn courre l'avé,
*^^ 75 Se preoepiton; e, culido,
Entre si man l'obro poulido
Vèn uno fleur; e quand, pèr un bouquet n'an proun,
^^ A Dieu, alègre, lou fan vèire,
E vers li porte de Sant Pèire
La fleur emporte lou cuièire.
5*5 Dins l'engrau de la mort toumba de reviroun.
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104 CANT CINQUEN.
76 I negadis ansin Dieu même
Douno un relais pèr se redeme.
528 jitai souto lou glavas dóu fluve segrenous,
Avans que Faubeto s'enaure,
Ve-n'-en que tournaran s'euclaure:
631 Negaire de Dieu, manjo-paure,
Tuaire d'ome, traite, escabot vermeDOus.
77 Cercon uno obro que 11 sauve
5^ E noun poussigon, dins lis auve,
Que pecatas e crime, en formo de caiau
Mounte soun artèu nus s'embrounco.
5^ Fin de miòu, fin de cop de rounco!
Mai éli, dins Terso que rounco,
Sens fin barbelaran lou perdoun celestiau!»
5^^ 78 Coume un bregand à-n-un recouide,
Ourrias aqui l'arrapo au couide:
«L'aigo dins lou batèu!» «l'a l'agouta», respond,
^8 Tranquile, lou pilot. En aio,
Ourrias agoto, e zóu! travaio
Coume un perdu ! . . . De Trenco-Taio
54« Li Trèvo aquelo niue dansavon sus lou pont.
**' Fin de miòu, fin de cop de rounco (fin de mulet, fin de coups
de trique), sentence créée par Fauteur sur le thème antique: Finis
miseriae mors est,
•** Trenco-Taio (Trinquetaille), faubourg d'Arles, situé dans la
Camargue, sur la rive droite du Rhône, anciennement le quartier com-
merçant de la ville, aujourd'hui sans intérêt. Un pont de fer le relie
à la ville; à Tépoque où M. Mistral écrivait MirHo. c'était encore un
pont de bateaux.
*" Li Trèvo (Les Trêves) ou Trevan (voy. v. VI, 262), fantômes
qui hantent les maisons inhabitées et qui se manifestent par certains
bruits étranges, ou, comme ici, lutins qui dansent à la pointe des ondes,
quand le soleil ou la lune fait miroiter les eaux. Le verbe tref^a (hanter,
en parlant de revenants) se trouve aussi II, 136, où le poète raconte
que les vieux princes des Baux trèvon dans la grande tour écroulée de
cette ville. — Les vers 545/6 sont répétés aux v. 573/4, à la fin du Chant.
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LA BATÈ8T0. 105
79 E zóu! agoto, Ourrias, agoto
Qu'agoutaras ! . . . La cavaloto,
^^^ Pèr se descabestra, folo! — «Blanco, dequ'as?
As pou di mort?» ié dis soun mèstre
Qu'a li peu dre de l'escaufèstre.
^'^^ E, sournaru, lou toumple eiguèstre,
De-long dóu bregànèu, afloco, ras à. ras.
80 'Sabe pas nada, capitàni!...
^^* La sauvarés, la barco?» «Nàni!
Encaro un vira-d'iue, la barco toumbo à founs.
Mai, de la dougo, ounte varaio
'**^ La proucessioun que tant t'esfraio,
Li mort nous van manda'no traio.*
E coume a di, la barco au Rose se prefouud.
^' 81 E, dins la liuencho escuresino,
E di viholo fouscarino
Qu'i man di negadis tremolon, un long rai
^* D'uno ribo à l'autre lampejo,
E coume, au soulèu que pouncbejo,
Coume uno aragno que fielejo
^^'^ Se laisse resquiha de-long dou fiéu que trai,
82 ]ji pescadou (qu'èron de Trèvo!)
Au rai claret que fai co-lèvo
^*^^ Se guindon e lèu-lèu s'esquihon tout-de-long.
D'entre l'aigo que l'eumourraio,
Ourrias peréu mando à la traio
^^8 Si man crispado ! . . . A Trenco-Taio,
Li Trèvo, aquelo niue, dansèron sus lou pont!
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CANT SIEISENO
LA MASCO
A Paobo, tre« ponroadé troTon Vinoèn dins sonn —ng, ettenda dint Ht enne de Crma. —
L'adiuon à la bratteto au Mas di Falabref o. — Dl^ettionn : loa Felibre te reeoamando
à fit ami , li felibre de ProoTènço. — Doaloar de Mirèio. Porton Yinoèn an Trao di
Fado, cafomo dit Esperit de niae e demoaraoço de la maaoo TaTen, eseoaojararello
de tout maQ. — Li Fado. — Mirèio acoampagno •oan oaligrnaire dins H borno de la
mounta^o. — La Mandragouro. — Lit aparicioun de la baamo: Li Foaletonn, l'Etperit
Fantatti, la Bagadiero dóa Yentonr. — Raconte de la matoo : la Mette di mort, loa
Sabatòrl, la Garamaado, loa Oripet, la Bambarouoho, la diaocho-Vièio, Ht Etcarinohe,
li Dra, loa Chin de Cambao. loa Baroan CatHhoon. — L'A^èa nefre, la Cabro d'or.
— Taren etcoanjaro la plago de Yincèn. — Bnanramen e proafetito de la matoo.
1 A Taubo claro se marido
Lou clar caota di bouscarido.
•^ La terro enamourado espèro lou soulèu,
Vestido de frescour e d'aubo,
Coume la chato que se raubo,
*^ Dins la plus bello de si raubo
Espèro lou jouvènt que i'a di: «Parten lèu!»
*) Ce Chant, embairas et souvent pierre d'achoppement pour les
critiques et les commentateurs de notre poète, a trouvé une interpré-
tation symbolique par le poète allemand L. Giesebrecht, dans la lettre
publiée par M. Bertuch à Tintroduction de sa Traduction allemande (cf.
Introd. p. XLii s.). Voici Topinion de cet interprète: Mistral a donné,
dans son sixième Chant, des significations aux croyances populaires,
qui, certes, n'existaient jamais dans Topinion du peuple. Ces fées,
Esprits légers, mystérieux, que Dieu avait créées demi - terrestres
afin qu'elles fussent, pour ainsi dire, Tâme visible des campagnes, et afin
d'apprivoiser la sauvagerie des premiers hommes, mais qui, au lieu d'é-
lever les mortels vers les célestes espaces, passionnées de nos passions,
tombèrent de leurs hauteurs dans notre obscur destin (voy. v. 162—175).
qu'est-ce qu'elles sont sinon les dispositions morales des hommes tom-
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CANT dIElSEN. LA MASCO. lOT
2 En Crau très ome caminavon,
Très pourcatié, que s^entourDavon
De Sant-Chamas lou riche, ounte èro lou marcat.
Venien de vendre sa toucado
E, tout en fasènt la charrado,
Sus l'espalo, à Tacoustumado,
Pourtavon sis argent dins si roupo amaga.
^® Sant'Chamas (Saint-Ohamas), bourg près de rextrémité nord-
est de Tétang de Berre, avec une poudrerie très importante.
bés dans la bassesse et la vilenie de leur race? Les Follets, abatteurs
de moisson, ces vilains, ces fanfarons représentent, sans doute, Tesprit
laisonnenr, démolisseur. Taven en dit: «Et dans le bien que nous
pouvons faire, dire ensuite qu'il nous faut employer telle engeance!
Car oui, de même que le médecin tire le bon du pire, nous forçons, par
la vertu des sortilèges, le mal à engendrer le bien» (v. 266 — 72). L'Esprit
Fantasti est, comme l'indique son nom, l'imagination sans tenue, qui, selon
ses caprices, saisit le bon et le mauvais et le fait vivre par les arts. Dans
la Lavandière (v. 340-2; 351—56), on reconnaît facilement ce que nous
appelons aujourd'hui la puissance de la phrase. Le troupeau de porcs
qui se jette dans les jambes des amants, et à cause duquel Taven les
exhorte à bien garder leurs couronnes magiques (v. 380—3), symbolise la
sensualité. La sorcière l'appelle elle-même: mau-vivènti sautarello (v. 394).
Elle distingue ensuite les fantômes qui hantent la grotte des Fées pen-
dant la journée et en sortent pendant la nuit, en deux groupes. Les uns
se rendent dans les églises, les autres dans la Crau. Dans les églises, on
lit la messe des morts, c'est-à-dire: des morts spirituellement, parmi les-
quels le prêtre desservant est le seul vivant. Dans la Crau règne le
Sabbat, c'est-à-dire: le champ y est libre à tous les vices, à tous les
délits qui craignent la lumière. Soudain la sorcière s'écrie: «Ouvrez
roreille et les yeux! L'Agneau noir nous appelle. Aux chrétiens im-
prudents alléchés par sa voix, il montre la place où la Chèvre d'or fut
enfouie par les Sarrasins. Jusqu'à leur mort ils la traient tant qu'ils
veulent; mais à l'agonie, lorsqu'ils râlent, qu'ensuite ils fassent de-
mander le sacrement divin! Le Noir leur réplique par un orage de
coups sur les côtes. Et néanmoins, aux temps mauvais où nous sommes,
temps marqués par la morsure de tout vice, combien d'âmes sèches et
affamées de gain qui mordent à son piège et qui font fumer leur encens-
à la Chèvre d'or!» (v. 465— 518). Ces vers n'ont pas besoin d'être inter-
prétés. Enfin, dans la troisième grotte, à la fin des fins, se fait la gué-
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108 CANT 81EI8EN.
'^ 3 Quand tout-d'un-cop: «Chut! cambarado,
Fai un di très, ra'no passado
Que me semble d'ausi seuspira dins li brusc.»
«Hòu!> fao lis autre, «es la campano
De Sant-Martin o de Maussauc,
0 belèu bèn la Tremountano
Que gansouio en passant li tousco d'agarrus.»
18
** Sant' Martin (Saint-Martin) de Cran, village sitaé dans la Crau.
— MatissanOj voy. IV, 129 note.
rison de Vincent : la vieille èchaude la poitrine du blessé avec le contenu
de sa marmite magique. En même temps, elle est saisie par Tesprit
prophétique. «Christ ressuscitera!», s'écrie-t-elle. Dans son extase, elle
le voit monter au Calvaire, mais pas de Véronique, pas de Simon Cyré-
néen, pas de Maries plaintives, personne qui ait pitié du porte-croix!
Les hommes sont comme Tétaient les Juifs. Une destruction pareille à
celle de Jérusalem anéantira la nouvelle race, et ce qui est pierre de-
viendra poussière. «Oh, que de lances! oh, que de sabres! Sur quels
monceaux de cadavres vois-je bondir Teau des ravins! Pacifie tes vagues,
mer tempétueuse ! Aïe, la barque antique de Pierre s^est brisée aux
Âpres rochers où elle frappe! Mais voyez! Le maître pêcheur a dominé
le flot rebelle; dans une barque belle et neuve, il gagne le Rhône et
rebondit parmi les vagues, avec la croix de Dieu plantée au timon ! Oh,
divin arc-en-ciel! immense, éternelle et sublime clémence! Je vois une
terre neuve, un soleil qui réjouit! Dieu est adoré dans son temple» (v.
582—639). — Ainsi de la prophétie. La barque de Pierre est, sans doute.
rÊglise catholique ; mais qui est le maître pécheur? le Pape ou le Christ V
D'après le contexte ce doit être ce dernier dont la résurrection est
annoncée.
Le symbolisme que Giesebrecht prête à notre poète, même pour
Tensemble de sa Mirèio, n'a pas trouvé beaucoup de croyants, et il ne
les a pas mérités. Mistral a voulu simplement peindre, dans le Chant
VI comme dans les autres Chants de son poème, les mœurs et les croy-
ances des habitants de son pays. Les paysans n'aimant pas à appeler
des médecins à leur secours, il était naturel, dans le cas de Vincent,
de recourir à la vieille Taven qui, déjà Chant III, 298 ss., avait pris
parti pour cet amant et s'y était montrée supérieure aux autres femmes.
Pour la sorcière, il fallait une demeure ou un refuge digne d'elle et de
ses sorcelleries; la grotte des Fées s'offrait d'elle-même, et avec elle
l'occasion de passer la revue des superstitions en cours dans la Provence
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liA MASCO. 109*
4 Coume acabavon, di genèsto
Sort un plagnoun que lis arrèsto,
^* Un plagnoun tant doulènt que ti'encavo lou cor.
«Jésus! Maria!» touti faguèron,
<ra mai-que-mai!» e se signèron,
-^ E d'aise, d'aise, caminèron
De mounte li plagnoun venien toujour pu fort.
5 Oh! que 'spetacle! Dins l'erbage,
^ Sus li caiau, 'mé lou visage
Rcvessa pèr lou sou, Vincèn èro estendu:
La terro à l'entour chaupinado,
^^ Lis amarino escampihado
E sa camiso espeiandrado
E l'erbo ensaunousido e soun pitre fendu!
s* 6 Abandonna dins la campagne,
Emé lis astre pèr coumpagno,
A qui lou paure drôle avié passa la niue.
3^ E l'aubo umido e clarinello.
En ié picant sus li parpello,
Dedins si veno mourtinello
*^ Reviscoulè la vido e ié durbè lis iue.
an cominencement du siècle. Les vents-coulis de l'antre se changeaient
en latins, ses bmits étranges en voix de fantôme, sa population ailée
en spectres ou êtres fantasques de toutes sortes, et les sensations et
les frissons des deux intrus en attouchements de quadrupèdes imaginaires.
Ainsi tonte la mythologie populaire pouvait être présentée. Naturel^
lement la sorcière était pourvue des ustensiles et des compagnons
chers à ses égales: la marmite, les herbes magiques, la poule blanche,
les chats noirs aux yeux incandescents, rien ne manque. Enfin
la sorcière, ppur faire sa cure, avait besoin de formules magiques.
Il a pin au poète de la faire prophétesse ou plutôt de lui mettre dans
la bonche des paroles incohérentes, pleines d'allusions aux souffrances
de Jésus-Christ, comme c'est l'habitude pour les cures dites symbo-
liques. Ce ne sont que les dernières paroles de Taven qui ont rapport
à certaines prophéties qui annoncent le retour de la papauté à Avignon,
après quelque cataclysme européen ou social.
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110 CAMT 81£I8EN.
7 E li très orne, tout en aio,
QuitèroD tout-d'un-tèms la draio:
^^ E, courba tóuti très, ié faguèron un brès
De si roupo, qu'espandiguèron ;
Pièi entre tóuti lou prenguèron
^^ A la brasseto, e l'aduguèron
Au Mas di Falabrego, ounte èro lou pu près..
8 0 dous ami de ma jouvènço,
^^ Valent Felibre de Prouvènço,
Qu'escoutas, atentiéu, mi cansoun d^autre-tèms :
ïu que sabes, o Roumaniho,
** Entrena dins tis armounio
E li plour de la pacaniho
E lou rire di cfaato e li flour dóu printèms;
^ 88. Évocation de poètes provençanx, amis de jeunesse de notre
antenr, qui doivent prendre la place des Mnses, et à qui M. Mistral
^lève ici an monument poétique. Quand le jeune auteur travaillait à
son poème de Mirèio, il lisait les chants, au fur et à mesure de lenr
composition, au groupe des premiers f élibres qu'il recrutait soit à Avignon,
soit à Maillane, soit à Font-Ségugne. Ces amis Tapplaudissaient avec
enthousiasme, et Mistral voulut les en récompenser en inscrivant leurs
noms dans le poème. L'idée lui en vint, quand il travaillait à ce sixième
chant (vers 1855). — Les vers 50—84 ont été pris pour une allusion à la
fondation du Félibrige, et on a voulu y voir la liste officielle des Sept de
Font-Ségugne qui, le 21 mai 1854, établirent les bases de cette société. C'est
une erreur : en dehors de Mistral, seuls Roumanille, Aubanel, A. Mathieu,
Paul Giéra et Tavan étaient de leur nombre; Garcin qu'on croyait le
septième fondateur, bien qu'il fit partie de la camaraderie, n'était pas
à Font-Ségugne. Voy. Introd. p. vu, et Jourdanne, l. c, p. 199 s.
" Roumaniho (Roumanille), né le 8 août 1818, «d'un jardinier et
d'une jardinière, dans les jardins de Saint-Remy». fit ces études clas-
siques et embrassa d'abord la carrière de l'enseignement. Dès l'âge de
17 ans, il se mit à composer des poésies dans la langue de sa mère.
A 27 ans, en 1846, U entra comme professeur dans un pensionnat d'A-
vignon, qui comptait parmi ses élèves le jeune Mistral, alors âgé de 15
ans. Bientôt naquit entre le maîta'e et l'élève une amitié que rien n'a
jamais affaiblie. (Voy. Introd. p. xxiv.) Roumanille abandonna ensnite le
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LA MASCO. 111
9 Tu que di bos e di ribiero
Cerques lou sourne e la fresquiero,
Pèr toun cor coumbouri de pantai amourous,
professorat, fat, pendant dix ans, correctenr de Timprimerie Seguin
d'Avignon, pois, ce métier affaiblissant sa vue, se fit libraire et se donna
tont entier à son œuvre. On rappelle communément le Père du Féli-
brige; et en effet, par Tencouragement du jeune Mistral, par ses ou-
vrages personnels: Li Margarideto (les Pâquerettes), publiées dès 1847;
lA Nouvè (les Noëls), composés de 1845 — 1869; li Sounjarello (les Son-
geuses), parues en 1862 ; la Part de Dieu (1863) ; la Campano mountado
(la Cloche montée, poésie héroï-comique, qui date de 1857) ; li Flour di
Sàupî (les Fleurs des Sauges); par la publication, en 1852, des Prouven-
çaîo (les Provençales), œuvre collective, où à côté de R. parurent pour
la première fois Anselme Mathieu, Mistral et Aubanel et qui fut le vé-
ritable manifeste de la nouvelle École; par la fondation, en 1854, de
VAnnana Prouvençau (l'Almanach provençal), où il a inséré beaucoup
de pièces de vers pleines d'humour, de nombreux contes dune gaîté
aussi franche qu'honnête, aussi comme éditeur et comme libraire, R. a
contribué largement à la réussite du mouvement de rénovation litté-
raire qu'on appelle le Félibrige. Il est mort le 24 mai 1891. Ses amis
lui ont érigé un monument dans le jardin public d'Avignon. Cf. Ma-
riéton, Eoumanille, dans la Eei^e Félihréenne, 1891, p. 65 ss.
" ss. Auhanèu (Aubanel), né à Avignon en 1829, fils d'un im-
primeur et imprimeur lui-même, a, comme Roumanille, contribué puis-
samment au succès de la Renaissance littéraire du Midi, aussi bien par
ses presses que par sa plume. Après avoir révélé son nom et son talent
par des poésies insérées daDS li Prouvençalo, dans VArmana (voy. Introd.
p. v) et dans un recueil de Noëls, il publia, en 18()0, au lendemain
de la triomphale apparition de Mirèio, la Miôugrano entre- duberto
(la Grenade entr'ouverte). Le succès de ce recueil poétique fut immense,
et Zani, la jeune fille aimée et célébrée par le poète, vint grossir
le groupe glorieux des amantes de poètes immortalisées. La première
partie de ce recueil dit l'histoire de cette Zani qui, par crainte de l'a-
mour, se sauva dans un monastère, la seconde et la troisième sont for-
mées de paysages et de visions d'histoire provençale. Li fiho d'Avig-
•noun (les Filles d'Avignon), imprimées plus tard, sont formées d'odes
merveilleuses à l'honneur de la femme. A. a aussi composé trois drames
en vers provençaux, dont lou Pan dôu pecat (le Pain du Péché), traduit
par P. Arène pour le Théâtre libre, a trouvé le succès le plus éclatant.
n est mort à Avignon, le 2 novembre 1886. Cf. Legré, Le poète Th.
Aubanel, récit d'un témoin de sa vie. Paris 1894.
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112 CANT 81EI8BN.
^^* Fier Aubanèu! e de ti soubro,
Tu, Crousihat qu'à la Touloubro
Fas mai de noum, que n'en recoubro
^^ De soun Nostradamus, lastroulò souloumbrous ;
10 E tu tambèn, Matiéu ÂDsèume,
Que, di triho souto lou tèume,
•* Crousihat (Crousillat), majorai des fèlibres, né à Salon, chef-
lieu de canton des Bonches du Rhône (voy. III, 202 note), en 1814,
s'est distingué surtout par son recueil de poésies intitulé La Bresco
(Le Rayon de miel; Avignon 1865) qu'au dire des fèlibres, on pourrait
croire traduit d'une anthologie grecque perdue. En 1880, il fit paraître^
sous le titre de Là Nadau (les Noëls), un volume contenant 60 noëlB
qui comptent parmi les meilleurs de ce genre très cultivé en Provence.
En 1893, il publia son dernier volume: L'Eissame (L'Essaim) (Aix). Il
est mort, dans sa ville natale, le 8 nov. 1899.
La Touloubro (Touloubre) est une petite rivière qui se jette dans
l'étang de Berre, après avoir traversé le territoire de Salon, patrie du
poète Crousillat.
•* Nostradamus^ *le sombre astrologue*. Michel de Notre-Dame^
né à Saint-Remy en 1503, mort à Salon, en 1565, exerça la médecine
avec un grand succès sous les derniers Valois. Il s'adonna aussi aux
mathématiques et à l'astrologie et publia, en 1537, sous le nom de
Centuries^ les fameuses prophéties qui ont rendu son nom si populaire.
Charles IX le nomma son médecin en titre et le combla d'honneurs. —
Jean N., frère de Michel et auteur des Vies des anciens poètes proven-
çaux^ très peu dignes de foi (voy. III, 240 note), est né également à
Saint-Remy.
«^ Matiéu Ansèume (Anselme Matthieu), né le 21 avril 1828, à
Châteauneuf-du-Pape, plaisant village de Vaucluse, entre Orange et
Avignon, fut le condisciple de M. Mistral au lycée d'Avignon et à
l'École de Droit d'Aix. Comme lui, il s'essaya, dès le collège, à chanter
dans la langue provençale de ses pères ; et l'on doit probablement faire
remonter à cette époque ses jolies traductions provençales d'Horace et
de Catulle. D a donné au public: La Farandoulo (la Farandole,
Avignon 1862, voy. III, 10 note), recueil de pièces lyriques, divisé en
trois parties: les Aubades, les Soleillades et les Sérénades, c'est-à-dire
les chants de l'Aube, les chants du Midi, les chants du Soir. Les
pièces dont ce livre se compose, comptent parmi ce que la poésie pro-
vençale a produit de plus gracieux; elles sont pleines du bruit des
baisers qui s'échangent aux demi-ombres du crépuscule. Ce n'est donc
pas sans raison que ce poète s'appela lou Felibre di Poutoun (le Félibre
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LA MASCO. 113
^ Regardes, pensatiéu, li chato que fan gau!
E tu. Pauloun, fin galejaire;
E tu, lou paure trenquejaire,
^^ Tavan, umble cansouDejaire
Coume li grihet brun qu'espinchon toun ningau!
11 Tu mai, que dÌDs li durençado
^* Trempes eucaro ti pensado,
Tu qu'à nòsti soulèu caufes lou franchimaud,
Moun Adòufe Doumas: grandido,
'^^ Quand pièi Mirèio s'es gandido
Liuen de soun mas, novo e candido,
Tu que l'as, dins Paris, menado pèr la mnn!
des Baisers). En dehors de la Farandoulo, A. M. a publié une trentaine
d'autres poésies et des contes populaires publiés dans VArmatia prou-
vençau et la Revue Félibréenne, H est mort le 8 février 1895. Voyez
rAièU du 17 février 1895.
^ Pauloun (Paul) Giéra, né en 1816, mort en 1861, propriétaire,
en 1854, du château de Font-Ségugne, où le Félibrige fut fondé, et au-
teur de quelques poésies plutôt badines, publiées dans le recueil Lou
Liante de Rasin (Faisceau de grappes de raisins), Avignon 1865.
•• Tavan (Alphonse T.), né, en 1833, à Châteauneuf-de-Gadagne
(Yaucluse), simple paysan, n'avait que 20 ans quand il composa sa
première poésie : Li frûoun de Marieto (Ijes frisons de Mariette). Devenu
soldat et envoyé à Kome pour y tenir garnison, la fièvre palu-
déenne faillit remporter, et, après sa libération du service militaire, le
força d'abandonner, pour un emploi au chemin de fer, le travail des
champs. Il se maria, eut une fille, mais dut bientôt pleurer la perte
de sa femme et de son enfant. Son recueil de poésies Amour e Plour
(Amour et Pleurs; Avignon 1876) est l'expression sentie de ses joies
et de ses douleurs pendant un court mariage. D'autres pièces de Ta-
van ont été publiées dans VArma?ta proutençau, et ailleurs.
'* Adòufe Doumas (Adolphe Dumas), né à Bonpas. près d'Avignon,
en 1805, mort en 1861, auteur d'un volume de poésies françaises sous
le titre Provence (Paris 1849), de plusieurs drames joués au Théâtre
Français, et de quelques poésies provençales publiées dans Lou Liame
de rasin (voy. VI, 67 note). En 1858, Mistral était allé à Paris montrer
son manuscrit à Ad. Dumas, le seul homme de lettres quMl connût alors,
et il lui fit la lecture de Mirèio. Dumas en fut ravi, l'annonça comme
un chef-d'œuvre dans une lettre à la Gazette de France^ et en parla à
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114 CANT 81EISKW.
78 12 Tu 'nfin, de quau un vent de flamo
Ventoulo, emporte e fouito Tamo,
Garcin, o fiéu ardent dóu manescau d'Alen ! . . .
^» Vers la frucho bello e raaduro,
0 vàutri tóuti, à mesure
Que iéu escale moun auturo,
®"* Alenas moun camin de voste sant alen ! . . .
13 «Mèste Ramoun, bon-jour!» diguèron
Li pourcatié, quand arribèron:
^^ «Avèn trouva, pecaire! aquéu paure jouvènt
Aperavau dins la champino;
Poudès cerca de pato fino,
9^ Car a'n bèu trau à la peitrino!»
Sus la taulo de pèiro alor pauson Vincèn.
14 Au brut de la malemparado,
93 Mirèio cour, despouderado,
Que venié dóu jardin, e sus Tauco tenié
Soun plen panié de liéume; courron
9* Tóuti lis ome que labouron . . .
Mirèio, en l'èr si bras s'aubouron :
«Maire de Dieu!» pièi quilo, e toumbo soun panié.
Lamartine et à d'autres. Pour le remercier, Mistral ajouta la 11« strophe
(V. 71—7) de notre Chant quand il imprima Mirèio (Avignon, chez
Seguin, 1858).
•® Eugène Garcin. fils d'un maréchal - ferrant , du petit village
d'Alleins (Bouches du Rhône), a collaboré, par des poésies débordantes
á'esirambord, aux premières publications des félibres, aux Prouvençaio,
à VArmana , au Boumaràgi dei trotcbaire (le Pèlerinage des trouvères)
(voy. Introd. p. v). mais plus tard il se sépara d'esprit de ses con-
frères et de leur cause. On trouve les motifs de ce schisme dans son
livre: Français du Nord et Français du Midi, Paris 1868, où l'auteur
se montre partisan d'un patriotisme mesquin, et adversaire des idées
saines de décentralisation que le Félibrige a adoptées. Cette évolution
de M. Garcin fut une grande douleur pour Mistral. Actuellement M. G. est
à peu près rentré dans le giron félibréen. A la fête de Sceaux des félibres
de Paris (voy. Intr. p. xiv), en 1895, il lut un discours sur les Origines du i?V/f-
òn^c (reproduit dans la Revue: la Province), dans lequel il essaya de justifier
sa fugue de jadis. Cf. Jourdanne, Histoire du félibrige, Avignon 1897, p. 291 s.
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LA MÂ800. 115
^^ 15 «Vincèn! mai que t'an fa, pecaire!
Qu'as tant de sang?» De soun fringaire
Ausso alor douçamen la tèsto, e'n bon moumen
^^ Lou regarde, mudo, atupido,
Pèr la douleur coume arrampido.
De lagremo grosso e rapide
^^^ S'ineundavo enterin Tauturoun de seun sen.
16 De l'amourouso pichouneto
Yincèn couneiguè la maneto;
^^ E d'une voues mourènto: «Oh!> dis, «agués pieta!
Ai de besoun que m'acoumpagne
Lou bon Dieu, car siéu bèn de plagne!»
'^1 «Laisse que ta bouco se bagne»,
Paguè Mèste Ramoun, «d'un pau d'agrioutat.»
17 «0 béu-lou lèu, qu'acò remounto,»
^*'* Reprenguè la jouvènto. E, proumto,
Arrapè lou flasquet; e, degout à degout,
En ié parlant lou fasié béure
^'"^ E ié levavo lou inau-viéure.
«De tau malur Dieu vous deliéure»,
Vincèn coumencè mai, «e vous pague de tout!
i*<^ 18 En refendent une amarino,
L'esquichave sus ma peitrino,
Quand lou fèrri m'esquifo e me pico au mamèu.»
^^ Vouguè pas dire que pèr elo
S'èro batu coume uno grelo . . .
Mai sa paraulo, d'esperelo,
**^ Revenié vers l'amour, coume la mousco au mèu.
19 «La douleur», dis, <de veste caro
Mai que ma plago m'es amaro!
*2^ Ço qu'avian coumença, lou canestèu poulit,
Fau donne, parèis, que noun s'acabe
E que la treno se derrabe! . . .
1^2 Pèr quant à iéu, Mirèio, sabe
Qu'auriéu de veste amour vougu lou vèire empli.
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116 CANT 8IEI8E1Í.
20 Mai tenès-vous aqui! . . . que vegue
135 Vòstis iue dous, e que ié bègue
La vido enca'n brisoun ! vous demande pas mai . . .
Vous demande ... se poudias faire
'3^ Quaucarèn pèr lou panieraire:
Ai alin moun paure vièi paire
Qu'es escranca de l'âge e mort pèr lou travai.»
'^' 21 Mirèio se descounsoulavo . . .
DÓU tèms, elo pamens lou lavo,
E l'un de l'escarpido esfato lou velout,
'*^ D'autre lèu landon vers l'Aupiho
Cerca li bonis erbouriho.
Mai sus-lou-cop Jano-Mario:
^^'^ «Au Trau di Fado, au ïrau di Fado pourtas-lou?
22 Tant-mai la plago es dangeirouso,
Tant-mai la masco es pouderouso!»
^'"^ ZÓU dounc! au Trau di Fado, à la coumbo d'Infèr,
Quatre lou porton . . . Dins li peno
Que di Baus formon la cadeno,
'^3 En un rode que l'alabreno
Trèvo, e qu'en virouiant marcon li capoun-fèr,
"' Trau di Fado (Trou des Fées), nom porté par plusieurs grottes.
Ici il s'agit de celle près des Baux. Voici la note que Mistral donna
pour l'explication de notre vers: Nous aimons à citer notre ami J.
Canonge, parce qu'il a décrit avec bonheur des lieux chantés dans ce
poème : «Au fond d'une gorge bien nommée Enfer, je suis descendu dans
la grotte des Fées; mais au lieu des gracieux fantômes dont mon
imagination l'avait peuplée, je n'y ai trouvé que voûtes sous lesquelles
il faut ramper, blocs entassés, chauves-souris et profondeurs ténébreuses.
Je viens de dire que* cette gorge était bien nommée Enfer ; nulle part
en effet je n'ai vu de roches aussi étrangement tourmentées; elles se
dressent, se creusent, se prolongent sur le vide en gigantesques entable-
ments, jardins aériens qui soutiennent des végétations échevelées ; elles
s'ouvrent en défilés comme ce bloc des Pyrénées fendu par le glaive de
Roland.» {Histaire de la ville des Baux. Avignon, Aubanel frères.)
En comparant la description de l'Enfer de Dante à ce paysage
bouleversé, cyclopéen, fantastique, on devient convaincu d'une chose:
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LA MASCO. 117
23 Di roumanin entre li raato,
^^^ A. flour de roco, un trau s'acato.
Alin dedins, despièi que lou sant Angélus^
En l'ounour de la Vierge, pico
*■*• Lou brounze clar di baselico,
Âlin dedins li Fado antico,
Pèr toustèms, dóu soulèu an fugi lou trelus.
162 24 Esperitoun plen de mistèri,
Entre la fonno e la matèri
Erravon, au mitan d'un linde calabrun.
^^^ Dieu lis avié fa mie-terrestre
E feraelin, coume pèr èstre
L'amo vesiblo di campèstre
*6S E pèr di proumiés orne amansi lou ferun.
25 Mai li Fadeto, — bèu coume èron, —
Di fiéu dis orne s'aflamèron;
'^^ E, li foulasse! au-liò d'enaura li mourtau
Vers li celèstis esplanade,
Di passioun nostro apassiounado,
^"^* A nosto fousco destinado,
Coume d'aucèu pipa, toumbèron d^amoundaut.
c'est que le grand poète florentin, qui voyagea dans nos contrées et
séjourna même à Arles, a visité la ville des Baux, s'est assis sur les
escarpements du valoun d'Infèr^ et frappé de cette désolation grandiose,
a conçu, au milieu de ce cataclysme de pierres, la configuration et le
sombre caractère de son Infemo. Tout ramène à cette idée, et le nom
de la gorge elle-même, Infèr, et sa forme amphithéâtrale , qui est celle
donnée par Dante à l'Enfer, et les grandes roches détachées qui en
forment les gradins:
In su l'estremità d'un' alta ripa
Che facevan gran piètre rotte in cerchio,
et le nom provençal de ces escarpements eux-mêmes, baus^ italianisé
par le poète, balzo, et donné par lui aux escarpements de son lugubre
entonnoir.
••' Angélus (Angélus) ou Avé-Maria. Les cloches de Notre-Dame
de Dom, à Avignon, furent les premières à sonner l'angelus, institué
par le pape Jean XXII, en 1318.
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118 GANT S1E18EN.
26 DÌDs la gorgo estrechano e rudo
^'^'^ De la caforno sournarudo,
Li pourtaire pameDs avien leissa Yincèn
Se davala de resquiheto.
^^ Em'éu, dins l'escUro draieto
S'aventure que Mireieto,
Recoumandant soud aiuo à Dieu, camÌD fasènt.
^^^ 27 Au founs dóu pous que li carrejo,
Dins uno grande baume frejo,
Se devinèron; e, souleto au bèu mitan,
'^^ E dins li sounge ennivoulido,
Taven, la masco, agroumoulido,
Tenié 'no blesto de caliçlo . . .
^®^ E triste que-neun-sai tout en la regardant:
28 «Paure peu d'erbo serviciable!
Li gènt te noumon blad-dóu-diable,»
*^ Remiéutejavo, «e siés un di signe de Dieu!»
Alor Mirèio la saludo;
E coume entameno, esmougudo,
^^^ L'estiganço de sa vengudo,
La masco, sens leva la teste: «^Lou sabiéu!»
29 E pièi sa voues atremoulido
^®® S'adreissè mai à la calido;
«Pauro fleur de la tepo! es ti fueio e ti gre
Que li troupèu tout Tan rousigon,
^^^ E, pecaire! au-mai te caucigon,
Au-mai tis espigau espigon,
E vestisses de verd tant l'uba que l'adré.»
*^ 30 Taven aqui faguè 'no pauso.
Dins un eruvèu de cacalauso
Un lumenoun cremavo, e fasié rougeja
^^'^ La paret mouisso de la roco;
»" Taven; voy. III, 64—107.
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Lk mâsgo. 119
Sus la fourquello d*uno broco
l'avié 'no graio e, toco-à-toco
2*® Udo galino blanco, em' un crevèu penja.
31 «Quau que fugues», digue la masco
Subitamen e coume nasco,
2ï3 «Eh! que m'enchau? la Pe camino de plegoun,
La Carita porto li plego,
E noun s'escarton de la rego . . .
-'^ Banastounié de Valabrego,
Te sentes feP» «Me sente !> «Enrego nioun regoun!»
32 Adraiado coume uno loubo
*^^ Qu'emé sa co li flanc se zoubo,
Pèr un trau desparèis la masco. Estabousi,
Lou Valabregan e Mirèio
^^^ Après ié van. Davans la vièio,
S'entendié dins l'orro tubèio
Youlastreja la graio e la clusso clussi.
2^^ 33 «Davalas lèu, qu'es déjà l'ouro
De se cencha de mandragouro!»
«<*' "Sur la fourchette d'un bâton*, *Bur un bâton fourchu*, qui n'a
rien à faire, comme on pourrait le croire, au balai magique des sorcières.
•*** La galino hlanco (poule blanche) appartient aux bêtes chères
aux sorciers et sorcières de la Provence. Autrefois les sorciers allaient
avec une poule blanche aux carrefours, au clair de lune, et évoquaient
le diable par ce cri trois fois répété: Pèr la vertu de ma poulo blanco/
CVest un reste d'une superstition de l'antiquité où la poule blanche pas-
sait pour un oiseau de bon augure. Juvénal XIU, 141, en parlant d'un
homme heureux, dit: Gallinae filim albae. Voy. Vil, 78 note. — Le
crible {crevèu) servait au prétendu art de deviner en regardant par ses
trous, art déjà connu de l'antiquité sous le nom de koshinomancie. On
se servait aussi du crible, en le faisant tourner sur des pointes de
ciseaux, pour découvrir l'auteur d'un larcin. H ne manque pas non
plus dans le laboratoire de la sorcière de Qœthe {Faust I).
••• On attribue à la mandragouro (mandragore) toutes sortes de
forces. Les prétendus sorciers s'en servaient pour faire ce qu'ils ap-
pelaient leur man de glàri (main de gloire, jeu de mot sur mandragouro)^
qui avait la vertu de faire doubler tous les jours l'argent qu'on mettait
auprès d'elle. — Les vers 225/6 sont répétés par les vers 245/6.
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120 CANT 8IE18EN.
E lèu, de rebaloun, de tirassouD, parèu
*2® Que l'un de l'autre noun se brando,
Van à la voues que H coumando.
En uno baumo enca plus grande
*^^ Venié se relarga Tinfernau gourgarèu.
34 «Vaqui!» Taven ié faguè signe . . .
«0 planto santo de moun segne
^* Nostradamus! brout d'or, bastoun de Sant Jousè,
E vergo masco de Mouïse!»
Crido; e de l'erbo que vous dise,
^^ Cregnènto, couronné li vise
Emé soun eapelet qu'à geinoun ié pause.
35 Pièi s'aubourant: «Es l'ouro, es l'ouro
^♦^ De se cencha de mandragouro!»
De la planto creissudo à l'asclo dóu roucas
Cuei très jitello: n'en courouno
^*^ EIo, lou drôle, la chatouno . . .
«Avans toujour!» E s'en fourgonne,
Ardènto raai-que-mai, dins li sourne traucas.
2^^ 36 Emé de lume sus l'esquino,
Pèr enclari l'escuresino,
Un VÒU d'escarava ié camino davans.
-^^ «Jouvènt! à tout camin de glòri
l'a soun travès de purgatòri . . .
An! courage! dóu Sabatòri
2^* Anan aro, ai! ai! ai! franqui lis espravant.»
37 N'avié panca barra la bouco,
Uno auro forto li remouco
2^5 E ié copo l'alen, subit: ^Amourren-nous!
•"/* Sur la rime du v, 233, voy. IV, 72 note. — Nostradamus;
voy. VI, 63 note. — Brout d'ar (rameau d'or), éloge hyperbolique à
l'adresse de la mandragouro (voy. la note précédente). — Bastoun de
Sant Jousè (bâton de Saint-Joseph), allumette symbolique que les bonnes
femmes présentent au nouveau -né, quand l'accouchée fait sa première
sortie. C'est le symbole de la virilité.
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LA MASCO. 121
Di Fouletoun veici lou trounfle!»
Coume un croupas, de grelo gounfle,
-^ Souto li croto passo à rounfle
L'eissame vagabound, quilant, revoulunous.
38 PassoD ; e, de tressusour trempe,
*^^ Li très mourtau sènton si tempe
Ventoula, bacela de l'alo di Trevan,
Coume un glas pelado e jalèbro.
^^* «Anas pu liuen pica tenèbro,>
Taven cridè, «bando menèbro!
Isso, mato-blad! isso! o garas- vous davans!
^•^ 39 Oh! li pudènt! lis esbroufaire ! . . .
E dins lou bèn que poudèn faire,
Dire pièi que nous faugue emplega talo gènt!
^^^ Car, 0, de même que lou mège
Souvent tiro lou bon dóu pièje,
Pèr la vertu di sourtilège
^^5 Fourçan, nautre, lou mau à coungreia lou bèn;
40 Car sian li masco. E nouD i'a cause
Qu'à nosto visto reste clause.
^* E mounte lou coumun vèi uno pèiro, un fouit,
Uno malandro, uno coundorso,
lé destriau, nautre, uno forço
^''^ Que dins sa rusco se bidorso,
Coume souto la raco un vin nouvèu que boni,
41 Trfluco la tino: la bevènto
282 N'en gisclara toute bouiènto.
Destousco, se tu pos, la clau de Salamoun !
Parle à la pèiro dins sa lengo,
^^"^ E la mountagno, à touD arengo,
Davatara dins la valengo ! . . .*
E sèmpre descendien dins li cauno dóu mount.
■•• Trevan; voy. V, 546 note.
••* Bevènto (rhod. buvènto) au lieu de bevèndo, à cause de la rime.
•*• Clau de Salamoun (Clavicule de Salomon), livre cabalistique connu.
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122 CANT SIK18EN.
288 42 Uno pichoto voues, malino
Coume un quilet de cardelino,
Alor ié fai: «Hoï! hoï! la coumaire Taven!
^^ Viro lou tour^ ma tanto Jano^
Viro lou tour, e pièi dehano^
La niue^ lou jour^ soun fiéu de lano,
^^* E crèi fiela de laoo, e fielo que de fen!
43 E zóu! ma graud! que lou tour vire!>
Em'acò 'n Ter, vague de rire.
2*^ Tout coume quand endiho un poutre desmaroa.
«Dequ^es aquelo voues parlante
Que quouro ris e quouro cantoP»
300 Venguè Mirèio tremoulanto . . .
«Hoï! hoï!> en répétant soun rire acoustuma,
44 Faguè la voues enfantoulido,
s<>3 <Quau es aquelo tant poulido?
Ah ! laisso, mourranchoun, qu'auboure toun fichu . .
Laisse qu'auboure ... Es d'avelano
^^ Que i'a dessouto, o de mióugrano?>
E la paureto bastidano:
«Ai!» anavo crîda. Taven ié fai lèu: «Chut!
•" La pichoto voues malino (petite voix maligne) qui chante
la chanson enfantine Viro lou tour^ etc., est celle d'un lutin {glàri
V. 309 ou esperii'faniasti v. 311) qui, comme tous les lutins, se réjouit
des mauvais tours qu'il joue aux mortels (cf. v. 296, 301, 333, 374).
qui aime à taquiner (lutiner) les jeunes filles (cf. v. 301 — 7 ; 326—332),
et qui, dans ses hons moments, aime autant à aider les humains, à la
manière des Heinzelmannchen des Allemands (cf. v. 312—15), qu'à les
tourmenter, quand le caprice l'en prend (cf. v. 316—322). Sur ses égaux
en France et d'autres pays, voy. Maass, /. <?., p. 18 ss.
••*- • Chanson enfantine, formulée généralement:
Viro lou tour, ma tanto Jano,
Viro lou tour
La niue, lou jour.
Cette formulette, très populaire pendant l'enfance du poète, est, sans
doute, d'une origine très ancienne, et la tante Jano y aura pris la
place d'une déesse mythologique.
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LA MASCO. ' 12S
309 45 Agues pas pou! acò'a un glàri
Bon que pèr faire de countràri;
Es aquéu fouligaud d'Esperit-Fantasti :
*^* Quand dins si bono se devino,
Te vai escouba ta cousino,
Tripla lis iòu de ti galino,
^'^ Empura lou gavèu e vira toun roustit.
46 Mai, que ié prengue un refoulèri,
Pos dire adieu ! . . . Que treboulèri!
s^^ Dins toun oulo, ié largo un quarteiroun de sau,
Empacho que toun fiò s'alume;
Te vas coucha? boufo toun lume;
^-' Vos ana i vèspro à Sant-Trefume?
T'escound o te passis tis ajust dimenchau.»
47 <Tè! tè!... vièi cro, giblo ti pouncho!
^-^ L^ausès, la carrelle mau vounchoP»
Lou leyènti lèu-lèu ié respond, «o, carcan,
La niue, quand dormon li chatouno,
S27 Tire plan-plan sa cubertouno;
Lis espinche, nuso e redouno,
E que, folo de pou, s'amaton en pregant.
••* Sont' Trefume (Saint-Trophime), la célèbre cathédrale d'Arles,
fondée, dit-on, sur les mines dn prétoire romain et consacrée en 609 par
Tarchevêque Saint VirgUe. L'empereur Frédéric Barberonsse y a été
sacré en 1178. L'église a été remaniée plusieurs fois, agrandie de tout
le chœur en 1430 et restaurée de nos jours. La partie la plus re-
marquable est le portail, du style roman du xii« siècle, avec 6 colonnes
reposant sur des lions, des statues de saints et des sujets bibliques
entre ces colonnes, un linteau et un tympan richement sculptés, re-
présentant le Christ avec les symboles des évangélistes. A côté de la
cathédrale se trouve le cloître de St. Trophime, non moins célèbre par
Foriginalitè et la beauté de ses quatre galeries, avec de nombreuses
colonnettes qui ont de riches chapiteaux, des pilastres cannelés et de
curieuses statues. — Saint Trophime fut le premier évêque d'Arles.
Voy. VI, 645 note et XI, 258 ss. et 262 note.
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124 ' CANT 81EI8EN.
^^ 48 Vese si dos coucoureleto
Que van e vènon, tremouleto;
Vese...* E l'Esperitoun s'enanavo eilalin
^^3 Emé soun rire . . . Sout li baumo,
Li mascarié faguèron chaumo;
E dins li oumbro e la calaumo
8^ Entendien dégoûta sus lou sou cristalÎD,
49 Dégoûta lou trespir di vòuto,
E rèn qu'acò, de vòuto en vòuto.
339 E veici, peravau dins la vasto negrour,
Veici qu'uno grand formo blanco,
Qu'èro assetado su'no estanco,
^*^ S'aubourè drecho, un bras sus l'anco.
Vincèn, coume un queiroun, aplanta de terrour;
50 E s'aqui même pousquèsse èstre
3*^ Un degoulòu, de l'escaufèstre
Mirèio tout d'un vanc se ié trasié. «Que vos,>
Taven cridè, «long escamandre,
8*** Pèr que ta tèsto se balandre
Coume uno pibo?... Mi calandre,»
Faguè pièi au parèu qu'a la mort dins lis os,
^* 51 «Couneissès pas la Bugadiero?
Sus Mount-Ventour (qu'es sa cadiero),
Quand la veson, d'en bas, pèr un long nivo blanc
85^ Li gènt la prenon. Mai, o pastre,
Lèu! lèu! que voste avé s'encastre!
La Bugadiero de malastre
^^' Acampo à soun entour li nivo barrulant;
S40 — 42. m— M6 /^^ Bugadiero (La Lavandière), qui a quelque
ressemblance avec le géant Hrœsvclgr de la mythologie germanique et
lui doit peut-être son origine, est en rapport aussi avec le nuage qui
apparaît sur le mont Ventour (voy. III, 1B2 note), qui annonce la pluie.
et que les paysans d'Arles nomment également la bugadiero. Comme
lou glàri (voy. VI, 288 note), cet être fantastique est emprunté aux
xîroyances populaires de la Provence. Voy. Maass, (. c, p. 7 ss.
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LA MASCO. 125»
52 E quand nTa proun pèr la bugado,
Sus lou mouloun, revertegado
360 E'mé furour, bacello e rebacello: à bro,
N'en tors la raisso emé la flamo,
E, sus la mar que mounto e bramo,
^^' A la gàrdi de Nosto-Damo
Li marin palinous recoumandon sa pro!
53 E lou bouié de-vers l'estable
^•* Coucho ...» Un sagan espaventable
lé tanco tourna-mai la paraulo entre dent:
E de miaula de catamiaulo,
3«^ E de brandamen de cadaulo,
E de piéu-piéu, e de paraulo
A mita dicho, e'n quau lou diable soûl entend.
^'^2 54 Qjn! gin î poun-poun ! . . . Quau es que pico-
Sus de peirolo fantastico? . . .
E d'estras, e de rire, emé d'esquichamen,
375 Coume de femo abasimado
Dins lou moumen de si ramado;
Pièi de badai, pièi de bramado,
37® E z6u! lou roumadan e li gingoulamen!
55 «Pourgès la man, que vous arrape!
E donnas siuen que noun s'escape
3ô^ La courouno de masc que vous cencho lou front!»
E dins si cambo aqui s'eneoufo
Coume uno pourcado qu'esbroufo:
Un quilo, un japo, un reno, un boufo.
Souto un lançòu de nèu quand la Naturo drom,
384
56 Pèr uno niue ventouse e claro,
3Ô7 Quand li cassai re de fanfaro
Espòusson li roumias tout-de-long di valat,
Ansin passeroun e machoto,
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126 CAIIT SIEiSEN.
^^ Destrassouna dins sa liechoto
E' spavourdi, parton à floto,
E 'mé 'n brut d'auriflant s'embourson au fielat.
H93 57 jyfai alor rescounjurarello î
«I, mau-vivèuti sautarello!
Arri! . . . malavalisco à vautre ! . . . passas-me !»
•*^ E coussaiant la chourmo impuro
Emé soun drai, dins la sournuro
Trasié de ciéucle, de figuro,
^^^ De raio luminouso e coulour de vermé.
58 «Eutraucas-vous dins yòsti borno,
0 maufatan ! . . . quau vous destorno ?
-^^^ I dardaioun de fiò que pougnon vòsti car,
Sentes dounc pas que sus TAupifao
Lou soulèu rous encaro briho?
^^'^ Pendoulas-vous i roucassiho!
Pèr li rato-penado es encaro trop clar...»
59 E de tout caire patusclavon,
*^ E li brut pau-à-pau moulavon.
«Fau vous dire», au parèu digue Taven alor,
«Que di Trevan eiçò 's la cauno,
-♦il Tant que, sus lis estoublo jauno,
Lou jour laisso toumba sa mauno;
Mai uno fes que Toumbro estènd soun drap de mort;
■•'^ 60 Eiça quand la Vièio encagnado
Mando à Febrié sa reguignado,
*^* ss. Les paysans du Midi ont remarqué que les trois derniers
jours de février et les trois premiers de mars amènent presque toujours
une recrudescence de froid, et voici cooune leur imagination poétique
explique cela:
Une vieille gardait une fois ses brebis. C'était à la fin du mois
de février, qui, cette année-là, n'avait pas été rigoureux. La Vieille,
se croyant échappée à l'hiver, se permit de narguer Février de la
manière suivante:
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LA MASCO. 127
Dins li glèiso deserto e clavado à très tour,
^*"* Anessias pas, femo tardiero,
Lou front pendent Bu'no cadiero,
Resta 'ndourmido ! . . . A la sourniero,
420 Pourrias vèire li bard s'eigreja tout autour,
61 E s'atuba li lumenàri,
E, courdura dins lou susàri,
^^ Li mort, un aro, un pièi, s'ana mètre à geinoun ;
Un capelan, pale coume éli,
Dire la Messo e l'Evangéli;
•'-• E li campano, d'esperéli
A brand, ploura de clar emé de long plagnoun!
62 Parlas, parlas-n'en i béulòli:
^^ Dins li glèiso, pèr béure l'òli
Di lampo, quand l'ivèr, davalon di clouquié,
Demandas-ié se vous mentisise,
Adieu, Febrié! 'Mé ta febrerado
M'as fa ni peu ni pelado !
. (Adieu, Février! Avec ta gelée
Tu ne m'as fait ni peau ni pelée!)
La raillerie de la Vieille courrouce Février, qui va trouver Mars:
«Mars! rends-moi un service!» — «Deux, s'il le faut!» répond l'obligeant
voisin. — «Prête-moi trois jours, et trois que j'en ai, je lui ferai peaux
et pelées!»
Presto-me lèu très jour, e très que n'ai,
Peu e pelado ié farai!
Aussitôt se leva un temps affreux, le verglas tua l'herbe des
champs, toutes les brebis de la Vieille moururent, et la Vieille, disent
les paysans, regimbait, reguignavo. Depuis lors, cette période tempétueuse
porte le nom de Reguignado de la Vièio, ruade de la Vieille. Voy. Vil,
295 note.
^'* ss. La résurrection passagère des morts, de laquelle il faut
rapprocher ce qui est raconté dans les vers XII, 323 ss., doit, .selon
M. Maass, /. c, p. 14, exprimer ici la pensée que les morts ont besoin de
Taide des vivants. Cet auteur rappelle encore d'autres traditions qui
semblent répondre à la même idée.
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128 CAKT 81E18EN.
^^2 E se lou clerc que sièr l'óufice,
Que met lou vin dius lou calice,
N'es pas soulet d'en vido à la ceremounié!
^5^ 63 Eiça quand la Vièio encagnado
Mando à Febrié sa reguignado,
Pastre, se noun voulès, espeloufi de pou,
^^® Resta set an, li cambo redo,
Enclaus aqui 'mé vòsti fedo,
Rintras pulèu dins vòsti cledo,
^*' Pastre! lou Trau di Fado a bandi tout soun vòu!
64 E dins la Crau, de quatre cambo
0 de voulado, se ié rambo
^** Tout ço qu'a fa lou pache; e pèr li draiòu tort,
Li Matagoun de Varigoulo
E li Masc de Fanfarigoulo
^^' Van veni dins li ferigoulo.
En farandoulejant, béure à la tasso d'or.
65 Vès! coume danson li garrigo!
^^ En fernissènt de l'embourigo.
*»* 8. Répétition des vers 414 et suiv.
*** Tout ço qu'a fa lou pache (tout ce qui a fait le pacte) se. emé
lou diable (avec le diable).
**^ Matagoun y en général Intins, ou chats sorciers qui, selon
une croyance populaire, enrichissent ceux qui prennent soin d'eux. M.
Mistral traduit ici: tnagiciens, — La bautno de Varigoulo (grotte de Va-
rigoule) est une profonde caverne du Lébéron, du côté de Murs (Vau-
cluse). — Fanfarigoulo (Fanfarigoule), vallée de la Crau, du côté d'Istres
(Bouches du Rhône).
**• Béure à la tasso d'or (boire dans la tasse d'or). Comme par-
tout, les sorciers et les sorcières ont leur sabbat (voy. VI, 251) aussi
en Provence. Après avoir dansé, tout le monde y boit dans une même
tasse : la tasso di masc. De là le nom d'une rue de Marseille : rue de la
Tasse d'Argent ; li Fraire de la Tasso, c'est-à-dire les sorciers, et peut-
être aussi le proverbe : / tasso d'or se béu pouisoun. Cf. Maass, /. <?., p. 41.
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LA MASCO. 129
Déjà la Garamaudo espèro lou Qripet . . .
Hui ! la paDturlo eDdemouDÌado !
^**^ Gripet, morde la carougDado
E 'stripo-la de grafigDado . . .
DesparèissoD ... Ve mai que fan orre e tripet !
■*-'»6 66 Aquelo, eilavau, quefpatusclo
Terro-bouiroun dins li lachusclo,
Coume un laire de niue que fuge en s'amourrant,
^^^ Es la Bambaroucho mourrudo!
Entre sis arpo loungarudo
E sus sa tèsto banarudo
^®2 Emporte d'enfantoun, tóuti nus e pleurant . . .
67 Eila, vesès la Chaucho-vièio P
Pèr lou canoun di chaminèio,
*^^ Garamaudo, être imaginaire dont on fait peur aux petits en-
fants. Voy. ni, 299 note. On a voulu dériver ce mot de Caratnandus,
chef d'armée gaulois, qui assiégeait Marseille en 485 av. J.-C. M. Maass,
/. c, p. 29, préfère le dériver de cara tnala, vilaine figure, propre à ef-
frayer les enfants, mais ne réussit pas à vaincre les difficultés de cette
étymologie. — Lou Gripet^ d'après le Très.: esprit badin et souvent
serviable qui se plaît à faire d'innocentes niches, ressemble au glàri ou
fantasti des vers cités plus haut (voy. VI, 288 note). Lafare-Alais qui,
dans ses Castagnados, p. 9, a consacré une poésie au Chipé, le peint de
la même manière. Mais il n'est pas douteux qu'à l'origine et aussi dans
l^intention de notre poète, le Gripet (du germ. grîpon) ne fût différent
des lutins à qui il ressemble dans la croyance populaire des Provençaux.
Cf. Maass, /. c, p. 23.
^'* La Bambaroucho (la Bambarouche), encore un être imaginaire
pour faire peur aux enfants, par conséquent de la même famille que
la Boumèco (voy. IH, 299 note), la Garamaudo (voy. la note précédente),
et aussi lou Barhan et lou Marmau (v. 472), dont l'étymologie (cf. la forme
Marman) est peut-être identique. Voy. Maass, /. c, p. 27 ss.
*•• La ChauchO'pièio (le Cauchemar), en anc. français chauche-
vieille, dont la vieille fut remplacée par la mare des Allemands. Le
nouveau mot garda longtemps son genre féminin: cf. rieilles et laides
cauquemares {L'Amant vert, cité par La Curne); Bodin raconte qu'<au
pays de Valois et de Pycardie il y a une sorte de sorciers et de
sorcières, qu'ils appellent cauchemars.» Sur l'activité et les particu-
larités des cauchemars ou incubes dans les différentes traditions, voy.
Haass, l. c, p. 24 ss.
9
I
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130 CAUT 81EI8EN.
465 Davalo d'à cachoun sus Testouma relent
De l'endourmi que se revèsso;
Mudo, se i'agrouYo; Touprèsso
<<58 Coume uno tourre, e i'entravèsso
De souDge que fan afre e de pantai doulènt.
68 Ausès desgounfouna li porto?
<^i Lis Escarinche soun pèr orto,
Pèr orto lou Marmau, lou Barban . . . Dins Termas,
Fan nèblo; enjusquo di Ceveno,
♦^* Emé si ventre d'alabreno,
Li Dra s'acampon à dougeno,
E 'n passant, pataflòu! destéulisson li mas.
^'*'^ 69 Que tarabast ! . . . o Luno, o Luno,
Que mau-passage t'encantuno.
Pèr davala, tant roujo e largo, sus li Baus? . . .
480 Aviso-te dóu chin que japo,
0 Luno folo! Se t'arrapo,
T'engoulara coume uno papo,
^®^ Car lou chin que t'aluco es lou Chin de Cambau!
*'* Escarinche^ être imaginaire, enfanté par la peur, une appa-
rence de squelette. On appelle escarinche aussi une personne maigre à
faire peur.
"« Voy. VI, 459 note.
*" Li Dra (les Dracs), de la famille des lutins plus ou moins
malins {glàri^ fantasti, voy. VI, 288 et .451 notes), paraissent hanter
avec prédilection le Languedoc (les Cévennes) et le Velay. Leur ori-
gine (de draco) n'est pas douteuse. Il faut les distinguer du fameux Drac
du Rhône, monstre ailé et amphibie qui porte sur un corps de reptiVe
les épaules et la tête d'un beau jeune homme et à qui Mistral a créé
une nouvelle popularité par son Poème du Rhône.
*®' Lou Chin de Cambau (le Chien de Cambal), espèce de loup-
garou appelé lou chi Cambaud à Montpellier. Royer (f 1755), dans une
poésie inédite, en dit:
Dins uno croto umido e soumbro
Ounte se rend lou queitivié
E di regolo e dis eiguié
Trèvo despièi long-tèms uno oumbro
Que fai mai de pou que de mau:
L'apellon lou Chin de Cambau.
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LA MASCO. 131
70 Mai quau aDsin brando lis éuse? . . .
Ai! soun troussa coume de féuse;
^®* E di fiò de Sant-Èume, à saut, à yertouioun,
Boumbis la flamado gancherlo;
E d'estrepado, e 'n brut d'esquerlo
^®^ Estrementis la Crau esterlo . . .
Lou galop enrabia dóu Baroun Castihoun !»
71 Rauco, desalenado, estcnco,
*^2 S'èro arrestado la Baussenco.
Mai subran: «Tapas-vous,» faguè, «'mé lou faudau,
Tapas l'auriho e li parpello,
^^* Que l'Agnèu nègre nous apello!»
«Quau? . . . aquel aguclouD que bèlo?»
Digue Vineèn. Mai elo: «Auriho sourdo, e dau!
(Dans nne grotte humide et sombre, où se rend Teau sale des
rigoles et des éviers, séjourne depuis longtemps une ombre qui fait plus
de peur que de mal: on l'appelle le Chien de Cambau.)
Lou coundu de Canibaxid est le nom d'un égout d'Avignon, d'où
Ton croyait que le diable sortait à minuit sous la forme d'un cheval
noir, lou chivau de Cambaud, qui s'allongeait sous les divers cavaliers qui
le montaient et ensuite les emportait en enfer (et Amtanau prourençuu
1885 ; Revue des Traditions VIII, 25). Maass, /. c, p. 16 ss., assigne au
Chin de Cambau une place parmi les Génies ondins.
*•• Fiò de Sant-Èume (feu de Saint-Elme), les petites flammes qui se
montrent, quand l'air est chargé d'électricité, aux pointes de corps
aigus et très élevés, p. ex. aux mâts des navires. La mythologie
^ecque a mêlé ces flammes à la tradition de Castor et Pollux; encore
aujourd'hui les marins concluent de ce feu qu'ils n'ont rien à craindre
d^un orage imminent.
*^ Lou baroun Castihoun (le Baron Castillon), le féroce chasseur
(le Veneur de Fontainebleau, Robin des bois), successeur du dieu Wodan
de la mythologie germanique, est, dans la tradition provençale, un roi
ou comte, chasseur tellement passionné qu'un jour il quitta la messe
immédiatement après avoir entendu qu'un gros sanglier s'était fait voir
près de l'église. Par punition, il est condamné à continuer éternelle-
ment cette chasse au sanglier. Cf. Maass, /. c, p. 10.
*•• La BaussencOj voy. I, 67 note.
*•* L'Agnèu nègre (l'agneau noir), forme sous laquelle le démon se
met au service de certains avares, suivant une vieille croyance provençale.
9*
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132 OANT 8IBISEN.
498 72 Malur, eici, pèr quau trabuco!
Mai que lou pas de la Sambuco
Dangeirous es lou pas dóu nègre Banaru.
^1 Coume aro venès de l'entendre,
A 'n teta-dous, un bêla tendre
Que vous atiron à descendre.
^^ I Crestian imprudent que se yiron au brut
73 Fai lusi l'empèri d'Erode,
L'or de Judas, e dis lou rode
^^ Mounte la Cabro d'or fugue di Sarrasin
Aclapado. Fin que degolon,
Móuson la Cabro tant que volon;
^^0 Mai à Tangòni quand rangolon,
Fagon pièi demanda lou sacramen diyin!
74 L'anouge nègre ié resposto
^** Em' uno rousto sus li costo.
E pamens, e pamens, i tèms que sian, mau tèms
Escoussura de toute déco,
^^^ Quant n'i'a d'amo alucrido e seco,
Ai! las! que mordon à sa leco,
E qu'à la Cabro d'or fan tuba soun encens!»
^'^ 75 Aqui lou cant de la galino
Très cop fende la nivoulino.
«Dins la tregenco baumo, à la perfin, enfant,
^22 Sian arriba!» digue la vièio.
Lou panieraire emé Mirèio,
Souto uno grande chaminèio,
525 Veguèron sèt cat nègre, au fougau se caufant.
*•* Lfìu pas de la Sambuco (le pas de la Sambnqae), défilé re-^
douté des voyageurs, dans les montagnes de la Sambuque, à Torient
d'Aix en Provence.
"7 La Cabro d'or, voy. II, 420 et VI, 645 notes.
»25 — 6 Li cat, surtout li cat nègre (les chats noirs), jouent, dans
les croyances des Provençaux, le même rôle prééminent qu'ailleurs. CL
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LA MASCO. 133
76 VeguèroD, entre li sèt mascle,
Uno oulo de ferre au cremascle;
»«8 Veguèron dous coulobre en forme de tisouiJ,
Que racavon à plen de goulo
Dos flamo bluio au quiéu de roule.
^^^ «Pèr cousina vosto bourroulo,
Vous serves d'aquéu bos, ma grand?» «0, moun garçoun!
77 Brulo, acò, miéus que gens de busco:
*^ Es de souquihoun de lambrusco.»
Mai, en cabessejant, Vincèn: «De souquihoun,
De souquihoun, lou voulès dire . . .
^^^ Mai fasen lèu, qu'es pas de rire.»
Uno grand taulo de pourfire,
Au centre, espandissié soun large virouioun.
^^ 78 A proucessioun e blanquinello,
Milo coulouno, clarinello
Coumo li jaleiroun que pènjon di cubert,
^^^ D'aqui parton, pèr ana courre
Souto li racine di roure
E la foundamento di mourre,
^^** Inmènsi galarié que li Fado an dubert.
les proverbes: Li cat nègre porton bonur (les chats noirs portent bon-
heur) ; Li chin soun dôu bon Dieu e li cat soun dôu diable (les chiens
sont da bon Dieu, les chats sont du diable) ; quomd lou cat viro lou cuou
au fiò, marco de fre (quand le chat tourne le cul au feu, cela annonce
le froid) ; quand lou coi passo la pato sus la tèsto, ben lèu fara tempèsto,
quand se freto Vauriko, lou tems viéu se reviho (quand le chat passe la
patte sur la tête, il y aura bientôt tempête ; quand il se frotte Toreille,
le temps vif se réveille), etc. — Les chats noirs sont partout les
compagnons ou les domestiques des sorcières. Cf., dans le Faust de
Goethe, la scène qui a lieu au laboratoire de la sorcière.
•*® ss. Dans cette 78« strophe, on pourrait vouloir chercher un
symbolisme quelconque. 11 n'y en a point. Ces mille (= nombre in-
fini de) colonnes doivent être prises pour des colonnes réelles telles qu'on
les trouve dans les grottes à stalactites on à stalagmites.
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134 GANT SIEISEN.
79 Porge majestuous, qu^amago
Uno lusour neblouso e vago;
^** Meravihous emboui de temple, de palais,
De peristil, de laberÌDto,
Coume n'en taièron ansiiito
^^2 Ni Babilouno ui Courinto,
E qu'un alen de Fado esyalis, quaùd ié plais.
80 Aqui li Fado varaiejon:
^^^ Coume de rai que trantaiejoo,
Emé H chivalié qu'enfadèron aotan
CountùnioD la vido amourouso
^® Dins lis andaDO souloumbrouso
D'aquelo tranquilo chartrouso . . .
Mai chut! pas i parèu dins Toumbro s'acatant!
^* 81 L'encaDtarello, déjà lèsto,
Quouro dreissavo sus la tèsto,
Quouro de-vers lou sou beissavo si bras nus.
5^ Sus la grand taulo de pourfire,
Coume Laurèns lou sant martire,
Ero coucha sènso rèn dire
^•^ Vincèn lou panieraire, emé sa plago au bust.
82 Ferouno, creissegudo en tato
Pèr l'esperit que la travaio
'>70 E d'un vent proufeti ié gounflo lou galet,
Taven, dins l'oulo que revouiro
A grossis oundo boulidouiro,
^■^3 Plante subran Tescumadouiro.
A soun entour li cat fasien lou rondelet.
83 Venerablo, emé la menèstro,
^'^^ La masco, de la man senèstro
Esbouiènto à Vincèn soun pitre descata;
*•• On sait que Sant Laurèns (Saint Laurent) fut martyrisé sur
un feu lent; d'après la légende, sur un grand gril.
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LA MASCO. 135
E, lis iue fisse, n'escouDJuro
^'^ La douloureuse pougneduro
En remoumiant à voues escuro:
*Crist es na! Crist es mort! Crist es ressuscita!
^®2 84 Crist ressuscitara!. . .* Mestresso
Coume i fourèst la grand tigresso
Qu'alongo, après la casao, un cop d'arpo au flaoc rous
^^ De sa tremoulanto vitimo,
Sus la fruchaio que trelimo
Ânsin la masco alor emprimo
^®® Très fes emé Tartèu lou signe de la crous.
85 E de sa bouco, a touto zuerto,
La paraulo desboundo, e tuerto
^^* I pourtau nivoulous de Tendevenidou :
«0, ressuscitara ! Lou crese!
De la colo entre li roumese
^^* E li frejau, alin lou vese
Que mounto, emé soun front que sàuno à gros degout!
86 E dins li róumio e dins li clapo
^^^ Mounto soulet ; sa crous Taclapo . . .
Mounte es, pèr Teissuga, Verounico? . . . Mounte es
Aquéu brave orne de Cireno,
^^* Pèr l'auboura, se 'n-cop s'arreno?
Emé soun peu que se destreno,
Li Mario plagnènto ounte soun P.. . T a pas res!
••• En Provence, les conjaratears et charmeurs de maladie font
des signes de croix avec leur gros orteil snr la partie malade. Pln-
tarqne dit que Pyrrhus guérissait certaines maladies de cette manière
et que son gros orteil du pied droit avait une vertu divine. Très.
*•• Verounico (Véronique) qui, selon la légende, passa à Jésus-
Christ, dans sa montée au Calvaire, son mouchoir sur lequel se dessina
la figure du Seigneur. — Lou brave orne de Cireno (le brave homme de
Cyrène), Simon le Cyrénéen.
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136 GANT 81E18EN.
^^^ 87 E dins roumbrun e la terriho,
Avau, richesso emai pauriho
Lou regardon que mounto, e dison: ««Mounte vai,
^^ Emé sa fusto sus Tespalo,
Âquéu, amount que sèmpre escaloP . . .>»
Sang de CaïD, amo carnalo,
•^ Don pourtaire de Crous n'an de pieta, pas mai
88 Que se vesien dins lou campèstre
Un chin aqueira pèr soun mèstre ! . . .
^** Ah ! raço de Jusiòu, que mordes en furour
La man que t^abaris, e, torso,
Lipes aquelo que t'endorso,
^i^ Dins la mesoulo de toun orso
(Lou vos?) davalaran li frejoulun d'ourrour!
89 E ço qu'es pèiro vendra pòusso . . .
^*® E de l'espigo e de la dòusso
Vai esfraia ta fam lou mascarun amar . . .
Oh! que de lanço! oh! que de sabre!
6^1 Sus quénti molo de cadabre
Vese boumbi Taigo di vabre ! . . .
Pacefico tis erso, o tempestouso mar ! . . .
^24 90 Ai! de Pèire la barco antico
Is àspri roco mounte pico
S'es esclapado ! . . . Hoï-ve ! lou mèstre pescadou
^27 A dóumina l'oundo rebelle;
Dins uno barco novo e belle
Gagne lou Rose e reboumbello
®^^ Emé la crous de Dieu plantado au trepadou!
91 0 divin arc-de-sedo! inmènso,
Eterno e sublime clemènço!
•*• Lou mascarun (ou carhouncle^ carbounèu, charbon), carie du
blé et d'autres plantes, qui change le grain en poussière noire. — La
sorcière menace la société impie de toutes sortes de Aèaux.
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LA MASCO. 137
«33 Vese uno terro novo, un soulèu que fai gau,
D^óuIÍYarello en farandoulo
Davans la frucho que pendoulo,
^^ E 8U8 H garbo de paumoulo
Li meisBouDÌé jasent que teton lou barrau.
92 E, desnebla pèr tant d'eisèmple,
*3^ Dieu es adoura dins soun temple ...»
E la masco di Baus, acò di, 'mé lou det
I dous enfant mostro une draio
**2 Qu'un fiéu de jour au bout ié raio,
Menu, menu . . . Parton en aio,
E la gaugno aferado, e courbant lou coutet.
^^ 93 De souto terro, au Trau de Cordo
Lou bèu parèu enfin abordo;
•** Cordo (Corde). «A Torient d'Arles s'élèvent deux collines qni
prímitÌTement durent n'en former qu'une, mais qu'un marais sépare au-
jourdliui Dans le sommet nu, rocailleux et plat de la moins haute,
les Celtes pratiquèrent jadis en forme de glaive une excavation couverte
de blocs gigantesques. Les Sarrasins campèrent, dit-on, sur cette col-
line; en souvenir de Cordoue, ils lui donnèrent le nom de Corde, qu'elle
porte encore aujourd'hui. Des traditions merveilleuses l'animent et la
X)oétisent: c'est la Couleuvre-fée, Mélusine provençale; c'est surtout la
Chèvre d'or qui fait trouver les trésors cachés, mais rend incurablement
tristes, au sein de leurs richesses, ceux qui ne les méritent pas.»
«L'autre colline, plus grande, porte le nom presque romain de Mont-
Majeur.» (J. Canonge, Illustration, 29 mai 1852.) Sur cette colline sont
les ruines de la célèbre abbaye de Mont-Majour, fondée au 6« siècle,
rebâtie aux 11«— -13« s. et en partie de nouveau au 18« s. C'est cette
dernière partie qu'on voit tout d'abord et qui, avec ses salles et ses ar-
cades en ruine, fait l'impression d'un palais écroulé. On remarque par-
ticulièrement une grosse tour carrée, de 26 m. de haut, et du même
côté de la colline une église du 12« siècle et une chapelle très ancienne
et en partie souterraine. La tradition veut que ce soit celle de Saint
Trophime (voy. VI, 321 note), et on y montre sa cellule et sa cachette
dans les persécutions. En bas de la colline se trouve la chapelle de
Sainte-Croix, curieuse construction du 11« s. qui présente à la base 4
absidioles, dont une précédée d'un porche; au dessus, un étage carré
avec fronton sur chaque face et au sommet une lanterne. Devant et
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138 GAMT 8IEI8EN. LA MASCO.
Remounton au souléu . . . Âcatant lou roucas
^*® Emé si rouino e soun vieiounge,
Mount-Majour, Tabadié di mounge,
Taparèis coume dins un sounge.
^^1 Se fan uno brassado, e gagnon lou jouncas.
sur les côtés se voient à fleur de terre des sarcophages creusés dans le
roc vif et maintenant sans couvercles et vides. — La grotte de Corde
porte aussi le nom de Trau-di-Fado^ comme la grotte des Baux; et.
d'après la croyance populaire, ces deux excavations communiquent
entre elles.
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CANT SETEN
LI VIÈI
Loa Tièi panieralre emé soun flén, assesta daTant loo llndau de ta bòri, trenon ooo ca*
BMtello. — Lon ribeirét dóo Rose. — Yincèn dis à soun paire d'ana demanda Mirèlo
•n mariaire. — Refos e remoastranço don tIòI. — Vinoeneto, sorre de Ylnoèn, pèr
iO>^ sonii fhdre à touoa Mèste Ambroi, oonto l'istori de SlTèstre emé d'Alis. — Par-
tènço de Mette Ambroi pèr lou lias dl Falabrego. — L*arribado e loa gousta di
melssoiinlé. — Mèste Ramoan. — Loa labour. — Reolt d'Ambròsl, responso de Ramoun.
— La taolo de Calèndo. — Mirèio deolaro soun amour pèr lou fléu don panleraire. —
▲mallotado, empreeaeioun e reftas di parent. — Endignaoloun de Mèste AmbroL —
Vapouleon e 11 grandi fuerro. — Encagnamen de Mèste Ramoun. — Lou soudard la-
bonraire. — Farandoulo dl melssounlé à Pentour dóu flò de Sant Jan.
1 «Vous dise, paire, e vous redise
Que n'en siéu fou!... Cresès que rise?»
3 En fissant Mèste Ambroi emé d'iue treboula,
Fasié Vincèn à soun vièi paire.
Lou mistrau, pouderous courbaire
• Dis àuti pibo dóu terraire,
À la voues dóu jouvènt apoundié soun ourla.
* Lou mistrau (le mistral), grand vent de nord-ouest qui descend
par la vallée du Rhône aux côtes de la Méditerranée. Il a l'avantage de
purifier Tair, néanmoins il est craint, à cause des ravages qu'il fait souvent
dans les paysages situés sur le bord du Bas-Rhône et même dans le Yar,
On comprend que ce vent, terrible surtout au printemps, ait une grande
importance pour les Provençaux et soit devenu Tobjet d'une grande
quantité de dictons, dont voici le plus caractéristique:
Lou mistrau emé la Durénço
Gaston la mita de Prouvènço
(Le mistral et la Durance gâtent la moitié de la Provence).
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140 GANT BETEN.
2 Davans soun cabanoun dóu Rose,
^ Large coume un cruvèu de nose,
Lou vièi, sus un to d'aubre, èro asseta au calahc
E desruscavo de redorto;
^2 Lou jouine, agrouva sus la porto,
Entre si man adrecho e forto
Plegavo en canestello aquéli vergan blanc.
^^ 3 Lou Rose, enmalicia pèr l'auro,
Fasié, coume un troupèu de tauro,
Courre sis erso treblo à la mar: mai eici,
'® Entre li tousco d'amarino
Que fasien calo emai oumbrino,
Uno mueio d'aigo azurino,
^* Liuen dis oundo, plan-plan venié s'emperesi.
4 De vibre, long de la lauseto,
Rousigavon de la sauseto
^* La rusco amaro; alin, à travès lou cristau
De la calamo countinuio,
Apercevias li bruni luio
^^ Barrula dins li founsour bluio,
Á la pesco di pèis, di bèu pèis argentan.
80
5 Au long balans dóu vent bressaire,
Aqui de-long li debassairo
Avien penja si nis; e si nis blanquinèu,
Teissu, coume uno molo raubo,
^^ Emé lou coutounet qu'is aubo
L'aucèu, quand soun flourido, raubo,
Boulegavon i brout de verno em' i canèu.
^^ 6 Rousso coume uno tourtihado,
Uno chato escarrabihado,
D'un large capeiroun espandissié li pie,
•• TourtihadOy gâteau en forme de couronne, fait de fine p»te, de
sacre, d'oenfs et d'anis.
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LI VIÈI. 141
^^ Trempe d'aigo, su 'no figuiero,
Li bestiàri de la nbiero,
Nimaî li piegre di broutiero,
^2 N'avien pas mai de pou que di jounc tremoulet.
7 Pecaire! èro la chatouneto
De Mèste Ámbròsi, Yinceneto.
*^ Sis auriho, degun i'avié 'ncaro trauca;
Avié d'iue blu coume d'agreno,
Emé lou sen boudenfle à peno;
** Espinouso flour de tapono
Que lou Rose amourous amavo d'espousca.
8 Emé sa rufo barbo blanco
Que ié toumbavo enjusquo is anco,
Mèste Ambroi à soun fiéu respoundè: «Bartavèu^
De tout segur lou dèves èstre,
Car de ta bouco siés plus mèstre!»
«Pèr que l'ase se descabèstre,
Paire, fau que lou prat fugue rudamen bèu!
^■^ 9 Mai en que sièr que tant vous parle?
Sabès coume es !.. . S'anavo en Arle,
Li fiho de soun tèms s'escoundrien en pleurant^
^ Car après elo an rout lou mole . . .
Que respoundrés à voste drôle
Quand saubrés que m'a di: ««Te vole!»»
^ «Richesse e paureta, foulas, te respoundran.»
10 «Paire, partes de Valabrego;
Anas au Mas di Falabrego,
^* E lèu-lèu! à si gènt racountas tout coume es!
Digas-ié que l'on dèu s'enchaure
51
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**/• Sentence inventée par le poète.
••/• La beauté des Arlésiennes est proverbiale, et, en Provence,
on ne sait pas mieux vanter la grâce d'une jeune fìlle qu'en la mettant
même au-dessus des Arlésiennes. Cf. VIII, 312 ss.
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142 CAMT 8ETBN.
Se Tome es brave e noun s'es paiire;
"^® Digas-ié que sabe reclaure,
Desmaienca li vigno e laboura H grès.
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S(
11 Digas-ié mai que si sièis couble,
Sout moun gouvèr, cavarau double ;
Digas-ié que siéu ome à respeta li vièi;
Digaa-ié que, se nous separon,
Pèr toujour nòsti cor se barron,
E, tant iéu qu'elo, nous entarron! . . .»
«Ah!» faguè Mèste Ambroi, «siés jouine, aqui se vèi.
12 Acò 's Tiòu de la poulo blanco!
Acò 's lou lucre sus la branco!
Auriés gau de l'avé; 'm' acò lou sounaras,
lé proumetras la papo au sucre,
Gingoularas fin qu'au sepucre . . .
Jamai veiras veni lou lucre
Se pausa sus toun det, car noun siés qu'un pauras.»
13 «Mai d'èstre paure es dounc la pèsto?»
Vincèn en grafignant sa tèsto
*^ Cridè. «Mai lou bon Dieu qu'a fa de cause ansin,
Lou bon Dieu que me vèn esclaure
DÓU soulet bèn que me restaure,
^ Es-ti juste? . . . Perqué sian paure?
Perqué, dóu vignarés embala de rasin,
14 Lis un cueion toute la frucho,
^3 E d'autre an que la raco eissucho?»
Mai Ambroi tout-d'un-tèms aussant lou bras en l'èr:
«Treno, vai, treno ti pivello,
'• Ach *s Viàu de la poulo blanco (c'est l'œnf de la poule blanche) :
expression proverbiale, pour dire une chose rare, précieuse, à laquelle
on tient beaucoup. Voy. VI, 210 note.
^* 88. Voy. V, 51 note. Son chant agréable a fait passer Iç lucre
en proverbe.
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Li viÈi. 143
^ E lèvo acò de ta cervelle!
Desempièi quouro la gavelle
Repren lou meisseunié? . . . Lou loumbrin o la serp
^ 15 Âdeunc pou dire à Dieu: ««Peirastre,
Que noun de iéu fasiés un astre P>»
««Perqué,»» dira lou biòu, «m'as pas créa bouié?
í^ A-n-éu lou gran, à iéu la paie! . . .»»
Mai noun, raoun fiéu: marrido o gaio,
Tóuti, soumés, tenon sa draio . . .
'"^ Li cinq det de la man soun pas tóuti parié!
16 Lou Mèstre t'a fa lagrainuso?
Tèn-te siau dins toun asclo nuso,
^^ Béu toun rai de soulèu e fai toun gramaci.»
«Mai, vous ai pas di que l'adore
Mai que moun Dieu, mai que ma sorre?
Me la fau, paire, o senoun more! ...»
E coume pèr liuen d'eu bandi l'aspre soucit,
111
117
17 De-long dôu flume que rounflavo,
^'* Eu en courrènt se desgounflavo.
Vinceneto, la sorre, en pleurant alor vèn,
E ié fai au vièi panieraire:
«Avans de maucoura moun fraire,
Ausès-me, pai! V a 'n labouraire,
Au mas ounte serviéu, qu'èro amourous tanibèn;
'20 18 L'èro de la fiho dôu mèstre,
Alis; eu, ié disien Sivèstre.
Au travai (tant Tamour Tavié fa courajous)
'^ Ero un loup ! en toute obro abile,
Abarous, matinié, doucile . . .
Li mèstre, anas, dourmien tranquile.
Un matin — regardas, paire, s'es pas fachous ! —
w» Proverbe. Dans le Très, simplement: Li cinq (ici de la man
^oun pas parié (les cinq doigts de la main ne sont pas pareils).
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144 GANT 8ETBN.
19 Un matin, la mouié dóu mèstre
Entendeguè parla Sivèstre:
*^ Countavo d'escoundoun soun amour à-n-Alis.
A dina, quand lis orne intrèron
E qu'à la taulo se virèron,
J^2 Lis iue dóu mèstre s'empurèron!
« «Traite !»> dis! «*tè toun comte, e passe que t'ai vist!*»
20 Lou bon ràfi partiguè. Nautre
ï35 S'espinchavian dis un is autre,
Mau-countènt e 'spanta de lou vèire embandi.
Très semano, dins li roumpido,
*3® Lou veguerian courre bourrido
Is alentour de la bastido,
Tout desvaria, morne, avala, mau vesti;
^** 21 Quouro estendu, quouro à grand course.
La niue, l'entendian coume uno ourso
Ourla souto li triho en apelant Âlis! . . .
*•** Mai un jour, pièi, un fiò venjaire
Que flamejavo i quatre caire
Counsumè la paiero, o paire,
^^'^ E dóu pous lou treiau daverè 'n negadis!»
22 Aqui s'aubourè Mèste Ambròsi!
«Enfant pichot,» digue renòsi,
^^ Pichoto peno; grand, grand peno.» — E mounto d'aut,
Cargo sis àuti garramacho
Qu'éu-meme autre-tèms s'èro facho,
'^3 Si bon soulié garni de tacho.
Sa grand bouneto roujo, e camino à la Crau.
14» »0 Variante du proverbe:
Pichot enfant, pichoto peno;
Grande grand peno.
(Petit enfant, petite peine; grand [enfant], grande peine).
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LI YIÈI. 145
23 Erian au tèms que li terrado
*5* An si recordo amadurado:
Ero, vous trouvarés, la vueio de Sant Jau.
Dins li draiòu, long di baragno,
^^^ Dejftf pèr noumbróusi coumpagno,
Li prefachié de la mountagno
Ycnien, brus e póussous, meissouDa nòsti champ,
iw 23 E, li voulame en bandouliero
Dins li bedoco de figuiero,
Ensóuca dous pèr dous, chasco sòuco adusènt
'•'^ Sa ligarello. Uno flaveto,
Un tambourin flouca de veto
Acoumpagnavon li carreto,
^^ Ounte, las dóu camin, li vièi èron jasent.
25 E 'n ribejant long di[,tousello
Que, sont lou vent que li bacello,
"^ Oundejon à grands erso: «0 mounDiéu! li bèu blad!
Quénti blad dru!» fasien en troupo.
«Acò sara de bello coupo!
Vès! coume l'auro lis estroupo,
E peréu coume en l'èr soun lèu mai regibla!>
174
26 Veici qu'Ambroi s'ajougnè 'm'éli:
^'^^ «Soun tóuti preste coume aquéli,
Vòsti blad prouvençau, moun segne?» fai subran
Un di jouvènt. «l'a li blad rouge
'^ Que soun enc6u:o darrierouge;
Mai, en durant lou tèms aurouge,
Veirés que li voulame à Tobro mancaran !
^** Bedoco, arcs en bois, portant nne rainure sur le dos dans la-
quelle les moissonnenrs placent le tranchant de lenr faucille, et les fan-
chenrs celui de leur faux.
*•• Flaveto (galoubet) et tambourin. Voy. in, 28 note. La raison
pour laquelle on amène ces instruments, est donnée par les vers 549 et
suiv. de notre Chant.
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146 CAKT 8BTEN.
188 27 Remarquerias H très caudèlo,
Pèr NouvèP Semblavon d'estello . . .
Rapelas-vous, enfant, que i'aura granesoun
186 Pèr benuranço !» «Dieu vous ause,
E dins Yoste òrri la repause,
Bon segne-grand !» Entre li sause,
1®® Emé lou bouscatié lis ome de meissoun,
28 Entanterin que s'avançavon,
Bounamen ansin devisavon.
!•* E s'atrovo qu'au Mas di grand Falabreguié
Peréu venien li meissounaire.
Mèste Ramoun, en permenaire,
^®^ DÓU mistralas desengranaire
Venié vèire pamens ço que lou blad disié.
29 E de Tespigado planuro
*^ Eu travessavo la jaunuro,
D'auro en auro, à grand pas; e li blad rou8;iinèu:
«Mèstre,» murmura von, «es Touro!
20ï Vès coume l'auro nous amourro
E nous estraio e nous desflouro . . .
Boutas à vòsti det li dedau de canèu!»
'^ 30 D'autre ié venien : «Li fournigo
Déjà nous mounton is espigo;
Tout-escew plen de cai, nous derrabon lou gran . .
2^^ Vènon pancaro li gourbiho?»
Aperalin dins lis aubriho
Lou majourau viré li ciho,
**^ E soun iue peralin li descuerbe subran.
"• ss. Sur les trois chandelles de Noël (ires candelo\ dont la
flamme a une signification prophétique, voy. VII, 393 note. D'autres
superstitions relatives à la lumière de trois chandelles sont énumérées
par M. Maass, U c, p. 37 s.
'^ ss. Fait observé par le poète lui-même : les fourmis grimpent
aux épis quand le grain est mûr et tâchent de Tarracher.
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Li viÈi. 147
31 Entre parèisse, tout Teissaine
DeBfourrelèron li voulame,
-'5 E dins rèr au soulèu li fasieu treluai
E li brandavon sus la tèsto,
Pèr saluda 'mé faire fèsto.
2ÍC Mai à la troupelado agrèsto
DÓU pu liuen que Ramoun pousquè se faire ausi:
32 «Bèn-vengu sias, toute la bande!»
21^ lé cridè; «lou bon Dieu vous mande.»
E lèu de ligarello aguè ^n brande noumbrous
A soun entour: «0 reste mèstre,
^* . Toucas un pau la man ! bèn-èstre
Posque emé vous longe-mai èstre!
N'i'aura de garbo à Tiero, aquest an, Santo Crous!»
*^^ 33 «Noun fau juja tout pèr la mine,
Mi bèus ami ! Quand pèr l'eimino
Aura passa l'eiròu, alor de ço que tèn
-28 Saubren lou just. S'es vist d'annado
Que proumetien une granado
A fai d'un vint pèr eiminado,
-•^ E pîèi fasien d'un très!. .. Mai fau èstre countènt.»
34 E 'mé la fàci risouleto,
Toucavo en tóuti la paleto.
"* Santo Crotts (Sainte Croix), exclamation fréquente; employée
ici pour confirmer ce qui précède.
"* Voy. m, 354 note.
*•• Granado à fai d*un vint pèr eiminado , récolte à faire vingt
d'une, c'est-à-dire à rendre vingt hémines de grains d'une hémine de
semence. Veimino (hémine, boisseau) est une mesure de capacité usitée
autrefois en Provence, équivalente à 22 livres, plus ou moins, selon les
pays. Veimimido est un espace de terrain que Ton peut ensemencer
avec une hémine de blé, 8 à 10 ares. V eiminado de Provence était
anciennement la huitième partie de la saumado (charge d'une bourrique ;
mesure de superficie équivalente à 70 ares en Provence) et contenait 100
désire (800 mètres carrés) ou 200 cannes carrées. Voy. V, 329 note.
10*
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148 CANT 8BTEN.
^* Amistadousamen parlavo à Mèste Ambroi,
E tout-bèu-just prenien la lèio
De la bastido, que: «Mirèio!
237 Garnisse lèu la cicourèio,
E vai tira de vin,> cridavo, «tron-de-goi!»
35 Lèu aquesto, à pléni faudado,
240 Vujè sus taulo la goustado.
Ramoun, lou bèu proumié, se i'assèto à-n-un bout^
E tóuti fan coume eu. En briso
2*3 Lou pan croustous déjà se friso
Souto la dent que l'enfreniso
Enterin que li man pescon i barbabou.
2*« 36 La taulo fasié gau, lavado
Coume uno fueio de civado;
Lou cachât redoutent, Paiet que fai tuba,
249 % Li merinjano à la grasiho,
Li pebroun, cousènto mangiho,
Li blóundi cebo, à la rapiho
252 Dessus li vesias courre, à bel èime escampa.
37 Mèstre à la taulo coume au fouire,
Ramoun, qu'avié contro eu lou douire,
255 De tèms en tèms l'aussavo, e: «Dau! chourlen un cop!
Quand i'a de pèiro dins lis erme,
Pèr que la daio se referme,
258 N'en fau bagna lou tai, e ferme !>
E lis orne, à-de-reng, aparavon lou got.
38 *Bagnen lou tai!» E dóu grand inde
261 Lou vin raiavo, rouge e lin de,
Is àspri gargassoun di gourbihaire. «Pièi»,
"^ Cachât, fromage pétri qui acquiert par la fermentation on goût
excessivement piquant. Ce mets figure journellement sur la table de»
valets de ferme ou.rá/î. — L'aiet (l'ail), qu'on mange frotté sur le pain
ou dans une sorte de mayonnaise (Vaiòli), forme un élément sinon in>
dispensable, du moins très favori dans les repas des Provençaux.
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Li viÈi. 149
Venguè Ramoun à la taulado,
^^ «Se 'n-cop la fam es sadoulado,
E li forço reviscoulado,
Pèr bèn acoumença, segound Tusage vièi,
^^ 39 Coupas, dins li bos de rebroundo,
ChascuD voste balaus de broundo;
Qu^en làupi li balaus s'amoulounon ... Mi iiéu,
"^^ Quand l'auto làupi sara lèsto,
De-vèspre coumpliren lou rèsto,
Car de Sant Jau aniue 's la fèsto,
^^ Sant Jan lou meissounié, Sant Jan Tami de Dieu!»
40 Ansin lou mèstré li coumando.
Dedins la sciènci noblo e grande
^^ Que fau pèr mena 'n bèn, que fau pèr coumanda,
Que fau pèr faire espeli, souto
La tressusour que ié degouto,
^^ L'espigau blound i négri mouto,
De n'en saupre coume eu res poudié se vanta!
41 Sa vido èro paciènto e sobro.
*^ Es verai que si lònguis obro,
Emé lou pes dis an, Tavien un pau gibla;
Mai au tèms dis iero, à la caro,
Souvènti-fes, di jóuini gnarro.
Fier e galoi, pourtavo en caro
Sus la paumo di man dous plen sestié de blad!
285
•" 88. Cf. V. 325—9; 636-74. Le feu de la Saint -Jean, très
conna aussi en Allemagne où on aime à Talliimer sur des hauteurs,
remonte, comme on sait, à un usage payen qui a été adopté par Téglise
chrétienne. Dans les temps reculés de TÉglise on sautait par-dessus les
feux, allumés la veille de Saint-Jean, pour se garantir, par la vapeur
montante, contre le diable. Avec la même intention, on brûlait des
herbes bénites dans les feux. Dans notre texte, cet usage gardé (v. Ô64 ss.)
parait avoir reçu une autre signification. Cf. Maass, /. c,y p. 39 s.
■•' Lou sestié (sétier) d'Arles équivaut à six décalitres. En
général il vaut deux eimino et est le quart de la cargo (charge) ou de
la saumado (voy. Vil, 229 note).
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150 CAJNT 8ETBN.
288 42 Couneisaié Taflat de la luno,
Quouro es bono, quouro impourtuno,
Quouro buto la sabo e quouro rentuBsis;
^1 E quand fai rodo, e quand es palo,
£ quand es blanco vo pourpalo,
Sabié lou tèms que n'en davalo.
2** Pèr eu, lis auceloun, lou pan que se móusis
*^ 88. La lune est pour les météorologistes rustiques de la Pro-
vence d'une si grande importance, que la langue a même créé les mots
lunejOy lunatOy tenir compte des phases de la lune, et qu'il s'est formé
une opposition triíMÍitionelle contre l'abus de ces lunatié ou lunii^ dans
des proverbes tels que:
Qnau lunejo
Peguejo (fait folie);
ou: Qui lunate
Folate ;
ou: Jamai lunatié
Noun fara granié.
(Jamais lunadier — ne fera grenier), etc.
Naturellement, les dictons sont nombreux, qui confirment les règles
météorologiques des 'lunadiers'. P. ex.:
Lou jour que toumo la luno,
Pèr tout travai es fourtuno
(Le jour où la lune prend un nouveau quartier, il y a fortune
pour tout travail.);
Luno palo
L'aigo davalo;
Luno ronjo,
Lou vent se boujo;
Luno blanco
Joumado franco.
(Lune pâle, l'eau tombe; Lune rouge, le vent se remue; Lune
blanche, journée franche);
Luno quihado
Terro bagnado
(Lune aux cornes en l'air — terre baignée), etc. etc. Voy. Maass,
l, c, p. 44 88.
**' lAs aucelouriy les oiseaux de bon ou de sinistre augure, se re-
trouvent assez fréquemment déjà dans la littérature provençale du moyen-
âge (cf. Diez, Leben und Werke der Troubadours, Zwickau 1829, p. 22 s.
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LI VIÈI. 151
43 E li jour nègre de la Vaco,
Pèr eu lî nèblo qu'Avoust raco,
^^ E li contro-soulèu e l'aubo de Sant Clar,
Di quaranteno gabinouso
E di secaresso rouinouso,
5^ Di pountannado plouvinouso
E peréu di bons an èron li signe clar.
note). L'espèce des oiseaux, leur vol. leurs cris et leur silence servaient
également pour prévoir Tavenir. Les hirondelles sont de bon augure;
les corneilles, les corbeaux et, en général, les oiseaux de nuit annoncent
les plus tristes événements. — Lou pan que se móu»i8 (le pain qui se
moisit). Comp. le prov. : A gènt malurous lou pan tnéusis au four (Aux
gens malheureux le pain moisit dans le four).
*^ Les jours néfastes de la Vache, vulgairement li Vagueiriéu,
sont les trois derniers jours de mars et les quatre premiers d'avril,
période redoutée des paysans. On a vu, dans la note du Chant VI. 414,
ce que les Provençaux entendent par la Vieille, Voici la suite de
ce récit:
Quand la vieille eut perdu son troupeau de brebis, elle acheta
des vaches; et, arrivée sans encombre à la fin du mois de mars, elle
dit imprudemment:
En escapant de Mars e de Marsèu,
Ai escapa mi vaco e mi vedèu.
(En échappant de Mars et de sa suite, j'ai sauvé mes vaches et
mes veaux).
Mars, blessé du propos, va sur-le-champ trouver Avril:
Abriéu, n'ai plus que très jour: presto-me-n'en quatre,
Li vaco de la Vièio faren batre!
(Avril, je n'ai plus que trois jours: prête-m'en quatre; nous ferons
battre entr'elles les vaches de la Vieille).
Avril consentit au prêt ... ; une tardive et terrible gelée brouit
toute végétation, et la pauvre Vieille perdit encore son troupeau. — Sur
d'antres traditions concernant ces Jours d'Emprunt, cf. Shaineanu,
Bonumia XVHI, lOV note, et Maass, l c, p. 48 ss.
••• Comp. le prov.: Tant de nèblo au mes d'avoust, tant de déluge
dins Van (Autant de brouillards au mois d'août, autant de déluges
dans l'année).
*^'' Vavbo de Sant Clar^ l'aube de la Saint-Clair, sur laquelle on
base des pronostics sur le temps à venir. Comp. le prov. : Sant Clar porto
quaranteno (Saint- Clair porte quarantaine), c'est-à-dire, le temps qu'il
fait le jour de Saint-Clair, persiste quarante jours. - Saint Clair, apôtre
de l'Aquitaine, premier évêque d'Albi. vivait au 4« siècle.
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152 CANT 8BT£N.
44 Dins uno terro labourivo,
^^ Quand la faturo es tempourivo,
Ai de-fes agu vist, atalado au coutrié,
Sièis bèsti grasso e nervihouso;
808 Èro uno visto mervihouso!
La terro, bleto e silenciouso,
Plan-plan devans la riho au soulèu se durbié,
^^ 45 E li sièîs miolo, bello e sano,
Seguien de-longo la versano;
Semblavon, en tirant, coumprene per-dequé
^*2 Fau que la terro se laboure:
Sens camina trop plan, ni courre,
De- vers lou sou beissant lou raourre,
^^^ Atentivo, e lou cou tiblant coume un arquet.
46 Lou fin bouié, l'iue sus la rego,
E la cansoun entre li brego,
^'® Tanavo à pas tranquile, en tenènt soulamen
L'estevo drecho. Ansin anavo
Lou tenemen que semenavo
^*^ Mèste Ramoun, e que menavo,
Ufanous, coume un rèi dins soun gouvernamen.
47 Déjà pamens levant la fàci,
^2* Lou majourau disié li gràci
E signavo soun front; e di travaiadou
L'escarrado partie, galoio,
^^ Pèr alesti lou fiò de joio.
D'uni van acampa de boio,
D'autre, di pin negras toumba lou ramadou.
'^^ 'Les six bêtes grasses et nerveases' de ce vers, qu'on apprend
être *six mules, belles et saines* au v. 309, sont néanmoins gouvernées
par un bouié ^ bouvier (v. 316), parce que les mules, conduites par le
'laboureur* (c'est ainsi qu'il faut traduire houU)^ ont succédé, en
Provence, aux bœufs, employés plus généralement au travail de la
charrue.
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Li viÈi. 153
^^ 48 Mai li dou8 vièi rèston à taulo,
E Mèste Ambroi pren la paraulo:
«YèDe, iéu, 0 Ramoun, vous demanda counsèu.
"^ M'arribo un àrsi qu^avans l'ouro
Me coundurra mounte se plouro;
Car noun vese coume ni quouro
^* D'aquén nous de malur poudrai trouva lou sèu!
49 Sabès qu'ai un drole: jusqu'aro,
D'uno sagesse mai que raro
^^ M'avié donna li provo, e toustèms. Auriéu tort,
Se veniéu dire lou countràri.
Mai toute pèiro a si gavàrri,
•** Lis agnèu même an si catàrri,
E l'oundo la pu traite es aquelo que dor.
50 Sabès qu'a fa, lou sounjo-fèsto ?
**^ S' es ana mètre pèr la tèsto
Une chato qu'a vist, de riche meinagié . . .
E la TÒU, e la vòu, lou nèsci!
^^ E tant vióulènt es souu desfèci,
E soun amour de talo espèci
Que m'a fa pou! En van i'ai moustra sa foulié.
^* 51 En van i'ai di qu'en aquest mounde
Richesse crèis, pauriho founde . . .
««Courrès dire à si gènt que la vole à tout près,»»
'^ A respoundu; ««que fau s'enchaure
Se l'ome es brave e noun s'es paure;
Digas-ié que sabe reclaure,
'^^ Desmaienca li vigne e laboura li grès.
•** Sentence inventée par l'auteiir. Voy. 1, 124 note. — Le gavàrri
est on défaut d'nne pierre de taille, on dnrillon.
•*• Variante poétique du proverbe provençal: Aigo queto es dan-
geirousOf faite sur le modèle du prov. franc.: Il n^est pire eau que Veau
qui dort.
••• Sentence du poète.
•"/" Répétition homérique des vers VU, 67—76.
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154 CANT BETEir.
52 Digas-ié mai que si sièis coable
Sout moun gouvèr cavarao double;
860 Digas-ié que siéu orne à respeta li vièi;
Digas-ié que, se nous separou,
Pèr toujour nòsti cor se barron,
3®' E tant iéu qu'elo, nous entarron!»»
Aro donne, o Raraoun, que vesès ço que n'èi,
53 Digas-me s'emé mi roupiho
^^ Anarai demanda la fiho,
0 bèn se leissarai mouri moun drôle...» — «Pou!»
Ramoun ié fai, «noun largués vélo
^^^ Sus un tau vent. Eu nimai elo.
Boutas, mouriran pas d'aquelo!
Es iéu que tous lou dise, Ambroi, n'agués pas pou.
•72 54 Moun ome, en voste lioc e plaço,
Fariéu pas tant de cambo lasso:
««Acoumenço, pichot, de garda toun repaus,»»
^^^ lé vendriéu sènso raistèri,
««Que s'a la fin ti refoulèri,
Ve! fan esmòure lou tempèri,
3'^® Sarnipabiéune ! ve! t'endóutrine em^un pau.»»
55 Ator Ambroi: «Quand Tase bramo.
Panés donne plus traire de ramo:
^^ Arrapas un barroun, e 'm' acò 'nsucas-lou!»
E Ramoun: «Un paire es ud paire;
Si voulounta dèvon se faire;
58-* Troupèu que meno soun gardaire
Crussis, à tèms o tard, dins la gorgo don loup.
387
56 Qu'à soun paire un fiéu reguignèsse,
De noste tèms, ah! Dieu gardèsse!
L'aurié tua, belèu ! . . . Li famiho, tambèn,
Li vesian forto, unido, sano
•**/* Sentence propre au poète.
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Li viÈi. 155
^^ E resistènto à la chavaDO
Coume un braDcage de platano!
Avien prouR si garrouio, — acoto, lou sabèn —
^^^ 57 Mai quand lou vèspre de Calèndo,
Souto soun estelado tèndo,
Aoampavo lou rèire e sa generacioun,
^^* Davans la taulo benesido,
Davans la taulo ounte presido.
••• Noël est la principale fête des Provençaux. En voici une
description qui primitivement faisait partie du poème, et que Tauteur
a supprimée pour éviter les longueurs:
I
»'» Ah! Calèndo, Calèndo, ounte es ta douço pas?
Ounte soun li caro risènto
Dis enfantoun e di jouvènto?
^''^ Ounte es la man rufo e mouvènto
D6u vièi que fai la crous dessus lou sant repas!
II Alor lou ràfi que labouro
»•* Quito la rego de bono ouro,
£ tanto e pastrihoun patusclon, deligènt;
D6u dur travai lou cors escàpi,
^* Van à soun oustaloun de tapi
Emé si gènt manja /n gre d'àpi
£ pausa gaiamen cacho-fiò 'mé si gènt.
*»' m D6u four, sus lo taulo de pibo,
Déjà lou calendau arribo,
Flouca de verbouisset, festonna de façoun;
»•<> Déjà s'atubon très candèlo,
Novo, sacrado, clarinello,
£ dins très blànquis escudello,
*** Greio lou blad nouvèu, premicio di meissoun.
IV Un grand pirastre negrejavo
£ dôu vieiounge trantaiavo . . .
^* L'einat de Toustau vèn, lou cepo pèr lou pèd,
A grand cop de destrau Tespalo,
£, lou cargant dessus Tespalo,
»•• Contre la taulo calendalo
Vèn i pèd de soun grand lou pausa 'mè respèt.
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156 CAKT BETEN.
Lou rèire, de sa man froimsido,
^®® Negavo tout acò dins sa benedicioun!»
58 Mai, afebrido e blavinello,
L'enamourado pichounello
y Lou segne-grand, de gens de modo,
Von renouncia si vièii modo:
A troussa Ion davans de soun ample capèa
£ vai, couchoas, qnerre la fiolo;
A mes sa longo camisolo
De cadis blanc, e sa taiolo
£ si braio nouvialo e si guèto de pèn.
Yi Mai pamens tonto la famiho
A sonn entonr s'escarrabiho . . .
cBèn? Cacho-fiò bontan, pichot?> «Si!> vitamen
Tôuti ié respondon. <Alègre/»
Crido lou vièi, «alègre^ alègre!
Que Noste Segne nous alègre!
^un autre an sian pas mai, maun Dieu, fuguen pas mens!*
VII £ 'mpUssènt lou got de clareto,
Davans la bando risouleto,
Eu n^escampo très cop dessus Taubre fruchau;
Lou pu jouinet lou pren d'un caire,
Lou vièi de Tautre, e sorre e fraire
£ntre-mitan, ié fan pièi faire
Très cop lou tour di lume e lou tour de Toustau.
vu £ dins sa joio lou bon rèire
Aubouro en Ter lou got de vèire:
«0 /iò,> dis, «/ÎÒ sacra, fai qu^aguen de hèu tèms !
E que ma fedo bèn agnelle,
E que ma trueio bèn poucelle,
E que ma vaco bèn vedelle,
Que mi chato e mi noro enfanton tôuti bèn!
IX Cacìto-fiò, bouto Jià!» Tout-d'uno,
Prenènt lou trounc dins si man bruno,
Dins lou vaste fougau lou jiton tout entié.
Veirias alor fougasso à Tòli
£ cacalauso dins Taiòli,
Turta, dins aquéu bèu regòli.
Vin eue, nougat d'amelo e frucho d6u plantié.
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LI VIÈI. 151
402 Yen alor à soun paire: «Adounc me tuarés,
0 paire! Es iéu que Vincèn amo
E, davaDs Dieu e Nosto-Damo,
Res autre qu'eu n'aura moun amo! ...»
Un silènci mourtau li prenguè tóuti très.
405
X D'uno vertu devinarello
Veirias lasi li très candèlo;
*** Veirias d^Esperitoan giscla dôu fiò rama,
D6a mou veirias penja la branco
Vers aquén que sara de manco;
^' Veirias la napo resta blanco
Sonto an carboun ardent, e li cat resta mut!
(i Ah! Noël, Noël, où est ta douce paix? — Où sont les visage»
riants — des petits enfants et des jeunes filles? — Où est la main
calleuse et agitée — du vieillard qui fait la croix sur le saint repas ?^
il Alors le valet qui laboure — quitte le sillon de bonne heure,
— et servantes et bergers détalent, diligents. — Le corps échappé
au dur travail, — ils vont, à leur maisonnette de pisé, — avec leurs
parents manger un cœur de céleri — et poser gaiement la bûche (au feu)
avec leurs parents.
ra Du four, sur la table de peuplier, — déjà le (pain) de Noël
arrive, — orné de petit-houx, festonné d'enjolivures. — Déjà s'allument
trois chandelles, — neuves, claires, sacrées, — et dans trois blanche»
écuelles — germe le blé nouveau, prémices des moissons.
IV Un noir et grand poirier sauvage — chancelait de vieillesse . . »
— L'sdné de la maison vient, le coupe par le pied. ~ à grands coups
de cognée Tébranche, -— et le chargeant sur l'épaule, près de la table
de Noël, — il vient, aux pieds de son aïeul, le déposer respectueusement.
V Le vénérable aïeul, d'aucune manière, — ne veut renoncer à
ses vieilles modes. — H a retroussé le devant de son ample chapeau,
— et va, en se hâtant, chercher la bouteille. — Il a mis sa longue
camisole — de cadis blanc, et sa ceinture, - et ses hrayes nuptiales,,
et ses guêtres de peau.
VI Cependant toute la famille — autour de lui joyeusement
s'agite ... — «Eh bien! posons -nous la bûche, enfants?» — «Oui!»
promptement —tous lui répondent. * Allégresse !> — le vieillard s'écrie,
*allégressey allégresse! — que Notre-Seigneur nous emplisse d* allégresse/
— et si, une autre année, nous ne sommes pas plus, mon Dieu, ne soyon»
pas moins h
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158 CANT BETEN.
59 JaDO-Mario es la proumiero
■*^® Que s'aubourè de la cadiero:
«Ma fiho! la resoun que vènes dalarga,»
lé fai ansin 'mé li man jouncho,
^" «Es uno escorno que dous councho,
Es uno espino d'aiguespouncho
Que nous a pèr long-tèms nòstì cor trafiga!
vu Et remplissant le verre de clarette, — devant la troape
soariante — il en verse trois fois sur Tarbre fruitier; — le plus jeune
prend (l'arbre) d'un côté, — le vieillard de l'autre, et sœurs et frères —
entre les deux, ils lui font faire ensuite — trois fois le tour des lumières
et le tour de la maison.
vni Et dans sa joie, le bon aïeul — élève en l'air le gobelet de
verre: — «0/«*,> dit-il, *feu sacré j fais que nous ayons du beau temps f
— et que ma brebis mette bas heureusement, — que ma truie soit féconde^
que ma vache vêle bien, — que mes filles et mes brus enfantent toutes bien !
IX Bûche bénie, allume le feu h Aussitôt — prenant le tronc
dans leur mains brunes, — ils le jettent entier dans l'&tre vaste. —
Vous verriez alors gftteaux à l'huile — et escargots dans Vaiòli^ —
heurter, dans ce beau festin, vin cuit, nougat d'amandes et fruits de
la vigne.
X D'une vertu fatidique — vous verriez luire les trois chandelles;
— vous verriez des Esprits jaillir du feu touffu; — du lumignon vous
verriez pencher la branche — vers celui qui manquera (au banquet futur);
— vous verriez la nappe rester blanche — sous un charbon ardent, et
les chats rester muets!)
M Mistral a fait, dans VAibli du 17 déc. 1891, une description
détaillée de la manière dont on célébrait la fête de Noël dans la maison
de son père. Cette description répond exactement à ce qu'on vient de
lire dans les vers précédents. C'est le souvenir de sa jeunesse qui les lui
a dictés, comme il lui a dicté le v. 182 du premier Chant On sent que
«le vénérable aïeul qui d'aucune manière ne veut renoncer à ses vieilles
modes» est le propre père du poète. Une illustration exacte de la scène
citée se trouve dans le Musean Arlaten créé et inauguré par Mistral à
Arles, en 1897. Une des salles de ce musée représente, avec tous ses
détails, la réunion de trois générations de Provençaux devant la Bûche
de Noël (lou cacho-fiò), et rien ne manque pour rendre vivante cette
scène de famille. — La fête de Noël s'appelle Calmdo (Calendes), parce que
les Calendes de janvier étaient une fête payenne qui fut adoptée par les
chrétiens et confondue avec celle de la Nativité du Christ.
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Li viÈi. 159
^*'* 60 As refusa lou pastre Alàri,
Âquéu qu'avié milo bestiàri!
Refusa Yeranet lou gardian; rebuta,
'•*'' Pèr ti maniero besuqueto,
Ourrias, lou tant riche eu Taqueto!
Em' acò pièi, em' un fresqueto,
-^^ Em* un galo-bon-tèms te vas encoucourda!
61 Bèn ! i'anaras de porto en porto
Emé toun gus courre pèr orto!
^*3 Siés toute tiéuno, parte, abóumianido ! . . . Bon !
Assòcio-te 'mé la Roucano!
Emé Beloun la Roubicano!
^^ Sus très caiau, emé la Gano,
Yai couire ta bouiaco, à la sousto d'un pont!»
62 Mèste Ramoun leissavo dire;
-*^ Mai soun iue, lusènt coume un cire,
Soun iue parpelejavo e jitavo d'uiau
Souto sis usso espesso e blanco.
^8* De sa coulèro la restanco
Pièi à la longo se desranco,
E l'oundo à boui feroun s'esclafis dins lou riau:
-•''* 68 «A resoun, o, ta maire! parte,
E que l'aurige liuen s'esvarte! . . .
Mai noun, demouraras, veses? . . . Quand saubriéu
^38 De t'estaca 'mé lis enfèrri
E de te mètre i narro un fèrri,
Coume se fai à-n-un gimèrri;
461 Yeguèsse-iéu subran toumba lou fiò de Dieu!
64 De facharié morno e malauto,
Veguèsse-iéu foundre ti gauto.
*•* 88. Iju Boucano, Beloun la Roubicano, la Cano (la Chienne),
noms de mendiantes connues dans la région des Alpilles, à Tépoqae où
les èyènements de notre poème ont pn se passer (commencement du
19« siècle).
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160 CAÎIT 8ETBN.
^^ Courae la nèu di colo à l'uscle dóu soulèu!
Mirèio! coume aquelo graso
DÓU fougueiroun porto la braso;
^"^ Coume lou Rose, quand s'arraso,
Fau que desbounde, e Te! coume acò 's un calèu,
65 Rapello-te de ma paraulo:
*50 Lqu veiras plus!» ... E de la taulo
Em^ un grand cop de poung destrantaio Tamplour.
Coume l'eigagno sus li berlo,
^^ Coume un rasin que si pouperlo
Plovon à l'auro, perlo à perlo,
Mirèio entanterin escampavo si plour.
^^ 66 «Quau m'a pas di, malavalisco!»
Repren lou vièi, bret de la bisco,
«Ambroi, quau m'a pas di que vous, vous, Mèste Ambroi^
45» Agués, 'mé voste tantalòri,
Entrepacha dins vosto bòri
Aquel infâme raubatòri! . . .>
^^ L'endignacioun, aquest, l'enaurè tout revoi.
67 «Malan de Diéu!> cridè tout-d'uno.
Se l'avèn basso, la fourtuno,
465 Yuei aprenès de iéu que pourtan lou cor aut!
Que sache encaro, n'es pas vice
La paureta, nimai brutice!
*^ Ai quarante an de bon service,
De service à l'armado, au son di canoun rau!
68 Just manejave uno partego,
4^^ Que siéu parti de Valabrego
Pèr mòssi de veissèu. Emplana sus la mar.
Sus la mar tempestouso o lindo,
466^ 2(f^g po^ ^cc id paureta , nimai brutice (pauvreté n'est pM^
vice ni souillure), variante du prov. : Paureta Wes pas vice (Pauvreté
n'est pas vice).
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LI ?IÈ1. 161
^'* Ai vîflt l'empèri de Melindo,
Emé Sufrèn ai treva Tlndo,
E, mai que la marino, agu de jour amar!
^■^' 69 Soudard peréu di grandi guerre,
Ai barrula toute la terro
Em^ aquel aut guerrié, que inountè dóu Miejour
^^ E permenè sa man destrùssi
De l'Espagno à Fermas di Rùssi;
E coume un aubre de perùssi
^ Lou mounde s'espóussayo au brut de si tambour!
70 E dins l'ourrour dis arrambage,
E dins l'angouisso di naufrage,
*^ Li riche, pèr acò, n'an jamai fa ma part!
E iéu, enfant de la pauriho,
léu que n'aviéu dins ma patrie
^^ Pas un terroun à planta reio,
Pèr elo, quarante an, ai matrassa ma car!
71 E couchavian à la plouvino,
*^* E manjavian que de canine!
E jalous de mouri, courrian au chapladis
Pèr apara lou noum de Franco . . .
^^ Mai, d'acò, res n'a remembraoço!»
En acabant sa remoustranço,
Pèr lou mas bandiguè sa jargo de cadis.
*^ 72 «Qu'anas bousca Ters Mount-de- Vergue
Lou 8ant-Pieloun?> Lou vièi rouërgue
Rambaio coume eiçò Mèste Ambroi, «emai iéu
*'* L'empèri de Melindo (empire de Mélinde), dans le Zangnebar,
qn'nn marin provençal aurait bien pu connaître.
*w Beio (: io) doit être prononcé Hig {riho). Cf. v. IX, 298. '
*••/• Mount-de -Vergue (Mont -de -Vergue), colline au levant
d'Avignon. — Lou Sant-Pieloun (le Saint-Pilon, le Saint-Puy), nom du
rocher à pic dans lequel est creusée la grotte où se retira sainte Made-
leine (voy. I, 352 note et XI, 456 ss.). — Le Mas des Micocouliers est
supposé à peu près à mi-chemin entre ces deux collines. Par con-
séquent, ana bousca vers Mount-de-Vergue lou Sant-Pieloun (chercher
11
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162 OAKT 8BTBK.
^* Ai ausi Porre tron di boumbo
Di Toulouuen clafi la coumbo;
D'Arcolo ai vist lou pont que toumbo
*^ E li sablas d^gito embuga de sang viéu!
73 Mai, de retour d'aquéli guerre,
A fouire, à bourjouna la terre
^^ Nous sian mes coume d'ome, à se desmesoula.
De pèd e d'ounglo! La joumado
Ero avans Taubo entamenado,
*io E la luuo di vesprenado
Nous a vist mai d'un cop sus la trenco gibla!
74 Dison: La terre es abelano!
^^ Mai, coume un aubre d'avelano,
En quau noun la tabasse à grand cop, donne rèn;
E se coumtavon, dèstre à dèstre,
*'* Li moutihoun d*aquéu bèn-èstre
Que moun travai me n'a fa mèstre,
Coumtarien li degout de moun front susarènt!
^'* 75 Santo Ane d'At! pièi fau rèn dire!
^Aurai adounc, coume un satire,
le Saint- Pilon vers Mont-de- Vergue) veut dire: faire un détonr inutile.
C'est un dicton tout local , qui prend la place de la locution plus ré-
pandue : cerca miejour à quatorge ouro (chercher midi à quatorze heures).
•^ Lou pont d'Arcolo^ le pont d'Arcole, célèbre par la bataille du
15—17 nov. 1796. Ce pont défendu par les batteries des Autrichiens et
attaqué par Tarmée de Napoléon concentra longtemps les aspirations
ennemies. On connaît Tépisode du petit tambour héroïque André Étieiuie
(né vers 1777 à Cadenet [Vaucluse], mort à Paris en 1838), à qui Mistral
a érigé un monument poétique dans ses Isclo d'or (Paris 1889, p. 53 ss.).
•** Dèstre à dèstre^ pas à pas. Sur la mesure agraire nommée
dèstre (= 8 mètres carrés), voy. VII, 229 note.
*" Santo Ano d'At (Sainte Anne d'Apt) ! Exclamation invocatoire.
La ville d'Apt (6725 hab., chef-lieu d'arr. de la Vaucluse et anc. évêché)
croit posséder les reliques de sainte Anne, qui auraient été apportées
en Provence par saint Lazare (voy. XI, 92, et 87 note) et confiées par
lui à saint Auspice, apôtre d'Apt.
*•* Pour dire travailler comme un nègre, on dit en Provence tra-
vailler comme un satyre {coume un satire). «Les anciens ont pu prendra
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u YiÈi. 163
Rustica de-countùnio e maDJa mi grapié,
^ Pèr qu'à Foastau lou Tiéure abounde,
Pèr que de-longo se i'apounde,
Pèr me mètre à l'ounour dóu mounde,
^^ Pièi dounarai ma fiho à-n-un gus de paie!
76 Anas-TOUs-en au tron de Diéune!
Oardo toun chin, garde moun ciéune.»
*^ Tau fugue d6u pelot lou parla rabastous.
E l'autre vièi, s'aussant de taulo,
Preuguè sa jargo emè sa gaulo
^' E n'apouudè que dos paraulo:
«Âdessias! Quauque jour, noun fugues regretous!
77 E lou grand Dieu emé sis ange
^^ Mené la barco e lis arange ! . . .>
E coume s'enanavo emé lou jour fali,
Souto lou Tènt-terrau que bramo,
^'^ Banejè dóu mouloim de ramo
Uno longo lengo de flamo.
Autour, li meissounié, de joio trefouli,
^ 78 Emé si tèsto fièro e libre
Se revessant dins l'èr que vibro,
Tôuti, d'un même saut picant la terro ensèn,
^' Fasien déjà la farandoulo.
La grand flamado, que gingoulo
Au revoulun que la ventoulo,
^ Empuravo à si front de rebat trelusènt.
les nègres sauvages pour ^es divinités sylvestres qu'ils nommèrent
satyres, et dans Tesprit du peuple, ces deux mots ont pu devenir sy-
nonymes.» (Mistral).
••* Mena la barco ^ conduire la barque, au fig. diriger une
entreprise. Cf. Coume vai la barco: comment cola va-t-il? — Il est in-
utfle de rappeler Timportance des arange (oranges) au Midi de la France.
Les vers 533/4 disent simplement: Que Dieu vous bénisse!
•*• La farandoulo. Voy. III, 10 note.
11*
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164 CáHT 8STB1Ì. LI VIÈI.
79 Li belugo, à remoulÌDado,
MountoD i nivo, aferounado.
^^ Au crussimeD di trounc toumbani dÌDs lou brasas
Se mesolo e ris la musiqueto
Dóu flahutet, revertigueto
^^^ Coume un sausin dins li branqueto . . .
Sant Jan, la terro aprens trefoulis, quand passas!
80 La regalido petejavo;
^^^ Lou tambourin Tounvounejavo,
Qrèu e countinuous, coume lou chafaret
De la mar founso, quand afloco
^^ Pasiblamen contro li roco.
Li lamo foro di bedoco
E brandussado en Tèr, li dansaire mouret,
*•' 81 Très fes, à grandis abrÌTado,
Fan dins li flamo la Bravado;
E tout en trépassant lou rouge cremadou,
^* D'un rèst d'aiet trasien li veno
Au recaliéu; e, li man pleno
De trescalan e de verbeno,
^^ Que fasien benesi dins lou fiò purgadou :
82 «Sant Jan! Sant Jan! Sant Jan!» cridavon.
Tóuti li colo csbrihaudavon,
^^^ Coume s'avié plóugu d'estello dins l'oumbrun.
Enterin la rounflado folo
Empourtavo Tencèns di colo
^'^^ Emé di fiò la rougeirolo
Yers lou Sant, emplana dins lou blu calabrun.
^ La Bravado (La bravade), déchaiges de mousqueterie qu'on
faisait autrefois an moment d'allumer le feu de la Saint-Jean, et, par
extension, cérémonies préliminaires et saut de ce feu. Voy. Vil, 272 note.
*••/•' Le trescalan (mille - pertuis) et la verbeno (verveine) sont
déposés dans les armoires comme talismans de bonheur. Ils servent
aussi à composer des vulnéraires, òli rouge.
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CANT VUECHEN
LA CRAU»)
l>e»eepT>nço à» MlrMo. — ÀtniMaduro d'Àrlaténeo. — L* ebato, au mltan de 1« nlaa,
fkgls Poviten paiitttt. — Vai aa tonmbèa dl Sànti Mario, qae tonn 11 patronoo de Pron-
Tènço, 11 tiipUoa da tovea si parant. — Lia Enelgne. — Toot en eoorrènt à travèt de
Cran, reeoontro 11 paatre de toan paire. — La Cran, la ^erro dl Qi^aot - Li raasado,
11 prèfO-Dlén d'eetoablo, 11 parpaloun, arertUsoii Mlrèio. - Mirèio. badanto de la set,
• n'en pondent plna de la eand, prègo tant Oènt, qne rèn à tonn secourt. — Reeeontre
«PAndreloun, lou oaoalausié. — Bloge d'Arle. — Reoit d'Andrelonn: Utòrl dóu Trau
de I* Capo, 11 oauoo, 11 oaueaire aprefoundL — Mlrèio ooucho au ttbanèu de la Cualho
d*Andreloun.
1 Quau tendra la forto lioano,
Quand, de-retour à soun androuno,
s Yèi plus soun liounèu? Ourlante sus-Ion-cop,
Lóugiero e primo de yentresco,
Sus li mountagno barbaresco
^ Patusclo . . . Un cassaire mouresco
Entre lis argelas i'emporto au grand galop.
2 Quau TOUS tendra, fiho amourouso P . . .
9 Dins sa chambreto souloumbrouso
Mounte la niue que briho esperlongo soun rai,
Mirèio es dins soun lié couchado
1« Que plouro touto la niuchado,
Emé soun front dins sa jounchado:
<Nosto-Damo-d' Amour, digas-me que farai!
*) La CraUf voy. I, 3 note.
" Notto-Damo-d' Amour (Notre-Dame d'Amour), ancienne chapelle
ou église abandonnée qui se trouve au milieu de Pile de Camargue.
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166 GANT YUECHBN.
15
S 0 marrit sort que m'estransines !
0 paire dur que me chaupines,
Se vesiés de moun cor Testras e lou coumbour,
1® Auriés pieta de ta pichoto!
léu qu'apelaves ta mignoto,
Me courbes vuei souto la joto,
*i Coume s'ère un fedoun atrinable au labour!
4 Ah! perqué noun la mar s'enverso
E dins la Crau largo sis erso!
*^ Gaio, veiriéu prefoundre aquéu bèn au soulèu,
Soulo encauso de mi lagremo!
0 perqué, d'uno pauro femo,
^ Perqué nasquère pas iéu-memo,
Dins quauque trau de serp ! . . . Alor, alor, belèu,
5 S'un paure drôle m*agradavo,
^ Se Vincenet me demandayo,
Lèu-lèu sariéu chabido ! . . . 0 moun bèu Vincenet,
Mai qu'emé tu ponsquèsse yiéure
^ E t'embrassa coume fai Téurre,
Dins li roudan anariéu béure!
Lou manja de ma fam sarié ti poutounet!»
^ 6 E coûme, ansin, dins sa bressolo,
La belle eufant se descounsolo,
Lou sen brûlant de fèbre e d'amour fernissènt,
*• De si proumiéris amoureto
Coume repasse lis oureto
E li passade tant clareto,
** lé revèn tout-d'un-cop un counsèu de Vincèn:
7 «0», crido, «un cop qu'au mas veuguères
Es bèn tu que me lou diguères:
*5 ««S'un chin foui, un lesert, un loup o 'n serpatas,
*Y^ Hépétition des vers 389—93 du premier Chant. Voy. Introd-
p. XXXI et Ch. I, dô2 note.
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LA CBAU. 167
0 touto autro bèsti courrènto,
Vous fai seDti sa dent pougnènto,
^ 8e lou malur vous despoutènto,
Courrès, courrès i Santo! aurés lèu de soûlas !»>
8 Vuei lou malur me despoutènto,
*' Parten! N'en revendren countènto.»
Acò di, sauto lèu de soun blanc linçoulet;
Emé la clau lusènto, duerbe
^ Lou gardo-raubo que recuerbe
Soun prouvimen, mo.ble superbe
De nóuguié, tout fleuri souto lou oiselet.
^^ 9 Si tresouroun de chatouneto
Eron aqui: sa courouneto
De la proumiero fes que faguè soun bon -jour;
^ Un brout de lavande passido;
Une candeleto, gausido
Quàsimen touto, e benesido
^ Pèr esvarta li tron dins la soumo liunchour.
10 Elo, emé 'no courdello blanco,
D'abord se nouso, autour dis anco,
^* Un rouge coutihoun, qu'elo-memo a pica
D'uno fine carreladuro,
Meraviheto de courduro;
^^ E sus aquéu, à sa centuro,
Un autre bèn plus bèu es lèu mai atrenca.
••/• Faire .soun hon-jour, communier. A leur première com-
munion les filles portent, en France, le costume blanc et la couronne
des fiancées. ]<]xpre8sion symbolique de leur mariage avec le Seigneur.
••/* On met de la lavande dans les armoires pour parfumer le
linge. — Les candeleto, petits cierges bénits qu'on distribue dans les
églises, à la fête de la Chandeleur. Une croyance populaire leur attribue
le pouvoir indiqué dans notre poème.
^ ss. Le poète donne dans ces vers une description de la toilette
et du costume pittoresque des Arlésiennes. — Vèso (v. 71) est une sorte
de spencer ou de corsage collant: il est toujours noir en toilette, de
couleur nankin ou autre en négligé.
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168 OANT TXTEOHBN.
11 Pìèi, dins uno èso negro, esquicho
^' Lóugeiramen sa taio richo,
Qu'uno espingolo d'or eufis à ressarra;
Pèr treneto longo e brunello
^^ SouD peu pendoulo e renmantello
Si dos espalo blanquinello.
Mai elo, n'arrapant li trachèu sépara,
^® 12 Lèu lis acampo e li restroupo,
A plen de man lis agouloupo
D^uno dentello fine e clareto; e 'no fes
®^ Li bèlli floto ansin restrencho,
Très cop poulidamen li cencho
Em' un riban à bluio tencho,
^ Diadème arlaten de soun front jouine e fres.
13 Met soun faudau; sus la peitrino,
De soun fichu de mousseline
^ 8e croso à pichot pie lou vierginen teissut:
Mai soun capèu de Prouvençalo,
Soun capeloun à grandis aie
^ Pèr apara li caud mourtalo,
Óublidè, pèr malur, de s'en curbi lou su . . .
14 Acò fini, l'ardènto chato
^ Pren à la man si dos sabato;
Dis esealié de bos, sens mena de yarai,
Davalo d'escoundoun ; desplanto
^^ D6u pourtau la fanco pesante;
Se recoumando i boni Santo
E part, coume lou vent, dins la niue porto-esfrai.
^ 15 Èro Touro que lis Ensigne
I barquejaire'fan bèu signe.
De l'Aiglo de Sant Jan, que se vèn d'ajouca,
•• ss. Lis Ensigne, la Ceinture d'Orion ou les Trois Rois, con-
stellation favorable aux navigateurs. — UAiglo de San Jan (l'Aigle de
Saint-Jean) est visible en Provence dans les nuits de juillet. — Lou
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LA CEAtr. 169
^^ I pèd de soun Eyangelieto,
Su8 li très astre mounte elo isto,
8e vesié trantaia la yisto;
^^^ Lou tèms èro eeren e soi e 'sperluoa.
16 E dins li plannro estelado
Precepitant si rodo alado,
1^ Lou grand Càrri dis Amo, alin, dóu Paradis
Prenié la mountado courouso,
Emé sa cargo benurouso;
^*^ E li mountagno tenebrouso
RegardaYon passa lou Càrri vouladis.
17 Mirèio anavo dayans elo,
11^ Coume an tan Magalouno, aquelo
Que cerquè tant de tèms en pleurant, dins li bos,
Soun ami Pèire de Prouvènço,
^^' Qu'eu, empourta pér la vióulènço
Dis oundo, èro restado sènso.
I counfigno pamens dóu terraire entre-fos,
^•^ 18 E dins lou pargue recampaire,
l'avié li pastre de soun paire
QuWavon déjà móuse; e d'uni, 'mé la man,
ï^ Tenènt li fedo pèr lou mourre,
Inmoubile dayans li fourre,
Fasien teta lis agnèu bourre.
1^ E dc-longo entendias quauco fedo bramant . . .
grcmd Càrri dis Amo (le grand Char des âmes; c'est-à-dire le char qni
transporte les âmes en paradis), le Chariot de David, la grande Onrse.
— Les trois étoiles qui précèdent le Chariot sont appelées li hèati (les
bêtes), et la petite qui accompagne la troisième est appelée lou carretié
(le charretier). — Cf. Mistral, Escourregudo astrounoumico ^ dans YAr-
mana prouvençau de 1872.
»" Voy. I, 46 note.
*•* Fourre (feurre, chaume), claie rembourrée de roseanx et de
carex que les bergers de la Crau dressent obliquement sur la terre, afin
d'abriter leurs brebis.
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170 CAMT YUECHBN.
19 D'autre oouchayon li maniero
Yers lou móusèire; à la sourniero,
>*• Asseta su 'no pèiro, e mut coume la niue,
Di pousso gounflo aqueet tiravo
Lou bon la caud: lou la 'spíravo
iM A long raiòu e s'aubouravo
Dins li bord escumous dóu cibre, à visto d*iue.
20 Li chin èron coucha, tranquile;
^^ Li bèu chinas, blanc coume d'ile,
Jasien de-long dóu cast, 'mé lou mourre alounga
Dins li ferigoulo; calaumo
>^ Tout à l'entour, e som e chauma
Dins lou campas que sent qu'embaumo . . .
Lou tèms èro seren e sol e 'sperluca.
l'^i 21 E coume un lamp, à ras di oledo,
Mirèio passo. Pastre e fedo,
Coume quand lis amourro un subit fouletoun,
^^^ S'amoulounèron. Mai la fiho:
«Emé iéu, i Sànti-Marlo
Res YÒu veni, de la pastrihoP»
147 'E davans, ié fusé coume un esperitoun.
22 Li chin dóu mas la couneiguèron
E dóu repaus noun bouleguèron;
1^ Mai elo, dis avaus Trustant li cabassòn,
Es déjà liuencho; e sus li mato
Di panicaut, di canfourato,
*^ Aquéu perdigalet de chato
Lando, lando! Si pèd toucavon pas lou sou...
23 Souvènti-fes à soun passage,
^^ Li courreli que, dins l'erbage.
Au pèd di reganèu, dourmien agroumouli,
De sa dourmido treboulado
"• Répétition du v. 105.
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LÀ ORIU, 171
i^ Snbran partien à grand youlado;
E dins la Crau soiirno e pelado
Cridavon: Courreli/ cùurreli! courreli!
1^ 24 Emé si peu lusènt d'eigagno,
KAubo, entremen, de la mountagno
' Se vesié pau à pau davala dins lou plan;
1^ E di calandro capeludo
Lou YÒu oan taire la saludo;
E de TAupifao baumeludo
1^ Semblavo qu'au soulèu se mouvien li oalan.
25 Acampestrido e secarouso,
L'inmènso Crau, la Crau peirouso
l'^i Au matin pau à pau se vesié destapa;
La Crau antico, ounte, di rèire
Se li raconte soun de croire,
i''* Souto un déluge counfoundèire,
Li Gigant auturous fuguèron aclapa.
26 Li testoulas! em' uno escalo,
177 Em' un esfors de sis espalo
Cresien de cabussa TOunnipoutènt ! Déjà
De Santo-Ventùri lou serre
180 Èro estrassa pèr lou pau-ferre;
Déjà l'Aupiho venien querre,
Pèr n'apoundre au Yentour li grand baus eigreja.
"' LMuj>//io ftaMm€/u(io (l'Alpille caverneuse). L'épithète est motivée
par les grottes des Baux et de Corde qu'on trouve dans cette montagne.
Voy. m, 242, VI, 147 et VI, 645 notes.
"• ss. Dans ces vers, la Gigantomachie, racontée dans l'Odyssée
XI, 305 — 20, est transposée en Provence, pour expliquer poétiquement
Forigine de la Crau. — Voyez le même récit dans Lou Rose de M.
Montier, p. 27 ss. (Valence 1897). — Lou serre de Santo-Ventùri (le morne
ou pic de Sainte -Victoire, v. 179), à Torient d'Aix, au nom duquel les
érudits de la Renaissance ont rattaché à tort le souvenir de la grande
victoire remportée par Marins sur les Teutons, à Fourrières, dans le
voisinage.
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172 OAIÍT VTJBCHBN.
183 27 Diéu duerb la man; e lou Maïstre,
Emé lou Tron, emé TAuristre,
De sa man, coume d'aiglo, an parti tóutí très;
i^ De la mar founso, e de si vabre,
E de si toumple, van, alabre,
Espeirega lou lié de mabre,
!*• E *m* acò s'enaurant, , coume un lourd sagarés,
28 L'Anguieloun, lou Tron e l'Auristre,
D^un vaste curbecèu de sistre
1*2 Amassolon aqui lis oumenas ... La Crau,
I douge yènt la Crau duberto,
La mudo Crau, la Crau deserto,
'** A counserva Torro cuberto . . .
Mirèio, sèmpre mai, dóu terradou peirau
29 Prenié l'alòngui. Li raiado
1*^ E lou dardai di souleiado
Empuravon dins Ter un lusènt tremoulun;
E di cigalo garrigaudo,
^* Que grasihavo Terbo caudo,
Li cimbaleto fouligaudo
Repetavon sens fin soun long cascarelun.
20* 30 Ni d'aubre, ni d'oumbro, ni d'amo!
Car, de Testiéu fugènt la flamo,
Li noumbrous abeié que rasclon, dins l'ivèr,
^^ L'erbeto courte, mai goustouso.
De la grand piano sóuvertouso,
Dins lis Aup fresco e sanitouso
*>® Eron ana cerca de pasquié sèmpre verd.
31 Souto li fiò que Jun escampo,
Mirèio lampo e lampo e lampo!
21' E li rassado griso, au revès de si trau,
S'entre-disien : «Fau èstre folo
Pèr barrula li clapeirolo,
21^ Em' un soûl eu que sus li colo
Fai dansa li mourven e li code à la Crau!>
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LA OBAU. 173
32 E li prègo-Diéu, à l'oumbrino
•í^ Dis argelas: «0 pelerino,
Entoumo, entoumo-te!> ié venien. «Lou bon Dieu
A mes i font d'aigo clareto,
*** Au front dis aubre a mes d'oumbreto
Pèr apara ti couloureto,
E tu rimes ta caro à Tuscle de l'estiéu!»
*^ 33 En van peréu l'avertiguèron
Li parpaioun que la veguèron.
Lis alo de l'Amour e lou vent de la Fe
*^ L'emporton, coume l'auro emporte
Li blanc gabian que soun pèr orto
Dins li sansouiro d'Aigo-Morto.
^* Tristas, abandouna di pastre e de Tavé,
34 De liuen en liuen, pèr la campagne,
Parèis un jas cubert de sagno . . .
^^ Quand pamens se veguè, badanto de la set,
Au bruladou toute souleto,
Ni regouloun ni regouleto,
**^ Trefouliguè 'no brigouleto . . .
E faguè: «Grand Sant Gènt, ermite dóu Bausset!
35 0 bèu e jouine labouraire,
'^ Qu'atalerias à voste araire
Lou loup de la mountagno! o divin garrigaud,
Que durberias la roco dure
^* A dos pichòti couladuro
D'aigo e de vin, refrescaduro
Pèr vosto maire, lasso e mourènto de caud;
•*> Sansouiro^ voy. IV, 351 note. — Aigo-Morto, voy. IV, 346 note.
■•• Sant Gènt (Saint Gent), jeune laboureur, de Monteux, qui au
commencement du 11« siècle, se retira dans la gorge du Bausset (près
de Vaucluse) pour y vivre en ermite. Son ermitage et la fontaine mira-
culeuse qu'il fit jaillir, dit la tradition, en implantant ses doigts dans le
rocher, sont le but d'un pèlerinage très fréquenté.
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174 CA»T VUBCHBK.
*^^ 36 Car, coume iéu, quand tout soumiho,
Avias plaça vosto famiho,
E, soulet emé Dieu, i gorgo dóu Bausset
^** Vous trouvé vosto maire. Ansindo,
Mandas-me 'n fiéu d'eigueto lindo,
0 bon Sant Qènt! Lou grès que dindo
852 ]^e crèmo li peiado, e more de la set!»
37 Lou bon Sant Gènt, de l'empirèio,
Enteçdeguè prega Mirèio:
«55 E Mirèio, autant lèu, d'un releisset de pous,
Alin dins la champino raso,
A vist belugueja la graso.
•58 E dóu dardai fende la braso,
Coume lou martelet que travèsso un espousc.
38 Èro un vièi pous tout garni d'éurre,
2^* Que li troupèu i' an a von béure.
Murmurant douçamen quàuqui mot de cansoun,
r a 'n pichot drôle que jougavo
^^ Souto la pielo, ounte cercavo
Lou pau d'oumbreto qu'amagavo;
Contre, avié 'n panié plen de blanc cacalausoun.
39 E l'enfantoun, dins sa man 1)runo,
Lis agantavo, uno pèr uno,
Li pàuri meissounenco; e 'm' acò ié venié:
^^ *Cacalau$y cacalaus mourgueto,
Sorte lèu de ta cabaneto,
Sorte lèu ti bèlli Laneto,
278 0 senoun^ te roumprai toun pichot mounastié,*
••• Meissounenco, hélice des moissons, parce qu'après la moisson,
elle monte et se colle le long des chaumes.
^^ ss. ('es vers sont tirés d'une formulette que les enfants chantent
à l'escargot, pour l'engager à sortir ses cornes:
Cacalaus mourgueto.
Sorte ti baneto;
Se li vos pas sourti, anarai vers lou manescau,
Que te roumpra toun oustau.
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LA CRAO. 175
40 La bello Crayenoo enflourado,
E qu'au ferrât s'èro amourrado,
^^ Aubourè tout-d'un-cop soun poulit mourraDchoun:
«Mignot, que fas aqui?» «Pauseto.»
«Dins lou baucage e li lauseto
*^* Acampes de cacalausetoP»
«L'avès bèn devina!» respoundè lou pichouD.
41 «Vès! quant n'ai dins ma canestello!
*^ Ai de mourgueto, de platello!
De meissounenco» . . . «E pièi, li manges?» <Iéu? pas mai!
Ma maire, tóuti li divèndre,
*^ Li porto à-n-Arle pèr li vendre
E nous entourno bon pan tendre . . .
lé sias agudo estado, en Arle, vous?» «Jamai.»
*^ 42 <Hoï! sias jamai estado en ArleP
lé siéu esta, iéu que vous parle!
Ai! pauro, se sabias la grande vilo qu'es,
*•' Arle! Talamen s'estalouiro
Que, dôu grand Rose que revouiro.
N'en tèn li sèt escampadouiro ! . . .
^^ Arle à de biòu marin que paisson dins si tes,
43 Arle a soun cavalin sóuvage;
Arle, dins rèn qu'un estivage.
(Escargot nonnain, sors tes cornes ; si tu ne yeax pas les sortir,
j'irai chez le forgeron qui te rompra ta maison.)
M. Rolland, Faune populaire de la France^ Paris 1881, III, 196 ss.,
cite de nombreuses variantes de ce dicton enfantin. Voy. aussi Maass, l. c,
p. Ô9 8. En Silésie, on chante (je cite la formnlette la plus répandue) :
Schnecke, Schnecke, Schniere,
Zeig' mir deine Viere;
Zeig'st mir deine Viere nicht,
Schmeiss' ich dich in'n Graben,
Da fressen dich die Raben,
Da kommt ein grosser Fleischerhund
Und zieht dir's Fell vom Kopfe runt^r).
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176 GANT VUBCHBN.
^^'' Meissouno proun de blad, pèr se nourri, se vòu,
Sèt an de filo! A de pescaire
Que ié carrejon de tout caire;
^^ A d'intrepidi navegaire
Que van di liuéuchi mar afrounta li revòu . . .»
44 E tirant glòri mervihouso
808 De sa patrie souleiouso,
Disié, lou galant drôle, emé sa lengo d'or,
E la mar bluio que trémolo,
^^ E Mount-Majour que pais li molo
De plenîgourbin d'óulivo molo,
E lou bram quU palun fai ausi lou bitor.
•^ 45 Mai, o ciéuta douço e brunello.
Ta meraviho courounello,
Óublidè, lou pichot, de la dire: lou cêu,
^'* 0 drudo terro d*Arle, douno
La bèuta puro à ti chatouno,
Coume li rasin à Tautouno,
8»* De senteur i mountagno e d'aleto à l'aucèu.
46 La bastidano, inatentivo,
Ero aqui drecho e pensativo:
^'® «Bèu jouveinet, se vos,» faguè, «veni 'mé iéu,
Emé iéu vèue! Sus li sause
Avans que la reineto s'ause
^^* Canta, fau que moun pèd se pause
De l'autre man dôu Rose, à la gàrdi de Dieu!»
47 Lou drouloun ié digue: «Pecaire!
*^* Capitas bèn : sian de pescaire.
Emé nous-autre, aniue, soute lou tibanèu^
Vous coucharés au pèd dis aubo.
•**•/• Mount-Majour, voy. VI, 645 note. — Li molo sont des
meules tournantes qui écrasent les olives afin d'en extraire Thuile.
»»V" Voy. VII, 58 note.
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LA ORAL. lî?
**^ E dourmirés dins vosto raubo;
Moud paire, pièi, à la primo aubo,
Deman vous passara, dins noste breganèu.»
^® 48 «Oh! noun, me sente enca proun forto
Pèr, esto niue, resta pèr orto ...»
«Que Dieu vous en préserve! adounc voulès aniue
^^ Vèire la bando que s'escapo,
Doulènto, dóu Trau de la Capo?
Ai! ai! ai! ai! se vous encapo,
^^ Em' elo dins lou gourg vous fai passa pèr iue!»
49 *E qu'es aquéu Trau de la Capo?>
«Tout en caminant dins li clapo,
^^ Vous countarai acò, fiheto!...» E coumencè:
«Tavié 'no fes uno grande iero
•** Trau de la Capo , nom d'un gouffre, aujourd'hui comblé, dans
la Camargue. La tradition, racontée v. 337 as. et très populaire à
Arles, a des parallèles extrêmement nombreux. M. R. Basset, Revue
des Traditions^ V, 483 ss., en a collectionné plus d'une centaine. On y
trouve (ib. VI, 528) un récit qui a la plus grande ressemblance avec
celui du Trou de la Cape, et que, pour cette raison, nous répétons ici:
«Autrefois, sur le territoire de la Besse, petite ville située sur la route
de Carnoules à Brignoles, la fête de sainte Anne se célébrait comme
dans la France entière. Mais des gens de la commune, pressés par le
temps, ou bien encore oubliant d'honorer cette sainte, faisaient tourner
ce jour-là leurs chevaux sur les gerbes mûres, lorsque soudain l'aire se
creuse en un abîme profond et engloutit hommes et bêtes dans ce gouffre
immense qui s'emplit entièrement d'eau. Depuis ce cataclysme, Besse
possède un beau lac, il est vrai, mais les cultivateurs de notre région,
frappés de terreur, sans doute, au souvenir de cette catastrophe, s'ab-
stiennent de fouler leur blé en ce beau jour de Messidor (26 juillet). La
légende raconte qu'on entend encore, lorsqu'aucun souffle ne vient rider
la surface de l'eau, des bruits de voix et des claquements de fouet mon-
tant des profondeurs de ce lac prodigieux. Et ici même, à Cuers (Var)
nous pouvons affirmer qu'à l'époque où l'église fête la mère de Dieu, on
ne pourrait décider, pour tout l'or du monde, un grand nombre de
cnhivateurs à fouler leurs céréales.» Cf. Maass, /. c, p. 53. - Le thème
commun à toutes ces légendes est que des riches avares ou des gens
impies sont punis par l'engloutissement de leur propriété.
12
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lié Cant VUÈCHEK.
Que regounflavo de garbiero.
^*^ Sus lou dougan de la ribiero,
Deman veirés lou rode ounte acò se passé.
50 Despièi un mes, emai passavo,
^^^ Sus lou plantât que s'espóussavo,
Un roudet Camarguen de-longo avîé cauca.
Pas uno vouto de relàmbi!
3^ Sèmpre li bato dins Tengàmbi!
E, sus Teiròu poussons e gàmbi.
De mountagno d'espigo à sèmpre cavauca!
^^* 51 Fasié 'n soulèu!... La derrabado
Semblavo, dison, atubado.
E li fourco de bos, de-longo en Ter, fasien
3^* Sauta de revoulun de blesto;
E lou póutras e lis aresto,
Coume de flècho d'aubaresto,
^^"^ I narro di chivau de-longo se trasien.
52 0 pèr Sant Pèire o pèr Sant Charle
Poudias sonna, campano d'Arle!
8*^ Ni fèsto ni dimenche au paure cavalun!
Sèmpre la matrassanto cauco,
Sèmpre l'aguiado que trauco,
^3 Sèmpre la cridadisso raúco
D6u gardian, aplanta dins l'ardent revoulun!
•*• Lhi roudet Camarguen (un petit cercle de chevaux Camargues),
voy. IV, 261 note.
•** La derrabado (L'airée ou proprement: l'arrachis) désigne
les gerbes qui ont déjà subi un premier piétinement de chevaux,
et qu'on arrache de dessous Tairée pour les soumettre à un nouveau
foulage.
•" Sant Pèire (Saint Pierre), patron des pécheurs, invoqué na-
turellement par un fils de pécheur. — Sant Charle{magne), cité à cause
de la rime, est légendaire à Arles comme vainqueur des Sarrasins à
Mont-Majour.
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Là (3RAtJ. lïÔ
53 L'avare mèstre, î blanc caucaire
5^ Eûcaro avié bouta, pecaire!
Lou mourraiouD . . . Venguè Nosto-Damo d' Avouât.
Déjà, sus lou plantât que fumo,
^^ Li liame, coume de coustumo,
Virayon mai, trempe d'escumo,
Lou fege arrapa i costo e lou mourre bavous.
872 54 Yeici que tout-d'un-cop s'acampo
E la chavano e la cisampo . . .
Ai! un cop de mistrau escoubeto Teirôu;
^''^ Dis afama (que renegavon
Lou jour de Dieu) lis iue se cavon;
Lou batedou mounte caucavon
^^® Trantaio, e s'entre-duerb coume un nègre peiròu!
55 La grand bancado remoulino
Coume en furour; de la toumplino,
^^ Fourquejaire, gardian, gardianoun, rèn pousquè
Se n'en sauva! Lou raèstre, l'iero,
Lou drai, li cabro, li garbiero,
8«* Li primadié, la rodo entière,
Dins lou toumple sens founs tout s'aprefoundiguè!»
56 «Me fai femi!» digue Mirèio.
^^ «Oh! n'i'a bèn mai, o vierginèio!
Deman, dires bessai que siéu un foulinèu:
Veirés, dins soun aigo blavenco,
^^ Jouga lis escarpe e li tenco
E li merlato palunenco
De-countùnio à l'entour canta dins li canèu.
••*' Nosto-Damo d'Avoust (Notre-Dame d'Août). TAssomption
(15 août).
••• L4 liame (= lou rotulet Camarguen du v. VIIT, 346). Voy.
IV, 261 note.
••• Li cabro (les chèvres) auxquelles ou suspendait // drai (les
grands cribles de peau pour nettoyer les grains).
12*
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180 CANt VUECtìfiN.
393 57 VèDgue lou jour de Nosto-Darao:
Lou soulèu, courouDa de flamo,
A'mesuro que mounto à soun pounteficat,
3^* Emé l'auriho coutro terro
Boutas-vou8 plan, plan, à l'espèro:
Veirés lou gourg, de lin de qu'èro,
3^ S'ensourni pau à pau de Tourabro dóu pecat!
58 E di founsour de l'aigo fousco,
Coume de l'alo d'une mousco,
^^ Ausirés pau à pau s^auboura lou zounzouD;
Pièi es un clar dindin d'esquerlo;
Pièi, à cha pau, entre li berlo,
4i>5 Coume de voues dins uno gerlo,
Un orre chafaret qu'adus la fernisoun !
59 Es pièi un trot de chivau maigre
^^^ Que sus l'eiròu un gardian aigre
Lis esbramasso e couche emé de maugrabiéu.
Es d'estrepado rabastouso;
41 ï Es uno terro despietouso,
Aspro, secado, sóuvertouso,
Que respond coume uno iero ounte caucon, Testiéu.
41* 60 Mai à mesure que décline
Lou sant soulèu, de la toumplino
Li blastème, li brut, se fan rau, nlourtinèu ;
41^ Toussis la manado gancherlo
Aperaliu ; souto li berlo
Calon li clar dindin d'esquerlo,
*2^ E canton mai li merle au bout di long canèu.»
61 Tout eu parlant d'aquéli cause,
Em' soun panié de cacalauso
'" NostO'Damo — Xosto-Damo d^Avoîisi. Voy. v. 367 et note.
•** Mounta à soun pounteficat (monter k son pontificat), monter
dans sa splendeur, dans tout son éclat, à son apogée.
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LÀ ORAU. 181
*î8 Davans la chatouneto anavo lou drouloun.
Lindo, sereno, acoulourido
Pèr lou tremouDt, la colo arido
^•^ Emé lou cèu déjà marido
Sis àuti peDO bluio e si grand testau blound;
62 E lou soulèu que, dins la cintro
*** De si long rai, plan-plan s'enintro,
Laisso la pas de Dieu i palun, au Qrand-Clar,
Is óulivié de la Vau-Longo,
*^* Au Rose qu'eilavau s'alongo,
I meissounaire, qu'à la longo
Aubouron soun esquino e bevon lou vènt-larg.
^5* 63 E lou drouloun digue: «Jouvènto,
Alîn, vès la telo mouvènto
De noste tibanèu, mouvènto au ventoulet!
488 Yèsj sus l'aubo que ié fai calo,
Vès, vès moun fraire Not qu'escalo!
Segur aganto de cigalo,
*^^ 0 regarde belèu se tourne au tendoulet.
64 Ai ! nous a vist ! . . . Ma sorre Zeto,
Que ié fasié la courbo-seto,
*** Se reviro . . . e vès-la que vers ma maire cour
Ié dire que, sens tiro-laisso,
Pou alesti lou boui-abaisso.
^' Dins lou barquet déjà se baisso
Ma maire, e pren li pèis que soun à la frescour.»
*••/* Lou Orand'Clar, anciennement vaste étang de la Cran, entre
les Baux et Arles, anx environs de Mont-Majonr. Anjonrd'hai il est
desséché. — Vau-Longo (Vallongne), vallée des Alpilles.
*•* Lou vènt'larg. Voy. I, 50.
**• Boui-abaisso (bonillabaisse) , matelote à la provençale, potage
de poissons bouillis, plat très aimé snr le Littoral provençal, et sacra-
mentel pour la veillée de Noël, à Marseille et ailleurs.
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182 CANT VUECHBN. LA CRAU.
65 Mai éli dous, d'uno abrivado,
*5<> Coume escalayon la levado:
«Tè!> cridè lou pescaire, «espincho, que fai gau,
Femo ! . . . Bèn lèu, pèr mau que vague,
^^^ Noste Andreloun, crese que fague
Un pescadou di fier que i* ague!
Ve-lou que nous adu8 la rèino di pougau!»
^* Rèino di pougau, jeu de mots. Pougau signifie an sens propre:
anguille de marais, et an fig.: jenne fille bien prise.
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CANT NOUVEN
L'ASSEMBLADO
Desoaladomi de Mette Bamonn e de Jano-Mario, qaand troTon plot Mirèio. — Tonk-d'on-
tème Ion Tièi nuuido sonna e aoampo dine Piero tónti 11 traTaladon don mas. — Ll
••falref 11 rastelareUo, Ion fènelrage. — Ll carretlë, Peetrema^ dl fen. ~ Li bonlé.
— Ll meiaeonnié, la meUaonn, 11 irl«n<urello. - Ll paître. ~ Reolt de Lanrèna de Oònt,
eaponllé dl meisaonnlé : Ion cop de Tonlame. — Reelt don eegaire Jan Bonqnet : Ion
aU ayarri pèr 11 fonmlgo. — Reolt don Marran , balle dl ràfi : la maroo de mort. —
Reell d>Aiitèa]iie, Ion balle -pattre. — Antènme a rltt Mlrèlo qn'anaTO 1 Sintl Mario.
— Bstrambord e pniJlt de la maire. ~ Partènço de la funlho pèr ayé Mlrèlo.
1 Li grand falabreguié plourèron;
Adoulentido, s'embarrèron
^ Dins si bnisc lis abiho, oublidant lou pasquié
Plen de lachusclo e de sadrèio.
«Avès rèn vist mounte es Mirèio?»
* lé demandavon li ninfèio
I gèntis argno bluio adounado au pesquié.
2 Lou vièi Ramoun emé sa femo,
^ Tóutí dous gouufle de lagremo,
Eusèn, la mort au cor, asseta dins lou mas,
Amaduron soun coudoun: «Certo,
*- Fau agué l'amo escalaberto! . . .
0 malurouso! o disaverto!
De la folo jouinesso o terrible estramas!
" Amaduron soun coudoun (mûrissent leur doalenr), jeu de mots.
Coudoun (de cotoneum) signifie : coing, fruit du cognassier, et (dérivé d'un
autre radical, voy. Gloss.): chagrin.
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184 GANT NOUVEN.
^^ 3 No8to Mirèio bello, o gafo!
0 plour! 'mé lou darrié di piafo
S'es raubado, raubado em' ud abóumiaDÌ! . . .
'® Quau nous dira, desbadarnado,
Lou liò, la cauno acantounado
Ounte lou laire t'a menadoP...*
21 E brandavon ensèn si front achavani.
4 Emé la eaumo e lis ensàrri
Venguè lou chourlo, à l'ourdinàri;
2-* E, dre sus lou lindau: «Bon-jour! Veniéu cerca,
Mèstre, lis iòu e lou grand-béure.»
« Entourno-te, maladiciéure ! »
2*^ Cridè lou vièi, «que, tau qu'un eiéure,
Me semble que sènso elo aro siéu desrusca!
5 D'uno souleto escourregudo,
5^ Entourno-te de ta vengudo,
Chourlo! à travès de champ parte coume l'uiau!
Que li segaire e labouraire
^ Quiton li daio e lis araire!
1 meissounié digo de traire
Li Youlame; i mendi, de leissa lou bestiau:
^ 6 Que vèngon m'atrouva!> Tout-d'uno,
Mai lóugeiret que la cabruno,
Part lou varlet fidèu; travèsso, dins li grès,
^^ Li bèus esparset rouge; passe
Entre lis éuse di ribasso;
Franquis d'un bound li draio basse;
^2 Sent déjà li prefum dóu fen toumba de fres.
7 Dins li luserno bèn nourrido,
Auto e de blu tóuti flourido,
*^ Entend crussi de liuen la daio; à pas egau
Vèi avança li fort segaire,
Sus Pandano plega: de caire,
*^ Davans l'acié desverdegaire,
Cabusso la panouio en marro que fan gau.
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l'assemblado. 185
8 D*eDfant, de chato risouleto,
^' Dins l'andaîado verdouleto
Rastelavon ; n'en vèi que meton à mouloun
Lou fen adeja lest; cantayon,
** E li grihet (que desertavon
De davans li daio,) eecoutavon.
Sus un brancan de frais que tiron dous biòu blound,
^'^ 9 Alin pu liuen, vèi, auto e largo,
L'erbo fenalo que se cargo:
L'abile carretié, sus lou viage, eilamount,
^ A grand brassòu, de la pasturo
Que i'embarravo la centuro,
Fasié mounta sèmpre l'auturo,
^ Acatant parabando e rodo emai timouu.
10 E 'mé lou fen que tirassavo,
Quand pièi lou càrri s'avançavo,
^ D'un bastimen de mar aurias di Tembalun !
Veici pamens que lou cargaire
S'aubouro dre coume un targaire
•• E tout-d'un-tèms crido i segaire:
«Segaire! aplantas-vous, i' a quauque treboulun!»
11 Li carreteiroun, qu'à fourcado
'^ lé pourgissien l'erbo secado,
Tourquèron li degout de soun front tout coulant;
E, sus la cenglo de sa taio,
^^ Pansant la costo de la daio,
Yers la planuro ounte dardaio
Li segaire tenien la yisto, en amoulant.
"^® 12 «Orne! escoutas qu'a di lou mèstre,»
lé fai lou mandadou campèstre:
«Chourlo», m'a di, «subran parte coume l'uiau!
•*/' Répétition homérique des vers 31—8. La même répétition:
V. 99-108 ;C 148- 57, 176- 82. Voy. Introd. p. xxxi.
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186 CANT NOUVEK.
^i Que li segaire e laboaraire
QuitoD li daio e lis araire;
I meissouDÌé digo de traire
^^ Li Youlame; i mendi, de leissa lou bestiau:
13 Que vèngon m'atrouva !» Tout-d*uno,
Mai lóugeiret que la cabruno,
^'^ Part lou varlet fidèu: encambo li regoun
Mounte trachisson li garauço,
D'AIten preciouso remembranço;
^" Vèi de pertout l'Amaduranço
Que daurejo la terre i fiò de souu pegouD.
14 Dins li gara 'stela d'auriolo,
^^ Vèi, caminaot darrié si miolo,
Li ràfi yigourous, courba sus lou doubli;
Vèi, de soun ivemenco dormo,
*^ La terre qu*en inouto disformo
S'eigrejo, e dins la rego einormo
Li guigno-co segui Taraire, entre-fouli.
^^ 15 «Orne! escoutas qu*a di lou mèstre!»
lé fai lou maudadou campèstre:
«Chourlo,» m'a di, «subran parte coume l'uiau!
^^ Que li segaire e labouraire
Quiton li daio e lis araire;
I meissouDÌé digo de traire
1^^ Li voulame; i mendi, de leissa lou bestiau:
•• Altm (Jean Althen), aventurier arménien qui, en 1774, intro-
duisit dans le Comtat-Venaissin la culture de la garance, jusqu'à nos
jours une des principales ressources de la contrée, avec Tindustrie de
la soie, mais abandonnée maintenant, parce qu'on est parvenu à extraire
plus économiquement de la houille un rouge qui remplace celui de la
garance. En 1850, on a élevé à Âlthen une statue sur le Rocher d'Avignon.
" 1j auriolo, centaurée du solstice, plante qui pullule dans les
chaumes^ après la moisson. Ses fleurs jaunes, et les épines étoilées de
leur involucre, lui ont valu son nom provençal, qui signifie auréole,
»• Lou guigno-co. Voy. III, 326—9.
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L^ASSBMBLADO. 187
16 Que vèngon m'atrouva!» Tout-d'uno,
Mai lóugeiret que la cabruno,
^^ Part lou varlet fidéu: e sauto li valat
Tóuti flouri d'erbo pradiero;
Trauco li blànqui civadiero;
*^^ Dins li grand terrado bladiero
E rousso d'espigau, s'eemarro apereila.
17 Quarante meisBOunié, quarante,
"^ Coume de flame deveurante,
De seun vièsti feugous, redoulènt, agradiéu,
Despuiavon la terre; anayon
'^^ Sus la meissoun que meisseunavon,
Coume de loup! Desvierginayon
De soun or, de sa fleur, e la terre e l'estiéu.
^^ 18 Darrié lis ome, e 'n lòngui ligne
Coume li maiòu d'une vigne,
Toumbavo la gavello à-de-rèng: dins si bras,
'^' Li ligarello afeciounado
Lèu acampayon li manade,
E lèu, la garbo estent quichado
>*« Em' un cep de geinoun, la jitavon detras.
19 Coume lis alo d*un eissame
Beluguejayon li youlame;
^** Beluguejayon coume, à la mar, li risènt
Mounte au soulèu jogo la larbo;
E counfoundènt si rùfi barbe,
ïw En garbeiroun lis àuti garbo,
En garbeiroun pounchu mountavon à cha cent.
20 Acò semblaye, pèr li terre,
1^ Li payaioun d'un camp de guerre:
Coume aquéu de Bèu-Caire, autre-tèms, quand Simoun,
"' S8. Sinunm, Simon de Montfort, chef militaire dans la Croisade
contre les Albigeois (1208—1218). Le légat du v. 138 est Milon qui
aidait Simon par des moyens diplomatiques, après avoir été le véritable
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188 CANT NOUVEN.
E la Crousado fraDchimando,
'^ E lou légat que li coumando,
Venguèron, zóu! à toute bande,
Sagata la Preuvènço e leu Comte Ramoun!
^^^ 21 Mai enterin li glenarello,
D'aqui, d'eila, van, jougarello,
E si gleno à la man; enterin, i canié,
'^* 0 di garbiero à l'oumbro caudo,
Manto chatouno fouligaudo,
Souto un regard que Tesbrihaudo,
^^^ S^alangouris : Amour tambèn es meissounié.
22 «Ome! escoutas qu'a di lou mèstre,»
lé fai lou mandadou campèstre:
^^ «Chourlo!» m'a di, «subran parte coume l'uiau;
Que li segaire e labouraire
Quiton li daio e lis araire;
^^^ I meissounié digo de traire
Li voulame; i mendi, de leissa lou bestiau.
23 Que vèngon m'atrouva!» Tout-d'uno,
^^ Mai lóugeiret que la cabruno,
Part lou varlet fidèu: dins lis oulivié gris
Pren lis acóurchi; mounte lampo,
159 j)i vignarés trosso la pampo,
Coume un revès de la cisampo;
E, tout soûl, vès-l'aqui dins li canto-perdris.
i«2 24 Dins Testendard di Crau brusido,
Souto d'éusino abousoassido,
Destousco aperalin li troupèu achauma:
**^ Li pastrihoun, lou baile-pastre,
chef an commencement de la campagne. C^est après la Saint-Jean
de Tan 1209, que la vallée du Rhône parut couverte des soldats nom-
breux qui allaient combattre les Albigeois et, à leur tête, lou comte
Ramoun, Raimond VI, comte de Toulouse (1156—1222). — La Proutènço
(la Provence, v. 140) est employée ici dans un sens plus général.
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L^ABSBMBLADO. 189
Fasien miejour sus lou mentastre ;
En pas courrien li galapastre
'•® Sus Tesquino di fedo en trin de remiauma.
25 De nivoulino clarinello
E voulatilo e blanquinello
*^^ De la mar plan-planet s'enauravon: belèu,
Dins lis autour inmaterialo,
Quauco santouno celestialo
'^* De soun velet de couventialo
S'èro delóugerido en Trustant lou soulèu.
26 <On)e! escoutas qu'a di lou mèstre,»
^^^ lé fai lou mandadou campèstre:
«Chourlo,» m'a di, «subran parte coume l'uiau,
Que li segaire e labouraire
*^ Quiton li daio e Us araire;
I meissounié digo de traire
Li voulame; i meudi. de leissa lou bestiau.»
183 27 Adounc li daio s'arrestèron,
E lis araire s'aplantèron ;
Li quaranto gavot que toumbavon li blad,
*®^ Adounc quitèron li youlame
E venguèron coume un eissame
Que, de soun brusc emparti flame,
18^ Au brut di chaplachòu su 'n pin vai s'assembla.
28 Au mas yenguè li ligarello,
Venguèron li rastelarello,
192 Yenguè lou carretîé 'mé si carreteiroun ;
Venguè li pastre, li glenaire
"» Gavot, voy. IV, 38 note.
*•• Lou chaplachòuj généralement le bruit des cymbales ou une
musique composée de cymbales d^acier, d'un fifre et d'un tambour, est
ici le bruit que Ton fait avec des ustensiles de métal pour faire arrêter
les abeilles qui essaiment.
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19Ô CAlït NOtVE».
195
E li touto-obro amoulounaire,
Venguè lis engarbeirounaire,
LeissaDt touinba li garbo au pèd di garbeiroun.
29 Morne e mut, dins l'iero tepouso,
^^ Lou raajourau e soun espouso
EsperavoD l'acamp; e lis orne, esmougu
De ço qu'ansin li destourbavon,
2^^ Autour d6u inèstre se rambavon
E ié disien, coume arribavon:
«Nous avès manda querre, o mèstre, sian vengu!»
2^* 30 Mèste Ramoun aussè la tèsto:
«Sèmpre à meissoun la grand tempèsto!
Pauras que tóuti sian! pèr tant qu'anen d'avis,
^^ Sèmpre au malur fau que l'on pique!
Oh!» digue, «sens que mai m'esplique.
Mi bons ami, vous n'en suplique,
^^^ Lèu digue-me, chascun, ço que saup, ço qu'a vist.»
31 Laurèns de Gòut aqui s'avanço.
N'avié pas, dempièi soun enfanço,
^'^ Manca 'no soulo fes, quand bloundejon li blad.
De se gandi 'mé sa bedoco
I piano d'Arle. Vièio roco
-'• Mounte la mar en van afloco,
Coume un queiroun de glèiso avié lou ten brûla.
32 Vièi capitàni dóu voulame,
21* Que lou soulèu roustigue, o brame
Lou Maïstrau, de-longo à l'obro lou proumié!
Avié 'm' eu si sèt drôle, ruste.
•" Gòut (Goult ou Agoult), village du département de Vaacluse,
qui a donné son nom à une des plus illustres maisons de Provence.
'*' Coume un queiroun âe glèiso (comme une pierre d'église); les
pierres des monuments sont dorées ou bronzées par le grand soleil de
la Provence.
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L^SSBMBLADO. 191
*^ Mouret coume eu, coume eu roubuste. —
Li meissounié, coume de juste,
L'avien, tout d'un acord, chausi pèr capoulié.
^^ 33 «S'acò 's verai que plòu o nèvo,
Quand, rouginas, lou jour se lève,
Ço qu^ai vist,» coumencè Laurèns de Gòut, «segur,
2^ Mèstre, nou8 marco de lagremo.
Dieu! esvartas lou terro-tremo !
Èro de matin: l'aubo mémo
2^* Déjà vers lou Pounènt fasié courre l'escur.
34 Trempe d'eigagno, à l'abitudo,
Anavian faire la fendudo.
28-* ««Sòci, rapelen-nous de lou bèn adouba,»»
lé dise, ««e d'enavans!»» M'estroupe,
A moun prefa, galoi, me groupe:
^'' D6u proumié cop, mèstre, me coupe.
l'a trente an, bèu Bondiéu! que noun m'èro arriba!>
35 E coume a di, mostro sis ounso
24® Qu'ensaunousis la plago founso.
Li parent de Mirèio an que mai pregemi.
E Jan Bouquet, un di segaire,
**^ Pren la paraulo de soun caire,
Tarascounen e Tarascaire,
Bèu clapfls de jouvènt, mai dous, e bon ami.
•"/• Allusion aux proverbes: Bouge de matin Bagno lou eamin.
(Bouge du matin, baigne le chemin) et Aubo roujo^ Vent o ploujo (Aurore
ronge fait vent ou pluie). Déjà dans FÉv. de s. Math. XVI, 2, 3 on lit :
Facto vespere dicitis: Serenum erit. rubicandnm enim est caelam. Et
mane: Hodie tempestas, mtilat enim triste caelam. D'antres variantes
de ce dicton se trouvent dans Maass, /. c, p. 43, et dans les ouvrages
cités par cet auteur.
•** ss. Tarascaire, chevalier de la Tarasqne. On lira plus
loin des détails sur la Tarasco (Tarasque), monstre qni, d'après la tra-
dition, ravageait les bords du Rhône et fut dompté par sainte Marthe
(voy. I, 303 note; XI, 368 ss., et XI, 375 note). L'Ordre et les
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192 CA.NÍ KOUVEN.
^^ 36 Ha! quand courrié la vièio mascOy
Lagadigadèu/ la Tarasco!
Que de danse, de crid, de joie e d'estampèu
2*^ La vile morno s'enlumine,
Res que faguèsse en Coundamino,
Miés qu'eu o de meiouro mine,
252 Voulastreja pèr l'èr la Pico e lou Drapèu.
Jeux de laTarasque ont été institués, le 14 ayril 1474, par le roi René d'Anjou,
comte de Provence. Les statuts (plus ou moins fantastiques) de cet ordre
faisaient aux dignitaires un devoir strict: 1° de conserver fidèlement les jeux
de la Tarasque et de les célébrer au moins sept fois par siècle; 2° de veiller
à ce que les bruyantes réjouissances, charivaris, farandoles et festins ne
fussent pas interrompus de ôO jours ; 3*" de faire bon accueil aux étrangers
et de les héberger pendant toute la fête. Les chevaliers de Tordre
portaient un élégant costume dont Tarrangement et la composition
avaient été fixés par le roi. H comprenait les pièces suivantes : chapeau
Henri II, orné d'un panache et de rubans; veste ronde et fermée, à
collet renversé, sans pans ni basques, et ornées, dans le bas, de franges
cramoisies, épaulettes en soie cramoisie et baudrier tricolore terminé
par un flot de rubans; culotte de soie également cramoisie ; bas de soie
blancs et souliers de cuir fauve, attachés de rubans rouges. Les che-
valiers étaient armés de piques de trois pieds. Leur cri de guerre était:
Anen heure (Allons boire) ! Dans les fêtes et processions, seize chevaliers
de Tordre accompagnaient Teffigie de la Tarasque. Huit d'entre eux,
cachés dans l'énorme carcasse, représentaient les hommes dévorés par
le monstre avant l'arrivée de sainte Marthe. Ils faisaient, en outre,
avancer l'animal, et, en manœuvrant un mécanisme intérieur, ils faisaient
exécuter à sa gigantesque queue ces mouvements aussi désordonnés
qu'imprévus qui, à la grande joie des spectateurs, jetaient souvent à
terre les imprudents qui s'étaient trop rapprochés. Les huit autres
chevaliers, ceux de la Pique et du Drapeau, mentionnés dans notre
poème, armés de leurs piques, escortaient la Tarasque dans toutes les
rues, au son des instruments les plus bruyants, tambours, fifres, ga-
loubets, et s'amusaient et amusaient le public à faire voltiger gracieuse-
ment, à lancer à une grande hauteur et à rattraper avec adresse un
étendard à larges plis ou leur longue javeline. Ces jeux de la Tarasque
ont été célébrés avec plus ou moins de régularité depuis le lô« siècle. Le
19« siècle a vu trois fois la Tarasque fournir sa course historique : au
passage de la duchesse d'Angoulême, sous la Restauration; devant
Napoléon III, en 1861; en 1891, à l'occasion de fêtes félibréennes et
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L*A88EMBLADO. 193
37 Entre li mèstre dóu segage
Aurié près rèng, i pasturgage,
^** S'aguèsse dóu travai bèn tengu lou draiòu;
cigalières, et, de plus, elle a été montrée le jonr de la procession de
sainte Marthe, le 29 juillet 1896. Le chant qui accompagne les évolu-
tions du monstre et qu'on attribue au roi René, est le suivant:
Lagadigadèn,
La Tarasco,
Lagadigadèn,
La Tarasco
De Castèu!
Leissas-la passa,
La vièio masco,
Leissas-la passa
Que vai dansa!
(Lagadigadèn, — La Tarasque, — Lagadigadèn, — La Tarasque —
Du Château! — Laissez-la passer, — La vieille sorcière, — Laissez -la
passer — Car elle va danser!).
On a voulu trouver dans ce chant une preuve que les premiers
habitants de Tarascon se transportèrent des Alpilles sur les bords du
Hhône. Il existe en effet, à 6 kilomètres au sud-est de la ville, sur un
mamelon de la chaîne, une chapelle romane du 11« siècle, Noire-Dame
du Château, qui est l'objet d'une grande vénération et un but de pèle-
rinage pour les habitants de Tarascon. Ce pèlerinage, dont la continuité
s'est perpétuée à travers les siècles, serait un reste du culte que les
anciens peuples rendaient à leurs ancêtres dans les lieux où ils avaient
vécu, en allant tous les ans faire le repas des funérailles aux lieux
mêmes où reposaient leurs cendres. — Le poète (v. 249) appelle Tarascon
s. Rhône une ville morne; avec pleine raison, car la petite ville
(9263 hab.) est extrêmement tranquille, et sa population n'est nullement
bruyante comme on pourrait le croire d'après les Tarasconades d'A.
Daudet. — Tarascon possède deux constructions remarquables:
le château, édifice imposant des 14« et 15« siècles, fini et habité par le
roi René, actuellement transformé en prison ; et, à son côté, l'église de
sainte Marthe, fondée au 12« siècle, reconstruite au 14« et au 15« siècle.
Voj. XI, 375 note. - La Coundamino (La Gondamine) est un quartier
de Tarascon. Cette dénomination , assez fréquente dans les villes du
3iidi, est connue surtout par la Condamine de Monaco, quartier neuf de
cette ville situé au fond de sa baie, entre ses rochers et ceux de Monte
Carlo. Le mot désigne originairement une propriété commune (condo-
minium).
13
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194 CA.NT NOtîVEN.
Mai quand venié lou tèms di voto,
Adieu PeDchaple! I grand riboto
2^ Souto Tautin o dins li croto,
I lÒDgui farandoulo, em' i courso de biòu,
'" Li croto (tavernes voûtées). Les tavernes, remplacées anjonrdliai
par les cafés, étaient généralement établies dans des salles à voûtes de
pierre. A Avignon, il y a la rue des croto ; à Marseille, le quartier des
Crotes; le cabaret des Baux est encore dans une croto.
**• Li courso de biàu (courses de taureaux) se font à la provençale,
et à l'espagnole avec mise à mort des taureaux. Les courses à la
provençale ou les jeux provençaux se composent de la ferrade (voy. IV,
337 note), du jeu aux vaches emboulées, où le public mâle peut prendre
sa part et s'amuser aux dépens de vaches rendues inoffensives, et des jeux
où des toréadors à pied et à cheval excitent de jeunes taureaux à Taide
de manteaux, de petites javelines ou piques et de banderUkis. L'art
consiste à éviter les attaques des bêtes devenues furieuses. Les tauro-
machies à Tespagnole sont trop connues pour nécessiter une description
détaillée. Ce spectacle qui a lieu dans les arènes conservées de
l'antiquité, à Nîmes ou à Arles, ou dans des arènes modernes,
s'ouvre invariablement par une marche aux sons de laquelle se
fait le paseo ou défilé des cxuidiillas précédés de Valffuazil, à qui
le président jette la clef du toril ou étable à bœufs, et suivis des
picadores et du train de mules ou de chevaux qui traînera hors de la
piste les cadavres des taureaux et des chevaux. L'exercice de chaque
combat est absolument le même: travail des picadores^ qui piquent et
affaiblissent le taro ; travail des banderilleros, qui l'excitent et le fatiguent
par la pose de banderillas, travail du matador muni du manteau rouge
traditionnel et d'un glaive, qui le mate ou le tue avec plus ou moins
d'habileté. Il y a aussi des femmes toréadors et des toréadors en bicyclette.
Des comités taurins arrangent et surveillent les courses, et le public
les suit avec un intérêt des plus vifs, qui s'exprime aussi souvent par
des acclamations que par des explosions d'indignation, si les toréadors
ou les taureaux se montrent lâches ou maladroits. On regarde, dans le
Midi de la France, la conservation des courses des taureaux comme une
question d'amour propre national, et, pour les protéger contre les attaques
des Français du Nord, il s'est même constitué, en 1896, une «Fédération
des Cités du Midi.» Cf. Revue Félibrèenne XII et VAlmanacJi du Midi
1898, p. 123 ss.
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l'assemiìladò. 19à
38 Ero un timoun, un fenat! — «Mèstre,
**^ Coume daiayian à grand dèstre,»
Coumencè lou jouvènt, «souto un clot de margai,
Descate un nia de francoulcto
2«* Que boulegavon sis aleto;
E vers la raato penjouleto,
Pèr vèire quant n' i' avié, iiie clinave tout gai . . .
2«7 39 Oh ! noum de sort ! pàuri bestiolo !
De fournigasso, roujo e folo,
Dóu nis e di nistoun venien de s'empara:
270 Très èron déjà mort; lou rèsto,
Empesouli d'aquelo pèsto,
Sourtîé foro dóu nis la tèsto,
^'^ Que semblavo me dire: Oh! venès m'apura!
40 Mai uno uèblo de fournigo
Mai verinouso que d'ourtigo,
«76 Ferouuo, acamassido, alabro, li pougnié;
E iéu, apensamenti qu'ère,
Contro lou manche de mouu ferre,
*^* Dins la garrigo entendeguère
La maire qu'en pleurant piéutavo e li plagnié.»
"^ Un fenat j voy. V, 421 note.
*•* 8S. Nous avons rencontré un nid de bon augure II, 2J3 ss.
Ici il s'agit d'un nid détruit par des fourmis et qui, par conséquent,
ne peut être que de mauvais augure. L'importance du nid dans les
croyances populaires de la France nous est démontrée aussi par d'autres
sources. H. Maass, /. c, p. 34 emprunte au Très, de M. Mistral s. v. nis
le proverbe: De moustra li dent à-n-un nis. en risènt o noun^ ié /ai
reni de fournigo (Montrer les dents à un nid, en riant ou non, y fait venir
des fourmis) et cite, de plus, les dictons de provenance plus septentrio-
nale : Si vous connaissez un nid de merles, n'en parlez pas à l'intérieur
de la maison, sinon les fourmis le connaîtront et iront immédiatement
manger les jeunes merles (Haute Vienne) ; et : Quand on sait où est un
nid, il ne faut pas le dire près d'un ruisseau, parce que les fourmis iraient
le détruire. Dans d'autres dictons, les vipères prennent la place des
fourmis. Il semble que dans les croyances populaires des pays germa-
niques on ne trouve pas de parallèles.
13*
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l9é ÔANt ÎÎOUVKK.
41 Aquéu récit de maluranço
282 Es tourDa-mai un cop de lanço:
DÓU paire e de la maire a gounfla lou segreD.
E coume, en Jun, quand vers la piano
^^ Mounto en silènci la chavano,
Que, cop sus cop, la Tremountano
XJiausso, e que lou tèms de tout caire se pren,
288 42 Yen lou Marran. Dins li bastido
Soun noum avié de restountido;
E lou vèspre, enterin que li miòu estaca
2^^ Tiron di grûpi la luserno,
Souvent li ràfi, quand ivemo,
Abenon l'òli di lanterne
2^* En parlant de la fes que venguè se louga.
43 8'èro louga pèr li semenço:
Chasque bouié lèu acoumenço
2^^ D'enrega sa versano; e lou Marran, pamens,
Ero darrié, que de sa reio
Tascoulejavo lis auriho
8^ 0 l'aramoun o li teudiho,
Coume un que, de sa.vido, a touca l'estrumen.
•*• La Tremountano, la Tramontane, vent du nord-est, déjà men-
tionnée VI, 20, est d'une vigueur tout aussi proverbiale que le mistral
(voy. VII, 5 note). Cf. les proverbes:
Tremountano,
Ni bono ni sano
(Tramontane, ni bonne ni saine);
Quand lou tèms se viro à la tremountano,
Plòu très jour, bono semano
(Quand le vent se tourne à la Tramontane, il pleut trois jours, la
bonne semaine);
Quouro bat la tremountano,
Intro dins ta tano!
(Quand bat la tramontane, entre dans ta tanière!).
2»» Sur la rime, voy. Vil, 489 note.
*** La suppression de la particule pas (a pas touca) est permise
dans les phrases relatives dont le sert» négatif n'admet pas de doute.
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l'assbmblado. 197
44 «Te vas louga pèr labouraire,
^^ E sabes pas mounta 'n araire,
Desgaubia!» ié cridè lou proumié carretié.
«Tène qu'uD verre emé jBOun mourre
^^ Miéus que tu, gafagnard, laboure!»
«Vosto escoumesso, iéu l'auboure,»
Respouudè lou Marran; <e quau sara coustié,
3^ -45 De iéu o de vous, perdra, baile,
Très louvidor! . . . Sounas dóu graik»!»
Li dos reio à la fes au fendu lou gara.
*^' Li dous bouié vers l'autre ribo
Prenon signau eu dos grand pibo . . .
Li dous fourcat fan pa' no gibo!
^'^ Pèr lou rai dóu soulèu li cresten soun daura.
46 «Rampau de Dieu!» adoune faguèron
Li lougadié tóuti tant qu'èron,
3Í8 Vosto enregado, baile, es d'un ome de bon
E d'une man rèn maladrecho!
Mai fau tout dire: es bèn tant drecho
^^ Aquelo d'eu, qu'em' une flecho
Se pourrie de-segur enfiela tout-de-long!»
47 E lou Marran gagné li joio.
5** Au parlamen que desmemoio
Lou Marran, eu peréu, vengué donne escampa
Soun mot amar. Digue tout blave:
^^ <Adés en coutreiant siblave;
Ero un brisoun dur: me tablave
D'alounga 'n pau la juncho e 'm' acò d'acaba.
•*" 88. L'anecdote, racontée dans ces vers, de la lutte pour la recti-
tude du sillon, se répète dans les milieux agricoles du pays d'Arles. On
rapplique toujours à quelque valet de labour qui a laissé des souvenirs.
Le Marran était encore vivant à l'époque de Mirèio.
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198 CANT NOUVBN.
330 48 Tout-en-un-cop vese mi bèsti
Rebufela soud pelous vièsti;
Vcse la fernisoun e l'esirai tout ensèn
*^ Que fan aplauta 'qui moun couble
E chauriha; iéu, veaiéu double,
Vesiéu lis erbo dóu restouble
^^ Se clina vers lou sou en s'escoulourissènt.
49 Couche mi bèsti: la Baiardo
Em 'un èr triste m'arregardo,
^^ Mai brando pas; Falet niflavo lou cresten.
Un cop de fouit lis en jarre to . . .
Parton esglaia; la cambeto,
**2 Uno cambeto d'óume, peto;
Emporton bacegoun e joto; e pale, esten,
50 A iéu m'a près coume un catàrri;
^^ Un aucidènt invoulountàri
A fa crussi ma maîsso; un frejoulun me vèn;
E sus mi car estabousido,
**® E sus ma tèsto agarrussido
Coume li tèsto de caussido,
Iéu ai senti la Mort qu'a passa coume un vent!»
^^^ 51 «Bono Maire de Dieu! acato
De toun mantèu ma belle chato!»
Cridè la pauro maire em' un crid desoula.
^^ Es à geinoun aqui toumbado
E vers li nivo encaro bado . . .
Veici qu'arribo à grand cambado
•^■^ Lou bai le Antèume, pastre e móusèire de la.
•" La Baiardo (la Bayaxde). Dans les campagnes on désigne
ordinairement les bêtes de somme par la couleur de leur robe. Les noms
les plus communs sont hlanquet (blanc), tnouret (noir, v. 405), brunèu
(brun), faïet (i^ris v. 389), bâtard (bai), roubin (bai clair).
•*^ Cf. le dicton: la mort m'a passa sus la tèsto ^ qui s'emploie
lorsqu'on éprouve un frissonnement subit. En Allemagne, on dit, dans
la même condition : JJer Tod ist mir Ubers Gràb gelaufen.
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l'ássembládo. 199
52 «Qu'es qu'avîé dounc tant matiniero,
Pèr treva 'nsin li cadenieroP>
^ Diguè lou baile Antèume en intrant au counsèu.
«Nautre erian claus dins nòsti cledo,
En trin de nióuse nòsti fedo;
^ E 8U8 li vàsti claparedo
Lis estello de Diéu clavelavon lou cèu.
53 Uno amo, uno oumbrinello, un glàri
306 Fruste lou pargue; de l'esglàri
Se tenon mut li chin, s'amoulouno l'avé.
Parlo-me dounc, se siés bono anio!
^•^ Se siés marrido, tourne i flamo!
En iéu pensère ... A Nosto-Damo,
Mèstre, n'ai pas lesi d'entamena 'n Ave,
87« 54 «cEmé iéu, i Sànti Mario,
Res VÒU veni de la pastrihoP^. . .»»
Uno voues couneigudo alor crido. E 'm' acò
3'^ Tout s'esvalis dins lou campèstre.
Quau TOUS a pas di, noste mèstre.
Qu'ère Mirèiol» «Acò pou èstreP»
''* Tout lou mounde à la fes adoune fai sus-lou-cop.
55 «Mirèio» ! countuniè lou pastre,
«L'ai visto à la clarta dis astre,
•^' L'ai visto, iéu vous dise, e m'a fusa davans;
•^ Un glàri, voy. VI, 288 note.
••• SB. Variation de la formule de conjuration (Très.).
Se siés bono amo, parlo-me!
Se siés marrido, avalis-te (disparais!)
Dans la Revue des langues romanes IV, 563, on trouve les vers :
Se ses de Tautre. avalisca, Satanas,
Se ses bona causa, parlas!
(Si tu es de Tautre monde, disparais, Satan; si tu es une bonne
chose, parle!)
On exorcise aussi par une invocation ou par une prière à la sainte
Vierge, à Notre-Dame, quand on en a le temps (voy. v. 370 s.).
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200 GANT KOUVEN.
L'ai vÎ8tO) noun plus talo qu'èro,
Mai, dins sa caro tristo e fèro,
•^ Se couneissié que, sus la terro,
Ud cousent desplesi ié dounavo lou vanc!»
56 D'entendre la debalausido,
^^'^ Entre si man enterrousido
Lis orne en gémissent piquèron à la fes.
«I Santo menas-me lèu, drôle!»
5^ Crido la pauro maire: «vole,
Ounte que vague, ounte que vole,
Segui moun auceloun, moun perdigau de grès!»
^®^ 57 Se li fournigo l'agarrisson.
Fin-que d'une, mi dent que trisson,
Manjuran, trissaran fournigo e fourniguié!
*^* Se Tabramado Mort-Peleto
Te voulié torse, iéu souleto
Embrecarai sa daio bleto,
8^^ E dóu tèms, fugiras à travès li jounquié!»
58 E pèr lou champ, Jano-Mario,
Que la cregnènço desvario,
*^ Semenavo en courront si desvaga prejit.
«Carretié, tèndo la carreto,
Vougne l'eissiéu, bagno li freto
^^^ E lèu atalo la Moureto,
Qu'es tard,» disié lou mèstre, *e qu'avèn long trejit!>
59 E sus lou càrri bacelaire
*^ Jauo-Maiio mounto, e l'aire
S'emplissié mai-que-mai d'estrambord pietadous:
«Ma belle mignoto! . . . Clapouiro,
^^^ Erme de Crau, vàsti sansouiro,
A ma chatouno que langouiro,
Emai tu, souleias, fugues amistadous! . . .
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l'ássbmblado. 201
^^^ 60 Mai l'abouroinablo mandrouno
Que póutirè dìns soun androuno
Ma chato, e de-segur i' a vuja, i' a 'mpassa
Sí trassegun e si boucòni,
TaTen! que tóuti U demòni
Qu'espaventèron Saut Antoni,
Sus li roco di Baus te yagon tirassa! ...»
417
420
61 Dins lou trantran de la oarreto
S'esperd la voues de la paureto . . .
^^ E lis ome dóu mas, en espinohant se res
Apareissié dins la Crau liuncho,
Plan s'entournaTon à la juncho . . .
*^ Urous, entre li lèio juncho,
Li YÒU de mousquihoun revoulunant au fres!
^'* AUosion aux tentations de saint Antoine si populaires. Les
villes d'Arles et de Vienne se sont disputé longtemps les reliques de ce
saint, apportées d'Orient en 980, par Josselin, seigneur du Dauphiné,
et transportées à Arles au 14« siècle.
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CANT DESEN
LA CAMARGO
Mirèto pMao loa Rom dint loo Iwrqvet d*Ajidr«loan , • oonntùaio m ooarao à trayèt la
Cam*rfo. — Li doofMi dóo Rose entre la nuu* • Arle. — Deecrlpoloon de Ui CftBftrfo.
- L« oaloor. — La danto de la Tièfo. — Ll monntlho. — Li saasoairo. — Mirèio et
entocado pèr un cop de sovlèu eoe H ribo de Peetanf dóo Yaearée. — Lis erebi la
reTènon. — La roniniéaTo d'aaoar se tirasto Juqu'à la g lèlto di Santo. — La pregniero.
— La resioan. — Dlsoonre dt Sântl Mario. — La Tanita dóa bonnr d'aqnett mounde,
la neoeaeiia e loa mérite de la eonfrèiifo. — Li Santo, pèr ié referml Ion oor, raeoa-
ton à Mirèio •!• eeproTO terrèetro.
1 Desempièi Arle jusqu'à Vènço,
Escoutas-me, gènt de Prouvèuço!
3 Se trouvas que fai caud, ami, tóutis eusèn,
Sus lou ribas di Dureaçolo
Anen à santo-repausolo!
* E de Marsiho à Valensolo,
Que se cante Mirèio e se plagne YÌDcèn!
2 Lou piohot barquet fendîé Taigo,
^ Sens mai de brut qu'uDO palaigo;
Lou pichot Andreloun menavo lou barquet;
E l'amourouso qu'ai cantado
^2 Eni' Andreloun s'èro avastado
Sus lou grand Rose; e, d'assetado,
Countemplavo lis oundo em' un regard fousquet.
* 88. Apostrophe épique aux lecteurs. — Vènço^ citée par le besoin
de la rime, est une vieille petite Tille du dép. du Var, du côté d'Antibes,
qui conserve encore des restes de fortifications et qui, ancien évécbé,
possède une cathédrale remarquable. — Durençolo (Durançoles) , nom
donné aux divers canaux dérivés de la Durance. — Valensolo (Valensole),
petite ville des Basses Alpes.
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CAUT DE8BN. LA CAMARQO. 203
*^ 3 E ié disié l'enfant remaire:
«Vès! coume es large dins sa maire
Lou Rose! . . . Jouveineto, entre Camargo e Crau,
^^ Se ié farié de bèlli targo!
Car aquelo isclo es la Camargo,
E peralin tant s'espalargo
^^ Que dóu flume arlaten vèi bada li sèt grau.»
4 Coume parla vo, dins lou Rose
Tout resplendènt di trelus rose
^^ Que déjà lou matin i'espandissié, plan-plan
Mountavo de laliut: di vélo
L'auro de mar gounflant la telo,
^ Li campejavo davans elo,
Coume uno pastourelle un troupèu d'agnèu blanc.
5 0 magnefiqui souloumbrado !
^ De frais, d'aubo desmesurado
Miraiavon, di bord, si pège blanquinous;
De lambrusco antico, bestorto,
^ l'envertouiavon si redorto,
E dóu cimèu di branco forto
Leissavon pendoula si pampagnoun sinous.
^ 6 Lou Rose, emé sis oundo lasso
E dourmihouso e tranquilasso,
Passavo; e regretous dóu palais d'Avignoun,
^* Di farandoulo e di sinfòni,
Coume un grand vièi qu'es à Tangòni,
Eu pareissié tout malancòni
^^ D'ana perdre à la mar e sis aigo e soun noum.
7 Mai l'amourouso qu'ai cantado
Sus lou dougan èro sautado:
*Camino,» lou pichot ié eridavo, «tant que
** Flume arlaten (fleuve arlésien), le Rhône.
*» Répétition du v. 11.
45
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204 OÁNT DE8EN.
Trouvaras de camin! Li Santo
A sa oapello miraclanto
*® Tout dre te ineDaran.> AgaDto,
Acò di, si dos remo e Tiro soun barquet.
8 Souto li fiò que Jun eecampo,
^^ Mirèio lampo e lampo e lampo!
De soulèu en soulèu e d'auro en auro, yèi
Un plan-païs inmènse; d'erme
^^ Que n'an à l'iue ni fin ni terme;
De liuen en liuen e pèr tout germe,
De ràri tamarisso ... e la mar que parèis . . .
^^ 9 De tamarisso, de counsòudo,
D'engano, de fraumo, de sòudo,
Amàri pradarié di campèstre marin,
^ Ounte barrulon li brau nègre
E li cavalot blanc: alegre,
Podon a qui libramen segre
•3 Lou ventihoun de mar tout fres de pouverin.
10 La bluio capo souleianto
S'espandissié, founso, brihanto,
^® Courounant la palun de soun vaste countour;
Dins la liunchour qu'alin clarejo
De-fes un gabian Toulastrejo;
^^ De-fes un aucelas oumbrejo,
Ermito cambaru dis estang d'alentour.
11 Es un cambet qu'a li pèd rouge,
■^2 0 'n galejoun qu'espincho, aurouge,
E drèisso fieramen soun noble capelut
" BS. Tamarisso (tamaris), engano (salicorne), fraumo (arroche-
ponrpier), sòudo (sonde), végétaux communs dans la Camargae.
'*/* Cambet. Ce nom désigne plusieurs oiseaux de Tordre des
échassiers, principalement le petit Chevalier aux pieds rouges (tring*
gambetta, Lin.), et le grand Chevalier aux pieds souges (scolopax ca-
Udrix, Lin.) — Lou galejoun (bihoreau ; ardea nycticorax, Lin.) est éga-
lement un oiseau de Tordre des échassiers qu'on appelle aussi m(ma.
I
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LA CAMARQO. 205
Fa de très lòngui plumo blanco . . .
^^ La caud déjà pameDS assanco:
Pèr s'alóugeri, de sis anco
La chatouDo desfai li bout de soun fichu.
'^ 12 E la calour, sèmpre mai vivo,
Sèmpre que mai se recalivo;
E dóu soulèu que mounto à l'afrèst dóu cèu-sin,
^' DÓU souleias li rai e l'uscle
Plovon à jabo coume un ruscle:
Semble un lioun que, dins soun ruscle,
^ Devouris dóu regard li désert abissin!
13 Souto un fau, que farié bon jaire!
Lou blound dardai beluguejaire
^' Fai parèisse d'eissame, e d'eissame feroun,
D'eissame de guèspo, que volon,
MountoD, davaloD, e tremolon,
^ Coume de lamo que s'amolou.
La roumiéuvo d'amour que lou lassige rourop
14 E que la caumo desaleno,
^ De soun èso redouno e pleno
A leva l'espÎDgolo; e soun sen, bouleguiéu
Coume dos oundo bessouneto
^ Dins uno lindo fountaneto,
Semble d'aquéll campaneto
Qu'en ribo de la mar blanquejon dius Testiéu.
^ 15 Mai pau à pau, davans sa visto,
Lou terradou se desentristo;
E veici pau à pau qu'aperalin se mou
•'/•• L^anteur parle ici de la belle fleur qu'on nomme en pro-
vençal iU de mar (pancratium maritimnm. Lin.).
••/*•• Le poète peint dans ces vers un mirage, phénomène assez
fréquent dans la Cran et dans la Camargue. Il se produit lorsque les
Tenta d'ouest ont rassemblé les brouillards des marais. Ces brouillards,
en resserrant Thorizon, reflètent à une certaine distance tous les objets
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206 CAMT DE8EN.
'^ E trelusis un grand clar d'aigo:
Li daladèr, H bourtoulaigo,
Autour de l'erme que s^euaigo,
'0^ Orandiason e se fan un capèu d'oumbro mou.
16 Èro uno visto celestino,
Un fres pantai de Palestine!
^^®. De-long de Taigo bluio uno vilo lèu-lèu
Alin sWbouro, emé si lisso,
Soun barri fort que Fempalisso,
'^^ Si font, si glèiso, si téulisso,
Si clóuchié loungaru que crèisson au soulèu.
17 De bastiraen e de pinello,
^'^ Emé si vélo blanquinello,
Intravon dins la darso; e lou vent, qu'èro dous,
Fasié jouga sus li poumeto
>^^ Li bandeiroun e li flameto.
Mirèio, emé sa man primeto,
Eissuguè de soun front li degut aboundous;
*2o 18 E de vèire tal espetacle,
Cujè, moun Dieu! crida miracle.
E de courre e de courre, en cresènt qu'èro aqui
^^3 La toumbo santo di Mario.
Mai au-mai cour, au-mai varie
La ressemblance que l'esbriho,
^26 Au-mai lou clar tablèu de liuen se fai segui.
compris dans le cercle qu'ils ont formé et en varient singulièrement
les aspects, par le léger mouvement que leur imprime le zéphyre. Le
mirage n'est sensible qu'à la condition d'avoir le soleil derrière soi.
Il plaît à l'auteur de l'attribuer v. 128 au Fantasti (voy. VI, 288 note) ;
fçénéralement on l'attribue, en Provence, à la Vièio (la Vieille), qui dans
ce cas n'est pas identique avec la Vièio des vers VI, 414 et VII. 295
note, mais doit être prise pour une personnification de la Nature. Elle
répond à l'antique Cybèle ou à la déesse Hulda ou Perahta de la my-
thologie germanique.
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tS9
LA CAMARGO. , 207
19 Obro vano, sutilo, alado,
Lou Fantasti Tavié fielado
Em' un rai de soulèu, tencho emé li coulour
Di nivouluD: sa tramo feblo
Finis pèr tremoula, vèn treblo
^3* E s'esvalis coume uno nèblo.
Mirèio rèsto soulo e nèco, à la calour.
20 E ZÓU li camello de sablo,
i^'> Brulanto, mouvènto, ahissablo!
E ZÓU la grand sansouiro, e sa orousto de sau
Que lou soulèu boufigo e lustro,
^^^ E que craeino e qu'escalustro !
E ZÓU li plantasse palustre,
Li canèu, li triangle, estage di mouissau!
1*1 21 Emé Vincèn dins la pensado,
Pamens, dempièi lòngui passade,
Ribejavo toujour Tesmarra Vacarés;
1** Déjà, déjà di grandi Santo
Vesié la glèiso roussejanto,
Dins la mar liuencho e flouquejanto
»*'' Crèisse, coume un veissèu que poujo au ribeirés.
22 De rimplacablo souleiado
Tout-en-un-cop l'escandiluido
1'** lé tanco dins lou front si dardaioun : vès-la,
0 pecaireto! que s'arreno,
E que, long de la mar sereno,
'•'^3 Toumbo, ensucado, sus Tareno . . .
0 Crau, as toumba flour! o jouvènt, plouras-la! . . .
23 Quand lou cassaire de la coumbo
"^ De-long d'un riéu vèi de couloumbo
Que bevon, innoucènto, o que s'aliscon, lèu
"• Sansouiro, Voy. IV, 351 note.
*♦• Vacarés. Voy. IV, 212 note.
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208 OAKT DB8BK.
159
Qu'entre-mitan li bouissounaio
Emé soun armo vèn en aio;
E sèmpre aquelo qu'engranaio
Es la pu bello: ansin faguè lou dur soulèu.
i«2 24 La malurouso èro esternido
Sus lou sablas, estavanido.
D'asard, aqui de long, passé 'n vòu d'arabi;
ï*^ E 'n la vesènt que rangoulavo,
E soun blanc pitre que gounflavo,
E dóu rebat que la brulavo
i«8 pjyj un brout de mourven que vèngue la curbi,
25 Pietousanien li mouissaleto
Fasien vióuloun de sis aleto
''^' E zounzounavon : «Lèu! poulido, lèvo-te!
Lèvo-te lèu! qu'es trop malino
La caud de la palun salino!»
^'^* E ié pougnien sa tèsto clino.
E la mar, entremen, de si fin degoutet,
26 Contre li flamo de sa caro
^'^ Bandissié Teigagnolo amaro.
Mirèio se levé. Doulènto e gingoulant:
«Ai! de ma tésto!» plan-planeto
^^ Se tirasse la chatouneto
E, d'enganeto en enganeto,
I Santo de la mar venguè balin-balant.
184 27 E 'mé de plour dins si parpello,
Contre li bard de la capello,
Que lou toumple marin bagno de soun trespir,
*®* Piqué sa tèsto, la paureto!
E, sus lis alo de Taureto,
Entanterin sa preguiereto
189 Veici coume eilamount s'enanavo eu souspir:
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LÀ CâHaeqO. 209
I 0 Sànti Mario,
Que poudès en flour
'^ Chanja nòsti plour,
Clinas lèu l'aurihc
De- vers ma douleur!
^^ II Quand veirés, pecaire!
Moun reboulimen
E moun pensamen,
í^ Vendras de moun caire
Pietadousamen.
III Siéu une chatouno
2^* Qu'âme un jouveinet,
Lou bèu Vincenet!
léu l'ame, Santouno,
20* De tout moun senet!
IV léu l'ame! iéu l'ame,
Coume lou Talat
*^ Amo de coula,
Coume l'aucèu flame
Amo de voula.
210 V E volon qu'amosse
Aquéu fiò nourri
Que VÒU pas mouri!
215 E volon que trosse
L'amelié fleuri!
VI 0 Sànti Mario,
21« Que poudès en flour
Chanja nòsti plour,
Clinas lèu Tauribo
2W De- vers ma douleur!
i»o^4 voy. V, 458 note. Sur la versification de la prière de Mirèio
et sur la strophe répétée v. 215—9 et 255—9, voy. Introd. p. xl.
14
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210 CANT DE8EN.
vii^D'alin'^siéu vengudo
Querre**eici';la pas.
^^ Ni Crau,'Jni campas,
Ni maire esmougudo
Qu'arrèste^mi pas!
225 VIII E la souleiado,
Emé si clavèu
E sis arnavèu,
2*8 La sente, à raiado,
Que poun moun cervèu.
IX Mai, poudès me crèire!
281 DouDas-me Vincèn,
E gai e risènt,
Vendren vous revèire
284 Tóuti dous ensèn.
X L^estras de mijtempe
Alor calara;
287 E dou grand ploura
Moun regard qu'es trempe
De gau lusira.
2*^ XI Moun paire s'oupauso
A-n-aquel acord:
De touca^soun cor,
2^8 Vous es pau de causo,
Bèlli Santo d'or!
XII Emai fugue diiro
2^^ L'oulivo, lou vent
Que boufo ia Avènt,
Paraens l'amadui'o
2^*® Au poun que counvèn.
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La ûaMabôo.
211
252
255
258
261
264
267
270
273
xm La nèspo, Tasperbo,
Tant aspro au culi
Que fan tressali,
Fa proun d'un pau d'erbo
Pèr li remouli!
XIV 0 Sànti Mario,
Que poudès en flour
Chanja nòsti plour,
Clinas lèu l'auriho
De-vers ma douleur! . . .
XV Ai de farfan telle?
Qu'es ? . . . lou paradis ?
La glèiso grandis,
Un baren d'estello
Amount s'espandis !
XVI 0 iéu benurouso!
Li Santo, moun Dieu!
Dins l'èr sènso niéu
Davalon, courouso,
Davalou vers iéu !.. .
XVII 0 bèlli patrouno.
Es vous, bèn verai ! . . .
Ëseoundès li rai
De vòsti eourouno,
0 iéu mourirai!
xviii Vosto voues m'apello ? . . .
Que noun vous neblas,
Que mis iue soun las !.. .
Moun te es la eapello?
Santo ! . . . me parlas ? . . .
■*•/* On fait mûrir et ramollir sur de la paille les nèfles (nèspo)
et les cormes {asperbo).
14*
276
279
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212 CAKt DË8BK.
28 E dins l'estàsi que Pemporto
Desalenado, mita morto,
*^ Mirèio, d'à-geinoun, èro aqui sus li bard,
Li bras en Ter, la tèsto à rèire ;
E dÌDS li porto de Sant Pèire
*^^ Sis iue fissa pareissieu vèire
L'autre mounde, à travès la teleto de car.
29 A si bouqueto que soun mudo;
28® Sa caro bello se tremudo,
E soun amo e soun cors dins la countemplacioun
Nadon estabousi: dins l'Aubo
^* Que cencho d'or lou front dis aubo,
Palis de même e se derraubo
Lou lume que vihavo un ome en perdicioun.
2** 30 ïres femo de bèuta divino,
Pèr un draiòu d'estello fino,
Davalavon d'amount; e courae, au jour levant,
^■^ Un escabot se destroupello,
Lis aut pieloun de la capello
Emé Tarcèu que l'encapello,
•^ Pèr ié durbi camin, se garavon davans.
31 E, dins rèr linde blanquinouso,
Li très Mario luminouso
803 Davalavon d'amount: uno, contro soun sen,
Tenié sarra 'n vas d'alabastre;
E, dins li niue sereno, l'astre
5^ Que douçamon fai lume i pastre,
Pou retraire soulet soun front paradisen!
••• Quand un homme est à Tagonie {en perâidoun), on laisse toute
la nuit une lampe allumée à côté de lui.
*^ ss. Mirèio voit, dans son extase, et le poète décrit les saintes
Maries comme elles sont figurées dans les images populaires qui les re-
présentent. — Le vase d'albâtre {vas d'alabastre) répond à quelque al-
lusion évangélique. (Dans les litanies chantées, au mois de mai. dans
les églises catholiques, sainte Marie, mère de Dieu, est appelée: ««<
devoir e).
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LA OAMARGO. 213
32 I jo de l'auro la segoando
^ Laisso ana si treneto bloundo,
E camino inoudèsto, ud rampau à la man;
La tresenco, jouÌDeto encaro,
''^ De sa blaDCo mantibo claro
Escoundié 'n pau sa bruno caro,
E si négri yistoun lusien mai que diamant.
•'* 33 Vers la doulènto quand fuguèron,
En dessus d'elo se tenguèron,
Inmoubilo, e'm'acò ié parlavon. Tant dous
5^ E clarinèu èro soun dire,
E tant afable soun sourrire,
Que lis espino dóu martire
^* Flourissien dins Mirèio en soûlas aboundous.
34 «Assolo-te, pauro Mirèio:
Sian li Mario de Judèio!
^ Assolo-te!» fasien, «sian li Santo di Baus!
Assolo-te! sian li patrouno
De la barqueto, qu'envirouno
^ Lou trigos de la mar ferouno,
E la mar^ quand nous vèi, retoumbo lèu à paus!
35 Mai, que ta visto amount s'estaque!
^ Veses lou camin de Sant Jaque P
Adès i'erian ensèn, alin de Tautre bout;
Regardavian, dins lis estello,
Li proucessioun que van, fidèlo.
En ronmavage à Coumpoustello
Prega, sus soun toumbèu, noste fiéu e nebout.
^ 36 E 'scoutavian li letanio.
E lou murmur di fountaniho,
'" La tresenco (la troisième) est sainte Sara, patronne des Bo-
hémiens de Provence. Voy. I, 352 et X, *) notes.
»»* Li Santo di Baus. Voy. I, 352 note.
383
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214 OAKT DEBEM.
Lou balaDs di campaDO e lou déclin dóu jour
5^^ E li roumiéu pèr la campagne,
Tout rendié glòri de coumpagno
A TApoustoli de TEspagno,
8*2 Noste fiéu e nebout, Sant Jaque lou Majour.
37 E, benurouso de la glòri
Que remountavo à sa memòri,
8*^ Sus lou fí*ont di roumiéu mandavian lou bagnun
DÓU serenaU; e dedins Tamo
lé vujavian joio e calamo.
^^ Pougnènt coume de jit de flamo,
Es alor que vers nautre an mounta ti plagnun.
38 O chatouno, ta fe 's di grande;
8^^ Mai, que nous peson ti demande!
Vos béure, dessenade, i font de l'amour pur!
Dessenado, avant qu'èstre morte,
^^ Vos assaja la vide forte
Que dins Dieu même nous trasporto!
Dempièi queuro as avau rescountra lou bonur?
3^"^ 39 L'as vist dins l'ome riche? Qeunfle,
Estalouira dins soun triounfle,
Nège Dieu dins soun cor e tèn tout lou camin;
3®^ Mai, quand es plen, toumbo l'iruge;
E que fara de soun gounfluge,
Quand se voira davans lou Juge
^^ Que dins Jerusalèn intravo su'n saumin?
40 L'as vist au front de la jacude,
Quand de soun la, toute esmeugudo,
336 Porge lou preumié rai à soun enfantounetP
l'a preun d'une malo tetade;
E, sus la brèsso doscatado,
8^^ Regarde-la, despoutentado.
Que poutounejo mort soun paure picheunet!
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LA OAHABGO. 215
41 L'as vist au front de la nouvieto,
^^ Quand, plan-planet, dins la draieto
Caminavo à la glèiso emé soun nòvi ? . . . Yai,
Pèr lou parèu que lou cbaupino,
87* Aquéu draiòu a mai d'espino
Que Tagrenas de la cbampino,
Car tout n'es eilavau qu'esprovo e long travail
378 42 E 'ilavau Toundo la pu claro,
Quand Tas begudo, vèn amaro;
Eilavau nais lou verme emé lou fru nouvèu,
5^1 E tout degruno, e tout se gasto . . .
As bèu cbausi sus la banasto:
L'arange, tant dous à la tasto,
•^ A la longo dóu tèms vendra coume de fèu!
43 E tau, te semble que respiron,
Dins voste mounde, que souspiron ! . . .
3S7 Mai quau sara 'nvejous de béure à-n-un sourgènt
Que noun s'agote e se courroumpe,
En soufrissènt, que se lou eroumpe!
^^ Fau que la pèiro en tros se roumpe,
Se voulès n'en tira la paiolo d'argent.
44 Urous adounc quau pren li peno
8w E quau en bèn fasènt s'abeno;
E quau plouro, en vesènt ploura lis autre; e quau
Trais lou mantèu de sis espalo
^^ Sus la pauriho nuso e palo;
E quau 'mé l'umble se rebalo
E pèr l'afrejouli fai lampa soun fougau!
^^ 45 E lou grand mot que l'ome oublido,
Ve-l'eici: La]^mort es la vido!
E li simple e li bon e H dous, benura!
*<« Emé raflat::d'un vent sutile,
Ainount s'envoularanUranquile,
E quitaran, blanc \coume d'ile,
^^ Un mounde ounte li Sant soun de-longo aqueira!
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216 OAUT DE8EN. LA CAMARQO.
46 Tambèn, oh! se vesiés, Mirèio,
Pereiçamount de l'empirèio,
^^ Coume veste univers nous parèis marridoun,
E folo e pleno de misèri
Vòstís ardour pèr la matèri
**' E vòsti pou d6u cementèri!
0 pauro! belariés la mort e lou perdoun!
47 Mai, de davans que lou bla 'spigue,
*'^ En terre fau que rebouligue!
Es la lèi . . . Emai Dautre, avans d^avé de rai,
Avèn begu l'aigre abéurage;
^'^ E pèr enfin que toun aouragè
Prengue d'alen, de noôte viage
Voulèn te racounta lis àrsi e lis esfrai.»
^^ 48 E se teisèron li très Santo.
E lis oundado caressante,
Pèr escouta, courrien de-long dóu ribeirés
^^^ A troupelado. Li pinedo
Faguèron signe à la vernedo,
E li gabian e lis anedo
^^ Veguèron s'amata l'inmènse Vacarés.
49 E lou soulèu emé la lune,
Dins la liuncbour que s'empaluno,
^^ Adourèron, clinant si frouotas cremesin;
E la Camargo salabrouso
Trefouliguè ! . . . Li Benurouso,
*^^ Pèr douna voio à l'amourouso,
Au bout d'un moumenet coumencèron ansin:
*•• Uinmènse Vacarés. Voy. IV, 212 note.
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GANT VOUNGEN
LI SANTO «)
U Sàntl Mario raoontOB, qs'aprèt 1« mort áóu Critt, Itagvèron «nbasdido, «né d'ànftrl
dlaoiplt, à ift b«Uo etsMnro de 1« mur^ e qn'aboiirdèroii en Prontènço, e que eonn-
T0rtif«èroii 11 pople d'aqoelo «Moantrado. — La naTlgaetoun. — La tempètto. — Arrl-
bado à-n-Arla dl sant detpatria. — Arle roaman. — La fètto de Yeniu. — Sermotui
de sant Treftune. — CouiiTertloiui dit Arlaten. — Li Tanuooimen Tenon Imploara loa
•eoovn de Santo Marto. — La Tarateo. — Sant M ardan à Umofe ; Sant Saroiimln
à Toolonao ; Sant Betròpl en AnreiUo. — Santo Marto doomto la Tarateo, e pièl oonn-
rertie ATlgnonn. — La papanta en ATlgnoon. — Sant LaxAri à Martlho. — Santo
Madaleno dlnt la baoao. ~ Sant Maetemln à-s-Aii. — Li Sàntl Mario 1 Baot. — Lon
rèi Reinié. — La ProaTèn^o onido A la Franco. — Mirèlo, rlerfe e martiro.
1 «L'aubre de la crous, o Mîrèio,
Sus la mountagno de Judèio
' Èro encaro planta: dre sus Jerusalèn,
E dóu saDg de Dieu encaro ime,
Cridavo à la ciéuta dóu crime,
• Endourmido avau dins Tabime:
Que n'as fa, que n'as fa dóu rèi de BetelènP
*) Voy. 1, 352 note. Voici comment M. Mariéton, La Tetf-e provençale
(Paris 1890), p. 207 ss., résnme le culte des saintes Maries à Tantique ViUa
de la Mar (les Saintes), avec les recherches d'émdition qne son objet même
a inspirées : «Le testament de Tarchevêqne d'Arles, saint Césaire (ô42), fait
mention d'un territoire où se trouve l'église de Notre-Dame-de-la-Barque
(Sancta Maria de ratUi), ce qui est confirmé par le testament d'un comte
de Provence, en 992. A la fin du 12« siècle, le gouverneur du royaume
d'Arles, le «maréchal» Gervais de Tilbury parle aussi dans ses 'Loisirs
de l'Empire' (Otia Imperialia) de la sépulture des Deux Maries à Notre-
Dame-de-la-Mer. Un siècle encore, et un évéque de Mende, légat du
Pape au concile de Lyon, citera un autel en terre 'qu'élevèrent en ce
lien Marie-Madeleine, Marie Jacobé et Marie Salomé...' On le montre
toujours, à l'église des Saintes. Durant le moyen âge cet autel des
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218 CANT VOUWGBN.
2 E di cairiero apasimado
^ Mountavon plus li grand bramado;
Lou Cedroun tout soulet gingoulavo eilalin;
E lou Jourdau, de lauguitudo,
12 S'anavo escoundre i soulitudo,
Pèr desgounfla si plagnitudo
A l'oumbro di rastencle e di verd petelin.
1^ 3 E lou paure pople èro triste,
Car vesié bèn qu'èro soun Criste
Aquéu que de la toumbo aussant lou curbecèu,
ï® A si coumpagno, à si cresèire,
Èro tourna se faire vèire,
E pièi, leissant li clau à Pèire,
*^ 8'èro coume un eigloun enaura dins lou cèu!
Saintes fut l'objet de grandes dévotions. On ferait un livre curieux de
ces pèlerinages et des miracles qui s'y virent. Un carme, Jean de Venette,
a chanté dans son poème des Trois Maries^ la guérison merveilleuse
de Mons Pierre de Nantes, évoque de 8aint-Pol-de-Léon, lequel avait, en
reconnaissance, élevé trois chapelles aux Saintes, à Saint-Pierre de Nantes,
au Val des Écoliers et au couvent des Carmes de Paris ... En 1448, le
roi René, sortant d'entendre un sermon en l'honneur des saintes Maries,
jura de retrouver leurs ossements. Son confesseur, Adhémar de Comte,
lui montra un vieux manuscrit qui affirmait que Marie Jacobé et Marie
Salomé avaient été inhumées à Notre-Dame- de-la-Mer, et cachées au temps
des invasions. Avant de commencer les recherches, le roi s'adressa au
pape, qui désigna pour y présider l'archevêque d'Aix, Robert Damiens,
et Nicolas de Brancas, évêque de Marseille. Le chevalier d'Arlatan
dirigea les fouilles. On tâtonna longtemps sous le chœur de l'église,
où une petite salle fut découverte dont est faite la crypte de sainte Sara,
patronne des Bohémiens. Enfin sous l'autel, du côté de l'Évangile, les
ossements de deux corps humains apparurent, soigneusement protégés
par de petites pierres. Une odeur suave, dit le procès-verbal, accom-
pagna leur mise au jour. Nul doute que ce ne fussent les reliqueslmêmes
des Saintes. Le roi René, ayant obtenu du pape de procéder à leur
élévation, Nicolas V désigna le cardinal de Foix, son légat d'Avignon,
pour vérifier les incidents de la découverte. Enfin, le 2 décembre de la
même année, le roi, suivi de sa fille, Isabelle de Lorraine, de Frédéric
de Lorraine, son gendre, et du sénéchal de Provence, avec le légat en-
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U 8AKT0. 219
4 Ab ! lou plagnieD, dins la Judèio,
Lou bèu fustié de Qalilèio!
^ Lou fustié di peu blound qu'amansissié H cor
Emé lou mèu di parabolo,
E qu'à bel èime sus Îi colo
^ Li nourrissié 'mé de caudolo
E toucavo si ladre e revenié si mort!
5 Mai li dóutour, li rèi, li prèire,
^ Toute la chourmo di vendèire
tooré de douze prélats, se rassemblèrent anx Saintes-Mariés en grande
solennité. Le P. Adhémar de Comte prononça le panégyrique, et le len-
demain, la châsse des Saintes fat élevée devant le peuple à la chapelle
supérieure de Téglise, où elle est encore déposée, — dans le même coffret
de noyer, couvert de peintures pieuses.
La question de la venue des Saintes Maries en Camargue repose
toute sur l'intérêt supérieur de Thistoire du christianisme en Gaule»
L'abbé Faillon ... a plaidé savamment en faveur de la venue en Provence
des témoins de la Passion, c'est-à-dire pour Timplantation de la Croix,
dès le 1^ siècle {Monuments inédits de Vapostolat de sainte Madeleine^
2 voL in-4^ 1862). Il existe dans ce même sens une lettre de feu Paulin
Pans à l'historien de l'église du Velay, M. Frugère, datée de 1868:
'Il est moralement impossible*, dit l'illustre savant, 'que les Gaules,
centre des écoles philosophiques et littéraires dans les premiers siècles,
les Gaules où les jeunes Romains qui voulaient se perfectionner dans
l'éloquence et les belles-lettres étaient envoyés soit à Bordeaux, soit à
Marseille, & Lyon, à Arles, etc., il est impossible, dis-je, d'admettre que
la foi nouvelle n'y ait pas été prêchée dès le temps des premiers papes,
et que l'Allemagne, l'Espagne, l'Angleterre en aient reçu le bienfait
avant elles ... Il n'en serait pas moins démontré, aux yeux de tout
critique non prévenu, que le christianisme a été apporté chez nous, non
à la fin du '6^ siècle, mais dès le temps de saint Clément*
Vers la même date, un conseiller à la cour de Douai, M. Taillar,
battait en brèche tout l'édifice de Tabbé Faillon, pour placer à la fin
du 3* siècle l'introduction de l'Évangile parmi nous {Essai sur VoHgine
et le développement du christianisme dans les Gaules, Bulletin monumental,
1866). Cette opinion est assez généralement partagée. Tout récemment,
le docte M. Leblant, dans le dernier tome de son ipigraphie chrétienne
de la Gaule, présente des inscriptions où la belle influence grecque est
encore sensible, et qui nous ramèneraient au l®' siècle.»
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220 caKt voungbn.
Que de soun temple sant lou mèstre avié cassa:
«Quau poudra teni la pauriho,»
^ Se murmurèron à l'auriho,
«Se dins Sioun e Samarlo,
Lou lume de la Crous n^es pas lèu amoussa?»
5^ 6 Alor li ràbi s*encagnèron,
E li martire temounièron :
Alor Tun, eoume Estève, èro aqueira tout viéu,
3^ Jaque espiravo pèr Tespaso,
D^autre, eugrana souto uno graso ! . . .
Mai sout lou ferre o dins la braso,
^* Tout cridavo en meurent: ««0, Jèsu 's Fiéu de Diéu!>>
7 Nautre, li sorre emé li fraire,
Que lou seguian pèr tout terraire,
^^ Sus uno ratamalo, i furour de la mar,
E sènso vélo e sènso remo,
Fuguerian embandi. Li femo,
^ Toumbavian un riéu de lagremo;
Lis orne vers lou cèu pourtavon soun regard.
8 Déjà, déjà vesèn s'encourre
^^ Ouliveto, palais e tourre;
Vesèn de Faut Carmel li serre e lis estras
Qu'aperalin fasien la gibo.
^ Tout-d'un-cop un crid nous arribo:
Nous reviran, e sus la ribo
Vesèn uno chatouno. Aubouravo si bras,
^■^ 9 En nous cridant, toute afougado:
««Oh! meuas-me dins la barcado,
Mestresso, menas-me! Pèr Jèsu, iéu peréu,
^ Vole mouri de mort amaro!>^
Ero nosto servènto Saro;
E dins lou cèu la veses aro
^^ Que lou front ié lusis coume uno aubo d'Abréu.
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U SIBTO. 221
10 LiuGD d'aqui l'anguieloun nous tiro;
Mai Saloumè, que Dieu ispiro,
^ Is erso de la mar a jita soun velet . . .
O pouderouso fe ! . . . sus l'oundo
Que sautourlejo, bluio e bloundo,
^ La obato, que noun se prefoundo,
Venguè dóu ribeirés à noste veisselet;
11 E Tanguieloun la campejavo
■^* E lou velet la carrejavo.
Pamens, quaud dins la fousco eilalÌD vegueriau
Cimo à cha cimo desparèisse
"^^ Lou dous païs e la mar croisse,
Fau Tesprouva pèf lou counèisse,
Lou langui segrenous qu^alor sentiguerian !
'8 12 Adieu! adieu, terro sacrado!
Adieu! Judèio mal astrado.
Que coussaies ti juste e clavelles toun Dieu!
®^ Aro, ti vigno emé ti dàti
Di rous lioun saran lou pàti,
E ti muraio, lou recàti
^ Di serpatas ! . . . Adieu, patrio, adieu, adieu !
13 XJno ventado tempestouso
Sus la marino sóuvertouso
^^ Couchavo lou batèu: Marciau e Savournin
Soun ageinouia sus la poupo;
Apensamenti, dins sa roupo
^ Lou vièi Trefume s'agouloupo ;
Contre eu èro asseta Tevesque Massemin.
^ SB. Marciau, saint Martíal, apôtre de TAqnitaine et patron de
Limoges dont il fut le premier évêque, à la fin du !•' siècle. — Savournin,
saint Saturnin, premier évêque de Toulouse, martyrisé vers 257. —
Trefume, saint Trophine (v. 90), premier évêque d'Arles. Voy. VI, 321
et 645 notes, et XI, 258 ss. La copie d'une Vie de ce saint , en vers
provençaux du 14« siècle, se trouve à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris
(ms. frç. 13514). Sur les publications de ce texte, voy. Stimming, dans
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222 CANT VOUKÔBK.
14 Dre sus lou tèume, aquéu Lazàri
^^ Que de la toumbo e dóu susàri
Avié 'ncaro garda la mourtalo palour,
Sèmblo afrounta lou gourg que reno:
le Grundriss der ramanischen Philologie, H, 40 ss. (Strasbourg!
Massemin, saint Maximin (v. 91), qui a donné son nom & la petite ville
de ce nom (Var), dont règlise monumentale contient, dans sa crypte
très ancienne, les sarcophages de notre saint, de sainte Madeleine, de
sainte Marcelle et de saint Sidoine. — Lazàri, saint Lazare (t. 92),
premier évêqne de Marseille. Le corps de saint Lazare fat transporté
à Autnn pendant les invasions sarrasines; mais la tête resta, dit-on, à
Marseille, où elle est encore honorée. — Mario, sainte Marthe (v. 97).
Voy. I, 303 et XI, 375 notes. — Madaleno, sainte Marie-Madeleine. Ses
reliques sont encore honorées dans Téglise de Saint -Maximin. Voy. V,
407 note, et cf. Chabaneau, Sainte Marie- Madeleine dans la littérature
provençale, Paris 1887. — Estropi, saint Eutrope (v. 100), premier évêqne
d'Orange. — Sidòni, saint Sidoine, successeur de saint Maximin à Fépis-
copat d'Aix. Selon les légendes, saint Sidoine ne serait autre que Ce-
lidonius, Chélidoine, l'aveugle -né de TÉvangile. Cf. v. 359. — Jáusè
d^Arimatïo, Joseph d'Arimathie (v. 101), que d'autres légendes font par-
venir en Bretagne et qui est mis en rapport avec la tradition du Saint
Graal (voy. la littérature dans Goedeke, Grundries der Geschichie der
deutschen Dichtung L 77 s.). — Marcello, sainte Marcelle, compagne on
servante de sainte Marthe, honorée à Tarascon (-sur-Rhône). — CUwn,
disciple de Jésus-Christ, qui, selon la légende, évangélisa Toulon. — La
liste de ces saints est empruntée par l'auteur à un vieux cantique
français, dont voici le texte:
Entrez, Sara, dans la nacelle,
Lazare, Marthe et Maximin,
Cléon, Trophime, Saturnin,
Les trois Maries et Marcelle,
Eutrope et Martial, Sidoine avec Joseph.
Vous périrez dans cette nef!
Allez sans voile et sans cordage.
Sans mât, sans ancre, sans timon.
Sans aliment, sans aviron.
Allez faire un triste naufrage!
Retirez-vous d'ici, laissez-nous en repos,
Allez crever parmi les flots!
Mistral a trouvé ce texte dans un recueil de cantiques intitulé:
Vâme dévoie, datant du 17« siècle et très populaire autrefois.
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LI BÁIÍTO. 223
^ Em' eu la nau perdudo enmeno
Marto, sa sorre, e Madaleno,
Coacbado eu un cantouD, que plouro sa doulour.
^ 15 La nau, que buton H demòni,
Meno Estròpi, meno Sidòni,
Jóusè d'Arimatìo e Marcello e Cleoun ;
*^ E, d'apiela sus lis escaume,
Au silènci dóu blu reiaume
Fasien ausi lou cant di saume
'^ E 'nsèn répéta vian : Laudamus te Deum !
16 Oh! dins lis aigo belugueto
Coume Inndavo la barqueto!
^^ Nous semble enca de vèire aquéli fouletoun
Que retoursien en revoulino
Lou pouverèu de la toumplino,
^'^ Pièi, en coulouno mistoulino,
S^esvalissien alin coume d'esperitoun.
17 De la mar lou soulèu mountavo
^^^ E dins la mar se recatavo;
E, toujour emplana sus la vaste aigo-sau,
Courrian toujour la belle eisservo.
^'^ Mai dis estèu Dieu nous préserve,
Car dins si visto nous réserve
Pèr adurre à sa lèi li pople prouvençau.
^^ 18 Un matin sus tóuti lis autre,
Fasié tèms sol: de davans nautre
Vesian courre la niue 'mé soun lume à la man,
"• Les esperitoun (esprits), dans la bouche des Saintes, pourraient
surprendre. Il ne faut pas oublier que, durant tout le Chant, les Saintes
parlent à Mireille dans la langue de son intellectualité.
^** La niue *mé soun lume à la man (la nuit avec sa lampe à la
main). Cf. Texpression : le flambeau du jour. *La lampe à la main* est
amené par la comparaison qui suit : coume uno véuso (comme une veuve).
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224 OAMt YOONQSir.
í*8 Coume uno véuso matiniero
Que vai au four couire si tiero;
L'oundo, aplanado coume uno iero,
'2« DÓU batèu tout-bèu-just batié li calaman.
19 D'apereilalin nais, se gouDÎlo
E porto ourrour dins l'amo e rounflo
*^^ Un brut descouneissable, un sourne brounzimen,
Que nous pénètre li mesoulo
E sèmpre mai ourlo e gingoulo.
'^* Isterian mut! La visto soulo,
Tant liuen que poudi^ ana, tenié Taigo d^à ment.
20 E sus la mar que s'agrounchayo,
^'* La broufounié se raprouchavo,
Rapide, fourmidablo! e morte à noste entour
Eron lis erse; e, negro marco,
'^ Enelauso aqui tenien la barco.
Alin, tout-en-un-eop s^enareo
Uno mountagno d'aîgo, esfraiouso d'autour.
i^> 21 De nivoulas encourounado,
La mar entière amoulounado,
E que boufo e que brame, o Segnour! en courront
ï^^ Venié sus nautre: à la subito,
Un cop de mar nous precepito
Au founs d'un toumple e nous rejito
^^^ A la pouncho dis erso, espavourdi, meurent!
22 Quéntis espaime! que destourne!
De longs uiau fèndon lou sourne.
*^^ E peto cop sus cop d'espaventàbli tron !
E tout l'infèr se descadeno
Pèr englouti nosto careno.
^•^^ La labechado 8Ìblo,'^reno
E contre lou paiòu'bacello nòsti front.
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159
162
m
Li 8ÁÍIT0. 225
23 Sus Fesquinau de si camello
'*• TaDtost la mar nous encimello;
Tantost, dins la founsour di négri garagai,
Ounte barrulon li lasàmi,
Li biou-marin e li grand làmi,
Anan entendre lou soulàmi
Di negadis, que Poundo escoubibo, pecai!
24 Nous veguerian perdu! S'enverso
Sus nòsti tèsto uno grando erso,
Quand Lazàri: ««Moun Dieu, serve-nous de timoun!
M'as davera 'n cop de la toumbo . . .
Ajudo-nous! la barco toumbo!»»
Coume Tauroun de la paloumbo,
*^ Soun erid fend la chavano e volo peramount.
25 De Tant palais ounte triounflo
Jèsu Ta vist; sus la mar gounflo
'^* Jèsu vèi soun ami, soun ami qu'en-tant-lèu
Vai èstre aclapa souto l'oundo.
Sis iue 'mé 'no pieta prefoundo
"* Nous countèmplon : subran desboundo
A travès la tempèsto un long rai de soulèu.
26 Alléluia! sus l'aigo amaro
''^ Mountan e davalan encaro,
E, trempe e matrassa, boumissèn Pamarun.
Mai lis esfrai tout-d'un-tèms parton,
Li lamo fièro s'escavarton,
Li nivoulado alin s'esvarton,
La terro verdouleto espelis dóu clarun.
^^ 27 Long-tèms, 'mé d'afróusi turtado,
Nous trigoussejon lis oundado.
Pièi se courbon enfin davans la primo nau
'^ Souto un alen que lis abauco;
La primo nau, coume uno plauco,
Puso entre li roumpènt, e trauco
^^ De làrgi flo d'escumo emé soun carenau.
15
ISO
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226 CAIÎT VoUMOfel*.
28 Contro uno ribo sènso roco,
Alléluia! la barco toco;
1^^ Sus TareDO eigalouso aqui nous amourran,
E cridau tóuti: ««Nòsti tèsto
Qu'as póutìra de la tempèsto,
195 Fin-qu'au coutèu li vaqui lèsto
A prouclama ta lèi, o Crist! Te lou juran!»»
29 A-D-aquéu Doum, de jouïssènço,
**® La noblo terro de Prouvènço
Parèis estrementido ; à-n-aquéu crid nouvèu,
E lou bouscas e lou campèstre
^^^ An trefouli dîne tout soun èetre,
Coume un chin qu'en sentent soun mèstre
lé cour à Tendavans e ié fai lou bèu-bèu.
*^ 30 La mar avié jita d'arcèlli . . .
Pater noster^ qui es in cœli,
A nosto longo fam mandères un renos;
*<>' A nosto set, dins lis engano
Faguères naisse uno fountano:
E miraclouso e lindo e sano,
*^^ Gisclo enca dins la glèiso ounte soun nòstis os!
31 Plen de la fe que nous afougo,
D6u Rose prenèn lèu la dougo;
*'^ De palun en palun caminan à l'asard;
E pièi, galoi, dins lou terraire
Trouvan la traço de l'araire;
2*^ E pièi, alin, dis Emperaire
Vesèn li tourre d'Arle auboura l'estendard.
32 A l'ouro d'iuei siés nieissouniero,
^'^ Arle! e couchado sus toun iero,
Pantaies em'amour ti glòri d'àutri-fes;
Mai ères rèino, alor, e maire
•*/'<* Uno fountano, puits dans la crypte de Téglise des Saintes-
Mariés. Voy. I, 367 note.
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tt ÔAHTÒ. 22?
*^ D'un tant bèu pople de remaire
Que, de toun port, lou vent bramaire
Noun poudié travessa rinmènse barcarés.
**^ 33 Roumo, de nòu, t'avié vestido
En pèiro blanco bèn bastido;
De ti grandis Areno avîé mes à toun front
^ Li cènt-vint porto; aviés toun Cièri;
Aviés, princesse de rEmpèri,
Pèr espassa ti refoulèri,
®* Li poumpous Aquedu, lou Tiatre e l'Ipoudrom.
34 Intran dins la ciéuta: la foulo
Mountayo au Tiatre en farandoulo.
^^ E zóu! mountan em'elo. Au mitan di palais,
A Toumbro di temple de mabre,
Se gandissié lou pople alabre,
^'^ Coume quand rounco dins li vabre
Un lavàssi de plueio, à l'oumbrino di plai.
35 0 mnladicioun! o vergougno!
^^^ I son moulan de la zambougno.
Sus lou pountin dóu Tiatre, emé lou pitre nus,
Un VÒU de chato viroulavon,
^^ E su 'n refrin qu'ensèn quilavon.
En danso ardèûto se giblavon.
Autour d'un flo de mabre en quau disien Tenus.
^ 36 La publiée embriagadisso
lé bandissié si bramadisso;
Jouvènto emai jouvènt repetavon: *« Canton!
^^' Canton Venus, la grand divesso
De quau prouvèn toute alegresso!
Canten Venus, la segnouresôo,
^^* La maire de la teiTo e dóu pople arlaten!»»
***/> Le poète suppose qu'on montait an théâtre en dansant; et
il a mis m farandoulo (voy. Ill, 10 note), parce qu'il croit à une origine
grecque de cette danse (voy. Très. s. v. farandoulo),
15*
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228 CANt VOUNaKK.
37 Lou front aut, la narro duberto,
L'idolo, encourouDa de nerto,
*^^ Dins li nivo d'encens pareissié s'espoumpi;
Quand, endignà de tant dWdanço
E derroumpènt e crid e danso,
2^® Lou vièi Trefume que se lanço,
En aussant si dous bras sus lou mounde atupi,
38 D'uno voues forto: *«Pople d'Arle,
^^' Escouto, escouto que te parle!
Escouto, au noum dóu Crist!»» E n'en digue pas mai.
Au frounsimen de sa grande usso,
^^* Vaqui l'idolo que brandusso,
Gènço e dóu pedestau cabusso.
Em' eu li dansarello an toumba de Tesirai!
267 39 Se fai qu'un crid, s'entend qu'ourlado.
Vers li pourtau de troupelado
S'engorgon e pèr Arle escampon l'espravant;
2'^ Li majourau se descourounon,
Li jouvenome s'enferounon,
En eridant! ««Zóu!»» nous envirounon . . .
273 En l'èr milo pougnard lusisson tout d'un vanc.
40 Pamens, de nosto vestiduro
L'enregouïdo saladuro ;
'^'6 De Trefume lou front seren, coume enciéuola
De clarour santo; e, mai poulido
. Que sa Venus enfrejoulido,
2'® La Madaleno ennivoulido,
Tout acò, 'n moumenet, li faguè recula.
41 Mai alor Trefume: <«Gènt d'Arle,
^®* Escoutas-me que iéu vous parle!»»
**• 8s. L'auteur raconte ici la légende d'Arles telle qu'elle est re-
présentée dans les vieux tableaux de l'église de saint Trophime (voy.
VI, 321 note).
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LI 8ANT0. 220
lé cridè tourna-mai, ««après me chaplarés!
Pople arlaten, vènes de vèire
^^ Toun dieu s'esclapa coume un vèire
Au noum dóu miéu! Anes pas crèire
Que ma voues l'a pouscu: nous-àutri sîan pas res!
*^ 42 Lou Dieu qu'a 'sclapa toun idolo
N'a ges de temple sus la colo !
Mai lou jour e la niue veson qu'eu eilamount;
"' 8a man, pèr lou crime sevèrd,
Es alarganto à la preguiero;
Es eu soûl et qu'a fa la terro,
^^ Es eu qu'a fa lou cèu e.la mar e li mount.
43 Un jour, de soun auto demoro,
A vist soun bèn manja di toro;
2^ A vist béure à l'esclau si plour e soun vérin ;
E jamai res que lou counsolo!
A vist lou Mau, poui'tant l'estolo,
*^ Sus lis autar teni l'escolo;
Toun fihan, l'a vist courre à l'afront di gourrin!
44 E pèr espurga tau brutice,
^^ Pèr bouta fin au long suplice
De la raço oumenenco ostacado au pieloun,
A manda soun Fiéu: nus e paure,
^^ Emé pas un rai que lou daure,
Soun Fiéu es davala s'enclaure
Dins lou sen d'uno Vierge; es na sus d'estoubloun !
*^ 45 0 pople d'Arle, penitènci!
Coumpagnoun de soun eisistènci^
Te poudèn afourti si miracle: eilalin,
'*^ Is encountrado mounte coulo
Lou blound Jourdan, entre uno foulo
Espeiandrado e mau sadoulo,
^^^ L'avèn vist blanqueja dins sa raubo de lin !
^ Estolo (étole), employée ici avec le sens primitif du mot latin stola.
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230 cànt \oungen.
46 E nous parlavo qu'entre nautre
Falié s'ama lis un lis autre;
^*® Nous parlavo de Dieu, tout bon, tout pouderous;
E dóu reiaume de soun Paire,
Que noun sara pèr li troumpaire,
^* Lis auturous, lis usurpaire,
Mai bèn pèr li pichot, li simple, li plourous.
47 E fasié fe de sa dóutrino
824 En caminant sus la marine;
Li malaut, d'un cop d'iue, d'un mot li garissié ;
Li mort, mau-grat lou sourne barri,
^■^ Soun revengu : vaqui Lazàri
Que pourrissié dins lou susàri!...
Mai, rèn que pèr acò, boúfre de jalousie,
5^ 48 Li rèi de la nacioun Jusiolo
L'an près, l'an mena su 'no colo,
Clavela su 'n trounc d'aubre, abéura d'amarun,
888 Cubert d'escra sa santo fàci,
E pièi auboura dins Tespàci,
En se trufant d'eu !...>» — ««Qràci! gràci!»»
88« Esclatè tout lou pople, estoufa dóu plourun;
49 ««Gràci pèr nautre! Que fau faire
Pèr desarma lou bras dóu Paire?
88* Parle, ome de Dieu, parle! e s'es de sang que vòu,
lé semoundren cent sacrefice!>»
««Inmoulas-ié vòsti délice,
8*3 In moulas vosto fam de vice,»>
Respoundeguè lou Sant en se jitani pèr sou.
50 «»Nàni, Segnour! ço que t'agrado,
8*^ N'es pas l'óudour d'uno tuado.
Ni li temple de pèiro: âmes, âmes bèn mai
Lou tros d'artoun que Ton présente
8*8 A l'afama, vo la jouvènto
Que vèn à Dieu, douço e cregnènto,
Oufri sa casteta coume une fleur de Mai.»»
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u SÁ»TO. 281
85* 51 Di bouco dóu grand Apoustòli
Adsìd raíè coume un sant òli
La pataulo de Dieu: e plour de regoula,
354 E malandrous e rustícaire
De beisa sa raubo, peoaire!
E lis îdolo, de tout caire,
^^ Sus li graso di temple alor de barrula!
52 Entanterío, en testimòni,
L'Avugle-na (qu'èro Sidòni),
'•^ Moustravo is Arlaten si vistoun neteja;
En d^autre Massemin recito
Lou Clavela que ressuscite,
868 La repentènci qu'es necito . . .
Arle, aquéu même jour, se faguè bateja!
53 Mai, counie uno auro qu'escoubiho
3^ Davans elo un fiò de broundiho,
Sentèn TEsprit de Dieu que nous buto. E veioi,
Coume partiao, uno embassado
^^ Qu'à uòsti pèd toumbo, apreissado,
En nous disent: ««Uno passade,
Estrangié dóu bon Dieu, vougués bèn nous ausi!
8^ 54 Au brut de vòsti grand miracle
E de vòsti nouvèus ouracle,
Nous mando à vòsti pèd nosto pauro ciéuta . . .
^^5 Sian mort sus nòsti cambo! Alabre
De sang uman e de cadabre,
Dins nòsti bos e nòsti vabre
37* Un monstre, un flèu di dieu, barrulo . . . Agués pieta !
^^ 88. Snr la Tarasque et sa légende, M. Bancal, dans la Bévue
encyclopédique Larousse dn 31 juillet 1897, p. 666 8S., donne les renseigne-
ments suivants: «La plaine qni s'étend à Test de Tarascon sur une
largeur moyenne de 6 à 8 kilomètres, entre le pied du massif des Al-
pilles et de celui de la Montagnette, . . . était couverte d'eau stagnante
jusqu'au 11« siècle. Etangs et marais étaient les restes de l'ancien
golfe qui avait couvert la partie inférieure du cours du Rhône aux temps
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232 CAKT VOUNGEN.
55 La bèstio a la co d'un coulobre,
A d'iue mai rouge qu^un cinobre;
^®* Sus Tesquino a d'escaumo e d'àsti que fan pou!
D'un gros lioun porto lou mourre,
E Bièis pèd d'orne pèr miés courre;
^®* Dins sa cafomo, souto un mourre
Que doumino lou Rose, emporte ço que pou.
préhistoriques . . . Les habitants du plateau des Alpilles, qui, suivant les
recherches des historiens locanx, ont été les ancêtres des Tarasconais
actuels, décimés par les fièvres paludéennes, rendaient un culte et offraient
des sacrifices aux génies malfaisants des eanx. Pour eux, ces génies
revêtaient la forme de monstres que l'imagination populaire a perpétuée
jusqu'à nos jours. Les Baux, Eyragues, Noves. Tarascon, avaient leurs
TarasqueSy dont on a trouvé les images dans les raines des anciens
habitats et que les auteurs du 12« siècle ont décrites avec des détails
montrant qu'ils considéraient ces animaux monstrueux comme d'effrayantes
réalités. La Tarasque trouvée à Noves est en pierre. Elle est conservée
au musée d'Avignon. Par la tête et les pattes, elle ressemble à un
ours; elle a une queue de lion et des écailles sur tout le corps. Pour
montrer l'instinct destructeur dont elle était animée, l'artiste a placé
une tête humaine dans chacune de ses griffes antérieures et dans sa
gueule un petit enfant! Celle des Baux ressemble plutôt à un lion.
Non moins féroce que sa voisine, elle est représentée dévorant un
homme. Les chercheurs n'ont pas encore découvert la Tarasque de
Tarascon; mais, d'après la Vie de sainte Marthe, 'c'était un terrible
dragon, d'une longueur incroyable et d'une grosseur extraordinaire ; son
souffle répandait an air empesté; ses yeux lançaient des flammes; sa
gueule était armée de dents aiguës et tranchantes, et il en sortait
d'horribles rugissements.' — 'C'était un monstre à la fois terrestre et
aquatique, plus grand qu'un taureau de haute taille, avec une tête de
tigre, une crinière de cheval, des griffes acérées et une peau couverte
d'écaillés . . .* D'autres en font soit une espèce de tortue venue de
l'Océan, soit un de ces énormes animaux de la période tertiaire . . .
La tradition et la légende veulent que Marthe, sœur de Marie et
de Lazare , venue de Palestine en Gaule , ait apporté rÉ.vangile à Ta-
rascon, et dompté la Tarasque. jusque-là fiéau de la population. Sainte
Marthe fut inhumée dans la crypte qu'elle avait fait construire. Sur cette
crypte fut édifiée au 12« siècle une église qui fut reconstruite en 1379.
Le tombeau de la sainte, qu'on voit actuellement dans la crypte, a été
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U SANTO. 233
56 Tóuti li jour nòsti pescaire
•^^ S'esclargisson que mai, pecaire!»>
E li Tarascounen se bouton à ploura.
Mai, sèuBo pauso ni chaucello,
'^ Marto s'escrido: ««Emé Marcello
léu i'anarai! Moud cor bacello
De courre à-n-aquéu pople e de lou deliéura.»»
refait dans les temps modernes. Il reste de Tédifice primitif le porche,
qni condnit à la crypte, et le portai] dn midi . . .
Voici la gracieuse légende de sainte Marthe, telle qu'elle a cours
actuellement dans la population tarasconaise : Ce que je vais vous dire
date de longtemps: deux mille ans et plus peut-être! Tarascon ne
jouissait pas, comme aujourd'hui, d'une tranquillité parfaite à Tombre
de ses grands peupliers blancs que les riverains du Rhône aiment tant,
qui poussent par bénédiction, donnant une ombre fraîche et claire avec
leurs jolies feuilles vertes doublées de coton blanc que les oiseaux vien-
nent butiner pour rembourrer leur nids. Le Rhône, le large Rhône,
n'avait pas encore vu ses bords resserrés et fixés par des digues que
rien n'ébranle: à cette lointaine époque, le terrible fleuve allait de çà
de là, divaguant au hasard, à la garde de Dieu, majestueux et énorme,
courant partout comme un cheval échappé, et on le laissait faire. Chênes
géants, peupliers élancés et musicaux, arbres de toute espèce se mêlaient,
s'enchevêtraient en un hallier sauvage, et cela durait depuis des centaines
et des centaines d'années; les rives, les îles en étaient couvertes: forêt
mystérieuse, épaisse et sombre, où la lumière ne pénétrait point et où
régnait la peur! Le Bote noir, comme on l'appelait, horrible, effrayant, ja-
mais personne ne l'avait traversé ; y penser seulement faisait frémir d'épou-
vante. Mais il faut tout dire : le Bois noir était fréquenté et gardé par un
monstre comme on n'en verra plus jamais, et le grand rocher qui s'éle-
vait près de la ville, ce grand rocher où aujourd'hui se dresse au soleil
qui dore ses murailles le château armorié de notre bon roi René de
Provence, cachait dans ses cavernes une bête féroce d'une force sans
égale qui ravageait tout, bètes et gens, tuait tout, mangeait tout. Cette
béte féroce était la Ta¥-asque. Elle avait des pieds humains, un corps
de lézard , effrayant , avec des dards sur son dos , une tête de lion,
des yeux qui jetaient du feu, des mâchoires rouges et une queue!
oh ! quelle queue ! longue, longue et qui balayait tout là où elle passait.
On ne saura jamais combien de pauvres gens ce monstre avait en-
gloutis. Aussi les bons Tarasconais, pâles et tremblants, s'assem-
blaient chaque matin derrière les murs de leur petite ville, et, avec ap-
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234 CANT VOUNGBN.
398 57 pèr la darriero fes sus terro,
Nous embrassau, emé Pespèro
De nous revèire au cèu, e nous desseparan*
^^ Limoge aguè Marciau; Toulouso
De Savournin fugue Tespouso;
E dins Aurenjo la poumpouso
^*^ Estròpi lou proumié semeuè lou bon gran.
préhension, tristement se comptaient. Hèlas ! il manquait toujours quel-
qu'un. Us se regardaient alors épouvantés: 'Qui sera, se disaient-ils.
pris aujourd'hui et dévoré?' Les plus hardis, les plus forts avaient bien
essayé de lutter, et avaient autrefois tenté une battue, mais aucun d'eux
n'en était revenu. Adieu la chasse et la pêche, adieu les douces promenades
dans les saulaies des bords du Rhône, sous les charmants ombrages à la
fois sauvages et intimes ; adieu fêtes et farandoles ! Personne ne dormait
plus, et les gens affolés ne savaient où se réfugier. Plus d'espoir! £t
que pouvait -on espérer enfin? — Et pourtant il restait encore un
espoir, pas grand, oh non ! tout au plus un lumignon qui brillait à peine,
mais enfin tel qu'il était, ce lumignon ne s'était pas éteint. Un prophète,
longtemps auparavant, était passé un jour à Tarascon, et, en traversant
la ville, avait prédit qu'une vierge, venue des pays du Levant, annon-
cerait le vrai Dieu, apporterait un nouvel évangile et sauverait le pays
du démon. Et pour les Tarasconais il ne pouvait y avoir d'autre démon
que la Tarasque ! L'oracle était donc clair : cette vierge attendue devait
délivrer le pays de la Tarasque. Et on attendait sans se lasser cette
divine vierge de la prophétie, cette libératrice puissante, inconnue, mais
promise. Et le temps s'écoulait, et rien ne paraissait encore. Les
vieilles gens, qui avaient autrefois entendu la prophétie, étaient tons
morts, et la Tarasque semblait plus enragée que jamais.
Pourtant un matin un grand mouvement se propagea dans la
ville. Au moment où les Tarasconais assemblés se comptaient, comme
d'habitude, apparut tout à coup au milieu d'eux une jeune fille que per-
sonne n'avait encore vue, belle comme le jour levant, le front auréolé.
Une croix étincelait sur sa poitrine et elle était vêtue d'un costume
étranger. Tout à coup elle prit la parole, sans peur ni crainte: 'Avec
l'aide de Dieu/ dit-elle, *je viens, Tarasconnais, comme on vous l'a an-
noncé autrefois, accomplir votre délivrance.* Elle parla ensuite de ce Dieu
nouveau, de son empire céleste, de sa gloire, de sa grâce, d'une manière
si parfaite et si touchante que les Tarasconais tombèrent à genoux
devant l'adorable inconnue: *0h! qui que tu sois, libératrice attendue,'
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LI SANTO. 235
58 Mai ouDte vas, tu, douço vierge?..
Em' uno crous, em' un asperge,
^^ Marto, d'un èr seren, caminavo tout dre
Vers la Tarasco; li Barbare
Noun poudènt crèire que s'apare,
*^ Pèr espincha lou coumbat rare,
Eron tóuti mounta sus li pin de Tendre.
s'écrièrent-ils, ton Dien sera notre Dieu ; nous n'en voulons point d'antre.
Mais délivre-nous, hâte-toi, le temps presse.'
Cette vierge était Marthe, la simple et douce fille de Galilée,
venue en Provence avec Marie-Madeleine pour prêcher rèvangile de paix,
sainte Marthe, qui devait être un jour honorée comme la grande patronne
du pays. Conduite par le peuple enthousiasmé et tressaillant d'espérance,
elle se dirige vers le fameux rocher où la bête rassasiée dormait son
monstrueux sommeil. *Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit!*
dit la sainte; et tranquille, sans effroi, elle attendit Subitement, la
Tarasque s'élança de sa grotte, écumante, furieuse, la gueule ouverte . . .
La sainte, sereine et radieuse, traça dans l'air, de sa main fine, le
signe de la croix, et l'horrible bête, frémissante et grondante, rampa
doucement et vint s'accroupir à ses pieds comme un jeune chien.
La vierge de Judée dénoua sa ceinture de soie rose, ceintiure de
jeunesse et d'innocence, et en entourant le cou rugueux du monstre
dompté, le conduisit ainsi attaché, en triomphe, vers la ville. Et tou-
jours le menant par son simple ruban, elle lui fit faire trois fois le tour
des barrières. Chaque fois que la Tarasque passait devant son antre,
un frémissement l'agitait : elle se tortillait, dressant ses dards, et les
rudes poils de sa crinière grinçaient comme des fils de métal. Mais sa
rage ne durait pas ; elle penchait la tête, et obéissante, suivait doucement
la dompteuse éblouissante qui commandait au nom du Père, du Fils et
du Saint-Esprit. Lorsque les trois tours furent terminés, la sainte s'arrêta,
détacha sa ceinture du cou de la bête, et étendant la main vers le terrible
rocher où le monstre avait dévoré tant de pauvres gens, elle fit encore
un signe de croix. Alors, ô merveille! le Rhône ècumant se resserra,
ses eaux se retirèrent et taiirent à découvert, vaste et profonde, l'entrée
de la grotte. La Tarasque se dirigea vers son antre. Arrivée là, elle
jeta un long regard de regret vers le Bois noir, son domaine inviolé;
vers le Rhône, dompté lui aussi, où elle se baignait au retour de ses
sanglants exploits; vers Tarascon, qui jusqu'alors l'avait abondamment
pourvue. Elle rugit une dernière fois, et rentrant enfin dans son
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236 CAKT VOUNGEfî.
59 DestraBsouna, poun dÌDS soun soustre,
^°^ AguèssGB vist bouinbi lou moustre!...
Mai souto Taigo santo a bèu se trevira,
De-bado reno, siblo e boufo . . .
•**^ Marto, em' un prim seden de nioufo,
L'embourgino, Tadus que broufo . . .
Lou pople tout entié oourreguè l'adoura!
<i* 60 ««Quau siés? La cassarello DîanoP»»
Venien à la jouino Crestiano,
««O Minervo la casto e la fortoP»» ««Noud, noun,»>
^^■^ lé respoundeguè la jouvènto:
««Siéu de moun Dieu que la servènto:»»
E quatecant lis assavènto,
420 E 'm» eio davans Dieu pleguèron lou geinoun.
61 De sa paraulo vierginenco
Piqué la roco Avignounenco ...
*2« E la fe talamen à belle oundo gisclè
Que li Clemèn e li Gregòri,
tron béant, elle s'y enfonça comme en nn tombean. Le Rhône reprit
subitement son ancien cours , couvrant complètement Touverture de la
caverne, pendant que la douce Marthe, au nom du Père, du Fils et dn
Saint-Esprit, ordonnait au monstre de ne plus en sortir jusqu'à la fin
des siècles ! Depuis lors, quand le mistral furieux agite les eaux du fleuve,
quand les îlots déchaînés se précipitent bruyamment vers la mer, on
entend parfois un sourd bramement qui paraît venir de loin sons le
rocher de la Tarasque. Ne vous avisez pas de dire: *C'est le mistral
qui fait des siennes. C'est le Rhône qui lutte contre le vent/ Ah!
mon Dieu, non! Les Tarasconais se souviennent: c^est la Tarasqne
qui, un moment réveillée de son sommeil de *deux mille ans, rugit dans
sa caverne profonde. Mais elle n'en sortira pas. Au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit.»
*^ Li Clément: Clément V, premier pape d'Avignon (1305—14):
Clément VI, pape d'Avignon (1342—52): Clément Vil, antipape qni
siégea à Avignon (1378 -94). — TA Gregòri : Grégoire XI, pape à Avignon
(1371-8).
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Ll SANfO. 237
Pu tard, emé soun sant cibòri,
^^ Vendrai! ié béure. Pèr sa glòri
r a Roumo qu'eilalin setanto an tremoulè!
62 Pamens, déjà de la Prouvènço
*** Mountavo un cant de reneissènço
Que fasié gau à Dieu: Tas agu remarca,
Tre qu'a plóugu 'n degout de plueio,
*^* Coume tout aubre e touto brueio
Aubouron lèu sa gaio fueioP •
Ân>in tout cor brûlant courrié se refresca.
485 53 Tu mémo, auturouso Marsiho,
Que sus la mar duerbes ti ciho,
E que rèn de ta mar noun te pou leva l'iue,
^^^ E qu'en despié di vent countràri,
Sounges qu'à l'or entre ti barri,
A la paraulo de Lazàri,
**' Rebalères ta visto e veguères ta niue!
64 E dins l'Uvèuno que s'aveno
Emé li plour de Madaleno,
*^* Lavères davans Dieu toun orre queitivié ...
Vuei tourna-mai drèisses la tèsto . . .
Davans que boufe la tempèsto,
**^ Ensouvène-te, dins ti fèsto,
Di plour madalenen baguant tis óulivié!
65 Colo de-z-Ais, cresten arèbre
*^ De la Sambuco, vièi genèbre,
*^ Setanto an, soixante-dix ans. Exactement, les papes (reconnus)
ont séjourné à Avignon pendant 68 ans: de 1309 à 1377.
*** L'Uvèuno (L'Huveaune), petit.e rivière qui prend sa source
à la Sainte-Baume (Var ; voy. V, 407 note), passe à Aubagne et se jette
à la mer, à Marseille, au bout de la promenade du Prado. Une pieuse
et poétique légende attribue son origine aux larmes de sainte Madeleine,
a. V. 456 ss.
**^ ss. Samimco (Sambuque) montagne à l'orient d'Aix. Voy. VI, 499
note. ' Esteréu (Estérel), massif de montagnes isolé, au dép. du Var, formé de
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23Ô OàKT VOtJNGËIÎ.
Grand pÌD que vestissès li baus de TEsteréu,
Vous, mourven de la Trevaresso,
^^' Redigas de quinto alegresBO
Vòsti coumbo fuguèron presse,
Quand passé Massemin pourtant la crous em' eu!
^^ 66 Mai, alin, la veses aquelo
Que, si bras blanc sarra contre elo,
Prègo au founs d'uno baume? Ai! pauro! si geinoun
^^^ Se maçon à la roco duro,
E n'a pèr toute vestiduro
Que sa bloundo cabeladuro,
^^ E la lune la viho emé soun lumenoun.
67 E pèr la vèire dins la baume,
Lou bos se clino e fai calaumo;
465 E i' a d'ange, tenènt lou batre de si cor.
Que Tespincbon pèr une esclèiro;
E quand perlejo sus la pèiro
^^ Un de si pleur, en grand pressèiro
Van lou cueie e lou mètre en un calice d'or!
68 N'i'a proun, n'i'a proun, o Madaleno!
^'^ Lou vent que dins lou bos aleno
T'adus dempièi trente an lou perdoun dóu Segnour;
E de ti pleur la roco mémo
^'^^ Plourara sèmpre; e ti lagremo
Sèmpre, sus tout amour de femo,
Coume une auro de nèu, jitaran la blancour!
^'^'^ 69 Mai dóu regret que Testransino
Rèn counsoulavo la mesquine:
roches primitives d'émption, tandis que les ramifications des Alpes qui Ta-
voisinent le sont de masses calcaires stratifiées. Ces montagnes sont à pen
près désertes et incultes: il y a des bois de chênes -liège et de pins.
— Trevaresso (Trévaresse), chaîne de montagnes entre la Touloubre, la
Purance et le canal de Craponne. — Sur Massemin (Maxindn), voy. XI,
87 note.
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LI 8ÀKT0. 23Ô
Ni 1Î8 aucelounet qu'en foulo au Sant-Pieloun,
^^ Pèr èstre benesi, nisavoD ;
Ni lis ange que Tenaussavon
A la brasseto e la bressavon
^^ Sèt fes tóuti li jour, en l'èr sus li valoun !
70 A tu, Segnour, à tu revèngue
Toute lausènjo! à nautre avèngue
'•*• De te vèire sens fin tout lusènt e verai!
Pàuri femo despatriado.
Mai de toun amour embriado,
^®® De toun etemo souleiado
Avèn, nàutri peréu, escampa quàuqui rai!
71 Colo Baussenco, Aupiho bluio,
^^ Vòsti calanc, vòstis aguïo,
De nosto predicanço à toustèms gardaran
La gravaduro peirounenco.
*•* I soulitudo palunenco,
Au fouDs de l'isclo Camarguenco,
La mort nous alóujè de nòsti jour óubrant.
498 72 Coume en toute cause que toumbo,
L'óublit rescoundè lèu li toumbo.
La Prouvènço cantavo, e lou tèms courreguè;
^' E coume au Rose la Durènço
*'• Sant-Pieloun, Voy. Vil, 498 note.
^^8. On a vn, dans le récit des Saintes Maries, qne la barque
des saints proscrits aborda à Textrèmité de Tîle de Camargne. Ces
premiers apôtres des Ganles remontèrent le Rhône jnsqn'à Arles, et de
là se dispersèrent dans le Midi. Telle est la tradition arlésienne. La
tradition des habitants des Baux reprend alors et continue Todyssée des
saintes femmes: elle dit qne ces dernières vinrent prêcher la foi dans
les Alpines, et qne pour éterniser le sonvenir de leur prédication, elles
gravèrent miracnlensement lenrs effigies snr on rocher. Au levant dn
rocher des Baux, on voit encore ce mystérieux et antique monument:
c'est un énorme bloc détaché, debout sur le penchant d'un précipice, et
taillé en aiguille. Snr sa face orientale sont sculptées trois figures
grandioses, objets de la vénération des populations voisines.
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240 CANT VOtJNGEK. LI 8ANT0.
Perd à la fin soun escourrènço,
Lou gai reiaume de Prouvènço
^^ Dins lou sen de la Franco à la fin s^aniaguè.
73 ««Franco, emé tu meno ta sorre!»»
Digue 80un darrié rèi, «<iéu more.
^^ Gandissès-vous ensèn alin vers l'aveni
Au grand prefa que vous apello . . .
Tu siés la forto, elo es la belle!
^^^ Veirés fugi la niue rebelle
Davans la resplendour de vòsti front uni.>>
74 Reinié faguè 'có bèu. Un sero
^'^ Qu'entre-dourmié dins sa coucero,
lé moustrerian lou rode ounte èron nòstis os: •
Emé douge evesque, si page,
^*^ Sa belle court, sis équipage,
Lou rèi venguè sus lou ribage,
E souto lis engano atrouvè nòsti cros.
^*® 75 Adieu, Mirèio !.. . L'ouro voie,
Vesèn la vido que trémolo
Dins toun cors, coume un lume en anant s'amoussa .
^^ De davans que Tamo lou quite,
Parten, mi sorre, parten vite!
Vers li bèlli cimo, es necite
^2^ Qu'arriben davans elo, es necite e pressa.
76 De rose, une raubo nevenco
Alestissen-ié : viorginenco
^*® E martiro d'amour, la chato vai mouri !
Flourissès-vous, celèsti lèio!
Sànti clarour de l'empirèio,
Escanipas-vous davans Mirèio ! . . .
Glòri au Paire em' au Fiéu em' au Sant Esperit!»
531
*•»/>• Voy. I, 352 et XI >) notes.
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CANT DOUGEN
LA MORT
Lon paît dis arangre. — Li Santo ramoimton an paradis. — Loa paire emé la maire ar-
ribon. — Li Santen mounton Mirèio à la oapello-z-auto , ounte i*a li relide. — La
glèito di Sànti Mario. — Li suplicaoioan. — La plajo oattargueaco. — Vincèn arribo
e sa doulonr desboundo. — Loa cantioo di Santen. — Darriero resionn de Mirèio : vèi
li SAnti MarW emplanado dlns la mar. — Darriérl paraulo e luminouso mort de la
ebatoono. — Li oonmplancho, la deaesperanço.
1 Au païs dis arange, à Touro
Que lou jour de Dieu s'esvapouro
* E que li pescadou, qu'an cala si jambin,
Tiron si barco à la calanco,
E que, leissant parti la branco,
* Sus la cabesso vo sus Tanco
Li chato en s'ajudant cargon si plen gourbin;
2 Di ribo ounte TArgèns varaio,
* Di piano, di coulet, di draio,
S'enausso peralin un long Cor de cansoun.
Mai belamen de la cabruno,
^^ Cant d'amour, èr de canto-bruno
Pau à pau dins li colo bruno
S'esperdon, e vèn l'oumbro emé la languisoun.
* Lou pais dis arange , la côte d'Azur (Hyères , Cannes , Nice et
Ligurie).
* Leissant parti la hranco, laissant partir la branche où elles ont
caeilli des fruits.
* Argèns, Argens. rivière du département du Var, dont la source
se trouve non loin de la grotte où sainte Madeleine finit ses jours (voy.
V, 407 note) et qui se jette dans le golfe de Fréjus.
16
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242 CANT DOUORIÍ.
^^ 3 Di Mario que s'envoulavon
ÂDSÌD li paraulo calavon,
Calavoo pau à pau, de nivo en nivo d'or:
*® Semblavo un resson de cantico,
Semblavo uno liuencho musico
Qu^en dessus de la glèiso autico
21 S^nanavo emé Tauro. Elo, sèmblo que dor
4 E que pantaio ageinouiado
E qu^uDo estranjo souleiado
** Encourouno soun front de nouvèlli bèuta.
Mai, dins lis erme e li jouncado,
Si yièi parent tant Tan cercado
2^ Qu'à la perfin Tan destouscado;
E dre, souto lou porge, alucon espanta.
5 Prenon pamens d'aigo-signado,
^ M an don au front sa man bagnado.
Sus lou bard que respond e la femo e lou yièi
Dedins s'avançon . . . E^aurido
*^ Courae quand subran uno trido
Vèi li oassaire: «Moun Dieu!» crido,
«Paire e maire, ounte anas?» E de vèire quau vèi,
** 6 Mirèîo toumbo aqui. Sa maire,
Em' un visage lagreraaire,
lé cour e dins si bras l'aganto e ié disié:
'^ «Qu'as, que toun front es caud que brulo?
Noun, es pa 'n sounge que m'embulo.
Es elo qu'à mi pèd barrulo,
*2 Es elo, es moun enfant!...» E plouravo e risié.
7 «Mirèio, ma belle mignoto.
Es iéu que sarre ta manoto,
^^ Iéu toun paire!...» E lou vièi, que la douleur esten,
lé recaufavo si man morto.
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LA Mottt. 243
Lou vent déjà pamens emporte
^ La grand nouvelle: à plen de porto,
Dins la glèiso, esmougu, s'acampon li Santen.
8 «Mountas-la, mountas la malauto!»
^^ Venien; «à la capello-z-auto
Mountas-la, tout-d'un-tèms ! que toque li sants os!
Dins si caisso miraclejanto
^ Que baise nòsti grandi Santo
De si bouqueté angounisanto!»
Li femo tout-d'un-tèms l'arrapon entre dos.
^' 9 Depèr-d'aut de la glèiso belle,
Ta très autar, i'a très eapello
Bastide une sus l'autre en blot de. roucas viéu.
^ Dins la eapello sousterrado
l'a Santo Saro, venerado
Di brun Bóumian ; mai aubourado,
^ La segoundo es aquelo ounte es Tautar de Dieu.
10 Sus li pieloun dóu santuàri,
La capeleto mourtuàri
^ Di Mario, amoundaut, s'enarco dins lou cèu,
'Mé li relicle, sànti laisso
D'ounte la gràci coule à raisso. —
^ Quatre clau pestellon li caisso,
Li caisso de ciprès emé si curbecèu.
11 Un cop, chasque cent an, li duerbon.
Urous, urous, quand li descuerbon,
Aquéu que pou li vèire e li touca! bèu tèms
** lA Santen^ les Saintins. habitants de la ville des Saintes Maries
(voy. I, 352 note).
•• Les Bohémiens du 3lidi de TEurope occidentale ont une grande
yënération pour les saintes Maries. Tous les ans, à la fête du 25 mai
(voy. I, 352 note), ils viennent en grand nombre aux Saintes , où ils
s'adonnent à leur dévotion dans la crypte qui contient les reliques de
sainte Sara.
16*
72
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244 Câîît dougên.
Aura sa barco e bono estello,
■^'^ E de sis aubre li jitello
Auran de frucho à canestello,
E souD amo cresènto aura lou bon toustèms.
^® 12 TJno belle porto de chaîne
Rejoun aquéu sacra doumaine,
Richamen fustejado, e doun di Bèu-Cairen.
®^ Mai subre-tout ço que l'aparo,
Noun es la porto que lou barro,
Noun es lou barri que l'embarro:
^* Es Taflat que ié vèn di relarg azuren.
13 La malauto, à la capeleto,
Dins la viseto virouleto
^"^ La mountèron. Lou prèire, en subrepelis blanc
Buto la porto. Dins la pousse,
Coume un ordi grèu de si dòusso
^ Qu'un fouletoun subran espòusso,
Tóuti sus lou bardât s'aboucon en quilant:
14 «0 bèlli Santo umanitouso,
*^ Santo de Dieu, Santo amistouso!
D'aquelo pauro chato agués, agués pieta!»
<Agués pieta!» la maire crido,
08 «Vous adurrai, se 'n-co's garido,
tioun an eu d'or, ma crous flourido,
E pèr vilo e pèr champ iéu l'anarai canta!»
^ 15 «0 Santo, acò 's ma pesqueirolo!
O Santo, acò 's ma denierolo!>
Gémis Mèste Ramoun en turtant dins l'oumbrun
^^ Emé sa tèsto atremoulido.
«0 Santo, à-n-elo, qu'es poulido,
Innoucentouno, enfantoulido,
La vido ié counvèn: mai iéu, vièi sabourun.
105
*'' Crom flourido (croix fleurie), croix d'or, ornée de diamants aux
extrémités des quatre branches, qu'on portait au cou.
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LA MORT. 245
16 léu, mandas-me fuma 1i maulo! . . .
Lis iue barra, sènso paraulo,
108 Mirèio èro estendudo. Ero alor sus lou tard.
Pèr que l'auro tamarissiero
Reviscoulèsse la masiero,
^'^ Dessus li lauso téulissiero
L'avien entre-pausado, en visto de la mar.
17 Car lou pourtau (qu'es la parpello
^*^ D'aquelo benido capello),
Regarde sus la glèiso: alin, pereilalio,
D'aqui se vèi la blanco raro
^^*' Que jeun ensèn e desseparo
Lou oèu redouD e Taigo amaro;
Se vèi de la grand mar l'eteme remoulin.
'^^ 18 De-longo lis erso foulasse
Que s'encavaucon, jamai lasso
De s'esperdre en bramant dins }i mouloun sablons;
'^ De-vers la terro uno planuro
Qu'a gens de fin; pas uno auturo
Qu'à soun entour fague centuro;
*^ Un cèu inmènse e clar sus d'erme espetaclous.
19 De clarinèlli tamarisso
Au mendre vent boulegadisso ;
^** De long campas d'engano e, dins l'oundo, pèr fes
Un VÒU de ciéune que s'espurgo;
0 bèn, dins la sansouiro turgo,
*^ Uno manado que pasturgo
O que passe en nadant Taigo dóu Vacarés.
20 Mirèio enfin, d'un parla feble,
'^ A murmura quàuqui mot treble:
«De-vers la terro,» dis, «emé de-vers la mar
Sente veni dos alenado:
»" Vacarés. Voy. IV, 212 note.
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246 CANT DOUGEN.
i88 Uno di do8 es sereDado
Coume Talen di matinado;
Mai Tautro es espannado, ardènto, e sent Tamar.»
^^' 21 E se teisè... De-vers la piano
E de-vers lis oundo salano,
Li Santen sus-lou-cop regardèron veni;
1** E n'en veson un qu'esfoulisso
De revoulun de terro trisso
Davans si pas: li tamarisso
^*'^ Parèisson davans eu s'encourre e demeni.
22 Es Vincenet lou panieraire ! . . .
Oh! paure drôle e de mau-traire!
'^ Soun paire Mèste Ambroi pas-pulèu i'aguè di:
«Moun íìéu, sara pas pèr ti brego
Lou poulit brout de falabrego!»
'^3 Que tout-d'un-tèms de Valabrego,
Pèr la vèire enca 'n cop, parte coume un bandit.
23 En Crau ié dison : «Es i Santo!»
^•^ Rose, palun, Crau alassanto,
Rèn Tavié detengu de courre enjusquo i tes.
Mai pas-pulèu es dins la glèiso,
159 Pas-pulèu vèi aquelo prèisso,
Pale, sus lis artèu se drèisso
E cridavo: «Mounte es? ensignas-me mounte es!»
i«2 24 «Es amoundaut à la capello,
Dins uno angòni que trampello!»
E lèu coume un perdu mountè lou marridoun.
*^^ Entre la vèire, vers l'espàci
Levé si man emai sa fàci:
«Pèr encapa tàli desgràci,
^^^ A Dieu», cridè lou paure, «à Dieu que i'ai fa donne ^
25 «Ai-ti coupa la gargamello
En quau tetère li mamelle ?
^^^ Escumerga, m'an vist abra moun cachimbau
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LA MORT. 247
DÍD8 UDO glèiso à la viholoP
0 tirassa dios lis auriolo
*^* Lou Crucefis, à la Jusiolo ? . . .
Qu'ai fa, malan de Dieu! pèr agué tant de mau?
26 Pas proun que me l'an refusado,
^■^^ Enca me l'an martirisadoi!»
E 'mbrassè soun amigo; e de vèire Vincèn
De la grand forço que trenavo,
^^ Lou mounde foui qu'envirounavo
Sentien soun cor que tresanavo,
E pèr eu trasien peno e plouravon ensèn.
188 27 E coume, i vabre d'une coumbo,
Lou brut d'un gaudre que trestoumbo
Vai esmòure lou pastre amount sus li cresten,
1^^ D6u founs de la glèiso mountavo
La voues dóu pople que cantavo,
E tout lou temple ressautavo
^®* DÓU cantico tant bèu que sabon li Santen:
28 «0 Santo, bèlli marinière,
Qu'avès ohausi nòsti sagniero
^®* Pèr i'auboura dins l'èr la tourre e li merlet
De Yosto glèiso roussinello,
Coume fara dins sa pin elle
^^^ Lou marin, quand la mar bacello.
Se ié mandas pas lèu voste bon ventoulet?
171^4 Tirassa^ etc., «traîner le crucifix dans les épines de la lande,
comme font les profanateurs, à la façon des Juifs dans le récit de la
Pas8ion>. Mistral.
"® SB. Les strophes 28— HO donnent un résumé des invocations
diverses qu*on rencontre dans les cantiques usités dans les fêtes des
saintes Maries (25 mai). On vend, le jour du pèlerinage, des recueils
de cantiques provençaux et français sur toutes sortes d'airs. Le félibre
arlésien, Maître Eyssette compose tous les ans, depuis de longues années,
un nouveau cantique provençal qu'il fait chanter aux pèlerins de la fête.
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248 CAMT DOU0EN.
29 Coume fara la pauro avuglo?
^^ Ah! noun i'a sàuvi nimai buglo
Que poscon ié gari soun lamentable sort;
E, sens muta, tout lou jour isto
^^ En repassant sa vido triste . . .
0 Santo, rendès-ié la vistOy
Que Toumbro, e toujour l'oumbro, es pire que la mort!
*-^* 30 Rèino de Paradis, mestresso
De la planuro d'amaresso,
Clafissès, quand vous plais, de pèis nosti fielat:
207 Mai à la foulo pecadouiro
Qu'à vosto porto se doulouiro,
0 blànqui flour de la sansouiro,
210 S'es de pas que ié fau, de pas emplissès-la!*
31 Ansin li bon Santen pregavon,
Emé de crid que vous trancavon!
2*3 E veici que li Santo à la pauro que jai
Boufèron un brisoun de voie,
E sa caro un brisoun galoio
2>* S'enflourè d'une douço joio,
Car de vèire Vincèn i' agradè que-noun-sai.
32 «Moun bel ami, de mounte vènes?»
2*® Ié faguè. «Digo, t'ensouvènes
De la fes qu'emé tu parlavian eila au mas,
Asseta 'nsèn souto la triho?
222 ««Se quauque mau te desvario.
Courre lèu i Sànti Mario,»»
Me diguères alor, ««auras lèu de soûlas.»»
225 33 0 Vincenet, que noun pos vèire
Dins moun cor coume dins un vèire!
De soûlas, de soûlas, n'en regounflo moun cor!
228 Moun cor es un lauroun que verso:
Abelimen de toute merço,
Gràci, bonur, n'ai à reverso ! . . .
231 Dis Ange dóu bon Dieu entre-vese li Cor ... -
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240
LA MORT. 249
34 Áqui Mirèio s'abaucavo
E dins restendudo alucavo:
^ Semblavo, peralin au fin founs de Ter blu,
Vèire de cause espetaclouso.
Pièi sa paraulo nivouleose
^^^ Recoumençavo : >Ureuso, urouso
Lis amo que la car en terre detèD plu!
35 VincèDÎ as vist, quand remeuntavon,
Li fie de lume que jitavon ! . . .
Ah!» dis, «lou libre bèu que se n'en sarié fa,
S'aquéli resoun que m'an dicho,
^^ Fin-que d'une, s'èron escricho!»
Vincèn, que Icu plourun esquichc,
Lachè mai soun gounflige un mcumen estoufa:
^* 36 «Basto lis agué visto! basto!»
Eu cridè, «coume une langasto
Me sanéu à si raubo arrapa tout bramant . . .
^^* Oh! i'auriéu di, rèino celèsto,
Soulet recàti que nous reste,
Prenès-me lis iue de la tèsto
*^ E li dent de la bouco e li det de la man!
37 Mai elo, ma belle fadeto.
Oh! rendès-me-la gaiardeto! . . .>
*** <Ve-lèi! ve-lèi veni 'mé si raubo de lin!»
Elo subran se boute à faire.
E'n boulegant pèr se desfaire
^ D'entre la faudo de sa maire.
De la man vers la mar fasié signe eilalin.
38 Quatecant tóuti se dreissèron,
^^ De-vers la mar tóuti fissèron
E, la man sus lou front: «Eilalin descurbèn^,
Venien entre éli, «rèn pèr aro,
^ Senoun alin la blanco rare
Que joun lou cèu e l'aigo amaro . . .
Noun, se vèi rèn vèni . . .> 'Si! si! regardas bèn!
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250 CAMT DOUQBN.
2^'^ 39 Soun su 'no barco sènso vélo,*
Cridè Mirèio . . . «Davans elo,
Vesès pas coume Toundo aplano si revòu?
^^ Oh! qu'es bèn éli! L'èr clarejo,
E l'aleD siau que li carrejo
Lou mai plan que pou voulastrejo . . .
2'^^ Lis aucèu de la mar li saludon à vòu.*
40 «La pauro chato ravassejo . . .
Sus la marine que rougejo
^'^ Vesèn que lou soulèu que vai se cabussa.>
«Si! si! lis es», fai la malauto;
«Boutas! moun iue noun me defauto,
2''^ E quouro founso, quouro-z-auto,
0 miracle de Dieu! sa barco vèn d'eiça!>
41 Mai déjà venié 'scoulourido,
282 Coume uno blanco margarido
Que lou dardai la rimo, entre que s'espandis;
E Vincenet, l'esfrai dins l'amo,
285 Agrouva contro aquelo qu'amo,
La recoumando à Kosto-Damo,
La recoumando i Santo e Sant dóu Paradis.
2S8 42 Avien abra de candeleto. —
Cencha de l'estolo vióuleto,
Yenguè lou capelan 'mé lou pan angeli
2^* Refresca soun palai que crèmo;
lé dounè pièi l'Ouncioun estrèmo
E la Yougnè 'mé lou Sant Crèmo
29^ En sèt part de soun cors, segound l'us catouli.
43 D'aquéu moumen tout èro en pauso;
Noun s'entendié dessus la lauso
2^^ Que Voremus dou prèire. Au flanc de la paret,
Lou jour-fali que se prefoundo
Esvalissié si clarta bloundo,
3^ E la marino à bèllis oundo
Plan-plan venié se roumpre em'un long chafaret.
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LA MOKT. 251
44 ÁgeÌDOUÌa, soun tendre amaire,
^*^ Emé soun paire, emé sa maire,
Trasien de tèms en tèms un senglut rau e sourd.
«Ânen!» digue Mirèio encaro,
^^^^ «La despartido se prépare . . .
Ânen! touquen-nous la man aro,
Que dóu front di Mario aumento la lusour.
^^ 45 A Tendavans, li flamen rose
Courron déjà di bord dóu Bose . . .
Li tamarisso en flour coumençon d'adoura.
^'* 0 boni Santo! me fan signe
D'ana 'm' éli, qu'ai rèn à eregne,
Que, coume entèndon is Ensigne,
^i^ Sa barco en Paradis tout dre nous menara.»
46 Mèste Ramoun ié digue: «Migo,
D'avé 'strassa tant de garrigo,
3^ De que vai me servi, se partes dóu maset?
Car Tafecioun que m'ajudavo.
De tu venié! La caud lardavo,
^** Lou fiò di mouto m'assedavo . . .
Mai te vèire empourtavo e la caud e la set.»
47 «Se 'n-cop veirés à voste lume
824 Quauque sant-fèli que s'alume,
Bon paire, sara iéu . . . Li Santo, sus la pro,
Soun drecho que m'espèron . . . Eto!
^^ Esperas-me 'no passadeto . . .
Yau plan, iéu, que siéu malauteto ...»
La maire alor esclato: «Oh! noun, noun, aco 's trop!
MO 48 Vole pas, vole pas que mores!
Emé iéu vole que demores!
E pièi, ma Mireiouno, e pièi, se 'n-cop vas bon,
»" Ensigne. Voy. Vm, 99 note.
*** 88. L*apparition de morts on de mourants sons la forme d'un
papillon répond à des croyances populaires très répandues dont M. Maass,
/. c, p. 15 cite plusieurs exemples. Cf. VI, 416 note.
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252 CANT DOUGEN.
833 ADaren vers ta tanto Aurano
Pourta 'n canestèu de mióugrano:
Di Baus n'es pas bèn liuen Maiano,
^8^ E se pou dins un jour faire lou vai-e-vèn.»
49 «Noun, es pas liuen, bono meireto!
Mai, boutas ! lou farés souleto ! . . .
88* Ma maire, pourgès-me mis ajust blanquinèu.
Yès li blanco e bèlli mantiho
Qu'an suâ Tespalo li Mario!
^^2 Quand a neva sus li mountiho.
Pas tant bléujo es la nèu, la tafo de la nèu!»
50 Lou brun trenaire de garbello
8*^ lé crido alor: «Moun tout, ma belle,
Tu que m'aviés dubert toun fres palais d'amour,
Toun amour, óumorno flourido!
8*8 Tu, tu pèr quau ma labarido
Coume un mirau s'èro clarido,
E sens crento jamai di marridi rumour;
851 51 Tu, la perleto de Prouvènço,
Tu, lou soulèu de ma jouvènço,
Sara-ti di que iéu, ansin, dóu glas mourtau
85^^ Tant lèu te vegue tressusantoP ...
3ara-ti di, vous, grandi Santo,
Que Taures visto angounisanto
857 E de-bado embrassa vòsti sacra lindauP»
52 Su 'cò-d'aqui, la jouveineto
lé respoundeguè plan-planeto:
360 ^0 moun paure Vincèn, mai qu'as davans lis iue?
•" Maiano (Maillane), village de rarrondiBsement d'Arles, patrie
de Fauteur. Voy. Introd. p. xxu.
•*' Oumomo flourido (aumône fleurie), aumône que le pauvre qui
Ta reçue donne à un autre pauvre ; expression poétique qui signifie par
extension: rare bienfait. Voy. V, 458 note.
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LA MORT. 253
La mort, aquéu mot que t'engaDo,
Qu'es? uno nèblo que s'esvano
^*^ . Emé li clar de la campano,
Un BouDge que reviho à la fin de la niue!
366
869
372
53 Noun, more pas! léu, d'un pèd proumte
Sus la barqueto déjà mounte . . .
Adieu, adieu ! . . . Déjà nous emplanan sus mar !
La mar, belle piano esmougudo,
DÓU Paradis es l'avengudo,
Car la bluiour de Testendudo
Tout à l'entour se toco emé lou toumple amar.
54 Ai !.. . coume Taigo nous tintourlo !
De tant d'astre qu'amount penjourlo,
N'en trouvarai bèn un, mounte dous cor ami
3'^ Libramen poscon s'ama! . . . Santo,
Es uno ourgueno, alin, que canto? ...»
E souspirè Tangounisanto
^^ E revessè lou front, coume pèr s'endourmi . .
55 Is èr de sa risènto caro,
Âurien di que parlavo encaro. —
^^ 'Mai déjà li Santen, à l'entour de l'enfant
Un après l'autre s'avançavon,
E 'm' un cire que se passavon
^ Un après l'autre la signavon ...
Âtupi, si parent arregardon que fan.
56 En liogo d'èstre mourtinouso,
^' Eli la veson lumineuse;
An bèu la senti frejo, au cop descounsoula
Noun volon pas, noun podon crèire.
^ Mai Vincèn, eu, quand la vai vèire
Emé soun front que pènjo à rèire,
Si bras enregouï, sis iue coume entela:
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254 Cant dOooéK.
8*2* 57 «Es tnorto! . . . vesèsj pas qu'es morto? ...»
E coume torsoD li redorto,
 la desesperado eu tourseguè si poung;
^^ E 'mé si bras foro di mancho,
ÂcoumencèroD li coumplancho:
«Ta pas que tu que saras plancho!
^^^ Emé tu de ma vido a toumba lou cepoun!
58 Es morto I . . . Morto? Es pas pousstble!
Fau qu^uD Demòni me lou sible . . .
^^ Parlas, au noum de Dieu, boni gèut que sia 'qui,
Vautre, avès agu vist de morto:
Digas-me s'en passant li porto
^* Risoulejavon de la sorto ! . . .
Pas verai qu'a sis èr quasimen ajougui?
59 Mai dequé fan? . . . Viron la tèsto,
*^ Soun tóuti gounfle! Ahl n'i'a de rèsto!
Ta voues, toun dous parla, iéu l'entendrai pas plu!>
Âqui de tóuti lou cor boundo,
*" Un lavàssi de plour desboundo,
Lou orèbo-cor au plang dis oundo
Âpoundeguè subran un desbord de senglut.
*'^ 60 Ânsin, dins uno grand manado,
Se 'no ternenco es debanado,
A Tentour dóu cadabre estendu pèr toujour,
**^ NÒU vèspre à-de-rèng, tau e tauro
Van, souloumbrous, ploura la pauro,
' E la palun e l'oundo e l'auro
^20 De si doulourous bram restountisson nòu jour.
*"/'° Le fait chanté ici a trouvé beaucoup de sceptiques. M.
MaasS) /. c, p. 48, nous raconte, que, sur une question adressée à Tauteur
M. Mistral lui a répondu: «Larmes versées par les taureaux sur le
cadavre de Tun d'entre eux - chose très vraie, vue et expérimentée
par moi-même, en présence du peintre Bumand qui a illustré Mireille,
et peint cette scène d'après nature.» Le silence éloquent qui suit cette
communication et la place qu'il lui donne font voir que M. Maass n'est
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LA MORT. 255
61 «Vièi Mèste Ambroi, plouro toun drôle!
Ai! ai! ai!» Vincèn fasié, «vole,
*^ Santen, que dins lou croa em' elo m'erapourtés . . .
Aqui, ma bello, à mouD auriho
Tant-e-pièi-mai de ti Mario
**^ Me parlaras; ... e de couquiho,
O tempèsto de mur, aqui nous acatés!
62 Bràvi Santen, de vous me fiée! . .
*^ Fasès pèr iéu ço que vous dise :
Pèr un dòu ooume aquéu es pas prouu lou ploura!
Cavas-nous dins Tareno molo
*3^ Pèr tóuti dous qu'uno bressolo!
Aubouras-ié 'no clapeirolo,
Pèr que Toundo jamai nous posque sépara!
^díó bleu persuadé et avait peur d'être la victime d'une galéjade. M.
Burnand a rendu compte de Texpérience faite avec M. Mistral dans un
n®- de la Bévue des Lettres et Arts. Voici ce qu'il en écrit: «J'avais
quelques doutes au sujet de l'authencité du fait chanté par M. Mistral,
à l'occasion de la mort de Mireille. Je voulais en avoir le coeur net,
et le gardien du troupeau, que je questionnai sur les mœurs de ses
bétes et qui croyait fermement, lui, aux larmes des taureaux, me proposa
de m'en donner la preuve. H réunit le troupeau et le poussa vers un
point, distant de quelques milles, où il avait enfoui une génisse, plusieurs
mois auparavant. A peine les premiers animaux furent-ils parvenus à
l'endroit où la fosse avait été creusée qu'ils s'arrêtèrent en reniflant
bruyamment. Ils se mirent à gratter le sol et à le flairer en mugissant.
Rien ne peut donner une idée du caractère pathétique de cette scène.
Les bêtes, pressées les unes contre les autres, semblaient se confier leur
douleur et leur émoi; il y en avait qui levaient la tête en beuglant
d'une manière déchirante, il y en avait qui grondaient sourdement, la
gueule grand'ouverte ; toutes étaient agitées, inquiètes. Même pour ces
créatures d'un ordre inférieur, la mort est bien le roi des épouvantements.»
M. M. Girard, La Or au, p. 479, est également affirmatif: «Une
autre particularité non moins intéressante, c'est de les (les taureaux)
voir pleurer de grosses larmes lorsque l'un d'eux vient à mourir dans
les prairies ; la manado s'assemble alors à la tombée du jour autour de
la bête morte, et là se met à beugler, à gémir, à pleurer véritablement.
C'est un spectacle fort émouvant, je vous assure.»
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256 CANT DOtJGEK. LA MOftT.
*8B 63 E d'enterin quH liò moiinte èro
Se turtaran lou front sus terro
DÓU remors, iéu em' elo, enclaus d'un blu seren,
*^ Souto lis aigo atremoulido,
0, iéu 'mé tu, ma tant poulido!
Dins de brassado trefoulido
^^^ Longo-mai e sens fin nous poutounejaren!»
64 E, desvaga, lou panieraire
A la perdudo vèn se traire
*^ Sus lou cors de Mirèio, e lou desfourtuua
Dins si brassado fernetico
Sarro la morto . . . Lou cantico,
**^ Eilavau dins la glèiso antico,
Coume eiçò tourna-mai s'entendié ressouna:
65 «0 bèlli Santo, segnouresso
*^ De la planuro d'amaresso,
Clafissès, quand vous plais, de pèis nòsti fielat!
Mai à la foulo pecadouiro
*^ Qu'à vosto porto se doulouiro,
0 blànqui flour de la sansouiro,
S'es de pas que ié fau, de pas emplisses- la!»
Maiano (Bouco-dour-Rose),
ÎA>u hèu jour de la CandeUmsOj de Van 1859.
FIN
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GLOSSAIRE.
Remarque. — J'aurais été bien content de pouvoir établir dans
ce glossaire, basé sur un petit dictionnaire que j'avais composé pour
mon propre usage, l'étymologie de chaque mot contenu dans notre
poème. Mais je dois avouer que je n'y ai pas toujours réussi , et je
me suis vu réduit, bien des fois, à ajouter les mots : or{igin€) hic{onnue).
Ce fait n'étonnera guère ceux qui connaissent la difficulté des investiga-
tions étymologiques, et, sans doute, ils me sauront gré d'avoir évité des
explications aventureuses et purement hypothétiques. Les astérisques
précédant les étymologies indiquent des formes construites par induction.
Les substantifs et adjectifs latins sont donnés à la forme de l'accusatif
du singulier. Pour la conjugaison des verbes forts, il y a toujours
un renvoi à la Grammaire historique de la langue des félihres par
M. Koschwitz. La plupart des formes de ces verbes, du moins celles
dont l'infinitif ne se présente pas sans difficulté, se trouvent énumé-
rées au glossaire. Il m'a paru inutile d'introduire une notation figurée
de la prononciation des mots provençaux, et je me suis borné à mar-
quer par un crochet ([) les consonnes finales qui sont muettes,
sauf en cas de liaison, suivant en cela les indications que le poète lui-
même a eu la bonté de me fournir, et qui, du reste, sont toujours con-
formes aux règles données par M. Koschwitz dans la partie phonologique
de sa Grammaire. Les chiffres romains et arabes qui suivent les tra-
ductions françaises, se rapportent aux chants et aux vers de Mirèio.
En général je me suis contenté de citer un nombre restreint de pas-
sages, mais j'ai cru nécessaire d'indiquer tous les endroits quand un mot
ne se trouve que rarement dans notre poème. (). H.
Abréviations.
a. — adjectif.
udv. {de t.) — adverbe (de temps).
ags. — anglo saxon.
augin. — augmentatif.
h. lai. — bas latin. 1 dim. — diminutif.
17
celt. — celtique.
conj, — conjonction.
cp. — comparer.
dtm. — démonstratif.
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258
GLOSSàIRE!.
esp. — espagnol.
/. — féminin.
Jig, — au figuré.
fr. — français.
fréqu. — verbe fréquentatif.
germ, — germanique.
goth. — gothique.
gr. — grec.
irf. — le même mot, la même
signification.
int. — interjection.
interr. — interrogatif.
it. — italien.
lai. — latin.
/o<?. aàx), — locution adverbiale,
m. — masculin,
n. de f. — nom de femme.
n, de L — nom de lieu.
n, de 71, {ord.) — nom de nombre
(ordinal).
néerl. — néerlandais.
nord. — nordique.
onom. — onomatopée.
opp. — par opposition à.
orig. — originairement.
p. — pour, au lieu de.
p-ê. — peut-être — p. e. — par
exemple.
pers. — personnel.
p. p. — participe passé.
p, pr. — participe présent
pi. — pluriel.
port. — portugais.
pos8. — possessif.
pr. — pronom.
prép, — préposition.
prob. — probablement.
propr. — proprement.
q. — quelqu'un.
qc, ~ quelque chose.
rac. — racine.
rad. — radical.
rel. — relatif.
8. — substantif.
s. p. — substantif participial.
8. V. — substantif verbal.
suff. — suffixe.
r. — voyez.
V. c. m. — voyez ce(s) mot(s).
vfr. — vieux français.
vha. — vieux haut allemand.
vpr. — vieux provençaL
V. a. — verbe actif.
V. itnp. — verbe impersonnel.
t?. n. — verbe neutre.
î7. r. — verbe réfléchi.
Ouvrages cités dans le Glossaire.
Arch. gl. — Archivio glottologico
italiano, diretto da Ascoli. To-
rino, Ermanno Lœscher.
Bridel. — Glossaire du patois de
la Suisse romande par le doyen
Bridel, recueilli et annoté par
L. Favrat. Lausanne, CIges.
Bridel 1866.
Dz. — Etymologisches Wiirter-
buch der romanischen Sprachen
von Fr. Diez. 4« Aufl. Bonn
1878.
Du C. — Glossarium mediae et
infimae latinitatis conditum a
Carolo du Fresne, domino Du
Cange, éd. nova a L. Favre.
Niort 1883-87.
Gr, — Grammaire historique de la
langue des félibres par Eduard
Koschwitz. Greifswald - Avig-
non-Paris 1894.
{Gr.)Z. — Zeitschrift fiir roina-
nische Philologie, herausg. von
Gust. Grober. Halle, Niemeyer.
Digitized by
Google
GLOSSAIRE.
2o9
Kôrt, — Lateinisch - romanisches
Wôrterbuch von GustavKftrting.
Paderborn 1891.
Rom. — Romania, recueil tri-
mestriel consacré à Tètnde des
langues et des littératures ro-
manes, publié par Paul Meyer
et Gaston Paris.
Scheler — Dictionnaire d'étymo-
logie française, par Aug. Scheler.
3« éd. Bruxelles 1888.
Très, - Lou Trésor d6u felibrige
ou dictionnaire provençal-fran-
çais par Frédéric Mistral. 2 vols.
— Aix-en- Provence- Avignon-
Paris.
Z. — voir (tv. Z,
17*
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à prép. (ád) à ; devant une voyelle
souvent à-n: VII, 102. II. 438.
III, 370; ou à-z: I, 472; à -^
lou {art. déf.) = au. devant une
consonne. I, 19. 49. — à -h li
= i, à + lis = is: I, 91. 132.
352. 240. — La prép. à sert à
marquer le rég. indh\ {datif.) :
I, 93. 269. 277." 4(X). — le séjour
dans l'espace: I, 49. 54. 80. 112.
205 etc, — V approximation dans
l'espace ou la destination: I. 75.
98. 154. 219. 243. 156. 272. 282
etc. — V accompagnement: 1, 102.
141. 344. 483. — la mnniire: I,
137. 146. 168. 179. 180. 342. 367.
II, 57. 171. 150. VI, 475. XIL
395 etc. - le temps: I, 182. 290.
296. 464. 469. II, 323. — devant
Vinf. aptrs c<rtains verbes: I,
115. 540. II, 179. — pour former
d'autres prépositions, telles que :
à l'entour de I, 366. 449. 494.
à travès I, 3 etc. {r. c. w.\ en-
jusquo à I, 267. 533; ou des ad-
verbes: aniue I, 402.
abadié s. f. {de abbatiam) abbaye
VI, 649.
abandeira, do p. p. et a. {de ad
+ germ. band drapeau) pavoisé
III, 160.
(8')abauca v. a. et r. {du germ.
balk foi't) apaise?- IV, 6. s'apai-
ser XII, 233.
abandonna v. a. (de l'ancienne
locution adverbiale à bandon,
à volonté^ du germ. band + suff.
roman on) abandonner V, 425.
VIII, 231.
abari {— abali) v. a. {origine in-
connue) nourrir, élever IV, 325.
VI, 613.
abarous, o (— avarous) o. (àvar
+ suff. osum) économe, ménager
VII, 124.
abasima {— abîma) r. a. (du $.
àbjssïmump. ábŷssum) abîmer,
accabler V, 281. VI, 375.
abatre r a. — Gr, § 106 p. 147
- (ad-bâttûere) abattre IV, 407.
abeié *•. m. {b. lat. averium, de
hàbÇre, çp. avé s. m.) troupeau
transhumant qui passe l'hiDer
dans la plaine et l'été dans h
montagne IV, 157. VIU, 206.
abelan, o a. {de avelano, v. c. m.)
tendre, friable, généreuxVU,ài2.
abelimen s. m. (ad-bell-imentum)
délice. XII, 229.
(s')abena r. a. et r. {de à f bèn,
cp. le vpr. abenar) user, utiliser
jusqu'au bout, épuiser IX, 293.
^épuiser X, 393.
(8>bénra v. a. et r. (ad-*blbërare)
abreuver I, 316. IV, 112; «f dés-
altérer II, 438.
abéurage *?. m. (de abéura) bifu-
vage X, 416.
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GLOSSAIRE.
261
àbi s. m. (hábítum) rvbe V, 'òô4.
abiho s. f, (*ápïctllam) nheiUe I,
88. n, 6. III, 94 etc.
abile, 0 a. (hâbrlem) habile III,
18. IX, 59.
abime î. m. (*ábl8inum, forme
superlative de àbyssum) ahîme
XI, 6.
abissin, o a. et s. (Àbyssïnum)
Abyssin, c X, 84.
abitndo s, f. {du /r, habitude.
lot. hàbltudînem) habitude 1,
180. II, 47. IX, 232.
d'aborld adv. de t. (de ad + gertn,
bort) rf'aftorrf 1,226; soudain III,
101.
d'aborld que ccnj. puisque I, 402.
509.
s'abouca v. r. (se *ad-buccare, de
buccam) se prosterner XII, 91.
d'abouchoun loc. adv. {de buccam)
la face contre terre IV, 444.
abóumiani , do pp, a. et s. m. f.
{de à + bóumian, v, c. m.) de-
€enu(e) bohémien(ne) IX, 17.
VII, 4-23.
abouminable, o a, (âbûminabllem)
abominable IX, 414.
abonnda v. ». (ab-ûndare) abonder
I, 525.
aboundous, o a. (♦âb-ûndosum)
abondant, e II, 77. 437. X, 119.
321 etc.
abourda v. n, {du yerm. bord)
oriy, : arriver à bord, p. exiens. :
entamer une chose, abordir </.
I, 499. XI p. 217.
abonrri v. a. (ab-horrëre) prendre
q. en horreur II, 335.
abouscassi, do p. p. et a. {de bous-
cas, r. c. m) changé en brous-
saille, rabougri IX, 163.
abra v. a. {de *ab-bttrere p. com-
burere) aliumer V, 194. XII,
171. 288.
abrama, do a, {de à + germ. brë-
man, crier, désirer ardemment)
enflammé de désir, passionné,
affamé, avide, insatiable 1, 24.
IX, 396.
Ubréu (= abriéu) s. m. (àprllem)
av7'il. XI, 63.
s'abriva v. r. (ad-*bri^are du celt.
brêga vigueur; cp. Kort. 1344)
s'élancer I, 467. IV, 372,
abrivado s. f {s, p. de abriva)
élan IV, 207. VIII, 449.
acaba r. a. et n. (♦á[c]-capare,
de caput) achever I, 297. III,
511. IX, 329 etc.
acam[p s. m, {s. v. de acampa)
rassemblement IX, 199.
(s')acampa v. a. et r. (ad-campare)
amasser, ramasser, rassembler
I, 70. 334. V, 295. IV, 357 etc.
acampestri, do p, p. et a. {du s.
campestre, v. c. m.) tombé en
friche, inculte VIU, 169.
acantouna, do p, p. et a, {de can-
toun, coin, qui vient du celt.
*cambitos courbure) reculé, e
IX, 19.
acarnassi, do p. p. et a. {de ad +
carnacéum) acharné, avide de
chair IV, 430. IX, 276.
s'acata v. a. et r, (ád-captare)
{/ jenvelopper , {se) cacher, re-
couvrir III, 448. VI, 156. 647.
IX, 63. 351 etc.
achauma v. a. {de chaumo, caumo,
V. c. m.) réunir les brebis pour
les faire reposer ; achauma, do
p. p. et a. qui repose, en repos
IX, 164.
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262
GLOSSAIRE.
achavani, do ^j. p. et a. {de cha-
vano, 17. c. m.) orageux^ se
IX, 21.
acié «. m. (*acïarlum, de ácíem)
acier IX, 48.
acipa V, a. {du germ. [néerl]
schoppeD, frapper, pottsser du
pied; cp. le vpr. açupar)/rap2?ef
V, 158.
(8')aclapa v. a. et r. (de klap,
onom, ; cp clapas, claparedo ;
cp. Kôri. 4543 ; p,-ê. il y a une
confusion de ce mot avec acabla,
qui vient de catabolam, gr. yara-
fio/iilj machine à lance?' des pieì'-
res) couvrir de pierres, enfouir,
ensevelir VI, 580. VIU, 175.
XI, 172; au fig,: accabler I,
248. — s'aclapa ^effondrer I,
248.
acò pr. dém, (eccu[mj hôc) cela
I, 51. 52 56. 66 etc.; pèr acò.
a) pour cela, pour ces fnotifs
XI, 329; b) malgré cela VÌl,
486.
acò-d'aqui pr. dém. n. (eccnm
hoc de eccnm hic) cela 1, 513.
II, 42; su acô-d'aqoi adv. là-
dessus XII, 358.
acor[d s. m. {s. v. de acourda, de
♦áccôrdare, de c5r, cÒTáÌB)acco7'd
II, 108. X, 241 etc.; tout d'un
acord loc. adv., d'un accord una-
nime IX, 224.
acoto pr. dém. {emphatiquement
pour acò, servant à affirmer qc.)
cela, c'est cela, sans doute/ Vil,
392.
acoulouri, do p. p. et a. {de cou-
lour) coloré VIII, 424.
acoumença v. n. (àd-cùm-înítíare,
r. couraença) commencer III. 121.
IX, 296. XII, 379 etc.
acoumpagna r. «. (♦àccòmpânïare)
accompagner 1IÍ, 506.
acóurchi s. m. {s. v. de acóurchi
raccourcir, lat. ex-*cùrtiare) rac-
courci.m. IX, 158.
acourda r. a. (♦àccordare) ac-
corder V, 98.
accoussegui r. a. — Gr. § 103.
p. 142. — (ad-*c0n8ëquére) pour-
suivre IV, 352.
acouBtuma v. a. {de ♦co[n]8[nej-
tomen, p. consuetudinem) ac-
coutumer VI, 301; à Tacous-
tumado loc. adv., à l'accoutumée.
VI, 13.
acusa V. a. (áccûaare) accuser III,
323.
adeja {= déjà) adv. (ad de jâm)
déjà. II, 294. IX, 53.
à-de-rèng adv. tour à tour III.
255; arec ordre IX, 122; non
jour à-de-rèng neuf jours de
suite, conséciUifs XII, 417.
adès adv. dt t. (àd ipsum) naguire.
tantôt, tout à l'heure III, 63.
IX, 327. X, 331.
adessias interj. {= à-diéu-sias. à
Dieu soyez) adieu U, 252.
adieu int. (àd Déum) adieu IV,
273. IX, 257. XI, 78. 79. W
etc.
adouba t\ a. {b. lat. adobare, du
V. nor. dubba, ags. dubban.
frapper, adouber q. à chevalier,
de là préparer en gén.) raccomo-
der, arranger, apprêter I, '^'^'
IX, 234.
adouci V. a. (àd-dûlcire) adoucir
III, 259.
Adòufe n. d'h. (Adôlphum) Adolphe
VI, 74.
adoulenti v.a. {deáoxúéut, r.c.ff^ì-
affliger IX, 2.
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OL088AIRE.
263
adonnlc adv, (âd-doniquë) donc
III. 493. VIII, 382. IX. 378.
adoara t?. a. (àdorare) adonr VI,
839. X. 429. XI, 413.
adraia, do p, p, et a. (de draio,
f. f. m.) acheminé y qui marche
darus la bonne voie, empressé.
VL 218.
adré, adrecho a. (ad-drîctum p.
dlnctum) adroit, e VII, 13.
adré «. m. (id.) versant méridional;
— opp. : uba, t\ c. m, - VI, 203.
(s')adreis8a r. a. et r. (ád-*drlc-
tfare) {8')adre8ser VI, 198.
adurre t?. a. — Gr, § 108 p. 158.
- ad-dtlcére) amener I, 125.
161. 354. II, 452 etc.
afable, o a. (afffibllem) affable
X, 319.
afama, do p. p, et a. {de famem)
a famé V, 175. VIII, 375. XI,
348.
afebri, do p, p. et a. (de îébrim)
enjiivré VII. 400.
afecioun s, /. (àfféctiOnem) affec-
tion, amour I, 381. XII, 319.
afecionna, do p, p, et a, (de afe-
cioun) ardent, affectionna., avec
ardeur V, 53. 478. IX. 123.
aîera, do p, p. et a. (éfferâtum,
de fëmm) effaré, hagard VI,
644.
aferonna, do p. p. et a. (de feroun,
r. c. m.) furibond VII, 548.
aferra i?. a. (àd-fërrare. c?^ férrum)
en/errer, saisir avec un croc VI,
439.
8'ailama «?. r. (se ad -*flammare)
s'enflammer VI. 170.
arta] t if. m.i^âffl&tnm, souffle) souffle ;
au flg. : faveur ; emé Tafiat don
vent avec le souffle du vent, à
la faveur du vent. X, 402. XII,
84 ; influence bénigtw (de la lune)
VII, 288.
aflouca r. «. i ad-*fl()ccare, de flôccus
flocon) affluer I, 478; clapoter
V, 553; battre, frapper VII,
557. IX, 216.
afoudra (= afonndra) v. a. (ád-
♦îtindulare) ravager IV, 426.
afoujça V. a. (ád-*fôcare, de fôcum)
brûler XI, 211; afouga, do p,p-
et a, ardent XI, 57.
af ourti V. a. (de ad-f ortem) affirmer
III, 308. XI, 311.
afre s. m. (du vha. eiver, ags. afor,
acer, horridus, par V intermé-
diaire du fr,) affrCy effroi., hor-
reur VI, 469.
afrejouli, do p, p, et a. (àd-*frîgid-
ùlltum) frileux, se. V, 46. X,
398.
afrescouli, do p. p. et a. (de fresc.
V. c. m.) frais, fraîche I, 167.
afrès[t ( - frèst) s. m. (du germ.
first le plus haut) comble, faite,
zénith X, 80.
afronlt s. m. (s. v. de afronnta)
affront XI, 301.
afrounta t?. a. (*affrontare) affron-
ter VIII. 301. XI, 95.
afrons, o a. (de afre, v.c m.) affreux,
V, 459. XI, 183.
aganta v. a. {du germ. want. gant,
coup de la main) saisir, prendre,
attraper I, 380. II, 450. III, 458.
agarri v. a. (ad f gertn, warjan)
attaquer, provoquer I, 435. IX,
393 ; saisir, s'emparer de II, 333.
agamis (= garrus) s. m, [du celt,
gar, garrow ; cp. garrigo) chêne-
kermès V, 324. VL 21.
( s' jagarrussi t?. a. et r. (de agar-
rusi s'ébouriffer, se hérisser IX,
348.
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264
GLOSSAIRE.
âge s, m. {du fi\ âge , de *ietfl-
trcum) âge I, 509. III, 34.
s'agenouia f?.r. (ad-*gëniic[îl]lare)
s'agenouiller XI, 88. XII, 22.
302.
agnela v, n. (*agnëllare) mettre
bas des brebis, agneler VII, 625.
agnelado s. f. {s. p. de agnela)
brebis mh-e IV. 80.
agnelié s. m. (♦agnëllarTiim) berger
qui garde les agneaux IV, 47.
agneloun s. m. {de âgnëllum)
agnelet I, 365. 386. IV, 56 etc.
agnelun s, m. {de agnellnm) les
agneaux en gén. IV, 45.
agnèu 5. m. (agnëllum) agneau
VI, 495. VIIÏ, 125. X, 28 etc.
agon v. avé.
(8')agoulonpa r. a. et r. {Suivant
Iloming, Gr. Z. 21. p. 192 ss.
du lat. faluppa, sous V influence
de involvëre; cp. atissi K'ôrt.
4429) {s*)envelopper IV, 76. VIII,
79. XI, 90.
(8')agouta V. a,n.et r. (*àd-gtittare)
mder Veau {d^un namre) I, 215 ;
tarir, v. n. ÏII, 98; se tarir, v.
r. X. 388.
agouta s. m. {de agonta) escope.
pelU creuse V, 542.
agrada v. n. et a. (*àd-gratare)
agréer^ plaire I, 93. II, 69.
395.
agradiéu, ivo a. (*ád-grât-lviiin)
agréable III, 117. IX, 115.
agra[t s. m. (ad-grfitum) gré, con-
sentement; à l'agrat (que) de
au risque de II, 409. V, 304.
agrenas s. m. {de agreno) prune-
lier X, 376.
nereno ^. f (de acrem, aigre) pru-
agròste, o a. (agi'ëstem) agresit
VII. 216.
agrioto s. /. {de acrem ou âcrnm)
cerise II, 13.
agriouta[t s. m. {de agrioto) <agrio-
tat*, liqueur composée d'eau de
vie, de sucre et de cerises VI.
112.
s'agroumouli v. r. {du lat. gramus
petit tas, grumeau) s^aca'oupir
I; 493. V, 261. VIII, 157.
s'agrouncha v. r. (à + grouncha
se tordre f du s. groun, laU
*congnim congre, poisson de
mer?) se blottir XI, 134.
(s')agrouva v. a. et r. {du gej^n.
krupp-; cp. K'ôrt. 4587) (î>/c-
croupir I, 368. XII, 285.
agu, do; ague etc. v. avé.
agnïado s./, {s. p. de aguïa, *acn-
culare) aiguillon {de boutier^
I, 76. VIII, 362.
aguïo s. /. (*ácùcùlam) aiguille
II, 240. XI, 4i)2.
aguïoun s. m. {de aguïo) aiguil-
lon III, 110.
ah int. de douleur, de surprise,
de joie, ah! I, 52. 82 etc.
ah ço ! interj. ah çà I, 324.
ahissa v. a. {de à + isso, t. c. m.)
exciter X, 135.
ai int. de douleur et de surprise:
aie, ah\ V, 362. 363. XII, 422.
ai V. avé.
Ai H. d. l. V. Ais.
ai ( - ase) s. m. (àsilinm) (tne
V, 20Í).
aièr adv. de t. (heri) hier m,
52.
aie|t s. m. {de àlliom) ail Vil,
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GL08SÂ1RB.
265
aiglo s. /. (tíqullain) aigle IV, 864.
Vin, 185. Aiglo de Sant Jan,
l'Aigle de Saint Jean, constella-
tion VIII, 101, V. note.
aigo 8, f. (àquam) eau I, 38. 178.
318. 350 etc.
Aigo-Morto n. de l. (Aqnas Mor-
tuas) Aiguës-Mortes. VIII, 280.
IV, 346. Voy. note.
aigo-san s.f. iaigo + san, v. c. m.)
plaine salée, mer XT, 115.
aigre, o a. (âcrem) aigre VIII,
408. X, 416.
aiguesponncho (=- aigo-espouncho).
s. f. (àquam 4- ex-*punctam ?)
nirprun^ arbrisseau VII, 412.
(en) aio loc. adv. {de Vinterj. aio !
allons f) en mouvement^ en hâte^
empressé^ ardent V, 543. VI, 43.
643. X, 159.
aiòli s. m. (ai {lat. alliom) + òli,
V, c. m.) l'aioliy mets en forme
de pommade qu'on fait en pi-
lant de l'ail avec un jaune d'œuf
VII, 633, p. 156.
aire s. m. (aSrem) air III, 414.
IX, 408.
Ai[8 n. de L (Aquas [Sextias]) Aix
en Provence I, 239 {v. note), 472.
XI, 449.
aise s. m. (Voy. Kôrting 142)
ai8e\ d'aise doucement II, 313.
VI, 27.
s'ajonca v. r. {origine inconnue)
se jucher II, 195. VIIÍ, 101.
(s')ajongne v. a. et r. (àd-j\ing(ire)
rejoindre, atteindre III, 146;
s'ajouca emé se joindre à. VII,
176.
ajongui, do p, p. et o. {de àd +
jôcnm) propr, : adonné au jeu,
fíii.: enjoué XTT. 406.
ajoungla (= asonngla) v. a. (àd-
ûngûlare) assener {des coups) V,
279.
ajuda V. a. (♦adjtttare, fréqu. de
adjrivare) aider II, 31. XI, 166.
XII, 7. 319.
ajudo 5. /. {s. V. de ajuda) aide.
/, m, '64.
ajus[t s. m. {s. v. de ajusta) pa-
rure VI, 322. XII, 339.
ajusta V. a. et n. (ád-*jûxtAre)
ajouter III, 353.
ala, do p. p, et a. (álfitum) ailé
VIII, 107. X, 127.
alabardo s,f. {de l'arabe el barbet
lance) hallebarde I, 241.
alabastre s. m. (alabastrem ou ala-
bastrum) albâtre X, 304.
alabre, o a. {de Vesp. alarbe, de
l'arabe al-arabi) avide, vorace
III, 147. VIII, 187. IX, 276
etc.
alabreno s. f. {de alabre) sala-
mandre III, 441.
s'alanda v. r. {de landa, v. c. m.)
^élancer IV, 369.
s'alangouri t\ r. {du s, langour, lat.
languorem) se laisser aller à la
langueur IX, 147 ; alangouri, do
p. p. et a. languissant, langoureux
IV, 167.
alandri, do p. p. du v. r. s'alandri,
devenir coureur en parlant d'un
troupeau {de landa, v. c. m.) ar-
dent à la course III, 197.
alarga v. a. (ád-*lárgare) élargir,
laisser échapper VII, 409, alar-
gant, 0. p. pi', et a. généreux,
se XI, 292.
Alàri ». d'h, (Alârïcum) Alaric
IV, 22.
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266
GLOSSAIRE.
alassa v. a. (de à + las. so) fa-
tiguer XII, 156.
alasso 8. /. (de al[am] + suff,
augmentatif acëam) gi-ande aile
II, 139.
alegra v, a. (de l'adj. alègre)
rendre joyeux, réjouir VIT, 613.
alègre, a a. (♦álácrem p, íllácrem)
joyeux V, 522. X, 61 etc.
alegresso s.f (de alègre) allégresife.
XI, 250. 453.
Alen n. de L (Alignum) Alleims
(Bouches-du-Rhùné) VI, 80.
a' en if. m. (s. v. de alena) haleine ^
souffle I, 17. 243. 407. 450 etc.,
prendre d'alen, prendre haleine
X, 418.
alena v. n, et a. (anhelare) respirer
II, 313. XI, 471 ; aérer VI, iU.
alenado s. f (s. p, de alena) ha-
leine XII, 137.
alentour s. m, (s. formé de V ex-
pression adverbiale à l'entonr,
V. c. m.) alentour VI, 47. X, 70.
alerto a. m. / (cjo. alerto) alerte,
éveillé I, 300.
alerto! int. (de l'it. all'erta, sur
la hauteur^ du v. lat. êrïgére)
alerte/ debout! I, 224.
alesti V, a. (de lest, t?. c. m.) pré-
parer \ih 327. VIII, 446. XI, 527.
aleto s.f, (de alo) petite aiVe VIII.
315. IX, 264. X, 170
alin adv. (illinc) au loin , là-bas
I, 77. 504. II, 67 etc.
Alis (/. et s. m. (ëlvsium) Elysée
III, 301
Alis n. de f. (de AlixiaV) Alice
VII. 121.
s'alisca V. r. (de à I- lise. r. c.
m.) se lisser X, 157.
allelnia! [de Chébreu, — chantez
le Seigneur) alléluia! XI, 17H
alo s. f (âlam) aile I, 33. II, 270.
VIII, 89 etc. ; alo de rasin gra-
pillon de raisin IV, 175.
alòngni s, m. {de alonnga, r. c.
m.) chemin plus long\ prendre
alòngui s'éloigna- VIII, 197.
alor adv, de temps, (ad illam
horam) alors I, lOÎ. 219. 245.
II, 455.
atoubati, do a. (de à + loobat -
îouvaU jeune loup, d^ /af. lùpumj
avide comme un loup I, 21.
alóuja (= aléuja, al6ugi etc.) v. a.
(*állevïare) alléger XI, 497.
s'alôugeri v. r, (de à + lôugié.
V. c. m.) s'alléger X, 76.
(s')alounga v, a. et r, (àllôngare)
allonger V. 1. 308. VIIT, 136.
432 etc; se ruer I, 484.
Alten ». d'h. arménien. AUhen.
IX, 89, V. note.
alu, do a, (*àlQtum) ailé llj 265.
aluca V, a. (♦àllûcare, attumer"
regarder, guetter II, 428. VI.
483. Xn, 28. 233.
(s')aluma v. a. et r. (*ád-lam[ïn]are)
(s')ailumer V, 469. XII. 324.
alacri, do p. p. et a, (de lucrum,
gain) affamé de gain VI, 516.
ama t?. a, et n, (ftmare) aimer L
286. II, 412. ni. 229. 230; ama
de. suivi de Vinf. aimer à X.
205, 207. 209.
amadura v. a. (àd-*mStiirare)
mûrir VII, 156. IX, 11. X, 248.
amaduranço s. f, {de amadura
-(- suff. àntlam) maturité IX?
90.
amaga v. a, (du celt. mag de-
meure, refuge; cp. le vpr. amagar
cacher) envelopper^ abrita VI,
14. VIII, 265; s'amaga. t, r.
s'endormir XI, 504.
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GLOSSAIRE.
267
amaire s. tn. (♦àinator) amant
Xn, 802.
s'amajestra v, r. (ad-màgîstrare)
if'éiabof'er III, 257.
amalnga, do p. p, et a. {de malu,
malnc, hanche, v, c. m.) briséy
freinte IV, 445.
amassi t?. a. (àd-*mfin8-ire [Du C],
de mSnsam, manëre) apprivoiser
VI, 168. XI, 24.
amar, o a, (amarum) amer, ère
IV, 474, IX, 326. X, 59. 177 etc,
— s. m. amertume XII, 140.
amaresso s, /. (amar 4- itlam)
amertume XII, 205.
amarino s. y, {de âmarnm) hrin
d'osier I, 296. V, 181.
amarnn s, m. {de àmfirnm) amer-
tume XI, 178, 332.
amassonla v. a. (âd-*ina(t)tëOlare,
cp, masso) assommer V, 252.
Vni, 192.
s'amata v. a. et r, (àd-máctare)
r. fl. abattre III, 164; v. r. se
blottir II, 244. X, 426.
Ambroi n. d'h, (AmbrÔsTum) Am-
broise I, 71 etc, Voy. note, et
Ambròsi.
Ambròsi id. I, 106. 148 etc. Les
deux formes s'emploient sans
dictinction.
amechouli, do j?. p. et a. (de
m5'xam, mèche) feutré, séparé
par mèches V, 466.
amelenco s.f. {de amelo + incam)
olive de la forme d'une amande
I, 68.
amelié s. m. (àmygdàl - àrïum)
amandier I, 59. X, 214.
amelo s. f, (àmygdàlam) amande
m, 202.
Americo s. f. Amérique III.
428.
a) ami, b) amigo (= migo) s. m,f
(âmicam, àmicam) a) ami I, 33.
186. 452 etc, b) amie II, 285.
XII, 178. 316 etc.
amiral! s. m. {de Carabe amir
princef chef) amiral I, 278.
amista s. /. (*ámicïtatem) amitié
IV, 270.
amistadous, o a. C^ámicltátosnm)
amical IX, 413. — amistadou-
samen adv, (♦àmicltátosft m?ntÔ)
amicalement VII, 234.
amistanço s. f. (*àmicïtantiam)
liaison amicale, les amis {en
sens collectif) IV, 273.
amJstous, o a. (*àmicit08iim) a/-
I fable I, 275. III, 506 etc.
amo s. /. (anïmam) âme I, 231.
296. 531. II, 319 etc.
(s')amoiila v. a. et r, (*am-mÔlare
p. môlëre) {syUffuiser V, 28.
! IX, 77. X, 90.
(s')amoulonna v. a. et r. {du s.
monloun, de môlam, cp. Meyer^
Lubke dans Grôb, Z. 19. p. 97)
amonceler y agglomérer, ameulon-
ne7- I, 48. 410 IV, 3()7. XI,
142. — r. r. se pelotonner IX,
367.
amonlonnaire, o a. ide amoulouna)
qui ameulonne IX, 194.
(d')amoundau[t adv. de l. {de M
môntem âltum) {d')en haut VI,
175. XII, 66. 162.
amoun[t adv. de l. (ad môntem)
amont, là-haut I, 284. X, 329.
403 etc.-, d'amount d'en haut,
du ciel X, 296.
amour s. m. etf (àmorem) amour
I, 2. II, 170. XI, 475 etc. —
l'Amour l'Amour III, 193. -
amonreto g. f. {de amour i amou-
rette, amour VIII. 39.
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268
GLOSSAIRE.
amonrié s, m. {de amouro + ftrtam)
mâfier II, 4. V, 85.
amouro s.f. {de morum, vpr. mora)
mûre II, 349.
amoarons, o a. et s. ( âmor($sum)
amoureux, se, amant, e II, 364.
IIÏ, 129. V, 34 etc.
(8')ainourra t?. r. et a. [de mourre,
tî. c. m.) a) V. r, : se prosterner,
plongei' ses lèvres III, 171. VIII,
41. b) V. a,: appuyer, incliner,
courber la tête à q. IV, 388.
VIT, 201. VÏII, 143.
(s')amoussa v. a. et r. (ád-*inû tiare,
cp. Kort. 55 lô) émousser, éteindre
X, 210. XI, 35. ~ s'éteindre XI,
521.
ample, o a. (amplam) ample VII.
603.
amplonr s.f. (amplorem) ampleur
VII, 451.
an! int, allons! courage! I, 78.
151.
an V. avé.
an s. m. (ânnum) an m. I, 120.
162. 359 itc,
ana r. n. — Gr, § 100. p. 137. -
(àmbûlare ; c/. Kôrt. 2818) aller,
Inf. I, 414. — iV. Ind, vau etc.
XII, 328. 332. XI, 400. 528. I,
69. X, 333. - Imparf. Ind.
anavo I, 103. Pr. Sbj, vague
s'emploie pour introduire un Inf,
historique V I, 296 ; impers, vague
de suivi d'un inf. qu'il s'agisse
de II, 1.58. — Impér, Sg. vai I,
505. — P. p. I, 312. — ana
suivi d'un inf., aller faire qc.
XI, 2m. 521. 528 etc.
anco s.f. [du germ, ankja) Jianche
II, 123. III, 278. X, 76 etc.
andano s.f. (indfiginem. cp. G.
Paris, Rom. 19. 452) allée VI,
558; carrière I, 458; andain,
espace qu'on parcourt en fath
chant IX, 47.
Andreloun n, d'h. {dim. de An-
driéu, lat. Andrêam) petit André
VIII, 453. X, 10.
androuno s.f. (àndrona,gr. àvSotir;
il y a p.-ê. confusion avec an-
trum) antre VIII, 2. IX, 415.
anedo s. f. (de Ônatem) sarcelle
X, 425.
anello s.f. (♦anellam p. finelluin)
anneau, boucle de cheveux 1, 173.
aneloun s. m. (*anëll[um] + onem
annelet III, 497. •
anèu s. m. (ânellum) anneau, bague
II, 441. XII, 97.
anfitiatre s. m. (du gr. áfnpt^^iaTçor)
amphithéâtre IV, 362.
Angélus s. m. (angôlus) l'Angelus
VI, 157. Voy. note.
ange s. nu (àngélum) ange VIL
533. X, 465. 481 eU.
angeli, co a. (ángêlïcum) angélique
XII, 290.
Angles s. et a. Anglais. 1, 207.244.
Anglo-Terro s.f.Ângleierrel,^\-
angòni (= agoni) s. f (àgOnïam)
agonie VI, 510. X, 40. XII, 163.
angouissa v. a. (angûstiare) af-
fliger, angoisser III, 68.
angouisso s.f. (angîSstlam) aw^o***^
VII, 485.
angounisan[t, o p. pr. de angou-
nisa (àgonizantem) agonisai
XII, 55. 356. 377.
anguielo s.f, (angniUam) anguille
III, 404.
anguieloun (= aguieloun) ft- *"•
(áquílonem) l'Aquilon VlU, 190.
XI, 64. 71.
animau s. m. (ànïmàl) animal IT,
413.
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ÛL0S8A1RË.
269
aniue adv. det.(=k niue. r. c. m.)
cette nuit VIII, 825.
aimado s. /. C^ânn&tam , de àn-
num) année I, 62.
anouge s. m, (annûctilum) agntau
de Vannée, antenais IV, 83.
anqueto s./, (dim. de anco, r.c.m.)
hanche V, 137.
Ânsèame n. d*h. (i7m. Anshelm)
Anselme VI, 64, r. note.
ansin adv. (spquë sir) ainsi I, 43.
394. 521 etc.
ansindo adv. (pequë sic indo?) ainsi
III, 427. VllI, 249.
ansinto adv. id, II, 38(î. VI.
551.
antan adv. (antô ftnnam) jV/f?*V
III, 239. YIII, 114.
Antèume n. d'h, (— Ansèume)
Antelme IX. 357.
Antibo *. /. n. de l. (Ant.pôlim)
Antibes I, 226, t\ note.
anti(qae), antico a. (ántíquum)
antique VI, 160. X, 32. Xn.
20 etc.
antico s. /. (àntiquam) antique,
monument antique IV, 134, v. note.
apaiage «. m. (àd-*paleátïcum, de
p&leam, pailie) lititre IV, 277.
(s')apara t\ a, et r. (appàrare)
r. a. a) défendre I, 282 VIII,
90. 223 etc. ; b) tendre (la main
etc.) II, 231. Y II, 259. — v. r.
se défendre III, 107. XI, 404.
aparèisse v. n. — Gr. § 109.
p. 104 — ^*àpp&r08Ct're) appa-
raître II, 399. IX, 424.
s'aparia r.r. (*áppáriare) s'appa-
rier^ s'unir III, 213.
(s')apasima t?. a. et r, (ád-*pâcì-
mare) {s')apaiser IV, 36. XI, 8.
apassionnap p. (àd-*pàssiî>nfitDm)
passiwmé II, p. 26.
apela v, a (âppéllare) appeler
IV, 134. X, 275. XI, 508.
apensamenti, do p. p, et a. (ad-
♦penBa-mént-ltum)/>en*»/, ve IX,
277. XI, 89.
aperalin adv. rfe /. (= à + pèr
+ alin. V. c. m.) par là-has VII.
208. VIII, 418. IX, 164. XI,
53 etc.
aperamoun[t adv. de L {— à +
pèr + amoant) là-haut, aux mon-
tafffies ir, 353. III, 397.
apercebre u. a. — Gr. § 1U7. p. 151
— (àd-*p?rcipére) apercevoir V,
517.
apereici adv. de L (= à + pèr
-h eici, r. c. m) par ici V, 208.
apereila adv. de l. (= à + pèr
-f eila, V. c m.) par lày au loin
V. 228. IX, 112.
apereilalin adv. de l. (= apereila
+ alin, t'. c. m.) dans ces coŷi-
trées lointaines XI, 127.
àpi s. m. (api uni) céleri VI i, 585.
apiela v. a. (ád-*pllare, de piiam,
pilier) appuyer III, 154. IV,
427. XI, 102.
aplana t?. a. (àd-plânare) aplanir
XI. 125. XII, 269.
(s')aplanta t\ a. et r. (*àd-plán-
tare) {s')arrí'íer a) v. a. II, 425.
IX, 333. b) V. r. I, 444. IX, 70.
184. aplanta, do p. p, et a,
immobile VI. 343. VIII, 364.
apoundre v. a. et n. — Gr. § 10(J.
p. 149 — (apponi^re) ajouter I,
400. II, 218. UI, 144 etc. unir
m, 369.
apoustòli 5. m. (apostòlium) apôtre
X, 341. XI, 351.
s'aprefoundi v. r. (àpprofùndire)
s'approfondir, s'enff/outir 1.251.
VIIL 38^).
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270
GLOSSAIRE.
apreissa, do p. p. et a. {de à +
pressa, V. c. m,) ejupressé XI.
869.
aprendre v. a. — Gr. § 106 p. 147
— {apprO-(hë)ndf're) apprendre
VII. 465.
aprens (= prens, prenh, pregn
etci) a.f, (*praegnam p. praefç-
nantem; /p préýixe a- a été
probablement ajouté par une
assimilation de forme à aprendre)
enceinte; grosse VII. 558.
après prép, (ád-prí'»ssnm) aprh
I, 802. 442. II, 68 etc devant
l'inf I, 2a8 - adv. XI, 288.
s'aproncha i\ r, (*áppròpîare)
{s')approcher I. 4()7. IV, 178.
aprouva t?. a. (àpprôbare) ap-
prouver IV, 811.
aqnedu s, m. (dufr, aqueduc, lai.
àquae dùctum) aqueduc XI, 281 .
aqueira v. a. (ád-*quftdrare) la-
pider VI, 611. X, 405. XI, 88.
aquéa, aquel; /. : aquelo; pi.:
aqueli(s) a. et pron.dénu(<èç,Q\i[v[i\
illnm etc.) a) pron. déterminatif:
celuif celle; ceux, celles IV, 82.
XI, 17. 456. XII, 2a5 etc. —
b) adj. dém.: ce, cette; ces I,
29. 48. 85. 178. 259. 266 etc.
aques[t(e), o; pi. -i(s) a. et pr.
dém. (?ccù[ml istum) a) ce, cette;
ces I, 188, 202 etc. b) celui-ci,
celle-ci etc. II, 178.
aqai adv, de l. (i^ccu[m) hic.) là
I, 81. 94. 258. 858 etc,\ d'aqui
d'eila ça et In IX, 21 ; d'aqui
que conj. de t. jusqu'à ce que
IV, 885 V, 129.
aràbi a. (árabilc]uin) arabe I,
221. — s. m. moustique X, 164.
aragno s. f. { íírânêam ) araigìiée
V. ,">()()
araire s. m. (ár&trum) charrue \.
58 {v. note). V, 206. VIII, 240 etc.
aramoun s. m. (du v. arare ?) cep.
partie d^ la charrue qui porte U
soc IX, 800.
arange s. m. (du sanscrit naga-
ranga, fruit des élépiuintSj cp.
Kort. Ù530) orange Vil, 534.
X, 888. XII, 1.
arangié s. m. (de arange) oranger
III, 157.
arc-de-sedo s. m. (àrcum + de t
sëtam) propr.: arc de soie =
arc-en-ciel I, 428.
arcèlli «.m. (de arcëllum?) coquil-
lage XI. 204.
arcèu s m.(àrcëllum) arceau X, 299.
archimbello s. f. (or. inc.) ba-
lance à un seul plateau, poids
public III, 208
Arcolo V. note VII, 503.
ardèn[t, o a. (àrdéntem) ardent, t
m 484 IV, 207. VIII, 92 etc.
ardi|t, ardido a. (*hardituin, pp.
du r. gei-m, hardjan, rendre dur]
hardi I, 242 V, 139.
ardour s.f. (ardorem) ardeur llh
196. X, 410.
arèbre, o (= asèbre, o) o. (âciT-
bum) abrupte XI, 449.
arengo s.f.(dugerm. htm^ cereie)
harangue VI, 285.
areno s. f. (àrënam) sable X, 153.
XII, 481; arène IV, 867; Us
Arènes d'Arles I, 504. XI, 227.
arescle s. m, (*arl9tûlum , de
♦aristura ; cp. A. Thomas, Rom.
2H. 1897. p. 414) éclisse, cerceau
II. 166, V. note.
aresto s. /. (aristam) arête, ip*
égrené, barbe du froment 1."^)^
VIII. 855.
are[t s.m. (arpjëtem) béliei' IV. 97.
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GLOSSAIRE.
271
argelas s. m. (argïllscëum) genêt
épineux VIII, 7 ; ajonc de Pro-
^ vence VIII, 218
argelo s. f. (árgïllam) argile
m, 3.
Argèn[s s. m. (flamen ArgÎ^ntCum)
CArgèns {Var) XII. 8. V. note.
argèn[t s. m. (àrgëntumi argent
III, 278. X, 391.
argentau, alo a. (de argent +
Slem) argenté VII, 28.
argno (= arno) s. /. pour arnié.
8. w. (de tàrmïtem, teigne ^ à
cause de la propriété attribuée
à sa peau de préserver les draps
des teignes (Très.); cp. Kort.
8056) alcyon, martin-picheur
IX, 7.
aride, o a. (ârïdum) aride VIII,
425.
Arlaten, co a. et s, (Arelatincum
p. Arelatensem) d'Arles^ Arté-
sien, ne IV, 247. VIII, 84. X,
21 etc.
Arle n. de L (Arëlate) Arles Ilf,
205. X, 1 etc.
arma v. a. (àrmare) armer IV,
448.
armado s. f. (ármStam) armée
IV, 77.
armàri s. m. (àrmarïum) cuisine
V, 226.
armo s, f. (ànna) arme IV, 360.
X, 159.
armounio s. f. (harmônïam , du
ffr.) harmonie TV, 54.
arnayèu (= arnavès, arnès, ernès
etc) s. m. (or. inc. — Mistr.
pense au lat. erïnàcous, hérisson,
chardon. Il y a aussi le nom
d'une plante iftconnue i^rlnr^as.
t;. Georges.) plante épineuse,
épine X, 277.
aro adv. de t. (liac horâ) à présent
I, 196. 307. 537. II, 445 etc.
arpateja v. w. (*arpaticare , cp.
arpo) agiter les griffes, les mains,
pour saisir ou défendre, tré-
pigner V, 239.
arpiado ìí. /. (de arpo, v. c. m.)
étreinte I, 378.
arpioun s. m. (de arpo) grig^e II,
270.
arpo s,/, (du gr. írçnij, faux, croc,
griffe) griffe, harpon I, 251. V.
173.
arque [t s. m. (dim. de arc) arc
VII, 315.
arrambage s. m. (ad -^ ramp [mot
germ.] -i- -âtïcum) abordage 1,
243.
arrampi, do p. p. et a. (de rampo.
crampe, du b. ail. ramp) con-
tracté, pétrifié V, 472. VI, 103.
arranca v. a. (de eruncare, arec
changement de préfixe, sarcler)
arracher I, 508.
arrapa v. a, (*árrâpare, du germ.
rapôn) empoigner, saisir, ac-
crocher II, 431. III, 466. XII,
56. VIII, 371. — s'arrapa à.
se cramponner â I, 250. 377
etc.
s'arrasa v. r. (ad-ràsare, fréqu.
de rftdëre) se combler par les
pluies, en parlant d'un fleure
VII. 447.
arregarda v. a, (âd-ri^-*gardare.
du germ. wartôn) regarder II,
469. IX, 338. XII, 385.
s'arrena v. r. (ad-*rënare, de rën
rein) s'affaisser VI. 600. X, 151.
arrenja v. a. (*arringare, du germ.
ring, cercle) arranger II, 254.
arrès[t s. m. (s. v. de arresta).
arn't V, 210
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272
GLOSSAIRB.
arresta r. a. (àd-rë-stftre faire
rester) arrHei-. Il, 836. X, 224.
— s^arresta de v. r. cesser de
IV, 148. IX, 183.
àrri! int. (cp, le vha. haro, hero,
herot par ici , et ie fr. haro !}
hue! cfH des muletiers V, 225.
arriba a) r. n. (ád-*rlpare) orig. :
atteindre le rivage = arriver
I, 351. — comme v. impers, ar-
ribo, es arriba, il anive, il est
af^ivé I, 223. 256. IX, 238 etc.
- h) r. a. atteindre III, 173. —
donner à manger, p. ex. à des
vers à soie (ce que le Très, ex-
plique par: conduire ou faire
arriver des bêtes à la lisière
d'une prairie pour les faire
paître) I, 101.
arrié adv. (ad rétro ) arrihe; à
Tarrié en arrière IV, 441.
arrouganço s. y. (àrrogantîam)
arrogance V, .349.
arronsa r. a. (*árrosare) arroser
III. 424.
àrsi s. m. {de l'inf. arsi foi'mé du
p, p. ars, du V. ardre, lat. *ar-
dére brûler) traverse VII. .333;
tribulation X, 119.
artèu s. m. (àrticulum) orteil V,
202. XII, IHO.
artisoun s. m. {de [t] armes, [t]íírmì-
tem; cp. K'&rt. 80.')(J.) artison,
insecte rongeur II, 334.
artoun s. m. {du gr. »M.ro.V —
4>f /on l)z., du basque artoa, pain
de mais) pain XI, 347.
asar[d s. m. {de l'arabe assahar,
assar) hasard: à Tasard au
Itasard XI, 213; d'asard par
hasard I, 43«. X, 164.
asclo i. /. (*asclam p. assfilarai
creriisfi'^ fetitc VI, 241.
ase s. m. (âsinum) âne VII, 55.
aseiga v. a. (ftdàqnare) arroser,
mouiller II, 354.
asenié s. m. (àsÌDfirìam) ânier
IV, 51.
asperbo (= sorbo) s. f. {fusion
de aspre [r. r. m.] + sorbum)
sorbe^ corme, fruit du cormier
X, 25().
asperge s. m. (de àd-spergére)
aspersoir XI, 40 1.
aspèjt s, m. (àd-spëctum) tispect
III, 1(X).
aspre, o a. (àspëmm) âpre III.
311. VIII, 412. X, 251.
(s')a8saja v. a. et r. (*èxagiare)
{s'jessager II, 132. X, 354.
assanca v. a. et n. (*éx-àncare; cp.
Du C. : sauchatQS, membris de-
tractus, et i'it. sciancato) />ro/>r.:
déhancher, fig.: ènei'ver X, 7ô.
assau[t s. m. (ad-saltum) itssaut
I, 463.
assavènta r. a. (*àd-sàp[iiéDtare!
instruire XI, 4 9.
asseda r. a. {de à f sét, v. c. w.»
altérer' XIJ, 321.
assegura v. a. et w. (*ádsê:ílrare)
assureì' IV, 163.
(s')assembla v.a. et r. (assinùlarei
(s'jossembier II, 216. IX, 1H9.
assemblado s.f {s. v. de assemblai
as:.(mblée IX, p. 183.
( s')asseta r. a. et r., inf et p. p-
(*a.l-st^ditare) s'asseoir; assis l
532. Il, 326. IV, 152. VIII, 19 etc.
assiéuna r. a. (àssigDare) par^-f'
I, 511.
assòudre (= absoudre) r a. —
Gr. § 107. p. l'»3, — (àbsôlvi^re)
absoudre III, 347.
(s')assoucia r. {a. et) r. (ad-socìare'
s'associer VII. 424.
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OLOdSAIRB.
273
(s')a880iila V, (a. et) r. (&d-8Qlare
p, consolare) se consoler X, 322.
assoulnciomi s. f, (ibsolntlt^nem)
absolution lU, 336.
assÔQYagi, do p. p. et a. (de à +
sÔQYage) sauvage III, 310.
àsti (= aste) s, m. {de h&stam)
dard XI, 381.
astra, do p, p. et a, (&8tr&tam)
mal astra voité au malheur XI,
79.
astre s. m. (âstrnm) astre III,
166. Vni, 103. IX, 380 etc.
astroulò s, m. (*á8trÔlôgum, du gr,
àaiycÀoyoç) <tsiroloçue YI, 63.
At ou A[t n. de l. (Aptam [ Jnliam])
Apt VIL 519. F. note.
atala v. a. (&d-t9lare, de telom,
flèche, timon; cp. KbrU 673,
Scheler s. v. atteler) atteler V,
204. Vm, 240. IX, 405.
ate s. m. (actum) acte V, 514.
atentién, atentivo a. (àttëntiviim)
attentif f ve, VI, 52.
atira r. a. (&d-tlrare) attirer
VI, 503.
atravali, do p. p, et a. (ád-*tri-
bftcQlItam, r. travai) ardent au
travail II, 157.
atremoQli v, a. (àd-trëmûl-lre)
faire frissonner II, 276. XII,
438; p, p. tremblant: Toues atre-
moQlido voix chevrotante VI,
197; tèsto atremoulido tête va-
cillante Xn, 102.
atrenca v, a, (de trenco, v, c, m.)
préparer, accoutrer, attifer
vm, 70.
atrencadnro «. /. (de atrenca)
toileUe vm, p. 165.
atrinable, o a. (de trin, v, c. m.)
çu^on peut dresser Vm, 21.
atroce, atroço a. (àtrocem) atroce
IV, 423.
(8')atroQba (^ atrouTa) v, a. et r.
(du vha, tmoban, trôban, cp.
Braune dans Or, Z. 18 p. 516)
(se) trouver I, 308. 436. Il, 92.
IX, 36. XI, 518 etc.
ataba v. a, (*ád-typhare, de ty-
pbam ; cp. le v. tuba) enflammer
I, 462. VIU, 352.
(8^)atQpi i;. a. et r. (du thème germ.
top, pointe; cp. Kôrt. 8238.)
consterner, stupéfier VI, 102.
XI, 259. XII, 385.
au (= à lou) dat. de l'art, déf.
sg. m. (ftd ïllum) au I, 19. 49.
54. 112 etc.
Aubanèu n. de famille. Aubanel
VI, 60. Foy. note.
aubaresto s.f {de arcti-b&listam)
arbalète Vm, 356.
Aubaroun n. de l. (Albaronem)
Albaron, hameau de la Ca-
margue IV, 346.
aubado s.f. {lot. *âlb&tam) aubade
ni, 395.
aubo s. f. (âlbam) a) aube, au-
rore I, 533. V, 101. X, 290 etc.
h) peuplier blanc VII, 33. Vm,
326. 438 etc.
aubeto s. f {dim. de aubo) attbe
V, 529.
auboi s. m. {vfr. aut bois, c^est-à-
dire instrument de bois dont le
son va haut) hautbois I, 491.
(s')auboura v. a. et r. (♦árbôrare)
lever, soulever, élever, relever
I, 494. 506. vm, 4.34. IX, 307.
XI, 433 etc.; s'élever VIII, 132.
IX, 68 etc.
aubrage s. m. {de aubre -|- -fitï-
cum) massif d'arbres I, 85.
18
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274
GLOSSAIRE.
anbre s, m. (árbôrem) arbre I, 21*
22. m. 247 etc.
aabrelt s. m. (dint. de aubre) ar-
buste II, 437.
aabriho s. f. (aubre - -ilia) les
arbres en gén, VU, 208.
aucelas s. m. {de àtïcell + -ftceum
grand oiseau X, 69.
aaceloun s. m. {de avïcill f -Onem)
oisillon III, 99. 497. IX, 392 etc.
Cp, VII, 294 note,
aaceloane[t s. m. (dinu de aace-
loun) petit oiseau XI, 479.
aucèu s. m. (*ávïcellum) oiseau I,
28. 35. 529 II, 402 etc.
aucidèn[t s. m. (àccïdëntem) con-
vulsion IX, 345.
auco s.f. (♦àvïcam, de àvem) oie
III, 102.
audanço s./, (aud-antîam) audace
XI, 256.
aufo «./. {de l^ arabe alfa) sparte,
sparterie III, 253.
augo s. /. (álgam) algue V, 501.
au-liò, V. liò,
au-mai, v, mai.
aumenta v. a. (augmentare) aug-
menter XII, 308.
Aup s. /. pi. (Alpes) les Alpes
VI, 27. VIII, 209.
auperayan|s adt\ de t. (= aupèr
avans, v. c. m.) auparavant
IV, 494.
Aupiho s. f. (Alpîllam) Alpilles,
faussement Alpines y chaîne de
montagnes à l'est d'Arles. III,
242 (t\ n<}te). VIII, 167. 181.
XI, 491.
aurai etc. v. avé. •
Aurano n. de /., fréquent en Pro-
vence, (forme adj. de auro ; cp.
le vpr, auran léger^ capricieux)
Aurane XH, 333.
Aurenjo n. de l. {de Arausïïinem)
Orange XI. 39a
aureto s, f. (dim. de auro) orne
U, 311. V, 39. X, 187.
auriflan[t s. m. (auram flantem)
soufflet de forge VI, 392.
aurige s. m. {de auro) orage
VII, 436.
auriheto s. f. {de auriho) petite
oreille V, 75.
auribo s.f, (aurïcûlam, de auremi
oreille I, 416. 490. II, 12. 112
etc.; ver soir du soc IX, 299.
auriolo s. f (aurëôlam) chardon,
centaurée du solstice XH, 173.
IX, 92. Voy. note.
Auristre s. m. {de auram + ans-
trum?) ouragan VIII, 184.
auro s. f (auram) souffle de teni
n, 276. III, 84. 398 etc.; d'aoro
en auro du nord au midi, cp-
soulèu X, 52.
aurouge, o a. (de auro) venteux,
se; farouche, qui pari comme
le vent VII, 181. X, 72.
auroun s. m. {de auro) vol ^un
oiseau, essor XI, 167.
auls s. m. (hftpsom) toison IV.
33.
ausa V. n. (*au8are, friqu. de
audëre) oser I, 435. II, 119-
ausi V. a. et n. (audlre) ouïr, en-
tendre I, 279. 540. n, 41. 108.
212 etc. '— Tausi s. m. Me
{cp. leva) n, 341.
ausido s. f. (s. p. de ausi) owff-
III, 380.
ausidou s, m. (audïtorem) o^^^^
IV, 70.
(s')aussa v. a. et r. (àltïare) hausttr.
élever I, 11. 24. IX, 204. tt
17 Hc. — se lever I, 311.
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GLOSSAIRE.
;<o
aa^t, 0 a. (àltiim) haut, e II, 207.
IV, 41 etc. ; d'aut adv. m haut
VII, 150. — depèr-d'aut loc.
adv. dans la partie haute, par
le haut XII, 57.
antaii[t adv, de quantité, (ál[i]-
tantum) autant I, 206; autant
lèu aussitôt VIII, 255.
aatar s. m, (altare) autel III, 50.
XI, 300. XII, 58.
autin s. m. (àltinum) vigne enlacée
à un arbrCj berceau, tonnelle I,
500. IX, 258
aatouno s./, (auctumnam) automne
I, 89. VIII, 314.
autour s.f. (dér. de aut) hauteur
IV, 441. IX, 172. XI, 140.
autour de prép. (ad tôrnum dé)
autour de II, 52. UI, 137. IX,
201 etc,
autramen adv, (àlterfi mëntii) au-
trement IV, 126.
autre, o ; devant un s. au pi, :
àutri(8) a. et pr. indéf, (àlterum)
autre I, 227. 322. 430. X. 394.
XI, 40 etc,
(d')autre-tèm[s loc, adv, (àlterum
tëmpus) du temps pasgé, d^ autre-
fois VI, 52. VII, 152. IX,
136.
(d*)àutri-fe8 loc. adv. (altéras vices)
{d*)autrefois XI, 220.
auturo s, f. (*álttlram) hauteur,
éminence IV, 116. IX, 62. Xn,
124.
auturoun s. m. {de auturo + -onem)
légère éminence VI, 105.
anturous, o a, {de auturo -i- -Dsum)
altier, hautain, orgueilleux lU,
7. VIII, 175. XI, 321. 435.
auvàri s, m. {de V arabe awâri,
dégâtj mésaventure V, 82.
auvas s. m. (de auve + -ficëum)
gravier II, 46.
auve s. m. (alvëum) lit, gravier
du fleure V, 534.
avala v, a, (de îd vallem: faire
descendre, scil. par le gosier)
avaler I, 457. IV, 220; p. p, et
a. hâve Vn, 140.
(8')avança v. n. et r. (*áb-ánteare)
(s*)avancer a) v. n, III, 112. IX,
46 etc, ; b) v, r. I, 156. IX. 65.
211 etc.
avanço s, f. {s. v. de avança)
avance ; prendre Wy^Sif^o prendre
le devant I, 464.
avan[s que conj, de, t, (cp, aussi
davans que)(àb-antë-quÔd)at?aw<
que a) suivi du sbj, VIII, 320;
b) avans que, suivi de Vinf. I,
49. X, 353; c) avans que de,
suivi de Vinf, II, 220 ; d) avans
de, suivi de Vinf, avant de III.
252. V, 25. X, 415.
avare, o a. (avarum) avare VIII,
365.
s'avasta v. r. (de à + vaste, t?.
c. m.) ^aventwrer X, 12.
avau adv, de l. (ad vallem) là-bas
VI, 604. X, 356. XI, 6.
avau[s s, m, (p.-ê. identique avec
Vadv, précédent^ désignant la
plante basse et rampante) chêne-
nain, chêne-kermès (quercus coc-
cifera) II, 140. III, 45. VIU,
150.
avé V. auxiliaire. - Gr, §97 —
(hàbere) avoir, —Inf avé X, 415.
agué XII, 175. - Pr. Ind. ai,
as etc. XII, 168. I, 82. 84. 112.
515. XI, 490. - Impft. avié
etc. XI, 225. 227. 228. 229. —
P. d, aguère I, 181. — Fut.
18*
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276
OL088AIBE.
aurai etc. II, 86. Xn, 224. I,
393. — IV. Sbj. et Impér. ague
etc. YIII, 464. I, 358. 378. -
Impft, Sbj. agnèsse etc. 1, 9. 480.
XI, 408. — P. p. agu, do IV,
94. Vni, 287. Xn, 403.
avé 8. nu (h&bëre) avoir m,; rir
ch€S8e,spécialement les troupeaux
de brebis Ul, 311. IV, 21. VIU,
231. IX, 367.
avé (Maria) *. w. (avS Maria) avé
Maria, angélus IX, 371.
aveîano «./. (íícAvellam, ville de
Campanie) noisette, aveline VI,
305.
s'avena v. r. (de vënam, veine),
s^alimenter, en parlant d'une
source, jaillir de la veine XI,
442.
avengndo s, f, (s, p. de aveni)
avenue XII, 369.
aveni v. n. — Qr. § 102, p. 140.
(àdvënire) advenir IV, 294.
XI, 485.
aveni s. m. (id.) l'avenir XI, 507.
Avèn[t s, m. (àdvSntum) l'Avent
X, 247.
s'aventara v, r. (*Sdventtirare)
s'aventurer VI, 181.
avéra (= averra) v, a. (*a-verrare
p. verrëre) aveindre, arracher,
tirer une chose du lieu oà elle
était I, 35.
aversàri s. m. (ftdvërsllrïum) ad-
versaire V, 212.
averti v. a. (de Sdvertëre) avertir
VIII, 225.
àvi s, m. (♦ftvïum p. avum) cueul
IV, 111.
Avignonn n. de L (Aveni^nem)
Avignon UL, 173. X, 38.
Avignounen, coa,ets. (duprécéd,)
d'Avignon XI, 422.
avis s. m. (àdvisum) avis; iéa m'es
d'avis il m'est avis I, 534 ; ana
d'avis être bien avisée agir avec
circonspection l'a., 206.
s'avisa (de) v. r. (*ad-vlsare) Ra-
viser (de) V, 432; s'apercevoir
de V, 432; prendre garde à
VI, 480.
Avoasit s, m. (Angustam) août
Vn, 296 (v. noU), VIII, 367.
avugle, 0 a. et s. (&b-Ôcûlum)
aveugle XII, 197; avugle-na
aveugle-né XI, 359.
Azalaïs n. de /. (du germ, Adal-
haid) Adélaïde IH, 187.
aznren, co^ a, (du s. aznr, de Va-
rabe lâzvardi) d'astur, azuré
XII, 84.
Skzurin, 0 a. (id,) VII, 20.
B
bàbi s. m. (onom.) coup, taloche,
tape V, 355.
Babilouno s, f, {de Bàbylonem)
Bahylone VI, 552.
bacegonn s, m. (de bacegne, ba-
cego s. m., d'or, inc.) flèche de
la charrue IX, 343.
bacela v. a. et n. (*bacellare, de
♦bâccOlare) battre^ fouetter,
frapper; ^agiter IV, 401. V
268. VI, 262. 360. XI, 154 etc.
bacelaire, o a. {de bacela) reten-
tissant IX, 59.
bacelas s. m. (de bacèu + -ic5iun)
soufflet énorme V, 280,
bacèu *. m. (*bacelluin p *bác-
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OL088AIBE.
277
cttlam, ep. A, Thomas, Bom. 26
[1897] p. 414) coup I, 246.
Bacns «. m. (Bacohns) Bacchus
ni, 9.
bada r. n. (♦bàdare) béer, regarder
la bouche béanU Y, 40. 343.
Vin, 234 etc.
badai s. m. (s. v, de badaia, ba-
dalha, du lot, *b&d-âlîare, de
bádare) baUlement YI, 277.
(se) bagna r. a. et r. (b&lnëare)
(se) baigner y mouiller I, 49;
n, 300. m, 261. IX, 404 eu.
bagnaduro «. /. (*bilnëaturam)
rosée I, 19.
bagnim s. m. (de bagna) roaée
X, 345.
baia €7. a. (bftjtllare, donner à ad-
ministrer, confier) donner, bailler
I, 214. n, 227.
baiar[d, o a, et s. {b. laU bajar-
dom, de bâdîom) bai^ rouge-brun,
en parlant de chevaux et de
bœufs IX, 337. F. note,
baile s. m, (bSjQlQm) bailli I, 30;
chef des laboureurs IX, 309.
318. 357 etc.
baile-pastre s. m. (bSjQlam-f-pas-
tôr) chef des pasteurs III, 166.
IX, 165.
baise v, beisa.
baisso r. beissa.
baisso s, f. (^bassìam) lieu bas ;
faire li baisso, cueillir les fruits
ou la ramée des branches basses
II, 36.
bajan s. m, (or, inc.) plat de lé-
gumes cuits à Veau, salade de
légumes I, 143.
balandra (= balanda) v. n. (de
balans, v, c, m.) balancer V,
348.
bala]i[s s, m. (bilanx, bîlancem)
branle, balancement V, 437. VII,
29. X, 338.
balaQ[s s, m. (du b.lat, bala sagma,
fascis, onas, sarcina, in rnodnm
pilae qnam GaUi et Itali ballam
yocant, compacta [Du C.]\ du
thème bail, cp. Kôrt, 1013) fagot
Vn, 268.
balin-balant ; balin-balòn loc. adv,
(du V, bala, baller, danser, cp.
le gr. fiáXXnv) en balançant de
COU et d'autre V, 326. X, 182.
Bambaroncbo ; v. VI, 459 note.
banarld, o a. (de bano -f suff.
germ. bard) cornu, e V, 353.
banam, do a. (de bano, v. c. m.)
cornu, e IV, 358; lou Banara
le Cornu, U Diable VI, 500.
banasto s.f {du b. lat. *banastam,
de bennam + astrnm, suivant
l'analogie de canasto; cp. Dz.
benna 48 et Kôrt. 1123) manne,
grande corbeille d* osier I, 116.
131. X, 382 etc.
banastié s. m. (^b&nast-Srlnm)
vannier II, 391.
banastonnié s. m. (*b&nast-Dn-
Srlnm) vannier VI, 216.
ban[c s. m. (du vha. banc) banc
V, 430.
bancado s. f. (banc + -&tam)
monceau (de paille) VIII, 379.
bandeiroon s. m. {de bandiero,
du germ. band, drapeau, b. lat.
bandnm, Texillnm) banderolle
X, 117.
bandi v. a. (^bandlre, du germ.
*bandjan) chasser, lancer, jeter
n, 21. IV, 441. Vn, 497. XI,
246; bannir VII, 112.
bandi[t s. m. {p. p. du v. bandi,
mettre au ban) bandit XII, 154.
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278
OLOSSAIRB.
bando «./. (du germ. band) troupe^
bande H, 265. IV, 9. 46. Vm,
a33. IX, 139 etc.
bandouliero *. / (de Vesp. bando-
lera, de bandola, dim. de banda
ruban; çp, bando) bandoulière
Vn, 162.
baneja t?. n. (de bano) montrer
les cornes^ s^élever pareil à une
corne VII, 537.
banelt, o a, (de bano) cornu I,
365. 386.
baneto s. /. (dim. de bano) petite
corne VIII, 272.
bano 8. /. (du celt, ban , benn ;
cp. Meyer-Liibke, dans Gr. Z.
XIX, 273) corne IV, 58.
baragno «./. (de Vesp, brefia, p.-ê,
du basque) haie épineuse VII, 158.
barataire s, m, (b.lat. *bîr&t£ltor
(Du C), du lat. bârâthrum, gr.
/9áça9çoç) forban V, 344.
barbabon s. m. (de barbo + bon
bouc, du germ. bnkk) barbe-de-
bouCy salsifis des prés (plante)
vn, 245.
Barban s. m. (probablement de
barbamy cp. Du C. s. Bar-
bnaldns et barbuda) le Barban,
bête noire, être imaginaire dont
on fait peur aux enfants VI,
472. V. VI, 459 note,
barbare s. et a, m. (bàrbàrum)
barbare XI, 403.
barbaresc, o a. (♦bàrbàrïscum p.
bárbàrïcum) barbaresque VIII, 5.
barbela v, n. et a, (Très.: verbé-
TBie frapper, palpiter d^ émotion)
brûler de désir III, 126. 209;
i'. a. convoiter V, 539.
barbeno s. f (de barbe, p.-ê. sous
l'influence de verbenam) barbe
des épis V, 60.
Barbentano s. /., n. de l. (b. lat.
Barbentanam, autrefois Bellin-
tonem) Barbentane (B.-du-Rh.)
m, 205. Voy. noie.
barbesin s. m. (vervëcinum. de
ntoiUon) hippobosque du mouton,
insecte parasite V, 203.
barbo s.f (barbam) barbe V, 218.
IX, 131.
barcado s.f. (*birc-fttam, de barc-
am) batelée XI, 58.
barcarès s. m. (♦bSrcàrëtnm , de
barcam) réunion de barquet,
flotte XI, 224.
bar|d s. m. (du vnord. bardi bouc-
lier; cp. K'ôrt. 1055) dalle VI,
420. X, 184. 282. XII, 31 etc.
barda[t s. m. (b. lat. barditum.
Du a, de bard) les dalles XII,
91.
bardo s. f. (du vnord. bardi ou
de L'arabe al-barda*ah ; cp. Dz.
42 et K'ôrt. 1055) bardelle,
espèce de selle IV, 50.
bardonia v. n. (prob. le même mot
que bredouiller, d'or, inc.) ba-
varder III, 73.
baren (barenc) s. m. (p.-ê. du bas-
que barincou bas-fond [Trés.]'^)
gouffre X, 263.
baronn s. m. (bâronem) baron II.
394.
barqaeìròu s. m.(b.lat. barcheroluniT
nantam (Du C.) p. ♦barcarolem)
batelier V. 413.
barquéjaire 5. m. (du v. barqueja)
nautonier VIII, 100.
barqne[t s. m. (dim. de barco)
bateau VIII, 447. X, 8. 49.
barqueto s.f. (id.) esquif nacelle
X, 326. XI, 107. XII, 366.
barquié s. m. (barcftrïum) haielie^
V, p. 85.
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0L0S8A1BE.
279
barra v, a, et r. {d'un radical
barr- qui marque V empêchement,
cp. Kôrt, 1062) barrer, fermer,
clore m, 87. XII, 82. 107 ; se
fermer V, 275. VII, 75.
barran s, m. (♦barrsle) harril
ni, 2.
barrejadis s, m. {du t\ barreja
agiter violemment une barre, v,
barro) pêle-^nêle (propr. : agita-
tion violente d'une barre) IV,
236.
barreto s.f, {du b.-lat. *birr6tiini,
de birrum, byrrhum sorte d'é-
toffe grossière f du gr. nvn^ç
rouge) bonnet, béret II, 15.
barri s. m. {du radical barr, cp.
barra) rempart, muraille IV,
391. XI, 326. 439. X, 110. XU,
83.
barro s. f. (id.) barre, poteau,
perche I, 486. III. 333.
barroun s. m, {de barro) gourdin
IV, 334.
barmla v, n, et a. {de barro a) v.
n. rouler IV. 392. XI, 357. XII,
41; vaguer, errer II, 287. X,
60. XI, 158. 378; h) v, a. par-
courir VU, 478. VIII, 215.
barmlaire s. m. {de barmla) rou-
leau de labour I, 114.
bartas *. m, {de barto. vpr. barta,
batta, buisson, du gr. /Sàroç
ronce?) buisson épais, halHer
m, 442.
bartavèu, ello a. {du s. m. barta-
vèu loquet de porte, claquet de
moulin, b.-lat, bartaTella, verte-
vella [Du CJ, lot. *vërtebëllum
cp, Kôrt. 8655) étourdi, écervelé,
qui tourne à tout vent VII, 52.
bas, 80 a. (bassam) bas, se IX,
41; adv. bas IV, 169; d'en bas
VI, 357.
baselico s,f. (bâsîlïcam, gr. /Sam-
liMÌ) basilique VI, 159.
ba8[t s. m. (♦bastum) bât m. IV, 52.
I ba8tar[d s. m. (de bast, bât; cp,
I Scheler, s. bâtard, et Kôrt. 1076)
bâtard V, 255.
basti V. a. (*ba8tire, d'un rad. bast-
qui marque le fondement) bâtir
XI, ^26. XII, 59 etc.
bastidano s. f {de bastido) Jilles
des champs. Voy. note III, 204.
VIII, 316.
bastido s.f. [s. p. de basti) bastide,
ferme f. IV, 193. IX, 288 etc.
Voy. I, 1 note.
bastimen s m. (♦basti - mentum)
bâtiment I, 223. 231. 270 etc.
basto ! adv.intei'j. (íí«*ba8tfire. suf-
fire, cp. Kôrt. 1076) cela suffit!
plût au ciel! II, 444. Xn, 246.
bastoun s. m. (*bastonein, de bas-
tum, cp. Kôrt. 1076) bâton III,
168.
ba8toune[t s. m. (dinu de bastoun
bâton n, 21.
batedis s. m. {du v. batre. v. c. m.)
battement. IV, 322.
batedou s. m. (id.) champ du foulage
VIII, 377.
bateja v. a. (báptïzáre) baptiser
XI, 364.
batésto (= batusto, batouosto [cp.
Très.]) s.f. {de fit. batosta, de
♦battëre -h *tostare; cp. Kôrt.
1081) combat IV, 94.
batèu s. m. {du germ. [vnord.] bâtr,
bateau) bateau V, 476. IX, 87.
126 etc.
batistèri s. m. (baptïstërium) bap-
tisth'e, extrait baptistaire, acte
de naissance IV, 397.
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280
GLOSSAIRE.
batre r. a, — Gr, § 106 p. 147. —
(♦battëre p. bftttûere) battre I,
360. n, 183. XI, 126 etc. —
batre s. m. battement IX, 465.
batado $. f. (♦battûtam) battue,
séance de travail entre detixrepas
. (les paysans provençaux divisent
la journée d'hiver en deux b.,
celle de printemps ou d^ automne
en trois, et celle d*été en quatre)^
travail I, 181. III, 261.
baacage s. m. (de banco) gazon
Vm, 377.
banco s.f. (ô. lat, ♦balcha, arundo,
juncus, calamus; vpr. baie hu-
mide; p.'ê. du celt. baie, /oW?
cp. Kôrt. 1007. 1012) gramen,
herbe IV, 26. V, 384. V. note.
bandrèio (= bôudrèio) s. f. (de
bóndre) prostUuée V, 162.
bandnfo s. /. (or. inc, cp. l'esp.
galdrnfa) toupie I, 188.
banmeln, do a. {de banmo) caver-
neux n, 206. Vin, 167.
banmo s. f. f^'balmam; suivant
G. Cohn, dans Or. Z. 19 [1895]
p, 5J — 60, de terra ba8[8i]ma)
groUe, antre II, 432. IX, 468.
Banmo n. de l. (id.) Baume {Vau-
cluse) ÎII, 24. V. note.
Santo-Banmo s. f. Sainte-Baume
(Var), grotte célèbre ot\, selon la
légende, se retira Sainte Made-
leine V, 407. Voy. note.
ban[8 s. m. (balt^nm) escarpement
dont le sommet est plat VIII,
182. XI, 451.
li Ban [s n. de l. {id.) les Baux
{B.-du'Rh.) II, 136. X, 324. Voy.
J, 67 note.
Banssen, co a. et s. m. et f. {de
Bans + -incnm) des Baux XI,
491. y^oy. I, 67 note.
Ban[ 8 • Manière n. de l Baux-
Manière, rocher à pic près des
Baux II, 417. F. note.
Bansset n. de U {dim. de Bans) U
Bausset {Vaucl) VIII, 238. 248.
Voy. note.
bantnga v. a. {or. inc.) troubler
IV, 310.
bavons, o a. {de bavo bave, lat.
vulg. *babam) baveux, if VIII,
371.
becarn s. m. {du s. bec, du rad.
celt. bacc, crochu) propr. au
large bec; flamant m, V, 320.
bedoco (= badoco) s. f. {cp. l'esp.
h&iocsk gousse; du v.hé^áirebéer?)
carquois, fourreau àfaudUeYIL,
163. (Voy. note.) IX, 214.
begndo s.f. {s. p. rfcbénre) buvette,
action de boire; faire une b.
boire un coup I, 600. III, 350.
beilesso s. f. f^'bftjûl-issam) bail-
live m, 223.
beisa v. a. (bftsîare) baiser m,
466. XI, 356. XII, 64.
beissa v. a. (^bassïare) baisser l
429. IV, 188.
bel i;. bén.
bêla V. a. (belare) a) bêler IV,
486 ; b) regarder passionnément
IV, 187; c) admirer, convoiter
X, 412. — s. m. bêlement VI,
602.
belamen s. m. (de bêla -f -mentam)
bêlement IV, 81. XII, 11.
bêlas, so a. et s. {de bèn, bèllo +
suff. augm.) très beau II, 428.
belèn adv. (bënë \Pv^) peut-être
I, 49. n, 177. 361.
Belonn {de bêla?) n. d. /. VIL
427. Voy. note.
beln s. m. (bïs [?] + Inx) lueur V,
322.
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GLOSSAIRE.
281
belQgo 5./.(bï8[?] + ♦lacam) étin-
ceUe VII, 547.
belagaeja r. n. (de belugo) étin-
celer n, 104. VUI, 257. IX,
128.
belngnejaire, o a. {de belagaeja)
qui scintille X, 86.
belagae[t, o a. {de belugo) scin-
tillant, sémillant, vi/ I, 176. V,
148. XI, 106.
bèn adv. (benë) inen I, 66, 175.
536 etc. — interj. eh bien! I,
147. 183. — s. m. le bien m,
499.
benastra, do a. (bëaë ♦astracam)
plein cTétoiles H, 322.
benedicioan s. f. (bënëdictîonem)
bénédiction IV, 294.
benesi v. o. (bënëdïcërë) bénir III,
12. XI, 480.
bèn-èstre s. m. (bèn + èstre, v. c, m.)
bien-être, aisance IV, 254. VII,
516.
béni, do {contraction de bene[8]i
p. p., r. c. m.) béni^ e XII, 114.
benara, do o. (bënë augttratam)
bien-heureux X, 401.
benaranço «./.(benar[a] -h -Sntiam)
/^îit^, bénédiction V, 72. Vn,
186.
benaroas, o a, et s. (bënë ^angtlr-
Osam) {bien) heureux, se 1, 376.
Vm, 110. X, 265 etc,
bèn-Tenga, do a. (bèn + vengu,
p. p, de veni) bien venu Vil,
218.
berc, 0 a. {du genn, brikan, briser)
édenté, ébréché IV, 95.
berlo «./. {de bèryllam, gr, fii^Uoq)
berle, lentille d'eau VII, 452.
VIII, 404. 4ia
beroage s. m, {de la même racine
que berbis brebis, lot, vërvecem;
cp, aussi Nigra, Arch, gl. XIV,
356) agneau faible qui ne peut
pas suivre le troupeau VUI,
81.
besoan s, m. {de *80nïam chagrin?
cp. Rôrt. 7617) besoin I, 349;
avé de b. de avoir besoin de
VI, 109.
bessai adv, (bëne s&pîo) peut-être
II, 226. m, 129. VIII, 388 etc,
bessoan, o a. et s, {selon Homing^
dans Gr, Z. 21. [1897] p, 451,
d'un adj. *bis8am double) ju-
meau, jumelle II, 77. m, 188.
bes8oane[t, o a. {dim. de bessoan)
jumeau, elle X, 95.
bessoaniero s. /. {de bessoan 4-
-anam) bessonnière, brebis qui
met bas des jumeaux IV, 90.
bèsti 5. /. (bestïam) bête I, 390.
in, 356. IV, 136 etc,
bestiàri s, m. (*be8t-ïftrïam) les
bêtes à laine IV, 23. 55. 121
etc.
bestiasso «./. (*best-ïaceam) bête
féroce V, 351.
bestiaa s. m. (*be8tïftle) bête, bé-
I tail IV, 393. IX, 35 etc,
I bèstio s,f, (bestïam) bHe IV, 141.
XI, 379.
bestiolo s. f (bestïôlam) bestiole,
pHUe bête IX, 267.
bestorlt, o a, (bïs-tdrtam) tortueux
X, 32.
besaqaejt, o a, {du v. besaca
manger peu et délicatement, du
lot, bïs + succare?) difficile,
délicat, dédaigneux VII, 417.
Betelèn n. de l, {de Vhébreu Beth-
léem) Bethléem XI, 7.
bèto s. f {de Vags. bât) prame,
bateau plat servant à la pêche
IV, 8. V, 422.
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282
GLOSSAIRE.
bèu, bel (devant les voyelles);
bello pL bèus (devant les voyel-
les), bèlli(8) a. (bellum) beau,
bel; belle I, 33. 61. 122. 388
etc., lou b. proamié le premier
de tom VII, 241 ; avé bèu, suivi
de Vinf,, avoir beau faire qc.
X, 382. XI, 409. XII, 388.
bèu-bèu s. m. dans la loc, faire
lou b.-b. à faire fcie à q. XI,
203.
Bèu-Caire n.de l. (bellum quadrum,
belle pierre de taille) Beaucaire
II, 67. IX, 136. Voy, III, 203
note.
Bèu-Cairen s, m. {de Bèu-Uaire)
Beaucairois XII, 80.
béulòli s, m. (= béu lou òli qui
boit Vhuile) effraie, hibou VI,
428.
béure v. a, et n. — Gr. § 107,
p. lui - (blbi^re) boire — Inf I,
333. — Pr. ind. VIII, 434. -
iV. sbj. I, 503. - P. p. begu,
do IV, 482. X, 460 etc.
bèuta s. f (♦bellitfttem) beauté
II, 98. IV, 119. VIU, 313 etc.
beve, bevon etc., v, béure.
bevèndo s. f, (bïbendam) boisson
m, 12. IV, 54. VI, 283 (v.
note).
biai[s s. m. (selon A. Thomas,
dans la Bom. 26 [1897] p. 415,
d*un adj. ♦bïftsïum, de asam p.
ansam) mani^re^ grâce ï, 127.
178. II, 147. IV, Wdetc] d'aquèu
biais de cette sorte II, 378; d'un
biais de l'autre d*un côté à
Vautre; de ci, de là V, ()3.
se bidoursa (=^ bidoussa) v. r,
(bî-*dôrs-are) tordre la croupe
(e7i parlant d*un bœuf), se tordre
IV, 384 ; se tourmenter VI, 279.
bihage s. m. {du s. f. biho bilUy
du celt. bill) Hure èPune charreUe
IV, 279.
bihoun s. m. {dim, de biho) rondin
IV, 329.
biòu s, m. (bôvem) bœuf IV, 325.
VIII, 294. IX, 56. 259 etc.
biòu-marin s. m. (bôvem mannum)
phoque XI, 159.
bisco s. f. {du V, bisca bisquer, du
Scandinave bêsk, anc. angl:
baiske aigre; cp. Littré s. bis-
que) colère VII, 457.
bitor s. m. (cp. Kort. 1432) butor,
oiseau VIII, 308.
blacas (= blancas) s. m. {de blanc
V. c. m.) chêne blanc V, 28.
bla[d s. m. (àblstum, p. p. de ao-
ferre) blé I, 3. IV, 26. VIH,
297 etc. — blad de luno blé de
lune = larcins amoureux V, 152.
F. note. — blad-d6u-diable hU-
du'diable. brome stérile, cp. ca-
lido VI, 191.
bladié, bladiero a. {de blad +
-arium) de blé IX, 111.
blan[c, o; pi. blànqui(8) a. {du
germ. blank) blanc, blanche H,
100. III, 467. Vn, 18 etc. -
blanc s. m. le blanc, v. porre.
blancour s. /. {de blanc + -Orem)
blancheur XI, 476.
blanqueja v. n. {de blanc -h suf
rerb. -idlare) être blanc, éclater
de blancheur II, 137. X, 98. XI,
315.
blanque[t, o a. (blanc + -ittum)
un peu blanc III, 470.
blanquinèu, ello a. {de blanc +
-in-ellum) blanc, blanche II, H^-
III, 145. IV, 202 etc.
blanquinous, o a. {de blanc + -^'
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GLOSSAIRE.
285
Osnin) blanchâtre, limpide X, 31,
301 etc.
blastème s. m. (^blasphemlom, du
gr, /SJUzaipiifáov) blasphème VIII,
416.
blave, o a. (du germ. blaw bleu)
blême, livide I, 468. 506. IX,
326.
blaveiroa *. m. (de blave) meur-
trissure V, 256.
blaven, co a. {de blave) bleuâtre
Vni, 389.
blavinèn, ello a. (de blave) blême
VII, 400.
blesto s.f. (6.-/ai. blesta [DuC.]),
propr,: touffe (de cheveux etc.);
gerbie VIII, 354 ; ipi VI, ISR
ble^t, 0 a. (du germ. blSt) friable
VII, 307; usé IX, 398.
bléuge, bléujo a (du germ, blaw ?)
éclatant de blancheur, éblouis-
sant XII, 343.
blo[t s. m. (du fr. bloc, du b.-all.
blok) bloc Xn, 59.
bloaii[d, 0 a. (Selon Nigra^ dans
la Bom. 26 [1897] p. 555, en
opposition avec Dz. [cp, Kôrt.
1247], d'or, lat., de *ablundu,
avec métathèse p. ♦albundu
blanchissant, et avec aphérèse de
i'a initial, de alba aurore) blond, e
n, 6. vm, 427. IX, 56 etc.
de couleur claire lïl, 403.
bloundeja v. n. (de blound) blondir
IX, 213
bloundinèa, ello a. (de blound)
blond, e III, 17.
blu, blnio a. (du germ. blao) bleu, e
I, 163. II, 210. 239 etc.
bloieja v. n. (de blri[io]) être bleu,
bleuir II, 102.
bluionr s. f. (de blu[io]) le bleu
XII, 370.
bòcbi s. m, (du germ. bukk) bouc
IV, 62.
boi s. m. = bo8 (v. c. m.)
boio (= bolo) s. f. (bûllam) litih-e
de plantes paludéennes VII, 328.
bon, 0 a. (bônum) bon, ne I, 104.
125. 186 etc.; de bon, loc. adv.
tout de bon II, 246. — bon s.
m. le bon VI, 271. X, 401.
bono s. f. dans la loc. adv. dins
si bono dans ses bons moments
VI, 312.
bon-ami s. m. (bônum âmicam)
amant IV, 186.
Bondiéu s. m. (bônum dëum) Dieu
IX, 238.
bon-jour; V. VIII, 59 note.
bonur s. m. (bônum augtirïum)
bonheur II, 315. IV, 189 etc.
bor[d s. m. (du vha. bort, par
Vinterméd. du français) bord I,
244. II, 364. VIII, laS.
bòri s. m. (or. inc.) hutte, masure
II, 43.
borno s. /. (vpr. borna , de Vali.
bohrenV) Je creux; caverne^
grotte II, 230. 252.
bos s. m. (♦buscum p. buxum) bois
I, 233. m, ^\.21^etc.;forêtl.
530. II. 310. XI, 464 etc.
boucau s. m. (baucalem, gr. ^av-
xaXiç) pot I, 333.
bouco s.f. fbûccam) bouche I, 301.
451. U, 193 etc.
boucòni (= boucoun) s. m. (de
bouco) boucon, poison IX, 417.
boudenfla v. a. (d^un type bod, bot,
lat. ♦botum, qui signifie enfleiy
et le lat. inflare, qui marque la
même chose; cp. Kôrt. 1262}
enfler I, 519.
boudenfle, o a. (bod + infl[ât]um>
e7iflé VII, 47.
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284
GLOSSAIRE.
boudìéa ! interj, (corruption de bon
Dieu) bon Dieu! II, 231.
boudoagno s, f. (p.-ê. boude +
bougno, qui tous les deux signi-
fient enflure; boude d'un rad.
bod, cp, boudenfla, bougno du
vha, bunga) tumeur V, 348.
bóudre a. (de volvëre bouleversé^
dans la loc. adv. à bôudre pêle-
mêle, sans' ordre lY, 49.
'bóudroi s, m. (de bôudre) baudroie,
diable- de -mer, poisson hideiix
V, 343. V
boufa V. n. {de Vonom, bouf!)
souffler III, 59. IV, 229. X, 247
etc.
boufiga V, a. {de boufa) boursoufler
X, 137.
boufre, o a. {de bouf; cp, boufa)
enflé XI, 329.
boni s. m. {s, v, de bouli) bouillon
VII, 434.
boui-abaisso s.f. (= boui-abaisso ;
la marmite bout^ abaisse- la
[Très.]) bouillabaisse, potage de
poissons bouillis VIQ, 446. Foy.
note.
bouié s. m. (bôvfirïum) bouvier,
laboureur I, 74. 311 etc. V. Vil,
.303 note.
boui[8 s. m. (buxum) buis I, 146.
IV, 147.
bouissoun s.m. (*bííx-onem) buisson
Y, 19. 75. V. note.
bouissounado s.f. {de bouissoun +
-atam) haie vive V, 55.
bouisBounaio s.f. {de bouissoun 4-
-ftlTa) les buissons X, 158.
boulega v. a. et n. (♦bûllïcare) v. n.
palpiter, remuer', botter I, 31.
454. IÍ, 310. — V. a. agiter IX,
264.
boulegadis, so a. {de boulega) re-
muant II, 203. Xn, 128.
boulegU6[t, 0 a. (id.) sémillant UL
179.
bouli V. n. — Gr.§ 103. p. 141 -
(bûlllre) bouillir I, 217. VI, 280.
282 etc.
boulidou, ouiro a. (♦bûllltorïnm)
prompt à entrer en ébuUition:
à grossis onndo boulidoniro à
gros bouillons VT, 572.
bouleguiéu, ivo a. (de boulega -h
-ivum) agité X, 100.
bouIe[t s. m. (bûll-ittum) boukt
I, 229. 273.
boumbi V. n. (*b5mbïtlre) bondir
II, 199. V, 171. XI, 40a
boumbo s. f. {de bSmbiini bruit)
bombe VU, 601.
boumi (= voumi) v. n. et a. {de
vÔm?re) vomir XI, 178.
bôumian, o a. et s. m. et f. (*B«-
hémïftnum) bohémien, ne V, 199.
226. XII, 62. F. note.
bounamen adv. (b5nS mëntè) bon-
nement Vn, 191.
bounld s. m. (s. v. de bounda) bond
m. IV, 185. 218. IX, 41 etc.
bounda (= boundi) v. n. (Wm-
bïtare) bondir V, 285. XII, 410.
boune[t s. m. (nom d'une étoffe^
d!or. inc.) bonnet II, 290.
bouneto s. f (fém. de bonnet)
bonnet VII, 154.
bouquelt s. m. (♦bttsc-ittum) hw-
quet V, 521.
bouqueto s. f. (dim. de bonco, f-
c. m.) bouche, lèvre IV, 174. V
74 etc.
bourjouna (= fourgonna) v. a. {df
♦fôriconem, fourgon, ds fôrare,
cp. A. Thomas dans la Bom. 2S
[1894]p.455) bouleverseryn,^
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GLOSSAIRE.
285.
bourre, o a. (bnmim) brun^ e
Vin, 125.
bonrrèio «./. {de burram, cp, Kdrt.
1424) haurtée, fagot I, 326. II,
410.
boarrenco s. /. {de bQn[am] +
-incam) drap I, 69.
bonrrido s.f. {p. boulido, s. p. de
bouli, V. c, m.) propr,: bouillie;
courre boarrido être dans la
peine, battre la campagne YII,
138.
bonrriscaio (= boarricaio, bour-
riscalho) e. /. (♦btirrïcftlla) lee
bourriques, ânes IV, 48.
bonrronla v. a. (♦bûrrûlare , de
biirrtillam flocon? cp. Kôrt.
1425) troubler II, 112.
bonrroalamen s. m. {de boorronla)
trouble, bouleversement II, 266.
bourroulo s./, {s, v. de bourroala)
bouillie VI, 76.
boursonn s. m. ([^biirsonem, du gr.
fivqoopeau^ cuir) bourson, bourse
V, 195.
boortonlaigo s, /. (pGrtilI&cam)
pourpier, plante X, 103.
bonsca v, a, ('^'btiscare p, *bûxare
rôder au bois pour chercher le
gibier) chercher VII, 498.
boQBcarido s, /. {de bonsca bois,
forêt) bec'fln, fauvette, oiseau
qui se plaît dans les bois m,
417.
bonscarlo s. f (*bli8c-ar1ila) fau-
vetu V, 107.
boQBcas s. m. (♦bûsc-ftcéum) forêt
m, 460. XI, 200.
booscatié s.m.{de*hìïscum)biích€ron
Vn, 189.
boQSCO s. /. {s. <?. de bonsca) re-
cherche V, ôlO.
boQ[t s. m, {s, V. de bouta) bout
I, 289. II, 213. 323 etc.
boata 17. a. et r, {du germ. botai^
frapper) a) v, a. mettre VIII,.
366; bouta fin à mettre fin à
XI, 303; bouta lou lume souf-
fier la lumière VI, 320. — b) v. r,
se mettre, se placer TL, 327 ; ôe
bouta k . . se mettre, se prendre
à faire qc. H, 179. XI, 388.
boutas! sorte d^interj. {impér. de
bouta) allez! 1, 276. U, 37. XII,
278. 388 etc.
boutèu s. m. (♦bôtSllum) mollet V,
266.
boutigo s,f ([âlpôthôcam) boutique
I, 345.
boutoun s, m. {du germ. bôtaii
frapper, pousser ; cp. bout, bouta)
bouton V, 122.
boutonna v. a. {de boutoun) bou-
tonner IV, 108.
bonvacbonn «. m. {de bôvem) bou-
viUon IV, a70.
bonvatié s. w. (*bÔvatûrïum , de
bôvem) bouvier IV, 387.
bouvino s. f. (bôvlnam) l'espèce
bovine, les bœufs IV, 320.
braieto s, f. {dim, de braio) braie,
caleçon I, 448 {v. note). 508.
braio s. f (brScam, d'or, gauloise)
braie, caleçon I, 512.
bram s, m. {s. v. de brama) beugle-
ment Vni, 308. Xn, 420.
brama v. n. {du germ. breman,
cp. le gr. /Sçéinëtf) mugir, bêler ^
beugler l, 233. II, 160. IV, 80-
etc.
bramadisso s,f {de bramado) cla-
meur XI, 247.
bramado s, /. {s, p. de brama)
huée, clameur VI, 377. XI, 9.
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286
GLOSSAIRE.
'bramaire, o a. {de brama) mi^gis-
sant XI, 223.
brancage s.m,{d€hTQ.ììco)branc?iage
VII, 391.
brancan s. m. {de branco) chartil
IX, 56.
branco s.f. (brancam) branche I,
23. 35. II, 84. 125. 199 etc.
braT)[d s. m, {s. v. de branda,
agiter v. c. m.) branle, balance-
ment; à brand a) tout ouvert,
en parlant d'une porte, d'une
fenêtre III, 62 ; b) en branle YI,
427.
branda v. a. r, et n. {du germ.
brant tison, lame d'épée) a) v. a.
branler^ agiter I, 50. IV, 59.
IX, 21 etc. b) r,. n. bouger, re-
muer I, 237. IX, 339. - brûler,
flamboyer IV, 370; — c) v. r.
se branda, ^écarter VI, 228.
"brande s. m. {s. v. de branda)
branle, ronde qu'on exécute en
branlatU les bras en cadence
VII, 220.
brandussa t\ a. et n. {de branda +
tltïare) a) t\ a. brandir, agiter
VII, 5()0 ; b) t. n. chanceler XI,
264.
branqueto s. f. {dim. de branco)
branchette I, 29.' VII, 552.
bras s. m. (brâchlum) bras I, 373.
II, 196 etc.
brasas if. m. {de braso) brasier
VII, 549.
braso s. f. {germ brasa) braise
VII. 446. Vm, 258. XI, 41.
brassado s. f. (*brachïatam) et«-
brassade, brassée II, 324. IV,
334. XII, 440.
brasseja t\ n. (♦brfichïdïare) gesti-
culer I. 524.
brasseto s. f. {de bras) à la b..
loc. adv., à-bras-h'Corps, dam
ses bras IH, 465. VI, 4a XI
482.
brassòa s. m. {de bras) brassée de
foin IX, 60.
brau s. m. {b.-lai. bravns, hos
junior et indomitus [Du C.])
taureau, mâle de la génisse IV,
396. X, 60.
bravado s. f. {s. p. de brava brater,
de brave, i?. c. m.) bravade, céré-
monie qui se fait autour ^m
feu de joie VII, 562. Voy. nott.
brave, o a. {de ♦bàrbàmm? cp.
Dz 64; Scheler s. brave; Kôrt.
1048) brave, honnête VII, 68:
charmant I, 348; commode l.
133.
braveLt, o a. {dim. de brave) hcn-
nête, gentil, accorte I, 158. II
65. m, 1.
bravo s. f. {b.-lat. bravam; cp.
brau) vache, génisse TV, 323.
bregado s. f. {du goth. brikwi
briser, lutter; cp. Kdrt. 1345)
brigade, phalange IV, 57.
breganld s, m. {du goth. brikan)
brigand V, 328. 540.
breganèa s. m. {de barcánellnmV
cp. bregaigna) dernier hordagf
V, 553, plat -bord d'un bateau,
et (pars pro toto) bateau VIO.
329.
brego s. f. {s. r. de brega briser,
du goth. brikan) lèvre V, 335.
XII, 151.
breguigna (= barguigna) ^- **•
(barcànëare aller et venir en
barque avec les marchandise '*
cp, Scheler, s. barguigner) re-
muer .^ bouger V, 327.
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QL088AIBE.
287
brès 8. m. (s. v. de bressa t?. c. m.
berceau VI, 45.
bressa r. a. t*bráchïare agiter
les bras? Cp. Kdrt. 1311) bercer
V, 197. XI, 482.
bressaire s. m. {de bressa) berceur
VII, 29.
brèsso s. f. (de bressa, v. c, m.
berceau X, 368.
bressolo s. /. (dim. de bresso)
berceau, couchette iH. 2(). VIII,
36. XU, 432.
brelt a. et s. m. (de bret bretan)
bègue VII, 457.
bretoaneja v, n. {de Bretoun, lat.
Bntonem) balbutier II, 388.
brigouleto «. /. (r. brigueto) uno
b. un peu VIII, 237.
brigoaloan s. m. (r. brigueto) ; un
b. un peu II, 154.
brigonn s, m. (id.) III, 12.
brigueto e, /. {dim. de brigo miette,
du germ, hrikicn briser: cp,Kôrt.
1345) petite miette; uno b. tant
soit peu I, 177.
briha r. n, (♦bërylliare) briller I,
489. m, 89. X, 65.
briso s./, {s, r.) (de hns&briser; d'un
rad. celt, bris-) miette VII, 242.
brisoun s. m. {de brise) un b. un
peu VI, 136. IX, 328. XII, 214.
bro s. m. {du rad. celt. brocc aigu)
broc VI, 360.
broco s. f. {id.) bâton VI, 208.
broufa t?. n. {du rad. germ, bru,
qui implique Vidée de bouillon
et d'écume) s'ébrouer, souffler
XI, 412.
broufounié s./, {de broufa) tour-
mente, rafale XI, 135; voLc
grave I, 214.
brouUce s. m. (s. v. de bourroula
[v.c.m.] + 'Îcinm) troubleY ,Vòò.
broundo s.f. (*frDndam) branche y
rameau III, 401.
broundiho s.f. (*frond-ilïa)^mow<ff,
broutillCf ramille XI, 366.
brounze s. m. {de Vital, bronzo
s. m. qui vient du lai. Brundu-
sium) bronze VI, 159.
brounzimen s. m. {du t?. brounzi,
onom.) rugissement FV, 355. XI,
129.
broult s. m. {du germ. brut) brout,
rameau, brin I, 451. II, 114.
III, 45 etc.
brouto s. f. {id.) brindille II,
180.
broutiero s. f. {de brout) taillis
d^ osier f oseraie I, 371.
brueio s.f, {vpr. bruelha, du celt.
brog, brogi; cp. Kdrt. 1356)
végétation XI, 432.
brûla V. a. et n. f*brustîilare) brûler
II, 168. m, as. IX, 217; brûla
de la toco brûler le but, tou-
cher presque le but I, 479.
bruladou s. m. {de brûla) lieu
brûlant VIII, 235.
brun, 0 a. {du germ. brun) brun, e
II, 73. 186. III, 187 etc.
brunèu, ello a. {de brun) brun^ e
VIII, 74. 309.
bruno s. /. (id.) brune, soir I.
183.
brusc s. m. (or. inc.) bruyère VI,
17.
brus[c s. m, (♦bruscum, du celt.
*vrÌ8C, sous l'influence du lat.
ruscum ; cp. Kôrt. 3823, et Dz.
373) ruche {en écorce de chène-
liège) I, 88. Il, 321. IX, 3.
etc.
brusco s.f. (*bruscam) ruche IM
235. IX. 188.
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288
OL0S8AIRE.
brnsi v. n. (b, euphonique f rû-
glre) bruire III, 390. IV, 232.
brusi, do a. (or. inc.) aride IX,
162.
brn|t 8. m. (b euphonique +
mgïtum) hruit II, 318. vni,
416. IX, 189 etc.
bruit, 0 a. (bratum) brut, e V, 272.
brntice (= bru tige) s. m. (c?€ brut
brut + ïgïum) état brut, souiP-
lure, immondice Vil, 467. XI,
302.
bufa (= boufa)f;. a. (onom.) souffler
I, 187.
bugadiero «./. {dugerm. bukon íe^-
«ít7«r) /af?anrft^c VI, 351. V.note.
bugado «. /. {id., ep. VU. bncato)
lessive VI, 368.
bugl0 5./. (btlgîUam[rr^«.]) hugle
XII, 198.
buscaia v.a.('bllsc-ftlîare,cp. bnsco)
ramasser des broussailles IH,
276.
buBCo *. /. (♦btlscam) bûchette VI,
533.
bus[t s. m. (bustum) buste VI,
567.
buta V, a, (= bouta, t?. c. m.)
i?OM««tfr V, 245, IX, 99. 367
etc,
buto s, /. («. r. de buta) poussée
V, 271.
cabaneto «. /. (citm. cfe cabanno,
lot, câbannam) cabane II, 62.
Vni, 271.
cabanoun s. m. {id,) cabane VU, 8.
cabas s, m. (càpacem) coAo*, panier
natté à deux anses I, 98.
cabassòu v. m. {de cabas) <áí« (ea?-
pression famil.) IV, 371, VIH,
150.
cabeladuro s, /. (*càpïllâturam
chevelure XI, 461.
cabesseja t;. n. (de cabesso) hocher
la tête VI, 534.
cabessejaire, o a, (de cabesseja)
à la tête menaçante IV, 61.
cabesso s. /. (♦càpïtïam, de cètput)
tête V, 9. XII, 6 etc.
cabrairo s.f. (*càprarïa) les chèvres
{sens collectif.) IV, 99.
cabreto s. f {de cabro + -ittam)
chevrette IV, 63. V, 90.
cabretoun s, m. {de cabreto) petit
chevreau VI, 63.
cabridello s.f. (*c&prîtëllam) aster
de Tripoli j cabridelle, plante
commune dans les marécages du
Midi (aster tripolium. LL) I,
323. IV, 201.
cabrié s. m. (câprarîum) chevrier
IV, 65.
cabrian s. m. {de cftpram) frelon
n, 276.
cabro s, f. (c&pram) chèvre IR,
176. VIII, 383 {v. noté) etc. ; Cabro
d'or la Chèvre d^or II, 420. Voy.
la note.
cabròu s. m. (cápreòlum) chevreuil
IV, 168.
cabruno s. f. {de cabro) chèvre
IX, 37. XII, 11.
(se) cabussa v. a., n. et r. (*cS-
pûtîare, de cftpu^) v. a. ren-
verser VIII, 178 ; V. n. plonger^
se renverser, se précipiter I,
249. IX, 49. XI, 265; v. r. $e
plonger XII, 276.
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eLOSSAIBE.
289
cacaUnseto s.f. {de cacalanso r.c
m.) limaçon VIII, 279.
cacalansié s. m. {de cacalans +
-arîiim) ramcLSseur de limaçons
Vin, 166. 270. F. note.
cacalanso s. /. (= cacalaas s. m.)
— {de cochlënm, de xo/ltaç) es-
cargot, limaçon VI, 206. Vm,
422. 270. V. note.
cacalansonn s. m. {de cacalaas)
limaçon VIII, 266.
cachait s. m. {de cacha, *cÒ&ctï-
care) fromage pétri VII, 248.
V. note,
cachimbaa s, m. {de Vesp, cachimba,
d*or, indienne?) pipe, calumet
V, 196. XII, 171.
cacho-fiò 8, m. {de cacha, c&ptîare
-I- fiò) bûche de Noël; bonta c.-f.
mettre la bûche au feu VII, 610.
à cachonn loc. adv. {de cacha)
furtivement VI, 466.
cadabre s. m, (càd&ver) cadavre
VI, 621. XI, 376. Xn, 416.
cadaraa s, m. (♦càdavër-ftle) voi-
rie^ lieu oà Von jette les bêtes
mortes V, 483.
cadaulo s, /. (càt&bdlam) loquet
U, 63.
cade s, m. {b. lai, cades, du gr.
KiSftç ?) grand genévrier III, 178.
IV, 171.
cadeniero s.f {de cade) taillis de
cade IX, 369.
cadeno s.f. (c&tënam) chaîne VI,
162.
cadiereto s, f. {dim, de cadiero)
chaise lH, 186.
cadiero s, f. (c&thëdram) chaise^
siège VI, 362.
cadis s. m. {de Càdis, kU. G&des)
cadiSj étoffe de laine grossière
Vn, 497.
cadnn, o pr. ind. {mot à imiim)
chacun^ e III, 296 etc.
caforno (= cafonmo) s, f {cPor,
ine,; selon Nigra^ dans VArch,
gl, it, XIV, p, 266 ss., et Darme-
stefer, Mots Composés, p, 112:
composé de cal[a] + bomo, v.
c, m.) cavité, caverne H, 228.
XI, 384.
cagno s. f. (*c&niam , de canis,
chienne) nonchaloir, paresse,
fainéantise II, 40.
cagoriiis s. m, {de c&cftre et Dldom)
le dernier né d'une nichée II,
262.
cai s. m. {s, V. de caia, lot. cò>i-
lare) matihre coagulée-, Ion gran
es plen de cai le grain est
caillé VII, 206.
caian s. m. {de c&lc&lnm, dim, de
calx) caillou lil, 329.
caie[t, 0 a, {de caio caille, b.-lat,
qaaqnilam, qualiam, néerl. kwa-
kel) tacheté de blanc comme le
plumage de la caille V, 76.
Caïn.w. d'h. Caln VI, 608.
caire s. m. (qaàdmm) pierre an-
gulaire-, coin^ côté I, 166; de
caire de côté II, 296. IV, 60.
IX, 47 ; de tout caire de toutes
parts II, 462. Vm, 299. XI,
366; de monn caire de mon
côté X, 198 etc.
caisso s.f (càpsam) châsse I, 367.
377. XII, 63. 69.
cala V. n. et a. (cálare) v. n. des-
cendre; cesser I, 238. X, 236;
mollir V, 216 ; s'éteindre VIII,
419. XII, 17; — f?. a. faire
descendre] cala de las tendre
des filets I, 291. IH, 418. Xn, 3.
calabrun (= carabrnn) s. m. {com-
posé de la particule cal [a] -\-
19
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290
GLOSSAIRE.
brun soir, nuit; v. Darmesteter,
Mots Composés, p. 111 ss., et
Nigra, dans VArch, gl. it. lé.
p. 269 ss,) crépuscule, clair-
obscur VI, 164.
calaman s.m, ( Très,: du gr. xàlvfâfia)
madrier XI, 126.
caJamo {-= calanmo) s.f. {de caoma,
dugr.xavfia) silence, calme, cesse
1, 630. n, 159. VII, 25. X, 347
etc,
calaD[c s. m. (du v, càlare, cp,
cala et calanco) escarpement,
sommet, morne, lieu abrité, abri
VII, 10. VIII, 168. IX, 492.
calanco s, /. (id.) anse du rivage,
baie; à la c. à Vabri des rochers
I, 281. XII, 4.
calandre s. m. {Très.: du gr, xaJLov
arSça) bon compagnon, bon drille
VI, 349.
calandro s, f, (*cálandram, cor-
rompu du gr. x^çaSçioç ; cp, Kdrt,
1^7) alouette VIII, 165.
calanmo s. f. (f.calamo) calme,
silence XI, 464. V, 426. VIU,
137 etc,
calendan, alo a, (câlëndâlem) de
Noël VII, 599. — s, m. le pain
de Noël VII, 588.
Calèndo s,f, (Càlëndas) Noël VII,
575. 393. V. noie.
calèn s, m, (câllcûlam, de c&lîcem)
lampe V, 416.
calice s, m, (calicem) calice VI,
433. XI. 469.
calido s.f. (càlldam) brome stérile,
plante VI, 188.
câlina V. a. et n, {orig. inc,)
aimer lU, 229.
calignage s. m. {de caligna) action
de faire l*amour, de courtiser
II, 132.
calignaire s. m. {de caligna) amant
III, 226.
calo s, f, {s, V, de cala descendre,
i>. c. m.) cale (d'un navire) V,
411 ; abri ; faire cale abriter VIL
19. Vm, 438.
caloor *. /. (c&lorem) chaleur l,
344. X, 78. 133.
calu ( = calu[c), calnco eu (cadtlcain,
cp. Kôrt. 1458) aveugle V, 23a
Camargo s. f, (Câmarïcam) Ca-
margue, île formée p. les bouches
du Rhône IV, 231. X, 17. 19
etc, Voy, IV, 212 note.
camargaen, co a. et s, {de Ca-
margo) camarguais, de Camargue
IV, 212. V, 305 eu.
cambado s, f. {s. p, de camba, du
s, cambo) enjambée IX, 356.
cambarado s. m, etf, (^càmàrfttam
ou camëratam de câm&ram, ci-
mëram) camarade 1, 276.
cambareleto s, f, {formé de cambo)
culbute II, 272.
cambam, do a. {de cambo) aux
longues jambes X, 70.
Cambau n. éPh. Cambal; Ion Cbin
de C. le Chien de C, espèce de
loup-garou VI, 483. V, note,
cambe[t s, m, (de cambo) chevalier,
oiseau de V ordre des échassiers
X, 71. V, note.
cambeto s, f {id,) âge, pièce de
la charrue qui porfe la flèche
IX, 341.
càmbis s. m. {de c&mnm licou)
collier de bois qu^on met au cou
des bêtes pour y suspendre une
sonnaille IV, 158.
cambo s,f, (^cambam p, gambam
de la roc, celt. camb, courhi)
jambe I, 351. 422. II, 206 etc.;
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QL088AIRE.
291
faire de c. lasso faire des dé-
marches vaines VII. 873.
camello s, f, {b.-lat. cômëlam [v,
^^ ^J ^ femelle du chameau) mon-
ceau X, 134; houle XI, 15ô.
camelonn s. m. {de camello) sommet
d^une meule, comble I, 79.
camin s. m. (càmiDnm) chemin I,
337. n, 430. X, 46. 359 etc.;
pèr camin par le chemin III,
182.
camina v. n. (càmlnare) cheminer
IV, 74. 139. X, 46 etc.
camisolo s. /. {de Vit. camiciaola,
de câmlsïam) camisole VII, 605.
camiso s. f (c&misîam) chemise
V, 40, VI, 34.
cam[p s. m. (cftmpam) camp IX,
135.
campagno s. f. ("'câmpànlam) cam-
pagne IV, 139. VIII, 232. X,
339.
campaneto s, f, (de campano +
-ittam) clochette II, 300; cam-
panule X, 97. V. note.
campano s. f. (càmpftnam) cloche
VI, 18. Vin, 359. X, 338 etc.
campas s m, {de camp + -ftcëum)
lande, fHche III, 412. VIII, 139.
X, 222 etc.
eampeja v. a. {de camp) pour-
suivre à travers champs X, 27.
XI, 71.
campèstre, o a. (càmpestrem)
champêfre IX, 79.
campèstre s. m. {id.) terrain in-
culU, lande I, 139. II, 467. V,
93 etc.; plage X, 59.
candeleto«./.(ii«candèlo -h -ittam)
petU cierge VUI, 61. XII, 288.
candèlo s.f. (c&ndSlam) chandelle
Vn, 183.
Gandelouso s. f (♦cándel-Dsam) la
Chandeleur XII, fin.
candide, o a. (c&ndïdnm) candide
VI, 76.
se canela v. r. (c&nn^are) blanchir,
être atteint par la muscardine,
maladie des vers à soie III, 63.
Vofj. note.
canestello s. f. (♦cànistellam, de
canistrom, gr. jeavaar^ov] b.-lai.
canestellam) corbeille I, 42. 97.
151 etc.
canestèu s. m. (♦cànistellum) cor-
beille m, 185. XII, 334.
canèn s. m. (♦cànnëllum) roseau
VII, 35. Vin, 392. 420, X, 140
etc.
canfoorato s.f. {s. v. de canfonra,
canfra camphrer^ de V arabe
al-kâfûr camphre) camphrée, f;
plante Vni, 152.
caniè s. m. ("'cànn-arîam, de cftn-
nam) cannaie V, 36. IX, 143.
canino s. f. (càninam) pain de
chien vn, 492.
canisso s. f (c&nnTtîam) claie de
cannes M, 30.
cano s.f (cánnam) canne, roseau
I, 134. IV, 441.
cano s.f. {prob. le même mot que
cano canne) mesure de longueur,
suivant Du C. = une aune et
demie. Très.: deux mètres V,
329. V. note.
la Cano s. f. (canem, cp. le vpr.
canha) la Chienne Vn, 426.
canoun s. m. (*cánnonem, de cán-
nam) tuyau VI. 464; canon I,
218. 224 etc.
cansonn s. f. (cántïonem) chanson
I, 254. 297. m, 390 etc.
cansouneja v. n. {de cansonn)
chanter I, 70.
19*
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292
eLOSSÁlRE.
canBoanejaire «. m. {de cansouneja)
chansonnier VI, 69.
cansonneto «./. (de cansonn) chan-
Bonnette II, 111.
canLt 8, m. (c&ntam) chant I, 265.
302. 400 eu.
canta v. a. et n. (càntare) chanter
I, 1. 14. 184. 198 eu, — *. m.
2e chant V, 62.
canto-bnino «. /. (= canto bnmo
chante brune; loc. qui fait al-
lusion à la couleur des futailles
sur la bouche desquelles on ap-
plique un chalumeau pour en
tirer le vin [TrésJ) chalumeau
XII, 12.
cantadisso «/.('cantatitia) cJumson
I, 315.
cantaire s. m. et a. (c&ntàtOrem)
chanteur I, 194. VIII, 166.
cantarèn, ello a. (de c&ntàre +
-ëUmn) qui aime les chants II, 2.
cantarido s,f (canth&rtdem) can-
tharide I, 343.
cantico s, m, (càntTcnm) cantique
Xn, 18. 189. 446.
canto-perdris s, m. (de càntsre +
përdicem) lieu où chante la per-
drix, lande, terrain incuUe I,
161.
cantoon s. m, (du celt. ^cambïtos
courbure^ ep. Kôrt. 1530) coin
XI, 98.
capeiroan s, m. (de cappam) filet
(en forme conique, semblable à
un chaperon) VII, 38.
capelan s. m. (^c&pëll&nam) cha^
pelain, prêtre III, 324. 471. XII,
290. V. note IV, 484.
capeleLt s. m. (♦cáp6ll[am] + -it-
tum) chapelet VI, 288.
capeleto s.f. (*câp6ll[am] f -ittam)
petite chapelle XII, 65. 85.
capello s. f (*càpëUam, v. Du C,
et Schelery s. cape) chapelle m,
318. X, 47. 184. 278 eU,
capeloon s. m. (dim. de capèa)
petit chapeau VIII, 89.
capelu, do a. (capell[nin] + -atam)
huppé Vm, 165.
capeln[t s. m. (id.) aigrette X, 73.
capèn s, m. (*cáppôlluin, dinu de
câppam) chapeau IV, 251. VIH
88. X, 105.
(ae) capita v. a. et r. (♦capitare)
se trouver^ rencontrer I, 100.
Vra, 324.
capitale s,f. (de càpïtftlem) capitale
m, 141.
capitàni s, m. (^c&pîtsnënm) capi-
taine IV, 57. rx, 2ia
capitaa s. m. (càpTtSlem) capital
IV, p, 65.
capo 8. f (cappam) manteau ïïl
136; voûU célesU X, 64; Trou
de la Capo Trou de la Cape,
nom d'un gouffre dans la Crau
Vni, 337. aS4. Foy. note.
caponlié s. m. (*cáp5]&rliun, p-
♦cápôrslïum, de *càpum, càput)
chef IX, 224.
caponn s. m. (csponem) capon,
lâche V, 186.
capoun-fèr s, m. (c&ponem fënun)
sacre, vautour d'Egypte (vultnr
percnoptems) oiseau commun
dans les Alpilles H, 137. VI,
194.
capounas s. m. (de caponn) homiM
lâche V, 413.
capouno s,f (de cftponem)/rf>»w<
III, 288.
car s, f (càrnem) chair I, ô07.
IV, 234. IX, 247 etc,
car conj, causative (qufiri) car Ij
14. 287. 466 etc.
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GL0S8AIBE.
293
caimnchoano s. /. {de cSrnm) ca-
resse V, 144.
earboun s. m. (cftrbODem) charbon
Vn, 642.
carcan s. m. (de Vit, carcame, sque-
lette ? de arcamen s, m. /cp. Kort.
706 et 1652]) fruit véreux, fruit
tombé avant la maturité et des-
séché VI, 32Ô.
cardelino s. /. (^càrdûSlinam, de
c&rdûSlem) chardonneret II, 96.
carenau s. m. (carm[am] + -ftlem)
quille XI, 189.
careno s.f. (carinam) carène XI,
152.
caressa r. a. (car[am] -1- -itiare)
caresser I, 12. II, 119. IV, 214
etc.
carga v. a. (*c&rrîcare, de c&mun
char) charger IX, 58. XU, 7;
meUre (des habits) I, 430.
cargaire s. m, (de carga) chargeur
IX, 67.
cargo s.f, (s. v. de carga) charge
Vin, 110.
carita *./. (cfirTt&tem) charité VI,
214.
Carmèl s, m. (CarmSlam, de Vhé-
hreii) le mont Carmel, en Pale-
stine XI, 52.
camau, alo a. (c&mslem) charnel,
U VI, 608.
caro s. f, (♦caram face, gr, xìÌqu
têU? cp. Kôrt, 1643) visage,
mine I, 121. 168. 506 etc.
caroognado s, /. (^cârOnTfttam,
cp. Kôrt. 1681) charogne VI,
453.
carrairo s,f, (^cárrSrlain, se. viam,
de carmm) route IV, 68.
carrau s, m. (*c&rrale, de carram)
chemin IV, 140.
carreja v. a. {de c&rrum) charrier,
amener, porter IV, 35. VI, 183.
Vm, 299 etc,
ci^reladaro s.f. (*qaftdrëllatarain)
carrelage, broderie carrelée VIII,
67.
carrello s.f. (*c&rrëllam, dim. de
carmin) (petite roue), poulie VI,
324.
carréteiroon s. nu (de carretié)
aide-charretier IX, 71. 192.
carretié s. m. (♦càrr - itt - Srïum)
charretier IX, 59. 192. 304. 403
etc.
carreto s. f. (♦cSrr-ittam) char-
rette I, 395. IX, 403. 421.
càrri (= carre, car) s. m. (de cftr-
mm) chariot III, 6. IV, 227.
IX, 65. 407; lou grand Càrri
dis Âmo le grand Char des
Ames, constellation Vm, 108.
F. note.
carrière s.f. (*cárrerTam, de cár-
rum) rue, propr. : route carros-
sabU III, 73. XI, 8.
cas s. m. (cftsnm) cas; en tout cas
V, 164 ; faire cas de III, 402.
cascagnòn s. m. (de casca, lat.
*qa&B8]care secouer, briser) galet
sonore II, 318.
cascarelet, o a. (de cascarela, du
lat. ♦quàssicare) fantaisiste IV,
155.
cascarelon s. m. (de cascarela)
claquettement VIII, 203.
cascavèu s. m. (de scâbëllam in-
strument de percussion^ avec le
préfixe réduplicatif et onomato-
péique ca; cp. le s. cascai cli-
quetis] Kôrt. 7188) grelot I,
449.
caspitello (= càspi) int. de sur-
prise (d'or, inc.) dame! tudieu!
I, 64.
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294
GLOSSAIRE.
cassa 17. a. (*cfiptïare) chasser I,
343. m, 416. XI, 31 etc.
cassaire s, m. {de cassa) cÎMSseur
m, 414. X, 155 etc.
cassarello s, /. {de cassa) chasse-
resse XI, 414.
casso s, /. {s, V» de cassa) chasse
IV, 481.
caslt (= castre) s, m, (c&strum)
enclos, bercail VIII, 136.
caste, 0 a. (c&stnm) ciiaste XI, 416.
castelas s. m. {de ca8tell(iim) +
-Scèmd) château antique, manoir
I, 328. m, 143. IV, 17.
casteta t. /. (cftstTtiStem) chasteté
XI, 350.
castèu s, m. (cSstëllum) château
lïl, 161.
Castihoun n. d'h, {b.-lat. Cftstël-
In^nem) Castillon; Ion baroun
Castihoiin le baron Castillon,
être fantastique VI, 490. Voy.
note,
cat s. m, (cattum) chat VI, 525
V. note.
catamiaulo s, f. (= cato mianlo
le chat (qui) miaule; v, c. m.)
chattemite VI, 36a
catàrri s. m. (cittarrhom, gr, xa-
rà^ovç) convulsion^ épilepsieWÏ,
342. IX, 344.
cat-fèr s. m. (c&ttam fërum) cJiat'
sauvage V, 94.
catouli, co a, et s. (câthôlicnni,
du gr. xa9o/Ux6ç universel) ca-
tholique XII, 294.
catnro s. /. (cáptaram) proie V,
370.
canca r. a, (câlcare) fouler, dé-
piquer IV, 259. V, 219. VIII,
346. 377 etc.
caucadoniro s. f (*càlcfitoriam p.
-iura) fouloire III, 11.
cancaire s. m. (cfilcfttor) foulevr
VIII, 365.
canciga v. a. (*cálc-Tcare p. cil-
care) fouler VI, 201.
canco s. f (s. v. de canca) foulage
Vm, 361.
caud, 0 a. (c&ITdum) chaud, e II,
243. m, 137. VIII, 131 eu.
cau[d s. f. (id.) le chaud I, 337.
IV, 36. VIII, 90. X, 75. 173
etc.
caadolo (= candolo) *. /. (du gr,
itàvSvloz mets lydien) pain cayme,
sans levain XI, 27.
canfa v. a. (*calëf«re p. càlëficëre)
chauffer n, 140.
caumo S- f (canma , gr, xav^a)
grande chaleur V, 408. X, 92.
cauno s, /. {du gr. x^vro;?) ca-
verne VI, 287. IX, 19.
canpre v. n. — Gr. § 107, p, loi
— (càpëre) tenir, être contenu
II, 362.
caaso s,f (caasam) chose I, 522.
II, 163. ni, 152 etc.
caassano s. f {b.-lat. capsanam.
Du C.) licou V, 423.
caussido s,f, {de chalcëtum planU
inconnue (Georges)? cp. chalcWB
plante épineuse) chardon K.
349.
cauto-cauto loc, adv. {de Va, can-
tum) avec prudence, furtiremetU
II, 209. V, 56.
cava V. a, et r, (cávare) caver,
creuser VII, 72. XII, 431; f.''-
se creuser VIII, 376.
cavalié s, m, (*cibftll-arïum) che-
valier IV, 348.
cavalin s. m. (*cib«ll-Iimm) race
de chevaux VIE, 295.
cavalo s,f (càbsllam) cavale IV,
365.
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GL088AIBE.
295
cayalot s, m. (^càbsll-ottum) petit
cheval IV, 402. X, 61.
cayaloto s, f. (*cftbftll-ottam) ca-
vale, haquenée IV, 212.
cavaliin s. m. (= cavalin, v. c, m.)
Vni, 360.
cavanca v, n. (c&b&llîcare) chevau-
cher Vm, 350.
cebo 8./, (c5pain) oignon VII, 251.
Cedronn s. m. le Cédron, torrent
de Palestine XI, 10.
célèbre, o a. (cëlëbrem) célèbre I,
419.
céleste, o a. (cœlëstem) céleste VI,
172. XI, 529. Xn, 249.
celestiau, alo a. (*c8ele8tri-ftlem)
céUste V, 639. IX, 173.
celestin, o a, (^cœlest-inum) céleste
XI, 106.
cementèri s, m. (cœm6t5rium, du
gr, MotfinTtÇtov lieu de repos) ci-
metière ni, 312. X, 411.
cencha v, a. (^cinctìare, de cinctnm)
ceindre VI, 226. VIII, 82. X, 291.
cenglo s./, (*cingalam^. cingulam)
ceinturon IX, 74.
cènlt n. de n. (cëntum) cent I, 91.
206. XI, 228 etc.
centanro s.f, (ce]itaar[ë]am) cen-
taurée (plante) IV, 356.
centeno s.f. (cënt-ênam) centaine
I, 212.
centre s. m. (cëntmm) centre VI,
539.
centoro s.f. (cincturam) ceinture
IV, 118. Vin, 69. IX, 61 etc.
cepa f?. a. (de cepo) couper (un
arbre) VIT, 596.
cepo s.f. {de cippum) tronc d'arbre;
sause de cepo saules taillis II,
366.
cepons s. m. {de cepo + -onem)
tronc XII, 399.
cerca v. a. (cïrcare) chercher II,
349. vm, 115. 264 etc.
cerco s.f {s. v. de cerca) recherche;
èstre en cerco chercher V, 488.
ceremounié s.f (cerëmonïam) cé-
rémonie VI, 434.
certo adv. d'affirmation (c6rta[8])
certes I, 122. 255. IX, 11 etc.
cervello s. f (*côr[ë]bëllam p. ce-
rebellum, dim. de cerëbrum)
cerveau^ cervelle II, 356.
cervèu s. m. (cërCbëUum) cerveau
X, 229.
cèrvi s. m. {de cërvnm) cerfly 482.
cèu s. m. (cœlum) ciel I, 31. Il,
426. IV, 210 etc.
cèn-sin s. m. (Très.: terme de
marine, p. cèu seren, v. c, m.)
ciel serein^ sans nuages X, 80.
Ceveno s. f pi. (Cevennas) Cé-
vennes VI, 473.
à cha prép. qui s'emploie dans
un sens distributif {du gr.
ttara) h cha milo à (par) mil'
liers III, 1 9 ; à cha cent, centeno
par centaines IV, 103. IX, 133 ; à
cha pau peu à peu V III, 404 ; cimo
à cha cimo cime d cime XI, 74.
chabi V. a. {de câmbîare; cp. Du
C. : cabimentam, de cabire aii-
quid assumer e) débite^', se dé-
faire d'une marchandise^ nuiriez
une fille IV, 301. VIH, 31.
chafaret s. m. (Très.: de l'arabe
safaret, mois où les musulmans
céUbrent l'anniversaire de la
mort du prophète) murmure VII,
556; bruissement (de la met)
xn, 301 ; tumulte Vin, 406.
chaîne s. m. (♦quascïnum p. quer-
cinnm) chêne III, 466. XII, 78.
(se) chala v. a. et r. (cp. Kdrt.
3582) (se) délecter IV, 104.
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296
GLOSSAIRE.
chale s. m. (s. v. du v. chala) ro-
lupté I, 235. III, 125.
chamatan s. m. (de cl&mare?) va*
carme, ramage (des passereaux)
n. 458.
chambreto s,f, {de chambro) chant-
brette VIII, 9.
chambro s,f. (cfimëram) chambre
m, 77.
chaminèio s. f. (camin&tam) che-
minée VI, 464.
chaînons s. m. {du vha, gamnz,
ail. mod. gemse) chamois V, 65.
cham[p s. m, (câmpum) champ II,
392. IX, 31. 400 etc.
champino s. /. {de champ) lande
VI, 88. Vm, 256. X, 376.
chancello s./, {s. r, de chancela,
iat. cincellare) hésitance XI, 389.
chanja v, a. (cSmbïare) changer
X, 192.
chapla V. a, (c&pûlare) hacher XI,
283.
chaplachòa s, m, {onom., du rad.
klap) bruit de cymbales IX, 189.
Voy. 7wte.
chapladis s, m. {de chapla) carnage
I, 246.
chaple s. m. {s, v, de chapla) car-
'nage I, 259.
charpa v, a. (crPpare?) gi'onder q.
II, 346.
charradisso, charrado «. /. {de
charra causer, d'or, inc.) cau-
serie n, p. 26. VI, 12.
chartrouso s. /. {de Carturissium,
n.de L, cp. Du C. s. Cartnnenses)
chartreuse VI, 559.
chascun, o a. pr. ind. (♦cáscanum
p. quïsquo-anum) chacun 1, 180.
II, 179. IX, 210.
chasque, chasco a, ind, {de chas-
cun) chaque I, 63. 89. 145 etc.
chasso s, /. Cep. Kdrt. 4544) fi-
celle d'un fouet IV, 232.
chalt s, m, (cáttom) jeune garçon,
gars m, 179.
chato s, /. (c&ttam) jeune JUle I,
I. 94. 107. n, 57 Hc.
chatonneto s.f, {dim. de chatouio)
fillette, adolescente I, 405. IV,
172 etc,
chatouno s,f. (de chato) fillette h
101. 109. II, 28 etc.
chanchaire s. m. (câlcfttor) fou-
leur {de raisin) III, 9.
Chancho-vièio t. /. (*calcam de
càlcare + *vëc[Ù]Iam p. v6tù-
lam) le Cauchemar VI, 463; r.
note.
chanmo s. f. (= canmo, v. c. m.)
repos Vin, 138; faire chaume
faire trêve VI, 334.
chanpina v. a. {de l'esp. chapin pan-
toufle ^ chapinazo coup de pan-
toufle, qui dérivent probahUm,
de la racine onom. klap; ep.
Kôrt, 4543) fouler aux pieds
VI, 32. Vni, 16. X. 374.
chaoriha v. a. {de auriho, v. c. m.)
dresser r oreille; chauvir des
oreilles V, 403. IX, 334.
chansî v. a. {du goth, kansjan
examiner) choisir III, 207. IX,
224. X, 382 etc.
chavano s, f. {or, inc.) orage V,
158. Vra, 373. IX, 285. XI, 168.
cherescle, o a. {de chariscle serm,
onom. du gazouillement des oi-
seaux, cp. lev, cìárisca.gazouilUr,
vpr. sisclar) efflié, grêle, délicat
II, 165.
cherpo s. f. {de VcUl. schftrpe)
écharpe I, 426. IV, 209.
chima ( = cima, chama) v. a. {onom.)
boire IV, 35.
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GLOSSAIRE.
297
chimarra, do p. p. et a. (de Vit
zimarra habit long, d*of\ obsc.^
ep. Kôrt. 2776) bariolé IV, 249.
chin s. m. (c&nem) chien I, 389.
IX, 367; ch. de pargue m4/m,
chien de berger IV, 363.
chinas s. m. (de chin + -ftcenm)
grand chien IV, 106. VIII. 134.
chivalié s. m. (c&ball6rlam) che-
valier VI, 556.
chivan s. nu (câb&llnm) c?ieval
IV, 427. VIII, 357. 407.
li Chiyan-fnis «. m. {de chivan +
frast, 0 usé, maigre ^ de Vital,
f msto, lat. fmstnm) les Chevaux-
frux, chevaux de carton peint
I, 472. Voy. note.
cbourla (= chnrla, chula) v, a.
(anom.) humer, boire à longs
traits n, 105. III, 25.
chonrlo s, m. (de chourla) écitanson
IX, 23. 31. 80 etc.
chonrmo s /. (emprunté à Vit.
cinrma, du gr. xiXtvafia) orig,:
troupe de rameurs, de forçats,
de travailleurs^ puis: horde, en
gén. VI, 396. XI, 30.
choit int. (onom.) chut! silence!
l, 186. VI, 15.
cìbòrì s, m. (ciborïum) ciboire XI,
425.
cibre s. m. (du vha. znbar, ail. znber
par V intermédiaire du haut-it.
et rhétoroman cever, seber) seille
Vm, 133.
Cièri *. m. (circum) le Cirque
cP Arles XI, 228.
cièncle s. m. (cïrctllum) cercle VI,
398.
déane t. m. (cŷcnum) cggne V,
319. Xn, 130.
dénta s./. (cl?ïtfitem) cité VIII,
309. XI, 5. 232. 374.
cigalo s. /. (de cTcftdam) cigale
III, 389. Vin, 200. 440.
cigan s, m. (de cTc&dam) cigale
femelle (que le peuple crut au
contraire être mâle) rasade, bon
coup de vin If, 105.
ciho s. f (cïlïa) cil VII. 209. XI,
436.
cimbaleto s, f (de cimbalo, lot,
cŷmb&lam) petite cymbale VIII,
202.
cimèn s. m. (de cimo) faîte X, 34.
cimo s. /. (cymam) cime II, 36.
IV, 37, XI, 74. 524.
cinobre s, m, (cinnàbârem, du gr.
Kivvâfiaçiç) cinabre XI, 380.
cin[q n. de n. (qainqnë) cittq 1, 206.
cinqnen, con.den. ordinal (de cinq
+ -incum) cinquième V, p. 85.
cintro s,f (dufr. cintre = chaintre,
contour, de ♦camïtem, cp, Hor-
ning dans &r. Z. 21, p. 453 et
22 p, 482) cintre Vm, 428.
la Cióutalt (= la Ciéutalt) n. de l.
(cïvïtatem) la dotât, autrefois
la Cité de Ceyreste, B.-dvrlth,
III, 201. Voy, note.
dprès s. m. (cûpressnm, du gr.
nvnâçiaaoç) cyprès XII, 70.
cira V. a. (curare) cirer IV, 251.
cire s. m. (cerëum) cierge V, 469.
xn, 383.
Cireno n. de L (Cyrënam) Cyrène
VI, 599.
ciro s. f. (cëram) cire IV, 496.
cisele[t s m. (dim. de dsell|am] f
-ittum) ciselet VIII, 56.
dsèu s. m. ('*'clBëllam) uni dsèu
(une paire de) ciseaux IV, 206.
civadiero s.f. (de civado + -arTam)
champ d'avoine blanc IX, 110.
civado s. f. (cïbfttam, de cïbum)
avoine Vil, 274.
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298
GL088AIBE.
clafi (= caô) t?. a. {Très,: le v. cafi
peut dériver du mot cafi, ou cafis
\b,'lai. caffiom, caficium Du C]
mesure de capacité usitée à Mar-
seilley appelée cahiz en Esp. et
cafiso dans les Etats Barhares-
ques) remplir en pressant, com-
bler I, 69. m, 49. Xn, 206.
claparedo s, /. {de clapo) plaine
caillouteuse I, 83. IX, 363.
clapas s. m. (de clapo) bloc de
pierre, gros caillou V, 444 ; fig.
clapas de jouvènt bloc de garçon
IX, 255.
clapeirolo s, /. (de clapo) tas de
pierre H, 20. VU, 215. XH, 433.
clapo s. /. (d'un type onom, klap
cp. Kôrt. 4543) pierre VI, 596.
Vin, 338.
clapoairo s. /, (de clapo) pierrée
IX, 410.
clar (= clss, glas) s, m. (*classiiin
p. classTcnm) cri, plainte, glas
VI, 427. XII, 363.
clar, 0 a. (clârum) clair, e I. 538.
IV, 307. X, 312 etc; adv. se-
mena clar semer clair V, 516.
clar s, m. (clarnm) flaque, petit
lac I, 347. II, 78. IV, 24. VIH,
430; Grand-Clar, v. note IV, 430;
clar de luno clair de lune V, 57.
claramen adv. (clarâ mëntg) claire-
ment II, 367.
clareja v, n. (de clar + -ïdïare)
être clair, rayomter II, 102, V,
38. X, 67 etc,
clare[t, o a (clar -f -ittum) clair, e
V, 569. Vm, 41 etc.
clareto «./. (de Vadj. claret) variété
de raisin blanc, tnn blanc VII,
615.
se clari (♦clárire p. clârare) se
clarifier XU, 349.
clarinèa, ello a, (*clir-in-ëlliim)
clair, e H, 106. HI, 15. IX, 169 etc,
claroor s, f, (clSrorem) clarté H,
301. XI, 277. 530.
clarta «./. (clfirïtfitem) clarté Vf,
272. IX, 380. Xn, 299.
clanm s, m. (de clar) éclairde
XI, 182.
clastro s.f. (claustra) cloître YH,
483.
clau s, f, (clavem) clé VI, 283.
vm, 53. XII, 69.
claure v. a, — Qr. § 108 p. 159
(claudëre) clore, fermer IV, 96.
p, p. claus, 0 (clauflum) caché,
enfermé VI, 275. IX, 361.
clau[8 s, m. (clausum) clos m. III,
157.
clava V. a. (♦clftvare, de clávem)
fermer à clef VI, 416.
clavela v. a. (*clAvellare) clouer
IX, 364. XI, 80. 332; lou Cla-
vela le Crucifié XI, 362.
clavèn s. m. (♦clftvëllum, de cli-
vum) clou X, 226.
cledo «./. (*cl6tam) claie VI, 440.
Vin. 141. IX, 361.
Clemèn w. d'h, (açmentem) dé-
ment XI, 424. F. note.
clemènço s. f (clëmentïam) clé-
mence VI, 632.
Clemènço n, de f. (Clgmentïam)
Clémence III, 127.
Cleoun n. d'h. (CléOnem) Cléon
XI, 101. 87. V. note,
cler[c V, m, (clôrïcum) clerc VI, 432.
clin, 0 a, (♦cllnnm) baissé H, 295.
X, 174.
(se) clina v, a. et r, ([injdinare)
(^)incliner I, 285. 323. H, Vl^
IX, 266. 336 etc.
clinamen s, m, (cllnSmeo) p^'
chement, inclinaison III, 506.
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eii088AIRB.
29»
clincleto (= clinqaeto) s./, (onom,)
cliquette IV, 156.
clôt (= clos, crot, clonet) s, m. {La
signification orig, étant j,creuai^*,
ce mot pourrait dériver de cryp-
tam; cp, le vpr. clôt creux;
clota, cropta, crota grotte, le
cataL clôt) creux f fossette qu'on
fait dans la terre pour semer
les graines en touffes; touffe
n, 434. m, 45. 463. IX, 262.
clÒQchìé (= clouquié) *. m. {p-ê.
éPorig, celt., de cloc; cp. Kdrt.
1554) clocher VI, 430. X, 112.
cIusBÌ V. n, (glocire, gr. xXtâCfiv)
glousser VI, 224.
dosso s. f {s. V. de clnssi) poule
VI, 224.
co = cop (r. c, m.) XII, 96.
co *. /. (candam) queue IV, 233.
XI, 379.
ço pr. déni, neutre (ecce hôc) ce
I, 132. 624 etc.
code s. m. (cotem) caillou V, 18.
Vni, 217.
cofo s.f. (f?. couifo) coife II, 293.
co-lèvo s.f. {de co + leva, v. c. m.)
faire co-lèvo faire basculeY ,ò69,
colo s, f. (côllem) colline I, 164.
in, 159. Vin, 216 etc.
conlonno, coulono s.f. (c51ûmnam)
colonne VI, 541. XI, 111.
comte s. m, {s. v. de conmta v. cm.)
compte VII, 133.
comte s.m. (cOmîtem) comte IX, 140.
contre prép. (cSntrft) contre 1, 261.
n, 327. 432 etc. ; à côté de, près
deyn, 254. XI, 91. — adv. tout
près Vin, 266; — de contre
prép, à côté de III, 80 ; pèr contre
adv. au contraire III, 226.
contro-soulèn s. m, {v. c. m.) par-
hélie VII, 297.
co[p s. m. (còlpnm, de c^lftphnm)
coup I, 528. IX. 282. Xn, 388^
etc.; cop d'ine coup d'ceil XI,
325 ; tout-en-un-cop iout-à-coup
II, 303 etc.; tout d'un cop tout
d'un coup II, 461. VIU. 372 etc. r
sus-lou-cop sur le champ V,
227. IX, 378. XII, 143 etc.; un
cop une fois II, 166. 430 etcr
au cop à la fois II, 171.
cor *. m. (côr) cœur II, 112. 343.
m, 388 etc.
cor s. m. (chòrum) chœur UI, 392^
XII, 10. 231.
Cordo s. f. n. de l. (CCrdûbam)
Cordoue ; lou Trau de Cordo le
Trou de Corde, nom d'une ca-
verne située ù Vest d'Arles y 1,
645. Voy. note.
cor[8 s. m. (corpus) corps I, 12 K
II, 343. m, 313 etc.
costo s. f. (côstam) côte I, 221.
IV, 73. VIII, 371; costo d'uno
daio dos d'une faux IX, 75.
cou s. m. (côllum) cou IV, 210.
couble s. m. (copùlum) couple {de
bêtes) I, 312 {de bœufs) V, 201.
IX, 333.
couble[t s. m. {de couble + -ittum)
couplet III, 238.
coucero (= coucedro, coulcedo etc.)
s. f. (*ctllcïtram) lit de plumes
IX, 513.
(se) coucba v. a. et r. (côllôcare)
coucher I. 112. VI, 320. VUI,
11. 326 etc.
coucba tî. a. (*côctare, fréqu. de
côquëre) chasser VI, 366. VIII.
127; toucher {les bêtes) IX, a37.
presser Vin, 409.
couchado s. f {s. v. de coucha).
couchée FV, 140.
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:300
GLOSSAIRE.
•ooucho «./.(côcta ; cp. coucha ■) hâte^
dans la loc. adv. à coacho d'espe-
roim à Mie d'éperon 17, 360.
-conchons, o a. {de coucho) em-
pressé, hâtif IV, 79.
conconn s, m. {de coco, lat. c$ccam)
cocon in, 31.
•€onconrele[t {= cacaraulet, caca-
lanset) s. m. {de cacalaas escargot,
du lat. cOchlëam, gr. xoxXíaç)
coupe toute petite, coupelle FV,
160.
•coucoureleto s. f. {id.) VI, 330.
•condele[ t s. m. {dim, de code, r. c, m.)
galet V, 41.
-condoun s.m. {de cuda, vpr. coidar,
laU c$gTtare, soits l'influence de
ooudonn coing?) chagrin IX, 11.
coudounié s. m. (♦côtDnëfirium)
cognassier II. 325.
■couide s. m. (cûbïtam) cotide m,
154.
confin s. m. (cSphïnum, gr. xótpiroç)
coffinj corbeiUe I, 133.
-coui (= cou, col) s. m. (cÔUum)
cou II, 115. 304. 427.
couifo s. f. {du fr. coiffe, du vha,
kupphja mitra) coiffe IL 79.
•couire V, n.eta, — Gr. §108 p. 155 —
(cSqudre) cuire; eue, cuecho p.p.
(cSctum) cuit, e II, 105. XI, 124;
cousent p, pr. cuisant, qui
rend brûlant, piqimnt VII, 250.
IX, 385.
-isoula V. n. (colftre filtrer) couler
I, 366. m. 238. X, 207 etc.
•couladis, 80 a. {de coula + tissum)
coulant I, 313.
-coulado s. f. (*cÔll-fttam, de côl-
lum) bêtes attachées par le cou
I, 74.
•couladnro s. f. (colaturam) filet,
écoulement VIII, 243.
coulèro s. /. (chSlëram) colère L
262. V, 16.
coulelt *. m. {de colo, v. c. m.) col-
Une XII, 9.
coulobre 5.m.(cÔlîibrem) eoiUeuiire
m, 111. XI, 379.
couloumbau, alo a. (*cÔlûmb-&Iem)
coïontbin, couleur gorge de pi-
geon; rasin couloumbau raisin
à grains blanchâtres IV, 493.
oouloumbo s.f. (cÔltUubam) colombe
X, 156.
coulour s. f, (côlDrem) couleur I,
73, IV, 179. X, 129.
couloureto s. /. (color + -ittam)
légère couleur, vermillon des
joues VIII, 223.
coumaire s.f. (ctim-m&trem) com-
mère m, 40.
coumanda v. n. et a. (cûm-mân-
dare) commander I, 204. III, 56.
IX, 138 etc.
coumba[t s. m. {s. v. de eoumbatre,
r. batre) combat XI, 405.
coumbo s.f. (cûmbam, cymbam,
probablem. du celtique ; cp. Kârt.
2063) combe, vallée escarpée IV,
41. X, 155. XI, 454 eU.
coumbour *. m. {s. v. de coum-
bouri) brûlure, trouble VIA, 17.
coumbouri v. n. (cSmbUrëre) se
consumer II, 385.
coume conj. et adv. (quOmÔdô)
comme, a) cot^., indiquant: 1) la
cause I, 5 etc. 2) la manière
I, 7 etc. 3) l'intensité: combien
I, 47. 4) le temps VI, 2a -
b) adv., exprimant une compa-
raison 1, 12. 62. 182 etc. ; coume
eiço comme cela, ainsi II, .453.
coume que conj. suivi du subj.;
coume que vague quoi quOl en
soit III, 86.
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GLOSSAIRE.
301
conmença v, a. et n. (ctlm + ♦Tnï-
tîare) commencer 1, 116. 202.
245 etc.
coumpagno «./. (*cÔmpfinîam) a)
comp<igǹ I, 101. II, 39 elc,;
de coumpagno de concert X,
340. — b) compagnon, compagne
XI, 18. VI, 37.
comnpagiioiiD^ fn.(*c5mpsnîtSDem)
compagnon XI, 310.
conmparanço «./. (*cdmpfir-antïam)
comparaison; en c. de «n com-
paraison de, au prix de V, 71.
conmparesonn s. f. (cômparfitio-
nem) comparaison II, p. 26.
coumplancho «./. (ciim-planctam)
complainte XII, 397.
coampli r.a.(cÒmpllrep. còmplsre)
accomplir VII, 271.
Coninpoostello n. de l. (campus
stellse) Composielle en Oalice
X, 334.
coumprés, o p, p, de coumprèndre
(= coumprene) v. a, — Or,
§ 106 p, Í47. — (cômprëhëndëre)
comprendre V, 64. VII, 311.
coumta V, a, et n. (cÒmpQtare)
compter III, 63.
coumtesBO s,/, (*c9mît-Ì8sam) com-
tesse m, 244. IV, 15.
coumun s, m, (cSmmtlnem) le vul-
gaire VI, 276.
councha v. a. ([6x]c0mptiare, it,
conciare, sconciare) souiller I,
497.
Coundamino s. /, (condominium)
la Condamine, quartier de To-
rascon et d* attires villes du Midi
IX, 250. Voy, IX, 244 note.
coundorso s,f. (côntorsam) perche
transversale VT, 277.
coundnrre v. a. — Gr. § 108 p, 159 —
(cônducere) conduire III, 10..
IV, 268.
counèisse (= counouisse) v. a. —
Or, § 109 p, 163 — (cognos-
cere) connaître I, 184. III, 67.
Vm, 148. IX, 374 p. p. cou-
neigu, do I, 418. H, 171 etc.
couneissènço s./. (*cogn08cëntïam)
connaissance, intelligence IV, 299.
(se) counfessa v, a, et r. (*cÔnfes-
sare, fréqu. de confiteri) {se)
confesser III, 315. 471.
counfessaire s, m. (^cÒnfessStor)
confesseur III, 486.
connfessionn s, f. (cônf essîonem)
confession III, 332.
counfigno (= counfino) s.f (*côn-
flnîam p. cônflnïum) confins
Vni, 119.
connfoundèire s. m, (*cimftUidï-
torem) subversif Vin, 174.
counfoundre r. a. — Or, § 106.
p. 149. — (con - fondëre) con-
fondre ra, 368. IX, 131.
counglas s, m. (cîSm + *gl&cTnm
p. glàcTem) glacier V, 70.
coungousto s. f. (cvim + gustum)
délectation III, 125.
coungreia v. a. (congrëgare) multi-
plier^ engendrer VI, 273.
counjouDgla v. a. (côn -f- *jûngû-
lare p. jûng?re) étreindre en-
semble V, 277.
counouisse v, counèisse.
counsenti v. n. — Crr. § 102
p. 139. — (consëntire) consentir
III, 174.
counserra v. a. (côn-sÇrvare) con-
server VIII, 195.
counsèu s. m. (consïlïum) conseil
III, 210. VIIÍ, 42. X, 360 etc.
counsòudo s. f. (consôlïdam) prêle
IV, 453. X, 57.
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302
0LOSSAIRB.
•coimsoiila v. a, (con-sulare) con'
soler Xi, 297. 478.
«counta v,a. (cômpûtare) Cra)conter
I, 403. Vm, 339.
•connsama v, a, (*cl»isamare p,
consnmëre) consumer VII, 146.
•conntempla v, a. (♦côntëmplare p,
contemplari) contempler III, 168.
X, 14. XI, 174.
•conntemplacioan «./. (cônfémplâ-
tiOnem) contemplation X, 289.
•countèn[t, o a. (côntëntum) con-
tent, e II, 28. III, 270.
«ountesta v. a. (côntçstfire p. con-
testari) contester III, 354.
coantina, o ou -io a. (c5ntïntiam)
continuel VII, 25.
•countinaoQB, o a. (*c$ntïnû9siim)
continu, e VII, 556.
•conntoar s. m. {s. v. de countonnia,
de cûm + tôrnare) contour X,66.
«ountràri, o a. (côntrsrïum) con^
traire XI, 438. — s, m. le con-
traire ; faire de conntràri faire
des malices f niches III, 195 ; pèr
countràri loc. adv. en sens con-
traire IV, 390.
«oontraria v. a. (*ci5ntrftrïare) con-
trarier m, 217.
countnnia (= countinna) v, a,
(côntïnùare) continuer V, 456.
IX, 379.
de coantùnio ( - de countinuo)
loc. adv. sans relâche VII, 521.
VIII, 392.
«coun veni v. n, — Gr. § 102. p. 140 —
(côn-vënire) convenir Xj 249. XII,
405.
counventialo (= conventialo) s.f,
(b.-lat. cÔnvSntùâlem) nonne IX,
174.
coonversionn s./, (cônvërsïonem)
conversion XI, p. 217.
couBverti v, a. (de cônvërtëre)
convertir XI, p. 217.
(se) coupa v, a, et r. {de cSl&phnm.
V. cop) couper, rompre I, 157.
m, 352. V, 445 eU.; se coupa
s'intcTTompre I, 253.
coupo (= copo) s.f. {s. V. de coupa)
action de couper^ coupe /. VIL
173.
couquihado s.f, (cttcûllatam) alou-
ette huppée, cochevis II, 27.
couquiho s./, (*cônchŷlTam p. con-
chylium) coquille XII, 426.
couquin, o a. et s. (du fr. coquin,
d'or, douteuse^ p.-ê. dim. de coq)
coquin, malin II, 181.
courage «. m. (*c0rsticum, de cor)
courage V, 306. X, 417.
courajous, o a. (de courage) cou-
rageux Vn, 122.
(se) courba v. a. et r. (cùrvare)
(se) courber I, 220. 322. XI,
185 etc.
courbaire s. m. (de courba) cour-
heur VII, 5.
courbo-dono s,f. (clirvam dòmïnam
dame courbe, dame penchée) nar-
cisse V, 58.
courbo-seto s. /. (p.-e. p. courbo-
sello selle courbe, ou p, courbe
sèti siège courbe) faire la c-b.
prêter V épaule à q., faire la
courte échelle VIII, 443.
courcoussoun s, tn, (de cÔssum,
p.-ê. sous rinfluence de cûrcùlï-
Onem) cuceron II, 73.
courdello s. f (côrdëllam, de chor-
dam) lacet VTU, 64.
courdura v. a. {de courduro) coudre
VI, 422.
courduro s.f. (de courdre, p. coudre,
lat. consûëre) couture VIII, 68.
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GLOSSAJRE.
303
Conrinto «./. (Còrinthum) Corinthe
VI, 552.
couronna v. a. (cÔrOnfire) coi*r<m-
fkîr I, 485. X, 66.
conrouneto ». /. (de conroiino)
petiU couronne Y III, 58.
conronnello «./. {de conronno) chose
principale^ suprême VIH, 310.
eoarouno «./. (cdronam) couronne
m, 138. X, 273.
conroos, o a. (côrascnm) brillant,
luisant, radieux V, 234. X, 268
etc.
conrre r. n. — Or. § 106 p. 148.
— (cttrrëre) courir I, 161. 282.
393. 431 etc.; coïirrèn[t, o p.
pr. et a. courant, errant I, 390.
IX, 402 etc.; s. m. courant m.
lU, 509.
courrèire s. m. (de courre + -ator)
courrier, coureur I, 414. 416.
438. 516 etc.; coursier IV, 258.
courrejoun s. m. (♦corrïgïonem, de
corrïgïam) courroie; liga li c.
lier les courroies ^ c'est-à-dire
se préparer à une course rapide
I, 445.
courreli s. m. (onom. tirée du cri
de l^oiseau ainsi nommé) courlis
VUI, 161.
courrejolo s. /. (*corrïgîolam, de
corrïgïam) liseron II, 299.
coorríòQ, olo a. (*ctirrïoluin , de
cûrrére) coureur^ vagabond II,
19. IV, 64.
coorroumpre v. a. — Gr. § 106.
p. 148. — (côrrûmpëre) cor-
rompre X, 388.
coorso 8./. (fém. de cours, cûrsum)
course I, 409 (v. note). 425. IX,
259 (v. noU).
cour[t s. f. (cortem) cour f. III,
245. XI, 516.
cour[t, 0 a. (cûrtum) court, e I,
470. VIII, 207.
cou8èn[t, V. couire.
cousina v. n. (du s. consino) cui-
siner VI, 531.
cousino s./. (*côcïnam, de côcëre
p. côquëre) cuisine VI, 313.
coitesaia (- courseja) v. a. (de
ciirsum) chasser, pourchasser
VI, 396. XI, 80.
coussou s. m. (b.-lat. cûrsOrîum)
pâtis, pacage IV, 140.
cousta V. n. (constare) coûter Ul,
m.
coustibla V. a. (*côn8tlp-ulare ser-
rer) érHnter V, 172.
coustié, iero a. et s. (*cÔ8t-Srïum)
latéral; èstre coustié manquer
le but IX, 308.
coustiero s. f. (*cÔ8t-arïam) cote,
littoral I, 60. 163.
coustumo s.f. (co[n]8[ue]ttim[ïn]am
p. consuetudinem) coutume; de
coustumo, loc. adv. de coutume
VIII, 369.
coûta t?. a. (cùbïtare) accoter,
étayer, heurter lU, 168. V, 271.
310. IV, 376 Hc.
coûtent s. m. (du gr. xori; tête^
nuque?) nuque IV, 82.
coutèu s. m. (cùltellum) couteau
IV, 154; glaive XI, 195.
coutigo s. f. (s. V. de coutiga,
catiga, catiha, du thème cat)
chatouillement II, 284.
coutihoun s. m. (dim. de coto cotte,
du germ. kotte, chozza, couver-
ture à longs poils) cotillon FV,
451. VIII, 66.
coutoune[t s. m. (dim. de coutoun,
de l'arabe al-qo*ton) coton fin,
ouate Vil, 33.
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304
0L0S8AIBE.
contreia v. a. {de contre, lat. ctil-
tram) labourer avec la charrue
à coutre IX, 327.
contrié «.m.(*ciiltr-Srïum) charrtie
VII, 304.
conyadeto s.f. {dim, de convado,
lat. ctlb&tam) petite couvée II,
244.
coïivèn[t 8. m. (cÔnTëntmn) cou-
vent m, 371. 487.
cracina v, n. {onom., cp. le gemu
krak) craquer I, 232. X, 138.
Crau «./. {du radical celt craac-,
croc-, tumulns; cp. Dz. 556 et
Kdrt. 2242) la Crau I, a 7. 56.
164 etc. Voy. I, 3 note,
Crayen, co a. et a. {de Crau) qui
appartient à la Crau II, 3&8.
IV, 39. Vin, 274 eu.
créa v. a. (crëSre) créer VII,
101.
creba v, n. f crëpftre) crever 1, 196.
IV, 97.
crèbis 8. m. (crëpïtum) fracas I,
247.
crèbo-cor s. m. {de creba 4- cor,
V, c. m.) crève-cccur XII, 412.
cregne v, a, et n. — GV. § 109,
p, 162 — (trëmëre) craindre II,
284. Xn, 313 etc.; cregnèn[t, o
p. pr, et a. craignant, craintif
VI, 237. XI, 349.
cregnènço s.f. (*tremëntïam) ap-
préhension IV, 298. IX, 401.
crèire v. n. et a. — Or. § 108.
p. 157. — (crëdëre) croire I,
252. 463. II, 116. VI, 294. X,
122. xn, 77 etc.
crèi[8 8. m. {s. v. de crèisse) croH
m. IV, 263.
crèisse v. n. — Gr.§ 109. p. 163 —
(crcscere) croître X, 112. XI,
75 ; p. p. a) crèissu, do VI, 641;
b) crèissega, do VI, 461.
creissènLt s. m. {p. pr. de crèisse)
croissance H, 122.
crema v. a. (crëmare) brûler YI,
206. Vm, 252. XII, 291.
cremadon s.m. {ctëm6,Uinîim)foyer
VII, 5a3.
cremascle s. m. {p.-ê. du gr, gff
itaiTijç, cp. Homing dans Gr. Z.
21 [1897] p. 453, et KM. 4568)
crémaillère VI, 527.
cremesin, o a. {de l'arabe gennazt
it. cremisi) cramoisi X, 429.
Crèmo s. m. {du gr. /oîff««, cp»
Kôrt. 1857) sant C. le Chrême
saint xn, 293.
creniero *./. (*crlnarïam, de crl-
nem) crinière IV, 204.
crento s.f. {s. v. de cregne) crainte
I, -255. xn, 360.
cresèire s. m. (crçditorem) celui
qui croit, disciple XI, 18.
creserèn, eUo a. {de crêdît9r[em] +
-ellum) crédule m, 342.
crespÌDo s.f. (crlsp-lnum, de crïsp-
um) coiffe, membrane que quel-
ques nouveaux-nés ont sur la
tête et qu^on regarde comme signe
de bonheur; avé sa crespino
être né coiffé m, 79. F. note.
cresten s. m. (crîstam) crête H,
315. 339 etc.
crestian, o a. et s. (chnstT&niun)
cArAi>nIV, 392; chrétieunellj
415.
creta s.f. (crètam craie = marque
de craie, marque en gén.) cica-
trice rv, 446.
creta, do p. p. et a. (crètStom)
portant une cicatrice V, 86.
cretasso s.f. (*cr6t-&cëaiii) ftoio/rf,
cicatrice IV, 340.
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GLOSSAIRE.
305
créu (= criéu) s, m. {otwm, ?) lo-
custellej espèce d'alouette II, 194.
crevèu s, m. (cribëllmn) crible VI,
210.
lou Cri «. d'K le Cric I, 431. V.
note,
cri[d *. m, [s, v, de crida) cri I,
357. IX, 248. 353 etc,
crida v, n. (quirïtare) crier I, 222.
238. 382 etc.
cridadisso $.f, (de crida) clameur,
long cri perçant IV, 393. VIII,
363.
crime s. m, (crlmen) crime V, 635.
XI, 5. 291.
crispa V. a. (crispare) crisper V,
573.
CrÌBt(e) s. nu (Christum) le Christ
XI, 16. 196.
cristalin, o a. (crystaUinam) cri-
stallin VI, 336.
crifitau s. m. (crystallum) cristal
n, 357.
cro (= cro[c) (du germ. [vnordj
krohr) croc VI, 323.
cros s, m. (côrrosom, de côrrodëre)
creux nu, fosse XI, 518. XTI,
423.
croto «./. (crŷptam, du gr, Kftvnrfj)
crypte, taverne voûtée VI, 258.
IX, 258. F. note,
cromnpa v, a. (cômp&rare) acheter
I, 345. X, 389.
croupas (= groupas) s, m, (de
gronp ncetid, p.-ê. en pensant
aux monceaux de nuages ?) tour-
billon de vent, grain VI, 267.
crous s,f. (crtlcem) croix m, 277.
XI, 1. 36. 455 etc. Crous-Blanco
m, 277. V. note.
Santo Crous! Sainte Croix/ sorte
d'exclamation VU, 224. Voy.
note.
crousa v. a, (crticïare) croiser
interrompre I, 119. IV, 482.
crousado s. f. (s. p, de crousa)
croisade IK, 137.
Crou8Ìha[t n. d*h. Crousillat, poète
provençal VI, 61. V, note.
crousto s, f. (crUstam) croûte X,
136.
croustous, 0 a. (de crousto) à
croûte épaisse VII, 243.
crucefis s, m. (crûcïflxum) crucifix
XII, 174.
crussi V, n, (crocire) a^aquer VII,
385; gHncer IX, 346.
crussimen s. m. (de crussi f -mënt-
um) craquement VII, 549.
cruvèu s. m. (♦crupellum armure;
cp. crupellarium gladiateur co%^
vert d'une armure^ cp, Georges
et Du C.) coquille VI, 205.
cuber[t, o v, curbi.
cuber[t s. m. (cÔSpërtum) toit VI,
642.
cuberto s. f. (cÔÔpërtam) couver-
ture, pont d'un navire VIII, 195.
V, 411.
cubertouno s. f. (de cubert) cou-
verture VI, 327.
eue, cuecho v. couire.
cueie V. culi.
cueisso s,f. (côxam) cuisse I, 422.
446. .Tan Cueisso n. d'h. Jean
Cossa, grand sénéchal sous le
roi René I, 423. F. note.
cuerbe v. curbi.
cuié s. m. (cÔchlëâre) cuiller I,
146.
cuie etc. V. culi.
cuièire s. m. (*cÔllïgïtor) cueilleur
n, 150.
cuja V, n, (côgitSLié) penser Xy 121.
culi (cueie) v, a, — Ch-. § 103,
p. 142. — (*côllïglre p. cÔUï-
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306
GLOSSAIRE.
gëre) cueillir I, 346. H, 150 etc.
— 8. m. la cueille X, 251.
cnlido 8, f. (s, p, de culi) cueillette
n, 2. m, 362.
curbecèn s. m. (ô.-iai.*cîlbrëcëlliim
[Du CJ du lat. côÔpërciUum)
couvercU Vin, 191. XI, 17. XH,
70.
curbi V, a. — Gr. § 102 pJ40 —
(cô-ôpërlre) couvrir V, 168. VEI,
91. X, 168 ; cubert, o p, p. cou-
vert, e XI, 3aH.
dai (= dalh) 8, m. (dagtilam, de
*dagam dague, d*or, inc.) faux
«./. I, 260.
daia V, a, {de dai) faucher IX, 261.
daiaire v, c, {de daia) faucheur
IV, 409.
daio s. f (*dagam) faux f Vil,
257. IX, 33. 45.
daionn s. m. {dim. de dai) faux
m, 513.
daladèr (= aladèr) s. m. (álátem-
um) alaterne^ phillyrea latifolia
Lin,, arhris8eau de la famille
des jasminée8 X, 103.
Damas n. de l. (Damascnm) Damas
I, 10.
damiseleto s.f (♦dSmînïcëll-ittam)
demoiselle III, 204.
damiselun s, w. {de *d5mïnïcëllam)
la classe des demoiselles III, 231.
damo s, f (dômïnam) demoiselle^
libellule II, 120. — Nosto-Damo
8.f Notre-Dame IX, 370 XII,
286 etc.\ Nosto-Damo de Dom
s.f, (Nostram dômïnam de dômo)
Notre-Dame de Dom, cathédrale
d'Avignon III, 175. F. note.
dana v. a. (damnare) damner III,
367.
dangeirous, o a. (♦dàmnarïosum)
dangereux, se VI, 148.
dansa v. n. {du germ. daoson)
danser I, 471. Vm, 217 etc.
dansaire s. m. {de dansa) danseur
VII, 560.
dansarello s.f. {de dansa) danseuse
XI, 266.
danse s.f {s. v. de dansa) danse
IX, 248. XI, 244 etc.
darbonna v. n. {Très. : de V arabe
djerbooh gros rat, taupe) rouler,
mordre la poussihre, fouler le
sol I, 470 IV, 437.
darda v, n. {du s. dard, germ. [ags.]
darad lance) darder XII, 320.
dardai s. m. {de dard) dard {du
soleit), rayonnement X, 86. VIII,
198. 258 etc.
dardaia v. a. {de dardai) darder
m, 402. IX, 76.
dardaionn s. m. {de dardai) aiguil-
lon VI, 402. X, 150.
darrié, darriero a. et s. (♦dë-àd-
rëtr-arïnm) dernier, ère V, 322.
IX, 16. XI, 393. bOQ etc.
darrié prép. derrière (de àd rëtro)
derrière Hl, 74. IV, 62. IX, 120
etc.
darrieroQge, o a, {de darrié) en
retard VU. 180.
darso s. f. {de Vit. darsena , de
l'arabe dârçanah maison de tra-
vail) darse, partie séparée é^un
port X, 115.
dàti s. m. (dâctŷlmn) datte H, 114.
XI, 81.
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GLOSSAIRE.
307
dan interj, {Impér. du v. da don'
ner, lat. dare) donne desstisf
alerte I courage 1 1, 164. 193. 493
etc,
danra v,a. (dë-aurare) dorer IX,
315. XI. 306.
danrèio «./. {de daura) bijou d'or,
joyau IV. 146.
danreja v. a. {de daora) dorer
IX, 91.
davala v, n. et a, (*d6-vftllfire, de
vàllem) descendre I, 367. III,
119. IV, 102 etc, — V, a. faire
descendre V, 215.
davança r. a. (de davans) devancer
IV, 375.
daTaD[8 prép. et adv. (de àb ànte)
devant a) prép.: I, 520. II, 390.
III, 95. rv, 437 etc. b) odi?. VUI,
147. X, 300 eic. — de davans
le premier II, 182. — davans
s, m. le devant VII, 603. —
davaDB que suivi de Vinf,, avant i
de I, 288 ; de dayans que conj, :
suivi du shj.f anant que X, 413.
XI, 444. 522.
(se) dayera v, a. et r. (♦d6-*áver-
rftre, cp. avéra) (sej délivrer,
tirer hors, détacher, décrocher
n, 324. Vn, 147. XI, 165.
Dàvi n. d'h. David IV, 110.
de prép. (de) de, devant une voy-
elle: d'; combiné avec V article
loa en don, avec li, lis en di,
dis ; marquant le génitif a) pos-
sessif I, 2. 15 etc. b) de quan-
tité, après tant, ges et d'autres
adverbes I, 63. XI, 289 etc.; c)
de qualité I, 10. 44. 366. ~ in-
diquant le lieu, en répondant à
la question *d'où?' I, 41 etc.;
l'origine ou la provenance I, 10.
n, 389 ; le temps : de moun tèms
I, 194; de vèspre ce soir VU,
271; V. tèms; le moyen, l'in-
strument: adurre de si man ap-
porter de ses mains I, 161 ; en
lé fai de sa bonco amigo lui
dit-il de sa bouche amie II, 285 ;
la cause d'une action: Insi de
luire delj9; tonmba de Teslrai
tomber d'effroi XI, 266 ; espanta
de plesi émerveillé de plaisir
II, 367. La prép. de marque
le régime après certains verbes
et adjectifs: amonrons de II,
372; se jonga de, se trnfa de
se jouer de, se moquer de II,
374. 378. Elle est employée
comme article partitif: d^alen
du souffle etc. I, 17. 51. Î57 etc.
— de se trouve devant l'infinitif:
a) comme sujet, à la tête de la
phrase: VII, 85. n, 381. L'inf.
précédé de la prép. de s'emploie
aussi d'une manière adverbiale,
au lieu de l'inf. fr. précédé de
à: D'entendre la debalansido
à entendre la fatale nouvelle IX,
486. b) comme sujet logique
après des verbes impersonnels:
Nons sèmblo de vèire ♦/ nous
semble voir XI, 108; en qne sèr
de te deçanpre? à quoi bon t'a-
buser ? II, 361 ; i a qne de batre
Taigo fresco il n'y a qu'à battre
l'eau fraîche I, 350. - c) après
certains verbes: anriés gau de
Tavé vous vous réjouiriez de l'a-
voir VII, 80; ama de . . aimer
à . . X, 207. 208; èstre de être
à : n'es pas de rire ce n'est pas
à rire VI. 537. VUI, 173. d)
comme inf. historique: E plour
de regonla et pleurs de ruisseler
XI, aó3.
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308
GLOSSAIRE.
de-bado adv, (du v. bada, v. c. m.)
dans une attente vaine ^ vaine-
ment XI, 410. Xn, 357.
debalausido s. f. {s, v. de deba-
lansi abasourdir, étourdir, de
dayau à bas^ lat. &d vàUem +
ansi, V. cm) nouvelle gui aba-
8<nirdit IX, 386.
debana v, a. et n. {de bano, v,
c, m.) renverser (une bête) par
les carnes IV, 339; succomber
XII, 415.
debana v, a. (""dêp&nare) dMder,
mettre le fil en écheveau VI,
292.
debassaire s, m. {de debas s. m.
le bas, lat. de + ♦bassum) pen-
duline VU, 30.
deçanpre (= decebre) v, a. — Or.
§ 107. p. 151 — (dëcïpëre) dé-
cevoir n, 361.
déclin s. m, {s. v. de déclina) dé-
clin X, 338.
déclina v, n. (dsclinare) décliner
Vm, 414.
déco s. /. {cp. le vpr. decs et deçà :
Kdrt. 2779) vice VI, 515.
dedan s. m. (dïgît&le) doigtier,
tuyau de roseau que les mois-
sonneurs adaptent aux doigts
de leur main gauche, afin de ne
pas se blesser avec la faucille
Vn, 203.
dedins a) adv. (dS-dë-întas) dedans
n, 376. m, 49. XII, 32 etc.;
b) prép. dans II, 456. X, 346
etc.
défila V. n, (dëfllare) défiler IV,
103.
deforo adv. de l. (dë-fôras) dehors
I, 141. m, 510.
degaia (= degasta) v. a. (devastare)
répandre (de l'eau) III, 181.
degoula v. n. (de de + côUem?)
tomber du haut du ciel, mourir
m, 101.
degonlòn s. m. {du v. degonla)
précipice VI, 345.
degou[t s. m. {s. v. de dégoûta)
goutU I, 498. IX, 73. X, 119
etc.
degonta v. n. (de-gûttare) dégoutter
VI, 336.
degoate[t s. m. (de degout v. c. tn.)
gouUelette X, 175.
degrnna i?. n. {de de + gmn, grom
grain, lat. gromum) s^ égrener,
tomber en ruines X, 381.
degae etc. v. dèure.
degon, 0 pr. ind. (du germ. de-
h[ein] + nnnm) ne ... personne,
ne... aucun I, 211. 217. H, 416.
dèime s. m. (dëcïmum) dîme III, 53.
déjà adv. de t. (de ipsD jám) déjà
I, 78. 140. 414 etc.
delicadamen adv. (dëlîcfits mëntë)
délicatement U, 255.
délice s. m. et f. (delïcïas) délice
V, 134. XI, 341.
deliènra v. a. (de-llberare) délivrer
VI, 118. XI, 392.
deligènlt, o a. (dllïgëntem) diligent
vn, 582.
de-long(o) v. long,
delôngeri (= alôngeri, alôugeira)
V. a. (de lôugié, v. c. m.) alléger
IX, 175.
déluge s. m. (du fr. déluge, lat.
dllùvïum) déluge Vin, 174.
deman adv. de t. (de-manë) demain
l, 502. IV, 137. vm, 329.
demanda v. a. (de-màndare) de-
mander V, 496. VIII, 30. IX, 6
etc.
demandaire s. m. (demftndStor)
prétendant IV, p. 65,
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GLOSSAIRE.
309
demando s. /. (s, v. de demanda)
demande /. X, 361.
demeni ( — diminua etc.) v. n. {cp,
le vpr, demenir, de dlmlnîiëre)
diminuer, décroHre XII, 147.
demòni s. m. (dœmôniam) démon
IX, 418. XI, 99. Xn, 401.
demoro 8. f, («. v, de demonra)
demeure XI, 295.
demonra v, n. (♦dëmôrare p, ds-
môrari) demeurer I, 39. II, 343.
m, 481 etc,
dempièi v, desempièi.
denierolo s, f. (*dSnSr-T51am , de
dsn&rïnm) trésor XII, 100.
dènlt 8, /. (dëntem) dent I, 391.
IX, 394. xn, 252 eU.
dentado s, f. (*dëntatam) dentée,
coup de dent V, 85.
dentello a. y, (<iu/r. dentelle, dim.
de dëntem) dentelle Vm, 80.
depèr-d'ant v, ant.
deqne {en Languedoc et sur les
bords du Rhùne au lieu de que)
que, quoi I, 280. H, 210. VI, 298.
xn, 407.
derraba r. a. (dï8-*rapare p. ra-
pere) arracher, déraciner, ex-
traire IV, 332.
derrabado s. f. (s. v. de derraba)
arrachis, airée une fois foulée
\Tn, 351. F. note,
derroumpre v. a. — Gr, § 106.
p, 148, — (dïBrûmpëre) inter-
rompre XI, 257.
dès n. de n, (dëcëm) dix I, 449.
n, 250. IV, 223 etc.
desabiha v, a. (dïs + *hàbïlïare)
déshabiller, dépouiller I, 89.
desalena v, a. (dïs-SlSnare p, &n-
hslare. v. alena) essouffler I,
421. X, 92. 281 etc.
desarma v.a. (dïs-armare) désarmer
XI, 338.
desatala i?. a. (dïs-&d-telare, de
t€lum timon) dételer I, 397.
desbardana, do (= desbadarna)
p. p. et a. {de des + bada, v. c. m.)
propr. : tout ouvert, débraillé; au
fig,: dévergondé IX, 18.
desborld s, m, {s, v. de desbourda,
de bord, v, c. m.) débordement
xn, 413.
desbounda v. n. {de boundo bonde,
tampe, selon Dz.^ d*un mot ail.
[dialecte souabej bunt ; cp. l'ail.
spund) débonder, jaillir, éclater
V, 284. XI, 174. XII, 411.
desbouscarla v, a. {de dïs + bous-
carlo, V. c. m.) dépeupler de
fauvetUs V, 110.
desbrando s. f. {de dïs + germ.
brand lame d'épée) déroute 1, 209.
descabestra v. a. (dïs-cápistr&re)
ôter le chevêtre, le licou V,
549.
(se) descadena v. a. et r. (dîs-ca-
tenare) déchaîner XI, 151.
descapela v. a. (dis + -capëllare,
r. capèu) écimer, décapiter I,
515.
descara v. a. (*dïs-carare, v, caro)
défigurer IV, 446.
(se) descarga v, a. et r. (dïs-*cár-
rïcare, de càrrum) (se) décharger
ni, 341. IV, 244.
descama, do p. p, et a. (dï8-*cár-
nstum, de caro, carnis) décharné
V, 487.
descata v, a. (dë-ëx-*capltare)
découvrir VI, 577. IX, 263. X,
368.
descau|8, so a. (*dí8-cálc6us) dé-
chaussé, nu -pieds I, 413. n,
287.
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310
GLOSSAIRE.
descanssana, do p, p, et a. (de
dis + -caussano, v. c, m.) effréné,
délicoté TV, 208.
descendre v, n. — Gr. § 106 p.
149, — (de-scëndëre) descendre
IV, 42.
desclava v, a. (dï8-*clavare, de
clsvum) dégager IV, 383.
descouconna v. a. {de dis + cou-
conn, V. c, m.) détacher des ra-
meaux les cocons de soie m,
43.
desconconnado s.f. («. v, de des-
couconna) récolte des cocons III,
p. 43.
desconconnage s. m. (descouconna
+ -atïcnm) id. III, 32.
• descoucounarello s. f. {de descou-
couna + -ar-ëllam) dépouilleuse
de cocons III, 366.
descouneissable, o a. {de descou-
nèisse, lot. dis + -cognoscëre)
méconnaissable^ inconnu XI, 129.
se desconnsonla i7.r.(*dis-consolare
p, disconsolari) se désoler Y ^ 492.
Vni, 37. XII, 388.
se descourouna v. r. (dîs-côronare)
arracher sa couronne XI, 270.
descripcioun s.f, (dêscrlptïonem)
description X, p. 202.
descuberLt, o p.p. de descurbit?. a.
" Gr. § 102. p. UO - (dïs-
côôperlre) découvrir V, 406. VII,
210. XII, 72. 262 etc,
desdegnouB, 0 a. {de dïs-*dïgniire)
dédaigneux V, 196.
a) desempièi (= despièi); b) dem-
pièi prép, et adv, (de ipso ïn
pÔ8t[eum]) depuis, ad a) prép,
I, 267. X, 1. 142 adv. II, 70.
ad b) prép, III, 35. IX, 212.
XI, 472.
desengrenaire, o a. (dïs-ïn-grsn-
-fttor) qui égrène (les épis) VII,
195.
se desentrista v, r, {de dts + -ïn
+ tnstem) perdre sa tristesse
X, 100.
de8er[t, o a. (dësërtnm) désert^ e
V, 24. Vm, 194.
deserLt s. m. {id.) désert m. IV,
129. X, 84.
déserta v, n. et a, {de désert) dé-
serter IX, 54.
désespéra v. n. (dë-spërare) V, 495;
à la desesperado en désespéré
XII, 395.
desesperanço s. f, (d^spsrantïam)
désespoir VIII, p. 165. XII, p.
241.
desiaire v. a. et r. (dïs-fScëre) dé-
tacher (les) cocons III, 41. X,
77. — se dégager XII, 257.
desfardo s.f. (— des-fardo, de
dis + ar, fard) chose dont on se
décharge facilement, débris IV,
97.
desfauta (= defauta) v, a. {de dé-
faut, lat. ♦dë-fallïtum) tromper
XII, 278.
desfèci s. m, (dedïs-fïcere) désespoir
VIÍ, 348.
desfiouca v. a, (dl8-*fî5care) priver
de son feu^ glacer IV, 271.
desfloura v, a. (dïs-florare) déflorer,
défleurir VII, 202.
desfourrela v, a. {de fourrèu/iwr-
reaUy b,-lat. forellam, du goth.
fodr) tirer du fourreau, dégainer
VII, 212.
desfourtuna, do p, p. a. et s, (dïs-
fôrtunstum) infortuné XII, 444.
se desfrisouna v, r, {de îrisoun,
V. c. m.) se défrisonner, dérouler
ses boucles V, 127.
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GL088ÀIBE.
311
desfrncha r. a. (♦disfractare) dé-
fruiter, dépouiller de ses fruits
1,21.
desÍDÌa t?. a. (dïs-*f Ôlïare) déf cuil-
ler n, 8. 127. 281 eu,
desgaubia, do a. et s. {de des +
gaubi, V. c. m.) maladroitj e IK,
304.
(se) desgonnfla v. a, et r. (dis +
gonnâa, v. c. m.) v, a. : dégonfler
XI, 13 ; V, r. exhaler sa douleur
Vn, 114. XI, 13.
desgoanioima t?. a. (de dïs -f -gôm-
phnni; gr, ydfnpog) arracher les
gonds d'une porte VI, 470.
desgràci s /. (dïs-grfttïam) dis-
grâce Xn, 167.
désigna v. a. (dë-signare) désigner
m, 228.
désira v, a. (dësidërare) d4sirer
V, 6.
desmaienca v, a, {de des 4- maien,
V. c. m.) éhourgeonner les vignes
au mois rfe mai VII, 70.
(se) desmama v. a. et r. (dis +
*iii&mmare) (se) sevrer IV, 489.
VI, 297.
desmamaire s, m. {de desmama)
sevreur IV, 830.
desmemoaia, desmemoiiriar.a.(dl8-
♦memôrïare) déconcerter, troub-
ler n, 463. V, 64. IX, 324; —
p. p. : joio desmemonriado joie
éperdue V, 64.
se desmesonla v. r. {de des +
mesoolo, v, c, m.) se sécher la
moelle VII, 507.
desmesora, do p, p, et a. {de des
-f mesiiro, v, c. m.) démesuré
X, 30.
desnebla v, a. (dïs-*nëblllare) d^-
voiler de ses nuages VI, 638.
desDousa v, a. (dîs-nodare) dénoua
I, 118.
desonla t;. a. (dësolare) désoler IX,
353.
desoulacioun s. f. (dSsoI&tîOnem)
désolation IX, p. 183.
despachatiéa, ivo a, (*dïspàctïat-
ivum) léger ^ expéditif III, 118.
desparèisse v. n, — Gr, § 109
p. 164. — (dï8-*par6scëre) dispa-
raître I, 516. IV, 191. XI, 74
etc.
despartido s, f. (dîs-'^artltam)
départ XII, 306.
despatriar.a. (dïs-*pitrïare) exiler
IV, 217. XI, 487.
despeitrina, do a. {de des 4- pei-
trino , V. c. m.) „dépoitriné", la
poitrine nue IV, 420.
(se) despenja v, a. et r. (d6-*pën-
dicare) (se) décrocher II, 253.
despiè s, m. (despëctum) dépit V,
17 ; en despié de prép, en dépit
de XI, 438.
despietoas, o a, (dïs-*pïëtosnm)
impitoyable V, 382. VIH. 411.
desplanta v. a, {= des + -planta)
enlever VIII, 95.
desplega v. a. (*dï8plïcare) dé-
ployer IV, 480.
desplego s. f. {s. u. de desplega)
déploiement I, 521.
desplesi (= desplase) s. m, {dufr.
déplaisir, lat. dïs-plàcëre) dé-
plaisir IX, 385.
despondera v. a, {de des + i>oadé,
V. c, m.) énerver^ ôter le pouvoir
IV, 413; p. p, éperdu VI, 93.
despooncha t?. a. (dïs - punctare)
épointer IV, 2a3.
despoutenta t?. a. (dïs-*p5tentare)
priver de ses forces 1 , 392. X,
369.
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312
GLOSSAIRE.
despnìa r. a. (dé-spôlTare) dépouil-
ler II, 30. IX, 116.
se âesranca v. r. (dïs-nincare, cp.
arranca) ^arracher VII, 433.
se desranba v, r. (de des + raabo)
se dérober X, 292.
desrnsca v, a. {de des + rusco,
V, c, m.) icorceTy priver un arbre
de son écorce Vn, 11. IX, 28.
dessena, do a. {de des 4- sen sensj
du germ, sin) insensé X, 3ô2.
(se) dessepara v, a. et r. (dïs-
s^pârare) (se) séparer V, 274.
XI,. 395. XII, 117.
dessonto prép. et a. (dS - sQbtiis)
a) prép.: au-dessous de, sous
IV, 171. V, 35; b) adv. dessous
VI, 44. — s, m. le dessous; avé
lou d. être vaincu IV. 94.
dessus prép. et adv. (ds sarsam)
a) prép. sur II, 104. IV, 50.
XII, 296 etc.; b) adv, dessus
VII, 252. — en-dessus de prép,
au-dessus de IV, 210. X, 316.
XIÍ, 20 etc,
destapa v. a. {de des -1- tapa, v, cm.)
découvrir VIII, 171.
destenèmbre s. m. {s. v. de des-
tenèmbra, iat. dïs-mëm5rïare)
oubli; pèr d. par mégarde lU,
61.
destepa v. a, (des + tepo, v. c. m.)
brouter^ arracher le gazon IV,
40.
desteta v. a. (des-teta, v, c. m.)
sevrer IV, 332.
destéulissa v. a, {de dïs 4- tëgûlam)
arracher les tuiles VI, 476.
destimbourla v, a. {de dïs + tym-
pàDum) bouleverser, troubler V,
11.
destinado s. /. (dëstïnatam) de-
8tin(é€) VI. 174.
destoorba v, a, (dïs-tarbare) trou-
bler IX. 200.
destourna v, a, (dï8-*tôniare) dé»
tourner VI, 401.
destoume s. m. {s. v, de destourna)
bouleversement XI, 148.
destoosca v, a. {de des + toosca)
V. c. m.) proprem, découvrir, dé-
nicher sous une touffe; dénicher,
découvrir n, 28. IX, 164. XU,
427.
destrantaia v, a. (des + trantai&,
V. c. m.) faire trembler VII,
451.
destrassonna (= destressonna)
V. a. (dSstrîctîtSnare, de dSstrîD-
gëre, destrictom déloumer, dis-
traire) orig, détourner y distraire,
spéûialem. éveiller en sursaut,
interrompre le sommeil IV, 351.
XI, 407.
destrau s. m. (dëxtrftlë) hache
(d'armes) I, 241.
dèstre s, m. (dextëram) le pas,
mesure agreste, la 100* partie
de Veiminado (voy, XII, 220
note) ; à grand d. rapidement I,
137, à grands coups IX, 261;
à. k à. pas à pas VII, 515.
(se) destrena v, a. et r. (dls-
♦trinare, cp.trena) se détresser
VI, 601.
destria v. a.(dis-*tritare) distinguer
ni, 283.
(se) destroapela t?. r. {de des +
tronpèu, V, c. m.) se disperser
X, 297.
destrùssi a. et s. {du v, destmire
détruire) destructeur VII, 480.
desvaga, do p. p, et a. (*dïsvS-
gare) divaguant, e, fou, folle H-^
402. .Xll, 442.
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QL088AIRB.
313
desraria v. a. (dïs-vftrïare) égarer
IX, 401; déconcerter XII, 222;
p. p. et a. hagard VII, 140.
desverdegaire, o a. et s. {de des-
verdega) celui qui détruit la
verdure IX, 48.
desverdeja (= desyerdega) v, a.
(des + verdeja, v. c. m.) cueil-
lir tout vertj priver de sa ver-
dure V, 91.
desYÌergina v, a. (de-*vïrgïnare)
dévirginer IX, 118.
delt 8. m. (dïgïtum) doigt I, 289.
II, 165 eU,
deteni v. a. — Gr. § 102 p. 141.
— (de-tënSre) détenir, retenir
Xn, 157. 238.
detras cuiv. de l, {de tr ììiìb) derrière^
en arrière IX, 126.
dèare v. auxil. — Gr. § 107 p,
151. — (♦dgbëre p. dëbëre) de-
voir I, 65. 154. 261. 327. V, 329
etc.
devé s. m. (dëbsre) devoir s, m, III,
315.
dever[8 (= de-ver[8) prép. (de +
versus) vers II, 465. III, 312.
X, 194 etc.
devina v, a,, n. et r, (dïvinare)
deviner VIII, 280; se rencontrer
I, 111. n, 167.
devinarèn, ello a. {de dïvlnare +
-ellum) fatidique Vil, 636.
devisa v. n. (♦divisare, u. fréqu.
de diyidere) deviser, causer I,
99.
devoura, devouri v, a, (dëvSrfire)
dévorer H, 235. 334. IX, 114.
X, 84 etc,
diable s. m. (dlftbÒlam) diable II,
232 etc.
diadème s. m. (dî&d€ma) diadème
I, 10. Vm, 84 etc.
diamaii[t s. m. {de &d&maiita, du
gr. aSáuaì) diamant X, 314.
Diano s. /. (Dîanam) Diane XI,
414.
dicho «./. (dîctam, cp. dire) les pa-
roles I, 513.
Dién s. m. (Dëum) Dieu 1, 15. 33.
106 etc.
Diéune s. m. (euphémisme em-
ployé p. Dieu) VII, 526.
diferèn|t, o a. (dïffërëntem) diffé-
rent^ e I, 53.
digne, 0 a. (dlgnam) digne m,
230.
dimarl s s. m. (dlem M&rtîs) mardi
ni, 276.
dimenchau, alo a. (*dQmînTc&lem)
de dimanche, dominical VI, 322.
dimenche s. m. (dômînïcam, se.
diem) dimanche II, 427. VIU,
360.
dina V. n. et s. m. (dïs-*jnnare
p. dïs-jëjunare) dîner V. 130.
dinda r. n. (tïnnîtare, onom.) tinter
I, 398. 490. n, 20. Vni, 257.
dindin s. m. (tlntïnnom) tintement
Vni, 403.
dindonle[t, o a. {du r. dindoula
se balancer; cp. Vit. dondolare,
le lat. Ûndûlare) grêle a. V, 52.
din[s prép. (df-ïntns) dans 1, 2. 16.
31. 60. 77. 162 etc.
^ntre prép. (di^-ïn ter) parmi, dans,
dedans I, 478. II, 318.
Dio s. /., n. de l. (Dea Vocon-
tiorum) Die (Drôme) III, 244.
V. note.
di, dis v: lou.
dire V. n. et a. - Gr. § 108 p. 158.
— (dïcëre) dire. Pr. Ind. dise
etc. VII, 1. II, 49, XII, 241. I,
293. — Impft. Ind. disiéu etc.
I, 524. — P. d. digue etc. I,
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314
GLOSSAIRE.
46. 80. 107. 185 - iV. Sbj. et
Impér, digue etc, VII, 67. IX,
34. - P. pr. XI, 370. — P. p. di,
dicho I, 228. Xn, 150. 242. 249.
dire 8. m. (id.) le dire m, 351.
X, 318.
disavert, o a. (dïs-ápertnm) éveillé
II, 75; écervelé IX, 13.
disciple 8. m. (dlscïptilnm) disciple
XI, 217.
discours 8. m. (dïscîSrsum) discours
X, p. 202.
disionne, o a, {de dsfôrmem) avec
changement de préfixe) difforme
IX, 96.
divèndre *. m. (dl?m Vënëris)
vendredi Vni, 284. II, 332.
Voy, note,
divertissènço s. /. (*divert-is8-
ëntïam, de divërtere) diver^
tissementj éhatidissement III, 23.
divesso s.f, {de dTv[um] + -issam)
déesse XI, 249.
divin, 0 a. (dïTïnum) divinj e II,
95. VIII, 241. X, 294.
donno s. f. {s. v. de doarmi) som-
meil IX, 95.
dos V. dons.
doto s. /. (dotem) dote IV, 293.
don V, Ion.
don s. m {s. v. de dòure, lat, ♦do-
lëre p, dolëre, — cp, Gr, § 107
p. 153. — V, atissi donlènt) deuil
XII, 430.
double, 0 a. (dûplnm) double I,
175. IX, 334.
doublen s. m. {de double) houvillon
de deux ans IV, 337.' V. note,
donbli, doubiis s. w. {de dûplïcem)
charrue tirée par deux bêtes IX,
94.
douçamen adv, {de dnlcia mente)
c?owccm€niV,56.VIII,262.X,306.
doncile. o a. (dScïlem) docile TU,
124.
Dónfinen, co a. et s, (*dëlphlii-
incnm) dauphinois, e IV, 41.
dongan s, m. {de dongo) berge,
rivage VIII, 342. X, 44.
douge n. de n. (dûôdëcïm) douze
n. 250. VIII, 193 eu,
dongeno «./. (douge + -ënam) dou-
zaine VI, 475.
dongo s./, (dogam vase, mesure)
berge V, 557. XI, 212.
douire s, m. (dolinm) broc, buire
IV, 35. VII, 254.
doulèn[t, 0 p. pr. de dòure (cp.
dòu), a. et s, dolent, faisant mal
VI, 24. VIII, 334. X. 17a 315.
se doulonira v, r. {de *dÔlOridre) se
lamenter XII, 208.
doulour s. f. (dòlorem) douleur
V, 497. X, 194. XI, 98 eU.
donlonrous, o a. (dÒlDrOsum) dou-
loureux VI, 579. xn, 420 eu.
doumaine s. nu (domininm, b, lat.
dSmSnîum) domaine XII, 79.
Doumas n. de fam, {= d6u mas,
V, c, m.) Adolphe Dumas, poète
provençal VI, 74. V. note.
donmina v, a, (*d9mïnare p. d5-
mïnari) dominer\l, 627. XI, 385.
donmta v. a, (dSmîtare) dompter
U, 404. IV, 431 etc.
doumtaire s. m. (dOmîtStor) domp-
teur IV, 432.
doun s. nu (dDnnm) don s, m. XII,
80.
donna v. a. (dOnare) donner 1, 17.
106. 409. 456 etc.
donne adv, et conj. (donïquë) donc
I, 151. II, 58. 284 etc,
dourgneto s, f. {dim. de dourgo,
lai, de-orcam) petite cruche VU,
180.
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GLOSSAIRE.
315
dourmi v, n.— Gr.§ 102, p. 139.
— (dôrmlre) dormir 1, 185. IV,
171. Vm, 158. 327; drom VI,
385 etc.
doormido s. /. (s. v, de dourmi)
sommeil VIII, 158.
donnnihons, o a, {de dourmi) fa-
tigué X, 37.
dous, doB n. de n., m. et f. (dÛOs,
diiss) deux 1, 60. 97. 267. 320 etc.
dous, douço a. (dtllcem) doux, ce
1, 171. 272. II, 108. ni, 360 etc.
dòusso (= dolso, douolso) s. f.
(vpr. dolsa, d'or, celt?) gousse
VI, 618; épi Xn, 89.
douta V. n. (dûbïtare) douter V,
5œ.
doutanço s. f. (*dîibït - antïam)
doute s. m. III, 90.
dôutour s. m. (dôctorem) docteur
XI, 29.
dôutrino s./, (dôctrinam) doctrine
XI, 323.
li Dra (= Dralc) s. m. (dràconem?)
les Dracs, lutins, en Languedoc
et en Velay VT, 475. V. note.
drai s. m. (♦trágùm filet) crible
VI,397;t?anVm, 383. V. note.
draieto s./, {dim. de draio) sentier
VI, 180. X, 372.
draio s.f. (tràgam?) chemin rural
m, 4. IX, 41. XII, 9.
draiolo s.f. {de draio) sentier II,
18.
draiòu s. m. {id,) V, 31. IX, 255.
X, 295. 375.
dra[p s. m. (drappum) drap VI,
413.
drapèn s. m. (♦drapëllum) drapeau
IX, 252.
dre, drecho a. (drictumi). dirëctum)
droit, e Vin, 317. IX, 320. XII,
326 etc.
dre adv. (id,) droit, debout I, 223.
IX, 24. 68 etc.; (à) dre de prép.,
vis-à-vis de, devant H, 195. IV,
122.
drechiero s,f. {de drecho + -ftrïam)
droite ligne, chemin direct IV^
127.
(se) dreissa v. a. et r. (*drïctia)
(se) dresser IV, 67. X, 73. XI,
445 etc.
drôle s. m, {or. inc , p,-ê. du germ.;
cp. Dz. 564) drôle, garçon I, 40.
122. II, 42. III, 27 etc.
drom V. dourmi.
droulas s. m. {de drôle + suff.
augmentatif) garçon IV, 21.
droulouu s. m. {de drôle) garçon
n, 59. VIII, 323. 423 etc.
dru[d, do a. {p.-ê. du celt. dlûto)
dru, luxuriant VII, 172; fécond
VIII, 312.
duber^t, duerb etc. v. durbi.
dur, 0 a. (durum) dur, e I, 421-
n, 201. XI, 459 etc.
dur adr. {id.) ferme, durement I,
215. 239 etc.
dura V. n. (dnrare) durer I, 266.
m, 362.
durbi V. a. ^ Gr. § 102. p. 140.
— (de-Ôpërïre) ouvrir VI, 42.
VIII, 53. 183. 242. X, 300. XI,
253. XII, 11 etc.; dubert, a
p.p. ouvert, e VI, 546. XI, 253
etc.
durençado s.f {de Durènço [v. c. m.]
+ -fttam) débordement de la
Durance VI, 73.
Durènço «./.(Drûentïam) Dwrance,
affluent du Rhône III, 176. XI,
501 etc.
Durençoio s.f {de Durènço) Du-
rançolef, bras, canal dérivé de
la Durance X, 4.
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-316
GL08SAIBK.
E
-e conj, copulative (et) et 1, 12. 32. 59.
98 ; mais (après nonn) XI, 322.
egan, egalo a. (œqnftlem) égal, e
IX, 45; senso egan sans pareil
n, 272.
Egito s. f. (Aegyptum) Egypte
VII, 504.
ego s.f. (ëquam) cavale IV, 19. 202.
eiça adv. de L (ëccë hfic) de ce
côté-ci n, 43. XII, 280.
eici adv. de L (ëccë hic) ici 17,
460. X, 221.
eiçò pr. dém, (î?ccë hôc) ceci I,
185; conme eiçò comme cela,
ainsi II, 224 etc.
eigagno s,f. (^qnftnëam) rosée I,
102. 169. VIII, 162 eu,
eigagnolo s,f. (de eigagno) rosée
II, 298. X, 177.
eigalons, o a. C^âqaalDsnm) humide
XI, 192.
eiglonn s, m. (de aiglo, ^.&qnîiam)
aiglon XI, 21.
(8')eigreja v. a, et r. (de aigre, lot,
acrem) (se) soulever VIII, 182.
VI, 420. IX, 97.
•eiguèstre, o a.(*aqu-e8trem)agtteua;,
liquide Y, 552.
eigaeto s. f. (dim. de aigo) onde,
eau peu profonde III, 181. 425.
VIII, 250.
eila adv, de h (occu[m ïljlftc) de
ce côté 'là L 46. XIÏ, 220 etc.
eilalin adv. de l. (eila + alin, du
lat, îiccum ïllSc ïllinc) au loin
I, 221. IV, 473. XI, 10. 73 etc.
.a) eilamoundaut adv. de L = b)
eilamoant (= eila-mount-aut,
lat. ♦Pccum ïllâc-môntem-àltum)
là -haut, sur cette hauteur -là;
ad a) I, 368; ad b) U, 31. IX,
59. X, 189.
eilavan adv. de l. (ëccam îUsc
vftUem) là -bas VI, 456. YID,
432. X, 377. 380 etc.
èime s. m. (*8e8tïm-nm, v. Du C)
opinion, jugement; à bel èime
avec largesse, à profusion III,
65. XI, 26.
eiminado s. f. (*heiiiïii-5tam) ar-
pent de terre qu^on peut en$e-
mencer avec une héntine de blé.
héminéeY,29b.VU,230. V.note.
eimino s. /. (hSminam) hémine,
boisseau VU, 226. F. note.
eina[t, einado o. (ântiiis nStam)
aîné VII, 596.
einorme, o (= énorme) a. (snormem,
de ëx normS) énorme IX, 97.
eiròu (= ieròu) s. m. (♦SrèÔlum,
dim, de ftrëam, cp, iero) airie
IV, 259. VIII, 349. 374.
eisèmple s, m. (ëxëmplom) exemple
VI, 638.*
eisino s. f. (vpr, aizina, de *àd-
-atîare rendre utile,. agréabUj
du germ. asfttia, azSti commodité)
ustensile, panier I, 135.
eisistènci s. f. (*ëxi8t-entïam)
existence, vie XI, 310.
ei8sama v. n. (ëxftmînare) essaimer
II, 231.
eissame s. m. (ëx&men) esscÀm L
91. IV, 14. IX, 127 etc.
eisserro s, f, (de ei, es particule
privative [lot. ex], + serva, toi.
serrare) direction que suit vn
navire dans sa rouie; courre 1»
bello eisservo ne plus obéir au
gouvernail, aller au gré du vent
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QL088AIRB.
317
XI, 16; à la bello eisserro de
la mar à la merci des flots XI,
p. 217.
eissiéu s. m. (Sxîcûlnm) essieu IX,
404.
eissn, cEo a. (ëz-suctnm) desséché
Vn, 93.
eissuga V. a. (ëx-sûcSre) essuyer
a) = sécher VI, 598. X, 119.
b) fig.: supporter^ endurer I,
335.
elemen s, m. (ëlëmentnm) élément
IV, 226.
elo pr, pers. 3* p, sg. /. (ïllam)
elle I, 532 etc, ; éli pi. m. et /.
(ïllos, ïllas) eux, elles I, 471. H,
189; elo-memo elle-même VIII,
66.
emai conj. et adv, (et mftgis) et,
et de plus, ei même I, 19. 189.
II, 169. 250 etc. — conj, quoi-
que, bien que I, 8. X, 245
etc.
embaima, v, embauma.
embala r. a. (de balo haïle^ du gr,
TtdUa) charger VU, 91.
embalnn s. m. (de embala) masse
IX, 66.
embandi v, a, (in + bandi, v. c, m.)
chasser VII, 136. XI, 47 etc.
embardassa v. a. (de bard, v. c. m.)
jeter bas violemment IV, 219.
B*embarluca v. r. (ïn-bîs-lacare)
^éblouir n, 429.
s'embaragna v, r. (de baragno
clôture, cp. le cataL barana, et
Vesp. baranda; d*or, indienne?)
^emprisonner III, 48.
(8*)embarra v. cl. et n (in \ barra,
V. c. m.) envelopper, (s^)enfermer
I, 459. IV, 350. IX, 2. 61
eu.
embassado s. f. C^&mb&ctîatam,
de âmbâctum, d^or, celt.) am-
bassade XI, 368.
embauma, embeima v. a. et n. (de
baume, lat. bal[8a]mum) embau-
mer VIII, 139. m, 362.
embessouua, do p. p. et a. (de
bessoun] réunis comme deux
jumeaux II, 308.
emblanquesi, do p. p. (de blanc)
blanchi, e I, 341.
embouca v. a. (*ïmbticcare) em-
boucher V, 196.
emboucaduro «./. (*ïmbiiccataram)
embouchure, ouverture II, 202.
emboui s. m. (de en — f-boui, v.c.m.)
pêle-mêle VI, 549.
embourgina v. a. (du s. bonrgin
bregin^ b.-lat. bruginum filet de
pêche^ or. inc.) prendre dans le
bregin, enlacer, entortiller IV,
10. XI, 412.
embourigo s. /. (♦ùmbïllcam />.-
tlmbïlicum) nombril VI, 450.
embournia (= embonrgna) v. a.
(en + borgne, d*or. encore dou-
teuse; cp. Dz, 60; Scheler, s.
borgne et K'ôrt. 1268) aveugler,
éborgner l, 268.
s'emboursa v. r. (*ïmbîirsare , du
gr./Svçaa cuir ^ peau) s^ engouffrer
VI, 392.
embrassa v. a. (în-brScbîare , v.
bras) embrasser I, 486. II, 305.
m, 464 etc.
embreca v.a. (de en f breca briser,
du goth. brikan) ébrécher IX,
398.
embreniga v. a. C^imbranîcare, du
celt. bran bran^ son) broyer V,
189.
embria v. a. (ëbrïare) enivrer II,
352. XI, 488.
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318
OL088ÁIBE.
«mbriagadisso s. f, {de embria)
ivresse XI, 246.
embriaigo (= embriago) a. et s.
(ëbriacum) ivre, ivrogne II, 366.
s'embronnca v. r. (*ïmpronïcare)
broncher V, 536.
s'embruma v, r. (ïn-*brQmare, de
bmmam) s^assombrir IV, 229.
«mbuga V. o. (de Vit imbucare,
du genn. bukon ; cp, bugadiero,
bugado) comhuger VII, 504.
•embala v. a. (im-*bûllare) abuser
XII, 40.
«mbuscun s. m. (du v. embusca,
de buse broussailles) algues qu'on
enlève d'un cours d'eau (propr. :
les buissons qu'on ôte) V, 128.
«mé, em' prép, (apùd, cp. vpr. ab,
amb) avec I, 40. 44. 113. 123.
149. 273. 431 etc; em' acò, 'm'
acò avec cela, puis VIII, 269.
IX, 374 etc; conj., au lieu de
la conj. e et, devant un in/. VIT,
215.
«mpacha v, a. (*ïmpàctare) em-
pêcher VI, 319.
empachatiéu , ivo a. (*ïmpáctat-
ivum) embarrassant TV, 91.
empalissa v. a. (de en + palis,
t?. c. m,) ceindre X, 110.
s'empaluna v. r. {de en + palnn,
V. c. m.) s'enfoncer dans les
marais X, 428.
s'empara v. r, (ïm-pàrare) s'em-
parer IX. 269.
emparadisa v. a. {de in .+ pàrà-
dlsam) laisser entrer au paradis
II, 379.
emparo s. /. {s, v. de empara)
rempart I, 48.
empassa v. a. {de en + passa) faire
avaler, ingurgiter IX, 416.
s'empega v. r. (ïmpïcare) se coller
I, 351.
empegnèire s. nu {du v. empegne,
împingëre pousser — cp, Gr.
§ 109. p. 162) celui qui pousse,
agresseur V, 289.
empento s. f {s. p. de empegne,
V. le mot précéd,) gouvernail I,
256.
emperaire s. m. (împër&tor) em-
pereur XI, 216.
emperairis s, /. (ïmperátncem)
impératrice III, 135.
s'emperesi v. r. {de en- + pereso
paresse, lot. pîgrTtîam) s'alentir
VII, 21.
empèri s, m. (ïmpërïum) empire
III, 131. XI, 229.
empesonli v. a. {de peson pou, lai.
♦pëdùcûlum p. pëdïcùlum) *»-
fester (de poux) IX, 271.
empestela r. a. (în-pistîllare fous-
ser la pêne de la serrure) em-
prisonner V, 471.
empielonna v. a. {du s. pieloun
pilier^ du lai, pëlam) Haytr par
des piliers I, 47.
empirèio s. f. (ëmpyrëam, du gr.
IfA-nvfiioz) empyrée VIII, 253. X,
407. XI, 530.
s'emplana v. r. (*ïm-planare, de
planum) aller, se perdre dans
la plaine, planer II, 322. VU,
472. 574. XI, 115 etc.
emplega v. a, (ïmplïcare) employer
VI, 269.
(s')empli V. a. et r. (*ïmplire p.
ïmplëre) (se) remplir II, 458.
III, 11. XU, 210. IX, 409 etc.
empourta v, a. (înde-pôrtare) em-
porter I, 463. rV, 432. IX, 343
etc.
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GL038AIBE.
319
emprecacionn «.m.(iinprëcatîDnem)
imprécation VII, p. 139.
empresonna v. a. (de presoon, v.
c m.) emprisonner V, 128.
emprima v. a. (ïmprîmare , mot
lettré p. ïmprïmëre, qui a donné
empregne) imprimer VI, 587.
empara (= empusa) v. a. (*ïm-
pùlsare, cp. Vesp. empuja) at-
tiser VI, 315. VIII, 199.
en prép, (ïn) en ; marquant le lieu,
a) le repos: I, 38. XI, 273 etc.;
b) la direction dans V espace : I,
41. 92 etc.; au fig,: I, 11. -
devant le p, pr. pour former le
gérondif: I, 99. I, 161 etc.
en, n'en et n' devant les voyelles^
adv, pronominal, remplaçant le
génitif d'un pr. pers, de la 3*
p. sg, et pL (ïnde) en I, 7. 95.
307. 327 eu.
enaigo, r. eneiga.
énamoura, do p. p. et a. (ïn-
*âm0r&tam) énamouré, e VI, 3.
s'enana v. r. {de en + ana, v c. m.)
^en aller I, 326. VII, 535. X,
189. XII, 21 etc.
s'enarca v. r. {de ïn 4- -àrcum) se
dresser, se cabrer, élever sa voûte
V, 136. 450. XI, 139. XII, 66.
(8')enaiiTa v. a. et r. (ïn-*anrare,
de auram petit air) (s^)élever II,
138. VI, 171. IX, 171 etc.
(8)enaus8a v. a. et r, (ïn-àltïare)
exalter III, 234. enlever XI, 481 ;
f^élever XII, 10 etc.
enaYan[8 s. m. (en -»- avans) éner-
gie, entrain IX. 235.
enca adv, de t, {abrév. de encaro,
17. c, m.) encore I, 302. 505. H,
62 etc.
encabana v. a. (Tn-'^câbannare,
de càbannam) recouvrir comme
une cabane. Cani880 encaba-
nado: claie de roseaux oil la
bruyère en berceaux s^entrelace
m, 30.
encabestra v. a. (în-c&pT8trare,
de cápï8trum muselière) enche-
vêtrer IV, 216.
encafooma v. a. {de en + cafonrno,
V, c. m.) ensevelir V, 460.
(8)encagna v. a. et r. {or. inc;
de cagno chienne?) irriter VI,
414; ^irrite^' XL 36.
engagnamen s. m. {de encagna)
irritation VII, p. 139.
encamba v. a. (^inc&mbare, de
cambo) enjamber V, 273. IX, 87.
encanta v. a. (•ïncântare) enchanter
II, 112.
encantarèu, ello a. et, s. {de en-
canta) enchanteur, eresse II, 421.
VI, 561.
encantuna v. a. {de encanta?)
courroîicer VI, 478.
encapa v. a. (ïn-*càpare, de cà-
pût) mettre dans sa tête^ com-
prendre, recevoir sur sa tête,
atteindre IV, 421. VUI, 325.
XII, 167.
encapela v. a, {de en + capèn)
propr. couvrir d'un chapeau,
d'une voûte X, 299.
encaro {v. enca) adv. de t. (àtquë
hflc hora) encore I, 539. II, 99.
IX, .355. X, 311 etc.
8'encastra v. r. (*ïncastrare ; p.-ê.
du goth. kasta) rentrer au parc
VI, 355.
encauso s.f. (ïn + causam) causcy
motif II, 377, Vm, 25.
s'encavauca v. r. (en + cavaaca,
V. c. m.) monter à cheval, mon-
ter l'un sur l'autre XII, 121,
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320
GLOSSAIRE.
encèn[s s. m. (ïncenstim, bcil. thos)
encens VI, 518, XI, 255.
encentara v. a. {de en + centura,
V, c. m.) ceindre V, 140.
enchaple (= encap) s. m, (s, v. de
enchapla rebattre le tranchant
de iafatia:, lat. capùlare /rajjper;
cp. chaple, chapladis) marteau
qui bat la faux^ martelage de
la faux \, 260. IX, 257.
s^enchanre i?. r. ei impers. — Gr,
§ 79 p. 113, — (ïndë-*cftlëre
p, càlere) se soucier II, 393. V,
165; que m'enchau? que m'im-
porte? VI, 213.
enchuscla v. a. (ïn-*[là]ctactilare)
engourdir le poisson avec le suc
de Veuphorbe (lachnsclo) griser,
enivrer n, 406.
enciéucla u. a. (ïn-cïrcûlare) en-
cercler XI, 276.
encimela (= encima) v. a, {de
cimo, V, c, m., cp. Vesp. endma)
hisser XI, 156; p. p, encimela,
do à haute cime V, 205.
enclari v, a, (m-*clarire) éclairer
VI, 247.
(8')enclaure r. a. et r. — Gr. § 108.
p, 159. — (ïn-claudere) (s'Jen-
clore, enfermer^ ensorceler, en-
sevelir V, 530. XI, 307 etc.;
enc]aa[8, o p. p, et a. enclos,
enfermé H, 376. V, 163. VI,
439; immobilisé comme par un
charme XI, 138.
(8')enclucha (= encncha, cncha)
V, a. et r. (ïn-cÔll5care) entasser,
(s^)accumuler V, 300.
s'encoucoarda v. r, {de en + cou-
coordo courge) au propre : acheter
une courge pour un melon; au
figuré: se tromper, se mal ma-
rier VII, 420.
s'encoufa v. r. {de en f couîo
manne^ cabas, du lai, còphlnam,
gr. xótptro: corbeille) se presser
pêle-^êle (propr. comme dam
une manne) VI, 382.
encountrado s, f (ïn-*contrStam)
contrée I, 293. XI, 312.
enconronna v. a, (en + conroona,
V. c. m.) couronner XI, 141. 254.
XII, 24;
B'encourre* v, r.'-Or,§ 106, p. 148,
- fuir XI, 50. XII, 147.
encourroussar. a. (ïn-*coiTttptïare)
courroucer IV, 333.
encrèire (= acrèire) v. a, — Gr,
§ 107, p. 157, — (ïn-crgdëre)
seulem. à Vinf. dans la loc, faire
encrèire faire accroire III, 291.
à rendayan[s de prép, (ïn de Ib
ânfê) devant, au devant de IVr
379, V, 29. XI, 205 etc
endemonnia v. a. (ïn-*d8emÔnïare)
rendre démoniaque^ endiablerVff
423. VI, 452.
s'endeveni v. r. — GV. § 102. p. M
— (*ïn-dëvënire) s'accorder Hit
233.
endevenidou s. m. {de endeveni
advenir) avenir s. m. VI, 591.
endigna v. a. (ïndïgnare) indigner
XI, 256.
endignacioon s,f. (Tndîgnationem
indignation VII, 462.
endiha v. n. {vpr, endilha, origine
inc.) hennir IV, 231.
endoalible s, m, {de dlltiviftlem)
déluge IV, 237.
(8')endourmi v. a,etr.''Gr.§ 10^
p. 139. — (ïn-dôrmire) (s'Jen-
dormir H, 3. XI, 6 eic; èstre
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QLOSSÁÍRti.
32l
pas endoiirini(do) être dêgour-
di(e) n, 81.
endonrsa v, a. (în - ^dSrsare, de
dOTSwai dos) éreinter de coups
VI, 614.
endóntrìna v. a. (tn-dSctrlnare) en-
doctriner Vn, 378.
endraia v. a. (de en + draio, v.
e, m.) mettre dans la voie IV, 47.
endré s. m. (ïn-*drïctam p. ïn-
dlrëctnm) endroit I, 329. III,
140. XI, 406.
enebi v, a. (ïnhïb€re) interdire IV,
297.
s^eneiga v. r. {de en + aigo, v, cm.)
se liquéfier X, 104.
enlada v, a, (ïn-*f&tare) enchanter
VI, 556.
enfanço s. /. (inf&ntîam) enfance
IX, 212.
enfan[t s. m. (infantëm) enfant
I, 361. II, 388.
enfanta v. n. et a. (de enfant) en-
fanter vn, 628.
enfantoun s. m. {id.) petit enfant
VI, 462. Vm, 267.
enfantonli, do a. {id.) enfantin, e
VI, 302, XII, 104.
enf antonne[t s. m. et a. (id.) petit
enfant I, 375. 382. X, 366 etc.
s'enferonna v. r. {de en f feroun,
V. cm.) se mettre en colère XI, 271.
enfèrri s. m. {s. v. de enferria mettre
aux fers) entrave VII, 438.
enfiela v. a. {de en + fiela, v. c
m.) enfiler IX, 322.
enfin adv, de t. (in finem) enfin
I, 238. X, 417. XI, 185 etc
enfioQca v. a. (Tn-f5care) enflammer
I, 17.
(8')enfloara v. a. et r. (ïn-*florare)
s'enfieurer, se parer de fleurs
II, 17a IV, 402. Xn, 216; en-
flonra, do p. p, et a. (ayant)
le teint fleuri VIII, 274.
s'enfounsa v. r. (ïn-''1tindïtïare)
Renfoncer V, 266.
s'enfoorgouna v.r. (ïn-*fÔrcionare,
de'fôrcionem) ^introduire comme
un fourgon, s^ engouffrer VI,
244.
enf onrnian s. m. {s. v, de enfonrnia,
de: en foro nis) en dehors du
nid n, 289.
enfrejonli v. a. {de en + fre, frejo,
lat. ïn-*frïgï-dûllre) rendre fri-
leux^ transir XI, 278.
s'enfrenisa (= s'enfriénna) v. a.
{de en -I- fren, frionn vermou-
lure, cp. le vpr. humi froisser,
b.-lat. fninire,r. Dz. 591.) broyer,
émietter VII, 244.
B'enfresqueira v r. {de freBc) fraî-
chir II, 459. V, 118.
engàmbi s. m. {de en •{ gàmbi,
V. c m.) entrave Ym, 348.
engana v. a. (^îngannare, du germ.
ganja ; cp. Kôrt. 3589) tromper
XII, 361.
enganeto s. f. dim. {de engano)
salicorne X, 181.
engano s. f. {s. v. de engana)
ruse V, 371.
engano (= lengano) s^f. {Très.:
b.-lat. langana, lagnna maré-
cage. Du C.) salicorne IV, 342.
X, 58. XI, 207 etc
engarbeiroanaire s. m. {de engar-
beiroona, v. garbeiroun) en-
tasseur de gerbes IX, 195.
engarda v. a. (ïn + germ. wardôn)
garder, veiller sur II, 38.
s'engimerra v. r. {de en + gimerre,
V. c. m.) s'opiniâtrer , se re-
chigner, (propr. se cabrer comme
un jumartj I, 263.
21
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322
GLOaSAIRB.
engipa v, a. (ïn-'gypsare) plâtrer,
coiwrir (Îes vers à soie) d'une
moississurehlanchelH^M, Voy,
m, 60 note.
englouti V. a. (ïngittttire) engloutir
XI, 152.
engoola v, a. (ïn-*gîllare, de gû-
lam) engouler VI, 482.
s'engoorga v. r. (*ïngûrgare, de
gûrgam) ^engouffrer V, 39. XI,
269.
engrana v. a. (ïn-*grfinare ré-
duire en grains, de granum)
écraser XI, 40.
engranaia v, a. {de en -I- granaio
grenaille, de gran, t?. c, m.)
percer de ses plombs X, 160.
engran s. m. {s, v, de engraTa,
de Vall. graben) gueule immense
Ny 525.
engrana v. a, {de en + germ. krûma
mie de pain) écraser, broyer V,
276.
s'enintra t?. r. (ïn-ïntrare) se re-
tirer, rentrer VUI, 429.
enjarreta v, a. {de en -I- jarret,
du ceU, gar) cingler les jarrets
d'un cheval IX, 340.
enjosquo à (en) prép. (ïn de asqnë
àd) jusqu^à I, 267. 533. II, 123.
IV, 241. V, 111 etc.
enlagna v. a, (In f l&nïare dé-
chirer) irriter U, 41.
en-liò adv, (ïn [se. nullo] lôco)
en aucun lieu, nulle part I,
518.
(s') enlumina v. a. et r. (ïn-ltimï-
nare) illuminer III, 243; s'en-
luminer IX, 249.
emmalicia v. a, {de maliço, i?. c. m.)
irriter VII, 15.
enmantela v. a. (ïn-*mànteUare)
envelopper HI, 449. Vm, 75.
emmena v. a. {de Inde f mena,
V. c. m.) emmener XI, 96.
s'enmouresca v. r. {de en + mon-
resc) s'habiller en mauresque,
se voiler V, 44.
enmourraia v, a. {de mourre, t.
c. m.) enmuseler V, 571.
enmoustousi v. a. {de in ^^ rnOst-
Dsum, de mtlstam) barbouillé
de moût m, 13.
s'ennega v, r. {de ïn + nëcare, en
b.-kU, spécialement: tuer par
immersion) se noyer I, 298.
ennÌTOuli t?.a.(ïn-*nëbill-lre) voiler
d'un nuage VI, 186. XI, 279.
enràbi s. m. (ïn + rftbïem) rage
I, 216.
enrabia v. a. (ïn-*rábïare) enragé
VI, 490.
s'enrasina (de) v. r. (de en + rasin,
v. c. m.) se couvrir de grappes
de fleurs (propr.: de raisin) I,
340.
enredouni, do p. p, et a. {de ïn +
rôtùndum) arrondi, e V, 137.
enrega v. a. (ïn-rïgare) enfiler,
suivre, tracer IV, 129. VI, 217.
IX, 297 etc.
enregado s, /. (î. p. de enrega)
sillon IX, 318.
enregouï v. a. {de ïn 4 rïgldum)
rendre raide, engourdir XI, 275.
Xn, 392.
enrouda v. a (ïn-*rôtare, (îer5tam
roue) entourer IV, 260.
ensaca r. a. (In-*8&ccare) propr.:
ensacher, fig. : battre I, 207.
ensàrri s./. pL (de ïn-*8ërrSre en-
serrer) deux grands cabas de
sparterie nattée qu'on place swr
le bât des bêtes de somme 1, 131-
IV, 52. IX. 22.
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GLOSSAIRE.
328
ensaniioiid v. a.(deïn 4 ^sSngtiT-
nOBum) ensanglanter IV, 434. VI,
96. IX, 240.
enseda, do p.p,et a. (în-^sCUtam,
de s^tam) êoyeux, se III, 31.
a) ensemble b) ensèn adv. (Ta-
sTmtkl) ensemble ad a) n, 215.
m, 609 etc.; ad b) I, 320. H,
164. X, 234. 331 etc.
(8')€n8eveli v.a.etr. flD-sëpëllre)
(synseeelir m, 19. 378.
eDsigna v. a. (îii-*8lgii&re) enseig-
ner, indiquer XIÌ, 161.
ensigne s, m. (ïii-*8ïgnïum) can-
sUUationYlI\,9d. XII, 314. F.
note.
ensônca v. a. {de sOuco, r. c. m.)
accoupler VII, 164.
ensounaia (r= easoiiiialha) v. a.
(m**8dii-&ctl1&re) munir un ani-
mal d'une sonnaille lY, 48.
s'ensonrni v. r. (de sourne, v. c m.)
^assombrir YIII, 399.
s'easoaTeni v. r. — Gr, § 102 p,
140. — {de en + souveni, v.
c. m.) se souvenir I, 284. III,
274. 482 etc.
(B>nraca v. a, et r. {de en ^ sac,
V. c. m.) a) t?. a. a««omm^, /rap-
l>er à mort VH, 384. X, 163. —
b) V. r. ^entrechoquer V, 240.
eatamena v. a. (Tn-tàmToare) en-
imtner I, 266. IX, 371.
eiit8nd6oinen[8 que eonj. (- en
tant d6u mens) pendant que
rv, 278.
entanterín adv. de t. (Tn t&nt[tim
injtërhn) en même temps X,
188.
entanterin qne conj. de t. (Tn
tftiit[am ia]tërTm cpibdLJ pendant
que n, 63.
en-tant-lèn adv. presque, peu s^en
est fallu I, 404. XI, 171 etc.
entarra (= enterra) v. a. (în-
tërrare) enterrer VII, 76.
eiitela v. a, {de en -¥ telo, v. e. m.)
couvrir de toile, voiler, en par-
lant des yeuœ des mourants XII,
392.
entendre c. a.-^Or.ŷ 106. p. 149.
— (IntfindSre) entendre, eom-
pre$idre, concevoir I, 232. 809.
398. U, 464 <^
enterigo (=r denterigo) s,/. (Très.:
de dëtîlëgnm à qui on a cassé
les dents) agacement des dents
I, 332.
enterin adv. de t. (Tntërïm) en
même temps I, 44a ni, 606. IX,
141 ; (d')enteriii qne eonf. pen-
dant que VII, 245. IX, 290. XU,
435.
enterronsi, do p. p. et a. {de îïk ^
terrosum) terreux, se V, 887.
IX, 387.
entesta 9. a. ((2« en •!• tèsto, 17. e. m.)
entêter^ enivrer V, 244.
entté, entière a. (Intëgnim) entier,
ère I, 62. 370. Vm, 384. XI,
413 etc.
entoor *. w. (ïn tôrnnm) entour^
lieu environnant; employé comme
prép. dans: à Tentonr de, à
moon entoor etc. à fentour de,
autour de moi I, 366. 449. 494.
III, 42. XI, 136 etc.; tout à
Fentour Vin, 138. Xli, 371.
(s')entouma v. a. et r. (ïn-*tÔrn-
are) a) v. a. rapporter VIII,
286; b) V. r. sfen retourner II,
229. VIII, 220 IX, 26. 425.
s'entourtouia v. a. (ïn-*tÔrtucilare
p. ïn-tÔrtTctllare) s^ entortiller V,
264.
21*
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324
GLOSSAIRE.
s'entranca v, r. {de en -l- tranca,
V, c, m.) se clapir VI, 400.
entravadis s. m. {de *ïntrábare
[de tr&bemj = mettre une poutre
dans le chemin de q.) obstacle
m, 486.
entravessa v. a. (în - trâvërsare)
enchevêtrer VI, 468.
entre prép. (ïntër) entre (deux
choses) X, i?02. XII, 56; parmi,
au milieu de 1, 18. 36. III, 167.
IV, 331. X, 313 etc.; entre de-
vant un inf., équivaut à un gé-
rondif: I, 178. 444. VII, 211.
XII, 164 ; entre que (= tre que,
V, c. m.) conj. de t. (ïnter quôd)
dès que IV, 28. XIL 283.
entrebouli b. a. {de ïn-tribûlare)
troubler IV, 194.
entre-ciho s. /. {de entre + ciho,
V. c. m.) Ventre-deux des sour-
cils; à Te. entre les sourcils FV,
340.
s'entre-dire v. r. — Gr. § 108. p.
158. — (înterdïcëre) se dire l'un
à l'autre VHI, 214.
entre-dourmi v. n. — Gr. § 102,
p. 139. — (ïnterdormlre) som-
meiller V, 406. XI, 513.
entre-dubert v. entre-durbi.
(s')entre-durbi v, a. et r. — Gr.
§ 102. p. 140. — (ïntër-dë-
ôpvrlrei (s'Jentr'ouvnrYlU, 378.
I, 301.
entre-fos p, p, de entre-fouire —
Gr. § 108. p. 156. — (ïnter-fô-
dëre) bêcher léger ement VIII, 1 1 9.
entre-fouli, do p. p. et a. (ïnter-
♦fôllltum, f?. foui fou) frétillant
V, 418. IX, 98.
entremen adv. (= entre mentre;
lot. ïnter [du]m ïn[terïm]) en
même temps III, 91. VHI, 163.
X, 175.
entre-mescle, o a. (ïntër-*mï8cîll-
um) emmêlé II, 167.
entre-mitan adv. de l. (ïnter +
mëdïetantem, suivant Marchci,
Gr. Z. XVI, 380, XVIII, 433;
mais cp. aussi G. Paris, Rom,
XXII, 315 et Homing, Gr. Z.
XVIII, 224) au milieu I, 5a U,
201. X, 158 etc.; d'entre-mitan
du milieu de XI, 23.
entrena v. a. {de en + trena, v.
c. m.) tresser VI, 54.
entrepacha v. a. (ïntër - pSctare)
machiner VII, 460.
entre-pausa v, a. (entre + pansa,
V. c. m.) déposer XII, 112.
entrepide, o a. (ïntrëpïdum) intré-
pide I, 236. Vin, 300.
Entressèn n. de l.; clar d'E. lac
d'K, dans la Crau IV, 24. V.
note.
entre- taio *. /. fv. c. m.) entre-
taille s. f, terme de gravure IV,
160.
(s')entre-vèire v. a. et r. — Or.
§ 108 p. 158. — (entre 4 vèire)
(s'Jentrevoir I, 78. 415. lU, 279
etc.
entre- visto «./.(entre f vÌ8to)^rí-
vue rv, 65.
entussi V. a. {de ïn -+- tons, tot
tûssim) propr. : donner la tottx;
fig.: arrêter (le développement)
VII, 290.
envejo s.f. (ïnvïdïam) envie 1, 207.
m, 74.
envejous, o a. (ïnvîdTDsnm) enr
vieîix, se III, 81 ; désireux, se
X, 387. .
envela v.n.eta, (or, inc,J résoudre,
vouloir absolument III, 122.
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GLOSSAIRE.
325
s'enveni v, r.— Gr. § 102 p. 140.
— (86 ïndë vënire) s'en venir,
revenir, s^en retourner I, 272.
501. lïl, 140 etc.
enverina v. a. {de en 4 vérin, lat.
♦vënlmen, cp,Nigra,dans l'Arch,
gL XIV p, 300 (?) et Thomas, Rom.
XXV, 88) exaspérer V, 184.
s'enverea v. r. (ïn-vSrsare) dé-
border VII, 22 ; se renverser XI,
162.
envertonia v. a, (ïn-*vërtîicïlare)
entoHiller IV, 70. X, 33.
environna v. a. (de la ïoc. adv.
enviroun, du v. vira, v. c, m.)
environner X, 326. XI, 272. XII,
180 eu.
s'envoola v. r. (sS ïndë vôlftre)
^envoler IH, 412. X, 403. XH,
15 eu,
équipage, aqnipage s. m. {du fr.
équipage, du germ. skif navire
-I- -atïcum) équipage 1, 240. 286.
XI, 516 etc.
èr 8. m. (aërem) air a) atmosphère
I, 28. 76. 460 eu,; b) mine I,
149. 306. IX, 338 eU,; donna
d'èr à . . ressembler à II, 71;
c) mélodie XII, 12.
erbage s. m. (hërb - Stîcnm) les
herbes VI, 29. VIH, 156.
erbeto s.f. (hërb-ittam) herbette
V, 115. Vin, 207.
erbo s.f. (hërbam) herbe 111,260.
419. 479 eu.
erbonriho s, f. {de hërbîil[am] +
-ilïa) bonne herbe, herbe médici-
nale VI, 145.
ère eU. v. èstre.
ermas s. m. {de erme + -Sceum)
friche, lande, désert, sUppe 1\,
469. VI, 472. VII, 481.
erme s. m. (ërëmnm désert) lande,
savanne IV, 347. IX, 411. X,
53 eu.
ermitan s. m. (ërëmlt-Snnm) er-
mite in, 314.
ennito s. m. (6r6mltam) ermiU III,
! 332. Vm, 238; ermite, oiseau
I X, 70.
ennitòri s. m. (érCmlt-Ortum) er-
mitage m, 321.
Erode n. d*h. (HSrDdes) Hérode
VI, 506.
erra v. n. (ërrare) errer VI, 164.
errour, dans la lac. adv. à Terronr
(p. une étymologie populaire pour
à Tahonr, de ♦àhomm, gr. âtoço^
entre chien et loup, au créptis-
cuU IV, 192.
erso s. f (♦5r[c]tam de ♦ergëre
p. grîgëre; cp. Kôrt. 2833; cp.
aussi le V. erze élever les ger-
bes) vague s.f V, 538. Vm, 23.
XI, 66 eu.
esbarbonla, do p. p. (or. inc.) cre-
vassé, écroulé II, 135.
s'esbéure v.n. — Gr,§ 107 p. loi,
- (ex-bïbëre) s^ évaporer TL,
301.
esbouienta v. a. (ëx-bûllîënt-are)
échauder VI, 577.
esbramassa^. a. (es + bramassa,
forme augm. de brama, v. c, m.)
insulter de ses cris Vm, 409.
s'esbranda v. r, {v, brand et branda)
s'ébranler IV, 368.
esbréuna (= esbrena eU.) v. a.
{Très. : de es + bren son^ b,-lat,
brana) briser les forces de q,l,
509.
esbriha v. a. {de es + briha) éblouir
X, 125.
esbrihanda v. n. et a. {de esbriha)
étinceler, éblouir, fasciner lU,
138. VII, 569. IX, 146.
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326
GLOSSAIRE.
s^esbronfa v, r. (de es + bronfa,
V, c, m.) s'ébrouer VI, 383.
esbroufaire s. m, (de esbroufa 4
-fitor) celui qui ^ébroue, fan-
faron VI, 267.
esbrudi v, a. (de es + brut, r. c.
m.) ébruiter V, 108.
s'escabassa v, r. ((2e es + cabesso,
t>. c. m.) ÍC gourmer la tète V,
247.
escabo[t a. m. (or. tnç.^ troupeau
IV, 42. X, 297.
escàfi 8, m. ((2u fr. ail. ? cp, Vangl.
scoff, m. afl^Z. scof, retord, skanp,
skop, skopa, v. n^^i. scboppen
etc,) moquerie I, 191.
escagno 8. f, (prcib. d'or, celt,^ cp.
Vangl, skaip) écheveauj écagne I,
103. m, 47.
escala v, a, et n, (sc&lSre) esca-
lader n, 34. ni, 77. 150 etc,
esca1aber[t, o a. (or, ine,) écervelé,
étourdi j en délire IX, 12.
Sscalabrons, o. a (sc&lftbrosam)
escarpé V, 69.
escalié s. m. (sc&lftrîam) escalier
Vin, 94.
escalo s. f (scàlam) échelle VHI,
176.
escalustra v. a, (de es 4 cala myope,
aveugle, v, c. m., sous Vinfluence
de lustra, v, c. m.) éblouir X,
138.
escamandre s, m, (prob. une con-
fusion de Escamandre, rivière
de la Phrygie et étang des en-
virons de St,-GilleSf et escande,
esclandre) escogriffe VI, 247.
escambu, do a. (de cambo, v.cm.)
haut enjambes, de haute tige IV,
203.
d'escambarloun loc. adv. (du v,
escambarla, d'im type lat, '^êx-
càmbarëllare enjamber; cj^.caa-
bo) à califourchon IV. 50.
(s'reseampa v, n, et r, (*ëx-càm-
pare) v, n, déborder I, 192; v.
a,: épancher, répandre, verter
m, H, XI, 269. 490 eU,;v.r.:
s'épancher XI, 531.
escampadouiro s.f (de escampa +
-tnrîam) déversoir, embouchure
VJII, 293.
escampiba v. n, (de es camp[a] +
Ilïare) s'éparpUler IV, 12.
escampo s. f, (s. v. de escampa)
échappatoire, subterfuge lU, 3S2.
escandibado s, f (s. p. de escan-
diha chamffer à la flamme, d^un
type lai. *ëx-candllTare) échappée
du soleil II. 172. 359. III. 435.
X, 149 etc,
escapa v. n. (*gx-cáppare se glisser
de sa chape) échapper II, 220.
III, 14. 10S.382 etc
etcàpi, io (= escap, o) a. (du v.
escapa) échappée VII, 583, p. 155.
Ëscarinche (= Ësquerinche) s. m.
(or, inc.) personne maigre et
fluette VI, 471. V, note.
escarava s, m. (scàràbœum, du gr.
axaçafiaioz) escorbot VI, 248.
escarlatin, o a. (du pers. sakir-
lat?) écarlate U, 15.
escarpido s. f. ("^x-c&rpltam, d«
carpire p, carpëre) charpie VI,
143.
escarpo s. f. (b.-lat, *carpam, vha.
charpho) carpe V, 451. VIH
390.
(s')e8carrabiha v. a. et r. (de ëx-
cárpere ; cp. Eh. 448 s, excara-
pelarse, et Kôrt. 7197) (s'Jé-
veiller, émoustiller, dégourdir,
ragaillardir I, 90. II, 6. III,
280.
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GL088ÁIBB.
327
escarrado «./. (*ëxqa&drStam) mul-
tUude IV, 43. YU, 326.
escairadonn s, m. (de escarrado)
escadron IV, 92.
(sOeecarta v.<i.etr, (*ëx-qQartare)
Wécarter IV, 121. V, 139.
escasènço s. /. (*ëx - cftdentïam)
échéance, hasard, pèr e. par Ao-
«ard m, 128.
escanlèstre s. m. (de ëx-cal8i [ are] -I-
-estxum) émoi^ épouvante II, 463.
VI, 345.
escanme s. m. (scftlmum) tolei XI,
. 102.
escaomo s. /. (sqaftmam) écaille
V, 424. XI, 381.
escanpre s. nu -(scftlpriLm) sccUpel
m, 92.
s'escavarta f7. r. (variation de es-
varta, t^. c. m.) «« dispenser VI,
180.
(8^)e8clafi t7. a. e< r. (cf un (yp6 onom.
klap, klaf, cp, Kôrt. 4543) es-
olafi lou rire éclater de rire U,
211. 289.— «. r. s'élancer Vil,
434.
esdamadoiin «. /. (*ëx-clftins-
tlimem) exclomaêion IV, 290.
(s^esclapa «. a. e< r. (cp. esdafi
<f ^»<. schiappare) t?. a. briser
XI, 41 ; V. r, se rompre I, 247 ;
sê Iriser en éclats VI, 626. XI,
286.
efldapaire s. m. (de esdapa) propr,
/endeur de bois, à cause de son
cri: ha, ha; crabier vert (ardea
yiridis), oiseau échassier V, 402.
esclapo s.f. («. v. de esdapa) écku
IV, 422.
s'esclargi c. r. (♦SxdSrïcire ; cp,
Thomas, Rom. XXVI, p, 422)
iéclaircir XI, 387.
esdata v. n. (d'un type '^^xdapi-
tare, du rad, onom. klap) éclater
XI, 336. XII, 329.
esdan, avo a. et s. (*sdaYum, orig.
prisonnier slave) esclave IV, 223.
esdaore r. a, — Gr. § 108 p. 159. —
(ëx-daudëre) exclure Vn, 88.
esdaTÌtudo s./. (sdaY[am] + itndo)
esclavage IV, 223.
esdèiro s,/, (s. v. de esdeira^ctoi-
rer, lat, ëx-dSrare) interstice XI,
467.
esco s. /. (68cam) appât I, 349.
escok) s.f, (schfilam) école XI, 300.
escorno «./.(iic*ëxcomare écorner)
affront I, 497. IIÏ, 222.
esconba v. a. (scopare) balayer I,
218.
escoubeta v, a. (de esconba) ba-
layer vni, 374.
esconbiha v. a. (id.) XI, 161. 366.
esconbo s,f. (scopam) balai 1, 136.
esconla v. a, (ëx-colare) vider, écou'
1er I, 203.
esconlan s. m. (^sdiôlannm) écolier
1,4.
s'esconlonri v. r. (de es f conlonri,
v.cm.) se décolorer IX, 336. XII,
281.
eBcoumesso s, /. (s. p, de escoa-
metre, lat. ëx-c9mmîttere) pari^
gageure IX, 307.
escoimdoan s. m, (de esconndre)
recoin; d'esconndonn. loc. adv.,
en cachette V, 60. VIII, 95.
esconndre v, a. — Chr, § 106 p. 149.
— (ftbscôndëre) cacher U, 130.
176. ni. 119 etc.
esconndndo s.f. (s. p. de esconndre)
cachette II, 263.
esconnjnra v. a. (ëx - côn jnrare)
charmer II, 357.
esconnjurarello s. /. (de esconn-
jnra) charmeresse VI, 393.
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328
GL088AIR£.
escoorregado *. /. («. p. de es-
coorre, gx-ctarëre) course, ex-
cursion n, 48. IX. 29.
esconrrènço s. f. {de escoiirre +
-ëntîam) cours s, m. XI, 502.
escoQssnra v. a. {du loi, ëxcQssnm)
marquer par la morsure, échan-
crer avec les dents Voreille des
agneaux qu^on veut garder pour
l'entretien du troupeau VI, 615.
escouta v, a. (a[a]8Ctkltare) /coûter
I, 302. 539. II, 450 etc.
esconto s, /. (*. v. de escoata)
écoute s./. ; faire esconto écouter
I, 528.
escra (= escrach) s. m. {s. v, de
escracha cracher, du rad. germ.
hrac) crachat XI, 333.
escracha v. a. (du germ. [vnordj
krasa) écraser IV, 356.
s'escranca v. r, (ëx-*cr&ncAre, de
c&ncrem) se rompre II, 303 ; es-
cranca de Tage hrisé par Vâge
VI, 140.
escraponchina v. a. Cp.-ê, de es-
cracha écraser, formé sous l'in-
fluence de grapandino crapaud,
du germ. krappa ? cp. Kôrt. 2254)
écraser comme un crapatid 1,
261.
escrèlt, o a. (ëx-cr6tum) pur, e V,
112.
s'escrida v. r. (de es 4- crida, v.
c m.) s'écrier I, 437. II, 370
etc.
escriéure v. a.etn. — Or. § 107.
p. 152. — (scrïbëre) escri, cho
p. p. écrit, e I, 425. XII, 243
etc.
escrincela v. a. (cp. l'ail, kritzeln,
Vesp. cinzelar ciseler) graver
sur U bois IV, 156.
escudello s. f. (scntëllam) écurie
I, 153.
escamadouiro s. f. (escumo + -at-
Orîam) écumoire VT, 573.
esoameja v. n. (de escnmo) écumer
V, 341.
escnmejaire, o a. (de escumeja]
écumeux, se IV, 433.
escnmenge s. m. (de ëxcommaiiM-
mëntiim) anathime, malédiction;
jita d'escnmenge jeter des im-
précaUons V, 360.
escamerga, do (= esconmenja)
p. p. et a. (ëxcommnnîcfltnm) ex-
communié^ anathème XII, 171.
escnmo s./, (du vha. scûm) écume
IV, 228. VIII, 370 XI, 189 etc.
escnmoQS, o a.(de escnmo i -osnin)
écumant HI, 14. VIH, 133.
escnr, o a. (Ôbscornm) obscur, e
VI, 180.
escnr s. m. (id.) obscurité IX, 231.
escnresino s./, (de escnr) obscurité
V, 561.
esfata v. a. (du s. fato linge, hor-
des ; cp. Vesp.\iSkUi, du rad. germ.
fat-) déchirer VI, 143.
esfor[s s. m. (s. v. de esfonrça, lot.
ëx-fortïare) ejfoí^ IV, 411. vm.
177.
esfonlissa v. o. (ëx-*f0lllcïare, de
fÒllem fou) courroucer, ébourif-
fer, soulever (des tourbillom)
XII, 144.
esf rai *. m. (s. v, de esfraia) effroi
II, 304. IX, 332. 419 ftó.
esfraia v. a. (ex-*frïdare, du germ.
frida paix : faire sortir q.dela
paix; cp. Kôrt. 2782) effrayer
n, 462. V, 441.
esfraiado s. f. (s. p. de esfraia)
effroi II, 173.
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QL088AIBS.
329
esfraions, o a. {de esfrai -f- -osam)
payable V, 437. XI, 140.
esgaieja v. a. (de ëx 4 gai, v.crn.)
égayer III, 261.
s'eflgargamela v. r. {de ea -^ gar-
gamello, v. c. m.) se rompre la
gorge, s^égosiUer V, 213.
(sÔesglaia v, a. et r, {de ♦ëx-glid-
ïare, de gl&dïam; cp. Kôrt. 317;
r. glàri) ^effrayer IV, 393. IX,
341.
a) esglàri, b) esglàsi s, m. («. v,
de esglasia, esglaria, esglaia,
r. c. m.) horreur ad a) IX, 366.
ad b) m, 375.
s'esmarra v. r. {de ëx + germ,
marrjan) se perdre, s^égarer IV,
473. IX, 112; esmarra, do p.p,
et a. perdu, reculé III, 316. X,
143.
esmeraudo 8,f, (sm&rftgdtun) éme-
raude III, 139.
esmongudo s.f. {s, p. de esmònre)
émoi II, 264.
esmonre v. a. — Or. § 107, p. 152
— iëx-*inÔvëre) émouvoir VII,
377. Xn, 185 ; esmongn, do p,p,
ému, e II, 176. IV, 178. X, 223.
365 eu,
èso s. /. {Très.: p. leso, laizo
bande o 'étoffe, de Ift tîam p, làtmn)
casaque VIII, 71 (V. noU). X,
93.
espàci s, m. (sp&tTnm) espace IV,
289. XI, 334. xn, 166 eU.
Espagno s.f. (Bi^^SXLXsim) Espagne
Vn, 481. X, 341.
espaime (= espasme) s. m. (sp&s-
mam) épouvante, transes V, 511.
XI, 148.
espa la v. a. {b.-lat. ëx-patnlare p.
ëx-sp&ihiilare épauler) disloquer
l'épaule^ aufig. : au lieu de espa-
lanca, r. c. m., ébrancher VII,
597.
espalanca v. a. (*explaiicare ouvrir
des planches, une porte ; cp, l'esp.
spalancar et Vit, palanca; Dz.
244. 401.) briser les rameaux
I, 22.
s'espaiarga v. r. (proh.: caincp-
dence de espalanca et alarga,
V. c. m.) s'étendre X, 20.
espalo s. f. (sp&thtliam , dim. de
sp&tham, gr. anà^tj omoplate)
épaule II, 123. IV, 76. VII, 598.
espaln, do a. (de espalo) à larges
épaules IV, 395.
(s^espandi v. a. et r. (*ëxpandire
p. ëxpandëre) (s')étendre, dé-
ployer, épandre, épanouir 1, 428.
m, 157. 452. IV, 166 etc,
espanna, do p. p. et a. (p. esi>anta,
f?. c. m.) pantelant XII, 140.
espanta v. a. (♦ëxpà[v6]ntare, de
ëxpàvëre) épouvanter VTI, 136;
émerveiller U, 367. III. 380;
stupéfait XII, 28.
esparce[t s. m. {du v. esparsi
épandre, du lat. sparsum) sain-
foin, espar cette IX, 39.
esparradon s. m. {du v. esparra
glisser en écartant les jambes;
de Vall. sperren) bélier conduc-
teur rv, 66.
espaso s, f. (spàtham) êpée XI,
39.
(8')e8pas8a (= espaça) t?. a. et r.
(♦ëx-passare) (se) distraire, se
récrier XI, 230. IV, 153.
espauri (= espavonrdi, v. c. m.)
espaventa v, a. (*ëx-pàvëntare ; cp.
espanta) épouvanter XI, 419.
espaventable, o a. (ëxpàvënt- +
-ftbïlem) épouvantabU VI, 366.
XI, 150.
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330
OL088AIRB.
espavonrdi, do (= espavonri, es-
panri) p,p. et a. {de Ôx + páv-
Orem) épouvanté, effaré, effa^
rouché IV, 369. V, 138. XI, 147
etc.
espèci *. /. (spëcïem) espèce VII,
349.
espeia r. a. (de ëx 4- pëllem peau,
oude^x ^ pTlmn poil) écorcher;
p» p. déguenillé V, 164.
espeiaodra v. a, {de espeia; pei-
andro guenille, de peio) mettre
en lambeaux I, 274. XI, 314.
espeiòti a. m. {de espeia) dépenaillé
IV, 92.
espeirega v. a, (*ëx-p6trïcare, v.
pèiro) épierrer VIII, 188.
espeli V, a. et n, {de expëllere;
Ovide: se in auras expellere =
nasci ; cp. le vpr, espelir faire
éclore) éclore v. a, I, 166. v. w.
IV, 3. XI, 182.
espelido «./. {s. p. de espeli) éclo-
sion III, 72.
espelonfi v. a. {de pîlnm, v, c. m.)
ébouriffe^' VI, 437.
espéra v, n. et a. (spSrare) espérer,
attendre I, 456. II, 197. IX, 199
etc.
esperanço «./. (sperSntïam) espé-
rance V, 366.
(s')esperdre v. a. etr.— Gr.§ 106,
p, 149. — (ëx-përdëre) perdre
IX, 422 ; V, r. se perdre XII, 1 4.
122. esperdu, do p, p. et a.
éperdu, e H, 452.
d'esperéli (= de es pèr éli) d'elles-
mêmes VI, 426.
d'esperelo (fém. de d'esperéu m )
(= de es pèr elo) d'elle-même
VI, 125.
esperi[t «. m. (spirïtum) esprit VI,
569; Ion Sant-Esperit le SaitU
Esprit XI, 532.
E8peri[t-Fanta8ti s. m. (splrltom
*ph&nta8tîCQm) Esprit-Fantasti-
que VI, 311. 280. F. note,
esperitoan s. m. (spirit + -^nem)
lutin II, 54. VIII, 147. XI, 112.
(8')esperlounga v. a. et r, (ex-
prolôngare) prolonger VIII, 10;
se développer IV, 44.
s'esperlaca r. a. et r. (ëx-p6r-
*lllcare) v, a. dessiller les if eux;
V. r. ouvrir les yeux à la lu-
mière; p. p. serein, resplendis-
sant d'étoiles VIU, 105.
espèro s,f, (s. v. de espéra, v, c m,)
espoir n, 219. XI, 394 ; se boute
à Te. se mettre à VaffùA VIU,
397.
esperoun *. m. {du germ, sporo)
éperon IV, 213. 316.
espés, so a. (spïssom) épais, se L
511. VII, 431; adv,: semena
espés semer dru V, 516.
espetacle s. m. (spëctsctlliim) spec-
tacU I, 360. X, 120.
espetaclous, o a. (spectacnlosom)
prodigieux V, 273. Xn, 126.
235.
espiga V, n. (^spioure) monter tn
épis, se muUiplier VI, 20a Vïï,
197. X, 413.
espigau *. m. (♦spïcale) épi VI,
200. Vn, 279. IX, 112.
espigna v, a. (gx-pïng-fire) piquer
II, 261.
espigo s, /. (spicam) épi V, 60.
espinas s, m. (*8pin-*cëttm) buisson
épineux Hl, 452.
espincha v, a. {du vha. spchôn
épier, avec n inorganique) épier,
regarder, examiner I, 46. 221-
n, 182. IV, 185 etc.
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eLOSSAlRB.
331
espinchado «./. («. p, de esphiclut)
ceillade Ul, 82.
espingolo 8, f. (de spicttlam, cp.
Niifra, dans VArch, gl XIV,
p. 298) épingle VIII, 73. X, 94.
espÌBo s. /. (Bpinam) épine VU,
412. X, 320. 375.
espinoos, o a. (spinosum) épineux
Vn, 48.
espira v. n. (ëx-spirare) expirer,
jaillir V, 259. XI, 39. VHI,
131.
esplanado e. /. {du lai. *ëx-p1&n-
fttam) esplanade, espace I, 408.
s'esplica V. r, (ëx-plîcare) expH"
quer IX, 208.
s'espoompi (= s'espoumpa) v. r,
(de es 4 poumpo, du lat, bômbnm
bruit sourd, du gr, /Jo/i/îo,-, cp,
Kort. 1274) se gonfler d'orgueil
XI, 255.
e8poD8[c s. m. (s, v. de esponsca)
ondée Vin, 259.
esponsca v. a, (de es + ponsco)
éclabousser VII, 49.
esponso s,f, (sponsam) épouse JX,
198.
(s')esp6ns8a v. a. (t;. pôusso) v. a.
secouer la poussière V, 486;
battre, étHller XII, 90; v. r
se secouer VII, 483.
espónssado s.f, (s, p. de espônssa)
orage de coups IV, 335.
espònti V. a, (de pûltem pt^ée de
farine) broyer V, 287.
espravanlt (= espayènt) s. m. (s,
V. de espaventa, v, e. m.) épou-
vanU VI, 252. XI, 269.
esprès, esprèssi adv, (ëxprSMum,
ëxprëBsim) exprès, à dessein U,
187. m, 330.
espritt, V. esperit.
esprouva v, a. (ëx pròbare, forme
tntensitive p. pròbare) éprouver
XI, 76.
esprovo s. /. (s. v. de espronva)
épreuve X, 377.
espnrga v. a. (ëx-ptirgare) puri-
fier, ia^^ XI, 302. Xn, 130.
esquerlo s, /. (du germ, skella.
ail, schelle) sonnette 1, 508. VIII,
403.
(s')e8qiiicha v. a. et r, (de es +
quicha, v. c, m.) (se) presser,
oppresser I, 314. II, 259. Vni,
71. xn, 244.
esqaichamen s, m. (de esqnicha -h
mëntum) épreinU VI, 374.
esquifa v. r. (du vha, skinhan)
esquiver, échapper VI, 122.
esqniha t;. a. {p.-ê, identique avec
esquiva, esquifa, du vha. skin-
han) glisser V, 491.
esqninan s. m, (de esqnino i -Siem)
dos XI, 155.
esqnino s.f. (du vha. skîna) échine,
dos I, 325. IV, 73. Vni, 434
etc,
esta, do v. èstre.
estable s. m. (stâbûlnm) étable VI,
365.
estabonsi, do p. p. et a. {or. inc)
stup^ait, consterné, ravi II, 371.
IX, 347. X, 290 etc.
(s')estaca v. a. et r. (de la roc.
tac-, cp. KôrL 8004) (^)attacher
V, 423. IX, 290. X, 329. XI,
304 etc.
estage s. m. (st&tïcnm) asile, de-
meure X, 150.
estagnié «.m.(*8tàgnarlnm, stfinn-
Srïiun) dressoir (d'étain) 1, 424.
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332
GLOSSAIRE.
s^estalooira v. r. (du germ. stall)
s^ étendre mollement, se coucher
nonchalamment IH, 158. V, 409.
Vin, 291. X, 358 etc.
estampa v. a, (du rad, germ, stamp
presser) estamper, imprimer; p, p.
découplé I, 122.
estampadoro s. f, {de estampa)
empreinte IV, 326.
estampèu s. m. {de estampa) i>a-
carme IX, 248.
estan s, m. (st&gnnm, st&nnnm)
étain I, 424. 491.
estanco s. /. {du v, estanca, lot,
st&gnare arrêter l'écoulement)
banc de roche VI, 341.
estang s. m. (stàgnnm) étang X,
70.
estardouD s. m, {dim, de estardo,
astardo, oustardo); lat &vT8
tarda, vpr. austarda) outardeau,
petit de l'outarde V, 269.
estàsi s. m.(ec8tasin, dugr. ixtiTamç)
extase III, 376. X, 280.
s^estavani v. r, {de es + t inorgani-
que -i- avani, du lat. ôvfinëscëre)
s'évanouir X, 163.
esté s. m. {du germ, stik, stek,
ail. Stecken ; esté, estèc, rome-
stècq jeu de cartes, puis la
manière de s'y prendre, savoir-
faire, adressé) grâce II, 98.
estegne v. a. — Gr. § 109 p. 162
— (exstïngûëre) éteindre XII,
45 ; estenc, o ou -cho p, p. éteint,
suffoquant, oppressé Ylj 491. IX,
343.
estela, do p. p. et a. (stëllfttam)
étoile m, 241. Vin, 106. IX,
92 etc, .
s'estela v. r. (♦âstïllare) se fendre
en éclats, se raidir Y y 267.
estello «./. (stëllam) étoile 1, 152.
171 etc.
e8tendar[d s. m. (de estèndre +
suff. germ. hart) étendue f. IX,
162. XI, 217.
estèndre v. a. Gr, § 106 p. 149
— (ëxtëndëre) étendre U, 13a
VI, 413 eu.
estendndo s, /. (s, p. de estèndre)
étendue H, 138. Xn, 233. 370.
estent, 17. èstre.
Esterén «. m. l'Esterel XI, 451.
V. note.
esterle, o a. (stërïlem) stérile YI,
489.
estemi v. a. (de stërnëre) terrasser
V, 340. X, 162.
estèu s. m. (b.-lat. stellum, locum
palis circumseptum, Du C, S or.
germ,?) écueil XI, 117.
Estève n, d'h, {StéiphìiJìXim) Etienne
XI, 38.
estevo s, f, (stïpam p, stipam)
manche m, VU, 319.
estién s. m. (œstivum, se. tempos)
éU I, 82. %. II, 47. 118 etc.
estiganço s. f (*ïn8tlgántïam p.
ïnstlgStïOnem) motif VI, 195.
(8')e8tira v, a, et r, (es + tira,
V, c. m.) étirer, se dégourdir,
s'allonger U, 145. V, 261.
estiva V, n. (œstivare) être en Hé
I, 338.
estivage s. m. (♦sBstivStïcum) If
courant de l'été IV, 316. VIII,
296.
estivau, alo o. (♦aestivfilem) cPHéf
estival m, 390.
estivo s. f. (œstlvam) cellier pour
l'huile ou le vin III, 116.
esto pr, dém. fém: (ïstam) esto
nine cette nuit YUI, 329;
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GLOSSAIRE.
333
estoío 8. /. (or: inc,) étoffe II,
291.
estolo *./. (stôlam, du gr, aToltf)
étoie XI, 299. XII, 289.
estoablo *./. (d'or, germ.; cp. l'ags.
stnbla, V. Braune, dans Gr, Z,
XXII p. 205) jachère I. 139.
estoubloun s. m. (de estonblo)
chaume XI, 308. — Estoubloun
n. de l, Esioublon (B.-du-Rh,)
ni, 189. V, noie.
estonfa v. a. (d'un type ♦ëxtufare,
du gr. ivtpoi vapeur?) étouffer
XI, 336. Xn, 245.
estouma v. m. (stômâchum) estomac
m, 262.
estraia v, a. {de *6xtrágere, cp.
Kôrt. 3048) gâter, détruire, ver-
ser et embrouiller les blés VII,
202.
estramas s. m. (s. v. de estra-
massa jeter par terre violem-
ment, lai. ëxtra-*inattëare, cp.
Vit. stramazzare) lourde chute
IX, 14.
estrainbor[d s, m, {de '*'strâmbam
de travers,p.-ê. sous Vinfluence de
tT9iA^0TÌ)enthousiasme, transport
m, 105. IX, 409.
s'estrampala v. r. {de '''stràinbum
tortu) s^écarquiller les jambes
V, 214.
estrangié, iero a. (♦ôxtrftnëftrïum)
étranger, -ère XI, 371.
estrangejo a. (extrftnéam) étrange
Xn, 23. .
estransina v. a, {de Hrascinare,
*traginare, cp.Kdrt.8299, formé
sous Vinfluence de transire) ha-
rasser VIII, 15; consumer XI,
477.
estras s. m. {s. v. de estrassa)
déchirure, déchirement VI, 374.
Vm, 17. X, 235 etc.
(8')e8tras8a v. a. et r. (*ëxtrftctïare)
(se) déchirer II, 306. 348. In ,
213 etc.; essatier XII, 317.
èfitre V, auxil. — Crr. § 97. —
(♦essëre p. esse) être. Inf. I, 49.
154. — Pr. Ind. siéu n, 364;
siés Vn, 54. XI, 218 etc.; es
I, 259. 352. II, 59. XI, 35
etc.; sian I, 80; sias I, 108.
189; soun XI, 88. 327.— Jmp/f.
Ind. ère etc. I, 5. 43. 140. 256.
— P. d. fugue etc. I, 465. VII,
528. vm, 175. X. 315. XI, 47.
— Fut. sarai etc. I, 51. 258. —
Cond. sariéu etc. H, 377. XII,
248 - P. Ind. sian esta I, 259.
— Pr. Sbj. fugue etc. I, 11. 187.
Impér. fugues VU, 532. — P. p.
esta, do I, 259. 352. — P. pr.
estent IX, 125; en estent que
étant que, comme (indiquant la
cause) I, 466. II, 164.
èstre 8. m. être m. XI, 201.
estré, estrecbo a. (strictum) étroit, e
U, 267.
estrechan, o a. {de estré, estrecbo)
étroit, e VI, 176.
estrema r.a. (♦extrëmare) en/erm^r,
remettre I, 447. IV, 192. V, 101.
estremage s. m. {de estrema +
-atïcum) rentrée (du foin) IX,
p. 183.
estrementi v. a. (ëx-*tremëntlre,
de trëmëntem) secouer, faire
trembler, faire retentir IV, 394.
VI, 489. XI, 199.
estreno s. f. (strënam) étrenne I,
503.
estrepado s. f. (s. p. de estrepa,
V. trepa) piétinement VI, 488.
vm, 410.
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334
GL088ÂIRB.
estrién s. m, (du germ, strenpa)
étrier V, 325.
e8tro[p 8, m. (strSppiim) Hrope V,
423.
Ëstropi n. d*h. (£iitr5pTiim) Eí^
trope XI, 100. 399.
estroupa v. a. {du rad. germ. stnp,
strap, cp. l'ail, gtruppig) re-
trousser IV, 451. Vn, 174. IX,
235.
estrumen s. m. (instrnmSiitam) in-
strument, outil IX, 301.
estabo s. /. {de *ôxtufare /aire
suer, cp. le gr, Twpoç, Kôrt. 3061;
V. aussi tnba) propr, : Huve, suée,
fig.: course effrénée I, 461.
estudla v. a. (*8tadTare) étudier
III, 334.
estùrti s. m. (8tùltum)/ow III, 302.
s'esvali V. a. et r. (*6x-valhre, de
vailum) dissiper I, 170. XH,
299; se dissiper, disparaître IX,
376. X, 132. XI, 112.
s'esvana (= s'esvani) v.r. (*evèln-
are p. evànëscëre) s^évaporer,
se dissiper IV, 405. XII, 362.
s'esvapoura t?. r. (ôx-vaporare) s^é-
vaporer XII, 2.
(g^eav^rta v. a, et r. {de 5x-vôrtëre)
V. a. dissiper IX, 229 ; v.r, se dis-
siper Vn, 463. VIII, 63. XI,
181.
eeventra v. a. (ëx-*Tëntrare) éven-
trer V, 327.
esvoto s. m. cffranàe faite „ex
vôto", c, à d. à la suite d'un
vceu I, 357.
eterne, o a. (œtemani) éternel
VI, 632. XI, 489. XH, 119.
eto! int. (îtâ) en effet, oui XII,
326.
eu pr. pers. 3^ p, sg, (ïllnm) lui
I, 22. 129. 447 etc.; eu -même
lui-même IV, 28.
èurre (= èuro) s. f. (hedéram)
lierre IH, 463. VHI, 33. 260.
éuse *. m. (ïlîcem) yeuse VI, 484.
IX, 40.
éusino s. /. {de èuse) chêneteau
IX, 163.
Evangèli s. m. (euangelium, dugr.
wyyihoy) Vhvangile VI, 425.
evangelisto s. m, (euangëllstam)
évangéliste VIU, 102.
evesque s. m. (ëpïscopum) étiêque
XI, 91. 515.
F
fa, facho «. faire.
facharié s. /. {du v. fâcha, lut.
*fa8tldïcare) fâcherie VH, 442.
fachous, 0 a. {id.) fâcheux, se VH,
126.
fàci s. f. (fàctem) face VII, 232.
VI, 333. Xn, 166.
façoun «./. (f&ctïonem) enjolivure
vn, 689.
façonna v. a. (de ís^omì) façonner,
ouvrager I, 137.
Fadeto s. f. {dim. de fado) petite
fée VI, 169. xn, 253.
fado s.f. {fs,tfm)fée IV, 209; ad-
jectivement: as la man fado tu
as la main fée H, 248.
fagon, fague etc v. faire.
fai p, faire (v. e. m.) VIÍ, 230.
faire v. a. — Or, § 108. p. 166 —
(f acëre) faire, — Pr. Ind. fas
Vm, 277; fai I, 30.66; fanl,
20. 63. — Impft. Ind. f aaiéu etc.
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OliOBSAlRB.
335
I, 173. Vn, 4. 100. — p. d.
fagnère etc. I, 94. 96; fè rdia-
lecte de MarseilleJ I, 492. —
I^tU. et Cond, farai, fariéu etc.
Vni, 14. Vn, 373. - Impér.
íai I, 35. — Pr. Sbj. fague etc.
XJI, 125. VI, 511. - Impft.
Sbj. fagaèsse. — P. pr, fasènt
X, 65. 393. — P. p. fa, facho
XI, 293. I, 448. — faire suivi
d'un in/., comme en /r. X, 126.
898 etc. — employé comme v.
impers, fai bon (jaire) il fait
bon (s* étendre) X, 85 ; fasiè tèms
sol il faisait un temps calme
XI, 121. -- deqnè nous fara?
à quoi cela nous servira-t-il? I,
281. — faire à dire, crier à qn.
II, 22; p. ex. faguè dit-il I, 64.
94. Xn, 256; se faire v.r. de-
venir I, 20. 112. 306.
faire s. m. le faire, V adresse H,
69.
fai[8 s. m. (fftscëm) faix, fagot I,
44. in, 278. .
falabrego ( - farabrego. fanabrego
etc.) s. f. (or. inc,) micocoule,
fruit du micocoulier I, 54. 520.
xn, 152 etc. Cp. I, 1 note.
falabregnié s. m. (de falabrego)
micocoulier (celHs australis de
Linné) I, 91. IX, l etc.
falé (= fougue, fangnè) v. n. —
Or. § 104. p. 145 - (*fallsre
p. iiiXtëre) falloir I, 65. Pr. Ind.
fan I, 127. 335. 439. - P. d.
langue I, 443. — Impft. Ind.
falié XI, 317. ~ JV. Sltj. faugue
VI, 269.
falelt, 0 a. et t. (du germ. falu
fauve) de couleur faune (en par-
kuU de mulets et de chevaux)
IX, 339.
I f ali V. n. (*f aUire p. f alfére) fail-
lir; lou jour fali le jour dé-
faillant xn, 298; loc, adv. lou
jour fali au jour failli, tombant
V, 59; emé lou jour fali avec
le jouflr tombant VII, 535.
fam s.f (famem)/a«H 1, 28. VJII,
35. XI, 206 etc.
famiho s.f. (î&ml\ia,m) famille VII,
388. YIII, 247.
famous, 0 a. (fftmosum) fameux I,
473.
fan, V. faire.
Faneto (de Gantèume) «. de f.
Fanette (abr. de Estéfaneto) de
Gantelme, présidait les cours
d'amour vers 1340. IH, 240. F.
note.
Fanfarigoulo s f. (or. obsc.) Fan-
farigoule, vallée de la Crau,
du côté d'Istre (B.-du-Rh) VI,
446.
fanfaro s.f. (or. inc, p.-ê. onom.)
chasse au flambeau VI, 387.
f ango s. f. (du germ. f anjai fange
V, 486.
fantasti, co a. (*phantâ8tïcum)
fantastique VI, 373. X, 128; v.
aussi Esperit-F.
Faraman n. de l. (b.-lat. Villa de
Faramannis, c.-à-d. des émigrés
des Burgondes) Faraman, dans
la Camargue IV, 346. V. note.
farandouleja v. a. (de fârandoulo)
faire la farandole VI, 448.
fârandoulo s. f (du germ. faran,
cp. l'esp. farandula troupe am-
bulante d'acteurs) farandole s.f.
ra, 10. IX, 259. X, 39 etc. V.
III, 10 et XI, 232 notes.
farfantello s.f. (du s. farfant for-
fante, d'un mot onom "'fanfa.
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336
GL088ÂIRB.
qui désigne ýorfofUerie, une chose
ou une personne légère; cp. Kdrt.
3185) éblouissement X, 260.
faro[t, 0 a, et s, {du gr, tpovôç
falot) coquet, te, falot, e H,
12.
fatnro s,f. (fàcttiram) culture VII,
303.
fan s. m. (fftgum) hêtre III, 167.
X, 85.
fan, fangné, v. falè.
fandado s. f {s. p. de fanda, du
vha. faldan, faldôn) tablier YII,
239.
fandadonno s.f. (de fandado) tab-
lier plein m, 186.
fandan s. m. {du v. fanda) tablier
VI, 493. VIII, 85.
fando 8. f {du germ. falda) giron
XII, à58.
faveto s. f {de favo) féverole 1,
160.
favo «. /. (fabam) fève I, 146.
fe = fes, V. c. m.
fe s,f (fidem) foi I, 3a3. X, 350.
XI, 67. 211 etc.; faire fe de
faire foi de, attester XI, 323.
fè, V, faire.
feble, 0 a. (fl6bllem)/at6/e X, 130.
XII, 134.
fèbre s.f (febrem) fièvre VIII,
38.
febrié s. m. (febr[ti]ârïnm) février
VI, 415. V, note.
fedo s. f. (fstam, cp. Dz, f>82, feda
et Kôrt. 3213) brebis I, 81. II,
160. IV, 99 Hc.
fedoun s, m. {de fedo) poulain VIII,
21.
fege s. m. {de ficfttnm, se. jecùr)/o«î
VIII, 371.
fegonn[d, o a. {ÌêcTUiánm) fécond, e
IV, 90.
felen s, m. {de fllïnm) petit-fils
IV, 256.
felibre s, m. {Pour les explicatioru
de ce mot v. le Très, s. felibre;
selon Jeanroy, Rom. XXIII,463,
de Vesp, feligrés, orig.: filii
ecclesiae, doctores legis)/^/tftre,
littérateur de la langue (Poe M,
232. Voy, Inirod. et III, 232
note.
felonn s. m. {b.-lat. fellonem, du
germ. fiUo flagellaieur) félon V,
371.
femelan (= femelnn) «. m. (de
femëllnm) sexe féminin, les fem-
mes en gén. III, 97.
femelin, o ( - femenin, o) a. (de
fSmïninum) féminin, e VI, 166.
femo s. f (fémînam) fem$ne El,
44. IV, 469. Vni, 452 etc.
fen s. m. (fœnnm) foin IV, 409.
IX. 42.
fena[t s. m. (fœn&tum marqué de
foin) scélérat , mauvais st^jet,
sacripant JX, 260. Y, Ì2Í. Foy.
note.
fenan, alo a. ("'fœn-ftlem) de foin,
fauché IX, 5a
fendre v. a. ^ Or. § 106. p.W
- (fïndëre) fendre I, 134. VHI,
258. IX, 311 etc.
fendudo s. f. {s. p. de fendre)
trouée faite dans un champ de
blé par le clief des moissonneurs
IX, 233.
feneirage s. m. (du v. feneira ren-
trer les foins, de fen) fenaisw
IX, p. 183.
fenèstro s. f. (fënëstram) fenêtre
m, 258.
fenestronn s. m. {de feùéitro) petite
fenêtre m, 62.
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GLOSSAIRE.
337
fèr, o a. (fëmm) sauvage IX, 383;
farouche IV, 440.
Ferigoalet s. m, {de ferigonlo) le
Ferigoulet, i>in muscat III, 24.
F. note.
ferigonlo «./. (fërictilam sauvage)
thym VIII, 137.
ferme, o a. (*fïrmuin) ferme m,
96 ; adv. ferme, fort V, 233.
femeti, co (= freneti, co) a (phrë-
nSticum, du gr, (pQfyrjnxoç) fré-
nétique XII, 445.
femi, freni v. n. {de îr^mëie) fré-
mir V, 177. Vm, 38. 386 etc.
femisoun s.f. {de feni[i] + -ïtïonem)
ýrisson VIII, 406. IX, 332.
feronge, jo (= fourège, fourèche)
a. (*feroticum tiré de ferOcem,
d'après sîlySticnm sauvage) fa-
rouche m, 177. IV, 468 etc.
feroon, o a. {de férum) farouche,
furieux, passionné U, 157. m,
91. IX, 276 etc.
ferra v. a. (fërrare) ferrer V, 325.
ferrado s. f {s. p. de ferra) „fer-
rade^\ opération pastorale célé-
brée à Arles IV, 338. V. note
rv, 337.
ferra[t s, m. (♦îërrfitum) seau de
bois cerclé de fer Vm, 275.
ferre s. m. (fërrum)/«r s. m. II, 424.
IX, 278. XI, 41.
fèrri s. m, = ferre m, 313. Vn,
439.
femn s, m. {de fëmm) sauvagerie '
VI, 168.
fes s. f. (vïcëm) fois I, 403. VIII,
340 etc.; tonto à la fes tout à
la fois I, 179; de-fes des fois,
parfois n, 46. X, 68; i'a de fes
parfois n, 458 ; proun fes mainte
fois II, 287; à la fes à la fois
V, 231. IX, 311.
festin s. m. (festinnm p. fëstivnm)
festin V, 392.
fèsto s.f. (festam) fHe I, 412. m,
16 etc.; faire fèsto faire fHe
VII, 215.
festonna v. a. {de Vit. festone, de
Vadj. lat. ïé^txim) festonner VII,
589.
fèn s. m. (fel) fiel X, 384.
fénse s. m. (fîlïcem) fougère VI,
485.
ficheironn s. m. {de fichoniro) tri-
dent IV, 419. V, 364. V. note.
fichonira v. a. {de fichoniro) percer
V, 21.
fichoniro s. f {du v. ficha, lat. pop.
♦flccare p. ♦figïcare, 4 -orïam)
tout ce qui sert à fixer, trident
IV, 352.
fichn s. m. {du fr. fichn, du v.
ficher, UU. pop. flccare p. ♦figï-
care) fichu II, 255. Vin, 86.
X, 77.
fidèn, èlo a. (fîdslem) fidèle IX,
38. X, 333.
fiela V. a. et n. (fllare) filer I, 303.
III, 17. X, 128 etc.
fielatt s, m. (♦flktnm) filet I, 349.
XU, 206.
fieleja v. a. (♦fll-ïcare) filer V,
566.
fier, 0 a. (fëmm) fier, fière I, 466.
m, 121. IV, 6 etc.
fieramen adv. (fërft mente) fière-
ment I, 265. X, 73.
fiermamen s. m. (fïrmSmëntnm)
firmament V, 84.
fién s. m. (fllïum) fils 1, 113. 147.
319 etc.
fién s. m. (îllnm) fil lU, 255. V,
mi\ filet d'eau YJll, 250; avé
Ion f. avoir le fil, être fin, adroit
U, 80.
22
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338
GLOSSAIRE.
figo 8. f. (*flcam p, ficum) figite
I, 20. 226.
figniero «./. (flcftrtam) figuier H,
430. VII, 39.
figuro 8.f. (fîgtlram)/^r<! "VI, 398.
fihan (= fihun) s. m. {de fiho) les
filles en gén. XI, 301.
fiheto 8. f. (dim, de fiho) filleUe
III, 198. Vni, 339.
fiho 8. /. (filiam) fille U, 4. IV,
169 etc,
filo 8. /. (fila) file m, 170 ; de
filo de suite VIH, 298.
fin, 0 a. (♦fmum p. tlnltum) fin, e
I, 309. n, 240 etc. — lou fin
s. m. le fin I, 129.
fin 8,f. (finem) fin s,/, I, 464. X,
259 etc.; houta fin à mettre fin à
XI, 303. — fin-que prép, jusque à
m, 165. IX, 394. XI, 195; fin-
qne d'uno sans en excepter une
XU, 248; (à) fin-que conj. jus-
qu'à ce que IV, 131 ; pèr fin que
conj, afin que III, 259.
fini, feni t?. à, et n. (flnlre) finir
m, 351. VIU, 92; fini yèr finir
par (suivi de Vinf.) X, 131.
fiò s. m. (fScum) feu I, 288. II,
171. 396 etc.
fiolo «./. (phïàlam, gr, tpiaXtj) bou-
teille III, 116.
fisa V. a, (*fldare p. fidere) se fier à
Xn, 428.
fiscello 8. f. (fiscellam) éclissef
faisselle, petit rond sur lequel
on fait égoutter le lait caillé IV",
452. F. note.
fissa t?. a.etn. (♦flxare, de fixum)
fixer VII, 8. X, 285; regarder
fixement XII, 261.
fisse, 0 a. (flxum) fixe; les iue
fisse les yeux fixes VI, 578.
fisto ; ma fisto int, (de fisto 8. /.
fesse, lat, fissam) ma foi (en
style burlesque) II, 224. IH, 151.
fia, flaco a. (fiâccum) flasque I,
433.
flahutelt s. m. {dim, de flahnto, r.
flaveto) petite flûte à trois trous
VII, 551.
flamado s,f {*MmmSX8M) flanme
VI, 487.
flame, o a. (flámmeum) pourm de
plumes, dru, brillant de nou-
veauté II, 203. X, 208; à qui
les ailes ont poussé IX, 188;
flame-nòu a. (v. c. m,) battant-
neuf IV, 147.
flameja v. n. {de ♦flámma) jeter
des flammes, flamboyer I, 523.
flamen s, m. (flftmmftntem) flamant
IV, 479. xn, 309.
flameto *. /. {de flamo + -ïttam)
flamme X, 117.
flamo s. /. (flàmmam) flamme I,
228. II, 208. 320 etc.
flan[c s. nu {de flàccum?) flanc IV,
87. 213. xn, 297.
fiasco s.f {b.'lat. flascam, rfe tîs-
ctdum) flacon III, 246.
flasque[t s. m. {dim. de fiasco)
petit flacon III, 253.
flaveto (= flahuto) s.f. {d'un type
lat. ♦flfttûtïtare, cp. Homing
dans Gr. Z. XXII p. 484} 9^'
loubet VII, 165. V. note.
flècho s. f. {vfr, flesche, du f . ir/.
flesc, *vliscâ baguette ? Cp. KdrU
3331) flèche Vni, 356. IX:,321.
flèu (= flagèu) s. m. (flàgëlto)
fléau XI, 378.
flo s. m. (flôccum) flocon XI, 189
XII, 240 ; bouquet IC, 31 ; Umfe
IV, 8; bloc XI, 245.
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GLOSSAIRE.
339
floto 9. /. (♦flûctam p. flactnm) ;
à .floto par bandes VI, 391;
touffe Vm, 81.
flonca, do p. p. et a. (flôcc-fitam)
orné de bouffettes, de houppes
IV, 73. 82.
flonqneja (= floucouneja) v. n. {de
flQccnm) propr, : tomber en flo-
cons; clapoter II, 436. X, 146.
flour s. /. (florem) fleur I, 168.
323. 340.
flonreja v. a. {de flour) effleurer
II, 448.
flooreto s.f. (flour + -ittam) fle/wr^
fleurette in, 476.
flouTÎ V. n. (*flOrire p. florêre) fleu-
rir n, 256. III, 419. IV, 14. 201
etc.; crous flourido Xn, 97. 347.
V. notes,
flouta V. n. {de flot, germ. flut)
floUer IV, 210.
fume s, m. (flomen) fleuve VII,
113. X, 21.
ûave, flùvi s. m. (flûvïum) fleuve
V, 528.
fogo s, f, (îûgam) animation, ar-
deur, fougue II, 456.
fonlt s. f. (fôntem) source, fon-
taine I, 87. II, 437. ra, 509 etc.
Fon[t-d6u-Réi, la n. de l. la Fon-
taine-du- Boi, endroit près de
Beaucaire II. 66. V. note.
FoDl^Vièio, la n. de l. Font- Vieille,
village situé dans une vallée des
Alpilles I, 163. V. note.
forço s. f (fôrtïa) force IV, 382.
xn, 179. V. note.
forço adv. {id.) beaucoup (sert à
renforcer un comparât, ou à dé-
signer un sup. absolu) I, 309.
n, 94.
formo s. f (formam) forme V,
487.
foro prép. et adv. (f5ras) hors;
(en) foro de prép. en dehors de,
hors de VU, 559. IX, 272. XII,
396.
fortt, 0 a. et s. (fôrtem) fort, e
I, 56. 189. 417. 512 etc. — fort
adv. fort IH, 117.
fort s. m. {id.) le fort in, 259.
fou, folo; pi. fòli(8) a. (fmiem)
fou, folle II, 234. 313. IX, 14
etc.
fòuco s.f. (fûlïcam) macreuse, ca-
nard de mer V, 319.
fougasso s. /. (♦fôcftcëam, se. pas-
tam pâte cuite sous les cendres)
gâteau, fouace VII, 632, p. 156.
fougau s. m. (fOcSle, de fòcum)
foyer, âtre VI, 525. VII, 631.
X, 398.
fougno s.f {s. V. de fougna, fouina,
le vfr. hongner, b.-lat, hugnare
obmurmurare, p.-ê. du germ.
haunjan, ail. mod. hôhnen) bou-
derie II, 142.
fougous, 0 a. {de fogo, v. c. m.)
fugueux, touffu IV, 206. IX,
115.
fougueiroun s. m. {de fougulé, lot.
fôcarîum) foyer Vn, 446.
fougneja v. n. (de fôcum) étinceler
II, 139.
foui (= fou, V. c. m.) fou II, 423.
IV, 350. XII, 180.
fouire V. a.-^Gr.§ 108 p. 156. -
(fôdere) labourer Y, 202. -fouire
s. m. {id.) labour VII, 253.
fouitt s. m. {dim. de fau, lat.Ì&gam)
fouet VI, 276. IX, 340.
fouita V. a. {de fouit) fouetter VI,
76.
foulas, so a. et s. (fôll[em] -h suff.
-acëum) insensé, grand fou 11^
406. VI, 171. VII, 63. XII, 120.
22*
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340
aLOSSAIRE.
fooletoiin 8, m, {de fOUem) follet,
lutin I, 466; tourbillon IV, 406.
VIII, 143. XI, 108.
fouUé 8, f. (*fômam) folie VU,
350.
fonlìgand^ o a. {du v. fouliga, vpr,
f olijar, folear, lat, fôllïcare) fo-
lâtre; enjoué; fou, folle I, 176.
438. II, 268. rv, 172. VIII, 202
etc,
foulinèn s. m. {de fou) petit fou
VIII, 388.
foulo 8, f. {8. V, de foula fouler,
lat ♦follare)/i)u/« XI, 232. 479.
XII, 207.
foundamento 8. f. (fClndSmëuta)
fondement VI, 545.
(se) foundre v, a,etr.^ Gr.§ 106
p. 149 — (ftUidëre) (8e) fondre
II, 219. in, 436.
founLs *. m. (fùndufi) fond m, I,
531. II, 200; au an foons aux
profondeurs XH, 234; de-founs
à fond I, 129.
f oun[8, 0 ; pL foun8Ì(8) a. {de îun-
dus) profond, e V, 425. VIII,
186. Xn, 279.
founsour s. f {de Vadj, founs)
profondeur VU, 27. Vm, 400.
XI, 157.
fountano «./. (font-anam) /on/atnf
XI, 208.
fountaneto s.f {de fountano) /on-
taine X, 96.
îountaniho 8. f {id.) X, 337.
four s. m (fûrnum) four XI, 124.
VII, 587.
fourça V. a. {de forço) forcer VI,
273.
à fourcado loc. adv. (àd ♦fûrc-fitam)
à pleine fourche IX, 71.
fourca[t s, m. (*îûrcfitum) araire
8. m. IX, 314.
fonrco «./. (fûrcam)/oMrc/j€ VIU,
353.
fourcolo 8, f (fûrcûlam) trideni
IV, 494.
fourèst «./. (*f6r€8tam) forH VI,
583.
fourma v. a. (formare) /orm^ DI,
28. IV, 168.
f ourmidable, o a. {de formidftbïlem)
formidable XI, 136.
fourniga8SO «./. {foi^me pijor, de
fournigo) affreu8e fourmi IX,
268.
fournigo 8.f. (fôrmicam) /ourmiV,
388. IX, 395. V. VH, 204 note,
fourniguié 8. f (*fÔrmicirîum)
fourmilière IX, 395.
fourquejaire 8. m, {du v. fourqueja,
de fourco) ouvrier à la fourche,
faneur VIII, 381.
fourquello 8. f (♦f ûrcëllam p. fùr-
c1SL\9,m) fourchette, aiguillonfour-
chu IV, 427. VI, 208. F. note,
fourre s. m. {b,-lat, fodrum, du
vha, IviotAT fourrage, nourriture)
récolte V, 480.
fourre 8. m. {du germ, fodr) abri-
vent VIII, 124. F. note,
fourtuna, do p, p. et a. (fôrttin-
fttum) fortuné, heureux III, 29.
fourtuno 8. f (f$rtllnam) fortune
n, 187. UI, 265.
fou8[c, o a. (fu8cum noirâtre)
obscur VI, 174. Vm, 400.
fou8carin, o a. {de fousc) blafard
V, 562.
f 0U8CO 8. /. (fVi) obscurité V, 509.
XI, 73.
fousquett, o a. {id.) nébuleux X, 14.
fraire s. m. (frfttrem) frère 1, 501.
III, 323. XI, 43 etc
frai[s 8. m. (fr&xTnum) frêne 1,
342. 515. IX, 56 etc.
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OLOSSAIBB.
341
franlc, o a. (du genn. Franko
homme libre) franc ^ franche I,
278. IV, 206.
franchiman[d], o s. et a. (de Vall.
Franzmann, ou de Vangl. French-
mBJi)françaÌ8f e (du nord, d* outre-
Loire) I, 30a VI, 73. IX, m eu.
Franco 8. f. (♦Francïam) France
VII, 494. XI, 504.
francouleto s.f {dim. de franconlo
oiseau qui vient de France) petit
francolin (Tëtrào attàgen) IX,
263.
franqui (= franchi) r. a. (du vfr.
franchir, de franc) franchir VI,
252. IX, 41.
fraumo «./. (du gr, q>çâçiua brous-
saille?) arroche pourpier (atri-
plex portolacoïdes) X, 58.
fre, frejo a. (♦frïgïdum) froid, e
VI, 1S4. XII, 388 etc.
frejan s. m. (♦frTgtdalem) pierre
froide, pierre dure, caillou H,
21.
frejoulonn s, m. (de fre, frejo)
frisson VI, 616. IX, 346.
fres, fresco; pi. fre8qui(s) a. (du
germ, frisk) frais, fraîche 1, 350.
n, 309. Vin, 84 etc.; de fres
loc. adv. fraîchement IX, 42. —
fres s. m. le frais IX, 427.
fresconlet, o a. (de fres, fresco)
frais, fraîche IV, 2.
frescoar s. f (de fresc -h -Orem)
fraîcheur, le frais I, 30. VI, 4.
Vm, 448.
fresqneirons, o a, (de fresqniero)
frai^, fraîche IV, 27.
fresqniero «./. (de fresc + -erïam)
fraîcheur I, 141. II, 443.
frestèn s. m. (de fistellom) chétif,
imbécile V, 253.
fretarèu, ello a. (♦frïctftr-gllnm,
de ♦frïctare, fréqu, de frïcare)
qui frotte bien, polisseur, se IV,
453.
freto s.f (contraction de ferreto,
de f ermm ; cp, Scheler, s. frette,
Kôrt. s. ♦ferrittam) cercle de
fer qui entoure le moyeu des
roues IX. 404.
fringaire s. m. (de im^fringuer,
d'un type fring-, frig- ; cp. Kdrt.
3463) jeune homme fringant;
bien-aimé II, 393.
se fringonia v. r. (♦frigulare, cp.
fringaire) se trémousser, se frot-
ter V, 63.
se frisa v. r. (♦frictïare) se pulvé-
riser Vn, 243.
frisoun s. m. (du rad. germ. fris-)
boucle; erheto de frisoun her-
bette aux boucles, valisneria
spiralis V, 115. V. note.
fron[t s. m. (frontem) front I, 8.
498. II, 119 etc.; en front de
front, en ligne rangée I, 463.
fronndo (= fonndo) s.f (fûndam)
fronde V, 286.
fronnsi v. a. (orig. incertaine; p.-ê.
du germ. mnzel) rider VII, 398.
fronnsimen 8.m.(deÌToxaìBÌ)fro7ice-
ment XI, 263.
fronntas s. m. (de front + -ftceum)
large front X, 429.
fru (= fmch, frot) s. m. (fmctum)
fruit X, 380.
fmchaio (frechaio) s.f. (♦frix-ftlïa)
viscères VI, 586.
fruchan, alo a. (de frucho + -alem)
anhre fruchan arbier fruitier
vn, 617.
frucho s.f. (*fractam p. frnctnm)
fruit I, 32. XII, 76 etc.; frucho
madalenenco figue I, 27.
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342
GLOSSAIRE.
friista V. a. (f rustare) /rdZer, ^'
fleurer V, 59. 132. Vm, 160
eic,
fueio «./. (fîJlïa) feuille I, 50. H,
29 etc.; récolte des feuilles de
mûrier II, 346; èstre à la !.
cueillir ou ramasser la feuille
de mûrier H, 10.
fugue etc. V. èstre.
fugi V. n. et a. (*fiSglre p. fûgëre)
fuir II, 19. 464. m, 434 etc.
fuiado s.f. (»fÔlïfttam) feuilUe U,
174.
fum s. m. (fumum) fumée IV, 385.
fuma tJ. a. (fumare) fumer VIII,
368; fuma li mauvo être enterré
XII, 106.
fura v. a. (fSrSre) miner H, 398.
fuma V. a. (*ftlrnare, de fûrniu)
fouiller (propr.: dans un four)
n, 207. m, 93.
furour s. f (f ûrorem) fureur IV,
386. Vin, 380 etc.
fus s. m. (fusum) fuseau I, 108.
fusa V, n. (*fusare, fréqu. de fûn-
dëre) s'écouler 1, 294 ; fUer Vm,
147. IX, 381; siller XI, 188.
fusteja V. n. (^stlcare) travailler
(le bois) XII, 80.
fustiô s. m. (♦fustSrïum, fabrum
lignarium, Du C.) charpentier
XI, 24.
fusto s. f (*fu8tam p. fustem)
poutre VI, 606.
G
gàbi s. f. (cSvëam) gabie, hune I,
219.
gabian s. m. (de gàbi) goéland I,
212. VIII, 229. X, 68. 425.
gabié s, m. {de gàbi) gabier, homme
sur la hune I, 220. 222.
gabinous, o a. {du s. gabin humi-
dité du sol, b.'lat. gabinum, Du
a, de càvëam) humide Vn, 298.
gàbio s.f. (càvëam, cp, gàbi) cage
II, 220.
gafa V. n. (= gasa, vpr. guasar,
lot. '^vadare, vadëre, sous Vin-
fiuence du germ. watan) guéer
— marcher dans Veau, les jam-
bes nues IV, 455.
gaf 0 s. f. {vpr. gab , du vnord.
gabb raillerie) ô gaf o ! oh équi-
pée/ IX, 15.
gagna v. a. {du germ. waidanjan)
gagner I, 404. IV, 435. IX,
323.
gai, 0 a, {p.'é. du germ. gàbi) gai, e
I, 166. n, 27. 311. IIL 113 etc.
gaiamen adv. {de gai) gaiement
ni, 210.
gaiar[d, o a. {du germ. waflen,
vfr. galer + st^ff". germ. hard;
cp. Kôrt. 3562) vigoureux, gail-
lard m, 8. V, 290.
gaiarde[t, o a. {dim. de gaiard)
sain et sauf XII, 254.
gaieta s.f. {de Vadj. gai + ïtstem)
gaieté IH, 38a
gaire adv. {du vha. weigaro) guère
1,7.
galagu s. m. {du v. gala + gu, gns,
mot d'argot p. ventre) goulu,
goinfre V, 214.
galaD[t, 0 a. {de gala, v. galo-bon-
tèms) beau, gentil H, 3. 69. m,
294.
galantoun, o a. (de galant) beau,
gentil II, 92. 232 eU.
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GL088AIBE.
343
galapastre s. m. {du v. gala +
pastre) oiseau gui réjouit les
pâtres m, 326.
galarié «./. (cftlttrïam) galerie Yl,
546.
galeja v, n. et a. {de gala) plai-
santer I, 275. in, 295.
galejado s, f. {s, p. de galeja)
raillerie lÙ, 43.
galejaire s. m. {de galeja) railleur
VI, 67.
galejarèn, ello o. {de galeja) rail-
leur, euse III, 366.
galejonn {■= gallechoan) s. m. {de
gallmn coq) héron, hihoreau,
oiseau échassier X, 72. V,note.
galèro «./ (♦cfilarïam, du gr, xâlor
bois, navire) galère I, 269.
gale[t s. m, (or, inc.) gorge, gosier
V, 185.
Galiço s. /. (Galliciam) Galice,
province d'Espagne V, 187.
Galilèio s, f. (Gàlïlœam) QaliUe
XI, 23.
galino s. /. (g&lllnam) poule YI,
210. r. note,
galis {languedoc. agalis) s. m, (or.
inc,) ligne oblique, diagonale,
talus II, 273; regard de galis
regard oblique III, 397 ; en galis
obliquement III, 339.
galo-boD-tèms s, m, (= qui se ré-
jouit du bon temps; le v. gala
prob. du germ, geilî) viveur,
garnement, drôle H, 143.
galoi, 0 a, {du v. gala) goguenard,
joyeux I, 323. n, 458. IX, 236.
XII, 215 etc,
galo[p s, m. {s. V, de galoupa) ga-
lop IV, 220.
galoupa V, n, {du germ. ga-hlanpan
courir) galoper V, 389.
gàmbi, 0 a. {b,-lat, cambnm in-
flexam, tortuDsoin, Du C; du
rad, celt, camb-) tortueux Vin,
349.
gancbello s,f, {du germ. wankjan
chanceler, cp. le fr. ganchir)
mazette, haridelle II, 153. V,
215.
gancherle, o a. {cp. ganchello)
tortu, e VI, 487; éclopé Vm,
417.
gandar[d s. m. {du v. gandi +
suff'. hard) batteur de pavé, vau-
rien n, 392.
(se) gandi v, a. et r, {du germ,
wandjan) (sej sauver, pousser
ses pas, se lancer, s'acheminer
IV, 242. VI, 75. IX, 214. XI,
236. 507.
gandolo s.f. {de Vit. gondola, qui,
selon Dz., vient du gr. novâv
vase) ruisseau de rue II, 120
gansonia (= ganciha etc.) v. n. et
a, {vpr. gancillar, de ganchir,
germ. wankjan) agiter, vaciller
V, 436. VI, 21.
Gantènme n. d*h. {du germ, Gant-
helm) nom d'une noble famille
provençale. V. m, 240 Faneto.
gara {=-- garach) s. m. (vÇrvàctnm,
du V. vërvàgëre défricher) gué-
ret, champ non ensemencé IX,
92. 311.
se gara v. r. {du vha. warôn ob-
server, prendre garde) se ranger,
s'écarter VI, 266. X, 300.
garagai s. m. {de garach ?) gouffre,
abîme V, 455. XI, 157.
Garamaudo (= Garamanlo, Gara-
macho) s. f. {de l'esp. caranta-
maulo masque hideuse, or, inc. ;
ou de Karamandas, chef gaulois
qui vint assiéger Marseille?)
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344
GLOSSAIRE.
{
Garamaude, être imaginaire dont
on fait peur aux enfanta VI,
451. F. note.
garanço s. /. (de *gnSr&ntîam, du
vha. wërên garantir; cp. Kôrt,
8630) garance IX, 88.
garbeironn s, m. (de garbo) petite
meule de gerbes en pyramides
IX, 132. 196.
garbejaire s. m, {du v, garbeja,
de garbo) ramasseur de gerbes
III, 5.
garbello (= courbello) s, f, (c5r-
bïcûlam) corbeille XII, 344.
garbiero s. f {de garbo + -ërïam)
meule de gerbes VIH, 341. 383.
IX, 144.
garbo s,f, (du vha. garba) gerbe
I, 118. IX, 125. 132 etc.
Garcin n. d*h. Oarcin, poète pro-
vençal VI, 80. F. note.
garçoun s, m. (or. inc,; cp, Kôrt,
1656) garçon VI, 532.
garda v.a. {du germ.WB.Taon) garder
II, 62. III, 262. XI, 94. 493 eU.
gardaire s. m. {de garda) gardien
VII, 384.
gàrdi s. f {b.'lat. gardiam, de gar-
da) garde s. f. à la gardi de
Nosto-Damo, de Dieu VI, 363.
VIII, 322.
gardian s, m. (♦gardïfinum, de
garda) gardien IV, 19. 198. VIII,
364. 381 etc.
gardianonn s. m. {dim. de gar-
dian) aide-gardien VIII, 381.
gardo s. f. (s. v. de garda) garde f.
IV, 51; se donna gardo pren-
dre garde II, 221. V. 428.
gardo s. m. {id.) garde m, ; gardo-
vaco s. m. racket' V, 29.
gardo-raubo s.f. garde-robe VIII,
54.
Gardoon s. m, (Vardonem) le Gar-
don on Gard, rivière du Langue-
doc, affluent du Rhône V, 273.
V. note.
gargamello s, f, (Sun rad, onom,
gw-g» gorg, cp. le fr. gargouille,
gargariser etc,) gorge Xn, 169.
gargassonn s, m. {id.) gosier YUj
262.
gargato *./. (id,) gosier; à la gar-
gato à la regaktde III, 25.
gari V, a. (du goth, warjan mettre
en sûreté) guérir XI, 325. XII,
96. 199.
garni v. a. (du germ. wamjan)
garnir, préparer 1, 160. III, 253.
Vni, 260.
garramacbo (= garamacbo). s.f.
(Cp, Vesp. guadamaci et gorro-
mazos grandes bottes à l'écuyère,
de la ville tripolitaine de Ga-
damesj cp, Kôrt. 1527) itouseau
VII, 151.
gàrri s. m. (suivant Nigra, Arch.
gl. XIV, 278, ce mot doit Hre
comparé au fr. jarce, jar, jars,
jard [or. inc] long poil dur et
luisant à la superficie des peaux
de castor etc. U animal a reçu
son nom des longs poils qu^U
porte à son museau.) gros rat;
noum d'un gàrri, juron, nom
d'un rat I, 437.
garrigauLd, o a. et s. (de garrigo)
de la lande \IJI, 200; habitant
de la lande, solitaire m. VIII,
241.
garrigo s. f. (vpr. garric chêne,
b.-lat. garrigam, p.-ê. du celi.
gar jambe; cp. Kôrt. 3600) ga-
rigue, lande oil il ne croît que
des chênes-nains I, 346. IX, 279.
xn, 317.
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GLOSSAIRE.
345
^arrouìo a. /. {s, v. de garronia,
kU. *gàrrlil-iare) querelle VII,
392.
se gasta v, r, (vftstare) se gâter,
tomber en corruption X, 381.
gan 8, m. et f. (gaudïnm) joie \1,
108. X, 239; faire gau faire
plaisir ni, 78. VI, 633 etc.; avé
gau se r^ouir VII, 80.
gan s, fit. (g&llnm) coq II, 17.
se gaubeja i7. r. (de gàubi) se ma-
nier avec soin I, 128.
gànbi s.f. (du vha. garawi, garwi
ornement) aisance, dextérité,
grâce V, 50.
gaadre s, m. (or, inc,) ravin, tor-
rent II, 423. XII, 184.
gangno s,/, (càvînëam, it. gavig-
na ; cp, K'&rt. 1763) propr. glande
salivaire ; Joue VI, 644.
ganlo s, /. (du /r, gaule, de val-
Inm, ou du goth. valus bâton)
bâton VII, 530.
gansi V. a. [de gaudëre) user Vin,
61.
gantas s./, (de gauto -I- -Scëum)
soufflet V, 252.
gauto s.f. (gàbàtam) joue 1, 123.
168. II, 170 etc,
gavàrri s. m. (or. inc) javart,
tumeur dure et douloureuse- qui
vient aux pieds des chevaux et
des boeufs VU, 341.
gavello s, f (or, inc, prob. celt.)
javelle, faisceau d^épis VII, 97.
IX, 122.
gavèu s, m. (forme masc. de gA-
YeWo) javelle de sarment VI, 315.
gaTo[t, 0 a. et s. (de la ville de
Gap, ^^. Vapincum) montagnard
IX, 185. IV, 38. Vog. note.
gèino s, f, (gëhennam enfer des
Juifs) gêne lU, 216.
geinoun (TW^. : geinoui, geinous,
geinouioun) s. m. (de '^gënûcti-
lum) genou I, 496. II, 445. IX,
126. 354 etc.; d'à-geinoun à ge-
noux X, 282.
gème s. m. (s. v. de gémi) gémis-
sement V, 384.
gémi V. n. (de gSmëre) gémir II,
278. IX, 388. Xn, 101.
gença v. n. (du kU. gî?miscÇre)
gémir XI, 265.
gendre s. m. (gÇnërum) gefidre IV,
283.
genèbre s. m. (JQnïpërum) genièvre
XI, 450.
generacioun s. f. (gënëritïonem)
génération VII, 395.
generau, alo a. et s. m. (gënëralem)
général IV, 133.
genèsto s,f (gënïstam) genêt III,
15.
gens = ges (v. c. m.) VI, 533. XII,
124.
gènlt a) 8. f au sgl., b) m, et f
au pi. (gentem; gentes) a) race
VI, 269; ~ b) gens II, 16. X,
2. Xr, 281; parents III, 189.
269. VII, 66.
gènlt, 0 a. (genïtum bien né) gen-
til, le I, 142. III, 184. IX, 7.
gerlo s. f. (de l'arabe djarrah vase
â eau) jarre, amphore III, 3.
VIII, 405.
germe s. m. (germen) germe III,
97; végétation X, 55.
ges (= gens) adv. de nég. (gênùs)
point I, 475. 482. II, 111 etc.
(se) gibla v. a. etr. (♦gïbber-ftre,
de gïbbërem) a) v. a. ployer,
courber V, 173. VU, 283; river
VI, 323. b) V. r. se tordre XI,
244.
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346
GLOSSAIRE.
gibo 8. f. (♦gïbbam p. gïbbum)
bosse ; faire gibo faire ttne in-
flexion, bossuer III, 174. IX,
314. Cà l'horizon) XI, 53.
gigaD[t «. m. (gïg&ntem) géant
Vm, 175.
gimèrri, gimerre s. w. (prob, de
chimsera, cp, Dz. 622, K'ôrt. 4489)
jumart VII, 440.
gingonla v, n, (du germ, jange-
lôn aboyer^ cp. le tfr, jangler,
vpr, janglar railler) se lamen-
ter, gémir y n, 82. X, 178. XI,
10. 131 ; glapir VII, 544.
gingoulamen s. m. (de gingonla)
gémissement VI, 378.
gipas s. m. (de gip gypse, lat, gyp-
sum) plâtras V, 448.
giscla V. n. (orig. incertaine) jaillir
n, 357. XI, 210. 423.
glàri s, m, {de gládïum? qp. es-
glaia, esglàri) lutin, spectre III,
193. IV, 190. IX, 365.
glas s. m. (♦glàcïum) glace ^ gla-
çon III, 436. VI, 263. XII, 353.
glavas s, m, (de lavare?) pluie
torentielle, masse liquide, lavasse
IV, 322. V, 528.
glèiso s, /. (ëcclësïam) église I,
356. 368. II, 216 etc.
glenaire s. m. (de glena, b,-lat.
glenare, glanarep. le /af .grsnare)
glaneur U, 460. IX, 193.
glenarello s. f. (de glena) glaneuse
IX, 141.
gleno s.f.(s,v,de glena) ^Zane IX,143.
gloio f?. glòri.
glòri s./, (glorïam) gloire I, 11.
485. VIII, 302. X, 340. 343 etc.
gnarro s. m, (ignârum) valet de
ferme VII, 285.
gofe, 0 a. (♦gufhim, or. inc.) bouf-
fant, gonflé II, 292.
gorgo s,f. (gûrgam) gorge, gueule,
lit d'un ruisseau H, 316. Vn,
386. VIII, 248.
go[t s, m, (gûttmn) verre I, 193.
203. n, 356.
gooissa V. n. (du s. m. goni peine^
douleur, cp. le lat. vae, le vha.
wai, l'it. gaai) gémir, pleur-
nicher m, 69.
goulo s. /. (gùlam) gtieuls VI, 529.
gonma v. n. (de goumo) refluer,
se dégorger, (propr. en parlant
de la sève d'une planU) V, 191.
goumo s. f. (gnmmam, gummi)
gomme HT, 513.
(se) gounfla v. n, et r. (cOnflare)
gonfler V, 17. IX, 283. X, 26.
166. — se gonfler XI, 127.
gounfle, 0 a. (♦cî>nfl[ftt]um) gonflé,
bouffi V, 366. vm, 130. IX,
9 etc.
goonfleja v. n. (de gounfla) renfler
Ii; 237.
gounflige s. m. (*cDnfligïum p. con-
flictum) sanglot (propr.: gonfle-
ment) XII, 245.
gounfluge s. m. (id.) bouffissure
X, 361.
gourbelin s, m. (dim. de côrbenir
♦corbûlaum) corbillon m, 290.
gourbihaire s. m, (de gourbih»
faucher, v, gonxhïho) faucheur
VII, 262.
gourbiho s. f. (de gourb, laU ctir-
vum, + -ïlïa) fauciUe VII, 207.
gourbin s. m. (de gorbo, laL c5r-
bem) manne, corbeille VIII, 307.
XII, 7.
gour[g s. m. (b.-Ust. gorgam y-
gûrgïtem) gouffre d'eau VlHr
336. 398. XI, 95.
gourgarèu s. m. (de gourg + -i^^'
lum) couloir, gorge VI, 231.
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0L0B8AIRE.
347
gonnìn a. m. (p.-l. du goth. gann
a/fligéy cp. le vfr, gourrer tromr
per, voler) vagabond ^ libertin
V, 287. XI, 301.
goarrineja r. n. (de gonrrin) vaga-
bonder V, 182.
gouslt 8. m. (gûstum) goût IV, 282.
gonsta V. a. et n. (gtlstare) goûter
ni, 516; 8. m. le goûter VII,
p. 139.
gonstado s, /. («. p. de gonsta)
goûter 8. m. VII, 240.
goustous, 0 a. (gûBtósum) savour-
eux, se Vin, 207.
Gòult (= Agòult) n. de l Ooult,
AgouU, village du département
de Vaucluse IX, 211. Voy. note.
gouvèr 8. m. (gûbëmum) conduite
Vn, 72.
gonyernamen «. m. (du /r. gou-
vernement, lat. ♦gùbern-a-mën-
twoi) gouvernement, royaumeYll,
322.
gràci #./. (grfttïam) grâce IV, 119.
Xn, 68. 230; dire li gràci dire
les grâces VII, 324. XI, 335.
grafigna v. a. (*gr&phTnëare, de
grâphïam poinçon) égratigner
II, 260; de grafignado locadv.
à coups de griffes VI, 454.
graile s. m. (grftcïlem grêle, p,
rapport au son) clairon IX, 310.
graio s. f, (gr&cûlam) corneille
VI, 209.
gramaci s. et adv, (du fr. grand
merci, du lat. grandëm mërcSd-
em) grand merci; faire soun
gramaci rendre grâce IV, 135.
VII, 108.
gran s. m. (gr&nnm) grain III,
357. XI, 399.
granado s.f. ("'gran-fttam, de gran)
récolte vn, 229.
granld, fém,: grand ou grande,
pi.: a) grand, o, b) gràndi(8),
c) grands, grande a. (gr&ndëm)
grand, e. — m. sgl. I, 4. 137 ; /.
sgl. a) grand IV, 131. VI, 538. b)
grando I, 207. Vin, 290. XI,
263 ; pi a) grand 1, 91. XI, 372 ;
grando X, 350. b) gràndi(s) XI,
227 (au fém,). c) grands I, 85.
grand s. m. grand-père IV, 259.
— grand s. f. grand'mère, aï-
eule I, 385.
grand -bénre s, m. {v. grand et
bénre) petit repas que les mois-
sonneurs font vers 10 heures du
matin IX, 25.
grandi v, n. (gràndire) grandir
VI, 74. X, 105. 262 etc.
granesoun s. f (♦gran - atïonem)
grenaison VII, 185.
grapié s. m. (du v. grapa gratter
la terre, racler, d*un rad. germ,
ou celt. grap; cp. KôH. 2234)
criblure VII, 521.
grapin s. m. (du vha, krapho cro-
chet) grappin I, 242.
gras, 80 a. (cràssum) gras, se VII,
305.
grasiba v. a. {de grasibo) griller
vni, 201.
grasibo s. f, (craticùlam) gril VII,
249.
graso s. f. {vpr. graza, grasa, de
grádnm) degré XI, 357; dalle
VII, 445. Vin, 257; bloc de
pierre XI, 40.
grau (= gras) s. m. {de gràdum)
embouchure (du Rhône) X, 21.
gravacba (= grave eba) v, a, {du
germ. krattôn?) gratter, égra-
tigner IV, 234.
gravadnro s. /. {du rad. germ.
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348
GLOSSAIRE.
grab- + -ataram) trace gravée
XI, 494. F. note,
grayiho s,/, {dim. de gravo) grève
V, 492.
^avo 8. f. {du celt. gro caillou)
gravier V, 178. 340.
^e (= gréu) 8. m. {de carelium,
du gr. xàçvov, Plin.: caryum,
cp, Schuchardt, dans Gr. Z,
XXIII, 192 et 334; cp. le
vfr. grel, le port, grelo) germe,
tendron, bourgeon VI, 199 ; gre
d'àpi cœur de céleri Vil, 585.
^è, grèco a. (graecum) grec, grec-
que; fiò grèfeu grégeois V, 171.
Gregàli (— Gregau ou Grè) s. m.
(♦graec-alifl) vent „greé^, vent
du nord-est II, 309.
Gregòri n. rf'A. (GrëgOrlum) Gré-
goire XI, 424. F. note.
greia (= grêla, grelha) v, n. {du
8. gre, r. c. m.) germer VII, 593.
grelo 8. /. {du vha. grioz, greoz,
cp. grès ^fí) grêle f. V, 284.
VI, 124.
grèpi (= grep, gremp, guerp,
gnelp, grup, gurp etc.) s. m. {du
V. germ. werpan, cp. lefr. guer-
pir) onglée, engourdissement des
doigts V, 254.
grès s, m. {b.-lat. ♦gresum, du vha.
grioz gravier) grès; champ pier-
reux XI, 7; galet VIII, 251. IX,
38. 392.
grèu, grèvo a. (♦grf'vem p. gravem)
grave, lourd IV, 33. XII, 89.
gréule s. m. {de ♦gllrûlum, p. métha-
thèse grilûrum de gllrem; cp.
Thomas, Bonu XXVIII [1899]
p, 191) greul (v, Sachs), espèce
de rat, loir II, 34.
gréule s. m. {de grâcïlem? Cp. le vpr.
graile) souffle haletant II, 197.
greva v. a, (♦grgvare) tourmenter
II, 340.
grignoon (plus correctem : garag-
nonn) s. m. {du germ. wranjo,
cp. Vit. gaaragno) étalon IV, 231.
grihe[t s. m. {dim. de gnllmn,
gryllum) grillon L 527. IX, M.
Gripe[t s. m. {du v. gripa saisir,
du goth. greipan) Gripet, Itdin,
esprit badin souvent serviable
VI, 451. F. note.
gris, 0 a. {du germ gris) gris, e
VIII, 213. IX, 157.
gros, 80 a. (grSssom) gros, grand
I, 293. 371. III, 59 etc.
gros s. m. {id.) aa gros de la caloar
au gros de la chaleur L 344.
grouman[d, o a. {du vnord. gonnr
bouc, cp. Dz. SOI, KM. 3719)
gourmand, e IV, 64.
grounsello s. /. {du fr. groseille,
qui vient de ValU kraas[beerel.
krâu8el[beere]) groseille I, 332.
se groupa v. r, {d'un type germ.
ou celt. krupp nœud, cp. Dz.
174 s. groppo) se grouper; se
mettre au travail I, 117.
grùpi s.f. {du germ. krippjft) crèche
IX, 291.
gueira v. a. {du germ. warôn) guet-
ter II, 460.
guerrié s. m. {de guerro) guerrier
VII, 449.
guerro s.f. {du germ. werra que-
relle) guerre I, 266. 282. IX,
135 etc.
guèspo s.f. (vëspam) guêpe II,
176. X, 88.
guèto s. f. {p.-ë. de vëstem, cŷ.
Scheler ; et Kdrt.8590) Dernière-
ment Nigra, dans VÁrch. gìott
XIV, 365, a expliqué Tii. ghetto
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GLOSSAIRE.
349^
par*g&)àìtA, de gajda, le lom-
bard gaida, pointe de lance qui
doit marquer la forme du coin,
chanteau ou poignard qui se
trouve dans les guêtres; cp, le
rapport qu'il y a entre /'tï.ghiera
flèche, du vha. gêr, et gherone
chanteau, Dz. s, v. ghiera 375)
guêtres IV, 108.
gnigno-co s. m. (de gaigna remuer,
hocher, d'or, germ., p.-ê. de wink-
jan, et de co, v. c. m.) guigne-
queue, hoche -queue (Motacilla
alba) III, 329. IX, 98.
(se) guinda v. a. et r, {de Vall.
winden) (se) hisser V, 670.
guiso s. y. {du germ, wîsa) guise,^
manière FV, 248.
gumo s./, {de l'arabe gommai, cp.
Vit. gomena) câble de l'ancre
IV, 230.
gus s. m. (or, inc.) gueux Vil, 422.
gusas s. m. {péjor. de gus) scélé-
raty gros gueux V, 218.
ha! ha! int ah/ ah/ I, 257.
ho, hou ! int, {de douleur, d'étonné-
ment, d'appel) oh/ I, 50. GS, 84.
92.
hoï! int. quoi/ I, 259. VIII, 288.
hoï-ve ! interj, qui marque l'éton-
nement {de hoï + ve, lat. vide)'
oh voyez/ VI, 626.
hopo! hopo! int. (cri qui sert à
exciter) hop/ hop/ V, 401.
houi! int. (exprimant la terreur)'
ho/ II, 260.
I n. de l. (Hypeam, b.-lat. Iphïum)
If, île près deMarseille;ioxi castèu
d'I le château d'If, construit par
François I. III, 161. V. note.
i, is (= à li, à lis) V. lou.
idèio s,f (ïdëam, du gr. ISéa) idée
m, 268.
idolo s. f (idolum, du gr. êïâwXov)
idole XI, 254. 264. 288.
ié, i' adv. de lieu et pronominal,
servant de régime indir, (datif)
aux pronoms pers. atones Supers,
sg. et pi. (ïbl, et en même temps
des anciennes formes li, lui, liei,
lot. •ïlli, *illui, *ill8ei) a) luiy leur
n, 22. 57. 209. 218. IV, 401.
XI, 247 etc.; b) y I, 355 etc.;
i'a il y a I, 58. 84 etc.
iero s. f. (arëam) aire s.f I, 78..
Vm, 340. IX, 199 etc ; au tèms
dis i. au temps oit les aires sont
pleines VII, 284.
iéu pr, pers. 1^' pers. sg. (ëgÔ)
moi, je I, 5. 29. 93. 436 ; iéu-
meme, o moi-même VUI, 27.
ile s. m. (lllïum) lis m. VIII, 135.
X, 404.
imbrandable, o a. (ïn + ♦brand
[cp. brandi] + -abïlem) inébran-
lable V, 270.
ime, 0 a. (*[b]ïmïdum p. hnmïdum)
humide XI, 4.
imita V. a. (*ïmïtare p. imitari)
imiter V, 52.
implacable, o a. (ïmpl&cSbîlem) >
implacable X, 148.
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550
GLOSSAIRE.
implonra v. a. (ïmptôrare) implorer
XI, 217.
impourton, o a. (Tmportanam) dé-
favorable VH, 289.
imprudent, o a. (împradëDtem)
imprudent, e VI, 504.
impur, 0 a. (ïmptlrum) impur, e
YI, 396.
inatentiéu, ivo a. (ïn + atentiéu,
r. c. «t.) inattentif, ve Vin, 316.
inde (indo) s, m. {de hydrïam, cp.
Vit. idria, et Veap, hidria) aigui-
ère, cruche à bec et à anse, en
cuivre étamé VII, 260.
Indo 8. f (Indïam) Inde, Indes
in, 430.
infâme, o (ïn-f5mem) infâme Vn,
461.
inîèr s. m, flnfernum) enfer; Tlnfer
s. m. V Enfer, lieu sauvage près
des Baux VI, 150. XI, 151.
infernau, alo a. (infërnftlem) in-
fernal, e VI, 231.
injust, 0 a. (ïnjustum) injuste III,
216.
inmateriau, alo a. (immSfêrTalem)
immatéHel IX, 172.
inmènse, o a. (ïmmënsum) immense
IV, 39. Vin, 170. X, 53 etc.
inmoubile. o a. (ïmmobïlem) im-
mobile V, 267. Vin, 124. X, 317.
inmoula v, a, (ïmmôlare) immoler
XI, 342.
inmourtau, alo a. (ïmmortslem)
immortel, le I, 32.
innoucènci s.f. (ïnnôcentïam) in-
nocence II, 131.
innoucèn[t, o a. et s. (ïnnôcëntem)
innocent, e X, 157.
innoucentoun, o a, et s. {de in-
noucènt) jeune innocent, e; in-
génu, e XII, 104.
innoumbrable, o a. (în-nûmeiftb-
ïlem) innombrable IV, 87.
inounda v. o. (In-tindare) inonder
VI, 105.
intra v. n. (ïntrare) entrer El,
485. IV, 235. IX, 360 eU,
intrépide v. entrepide.
inutile, o a. (în-tltîlem) inutile H,
386.
invesible, o a. (ïnvïsibïlem) in-
visibU V, 442.
invonlountàri, o a.(Tn-y91tlnt&rTQm)
involontaire IX, 345.
iòu s. m. (*Ôvum) œuf II, 250.
IX, 25.
Ipoudrom s, m. {du gr, InnoSçofioç)
VHippodrome (d'Arles) XI, 231.
iro s, f (iram) colère V, 160.
iruge s. m, (hlrudïnem) sangsue I,
351. X, 360.
isclo s.f (insQlam) ÍU^, 19.Xr,496.
ispira V. a. (ïnsplrare) inspirer
XI, 65.
isso ! int, qui sert à exciter: allez!
VI, 266.
ista (= esta) v, n. (stftre) être, rester
VIII, 103. XI, 132. Xn, 200.
Italio, ItàU s. f. (Itàlïam) Italie
I, 420.
iue (= uei) s. m. (ôcûlum) ceUl,
270. 523. 533. II, 101 eU.
iuei adv. de t. (bôdïg) aujourd'hui
m, 142. XI, 218 etc,
ivèr s. m, (bïbërnum, sciL tempos)
hiver I, 83. 537. IV, 24 etc
iverna v. n. et impers, (hïbernare);
iverno il y a Vhiver IX, 292.
ivernage s. m. (♦htbëm-âtïcuni)
hivernage IV, 65.
ivernen, co a. (♦hïbëm-incum) hi-
vernal IV, 40. IX, 95.
ivemouge, o a. {de hïbëmum) hi-
vernal II, 51.
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GLOSSAIRE.
361
jabo 1 int, qui marque le contente-
ment: (jftm bônum!) soit/ suffit/
Tant mieux / plòure à jabo pleu-
voir à verse X, 82.
jacudo s./, {s, p. de jaire, v. c. m.)
accouchée s. f. X, 364.
jai (= gai) s, m. {du vha. g&hi
prompt, vif) geai, oiseau II, 103.
jaire v, n, — Gr. § 108 p. 156 —
(♦jàcëre) gésir X, 85. VIII, 136.
Xn, 2VÒ\p.pr, jasent VI, 637.
jalèbre, o (= gelèbre, o) a. (gg-
Iftbïlem, de gëlare) froid, e VI,
263.
jaleiroun (= geleiroun) s. «t. {de
gela, lai. gëlare) glaçon VI, 542.
jalons, 0 a. (zëlDsum) jaloux, se
I, 294.
jalousie s. f. {de jalons + -lam)
jalousie XI, 329.
jamai adv. (jàm mSgis) jamais I,
237. 295. 330. 352 etc.
jambin s. m. {de jambo, lat, gim-
bam) nasse, filet XH, 3.
Jan-Batisto n. d'h. (Jobannes
Baptista) Jean-Baptiste I, 362.
Jan de rOnrse n. d*h. Jean de
l'Ours, espèce d'Hercule pro-
vençal V, 198. V. note.
Jano-Mario n. d^ f (Jobannam
Manam) Jeanne-MaiHe III, 37.
japa V, n, (onom.) japper, aboyer
VI, 384.
Jaque «. d*h, (Jacobum) Jacques
XI, 39.
jardin s. m. {du goth. gardo, ail.
garten) jardin VI, 94.
jargo s.f (sërîcam, *s5rïcam <fio/e
de soie; cp. Vesp, jergo) man-
teau m, 340.
jas s, m. {Jb.-lat. jassînm, Du C,
de jâcere) litière lH, 63.
jasent V, jaire.
jasso s,f. {/ém. de jas) bercail Y,
352.
jaune, o a. (gàlbïnum) jaune VI,
411.
jaunuro s. f. {de jaune -f -uram)
étendue jaune (des champs de
blé) VII, 198.
jaussemin s. m. {du persan jâse-
mîn) jasmin H, 434.
Jerusalèn n. de L (Hîërûsàlem p,
flfêrQs5lŷmam) Jérusalem X,
363. XI, 3. N
Jèsu s, m. (Jssum) Jésus U, 221.
XI, 59. 170 171.
jin-jin int. (onom. qui imite le son
des cuivres) VI, 372.
jiLt s. m» {s. V, de jita) jet s. m, X,
348.
jita V, a, (jàctare) jeter I, 105.
379. II, 32 etc.
jitello s,f. (*jactëllam) jet d'arbre,
pousse, rameau I, 25. II, 281.
xn, 75 etc.
jo s. m. (jôcum) jeu X, 308.
joio s. f (gaudïa) a) joie II, 189.
V, 64. IX, 248 etc, b) pHx I,
404. 486. IX, 323.
joto (= joueto, jouât) s, f (jû-
gâta) joug VIII, 20. IX, 343.
(se) jouga V, n. et r. (♦jôcare) jouer,
s'ébattre U, 457. VIII, 263. 390
etc. ; V. r. se jouga de se jouer,
se railler de II, 374.
jougarèu, ello a. {de jouga) se
jouant IX, 142.
jougne V. a, et n. — Gr. § 109
p. 161 — (jûngëre) joindre I,
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352
OL088AIRE.
449. XII, 117; p. p, joun, cho
joint, e I, 495. VII, 410. IX,
426 etc.
jongne s. m. ftdO corsage H, 226.
jouièu s. m. (♦gaudïëllum) joyau
III, 220.
jouine, 0 a, (jûvënem) jeune 1, 189.
n, 163. 311 etc.
jouinesBo a, /. (jouine + -îtlam)
jeunesse I, 9. 511. IX, 14 eic,
joQÎneit, 0 a. (joaine + -ittam)
tout jeune II, 61. III, 358. X,
311 etc.
jouïssènço s. /. (de joui, lat. gau-
dôre) JoU XI, 197.
joim[c s, m, (juncum) JiwcVII, 42.
jonncado s.f, (jounc + -atam)y(m-
chaie XII, 425.
jouncas s, nu (jounc + -Scëum)
jonchaie VI, 651.
jounquiè s. m. (*jtlnc-arïum) jon-
chaie IX, 399.
jour s, m, (dïûrnum) jour I, 43.
62. 215 etc.
Jourdan s. m. (JordSnum) le Jou/r-
dain XI, 11. 313.
joumado «./. (*dïûrn-fttam)yimr-
née VII, 508.
Jóusè d'Arimatio n. d'h, Joseph
d'Àrimathie XI, 101. 87. V. note.
jouveinett (= jouvenet) s. m. (*jù-
ven-ïttum) jouvenceau 1 , 432.
Vm, 318. X, 201.
jouveineto s.f. (*jûvën-ïttam)you-
vencelle U, 110. X, 17. XII, 358.
jouvènço s, /. {du fr, jouvence,
du vfr. jouvente, lat, jûvëntam)
jeunesse, jouvence I, 2. XII, 352.
jouvènt s, m. (jùvëntum) jeune
homme, jouvenceau I, 187. II,
224. IX, 245 etc.
jouvènto s. /. (jûvëntam) jeune
fille, jowoenceUe H, 64. BEI, 107.
Vin, 435 etc.
Judas n. d'h. Judas VI, 506.
Judèio s. f. (Judaeam) Judée X,
323. XI, 2. 22.
juja V. a. et n. (jadïcare) juger
I, 440.
juge *. m. (judïcem) juge X, 362.
jun s. m. (junïum) juin III, 109.
vm, 211 etc.
junchado (= jounchado)*./. (*jnnfr
tStam) jointée, les mains jointes
VIII, 13.
juncho s. f. {s. p. de jougne) séance
IX, 329; paHie de la journée
pendant laquelle les bestiaux sont
sous le joug, travail du labou-
reur IX, 425.
junego s.f. (♦junecam p. jtinicem)
génisse II, 277. IV, 20.
jura V. a. et n. (jtlrare) jurer I,
427. XI, 196.
jusiòu, jusiolo a. (♦jadïOlum) juif,
ve VI, 612. XI, 330. XH, 174.
jusque, jusqu'à prép. (ùsquë àd)
jusqu'à UI, 322. X, 1.
just(e), 0 a. et s. (jtlstiim) jusU
VII, 90. XI, 80 ; lou just s. tn.
le juste Yïly 228; — coume de
juste loc. adv. comme de raison
IX, 223.
just adv. (id.) justement, juste l>
110. 442. II, 42 eu.
juvenome, jouvenome s. m. (jû-
vën[em] \i^m\jiem) jeune homme
XI, 271.
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âLOdSAmB.
353
la s. m. Gïcte p. Ittc) lait V, 217.
Vin, 131. IX, 857 etc.
la, r devant une voyelle, pr. pers.
3* p. sg. rég. dir., forme atone
(Ulam) la, V I, 3. 16 etc.
la art,, t?. lou.
labarido (= lavarido) s, /. (de
lava, f». c. m,) bourbe XII, 348.
labecbado «. /. {de labé, labech
vent du sud-ouest) tempête pro-
venant d'un vent du sud-ouest
XI, 153.
laberinto s, m. (du gr. lafiv^iv^oç)
labyrinthe II, 387. V. note.
laboura v, a. (làborare) labourer
III, 162. IX, 306.
labouraire s. m. (lâbOrStor) labou-
reur VII, 118. VIII, 239. IX,
32 etc.
labonriéa, ivo a. {de labour +
-Tvum) labourable VII, 302.
labro s, /. (kbra) lèvre II, 414.
lacba V. a. (♦lascare, de *lascum
p. laxum) lâcher II, 125. XII,
245.
lacbasclo s,f. (de lácttlcûlam) tithy-
maie du genre euphorbe VI, 457.
IX, 4.
ladre, o a, (Lazamm) ladre, lé-
preux XI, 28.
lagadigadèu int. exprimant la joie,
refrain du chant populaire de
la Tarasque IX, 247.
Lagalanto n. d'h. Lagalante I,
417. V, note.
lagramuso s, f. flàcërtam muror-
um, par analogie à Vadj, lagre-
moas larmoyant) lézard-gris des
muraUles II, 433.
lagremaire, o a. (♦làcrïm-atôr) en
larmes XII, 37.
lagremo s.f. (lácrïmam) larme VI,
104. VIII, 25. IX, 228 etc.
]abn[t s. m. (de Varahe aPùd) a)
luth; b) tartane (qui rappelle
la foi'me du luth par la dispo-
sition de ses cordages X, 25.
lai[d, 0 a. {du germ. laid) laid, e
II, 80. IIL 60.
laire s, m, (làtro) voleur VI, 458.
IX, 20.
laisse etc. v. laissa.
laisso s. f. {s. V. de leissa) chose
laissée par testament XII, 67.
laleja v, n. {de làllare) gazouiller
II, 316.
lambmsco s.f, (labmscam) vigne
sauvage III, 236. X, 32.
lamentable, o a. (Ismëntabîlem)
lamentable XII, 199.
làmi s. m, (làmïam) requin XI,
159.
lamo s, f. (Ifimïnam) lame VII,
559. X, 90. XI, 180.
lam[p s. m. {de lampàdem) éclair
I, 456. Vm, 141.
lampa v, n, {de lamp) a) briller
comme un éclair X, 398 ; b) cou-
rir rapidement, comme Véclair
I, 241. n, 274. IX, 158 etc.
lampeja v. n. {de lampa) briller
comme un éclair V, 564.
lampo s.f {de lampàdem) lampe
VI, 430.
lampre s, m. {de *lamp«^tram) lam-
proie V, 490.
(se) lança v. a. et r. (lànceare)
(se) lancei' I, 472. m, 88. XI,
258 eu.
23
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354
0[/>8SAIRË.
lancejado *./. (♦l&nceâtam) élance-
ment V, 13.
lanço i.f. (làncëam) lance IV, 376.
IX, 282.
lançòu, linçòu s. m. (lïntëôlum, de
lïntëum linceul) linceul VI, 386.
landa v, n, {de lando lande? du
celU landa) bondir I, 480. H, 28.
469. m, 206 etc,
langasto s. /. (♦làcûstam p. loc-
tlstam) tique f insecte parasite
XII, 247.
langonira v. n. (de langonr, lot,
l&ngaorem) languir IX, 412.
langui r. n. {de Iftnguere) languir
n, 38.
làngoi s. m. {s. v. de langni) ennui
XI, 77.
langoimen s. m. {de langui +
-mëntam) langueur, ennui IV,
471.
languisonn s. f. (*lânguitîDnem)
mélancolie XII, 14.
languitndo s./, {h.-lai, langûTtado)
ennui II, 46. XI, 11.
làni s, m. {de Vadj, lanëns de laine)
langes II, 838.
lano s. /. (Iftnam) laine IV, 33.
lanterno s.f. (I&nfêrnam) lanterne
IX, 293.
lann, do a. (*l&n-atum) laineux
IV, 84.
larbo s.f. (larram) carrelet^ pois-
son IX, 130.
lar[g s. m. v. vent-larg.
larga v. a. (*lárgare) lâcher VIII,
23; décharger V. 282; jeter IH,
342; larga vélo déployer voile
Vn, 368
large, o a. {dufr. large, de lârgam)
large I, 424. IV, 243. X, 16.
las s. m. (♦làcëum p. l&qnënm)
lacs, lacet m, 418.
las s. m. (Istnm) eàté m, 434.
las, so a. (Ifissom) las, se I, 154.
VIII, 245 etc; faire de cambo
lasso faire des démarches in-
utiles VII, 373; ai las! int. (aï
4- Iftssnm) hélas Ì VI, 517.
lasàmi s. m. (or. inc.) paon de mer,
poisson qui habite les creux des
roches XI, 158.
lassige s, m. ('*'las8 + -Igîam) lassi-
tude V, 408.
latin, 0 a. (l&tinam) latin, e VL
16.
làupi s. m, {du germ, *laapja) pUe,
tas de bois Vn, 270.
Laorèns n. cPh. (Laorëntïam) Lau-
rent VI, 566. IX, 211.
Laureto n. de f. {dim. de Lanro)
LaurHte III, 353.
Lanro n. de f (Lanram) Laure
m, 121.
lanroun s. m. {de UbOrare?) a) «7-
Um, trace que fait la charrue;
b) source à fleur de terre W.,
228.
lansenjo s, f (♦laudgmïam) Um-
ange XI, 485.
lauseto s. f {dim. de lanso) grht,
gaUts vn, 22. VIH, 278.
lauso s.f. ([lapides] lansias, /onuf
adj. qui, selon Nigra, Areh. gl
XIV, 285 etc., viendrait <ftm
s, p. laosom, de ♦lan-d-ëre; ep-
aussi Kôrt, 471b) pierre, dalle
IV, 162. XII, 111. 296.
lava V. a. (làvare) laver III, 513.
XI, 444.
lavando s. f. {de Vit. lavanda, ai*
lot. Iftvare) lavande VIII, 60.
lavàssi s. m. (lav-StTom) Uveas^t
averse XI, 238. XH, 411.
lavo-dènt s. m, {de lava + dent,
r. c. m.) horion, soufflet V, 248.
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aLÔSSAIRË.
355
Lazàri n. (f A. (Lazarnm) Lazare
XI,92. 164.327 e<c. KXI,87note.
Leberonn s. m. (Lnerîonem) le
Lébéron, chaîne de montagnes
(Vaucl.) m, 311. F. noie IV,
364.
lèbre «. /. (lëpôrem) lièvre I, 482.
lebrié s, m. (lepôr-atìíum) lévrier
V, 211.
leco s. f, {vpr. lecca, 6.-/ai. lecham,
licam, du breton lech pierre,
rocher) piège construit avec une
pierre plate soutenir par des
baguettes VI, 617.
lega[t s. m. (ISg&tam) légat IX,
138.
lègo «. /. (leucam) lieue IV, 220.
lèi «. /. (legem) loi III, 219. X,
415. XI, 119. 196 etc.
lèi = li, lis V. loa.
lèio «./. (c?w germ, leid ducttis, trac-
tus) avenue, laie, allée U, 331.
IX, 426. XI, 529.
leissa V. a. (ISxare) laisser* I, 151.
II, 84. 322 etc.
lengau s, m. (^lingtiftlem) langue
tirée, longue langue IV, 433.
lengo s. f. (lïngûam) langue I, 13.
34. II, 369 etc.
lèpi s. m. {du germ. lappa) gour-
mode, coup, soufflet V, 253.
lèri, 0 a. {du ceit. leiri-, lêri-, an-
cien irl. leir actif) frais et gail-
lard, brillant III, 130.
leserlt s. m. (làcertum) lézard I,
389. V, 42.
lesi s. m. {de Vinf. lai, lïcëre) loisir
m, 364. IX, 371.
lest, o a. {du goth, listeigs, ail.
listig) prêt, e VI, 561. IX, 53.
XI, 195; à la lèsto lac. adv.
promptement, vivement II, 57.
466.
letaDÎo s.f (lïtànlas, du gr. Xuu-
,»/.».) litanie X, 336.
lèn adv. (lëvem) vite, bientôt, aussi-
tôt I, 135. 369. 380. 452 etc.;
lèn-lèn rapidement V, 570. X,
108. — palèu adv. plutôt, v.
c. m.; cp. aussi: autant, tant,
pas.
lèu s. m. (levé) poumon, le mou
V, 17.
lénpard s. m. (lëôpardum, propr. :
lion -panthère) léopard V, 175.
(se) leva v. a. et r. (lëvare) a)
lever; au jour levant au lever
du jour X, 296; se lever IX,
226. X, 171. — b) enlever, ôter
II, 341. X, 94. IV, 32. Xn, 166;
distraire (les yeux) XI, 437;
apaiser (la faim) 1,28; étancher
la soif I, 333.
levado s. f. {s. p. de leva) digue
Vin,.450.
levame s. m. Clëvfimen) levain IV,
263.
Levantas s. m. {de levant + suff.
augm.) vent de VEst impérieux
m, 59.
levènti s. m. {de lëvantem, cp. Vesp.
levente levantin, soldat turc de
marine) fanfaron, espiègle VI,
325.
li, lis, V. lou.
liame s. m. (ligSmen) lien, paire
de chevaux camarguaisYllî,H^9.
rV, 265. V. note.
liandro (= liairo) s.f. {de lïgare)
lieuse de gerbes II, 396.
libramen adv. (libéra mente) libre-
ment U, 269. X, 62. XII, 375.
libre, 0 a. (llberum) libre IV, 224.
libre s. m. (lïbrum) livre XII, 241.
lié s. m. (lectum) lit V, 406. VIII,
11. 188 etc.
23*
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356
ÔLOdSAltlK.
lìechoto 9,f. (*lëctrottam) couchette
YI, 390.
liéame s. m. (Iggtimen) légume VI,
95.
lienrèio a. f, (*llbërfitam) lif>rée,
corbeiUe de mariage IV, 145.
liga V. a. OïgSre) lier I, 445.
ligarello s, /. {de liga) lieuse de
gerbes VII, 165. IX, 123. 190.
ligno s. f. (llDëam) ligne, file IX,
120.
lima, do p. p, et a. (limstam, de
llmnm) limoneux, souillé de li-
mon V, 465.
limber[t s, m. {de lïmbum) lézard
ra, 439.
Limoge n. de l. (Lemovicum) Li-
moges XI. 396.
lin 5. m. (llnum) lin XI, 315. XII,
255.
liiiçoule[t s, m. {dim. de linçou, lai,
lînteôlum) petU drap VIII, 52.
lindau s, m. {de llmïtem) seuil^
linteau I, 102. IX, 24. XH, 357.
linde, lindo a. (llmpïdum) limpide,
clair n, 365. IH, 423 etc,
lingueto {dim, (?elinguam, v. lengo)
faire 1. faire montre de qc. pour
provoquer les désirs de ^. 1, 30 ;
lingueto! terme de moquerie
qu'on répète en riant à q. et en
lui montrant qc. de loin ou de
haut pour exciter sa convoitise
V, 149.
linge, jo a. {de llnëam) grêle, effilt',
svelte II, 106.
liò s, m. (iScnm) lieu I, 328. IX,
19. Xn, 435; an-liò de prép,
au lieu de VI, 171.
lioun, 0 s. m. et f, (lëOnem) lion
X, 83. XI, 82;/. : lionne VIII, 1.
olianèu {de lioun + -ëllum) lion-
ceau VIU, 3.
Uotc s, m. (td.) Vn, 372.
en liogo de p, au-liò de prip, ott
lieu de XII, 386.
lipa t?. a. {de Vall, lippe) lécher
II, 418. IV, 434.
liquoureto s, /. {dim. de liqueur,
lai, lîquorem) liqueur EŒ, 254.
F. fMU,
li8[c, 0 a. {p,'ê. du vha. lîsi doux)
lisse ni, 343.
lisque[t, o a. {dim, de lise) lisse
et doux n, 241.
lisso s. f. {du germ. lista liste)
lice; rempart^ boulevard X, 109.
liuen, liuencho, pi, liuénchi(s) a,
(longe) lointain, éloigné V, 561.
Vm, 151. 301 etc.
liuen, liun adv, ÇÌÔnge) loin 1, 396.
IV, 444. V, 413 etc.; de Uun de
loin IX, 45 ; de liun en liun de
loin en loin X, 55.
liunchouri./.((feliuench- f -orem)
éloignement, le lointain Vlll, 63.
X, 67. 428.
long, o a. (15ngam) long, longue
Í, 44. 515. n, 52 etc.; v. tira.
— tout-de-long loc, adv, entière-
ment, tout de long I, 173. 340.
m, 171 etc.; de soun long de
son long V, 385; à la longo à
la longue y enfin V, 68. Vm,
434 etc. ; de-longo toujours, con-
tinuellement vn, 310. vm, 346.
357. xn, 120 etc,; aqui-de-long
sur les bords XI, 164. — longo-
mai adv. (longam-màgïs) long-
temps, à jamais lY, 266. XII,
441.
de-long de ; tont-de-long de prép'
marquant le lieu (d? 4- lòngum
^ á^) le long de l, 36. 173
etc.; — long de {id.) II, 198.
X, 164.
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GLOSSAIRE.
357
long-tèms adv.deUÇttÌJìgamtempus)
longtemps 1, 232. 302. XI, 183 etc.
lono s,f. (I&canam) eau profonde
et tranquille, mare I, 401.
lou, 1' devant une voyelle a) pr.
père. B* p, sg, m., rég. dir., forme
atone (illum) U, V I, 18. 47. 499.
XI, 298. 308 eU, pi, U, lis, lèi
(illos, illas) les I, 2. 33. 239 etc*
lou, r b) art, défini sg, m. (id.)
U, V 1, 31. 52. 59; 21. 27. 28 etc.;
fém, la, r I, 3. 16. 37; 38; pi.
li, lis I, 20. 31. 33 ete. - gén,
sg. m. dóu (p, de Ion) du I, 4.
36; pi. m, et f. di, dis (p. de
li, de lis) des 1, 14. 35. 122 etc, —
dcU, sg. m. au (p. à lou) au I, .
19. 49. 54. 112; pi. m. et f, i/
is (= à lis) ai*a: I, 19. 31. 91.
352.
loubo s. f. (lùpam) louve VI,
218.
(se) longa v. a, et r, (Ibcare) (se)
louer n, 149. IX, 294. 295
etc.
longadié s, m. (♦lôcfitftrïum) ser-
viteur IX, 317.
lôageiramen adv. (*16vûrïft mëntô)
Ugèrement Vin, 72.
16ugeirelt, o (- lôugeret, o) a.
{de lôogié, iero) léger, ère IX,
37. V, 42.
lôagié, iero a, (lëvSrînm, de lëvem)
léger, ère VIII, 4.
loumbrin (= lonmbric) s. m. (lûm-
bncum) lombric VII, 97.
lonngamen adv. (loDgS mënfê)
longuement IV, 80.
lonngani, do a. (de long) d^une
longueur démesurée, allongé VI,
460. X, 112.
lon[p s. m. (Uipom) loup I, 389.
484 etc.
! loiir[d, o a, (lurdum p. Itlrïdum
jaune) livide, sale, lourd, e VÍII,
189.
lonvidor (= louïs d'or) s. m. (du
fr.) louisd'or IX, 310
lâcha V, a. (luctare) lutter V, 143.
luchaire s. m. (lûctfttôr) lutteur
III, 8.
lucho s. f. (iQctam) lutte IV,
429. V, 299. V, note.
lucre s. m. (lïgùnnam, de Lign-
riam, cp. VU. lucherino) lucre,
tarin de Provence, oiseau (frin-
gilla spinus) V, 51. V. note.
luio (= lùrio) s. f, (*lûtrïam p.
lUtram) loutre Vil, 26.
lume s, m, (lnmën) lumière H, 55.
XI, 122 etc; faire lume éclairer
III, 444.
lumenàri s. m, et f, (lomlnare ou
pi.: lamîn&rïa) luminaire VI,
421.
lamenonn s. m. (*ltlmTn-Onain, de
ItUnën) petiU lumière VI, 206.
XI, 462.
laminons, o o. (ItUnïnosom) lumi-
neux, se, radieux, se VI, 399.
X, 302 eU.
luno s, f, (lonam) lune III , 443.
X, 427 etc. la Inno dono il fait
clair de lune I, 402. Cp, aflat
et VU, 288 note.
Inserno s.f. (de Itlcëmam ver lui-
sant?) luzerne, plante IX, 43.
291.
Insi v.n. -- Qr. § 101 p. 138 —
(laclre p. Itlcire) luire 1, 8. 344.
X, 239. 314 etc. — p.pr. Insènt, o
luisant, lustré III, 96. V, 319 etc.
lusonr s.f. (de Insi) lueur VI, 548.
Xn, 308.
Instra v. a, Otistrare) lustrer X,
137.
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358
ÛLOSSAIRB.
M
ma, V. moun.
mabre (— marbre) s. m. {de már-
môr) marbre YIU, 188. XI, 235.
245 etc.
(se) maca v. a. et r. (*màccare,
primitif fictif f d*òu vient màcù-
lare) (se) meurtrir V, 30; XI,
459.
machoto s.f {b.-lat. machota, or.
inc.) chouette I, 399. III, 100.
madalenen, co a. {de Madaleno)
de Madeleine XI, 448; frucbo
madalenenco figue mûre à la
Madeleine (22 juillet) I, 27.
Madaleno n. de f (Magdalênam)
Madeleine XI, 97. 279. 443 etc.
madamisello s, f {du fr,, du lat.
mi5am-*dÔmïnïcMlamj mademoi-
selle I, 331. 389. 476.
madnr, o a. (mfttiiram) mûr, e I,
20. 170 etc.
magagno s. f. {s. v, de magagna,
du germ. man *hamjan estropier
un homme, b.-lat. magagnare
mabaminm, Du C, cp, Kôri-
5053) douleur I, 170.
Magali (= Magari) n. de f {con-
traction de Margarido) Margot
III, 381. 383. 393. V. note.
Magalouno s.f. (^Magalonam) Ma-
guelone, a) nom d'une princesse
de roman de chevalerie VIII,
114; b) ville de l' Hérault ly 4^.
V. note.
magau s. m. {du gr. fiáxtUa?)
hoyaUy houe à deux fourches
VI, 70.
magnan s. m. {selon Nigra^ Arch.
gl. XIV, 279, — *mifion, de mifio,
^f en prov.f piémontais etc.,
signifie „chat**, it. gatto; ep.
Cit. gattone ver p. excellence j
ver à soie) ver à soie II, 3.
magnanarello s. f. {de magnan)
cueilleuse de feuilles de m^irier^
femme préposée à C éducation des
vers à soie II, 1.
magnanarié s.f (id.) „magnanerit^*,
chambrée de vers â soie, lieu ou
l'on élève les vers â soie III, 42.
magnifi, co a.(magnïfïcnm)m<ï<;ni-
fique X, 29.
mai, mais adv.'et conj, (mágîs)
1) adv. plus y davantage I, 70.
115; — devant un adj., pour
former le compar. ; XI, 277. 380
et précédé de Vart. déf lou etc.,
pour former le superl. I, 93.
ni, 263. — de plus, encore I,
80; de nouveau I, 429. H, 123.
184. — mai bèn mai ei pl^s
encore 1, 136. — an-mai . . . au-mai
plus-plus II, 428; X, 124; tant-
mai . . . tsLììt'msiìpluS'plusVl, 148.
— que mai de plus en plus XI,
387. — i'a mai-qne-mai il y «
qc. là-dessous m, 361. VI, 26.
— mai-qne-mai plus que jamais
III, 23. IX, 409. - pas mai!
exprime une forte négation: tant
^ en faut! allons donc! nennit
II, 72. VIII, 283. - 2) mai qne
conj. pourvu qne FV, 487. 3) mai
conj. adrersaiivej mais 1. 59. 64.
121. 429. 537 etc.
Mai s. m. (Msjnm) le mois de tuai
I, 90. II, 10. IV, 28 etc.
Maiano n. de l. (Malleanam) Mail-
lane XII, 335. F. note.
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ÛLOSSAIRtt.
359
maien, co a. (de Mai 4 -incam)
de mai I, 526. H, 3ô9.
maigre, o a. (m&cnun) maigre II,
433. Vin, 407.
maiòu (= malhòu, malhol) s. m.
(màllf^lnin) erossetUy bouture de
vigne IX, 121.
maire «./. (m&trem) mère I, 534.
n, 58. m, 39; lit d'un fleuve
X, 16. Bono Maire, cp. m, 50
note.
maireto, meireto s,/, {dim. (ternaire)
petite mère V, 89. XII 337.
maisso «./. (du dim, meissello, lat.
mflxTilam) mâchoire IX, 346.
Maïstrau s. m. (m&gîstr&le) mistral
IX, 220.
Maîstre (= mèstre) s. m. (mág-
ïstmm) mistral VIII, 183; cp.
mistran.
majestuoas, majestons, o a. {de
Vaâj. fr, formé de mfijgstatem)
majestueux, se VI, 547.
majoaraa, alo s. m. et/. (mSjDr-
ftlem) maître, chef; maîtresse I,
150. IX, 198. XI, 270; HI, 358..
maladiciéore! int, {euphémisme p.
maladicioun, de m&lëdictîonem)
malédiction! XI, 239. IX, 26.
maladi[t, o a. (*m&l&dîctnm p.
màlëdictiim,^.-^. hous Vinfluence
de maladictio?) maudit, e V, 358.
maladré, écho a. {de mal 4 adré,
V. c. m.) maladroit IX, 319.
malan «. m. (màlam ànnum) mal-
heur; malan de Dieu malheur
de Dieu/ int. V, 463. XH, 175.
malaocòDÌ, o {ou ico) a, (mël&n-
ch5licam) mélancolique X, 41.
malandro s. f. {de màl&ndriam)
mctladie de langueur, de con-
somption II, 397. VI, 277.
malandrooB, o a. (malàndr-osnm)
infirme^ malade I, 354. XI, 354
etc.
malapèino! mt, (m&Iam pœnam)
malepeste/ m, 215.
malastre s, m. (m&l[am] ftstrom)
malheur III, 328. VI, 356.
malant, o a. {de m&le hàbîtom)
malade VU, 442. XI, 325. Xn,
50 etc.
malaatelt, o o. {de malaat) malade
XII, 328.
malaiitoiu)e[t, o a. {id.) malingre
I, 361.
malavalÌBCo! int. {de m&l[am] -|-
&d + *ytí\'ísoìkre)fi/audiabU/
malédiction/ m, 298. VI, 395.
malemparado (= maa-parado) s.f.
(m&][am] *ïmparàtam) /ato^ évé-
nement VI, 92.
mal-estru, cho o. (mSle ^astracom)
malotru, ignorant V, 298.
maliço s.f. (m&lïtlam) malice, co-
lère V, 186.
malin, o a. (m&llgnam) malin,
maligne; méchant, e IV, 319. X,
172.
malovisto, cp. m, 81 note.
malu (= amalîi(c)) s. m. (Selon
Devic, Mém. de la Soc. de lin-
guistique V p. 284 : de V arabe
a^zm al-honqq os de la cavité
coUfUỳide) hanche des bêtes de
somme, croupion IV, 399.
malnr s. m. (m&l[am-aiig]arTiim)
malheur I, 392. IX, 207 etc.;
pèr m. par malheur Vm, 91.
maluranço s.fidemsAur + -antïam)
malheur I, 465. IX, 281.
malnrous, o a. et s. {de malnr +
-Osom) malheureux, se IX, 13.
X, 162.
mamello s.f. fmàmillam) mamelle
xn, 170.
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360
GLOSSAIRE.
mamèa s. m. Chnàmillnm) mamelle,
pis m, 98. IV, 7.
man s. /. (m&num) main 1 , 24.
138. 161 eu.
manado s,/. (*inàii-atam) poignée
IX, 124.
manado *. /. pour menado {s, p.
de mena, v. c. m.) troupeau IV,
325. VIII, 417 etc.
manasso s./, {de man + -&ceam)
main énorme V, 250.
manca v. n. (de Vadj. lat, mancum
estropié) manquer I, 269. 283.
II, 124 etc,
manche s. m. (♦mànïcum) manche
m. IX, 278.
mancho s,f. (manîcam) manche/,
IV, 451. XII, 396.
manco s. /. {s. v. de manca) man-
que s. m. ; èstre de manco man-
quer VII, 640.
manda t;. a. (mândare) envoyer II,
228. III, 91 eu.
mandadon s. m, (mandstorem) mes-
sager IX, 79.
mandragooro s.f. (màndrágSram,
du gr. juarSçayôçttç) mandragore
VI, 226. F. note.
mandrouno s, /. (selon Dz. 187,
de mal -I- h.-all, slendern, cp,
K'ôrt. 7ÙÒ2) entremeUeuse IX,
414.
maneja v. a. (♦mànïcare) manier
Vn, 67.
manescau s. m. (p. marescau, du
germ. marahskalk valet qui
soigne les chevaux) maréchal
ferrant, forgeron VI, 80.
mangiho (= manjiho) s.f {du v.
manja + «</f. -ilïa) les vivres
IV, 54. VII, 250.
maniero s. f. (mantifirïam) a) ma-
nière V, 291; b) brebis qu'on
a privées de leurs agneaux ÏY,
89. VIII, 127.
maniho s.f. (mânîcùlam) anse d'un
vase, d'un panier I, 98.
manihonn s. m. {dim. de maniho)
id. IV, 168.
manja v. a, et n. (mândacare)
manger II, 45. 455 etc.; s. m.
le manger VIII, 35.
manjiho v. mangiho.
manjo-panre s. m. {de manja +
panre) mangeur de pauvres,
sangsue du peuple V, 531.
manoto v. menoto.
man[t, o; pi. -i(s) a. indêf. {lat
pop. *manetnm de vha. manac
et lat. mnltum; selon Âseoii
dans VArch. gl. XI (1890), de
tammagnns 4 tantas) maint, t
IX, 145.
manteni v. a. — Gr.§ 102 p. 140
— màntl tënere) maintenir I,
388.
mantèn s. m. (màntëUnm) manitou
I, 10. m, 335. IX, 352 etc.
. mantiho s. f, {de Vesp, mantilla,
du lat. *mftntillam, dim. de
màntom) mantille III, 149. X,
312. XII, 340.
mar s. /. (mare) mer I, 3. 204.
233. 379 etc.
marca v. a. (♦marcare du germ.
markôn, alL merken) marquer,
présager IV, 139. IX, 22a
marcadon s. m. {de marca) marque-
ment, lieu où. Von marque IV,
357.
marca[t s, m. (mërcstnm) marché
VI, 10.
Marcello n. def. (Marcellam) Mar-
celle XI, 101. 390. 87. V. noU.
Marciann. d'h.{ÌÍ9ice\lum)Mariial
XI, 396. 87. V. noU.
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GLOSSAIRE.
361
marco «./. (s. v. de marca) mar-
que, présage IV, 136. XI, 137
etc,
margai (= margaa, margal, mar-
galh) 8. m. (de margam marne,
cp, i'esp. margal a) mamière,
b) loliam. plante) ivraie (mvace),
lolium perenne II, 308. IX, 262.
margaioan s. m. {de margai) ivraie
V, 518.
margarido s, f, (m&rg&ntam, du
gr. yLo^yaçhfì^ perle) marguerite
III, 422. Xn, 282.
margoalin s, m. {p.-ê, de Vanc,
franc, mariole [statue de la
Vierge Marie], pria en mau-
vaise part) marjolet, godelureau
V, 168.
mariage (= maridage) s. m. (*mir-
itfttïcam) mariage IV, 464.
(se) marida v. a. et r. (màntare)
(se) marier II, 147. III, 35. IV,
142 etc,
marin, o a. (m&rinam) marin, e
I, 297. Vin, 294. X, 59 etc.
marin s. m. (id.) marin I, 248.
280. II, 290 etc.
marinado s.f. ('*'m&rlnfttam) vent
de mer lU, 433.
marinié s. m. (*mSrinârïiim) marin
I, 225.
mariniero s. /. (♦minnariam) ma-
Hnière XII, 190.
marino s./, (màrïnam) mer IV,
5. 226. XI, 86 etc.
Mario n. de/. (M&rlam) Marie I,
376. xn, 15 etc.
mari[t s. m, (m&rltiim) mari III,
370.
Marman (= marman) s. m. Mar-
mal, ogre, être imaginaire VI,
472. Voy. VI, 459 noU.
Marran n. d*h. {de Vesp. marrano
cochon, sobriquet donné aux
Maures et provenant des mots
hébraïques maran atha, cp. Ba-
bad dans Gr. Z. XIX p. 271)
Marran IX, 288. 308.
marrano s.f. {du germ. marrjan)
maladie de langueur, marasme
II, 333.
marrias s. m. {de marrit mauvais)
chétif V, 207.
marridesso s. f {de marrit) mé-
cJtanceté U, 382.
marridonn, o a. et s. {de marrit)
un peu mauvais, chétif, souffre-
teux X, 408; malheureux XII,
164.
marri[t, marrido a. (p,p. de marri,
du vha. marrjan empêcher, ir-
riter) mauvais, e H, 369. VIII,
15. IX, 369.
marro s. f. (or. inc.) tas de foin
amoncelé en lignes IX, 49.
Marsihés s. m. {de Marsiho) Mar-
seillais I, 473.
Marsiho *./. (Massïlïam) Marseille
I. 419. X, 6 etc.
Martegau s. m. {b.-lat, Martigalem)
Martégal, habitant du Martigue
I, 290. V. note.
Martegne n. de l. {de Mártem?)
U Martigue (B.-du-Rh.) IV, 9.
I, 290. F. note.
martele[t s. m. (martel! [um] +
-ittnm) martinet, hirondelleVlH^
259.
martir(e), o s. m. etf (martyrem)
martyr, e s. m. etf. V, 373. XI,
37. 528.
martire s. m. (martyrïum) martyre
s. m. X, 320.
martirisa v. a. f'lnartŷrizSre) mar-
tyriser xn, 177.
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362
GLOSSAIRE.
Marto n. def. (Mart(h)ain) Marthe
XI, 97. 390. I, 303. V. I, 303
et XI, 87 notes,
mas 8. m. fhnftnsnm, de manSre)
maison rustique, ferme, métairie
I, 14. 41. 49. 54. 94 etc. V. 1, 1
note,
masagiero 9./. ((Peinas -f -ftgftrïnm)
Jille des champs, campagnarde
IV, 128.
mas[c, oa,ets. (*inasctim,'*^ascam ;
cp. Dz, 206. Kdrt, 5151 et Scheler
s, masque) magique; sorcier, -ière
II, 403. III, 444. VI, 235. 381
etc,
mascara «. a. {du vha. masca, mâsa
tache) souiller, tacheter de noir
V, 601.
mascarié s, /. (^mascariam) sor-
cellerie VI, 334.
mascara n s. m. (du v. mascara)
charbon du blé VI, 619. Voy.
note,
mascle, o a. et s. (mâscûlnm) mâle,
matou IV, 66. VI, 526.
mascoto s. /. {de masc + -Ôttam)
sortilège IH, 99.
mase[t s, m. {de mas + -ïttum)
maison, ferme s. f XII, 318.
masiero s, f {de mas f -ftrïam)
fermière I, 142. XH, 110.
Massemin n. d^h. (Maximlnum)
Maanmin XI, 91. 361. Voy. XI,
87 note,
masso s, f. (♦mattëam) massue V,
251.
massago s. /. (de 'hnattëam +
-ncikm) ciste s.m,, arbuste IV, 165.
mata-bla[d s, m. (de m&ctare -I-
. blad, V. c, m.) abatteur de mois-
sons VI. 266.
matagonn (= matagot) s. m. (or.
inc.J magicien VI, 445. V, note.
mataia (= matalha) v. a. (*mSc-
tftlïare, de mftctare, cp. le s.
b.'lat. matabolum, campanae
tadicala. Du C.) munir (une
cloche) d'un battant IV, 159.
matèri s. f, (mStërîam) matière
VI, 163. X, 410.
Matién n. <^h. Matthieu ; Anselme
Matthieu, un des fondateurs du
félihrige VI, 64. V. note.
matin s. m. (m attltinnm, se. tempns)
matin II, 10. VHÌ, 171. Xi, 120
etc. ; de matin ce matin IX, 230.
matinado s.f, (de matin + -fttam)
matinée XII, 139.
matinié, matiniero a. (de matin \
-ftrïnm) matineux, matinal VII,
124. IX, 358. XI, 123.
mato s, f. (mattam) touffe, fane
ni, 507. Vin, 151. IX, 266.
matrassa v. a. (de matras, du mol
lat,-ceU, mat&ram javelot des
Gaulois) harasser VII, 490. VIII,
361. XI, 178.
matre s, m, (du germ, martn) martre
IV, 363.
man, malo a. (m&lnm) mauvais, e,
misérable U, 384. X, 367.
man s. m. (id.) mal s, m. II, 330.
XI, 299. 314 etc.
mau-coontènlt o a. (mftle cSntënt-
um) mécontent VII, 136.
manconra v, a. (de mau-cor, lot.
m&lnm + côr) décourager III,
211. VII, 117.
manfatan (=manfasan,man!asènt)
s. m. (m&le f àcîëntem ; le t inex-
pliqué par une fausse analogie
à malfatour, malfaiteur) artisan
de mal VI, 401.
mangrabièn s. m. (corruption de
mau-grat-Dién) juron, impréca-
tion Vm, 409.
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GLOSSAIRE.
363
maa-gra[t frép, (mftlnm gistnm)
malgré XI, 326.
maiilo (= manvo) s, /. (m&lvam)
mauve XI Í, 106; cp, fuma,
manno s. f. {de Vhéhreu maona)
manne V, 153.
man-passage s. m. (v. c, m.) malen-
eanire VI, 478.
Maassano n. de l {b.-laU Malmas-
sanam, Malimissanam) Maus-
sane, mllage (B.-du-Rh.) VI, 19f
man-tiaire v, défectif, aeulem, à
Vinf, et au p, p. mautra, cho.
— Gr. § 108 p. 156 — (màlë-
♦tràgëre) avoir du mal; èstre
de m.-t. être digne de pitié XII,
149.
mau-TÎénre s. m. (mtllë vïvëre)
mal-être VI, 117.
mau-vivèn[t, o; pi. -i{s) a. (màlë
vïvëntem) demauvaise ncVI, 394.
me, m* (devant les voyelles) pr.
pers, P^* p. sg, rég. dir. et in-
dir., /orme atone (m6) me, m'
1, 17. 436. 469. 509. H, 104 etc,
mè, mèco a. (de ini[tï]ga[tum"| ;
cp. Vesp. mego et le port, meigo
doux; V, Dz. 468) interdit, e;
rendre mè stupéfier II, 401. III,
300.
meinage s. m. f^'mSnsîOnStïcnm)
ménage, ferme s. f. HT, 33.
meinagié s. m. {de meinage -|-
-ftrïnm) tenancier VII, 346.
meionr, o a. compar. (mëlïtJrem)
meilleur, e II, 155. IX, 251.
meirino s, y. (matnnam) marraine
I, 373.
meissonn s./. (messîOnem) moisson
VII, 189. IX, 117. 205 etc,
meisBonna v.a.etn. (de meissonn)
moissonner VII, 161. VIII, 297.
IX, 117 etc.
meissoanaire s. m, {de meissonn
-I- -fttòr) moissonneur VII, 193.
Vm, 433.
meissonnenco s.f, {de meissonn -l-
-Inqnam) hélice des moissons,
escargot VIII, 269. V, note.
meissonnié s, m, {de meissonn -f-
-arïnm) mMsonneur VI, 637.
IX, 113. 147 etc,
meissonniero s,/, {de meissonn +
-ârïam) moissonneuse XI, 218.
mège s, m, (mëdïcnm) médecin VI,
270.
mêle (= mènse, mèlze, merze)«.tit.
(♦mëllïcem, usité dans les dia-
lectes romans des Alpes; cp.
Meyer-LUbke, dans Gr, Z, XV
p, 243) mélèze V, 70.
melico s,f, (♦m^llïcam p. mëllëam
ou mëllîcùlam) miel II, 7.
Melindo s. f. Mélinde, ville et roy-
aume d* Afrique VII, 474. Voy.
note.
memamen ot/v. (met-ipsîmft mëntë)
même, mêmement II, 189.
membre s. m. (mt^mbmm) membre;
appartement, chambre III, 62.
même, o ; pi. même, mèmi pr. in-
déf (mët-ïpsimnm) même II,
98. X, 355 etc; de même de
même X, 292; de même que conj.
de même que VI, 270.
mémento s. f (mëmënto) terme
familier p, mémoire I, 257.
memòri *. /. (mëmôrïam) mémoire
m, 319. X, 344.
(se) mena v, a. et r. (mïnare faire
marcher du bétail devant soi)
(se) mener I, 312. 434. III, 133
etc. mena de varai faire du
bruit Vin, 94.
menaça v, a, {du s. '*'mïnftcîam
p. mïniScïas) menacer V, 249.
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364
QL088AIRB.
mendì s, m, (mëndicnm) berger,
bergerot lY, 34. IX, 3ô.
mendre, o a. compar. (mlnôr)
moindre II, 109. Xn, 128.
menèbre, o a. (mïnsbïlem p. mi-
nScem, cp. Du C.) revêche, bourru
IV, 328. VI, 265.
menèstro «./. (mTnîstram) élixir^
mixture III, 256. VI, 575.
meno s. /. {s, v, de mena mener,
V, c. m.; meno signifie „race'*,
c*-à-d, „tout ce qvion mène en-
semby^ en parlant de bestiaux,
V. les exemples; et, aufig,^ tout
ce qui se mène de la même ma-
nière: qualité, manière) race
IV, 225. 467.
menoto s./, (^rfw/r. menotte, dim.
de mánum) petite main I, 374.
II, 186.
menonn s. m. (b.-lat, mënonam,
p,'ê, de mïnûëre ; cp. Vit menno)
bouc châtré^ menon IV, 61.
mens adv, compar. (mînûs) moins
I, 171; de m. en m. de moins
en moins II, 133; à tont Ion
mens à tout le moins II, 315.
V, 103 ; an mens au moinsW, 258.
menlt s. m. etf, (mSntem) esprit;
teni d^à m. guetter^ contempler
IV, 429. XI, 133.
mentastre s, m. (mëntastmm)
menthe sauvage ; marrube, plante
IX, 166.
menti v, n. — Gr, § 102 p. 139 —
(♦mentire p, mëntiri) mentir VI,
431.
menât, menndo a. (mintltnm)
m€nM, « VI, 643. V, 329. V.note.
meraTÌha v, a. {du s, meraviho)
émerveiller V, 190.
meraviheto s. f. {dim. de mera-
viho) petite merveille VIU, 68.
meraviho s./, (mlrftbilla) merveiiie
IV, 170. Vin, 310.
meravihous, o (= mervihous) o.
{de meraviho -i- -osom) l, 383.
VII, 306. Vm, 302.
merço s. /. {de mërcem, cp. le vpr.
mercz marchandise) sorte XII,
229.
merinjano s, /. {de Ve^. beren-
gena, de l'arabe al-badindjan)
mélongèncj aubergine VU, 249.
mérite s, m. (mëritnm) mérite X,
202.
merlato s./. (ii« merle) merieVin,
391.
merle s. m, (♦mërûlum p. merû-
lam) merle VIU, 420.
merlelt s, m. {b.-lat. merlçtum
pinnam, du lot, môrgùl-ittam,
de mërgtllam, de mërgfts) créneau
xn, 192.
mes, messo v, mètre,
mes s. m. (mensem) mois I, 210.
Vni, 344.
mescla v. a. (♦mïscûlare, de mïs-
cere) mêler I, 498. H, 297.
mesoulo s. /. (mëdtUlam) moèlk
VI, 615. XI, 130.
mesprés s. m. {s. p. de mespresa)
mépris V, 224.
mespresa v. o. (*mTntl8 prëtïare)
mépriser I, 13.
mesqnin, o a, et s, {de Varabe
meskîn) pauvret^ malheureux
II, 257. XI, 478.
messo s. /. (♦mïssam) messe VI,
425.
messorgo s. f. (♦mëntltïtinïca, de
mëntltom) mensonge II, 380.
mèste (devant des noms) ou mèstre
(quand le mot est isolé) ^ ^
(migistnim) maître I, 7t 106.
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QLOSBAmS.
366
150; I, 138. IX, 31. 202 etc.\
mèstre a. victorieux V, 331.
Vay. I, 71 note.
mestreja v, a. (de mèstre) maî-
triser V, 449.
mestresso s, f. (mligTstr - issam)
maîtresse; amante II, 388. III,
221. XI, 59 etc.
mesura v. a, (mônsnrare) mesurer
V, 329.
mesnro *. /. (mënsuram) mesure
s,/,; à m. que à mesure que VI,
82. VIII, 395. 414.
mètre v. a.— Gr.§ 106, p. 147, —
(mittëre) meHre I, 98. 143. II,
164. 185. 346 etc.; p. p. mes,
messo XI, 227 etc.; admettre^
supposer III, 199.
mèu s. m. (mel) miel III, 94. 2:38.
XI, '2b etc,
mi s. m. (mïlïnm) mil, millet I,
136.
mi(s) V, monn.
miaula v. n. (onom.) miauler II,
54.
miejour s. m. (mëdîum dïtlmum)
midi II, 455 ; faire m. faire la
méridienne IX, 166.
miés, miens adv, (compar. de bèn)
(mëlïus) mieux I, 122. II, 79.
IX, 251 etc; lou miéus le mieux
II, 225.
mié- terrestre, o a. (mëdium f
-tërrëstrem) demi-terrestre VI,
165.
lou miéu, la miéuno pr. poss.
(meum) le mien, la mienne etc.
III, 203. XI, 286.
mignot, 0 a. et s. {du vha. minni
amour + -Ôttum) hien-aimé FV,
292. VIII, 19. 277 etc.
migo = amigo v. c. m.
milèime s. m. (mlllSsimum) année
III, 54.
milo n. de n. (mille) mille I, 258.
II, 234. XI, 273.
Minervo s. f. (Mïnervam) Minerve
XI, 416.
mino s./, {du breton min museau,
cp. Kort. 0928) mine VII, 225.
IX, 251.
miòu, miolo s. m. et /. (mulum,
malam) mulet I, 316. IX, 290;
mule Vn, 309. IX, 93.
miôugrano s. y. (mille grSná) gre-
nade VI, 306. Xn, 334.
mira v. a. (mlrare) admirer V,
135.
miraclant, o a. {p. pr. de miracla
opérer des miracles, v. miracle)
miraculeux, se X, 47.
miracle s. m. (mlrScûlum) miracle
I, 359. III, 307 etc.
miraclejant, o a. (p. pr. de mira-
cleja, de miracla) miraculeux
XII, 53.
miraclous, o a. (mirscûlosum) mi-
raculeux I, 377. XI, 209.
miraia v. a. (mirScûlare, v. mirau)
mirer X, 31.
mirau s. m. (mlr&cQlnm) miroir
XII, 349; petites membranes
luisantes et sonores qui se trouvent
sous l'abdomen des cigales; a li
mirau creba il a les miroirs
crevés, il a la voix crevée I,
196. V. note.
Mireieto n. de f. {dim. de Mirèio)
Mireille VÍ, 181.
Mirèio n. def. {de Vhébr. Miriam
Marié) Mireille I, 142, voy.
note, etc.
MireiouDO ». de /. {dim. de Mi-
rèio) Mireille XH, 332.
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â66
GLOSSAIRE.
misérable, o a, et s. (misër&bîlem)
misérable V, 452.
misèri «./. (mîsëriam) misère X,
409.
misericòrdi s, /. et int. (miserî-
cordiam) miséricorde/ IV, 435.
mistèri s. m. (mystSrïam) mystère
VI, 162.
mistoulin, o a. (de mtlsfôllnam)
fluet, débile, léger I, 374. II, 97.
V, 179 etc.
mistralas s, m. (de mistran +
-Scëum) mistral, vent du nord-
ouest VIÍ, 5.
mistrau s. m. (♦màgïstrííem) le
mistral V, 5. F. note,
mita s.f, (mëdïëtatem) moitié III,
213; comme adv,, à moitié II,
83. X, 281.
mitan s. m. (♦mëdïetantem, cp.
entre-mitan) milieu I, 414. XI,
234; an m. au milieu de la
plaine V, 294.
moble s. m. {de mQbllem) meuble
s, m. Vm, 55.
moco s. f. {de mûcum , cp, Kôrt.
5444) lampe IV, 272. Voy. note.
modo s. f, {du fr, mode, de mô-
dum) mo(i^/.Vn,601 ; manière ib.
mole s. m. (môdûlum) mouleYlI, 60.
molo s. /. {de molem) monceau
VI, 621 ; meule (de foin, de blé)
vm, 306. V, note.
mordre v, a,^Gr.§ 106 p, 149 —
(♦môrdëre, p. mordëre) mordre
VI, 453. 612.
more etc. v, monri.
morne, o a. {du goth, maoman
être triste) morne VII, 140. IX,
197. 249.
mor[t s.f. (môrtem) mort s.f. II,
377. XU, 361 etc. V. IX, 350
note.
Mor[t-Peleto s.f. {de mort -1- pelet,o
a., de pèn peau) Mort décharnée,
spectre de la Mort, squelette IX,
396.
mòssi s. m. {emprunté de Vit. mozzo ;
V. Dz.) mousse s. m. V, 447.
mo[t s. m. (♦muttum, de muttire,
cp. mata) mot I, 309. ni, 233.
vm, 262 etc.
mot! s. m. {de mtitïlum?) bélier
écorné rV, 93.
mou s. m. (mtlcam) lumignon YH
639.
mou, mol ; molo a. (mSllem) mou,
mol; molle II, 300. IV, 496.
Vni, 307 etc. .
mon V. monre.
moudèste, o a. (mSdëstum) mo-
deste X, 310.
moafo (= moasso) s.f. du germ.
muf moisi) mousse s.f. Il, 418.
XI, 411.
mòngne, v. mòore.
moQgno (= mooino, mangno)^./.
{du germ. maawa, v. RM, 5179;
cp. le fr. mone) bourrade, coup
de poing sur la figure V, 281.
mouié s. f (♦mùlïgrem , p. mû-
iTërem) femme mariée, épouse
m, 38.
Mouïse n. d'h. (Moses) Moïse yi
235.
mouissaleto s. f {de mouissan)
moucheron X, 169.
mouissan s. m. (♦mûscifilem, de
mûscam) cousin, moucheron IV,
314. X, 140.
monisse, o a. (♦mûcïdnm num)
humide VI, 207.
moula V. n. (*mÔllare) moUir 1.
370; s'éteindre VL 408.
moulan a. m. {de mou, mollo) mw,
langoureux XI, 240.
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QL0S8AÍRB.
367
monledo s. f, (^mnsctllatam , de
mtlsctilain) chamure, muscles I,
447.
monloon s. m.f'InDlQiiuin, de molem)
meuley monceau VI, 859. IX, 52.
XII, 122.
monloonado s. /. (de moaloan +
-fttam) multitude lî, 268.
monmen s. m. (momëntnm) moment
I, 469. II, 265 etc,
monmenelt s. m. (de monmeo)
petit moment II, 59. 312. X, 433
etc.
rnonn, ma; pi. mi(8) a.poss. l^*p,
sgl. (mëam eic^ mon y ma y mes
I, 95. 108. 360. 364; I, 15. 17
eu.
monnastié s. m. (monftstërïam)
monastère ni, 468. Vni, 273.
moande s, m. (mûndum) monde
Vn, 351. X, 286 etc.; foule XI,
259; tout Ion monnde tout le
monde IX, 378.
monnge s. m. ("hnSnîcnm p. môn-
&cham) moine VI, 649.
moungeto «. /. {dim. de moanjo)
nonnette m, 467.
monnjo s. /. (♦mônicam p. môn-
âcbam) religieuse III, 470.
inoan[t s, m. (môntem) mont^ mon-
tagne I, 481. X, 294 etc.
monota v. n. et a. C^^ôntare, de
môntem) monter v. n. II, 405.
438. VI, 362 etc.; r. a.: faire
monter IV, 28. XII, 50. 52.
monntado s. f, (s. p. de mounta)
montée VIII, 109.
monntagno s. f (♦môntâneam)
montagne III, 46. VIII, 111. 241
etc.
mountagnolo s.f (de moantagno
4- -tllain) petite montagne III,
164.
Mount-de- Vergue s. m. (m5ntem +
dS -1- AvSnïcum) Montdevergues,
Mont de Vergue, à Vest d^ Avig-
non (Vaucl.) VII, 498. V. note.
mounte (= ounte) adv. de l. (ûndë)
ôà I, 425. II, 44. VI, 507 etc.
mountiho s. f. (môntïcillam) col-
lincy dune III, 243. XII, 342 etc.
Monnt-Majoar s, m. (Môntem Ma-
jorem) Mont-Majourf montagne
et ancienne abbaye VI, 649. VIII,
306. F. VI, 645 note.
moanto-davalo s. m. etf (de moanta
-h davala) ondulation II, 271.
moaqnelt, o a. (de mon, monc, du
V. moQca moquer, moucher,
♦mííccare) penaud, sot II, 154.
mouracho s. et a. (de Vesp. moracho
couleur de mûre, foncé, de mllr-
um -I- -àcum) moricaud, hâlé II,
118
monrbin s. m, (de mBrbnm, cp.
Vit. morbino pétulance) ressenti-
ment, chagrin V, 30.
moure (= mourre) s. m. (du germ.
♦murr, cp. Braune, dans Gr. Z.
XXI p. 216 s.) mamelon, pic I,
440. III, 462. V, 68 etc.
moure v. n. — Gr. § 107 p. 152
— (*mÔvere p. movëre) mouvoir
III, 349. IV, 237. V, 426 etc.;
p. pr. mouvènt VIII, 436. X,
135 etc. — moure s. m. (id.) le
mouvement V, 481.
mouresc, o a. (*maurïscum p.
maurtisîâcnm) moresque VIII, 6.
mourelt, o a. (*maurittum) noiraud,
brun foncé î, 123. V, 235. IX,
222 etc.
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368
QLOSSÁtRÈ.
monrgo (= monnjo) 8. f. (♦môn-
ïcam) religieuse m, 371.
mourgueto (= moungeto) s.f, (de
monrgo + -ìttam) nonnain, helix
vermiculata, espèce d'escargot
VIII, 270.
mouri V. n, — Chr § 102 p. 141
— (*môrïre) mourir I, 468. II,
259. VI, 108. Vni, 252. XIÍ,
.S30 etc; mort, o p. p. mortf e
II, 59. III, 492 etc.
Moiirié[s village au midi des Al-
pilles I, 477.
Moaro s. m. (Mauram) Maure II.
348.
mourraioun s. m. {de mourre, v.
c. m,) muselière Vm, 367.
moarranchoun s. m, (id.) petit
minois VI, 304. VIII, 276.
mourre s. m. {du germ. ♦murr ; cp,
Braune, dans Gr. Z. XXI, 216 s)
mufle, museau, visage IV, 67.
380. VIII, 136. 371. XI, 382;
groin IX, 305.
de mourre-bourdoun loc, adv. {de
mourre + bourdoun bourdon;
onom. Cette loc. signifierait donc :
tomber le visage contre terre
comme un bourdon; p.-ê^pour:
toumba de mourre-bourdous [v,
le Très.] tomber à terre le vi-
sage boueux) la face contre terre,
mordant la poussière I, 470. V,
241 etc.
mourreja v,n. {de mourre) rouler
par terre, inordre la poussière
V, 178.
mourru, do a. {de mourre f -utum)
renfrogné VI, 459.
mourtalage s. m. (♦mSrtal-Stïcum)
massacre I, 245.
mourtau, alo a, et s, (môrtSlem)
morUl, le H, 416. Vm, 90. H,
94 eu,
mourtiê s. m, (môrtftrium) mortier
V, 276.
moortinèu, ello a. (*môrt-ln-ëllum)
pâle comme un mourant, languis-
sant, morbide V, 130. VIIL416.
mourtinous, o a. (*m5rt-ïn-0sum)
livide Xn, 386.
mourtuàri, o a. (*morttiârïum)
mortuaire XU, 65.
mourven s. m, (or, inc.) „morven",
genévrier de Phénicie, juniperus
phœnicea, Li. Vm, 217. X, 168.
XI, 452.
mousco s, f, (mtlscam) moucheN^
508. Vni, 401.
mouscoulouna v. a. {de mousconlo,
lat. mûscûlam?, thie, petit cône
de métal creux qu'on adapte à
la pointe d'un fuseau pour re-
tenir le fil; cp. Du C: mosclaris,
hamus, Massiliensibus muscUtu)
adapter un crochet, ou une thie,
à un fuseau I, 107.
móuse V. a. — Gr. § 109 p. 164
— (♦mûlcëre p. mulcere) traire
n, 38. 158. VI, 509. VIU, 122.
IX, 362 etc.
móusèire s, m. {de môuse) traceur
VIII, 128. IX, 357.
m6usi V. n. {du lat. pop, mOclre
p. mttcSre) moisir VII, 294.
mousquihoun s. m. {de monsco)
moucheron IX, 427.
mouBselino s.f, {de Vit. mussolino,
de Mosul, ville d'Asie) mousseline
Vin, 86.
moussèu s, m. (*m0r8ellum, de
raôrsura) morceau, dentée ^herhe
II, 160.
moustelo s. f (mustëlam) belette
V, 166.
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GLOSSAIRE.
360
monstoQS, o a. (*mtt8tî)8nm) bar-
bouillé n, 348.
monstra v. a, (monstrare) montrer
III, 307. IX, 239 etc.
moostras s. nu (monstre f -ftcëum)
grand monstre V, 258.
monstre s, m. (monstrum) monstre
IV, 384. XI, 378. 408.
montibonn s. m. {dim, de monto)
petite motte de terre Vil, 516.
monto s./, {du germ. motte terre
amoncelée) motte, glèbe I, 527.
IX, 96. XII, 321.
môntonn s. m. {de *mûtïlonem V)
mouion IV, 84.
montonso s, f, {de monto f -osam)
toug^e d'herbe aquatique avec sa
motte, souchetf carex III, 507.
monvèn[t, monvien etc., v, mònre.
mn, V. mnt.
mneio s.f. {du i?. *mÔllïare mouiller ;
cp. monille s. f. usité à Genève
(Sac/isJ et mollhe s. /. pi. prés
marécagetix (Jorat), v. Bridel-
Favrat, Gloss. des patois de la
Suisse romande, La^isanne, 1866)
lagune, mare XII, 20.
mnrado «./. ('hnaratam, de marnm)
bordqge I, 273.
mnrmnr s, m. (mûrmûr) murmure
II, 311. ni, 401. X, 337.
mnrmnra t\ n. (mûrmûrare) mur-
murer VII, 200. Vni, 262. XI,
33 etc.
mn8ca[t s. m. (♦mûsc-fttum, de
mûscam) muscat s. m. m. 24.
musico s. f. (mOsTcam) musique
xir, 19.
mnsiqaeto s. f. {dim, de mnsico)
petite musique Vil, 550.
mn[t, mnto ou mndo a. (mQtnm)
muet, te IV, 359. V, 270. IX,
197 etc.\ à la mndo silencien-
setnent V, 507.
mnta v. n. {de mìíttlre parler entre
ses dents) dire un mot, parler
I, 300. III, 503; sènso mnta
sans mot dire II, 466. XII, 200.
N
na, nado, v. naisse.
nada v. n. (nàtare) nager V, 126.
X, 290. XII, 133.
naisse v. n.— Gr.§ 109 p. 162 —
(♦nftscere p, nascl) naître I, 16.
152. IV, 267. X, 380 Hc; p. p,
a) na, nado né, e VI, 581. Xi,
308 etc. b) nascn, do {de l'ancien
parfait nasc, lat. *nftscni) IV,
222.
nàni adv. de négation {dufr, nenni,
non ille etc.) nenni II, 337. XI,
344.
napo s, f. (màppam) nappe VII,
641.
narro s. f. {de nfirem) narine IV,
221. VIII, 357. XI, 258.
nasc, 0 a. (or. inc.) ivre VI, 212.
nascn, nasqnère etc., v. naisse.
natnro s.f. (nfttaram) nature; de
n. naturellement II, 200.
nau s, /. (nfivem) nef, navire V,
429. XI, 96. 99. IRô etc.
nanfrage s, m. (nanfrágmm) nau-
frage VII, 485.
nantre. devant les qualificatifs:
nàntri(s) pr. pers. 1^* p. pL
{= nons- antre, nos àlteros)
nous (autres) I, 380. Il, 61. IX,
361. XI, 485 etc.
24
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âîO
ûlOssàirë.
navega v. n. (n&Tïgare) naviguer
I, 210.
navegaire a. m. (navïgfttôr) naei-
gateur Vm, 300.
naveg^cioun s, f. (nfivïgatïonem)
navigation XI, p. 217.
n', n'en, v. en.
ne (n') particule négative qui n'est
guère usitée que sous la forme
de n\ devant une voyelle (nS)
ne; ne ... ni I, 9; ne . . pas I,
60. 184; ne panca I, 228;
ne . . . degnn I, 210; ne ... pu
I, 165.
ne (= nèc), nèco a. (nidïcum)
interdity ébahi X, 133.
nebla v. a. (♦nebiilare) voiler V,
502. X, 276.
nèblo s, f. (nëbûlam) brouillard,
brume, nuée III, 447. IV, 306.
IX, 274. X, 132 etc.
neblous, o a. (nëbûlDsam) brumeux,
se II, 133.
nebou[t s. m. (nëpOtem) neveu X,
335.
necessàri, o a. (nëcessftrïnm) né-
cessaire I, 132.
nécessita s. f, (nëcessïtfitem) né-
cessité X, p. 202.
necite, o (= necis, ido) a. (nëcess-
-Itum) nécessaire Xi, 363. 524.
nega v, a, et n. (nggare) nier IV,
163. X, 359.
nega v. a, (nëcare) noyei- IV, 309.
V, 447.
negadis a. et s. m, (*nëcatis8nm)
noyé, naufragé I, 379. V, 458.
526. XI, 161.
negadou s. et a. m. (nëcfitorem)
qui noie IV, 322.
negaire *. m. (nëgStÔr) renieur V,
531.
negras, so a. (de nègre ^ -Scëum)
sombre V, 24.
nègre, o a, (nïgnim) noir, e I,
126. 523. XI, 157 etc.
negreja v. n. (de nègre) briUer en
noir I, 172. II, 103.
negre[t, o a. (*nïgr-ittum) noirâtre
I, 124. F. note,
negronr, negmro «. /. (nïgrorem,
♦nïgrnram) noirceur VI, 339;
IV, 327.
nemi (= enemi) s. m. (ïnïmlcwn)
ennemi I, 234.
nerto s.f, (n^rtham) myrte H, 76.
XI, 254.
nèrvi *. m. (nërvnm) nerf I, 483.
nervihons, o a. {de nèrvi) nerveux,
se Vn, 305.
nèsci, 0 a. et s. (nëscTnm) ignorant,
insensé, idiot III, 331. Vil, 347.
nèspo s.f. {de mëspTlam) nèfle Ji^
250. V. note.
neteja v. a. (♦nïtïdiare p. nïtïdare)
nettoyer IV, 452. XI, 360.
Netane n. p. (Neptunum) ifeptme
IV, 227.
nèu s. f. (nïvem) neige IV, 37.
XI, 476. Xn, 343.
neva v. n. (*nïvare) neiger IX, 225.
xn, 342.
neven, co a. f^ïv-incnm) de neige
XI, 526.
ni ... ni, conj. copulative (nëc)
m ... m I, 10. 349. 481 eU.
niéu (nive, nivo, v, c. m.) s. w.
(nobem) nuée IV, 341. X, 267
etc.
nifla V. a. {cf. fr. [re]nifler, du
b.-all. nibbi, nif nez) renifler,
flairer IV, 385. IX, 339.
nimai adv. (ni f mai, v. cm.) non
plus, ni u, 81. xn, 19a
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OL088AIRE.
371
Nimesen, enco «. m. et f, {de Ne-
mans[iim] + -inqanm, -incam)
Nîmais l 487.
Nimes n. de l. (Nemaasnm) Nîmes
I, 408.
ninfèio 8./. (nymphseam) nymphsea
nénufar IV, 492. IX, 1.
ninèio (= linèio, lignado) s. f.
(♦ImëStam) lignée, famille nom-
breuse, troupeau de filles III,
113.
ninoio {du m. ninoi) «./. {de *iiin-
Dam berceau) enfant naive 1, 406.
Dis s. m. (mdus) nid II, 196. IX,
268. V.ll,2VÒ et VL, 2m notes.
nisa V. n. (de nis) nicher XI, 480.
nisado s. f {s, p. de nisa) nichée
II, 232. 292.
nisoun s. m. {de nis + -onem) nid
n, 245.
nistoun s. m. {de Vall. nest, sou>s
l'influence de nis?) les jeunes du
nid IX, 269.
nito s, f (or. inc.) vase s f. V, 474.
niue s.f (nôctem) nuit I, 77. 215.
267. 529 etc.; à nine adv. à la
nuit, cette nuit I, 402.
niuecbado s. f {de niue : *nÔct-
atam) nuit, nuitée VIH, 12.
nivo (— nive) s. m. (ntlbem) nuage
I, 47. II, 401. m, 479 etc,
nivonlado s. f (*nibul - atam p,
nûbTl-atam) nuée, nuage épais
XI, 181.
nivonlas s. m. (*nibnl-ficíìam) gros
nuage III, 426. XI, 141.
nivoulino «./.(*nibnl-lnam) brume,
papeur VI, 520. IX, 169.
nivonlons, o a. (*nibnl08um) mut-
geux, se VI, 591. XU, 236; de
poussière IV, 78.
nÌToalan s, m. (*nibul-Hmen) léger
nuage I, 73. X, 130.
noble, 0 a. (nôbïlem) noble III, 48.
X, 73. XI, 198. •
noro s.f, (*n5ram p, nûram) bru
Vn, 628.
Noro n. de f. {aphérèse de Eleo-
noram) Nore III, 379.
nose s. f. f nùcem) noix VII, 9.
noste (devant les noms) (=no8tre), o
pi. -i(8) a. poss. 1'*^* p. pi.
(ndstmm, ndstram) notre, nos
I, 13. 34. lit. 208. 288 etc.
Nosto-Damo-d'Amonr, v. VIII, 14
note,
Nosto-Damo de Dom, v. damo.
Nostradamus n. d'h. Michel de
Nostradame, célèbre astrologue
VI, 63, 234. F. n, 63 note.
Not n. d*h. {aphérèse de Estienot,
dim. de Estève) Not VIII, 439.
non, novo a. (nôvum) neuf, neuve
I, 307 etc.; de non loc. adv. à
neuf ra, 143. XI, 225. — lou
non le neuf IV, 182.
non n, de n. (nôvem) neuf IV, 30.
XII, 420.
nonga[t s. m. (*nûcatum, de nûcem)
nougat, tourteau de nota; VII, 635.
nôngnié s. m. (nûcftrTnm) noyer
vni, 56.
non m s. m. (nômën) nom, renom-
mée I, 417. II, 374. VI, 62 etc.;
nonm de sort sorte d'imprécation,
sort fatal ! IX, 267 ; nonm-d'un-
gàrri \ juron, nom-d'un-ratUyiSl.
nouma v. a. (nômïnare) nommer
V, 115.
nonmbrons, o a {de noombre -f
-Dsum) nombreux Yll, 159. VIII,
206.
noun adv. de négation (non) a) avec
le verbe : ne I, 200. XT, 416. XII,
278 etc. — b) absolument: non
I, 51. 191 etc. — noun . . que
24*
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372
QL088ÂÎRK.
adv, de nég, : ne , , que I, 8 etc. ;
noan pas qne eonj. suivie du
sbj. non pas que I, 129..
Noarado (Ounourado) n. de/. (H5-
nôratam) Narade III, 283.
(se) nourri v, a. et r, (nutrlre) (se)
nourrir VIH, 297. IX, 43. X,
211 etc.
nous pr. pers. 1^' p. pi. (n(JB)
nous I, 49. 96 etc.; nous-autre
p. nous nous (autres) .XI, 287
V, nautre.
nous s. m. (nodus) nœud VII, 336.
nousa t>, a. et n. (de nous) nouer
II, 205. m, as. VIII, 66; v.n,
former des nœuds, en parlant
du blé IV, 26.
Nouvè s, m. (nôvëllum) Noël VII,
184.
nouvelàri, o a. (♦nÔvôU - Srïum)
naïf, novice IIl, 194.
nouveIe[t, o a. (de nouTèu, -ello)
tout nottveau, ingénu I, 167.
nouvèu, nouvello ; pi. -i(8) a. (nô-
vëllum) nouveau, nouvelle VI,
180. X, 380. XI, 199 etc,
nouvello s. f. (nôvëllam) a) nou-
«e//e*/.XII,48; h) pi les aduttes,
en parlant de brebis IV, 88.
nouviau, alo a, (♦nôvïftlem, p.nòvi)
de noces VII, 607.
nouvieto s.f (dim. de ììòyÌQ) fiancée
X, 371.
nòvi s,m. (*nÔvïum) nouveau marié,
fiancé X, 373.
nus, 0 (= nud, o) a. (nadum)«M,e
n, 431. m, 8. X, 396 eu.
O
o (= oi) adv. d'affirmation (hÔc)
oui V, 512. VII, 435.
0 conj, (aut) ou II, 419. 420. VIII,
273. X, 72 etc.; cp. vo.
0, oh int. qui marque le vocatif
oh! I, 14. 246.
obro s. f. (Ôpërara) ouvrage, ceuvre
ni, 382. IV, 154 etc.
òli s. m. (Ôlëum) huile I, 159. 239.
III, 3 etc..
ome s. m. (hôraïnem) homme I, 21.
24. 140 etc.; orne de bon homme
valeureux IX, 318.
orfré(s) «. m. (aurum phrygium)
orfroi^ broderie d'or III, 136.
or s, m. (aurum) or s. nu L\0. 449.
508. III, 49 etc.
òrdi s, m. (hôrdëum) orge XII,
orle s. m, (*ortllum, de oram bord}
ourlet V, 104.
orre, o a. (hôrrïdum) liorrihU, hi-
deux, sale IV, 384. VHI. 195.
406 etc, ; orre s. m. (id.) horreur;
faire orre faire horreur VI,
455.
òrri s. m. (hSrrëum) grenier yH.
187.
orso (= ouercho) s. f. (or. inc.)
croupion, os qui termine la co-
lonne vertébrale; vertèbres VL
615.
orto s.f. (*hortam) grand jardin;
pèr 0. par les champs, çà et tó,
errant I, 43. 326. m, 489. VI.
471 eU.
os s. m, (Ôs, Qssis) oss.m.1. 375.
381. IV, 159 etc.
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GLOSSAIRE.
373
oste 8. m. (hQspîtem) hôte III, ô7.
ôublida V. a. et n. (*ïih\lUae, fréqu
de oblivisci) oublier I, 337. III,
363. VIII, 91. 311 etc.
6ubli[t 8. m. (s. f>. de ôublida) oubli
XI, 499.
ôubra «. n. (ôpërare) ouvrer^ être
à l'œuvre, travailler III, 110.
ôubrage e» m. (5përfttïcain) ouvrage
I, 334. IV, 181.
6abran[t o. m, {p pr, de 6abra)
ouvrable; jonr ôabrant jour de
labeur XI, 497.
oabreto «./. (dim. de ôubro, Qpëram)
petit ouvrage V, 88.
ôadoar 8. f. (Òdorem) odeur, sen-
teur Iir, 46. XI, 345.
ôafice 8. m, (Ôfficïum) office VI,
432.
ôufri 17. a.-'Qr.§ 103 p. 143 —
(*offërlre) offrir XI, 360.
ouire 8, m. (titërem) outre 8.f, I,
519. F. note.
Oalimpe s. m. (Olympum) Olympe
V, 24. F. note.
oalimpi[c, 0 a, (Òlympîcnm) olym-
pique IV, 380.
ônliva V, a. (Ôllvare) cueillir des
olives I, 66.
ônlÎTaire s, m. (d« 6uliva) cueilleur
â^olives I, 97.
óulivarello «./. (iiei.^ oliveuse I, 65.
ônliyeto î./. (Vie ÔllvBtum) olivaie,
verger cPoliviers I, 57. 159. m,
2 «ÍC.
ôulivié s. m. (*Ôllvarïum) olivier
Vm, 431. IX, 157. XI, 448.
ôolivo 8. f. (Ôllvam) olive I, 339.
VIII, 307. X, 246 etc.
oulo s.f. (ôllam) marmite VI, 318.
oambrage s. m. (timbratïcum) om-
brage I, 86.
onmbreja t?. a. (*ùmbr-ïdiare) om-
brager I, 396. X, 69.
oambreto s. f. {dim. de oumbro)
ombre agréable VDI, 222.
oumbrinello s. /. (de oumbrino)
ombre légère IX, 365.
oumbrino s./, {de oumbro + -inam)
ombre IV, 4. Vni, 218. XI, 238.
oumbro s. f. (ûmbram) ombre I,
337. II, 434. VIII, 399 etc,
oumbrnn 8.m,{de oumbro + -Umen)
ombre, ténèbres VI, 603. XII,
101.
6ume s. m. (tOmum) orme IX, 342.
oumenas s. m. (♦hSmïn-ftcëum) co-
losse VIII, 192.
oumeuen, co a. (hômîn-incum)
humain, e IV, 211. XI, 304.
Oumèro s. m. (HÔmôrum) Homère
1,4.
óumorno s.f. (♦àlmôsïnam, du gr.
fUrjuoavyrl) aumône; óumorno
flourìdo aumône, fleurie, expreS'
sion poétique pour rare bienfait,
une aumône qu'un pauvre par-
tage avec un autre XII, 347. F.
note.
ouncioun s.f. (unctïOnem) l'Oun-
cioun estrèmo l'Onction extrême
Xn, 292.
ounço s.f (uncïam) once, seizième
partie de la livre de Provence
V, 258.
oundado s, f {de oundo + -atam)
onde X, 421. XI, 184.
oundeja v. n. {de oundo -I- -ïdiare)
ondoyer IV, 206.
oundo s. f. (ûndam) onde II, 456.
m, 406. X, 14 etc
oungio s. f. (ungûlam) ongle V,
278; de pèd e d'o. d^ arrache-
pied VII, 508.
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374
GLOSBiaRB.
onngla, do a. (de onnglo -1- -ntnrn)
qui a les ongles longs, ongle, e
V, 338.
OimDÌpoatèn[t s. m. (Omnïpôtënt-
em) le Tout-puissant VIII, 178-
ounoar *. m. et f, (hònorem) hon-
neur I, 512. III, 220,
oanoara v. a. (hônorare) honorer
IV, 287. III, 38.
onnourable, o a. (hônôrabïlem) ho-
norable IV, 71.
ounso (= ounço) s. f. (nnciam)
phalange, nœud des doigts V,
257. IX, 239.
onnte adv. de l. (iinde) oà I, 24.
308; d'ounte d'oà I, 109.
(8')óupau8a r. a. et r. (du fr. op-
poser, du lat. ÔppOnere) opposer
X, 240.
ôapressa v, a. {de oppressum) op-
presser VI, 467.
oaracle s. m. (orficùlum) oracle
III, 305. XI, 373.
oardinàri a. (Qrdïnáríum) ordi-
naire; d'ourdinàri adv. d^ ordi-
naire I, 130; à roordinàri à
l'ordinaire IX, 23.
onreto s. /. {de ouro + -ittam)
petite heure, heure charmante
Vin, 40 ; onreto de pauso heure
de loisir VIII, 40.
oargaeno s, f. {de Ôrgánnm, gr.
SçY^rov) orgue XII, 376.
onrgneions, o a. {du s. ourguei, du
germ. urgoli) orgueilleux III, 39.
ourla V. n. (ûlûlare) hurler 1. 484.
IV, 336. XI, 131; s, m. hurle-
ment VII, 7.
onrlado s.f. {de ùlûlatum) hurle-
ment XI, 267.
ouro s, /. (horam) heure I, 267.
XI, 519 etc.; à l'ouro d'iuei à
cette heure XI, 218; subre oaro
à une heure indue II, 347; ouro
pL les heures, prières III, 320.
Ourrias n. rf'/r. forme provençale
p. Elzéar FV, 318. 366. 372 etc.
ourrible, o a. (bôrrïbïlem) horrible
IV, 236.
ourrour s, f. (hôrrorem) horreur
V, 486. XI, 128.
ourse s. m. (ulïcem, cp. Vesp. urce;
K'ort. 8466) ansMne, plante;
soude ligneuse (Salsola fmcti-
cosa) V, 197.
ourso s.f, (tirsam) ourse s.f VII,
142 ; Jan de l'Ourse, cf€ ourse, onrs
s. m. (ursum) ours, cp.\, 197 fwie.
ourtigo s, f (♦ùrticam) ortie II,
286. IX, 275.
oustalado s,f {de oustau + -àtam)
maisonnée III, 387.
oustaloun s, m, (oustau + -onem)
maisonnette I, 38.
oustau s, m, (bôspïtale) maison I,
208. 281.
óutobre s, m. (Sctobrem) octobre
III, 109.
outrage s.m. (ùltr-atïcum) outrage
I, 335.
pacan s. nu (pfigftnum) paysan ^
manant V, 154.
pacaniho«./.(pagaii + -Win) peuple
VI, 55.
paceiica v. a. (pftcîfîcare) pacifier
VI, 623.
pache ^.m. (pftctum) pacte s. m. III,
221.
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0L088ÁIR£.
375
pacièn[t, o a. (pStïëntem) patient, e
VU, 281.
paga V, a. et n. (pftcare) payeì-
VI, 119.
page s, nu {du gr, -nai^iori) page
XI, 515.
pai «. m. familièrement p. paire
(b. c. m.) père II, 49.
paie (= paiero, v. c, m.) «. m.
(palëfirïum) pailler, meule de
paille I, 112.
paiero s. f. (*i)alëftrïam) meule de
^ paiUe I, 79.
paio s. /. (pàlSam) paille VII, 102.
paiolo «./. (ft.-/a^*pàlëolam, J>u C.)
paillette X, 391 ; paillole, grand
filet à mailles étroites qui sert
à barrer un cimrs d'eau IV, 10.
paiòu s, m. (*pal]ÎÔlam, de pallîam
couverture) pont d^un navire XI,
154.
paire s. m. (p&trem) père I, 45.
49. 54 etc.
pais s. m. (pSgense, de pftgum)
pays I, 272. XI, 75. XH, 1 etc,
paisse V. a, et n. — Gr, § 109
p. 163 — (♦pascëre) paître II,
416. IV, 168. VIII, 294. 306 etc.
— s. m. pâturage IV, 268.
palai s, m. (pftl[i]&tnin) palais (de
la bouche) XII, 291.
palaigo s./, (prob. de pale + aigo,
17. c. m.) j>^t£e «o/«, poisson X, 9.
pa]ai[s 6. m. (p&lstîam) j^a/ais Kl,
133. 206. X, 38 etc,
pale, o a. (p&llïdnm) ^d/^ I, 236.
rV, 297. IX, 343 etc.
Palestine s. /. (Pàlsestinam) Pa-
lestine X, 107.
pale[t«.in.(<]^palo + -ittnin)pa/^,
disques d^ acier qu'on frappe à la
manière des cymbales I, 490.
paleto s. f. (de palo + -ittam)
petite pelle, fam. p. main VII,
233.
pâli V. n. (de p&llëscëre) pâlir III,
399. 505. V, 367 etc.
pâli s. m. (p&Uïam) dais II, 310.
palinèu, ello a. (♦pallï[dï]n-ëllum,
de pàllïdum) pâle n, 325. V,
131.
palinous, 0 a. (♦pìíllï[dï]n-08um,
de pallidum) pâle VI, 364.
palo s. f. (palam) pelle V, 293.
palo[t, 0 a. et s. {de palo pelle,
l'instrument des paysans, lat.
pfilam f -ottnm) pâlot, lourd,
rustre V, 269.
paloumbo s.f (p<lmbain) ramier
XI, 167.
paloor s.f {de pale + -orem) pâ-
leur XI, 94.
palontamen adv. {v. pâlot) à pas
lents IV, 84.
palan s.f. (p<ldem) marécage I,
77. IV, 203. 220 etc.
palnnaio s.f {de palan) marécage
I, 397.
palnnen, co a. (id.) paludéen, ne
Vm, 391. XI, 495.
palustre, o a. (p&lastrem) paludéen
X, 139.
pamenls con;. (= pas mens, lat.
pfissam mînns) cependant, pour-
tant I, 234. 254. 283. 477 etc.
pampagnoon (= pampinoan) s. m.
{de*'^ìSímfiTìTim)moissine,pampre,
branche de vigne avec ses grappes
X, 35.
Pamparigousto s.f (de pampano
bedaine et gousta goûter) Pam-
parigouste, pays imaginaire III,
123. F. note.
pampo s.f {de p&mpînom) pampre
n, 275. III, 383. IX, 159.
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376
GL088ÂIBB.
pan 8. m. (pftlmam) empan, huit-
ième partie de la cano, mesure
de longueur V, 329. V. note,
pan s, m. (pfinem) pain I, 157.
283 etc.
panar[d, o a. et s. {de Vadj. lat
pandnm courbé en dehors; cp,
lefr, cheval panard, cheval dont
les pieds de devant sont tournés
en delwrs; v. K'ort. 5855) boi-
teux, se rv, 95. V, 429.
a) panca) b) pancaro adv, de nég.
et de t. (= pas encaro) pas en-
core I, 175. 228. 240. II, 147 etc,
ad b) I, 120.
panié s, m. (p&nSrîum, de pânem)
panier, corbeille à pain, corbeille
en gén, I, 42. 227. 326 etc,
panicau[t, panican s, m. {de *spin-
acnm, cp, le catalan espinacal)
charderon VIII. 152.
panieraire s. m. {de paniero, *pan-
Srîam + -fitor) vannier 1, 39. 55.
113. 155 etc.
panonio s,f. (psnucûlam, de p&nnm)
fane IX, 49.
panonions, o a. ('"panûcûl-osum)
feuillu, e II, 129.
pantai s. m, {s. v. de pantaia) rêve
s. m. VI, 59. 469. X, 107.
pantaia v. n. (*phantàsïare) rêver
I, 399. XI, 220. XU, 22 etc.
panto (=. pantés) s. m. {comme
pânticem panse, terme d^injure?)
rustre, lourdaud V, 172.
pantarlo s. f. {du rad. pant- ; i;.
panto et cp. Vesp. pantorrilla)
guenipe, femme de mauvaise vie
VI, 452.
papàrri s. m. (p&pSver) propr,:
pavot; ramage, feuillage det-
sine, brodé sur une étoffe III,
136.
papanta s. f (^papalïtilitem, de
papàm) papauté XI, p. 217.
papo s.f. (pfipam) gâteau VI, 482.
para (appara, v. c. m.) v. a. (pá-
rare) parer, défendre V, 253;
tendre (la main) II, 238.
parabando s.f. {de para + bando,
V. c. m.) garde-fou^ parapet, ri-
delle IX, 63.
parabolo s. f {mot lettré emprunté
de pàràbblam qui a fourni la
forme populaire paranlo, r. c. m.)
parabole XI, 25.
paradi[s s. m. (p&ràdlsum) paradis
V, 112. VIII, 108. X, 261 de.
paradisen, co a. {de paradis) du
paradiSj paradisiaque X, 307.
parai? {Très: contraction de pas
vêrai?) n'est-ce pas? I, 252. III,
114.
paranleto s.f. (rff paranlo + -ittam)
douce parole V, 33.
paranlo s. f (pâr&b51am) parole
I, 17. 278. 525 etc.
parèisse v.n. - Gr.§ 109pJ6i —
(♦pârêscere, p. pfirere) paraître
m, 72. IV, 14. SOI] s. nu U
paraître m, 284.
parèn[t, o a. et s. (*parëntem) pa-
rent^ e; li parent les parents
XII, 26.
pareLt s.f. (*pàrëtem, p. pàrlëtôm)
paroi VI, 207. XII, 297.
parèn s. m. (♦pàrïculum) paire,
couple n, 311. 465. X, 374 etc.
pargue s. m. {b.-lat. *párcum, p.-é-
de parcëre) parc s. m. VIII, 120.
IX, 366; chin de p. mâtin, gros
pataud, chien de berger IV, 106.
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GL08SAIBE.
377
parié, pariero a. (♦pàrarium) pa-
reil, le VII, 106.
parla r. n. (pàr&bôlare) parler I,
71. 181. 191 etc.; «. m. le parler
Vn, 528; voix XII, 134 409.
parlamen s. m. (de parla + -men-
tam) conseil IX, 324.
parpaioDD «. w. (pfipîlïDnem) pa-
pillon m, 455. Vra, 226.
parpeleja i>. n, (*palpëbrïcare, p.
pâlpëbrare) clignoter YII, 430.
parpello «./. {de pàlpëbram) pau-
pière rV, 188. X, 183. Xn, 113.
par[t «./. (pârtem) part «./.VU.
486. XII, 294.
partego s./, (përtïcam) gaj^e dont
on se sert pour pousser un ha-
Uau V, 417.
partènço s,f. {de parti + -entïam)
partance, départ IX, p, 183.
parti V. n.^Gr.§ 102 p. 139 —
(pftrtire) partir I, 292. n, 321.
m, 392 etc.
pas (= pats) s. /. (pacem) paiar
V, 38. Vin, 430. X, 221 etc.
pas s. m. (pâssnm) pas s. m. 1, 234.
IX, 45. X, 224 etc.
pas adv. de nég.j qui s^ emploie le
plus souvent sans ne (pássum)
pas I, 51. 57. 148. 152 etc.; pas
res ne . . rien XI, 287.
pas-pn-lèn conj. (= pas + plus +
lèu) sitôt que, à peine .... que
l, 369. 380. xn, 150 etc.
Pasco s. f. (= paschan , de l'hé-
breu pesach) Pâques III, 247.
pasiblamen adv. {de l'adj. pasible,
de pas) paisiblement VII, 558
pasqnié s. m. (♦pfiscûarïum) pâ-
turage V, 490. VIII, 210. IX, 3.
pasqueira v. n. et a. (♦pfisctiariare)
paître IV, 324.
(se) passa v. n. a. et r. (♦passare)
a) V. n. passer I, 40. 355. II,
24 etc. — passer pèr iue som-
brer, disparaître I, 270. VIII,
336. b) V. a. passer, transporter
de Vautre côté V, 412. Vin, 329 ;
dépasser 1, 469. c) v. r. se passer
vm, 343. — passa, do p. p.
ou adj. passé, e I, 96.
passadeto s. f. (passado •{- -ittam)
petit moment XII, 327.
passado s. f. {s. p. de passa) mo-
ment, intervalle I, 117. II, 323
Vni, 41 etc.
passage s. m. (passaticam) passage
I, 285. Vni, 155.
passerooD s. m. (♦passër-ODem, de
pàssërem) passereau n, 198.
passi V. a. (*passire, de t'a. passtim
desséché, de pandëre) faner, fié'
trir VI, 322. Vm, 60.
passioan s, f. (pássïDnem) passimi
VI, 173.
pastourello s. f. (*pastorëllam)
pastourelle IV, 15. X, 28.
pastoarèn s. m. (*pastOrëlluin) pas-
toureau IV, 171.
pastouro s. f. {/ém. de pastonr,
lot. pàstorem) bergère IV, 142.
pastre s. m. (pástôr) pâtre I, 14.
III, 309 etc.
pastresso s.f. {de pastre + -issam)
pastourelle V, 377.
pastriho s. /. {de pastre + -ilïa)
les pâtres (au sens collectif) I,
164. vm, 146. IX, 373 etc.
pastribonn s. m. {de pastribo +
-Onem) aide-berger IV, 85. 167.
IX, 165.
pastarga v. a. et. n. (pàstnr-îcare)
V. a.: garder au pâturage IV,
239; V. n.: pâturer XU, 132.
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378
GLOSSAIRE.
pasturgage s. nu (de pa6tiirga4
-fttîcam) pâturage IX, 254.
pastaro «. /. (pAstaram) pâture,
fourrage IX, 60.
pataílòa! int, (onotiu qui imite le
bruit que fait un objet en tom-
bant) patatras/ V, 314.
pàti «. m. (♦pfistium) pâturage II,
113. IV, 217. XI, 82.
pato s, f (or. inc.) chiffon, loque
VI, 89.
patrio s. f (pâtrïam) patrie I, 15.
448. VIII, 303 etc.
patrouDO 8,f {^ÎktxJinhm) patronne
X, 270. 325.
patuscla V. n, (♦pssttiscîilare , âe
pftstam) décamper^ déguerpir
VI, 407. vm, 6.
pau 8. m. (pftlum) pieu VII. 378.
pau adv, (paucum) peu I, 149 ; un
pau un peu l, 149. 198. 306.
370 etc,\ (d'à) pau à pau peu
à peu II, 30. V, 77. VIII, 399 etc.
pau-de-sèn s. m. (paucum de sënstl)
insensé El, 92.
pau-ferre s. m. {de pau H- ferre)
lemer VIH, 180.
Pauloun n. d^h. {dim, de Paulum)
Paul VI, 67.
paumo s.f. (pàlmam) paume VII,
287.
paumoulo s.f, (pàlmùlam) orge de
deux rangs (hordeum distichum)
VI, 636.
pauque[ t s, m. {de paucum + -ittum)
petite quantité, un pauquet, un
petit peu in, 147.
pauras s. m, {de paure -1- -ftcëum)
pauvre, malheureux IV, 444.
IX, 206.
paure, o ; pi, pàuri(s) a, et s, (pau-
pprnm) pauvre I, 38. 280. 35:i.
445 Hc.
paure[t, o a. eit s. {de paure \
-ïttum) pauvret U, 444. IX, 422.
X, 186 etc.
paureta s. f, (paupertstem) pauo-
reU Vn, 63.
pauriho s, f {de paure + -ilia)
pauvreté X, 396; les pauvres
(coll.), la plèbe VI, 604. VU,
487. XI, 32.
pan[B s. m, {s. v. de pau sa) repos,
calme s. m, X, 328.
(se) pauBa v. a. et r. (pausare) a)
V. a, poser IV, 419 ; b) v. r. se
poser vn, 84.
pauseto s, f, {de pauso + -ittam)
petite pause Vm, 277.
pauso s. f (pausam) pause IV,
151; sènso pauso s<ms retari
XI, 389; èstre à (en) p. faire
halte, Hre calme H, 162. XII,
295.
pavaioun s. m. (pftpïlïUnem) pa-
villon IX, 135.
pè, pèco a. et s. (du rad. pec-
[udem?]) idiot, niais El, 29a
pebrouD s, m. {de pebre, lot, pïpër)
piment VII, 250.
pecaire s, m. (pëcc&tôr) pécheur
s. m.; terme de compassion, de
tendresse, de dédain, espèceéPiiU,:
pawore ami/ hélas/ dame/ H,
233. 122. V, 472. Vm, 328 etc.
pecairejt, o a. et s, {dim. de pe-
caire) infortuné, e X, 151.
pecadou, pecadouiro a. et s. tn,el
f, (pëccfttorem) pécheur, péche-
resse 360. Xn, 207.
pecalt s, m. (pëccfitnm) péché V,
106. vm, 399.
pecatas s. m. {de peccat + -icëwn)
grand péché V, 635.
pecoulelt s. m. {de pëdïcttlum)
pédoncule V, 129.
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0LO8BAIRE.
379
pè[d 8. m. (pëdem) pied I, 266.
455. II» 33 eu,; tronc d'arbre,
arbre I, 63; de p. e d'onnglu
d" arrache-pieds VII, 608.
pedassa v. a. (*pit&cîare, de pitt-
ftcïam) rapiécer, raccomoder I,
41.
pedestau «. m. {de Vit, piedestallo.
de piede pied, et de stallo, du
vha, stal base) piédestal XI, 26ô.
pega V. a. (pïcare) marquer de
poix, poisser IV, 87.
pegonn «. tn. (pic-Onu m, de pTcam
poix) torche IX, 91.
peiado s. f, (*pëdatam ; v. aussi
piado) empreinte du pied VIII,
252.
peiandro s. /. (de pllare peler,
arracher les poils) haillon II,
398.
pège s, m. {de pëdem?) tronc V,
28. X, 31.
peirado s. f, {de peiro -f -fitam)
chemin pierreux IV, 44.
peirastre «.m. (de paire + -àstrnm)
mauvais père VII, 99.
peiraa, alo a. {de paire + -ftlem)
paternel, le VIII, 196.
Pèire n. d'h. (Pëtmm) Pierre \,
517. Vm, 116 etc.
peiriero s,f. (♦pStr-arïam, Du C.)
carrière II, 4ia
pèiro s.f. (petram) pierre I, 143.
157. n, 441 etc,
Pèiro-Malo n, de l. (v. c, m.) Peyre-
maie, passage des Alpilles IV,
129. F. note.
peirolo «./. (♦pftrïôlam, d'or, ce/i.?
cp. Kôrt. 5896) chaudière VI, 373.
peirùa s. m, (p&rïôlum) chaudron
vm, 378.
Peirounello s. f, (PëtriJiiîllam) la
Péronnelle II, 107. V, note.
peironneiL, co a, {de pèiro) lapi-
daire XI. 494.
peirous, 0 a. (pëtrosnm) pierreux
v, 464. VIII. 170.
pèi[8 s. m. (pïBcem) poisson ITL
406. Vin, 448. Xn, 206.
peissejaire s, m. {du v. peisseja,
dérivé de paisse) pasteur IV,
20.
peitrino s. f.i^cVStliiSJSi) poitrine
I, 174. II, 258. IV, 6 etc.
pela V, a. (♦pllare, de pïliim) ôter
le poil II, 134 ; pela, do p. p,
et a. nu, e VIII, 160.
pelerino s,f. (përëgnnara) pèlerine
VIII, 219.
pelo[t (= pilot) s, m. {du gr. ntj-
liiryjç) maître VII, 628.
pelons, 0 a. (pTlosnm, v. pèn) poilu
IX, 331.
pendeloto s,f. (du v. pendre, lat,
pendëre) pendeloque II, 11.
(se) pendonla v. a. et r. (♦pëndùl-
are) (se) suspendre I, 9!. 321.
II, 427 etc,
pendre v, n. ^ Gr. § 105 p. 149
— (pëndëre) pendre VI, 418.
pénétra v. a. (pëni^trare) pénétrer
XI, 130.
penitènci s,/, (pœnïtëntïam) |>/m-
tence XI, 309.
penja t?. a, (pëndïcare) pendre,
suspendre II, 13. 206. III, 333.
XII, 391.
penjadis. o a,{de penja) pendant, e
I, 314.
penjoulelt, o a. {du v, penjourla;
V, c. m.) pendant, e m, 508. IX,
265.
penjonrla (= penjoala) v. n. (*pen-
dïcùlare) suspendre y être sus-
pendu XII, 373.
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380
GLOSSAIRE.
peno s. /. (poenam) peine I, 214.
II, 350. IV, 91 etc.; à peDo
loc, adv, à peine Vil, 47.
peno s,f, (pinoam) /a^fe, rempart
de roche VI, 151.
pensa v, n. (pSnsare) penser III,
332. IV, 300. IX, 370 etc.
pensado s. f. {s. p, de pensa) pen-
sée III, 408. IV, 194. 308 etc.
pensamen s, m. (*pensa-mëntum)
80ÎICÌ X, 197.
pensatièa, ivo a, (*pSnsstlvum)
pensif, t7^ VI, 66. VllI, 317.
etc.
pèr prép, (për) par^ marquant le
moyen: après un v. passif I,
13. 38. XI, 39 etc; le lieu: = à
travers I, 43. 481. X, 339. - le
temps: pèr Sant Jan à la Saint-
Jean I, 517 — la manière: pèr
esckû par moquerie l, 191. 399.
— le nombre: pèr centeno par
centaines I, 212 ; un pèr nn uti
à un n, 294. VIII, 268.
pèr prép, (pro) pour I, 14. 82.
131. IV, 464 etc.; par rapport
à, concernant IV, 119; pour dé-
signer le but devant un inf I,
201 etc, ; la catise, devant un inf.
du passé II, 349.
pèr .... que conj. concessive : pèr
mau que vague si mal qu'aillent
les choses VIII, 452; cp. IX,
206.
pèr que conj, conclusive (priJ +
quôd) pour que I, 450. X, 417
etc.
perabas adv. de l. (për âd bassum)
là-bas III, 428.
peralin adv, de L {de pèr + alin,
V, c. m.) au loin III, 153. X.
2() etc.
peramonn[t adv,deL(^T -I- amonnt)
là-haut, dans les deux XI, 168.
perayan[s adv. de t. (pèr + avans)
auparavant IV, 493.
peravau adv. de l. (pèr + avan)
là-bas IV, 339.
perco s,f, (percam) perche V, 490.
pèr-dequè adv. (prO + de + qoïd)
pourquoi H, 339; cp. perqué.
perdicioun s. f. (përdïtïiinein) per-
dition X, 293. V. note.
perdigaleft s. m. {de perdigau) |)er-
dreau VHI, 153.
perdigau s. m. (perdïcalem) per-
dreau III, 417. IX, 392.
perdoun s. nu (s. v. de perdouna)
pardon V, 539. X, 412. XI, 472.
perdouna v. ». et a. (*për-dDDare)
pardonner III, 219.
perdre v.a. — Gr.§ 106 p. 149 —
(përdëre) perdre H, 160. 419.
I X , 309 etc. ; perdu, do p.p. dans
la loc. adv. à la perdudo éper-
dument 1, 467. XJI, 443.
pereiçamoun[t adv. de L (pèr +
eiça + amount) à cette grandt
hauteur, tout en haut X, 407.
pereilalin adv. de l. (pèr + eila +
alin, V. eilalin) dans ^extrême
lointain XII, 115.
peréu adv. (për ïllum) aussi I,
438. II, 41. III, 65 eu.
pèr fes adv, {de pèr -4- fes, v.cm.)
parfois XII, 129.
perfin s. f. {de pèr + fin) dam
la loc. à la perfin à la fin XII,
27. VI, 521.
péri V. n. (perire) périr I, 249.
peristil s. m. {du gr. nt^i autour +
mvloi colonne) péristyleVl^^'
perleja v. n. {de perlo) rouler tn
perles II, 301. XI, 467.
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OLOBSAIRB.
381
perleto s. f. {de perlo + -ittam)
petUe perle Xn, 361.
perlo 8. /. (përûlam) perle III,
139.
(se) permena v. a. et r. (prD-me-
nare) (se) promener lÛ, 297.
IV, 468.
permenair^ «. m. (de permena)
promeneur VII, 194.
perqaé <idv. interr. (pro 4- quïd)
pourquoi V, 446. VIII, 22 etc.
perqué conj. causative (per -f- quïd)
puisque III, 198.
persegni v, a. et n. — Gr. § 103
p. 142 — (♦persëqmre) pour-
suivre III, 252.
personnage s, m. {de personfam] +
-atïcnm) personnage, figure IV,
180.
pertoa[t adv, de l, (pSr totnm)
partout I, 354. m, 7. IX, 90.
perùssi 8. /. {de pero, lat, pïrum
poire; cp, le b.-lat, perisserins,
perusserins pirus silvestris, T)u
C) petite poire sauvage VII,
482.
pes s. m. (pgnsum) poids V, 433.
pesa V. n. et a. (♦pënsare, fréqu,
de psndëre) peser III, 208. X,
351. — pe8an[t, o p. pr. et a.
pesant, e; lourd, e III, 96.
pesca V, a. (♦pîscare, />. pïscâri)
pêcher I, 347. III, 408.
pescadou s. m. (pïscatorem) pê-
cheur VI, 626. Vin, 454 etc,
pescaire s, m. (pïscfitor) pêcheur
III, 407. VIII, 298. XI, 386.
pesco s. y, {s. V. de pesca) pêche s.f.
I, 348. V, 419.
pesqaeirolo s.f. {dt pescaire) plu-
vier, alouette de mer XII, 99.
pesqoié s. m. (pïscftrïum) vivici-
I, 87. in, 512. IX, 7.
' pessègue s. m (përsïcum) pêche
(fruU) 1, 175.
pessuga V. a. {de la roc, onom,
pit; cp. Kdrt. 6119) pincer V,
147.
pestela v. a. {de pïstîll[um]-are)
fermer à clef; pousser le pêne
de la serrure XII, 69.
pèsto s.f. (pestem) peste VII, 83;
vermine IX, 271.
peta V. n. (*pedïtare) éclater,
rompre II, 303. IV, 2.30. IX,
342 etc.
peteja v. n. {de peta) pétiller VIÏ,
554.
petelego (= petego) s.f (or. inc.)
démangeaison, désir immodéré;
impatience I, 453.
petelin s. m. {Très.: du v. peta, du
bruit que font les vésicules dont
les feuilles de V arbre ainsi nommé
sont quelquefois chargées) téré-
binthe XI, 14.
petonn s. m, (*peditonem, de
pedem) petit pied, peton IV,
455.
petouso s. f. {fém. de Va. petons
péteiiûT, lat, *p6dït-0snm) troglo-
dyte s. m., espèce de petit oiseau
II, 97.
peu s. m. (pilum) poil; cheveux;
fil; brin I, 411. 460. n, 77. 420
etc.; en peu nu-tête I, 413.
pèn s. f (pëllem) peau IV, 56.
pi ado s. f (*pi5dâtam, de pëdem,
cp. peiado) trace^ empreinte du
pied V, 65.
piafo s. m. {s. V. de piafa, du fr.
piaffer, d'or, douteuse j selon
Tobier: du vfr. pief pied; selon
Grœber: onom. p, piauler, en
parlant du dindon, cp. Kdrt,
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382
OLOSSâIRE.
6084 et Scheler, s. piaffe) homme
fringant, truand IX, 16.
pibo 8, m. (de pDpûlum) peuplier
I, 36. V, 208. IX, 313 etc.
piboulo «./. (popùlum) peuplier V,
468.
pica V, a. et n. (d'une rac. onom.
pic marquant Vaction et le son
de frapper par le bec d'un oiseau)
piquer, frapper IX, 388. X, 186.
VIÏI, 66. II, 33; pica di man
frapper des mains V, 229 ; heur-
ter àf rencontrer IX. 207.
picadis, 80 a. (de pica f t-is8um)
disposé à frapper, frappant V,
283.
picho[t, oa,ets. (*plttôttura, du
rad, pitt qu'on croit d'origine
celU, cffr. petiot) petit, « I, 98.
168. 238. 356. 445 etc,
pichoun, 0 a. (♦pïtt-ïonem) petit
enfant I, 219. 224. VIII, 280.
pichounelt, o a. et s, (de pichoun)
petit, e X, 370.
pichounèn, ello a. et s, (de pichoun)
tout petit, jeune garçon, jeune
fille V, 498.
pico s.f (s. V, de pica) pique s.f
IX, 252.
piegre (= pigre) s. m. (pïgrum)
penduline, oiseau V, 107.
pièi adv. de t. (♦pôstëum) puis I,
40. 92. 161. 227 etc.; d'ailleurs,
du reste, après toui III, 55.
pièje s. m, (pêjus) le pire VI, 271.
pielo s.f (pllam) pile, auge d'un
puits V, 272. Vm, 264.
pieloun s. m. (de pll[am] f -onem)
pilier X,298. XI, 304. XII, 64;
cp. Sant P.
pies s. m. (pectus) poitrine, pis
V, 332.
pieta s.f (pïëtatem) piéU I, 358.
XI, 173. 378.
pietadous, o a. (de pieta) plaintif
IX, 409; pietadousamen adv.
avec pitié X, 199.
pietous, 0 a. (de pieta) plaintif vt
I, 363 ; pietousamen adt. plain-
tivement X, 169.
piéuceleto s.f (dim, de piéucello,
♦pulïcëllam, p.-ê. de ptllïcem,
cp. Fcerster: Gr. Z. XVI, 254)
jeune vierge IV, 449. V, 34.
piéu-piéu s, m. (onom.J piauUmerU
des petits oiseaux VI, 370.
piéuta V. n. (onom,, de pieu, cp.
le h.-lat. pipitare, de pipire)
piauler IX, 280.
pijounié s. m. (♦pïpïon-arîum, de
pipTOnem) pigeonnier, colombier
I, 330.
pilo[t s, m. (du gr. *7itjXtûTfj:, cp.
Kôrt. 5997) piloU V, 434.
pimparrin s, m. (de pipa?) „pifn-
parrin", mésange bleue II, 210.
pin 5. m. (pïnum) pin II, 456. 476.
IX, 189 etc.
pinastre s. m. (pinàstrum) p*»
sauvage III, 167.
pinatèu s. m. (♦pinfttëllum?, de
pinum) jeunes pins IV, 336.
pinedo «. / (de pinëtum) bois de
pins I, 82. X, 423.
pinello s.f (de pin[um] + -ëllnm)
pinelle, bateau plat X, 113. XII,
194.
pinturo s. f. (♦pïnctaram p. pïctr
tlram) peinture IV, 117.
pipa V. a. (pipare) propre, sucer ^
humer avec un chalumeau, delà:
contrefaire les cris des oiseaux,
aUirer, fasciner V, 159. Cp- Il
402 note.
pipo s.f (s. V. de pipa) pipeV, 19^-
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ÔL0Ô8AÍRfi.
383
pirastre s. m. (*pïr-á8tniin) poirier
sauvage VII, 594.
pire, 0 a. compar. (pëjÔr) pire
Xn, 203.
pitxe 8. m. (*pectÔrëm) poitrine
n, 183. 451. X, 166 etc.
pivela V. a. (♦pipellare, de pipare,
V. pipa) attirer par tme forte
aspiration, fasciner comme les
serpents, magnétiser par le re-
gard II, 402. Voy, note.
pivello s. f (dim. de pivo) brin-
daie II, 151.
pivèu *. m. (id,) pointe (de la corne)
IV, 439.
pivo (=r pue) s. f (or. obsc, cp.
L'esp, pua que Dz, dérive de ptlgio)
défense, pointe (d'un sanglier)
V, 28.
plaça 17. a. {du fr, plaquer, du
néerl. plak) déserter VIU, 247.
plaço «./. (♦plattëam, lut. classique
plaféam) place VU, 372.
]^\Si^ev.a.etn, — Gr.§109p.l62 —
(plàugëre) plaindre VI, 110. IX,
280; plagnènt, o p. pr. et a.
se plaignant, plaintif VI , 602.
plagnitudoí./.(<íeplagne + -itudo)
plainU XI, 13.
a) plagnoun, b) plagnun s, m. {de
plagne -t- -Onem, -amen) plainte
a) IV, 23. 24. 28; b) I, 400. X,
349.
plago s.f (plfigam, du gr. rrij^yt;)
plaie VI, 128. IX, 240.
plai s. m, (plátftnum) érable lY,
l(tô. XI, 238.
plaire v. w. - Gr. § 108 p. 157 —
(♦placëre) plaire I, 201. III, 56.
rv, 462. XII, 206 etc.
plajo s. /. (*plàgëam) plage XII,
p. 241.
plan, cho r. plagne.
plan, 0 a. (plsnum) plain^ e; adv.
à voix basse, lentement H, 178.
IV, 302. IX, 425; plan s. m. la
plaine IV, 116. Vm, 164.
plan -plan adv. lentement, douce-
ment I, 75. 368. IV, 7 etc.
plan-planet[ol adv. id. X, 372. IV,
173. IX, 171 etc.
plan-païs s. m. (v. c. m.) plaine
X, 53.
plan[g s. m. {s. v. de plagne) plainte
XII, 412.
piano s. f. (plSnam) plaine I, 164.
437. IV, 39 etc.
planta v. a. (plàntare) planter II,
332. 468. XI, 3; plonger Yi,
573.
plantado s. /. {s. p. de planta)
verger, plantation I, 341. II, 25.
plantât s. m. (*plàntfttum) gerbes
dressées dans Vaire pour être
foulées Yin, 345. 368.
plantiè s. m. (plântSrïum) vigne
nouvellement plantée YII, 635.
planto s. f. (plántam) plante IV,
492.
planuro s. f. {de plan + -oram)
plaine VII, 197. YIII, 106. IX,
76 etc.
plantasse s.f. (ííe planto + -acëam)
haute herbe X, 139.
plasènço s f {du fr. plaisance,
b.'lat. ♦plàcentïam) plaisir, bon-
heur V, 37.
pla[t s. m. (*pláttum) plat s. m. I,
160. 424. 491.
platano s. /. (plâtànum) platane
VII, 391.
platas s. m. {de platt + -flcëum)
large plat I, 144.
platello s. f. {de platt + -ëllam)
platelle, espèce d'escargot à co-
quille aplatie VIII, 282,
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384
GLOSSAIRE.
planco (= plancho) s.f. {de plan-
tum pied plat) colymbe à crête
[podiceps cristatas La,th.], oiseau
de l'ordre des palmipèdes XI,
187.
pie s, m. {s, V. de plega) pli s, m,
VII, 38. Vin, 87.
plega V. a. (plïcare) plier, ployer
II, 278. 390 etc.; plega l'iue
fermer Vœil l, 533.
plego s, f. {s. V. de plega) ban-
deau p. les yeux VI, 214.
plegoun s. m. (v. plega Fine) datis
la loc, adv. de plegoun les yeux
fermés, à l'aveuglette VI, 213.
plen, 0 a. (plénum) plein, e I, 146.
203. 424 etc.; employé shstvmt.
dans /a loc. à plen de (trau,
goulo, man, vélo) à plein trou,
à pleine gv^eule, main, voile III,
14. VI, 529. Vin, 79 etc.; en
plen de pougno en plein poing
V, 282 ; à plen de porto à plein
portail XII, 48. III, 161; en
plen, loc. adv. en plein, entih-e-
ment I, 21. III, 155.
plesi s. m. {du fr. plaisir, qui est
Vinfpris substmt. du lat. plàcëre)
plaisir s. nul. 336. 502. 536. II,
63 etc.
plòu, plóugu etc. V. plòure.
plour s. m. {s. v. de ploura) pleur
I, 298. 366. 498 eU.
ploura V. n. (plorare) pleurer I,
361. II, 260 etc.; s. m. torrent
de larmes X, 237.
plòure V. n. — Gr.§ 107 p. 152 —
(*plôvëre) pleuvoir IH, 348. X,
82. IX, 225. VII, 454. — plóugu
p. p. VII, 570. XI, 431.
plourineja v. n. {dim. de plôure)
pleurer II, 339.
plourous, 0 a. et 8. (*plOr-Osam)
éploré, e I, 385. XI, 322.
plourun s. m. {de plour f -Umen)
les larmes, envie de pleurer V,
504. XI, 336. XII, 244.
plouvino s. f. (prûlnam) frimas,
givre IV, 321.
plouvinons, 0 a. {ds plouvino) de
gelée VII, 300.
plueio (= pluejo) s. f. (♦plôvïam
p. plûvîam) pluie I, 51. n, 1^
XI, 238. 431.
plumo s.f. (plttmam) plume If, 17.
X, 74.
plus adv. de quantité (plus) plus
1, 200. 208 ; employé très sautent
comme adv. de né g., sans ne:
ne.. plus, p. ex. XI, 9. XU, 23a
V. aussi pu.
pòchi s. f. {du germ. [nord.] poki)
poche V, 194.
pode etc. v. poudè.
pon| t s. m. (pôntem) pont I, 237.
248 etc.
pople s. m. (pôpùlum) peuple I,
368. 410. 478 etc.
porl c s. m. (pôrcum) porc V, 210;
porc-sanglié s. m. (pÔrcum sin-
gûlsrinm) sanglier V, 22.
porge s, m. (pôrtïcum) portique
VI, 547. Xn, 28.
porge (= pourgi) v.a. — Gr.§102.
p. 139 — (pÔrr[ï]gëre) présenter,
donner I, 153. 227. U, 251 etc.;
tendre (la main) VI, 379.
porre, pòrri s. m. (pôrrum) porrea«;
noun vas agué lou blanc don
porre tu n'auras pas la victoire
II, 100.
porlt s. m. (pôrtum) port s. m. I.
205. XI, 223 etc.
porto s. f. (pôrtam) porte I, 100«
III, 487. IV, 131 eu.
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aLOdSÀtRË.
385
porto- esfr ai a. invariable {de poorta
+ esfrai, v. c. m.) qui porte Vef-
froiy effrayant Vm, 98.
pos, poscon etc. v, ponde.
post 8. m, (p5Btem) planche 1, 379.
pou 8. /. (pàvDrem) peur II, 345.
m, 58. lY, 126 etc.
pou int. qui exprime Vindifférence
(onom.) bah/ peuh/ VII, 367.
poueela v, n. (*porcëllare, Du C,
de porcëllam) cochonner VII,
626.
poudè (= pousqué) v. n. — Or.
§ 104 p. 144 - (*pÔtëre p. posse)
pouvoir. Inf.y employé comme
8. m. le pouvoir I, 287. — Pr.
Ind. pos I, 445; pôu VII, 99;
pondèn I, 255 ; podon XII, 389.
— Impfi. poudiéu etc. III, 87.
XI, 133. VIII, 359 etc. — Pr.pr.
poudèntXI,404. - Fut. et Gond.
poudrai eU. VII, 336. XI, 32.
VI, 420. — P. d. et Impft. Sbj,
pousqué etc I, 218. 375 etc. -
Pr. Sbj. posque etc. I, 24. X,
375. — P. p. pouscu XI, 287.
pouderons, o a. (*pÔterosum, cp.
po*udé) puissant V, 245. XI, 67.
318 etc.
pondro «./. (♦pïilveram/?. pûlvërem)
poudre I, 268.
pongau 8. m. (po11ic[ein] + -alem ?)
anguille de marais, qui est plus
fine que l'anguille ordinaire
(Très.) VIII, 455. V. note.
pougnar[d s. m. (du rad. pugn[uB]
+ 8uff. germ. hard) poignard
XI, 273.
pougne V. a. — Or. § 109 p. 162
— (pungëre) poindre, piquer I,
391. II, 177 ; pei'cer IX, 276 etc.;
p. p. a) poun, cho b) pongnegu,
do p. p. et a, navré I, 496. II,
277. IV, 189; harcelé XI, 407;
pongTièn[t, 0 p. pr. et a. poig-
nant, aigu 1, 391. IV, 213. X, 348.
pougneduro s. f. (de pougne +
-(ï)ttlram) blessure, piqûre IV,
423.
pongnesoun s. f. (de pongne f
[ï]tïDnem) piqûre IV, 315.
pongno s.f. (*piîgnam p. pîignum)
poignet, poing V, 282.
pouja V. n. (♦pôdïare, de pSdïum ;
cp. Vit. poggiare monter) monter,
gravir; cingle^-, arriver, obéir
au vent Hf, 161. X, 147.
poulidamen adv. (pOlltA mente)
gentiment, gracieusement IT, 17.
VIII, 82.
poulidesso s.f. (de poulit + -ïtïam)
politesse; beauté IV, 16.
ponli[t, poulido a. et s. (pôlltnm)
gracieux, joli I, 138. 165. 362.
II, 82 etc.
poulq s.f. (pûUam) poule VII, 78.
V. note.
ponmeto s.f. (de poumo -j -ittam)
pommette X, 116.
poumo s.f. (poma) pomme III, 514.
poumponneja v. a. (de poumponn
petit gâteau qu'on fait pour les
enfants à Noël, de poumpo, même
signif, du lat. 'pôpánam) cares-
ser, dorloter II, 234.
poumpons, o a. (pomposum) pom-
peux XI, 231. 398.
poun-ponn ! int. qui imite le bruit
du tambour VI, 372.
poun s. m. (pûnctum) point s. m.
X, 249.
pouncheja v. n. (de pûnct[um] f
-ïcare) poindre, prendre nais-
sance J, p. 3. V, 565.
pouncho s. f. (s. V. de pougne)
pointe I, lOa III, 145. XI, 21.
25
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386
GL0S8AIRR.
poanchonn s. m. {de pounclio)
aiguillon, pique s./. IV, 448.
pounchonDa v. a. (fie pounchoan)
aiguillonner V, 30.
pouncha, do a.{*^tinct-\itvim) pointu
IX, 133.
Pounènl t s. m. (ponentem) le Po-
nant, ^occident IX, 231.
poung s, m. (pûgnum) poing IV,
378. XII, 395.
pountannado s./, {de Vit. punta
annata année commencée, du lat.
pûnctam *ànnâtam) période Vil,
300.
pounteficalt s. m. (pôntífícâtuin)
pontificat VIII, 395. V. note.
pountin s. m, {de pont) petit pont
à plan incliné, estrade, podium
XI, 241.
pouperlo «./. {de poupo, lat.pxú-
pam) grain de raisin VII, 453.
poupo s./, (pUppem) poupe s./. V,
421. XI, 88.
pourcado «. /. (*pÔrcatam) trou-
peau de porcs VI, 383.
pourcatié s, m. (*p5rcátorïum) por-
cher VI, 9.
pourfire s. m. (*pÔrph5rum) por-
phyre VI, 538.
poorgi. r. porge.
pourpau, alo a. (de pourpro, lat.
purpûram + -alem) empaurpré
VII, 292.
pourracho s. /. (pôrrâcr'ara) as-
piwdHe, plante II, 117.
pourri V. n. (♦pûtrire p. pûtrêre)
pom-rir V, 439. XI, 328.
pourrias, v. poudé.
pourta r. a. (pôrtaro) porter I,
289. 460 etc.
pourtaire s. m. {de pourta + -ator)
porteur II, 410.
ponrtau s, m. (*pÔrtâle) portail,
porte VI, 591. XI, 268 etc.
pous s. m. (pûtëum) puits IIÏ, 180.
IV, 111. VIIL 255 etc.
ponscu, ponsqué etc., v. poudé.
p6usito s.f. (pôslta) récolte m, 1.
poussaru, do a. {de pousso, v.c.m.)
mamelu III, 98.
póusseja V. a. (*ptll8ïcare) jwu-
droyer IV, 83.
poussible, o a. (pôssïbïlem) pos-
sMe XII, 400.
poussiga t?. a. (♦pulsïcare) fouler,
presser du pied V, 534.
pousso s. f. (s. V. de poussa, laL
ptilsare) poussière, jwudre 1. 459.
IV, 78 etc.
pousso s.f. (id.) mamelle IV, 331.
VIIL 130.
póussous, 0 o. {de pousso) pou-
dreux, se V, 357. VIII, 349.
(se) p6utira (= péu-tira) v. a. et r.
{de peu + tira) tirer aux che-
veux, (se) hoiispiller, arracher,
I tirer, attirer V, 260. V, 455.
IX, 415. XI, 194.
poutoun 8 m. {de pot baiser, de
pôtum?) baiser II, 448.
poutouneja v. a. et n. {de poutoun)
baiser V, 105. X, 370 etc.
poutounelt s. m. {dim. de poutoun)
petit baiser II, 234. VIII, 35.
poutouno 8. f {fém. de poutoun)
gros, bon baiser II, 233.
póutras s. m. {de la tac. pnlt)
ahlais, tas de paille VIII, 355;
poussière V, 297.
poutre s. m. (♦p6Ietnim) ânon IV,
49; poulain VI, 297.
a) pouverèu s. m. b) pouverin *. »».
{de pouvero poudre, poussière,
du lat. pûlvprem) embrun a) XI.
110; b) X, 63.
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GLOSSAIRE.
38Î
pradarìé «./. (♦prât-ârîam) ^watrie
X, 59.
pradas s. nu (*prSt-aceiim) pré
vaste III, 420.
pradello s.f, (♦prât-ellam) prairie
IV, 2. 200.
pradié, -iero a. (♦prfttërïum, -iam)
prairial, e IX, 109.
pra|t 8. m. (pratum) pré III, 203.
V, 45.
précéda, precedi v, a. (de prae-
cëdëre) précéder IV, 188.
(se) précipita t?. a. et r, (prfe-
cïpïtare, de prieceps la tête en
avant) se précipiter I, 487. II,
305. III, 345 etc.
precious, o a. (pretïosum) pré-
cieux, se IX, 89.
predicanço s. /. (♦priedïc[are] +
-ântlam) prédication XI, 493.
prefa s. m. {p. pres-fa[ch], lat
prëtïum fàctum) for/ait, marché
à la tâche, tâche IX, 236. XI,
508.
prefachié s. m. (de prefach +
-ërïuin ou -arïumj tâcheron,
ouvrier pris â la tâche VII,
160.
prefonn'd, o a. (prôfûndum) pro-
fond, e XI, 173.
se preîoundre r. r. (per-flindere)
s'eiigloutir V, 560. VIII, 24. XI,
69. XII, 298.
prefam {— perfum) s. m. [s. v. de
prefnma, du lat. per + faraare)
parfum IX, 42.
prega t?. a. et n, (précare) prier
VI, 329. VIII, 254 etc,
pregemi v, n. (de për + gemere)
gémir IX, 241.
prègo-Diéu s, m. (de prega + Dieu
prie-Dieu) mante religieuseWW,
218.
preguiereto s, f. (dim. de pregii-
iero) petite prière X, 188.
preguiero s, f. (prëcànam) prière
V, 381. XI, 292.
prèire s. m, (presbytërum) prêtre
III, 337. XI, 29 etc.
prèisso (= presse) s. f. (*prëssam)
foule I, 514. XII, 159.
preji|t ÍÎ m. (s. v. de prejita) re-
proche^ îwrfi!/ir<?V,p.85. IX, 402.
prejita v. a. (*pro-j(iCtare, p. -jac-
tare) grommeler' V, 391.
premicio (— premiço, premici etc.)
(prlmïtïas) prémices VII, 593.
prendre f. a, — Gr. § 106 p. 147 —
(prehìénáì^re) prendre. Pr. Ind.
prene etc. I, 464. 451. — Impft.
Ind. I, 189. — P. d. prenguè
etc. I, 215. — Pi\ Sbj. prengue
etc. VI, 316. — P. p. près, so
XI, 331. II, 70 etc.
prene (— prendre v. c. m.) III,
465. IV, 127.
(se) prépara v. a. et r. (prœ-pâ-
rare) (se) préparer I, 128. XII.
306.
prepau[s s. m. (s. v. rfe prepausa
proposer) pi'opos V, 89.
près adv. (prëssum) près VI, 49,
près, so 1'. prendre.
près s. m. (prétîum) pì'ix ; à tout .
près à tout prix VII, 353.
présenta f. a. (pr^sëntare) pré-
senter XI, 347.
préserva r. a. (praîsërvare) pré-
server VIII, 332. XI, 117.
présida v. n. (prasïdère) présider
VII, 397.
presoun s.f. (*prënsïônem, p. prë-
hënsïonem) prison li, 241. III
17.
pressa v. a. (prëssare, fréqu. de
prëmëre) presser V, 419 ; pres-
25*
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388
QLOSSAlRB.
sa, do p, p, et a, pressé, urgent
XI, 525.
pressèiro s.f, (♦press-firïam) hâte
XI, 468.
preste, o a. (*pr£eBtum, tiré de
Vadv, prœstû) prêt, f I, 201.
pretouca, pertoaca, do p, p. (et
inf.) (pre f touca, v. c. m,) touché
profondément, impressionné I,
531.
prim, 0 (= premié, proumié) n, de
n. ordinal (primum) premier, ère
I, ÒSS; Jig, mince \I, 187. 411.
délié, efflanqué XIII, 4; léger
II, 37; cp, primet.
pnmachoa, olo a. (de prim) mince,
frêle, ténu II, 121.
primadié s. m. (♦prim - atfirïum)
premier cheval qui monte sur
les gerbes pour les fouler VIII,
384.
primet, 0 a. {de prim f -ittum)
léger, ère X, 118.
prince s. m. (princïpem) prince
II, 136.
princesso s, /. (♦princip - issam)
princesse H, 368. XI, 229.
printèm[8 s, m, (prlmnm tëmpus)
printemps VI, 56.
pro s.f (de ♦prodam, p. prOram)
proue V, 427. XII, 325.
proacessioan s. f. (procPssïonem)
procession V, 462. X, 333.
prouclama v, a. (pro-clftmare ) pro-
clamer XI, 196.
pronfeti, co a. (prôphëtïcum) pro-
phétique VI, 570.
prouîetiso s. f (s. v. de proufe-
tisa, lat. prôph^tïzare) prophé-
tie VI, p. 106.
proumetre v. a, — Gr. § 106
p. 147 — (promïttore) promettre
VU, 81.
proumié, ero (= premiê) n. den.
ordinal (^TlmBxìVim) premieì',rre
I, 210, II, 301 etc; loo bèa p.
le premier de tous VU, 241.
proamierage (= premeirage) s, m.
(de proamier[o] + -Sticum) pri-
meur^ prémice IV, 293.
proumieren, co a, (de proumier[o]
-t- -inqnam) p^-écoce, hâtif l, 25.
IX, 45.
proumte, o a. (promtam, p, p. de
promere) prompt, e IV, 218.
XII, 365; proamte adv. brusqtte-
ment H, 403.
pronn adv, de quantité (de prôbë)
assez I, 123. 214. 414 etc. I a
pronn de c^est assez deX, 367;
pas pronn que, pas pronn, suivi
de Vinf, ce n*est pas assez de
Xn, 176. 430.
prouva V. a. et n. (prôbare) prou
ver, éprouver; que provo ? qu'im-
porte? I, 306. m, 338.
prouvençau, alo a. et s. (pro?ïn-
cïftlem) provençal, e I, 34. 206.
Vin, 88 etc.
Prouvènço «./. (Provïncïam) Pro-
vence I, 1. XI, 503.
prouveni v. n. — Gr, § 102 p. liO —
(pro-vënire) provenir XI, 250.
prouvèrbi s. m. (provërbïnm) pro-
verbe n, 217. V. noU,
prouvimen (= prouvesimen) ». «•
(du V, pronvesi, lat. provïdëre
pourvoir + -mëntnm) trousseau
Vni, 55.
provo «./ (s. V, de prouva) preuf}e
VII, 339.
pu (= plus) adv, (plus) pi^ Í'
56. 165. 268 etc.
publi, co a. pablTcum) publie, g^
XI, 246.
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GLOSSAIRE.
389
piidèn|t, 0 a. et «.; p.pr. de pudi
pnfêntem) ^anf, vilain YI, 267.
pnlèn adv. (plus lëve) plutôt II ^
74. m, 369.
pur, o a. (purum) pur, cl, 171.
VIII, 313. X, 352 etc.
pnrgatòri a. m. (pargfttorlam) pur-
gatoire VI, 250.
Q
qaaii[d conj, (qn&ndD) quand I,
325. 180. 268 etc,
qiian[t adv. (qu&ntnm) I, 53. 357.
II, 82 etc; pèr quant à (për
quantum àd) quant à VI, 132.
qnaranteno «. /. {de quarante)
quarantaine VII, 298.
quaranto n. de n, (*quaranta p.
quàdragîntâ) quarante I, 229.
in, 258. IX, 113.
qnarteironn $, m. {de quartnm)
quarteron, quart de livre VI,
318.
quasimen adv, {du fr. quasiment,
du lot. quàsï = [quàm sï] +
mëntë) presque VHI, 62. 'XII,
406.
quatecanlt adv.{=: quand e quand)
aussitôt I, 225. H, 227. IX, 449
etc,
quatorge n. de n. (quâtÛÔrdëcTm)
quatorze II, 250.
quatre n. de n, (quàtûÔr) quatre
in, 107. xn, 69.
quatren, co n. den. ord. {de quatre +
-inquum) qucUrième IV, p. 65.
quau, qualo pr, int. et reL, sg. et
pi, (quSlem); a) interr.: qui I,
262. 309. 379. II, 72 etc, ; b) reL:
celui qui etc, I. 186. X, 392 etc,
quau que pr, ind, quiconque IV,
219.
quaucarèn pr, ind, (qu&lem-qu&m-
rém) quelque ciiose H, 840.
quauque, quauco; pi. quàuqui[s]
pr, ind, (qualem 4 que) quelque,
quelques I, 23. 58. II, 54. III,
524 etc.
quaucun, o pr, ind, (quSlem +
que + Onum) quelqu'un^ e (c^est-
à-dire quelque chanson) I, 184.
que, qu' pr. rel. et interr. (quem,
quam, quod; quem, quid) qui,
que 1) rel. a) sujet: I, 16. 40.
93. 189. 204 etc.; b) régime: I,
22. 89 etc.; 2) interr.: I, 306.
n, 176 etc, ; cp, dequé — 3) em-
ployé comme adv, interr, dans
un sens admiratif: quel! I, 235.
246.
que, qu' adv. et conj. (quod, quam)
que; comme conj. finale I, 35;
conj. causative : car I, 154. 298.
n, 47, 66. 442 etc.; conj. tem-
porelle: que, lorsque 1, 43. 355 —
pourquoi VII, 100 — rèn que
rien que I, 6 ; que ne , . . , que
I, 14. 228. 244 eU. ; noun . . que
ne , , que I, 8—9.
Queiras n, de l. (Castrum Qua-
dratum) le Queyras^ vallée des
Hautes-Alpes et château fort V,
66. Voy. note,
queiroun (= cairoun) s. m. {de
caire v. c. m.) quartier de pierre
VI, 343. IX, 217. F. note.
queitivié (= cativié) s, m. (*cap-
tlvârîum) misère, immondicité
XI, 444.
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390
GL0S8A1RB.
que-noun-saì loc. adv. (=- que Doun
sai) tant que je ne sais V exprimer
VI, 189. XII, 217.
quenlt ou quente, o; pi, quénti(8)
pron, f,admiratif** (quem + suff.
tus) quel eic, I, 246. 357. XI, 148.
querre v. a. (quaerëre) quérir, cher-
cher I, 386. n, 274. 426. VIII,
181 etc. (Ce v. ne s'emploie qu'à
l'inf., après ana, veni, manda).
quelt, 0 a. (qu[i]etum) tranquille
II, 343.
que[t ou quête, o ; pi. quéti(s) pr.
interr. (quïd) quel, le I, 127.
360. II, 46 etc,
quicha t?. a. (*cÔ - àctïcare ; cp»
cacha et esquicha) presser IX,
125.
quicon pron. ind. (quicunquë) quel-
que chose I, 309.
qnién (— cuou) s. m, (ctllam) cul
VI, 530.
qniha r. a, {du germ. kegil quille)
(dresser comme une quille), éle-
ver I, 23; percher II, 26.
quila V, n. {onom,? Cp. le vpr.
qnilar piailler et l'ail, dialeet.
qneilen) crier II, 304. XI, 243.
XII, 91.
qiiile[t s. m. {de quila) cri VÍ.
289.
qninca v. n. (ne s'emploie qu'au
prés.: quinque, -o, -co, -eau,
-cas, -con) {de inqait? Très.)
dire un mot, parler I, 162.
qmii[t ou quinte, o ; pi. -î(s) pr.
interr. (quantum?) quel etc. XI,
453.
quintau s. m. {de l'arabe qintar,
b.-lat. qnintale) poids de cent
livres II, 150.
quita V. a. {de quïëtare) quitter
I, 281. III, 185. IX, 33 eu.
quouro adv. de t. (quft hOrS) quand
VII, 97. X, 356 etc
quouro-quouro tantôt-tantôt 1, 316.
347. IV, 375 etc.
quouro que cof\j. en quelque mo-
ment que IV, 141.
R
de rabaloun = de rebaloun, v. c. m.
rabastous, o a. {du s. f. rabasto
débris f embarras; vpr. rabasta
querelle, du lat. *rábïare) rude
VII, 528; pé7iible VIU, 410.
ràbi s. f. (ràbïem) rage V, 12.
XI, 36.
rabin, o a. {de ràbi) revêche IV,
218.
racinage s. m. {de racin[o] f
-atïcum) racine IV, 179.
racino s. f. (♦ridicinam) racine
II, 4;^.
raço s. f. {de l'ii. razza, or. inc,
p.-ê. slave ; cp. Kôrt. 6612) race
IV, 211. XI, 304.
raco ( - draco, dracho, traco, treco)
s. f. {du vha. drastja ; cp. l'alL
mod. trester. le v/r. drasche,
cosse de légume, drache rafle de
rai»in) marc de vendange VI,
280.
raconte s. m. {s. v. de racounta)
récit VIII, 173.
racounta v. a. (re-àd-cômpûtwe)
racontera , 88. X, p. 20/. XI, 217.
ràfi s. m. {Très.: de l'arabe réfik
compagnon) valet deferiM, ýt""'
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QliOHBAlRK.
391
çon de labour I, 145. 190. 299.
IX, 94. 292 etc.
rai s. m. (rádïum) raie, rayon I,
171. II, 320. 446 etc.; jet (de
lait) X, «%6. — troupeau, multi-
tude IV, 45.
raia t\ ». (radïare) rayonneif cou-
ler I, 87. III, 255. XI, 352.
raiado s.f. {s. p. de raia) rayonne-
ment VIII, 197. X, 228.
raio 8./. (♦rádïam p. ràdïum) raie
VI, 399.
raiòa s. m. (rftdïôlum) Jet d'eau
I, 312. VIII, 132.
raisso 8.f. (rixam querelle, combat /
cp. le vpr. raissar irriter, cité
p. Dz, 664; et raissos tourmenté)
coup de vent, tourmente, pluie,
averse VI, 361; coula à raisso
couler en pluie XII, 68.
rajeiròu «. m. (♦ràdïarôlum, de
râdïare rayonner, darder, couler)
rivière, ruisseau II, 364.
ramado s.f. (or. inc.) douleur de
couches VI, 376.
r amadou s. m. (âe ramo, v, c. m.)
ramée VII, 329.
ramage s. m. (de ramo 4- -âtïcum)
ramée H, 130.
se ramba v. r. (du germ. ramp
courbure; cp. arrambage) s^ ac-
culer, se presser contre un mur,
au fig. : se rendre VI, 443. XI,
201.
rambaia v. a. {de ramba + -alïare)
embarrasser, rembarrerVll^ 500.
ramo «. /. (♦rftmam p. rftmum)
ramée, feuillage I, 32. 532. II,
38. 158 etc.
Ramoun n. d*h. (du germ. Ragin-
mnnd, Kaimund) Raymond I,
150. IX, 140 etc. Cp, IX, 136
note.
rampan s. m. (rftmum palmée) ^a/me
III, 49 ; rampau de Dieu jure-
ment IX, 316. X, 310.
rampelin s. m. (d'étym. obsc, p.-ê.
du V. rampa ramper?) va-nu-
pieds, grognon, pauv^re hère qui
se plaint toujours III, 294.
ramu, do a. (de ramo f -ntum)
touffu VII, 638.
rangoula (= regoula) v. n. (rS-
gûlare rendre gorge, regorger)
râler VI, 510. X, 165.
rangoulun s. m. (de rangoula) râle
V, 500.
(se) rapela t?. a. et r. (rÇ-appëllare)
(se) rappeler VU, 185. IX, 234.
rapide, o a. (du fr. rapide, lat.
ràpïdum) rapide II, 307. XI,
136.
rapiho s.f. (de râpa arracher; du
germ. rapôn; cp. arrapa) dans
la locution ; à la r. à /a gribouil-
letie, pêle-mêle, confusément VII,
251.
se raproucha i?. r. (rë-àpprôpiare)
se rapprocher XI, 135,
rare, o a. (rftrum) rare VII, 338.
X, 5(>. XI, 405 etc.
raro s. f. (*rftra setnita, sulcus
disierminans , Du C.) endroit
dégarni, sentier qui sépare les
champs, limite XII, 116. 264.
ras, 0 a. (rftsum) ras, e IV, 404.
VIII, 256; loc. adv.: ras à ras
bord à bord V, 553; à ras de
au ras de VIII, 141.
rascla v. a, (*râsciilare) tondre de
près VIII, 206.
rasin s. *n. (ràcêmum) raisin I,
126. III, 357. IV, 175 etc.
rassado s.f. (de Vit. razzare, lat.
radïare ; cp. lefr. rassade petites
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392
GLOBSAIBB.
perles de verre) grand lézard
dont la peau semble couverte de
petites perles jaunes (lacerta
ocellata) IV, 250. VUI, 213.
rastela v. a. (rftstëllare, de rast-
ellnm, dim. de r&stnim) râteler
IX, 52.
rastelagno s.f. {de rastela) râtelée
IV, 436.
rastelarello s. f. {de rastela) râte-
leuse IX, 191.
rastencle ( = restincle) s. m. ( Très. :
corruption de lentiscle, du lat,
♦lentisculuiD) lentisque XI, 14.
ratamalo (= rato-malo) s./, (rátem
màlam) vieille barque V, 410.
XI, 45.
ratello s. /. {dim. du germ. rftta
rate, propr. gaufre de miet) rate
I, 475.
ratié s. m. {du genn. rato rat)
cresserelle, espèce de faucon (qui
se nourrit de rats) IV, 364.
rato-penado s.f. {du vha. rato -I-
lat. pTînnatam ailée) chauve-sou-
ris VI, 406.
rau, rauco a. (raucum) rauque,
enroué I, 232. VIII, 363. 416 etc.
Ion Rau {de Houau, Konsau (vent)
rhodanien) le Rau, vent d* ouest
I, 52, V. note.
rauba v. a. {du vha. raubôn dé-
pouiller) dérober n, 7. V, 102.
— se ranba se dérober, se faire
enlever VI, 5. IX, 17.
raubatiéa, -ivo a. {de rauba) at-
traijant, qui excite à voler II, 400.
raubatòri s. m. {de rauba) rapt
VII, 461.
raubiho s. f. {de raubo) hardes
IV, 53.
raubo s. f. (♦raubam) robe III,
220. V, 104. VIII, 327 etc.
raubo-galino s. m. {de rauba +
galino) voleur de poules, ma-
raudeur V, 180.
rebacela v. a. et n. (re -f baccla.
V. c. m.) refrapper VI, 360.
(se) rebala v. a., r. et n. {de re 4-
&d + y&llem) v. a. : abaisser XI,
441. - v.r.: s'abaisser X.dIdiJ.
— V, n.: ramper Ui, 142.
rebaloon (= rabaloon) s. m. {du
V. rebala) dans la loc. adv. de-
rebaloun en rampant V, 94 VI,
227.
rebasti v. a. (rë-*bastire) rébâtir
in, 143.
reba[t s. m, (s. v. de rebatre) re-
flet, réverbération VII, M6. X,
167.
rebatre v. a. et n. — Gr. § 106
p. lé? — (rëbattûëre) rtbattrt,
rabattre, réfléchir IV, 252.
rebatun s. m. {de rebatre) rondin,
gourdin, trique IV, 105.
rebaudin s. m. (or. inc) argousier,
saule épineux III, 178.
rebelle, -ello a. (rëbellem) rebelle
VI, 627. XI, 510.
rebouli v. n. ^ Gr. § 103 p. 143
— {Tìí-hmvre) fermenter X,414.
reboulimen s. nu {de rebouli +
-mëntum) tourment X, 196.
reboumbela v. n.{deT^ -h boumbo
bombe, qui vient du s. lot. bôm-
bus, gr. ftô^fitu) rebondir VI,
629.
rebounda (= reboundi) v. n. (rë
+ bounda, v. c m,) rebondir V,
285.
reboundo (= rebroundo) s. /. {de
rebrounda émonder, tailler, de
broundo rameau, lot. frondem)
a) taillis VII, 267; b) habU à
basques courtes IV, 246. V.note.
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QL088ÂIRS.
393
rebuíela v, a. {de rg + buf a, v, c. m.)
ébouriffer, hérisser IX, 331.
rebuta v, a. (rë + buta, v. c. m.)
rebuter VII, 416.
recalién s. m. (r6-*c&llvum) braise
à demi éteinte II, 52.
recaliya v. n. (rë-*callvare, p, cà-
ISre) devenir ardent X, 79.
recampaire fs. et) a. (rë-c&mp-
fttor) a) s,: ramasseur; b) a.:
pargne r. le pare oii se ras-
semblent les brebis VIII, 120.
recassa v. a. (rëcàptiare) recevoir,
attraper V, 248.
(se) recata v. a. et r. (*rëcàptare)
V. a. : cacher II. 242. V, 12. —
V. r,: se cacher, se coucher XI,
114.
recatadon s, m, (de recata) refuge
I, 80.
recàti s, m. {de recata) repaire,
asiU XI, 83. XII, 250.
recanfa v. a. (rë- 4 caufa, v. c, m.)
réchauffer XII, 46.
reçanpre (= recebre) v. a. — Gr,
§ 107 p. loi — (rëcïpëre) re-
cevoir I, 491. V, 10. 100 etc.
reci[t s. m. {s. v. de recita) récit
IX, 281.
récita V. a, (rëcïtare) raconter XI,
361.
réclama v. a. (rëcJamare) réclamer
IV, 488.
reclaure v. a. ~ Gr. § 108 p. 159
— (re 4 c\sínáeTe)propr.reclure;
Jig, biner, donner le second la-
bour à la terre Vn, 69.
recordo (= recorto, recolto) s.f.
{ii, ricolta, de *rïcolgëre p. re-
coUigere) récolte III, 43. VII,
156.
reconbra v, a. (rëctiperare) recouv-
rer VI, 62.
recooide s. m. (rë + couide) tour*
nant d'un chemin V, 540.
recoumanda v. a. (rë + coumanda)
recommander VI, 182. VIII, 97.
Xn, 286.
recoamença v, a, (rë -f- conmença)
recommencer I, 84. XII, 237.
recoanta v. a. (rë + connta, v. c. m.)
raconter X, 419.
recoupa r. n. (de rë + copj re-
prendre en s^ interrompant I, 69.
recreia v, a. (rë-crëare) récréer,
divertir I, 197.
recula v, n. {de rë -f- calam) re-
culer XI, 280.
recurbi v. a. — Gr, § 102 p. 140
— (rë + curbl) recouvrir VIII,
54.
rede, o a. (rïgïdum) raide 1.446.
VI, 438.
(se) redeme (= rèime) v, a, et r.
— Gr. § 109 p. 1ÇÒ — (rëdï-
mëre) (se) racheter V, 527.
rediable (= redable) s.m. (rûtabùl-
um) ràble, fourgon, instrument
de boulanger servant à tirer la
braise V, 454.
redire v. a. — Gr. § 108 p. 158
! - (rë-dïcëre) redire XI, 453.
I redorto s. /. (rëtôrtam , p. p. de
rëtôrquère) scion d'osier, luirt
I, 44. vn, 11. XII, 894 ; liane
X, 33.
redoubla v. n. (rë-dtipl[ïc]ftre) re-
doubler m, 388.
redoulèn[t, o a, (rëdôlëntem) odo-
rant, e I, 26. IX, 115.
redoule[t (= radoulet, rudelet)
s. m. (*rÔt1il-ittum) roulade H,
273.
redoun, o a. (ròtùndum) rond, re-
I bondi VI, 328. X, 99. XII, lia
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394
GLOSSAIRE.
redonn s. m. {$d.) grosse sonnaille
ronde qu'on pend au cou du bé-
lier conducteur IV, 59.
redounèn, -ello a. (redoun ♦ -ellum)
arrondi f e I, 174.
refendre v. a. — Gr. § 106 p, 149
- (ro f ièTìdTe)ref€ndreYl,í2i\
referma, refermi v, a. — Gr, § 98
et loti, p, 149 — (de re 4 ferme,
V. c. m.) raffermir Vil, 257. X,
202.
refoulèri s. m. (rë-*fôllerium , de
fôUem) caprice III, 132. XI, 230.
refresca v. a, {de rë + gerin. frisk)
rafraîchir XI, 4îM. XU, 291. -
rincer IV, 457.
refrescaduro s.f. {de refresca) ra-
fraîchissement VIII, 244.
refrin s, m. {s. v. de rofrangëre)
refrain III, 392. XI, 243.
refusa t\ a. (*reftl8are, de rëfùn-
di^re) refuser IV, 65. VII, 414.
XII, 176.
rega^ous, o a. (*r?gànnïOsum, de
gàïìrìíSíTe japper, glapir, gannir)
hargneux V, 192.
regalido s. f. {de regale festin,
régal, or, inc,; suivant Kôrt.
3633 du gr, xûXa, cp, aussi
Scheler, s. régaler) feu joyeux
VII, 554.
reganèu s. m. { Très. : de Vesp, re-
gaflo mine refrognée, or. inc, cp.
Kôrt. 6712) arbuste rabougri,
chêneteau VIII, 157.
regar|d s. m. (s. v. de regarda)
regard I, 169. III, 96. IX, 176
etc.
regarda v. a. {de ro + garda, du
germ. warda garde) regarder II,
223. VIII, 112. 441 etc,
regardello s. f {dim, de regard)
„rvgardell€s^\ plaisir des peux,
mets imaginaire: manja de r.
dîner des yeux, dîner à vidt II,
152.
regibla v, a, (rîi -h gibla, v. c. m.)
redresser VII, 175.
régla t>, a. (rëgùlare) régler L 473.
rego s. f. (rïgam) raie, sillon I,
111. 455. IX, 97 etc.
regòli s, m, {or, inc,; cp. Sciteler
V, rigoler) festin VII, 634.
regonla v. n. (*rïgiilare, de rïgam)
rouler, ruisseler IV, 343. V.
230. XI, a53.
regouleto «. /. (*rïgtll-Ittam) r«w-
selet Vin, 236.
regouloun s. m. (*rïgûl-Onem) rww-
seau VIII, 236.
regoun s, m. {dim, de rego) sillon
VI, 217. IX, 87.
regounfla v, n. (re + gounâa, v.
c. m,) regorger VIII, 341. XQ,
227.
regrè[t s, m. {du fr, regret, s, v.
de regreta regretter, re 4 goth.
gretaD) regret XI, 477.
regretous, o a. {de regret + -Osam)
ayant du regret VII, 532. X, 38.
reguigna v, n. (re -f guigna; cp-
guigno-co) regimber VI, 436.
VII, 386.
reguignado s,f, (s, p. de reguigna)
ruade VI, 415.
rèi s. m, (rôgem) rai I, 271. 279.
416 etc,
reion, -alo a, (rÇgftlem) royal, e
I, 230.
reiaume s. m. (*r6gfilïmen) roy-
aume III, 156. XI, 103. 319.
503 etc.
reinàubl s. m. (regln[ittum] »1W'
[dum] ; cp, reinet roitelet) moi'
teux, oiseau (saxicola stapazina)
V, 51. VII, 79. V. notes.
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QLOBSAIRIS.
395
reineto s.f, (de raìno, lat. rSnam)
rainette, grenouille verte VIII,
320.
Reinié «. d*h. {du germ Ragin-
hari) René XI, 512.
rèino a. /. (rëginam) reine I, 12.
n, 390. VIII, 455 ctc,
reio jf./. (rïgam) soc de la char-
rue VII, 308. 489. IX, 298. 311.
rèire adv, (rëtro) arrière; à rèire
en arrière IJI, 76. X, 283. XII,
391.
rèire-gardo s. /. (v. c. m.) arrière-
garde s. /. IV, 96.
rejita t>. a. (re + jita) rejeter XI,
146.
rejougne t\ a. -- Gr, § 109 p. 161
— (rë-jûngëre) rejoindre, serrer
I, 258. n, 223. 288 etc.; pro-
téger XII, 79.
relai[8 s. m. [s, v, de releissa. lat.
r^Iàxare) sursis, relai V, 527.
relàmbi s. m. (prob. p. relenti,
relanti ralentir, de iÇntum) re-
lâche s, /. Vm, 347.
relar[g, relargue «* m. {s, v, de
relarga) espace, partie élargie,
pâturage, préau IV, 107. XII,
84.
relarga v. a. (re-làrgare) élargir
VI, 231.
releisBe[t s, m. (de releissa -f suff.
-ittum) parapet, margelle III,
154. VIII, 255.
relèn^t, o a. (rSlentum) humide,
moite de sueur IV, 420.
releva v. a, (rë-lëvare) relever V,
302.
relicle (= relique) s. m. (rëlïquïas)
relique IV, 149. XII, 67.
remaire s. m, et a. {de rema ramer
+ -fttor, f?. remo) rameur X, 15.
XL 222..
remarca v. a, {du /r. remarquer ;
V. marca) remarquer VII, 183.
XI, 431.
remembra v. a. et impers, (rë-
mëmôrare) rappeler, souvenirUl,
60.
remembranço s. f. {de remembra
+ -ântïam) souvenir s. m. VII,
495. IX, 89.
remena v. o. {de ro 4 mena) re-
dire, rouler dans son esprit V, 9.
remès, -messo p. p. de remetre v. a.
— Gr. § 106 p, 147 s. - (rë-
mii^sum, rëmittëre) remis, e II,
245.
remianma (= remoumia, roumia)
V. n. (de *rimunare p. rtimïnare ;
cp. remoumia) ruminer IX, 168.
remiéuteja v. n, {du p, p. remout
r émoulu; lat, rëmolîtum) grom-
meler V, 16.
remo s. /. (♦rémam p. rëmum)
rame, aviron FV, 11. V, 417. X,
49 etc,
remor[s s. m. (rë-môrsum) remords
XII, 437.
remouca v. a. (*rë-mulcare) cingler
le visage VI, 254.
remouchina v. a. {de rëmûlcare;
cp, remouca) tancer, répriman-
der, gronder IV, 378.
remouli v. n. (rë-môlllre) ramollir
X, 254.
remoulin s, m. (s. v. de remoulina)
révolutioii XII, 119.
remoulina v. n. (♦rë - môllnare)
tourbillonner VIII, 379. — à
remoulinado loc. culv. à tour-
billons VII, 547.
remoumia v, n. {de rUmïnare ; cp. re-
miauma) grommeler, murmurer
m, 77.
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896
GL08BÀIRR.
remonnta t?. a. (rg-*inÔntare) re-
monter, ranimer VI, 113. X,344.
XII, 239 eu.
remoastranço «. /. (rë-*m0n8tr-
antïam) remontrance YII, 496.
ren «. m. (renem) rein IV, 413.
rèn adv. de nég. (rëm) rien I, 6.
441. n, 124 eu.
rèn (= rèm) s. m. (rSmum) rame,
aviron V, 430.
rena (= raina, rana) v, n. {du laU
ringor, ringi, p, l'intermédiaire
du catalan rengir, Vesp. reflir;
cp, reno) geindre, gémir 111,6;
grogner, gronder VI, 384. XI,
95. 410.
rendre v, a, — Ch\ § 98 — (rëd-
dore) rendre I, 364. II, 292 etc.;
avec un adj, p. ex. : rendre foulas
rendre fou II, 406. III, 300;
rendre gràci rendre grâce IV,
288; rendre glòri rendre gloire
X, 340.
reneissènço s. /. (de renaisse +
-entîam) renaissance XI, 429.
renega v. a, (re-negare) renier
VIII, 375.
rèng s. m, (du germ. hring) rang
IX, 254; cp. à-de-rèng.
renguiero s./, (de rèng + arïam)
file 8.f.; à r. par files V, 469.
reno (= raino) s, f, (du catal.
renyina, esp. riîia, du v, refiir,
lat. rïngor, ringi; cp. rena)
plaintes I, 502; querelle: cerca
reno chercher noise V, 20.
renos (= renoues, rèide-no) s, m.
(Très,: de rèire [v. c. m,] +
noço, lat. nuptïas noces: relief
d'un repas de noces, second re-
pas de noces) festin XI, 206.
renòsi s. et a, (de reno, v. c. m.)
bourru, grognon, grondeur 1.
149; employé comme adv,: en
grommelant VII, 149.
renoum s. m. (s, v. de renouma)
renom IV, 16.
renouma, do p, p. et a, (rë-nom-
[inj&tum) renommé, e IV, 31.
320.
renoumado «./. («. r. de renouma)
renommée, gloire I, 294.
renouncia v. n. (rë-nantïare) re-
noncer VII, 602.
repas s. m. (*r6pistum, de repis-
cére) repas I, 185.
repassa v. a. (rë-passftre) repasser
vra, 40. XU, iOl.
repau[s s. m, (s, v. de repausa)
repos IV, 273. VXD, 149 etc.
repausa t?. n. (rë-pausare) reposer
I, 450.
repausolo s,f (de repausa) aoa à
santo-r., loc. familière p. aiier
se reposer X, 5.
repentènci s. f (de repenti, lat
♦rë-pœnïtCre, + -êntlam) repen-
tir s, m. XI, 363.
répéta, repeti v, a. (de rë-potëre)
répéter VI, 301. VIII, 203. XI,
105 eu.
(se) replega v. a. et r. (rëplïcare)
(se) replier V, 46.
replica v.a. (rë-plïcare; cp. le
doublet replega) répliquer IV,
135.
reprendre v. a. — Gr. § 106 p. W
— (rëprë(hë]ndëre) reprendre,
recommencer I, 265. II, 60. lU,
391 etc.
requis[t, o a. (*rëqul8ïtuin) re-
quis, e, délicieux, se III, 152.
res (= rèn, v. c. m.) adv. de nig.
(rës) ne . . . personne, nw/ 1,286.
431 eU.; pas res ne.. personne
ne.. rien VI, 602. XI, 287.
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GLOSSÀntË.
397
rescanfa v, a. (rë-ex-*calfare) ré-
chauffer m, *254.
(se) resconndre v. a. et r, — Gr.
§ 106 p. 149 - (rë-àbscôndëre)
recacher, (se) cacher soigneuse-
ment m, 442. XI, 499.
resconntra (= reconntra, ren-
coantra) v. a, (rMn-*cÔntrare)
rencontrer m, 225. X, 356.
reseira t?. a (rë-s6rvare) réserver
XI, 118.
résistent, o a. (rësis tentera) ré-
sistant, e VII, 390.
resoan s. f. (rátïtînem) raison ;
avé r. avoir raison VII, 435;
propos, parole I, 115. IV, 311
etc.
resonneto s.f, {de resoun + -ittam)
petite parole II, 119.
respeta v. a. (rëspëctare) respecter
vn, 73.
respira v. ». (rë-splrare) respirer
IV, 7. 224. X, 385.
resplendi v. n. (♦rë - splendire p.
rësplendSre) resplendir X, 23.
resplendoor s.f. (rë + splëndorem)
splendeur XI, 511.
respondre v, a. et n. — Gr. § 106
p. 149 — (♦rëspondôre) répondre
I, 52. 187. 279. 510 etc.
responsta v. n. (de Vit. risposta,
p. p. de rispondere) riposter VI,
512.
resqniha v. n. {v. esqoiha) glisser
V, 567.
resqniheto s.ý.{de resqniha) de res-
qoiheto par glissade VI, 179.
ressarra v. a. (de sarra, v. c. m.)
resserrer VIII, 73.
ressanta v. n. (rë-saltare) tressail-
lir ni, 473. V, 169. XII, 188.
ressemblanço s. f. (du fr. ; d^un
type lat. *rë-8Ïmïl-antïam) res-
seniblance X, 125.
resson s. m. (s. v. de ressonna)
écho XII, 18.
ressonna v. n. (rë-sonare) résonner
XII, 448.
ressnscita v. a. et n. (rë-suscitare)
ressusciter VI, 581. XI, 362.
rèst s. m. (rëstëm) corde, chapelet,
tresse (d'oignons ou d*ail) VII,
564.
resta v. n. (rëstare) rester I, 231.
318. II, 58 etc.
restanco s. f. {s. v. de restanca,
laL rëstàgnare) écluse IV, 417.
restaura v. a. (rëstaurftre) restau-
rer, rendre à la vie VU, 89.
rèsto s. m. (s. v. de resta) reste
s. m. VII, 271. IX, 270; de rèsto
de reste XII, 408.
restonble s. m. [prob. une fusion
deresta, i e8tonble;ci>.estoublo)
chaume, jachère V, 200. IX, 335.
restonnti (= restenti, retenti etc.)
V. n. (de rë-*tïntïnnire,/r^gu. de
tinnire) retentir V, 242. XII,
420.
restonntido s.f. {s. p. de restonnti)
retentissement IX, 289.
restren, cho p. p. de restregne
V. a. — Or. § 109 p. 162 -
(rë-strïngëre) restreindre VIII,
81.
restronpa v. a. (rë -1- estronpa, v.
c. m.) retrousser (les cheveux)
VIII, 78.
reteni v. a. — Gr. § 102 p. 141
— (rë-tenere) retenir II, 197.
(se) retira v. a. et r. (rë + tira,
V. c. m.) (se) retirer IV, 313.
retirado s.f. (s. p. de retira) re-
traite, hospitalité V, 496.
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398
GLÒSSAIRfi.
retorse v, a. — Gr. § 109 p. 104
— (rë + torse, v. c. m.) retordre
XT, 109.
retoutnba t?. n, (r6 + toumba) re-
tomber V, 342. X, 328.
retour s, m. [s. v, de retourna)
retour s, m. V, 7 ; de retour VII,
605.
(se) retourna v. a. et r. (rë-tôrnare)
(se) retourner V, 8.
retra, cho p. p. de retraire v. a,
— Gr. § 108 p. Ui6 — (re-
tràgore p. tràh^re) peindre IV,
281. X, 307.
rêva (= rava) r, n. (selon Nigra,
dans VArch. glott. XIV p. 2U7,
de ♦rf^quare p. ♦requïare, de
roquara p. réquïem ; cp. aussi
K'ôrt. 6598) rêver II, 342.
revasseja ( - ravasseja) v. n. et a.
[de rêva) rPver V, 33. XH, 274.
revechina (=r revessina) v. a. {de
rëvërtere) héHsser V, 26.
revèire r. a. — Gr, § 108 p, 158
— (rP-*vïd?re) revoir V, 188.
X, 233. XI, 395 etc.
revenge s. m, {s. v. de revenja, iat,
r^vPndïcare) revanche V, 3(56.
reveni v. n. — Gr, § 102 p. 140
— (rr-venire) revenir III, 357 ;
revendu, do p. p. revenu I, 140.
IV, 22 etc.; revèn, v. impers.,
il (mCf te etc.) 7'evient VIII, 42 ;
r. a. /aire revenir à la vie, res-
susciter XI, 28. X, p. 202.
reverso s./, (reversam); à reverso,
loc. adv,f à profusion XII, 2.30.
reverta v. a. {de revr^rtere) rap-
peler II, 74.
revertega v, a. (♦rëvorticare) re-
trousser IV, 58. VI, 359.
revertigue[t, o a, {de revertega)
/ohHre VII, 551.
reviéure s. m. (rëvïv^re) regain 1,
526.
revès (= revers) s. m, (rëvërsnm)
rebord VIII, 213 ; rafale, averse
Xn, 378.
revessa v, a. (rgvërsare) renverser
VI, 31. XII, 378.
(se) reviha v, a, et r. (re-vïgïlare)
Cse) réveiller IV, 177. XH, m.
(se) revira v, a, et r. (re- 4- vira)
(se) retourner II, 25. 296. VIU,
444 eU.
de reviroun loc. adv, {de revira)
la tête renversée V, 525.
reviscoula (= reviscoura, revi-
fçoula etc.) v, a. {de re-*vii^rare.
Du C) raviver, ressusciter VI.
42. XII, 110.
revoi, ravoi, o a. (or. inc.) bien
conservé, encore vert, robuste, en
parlant des vieillards VII. 462.
revòu s, m. {de revôlïtum p. re-
vôlntum) tourbillon V, 459. VUI,
301. 354 etc,
revouira v. n. (de revòu) déborder
VI, 571. Vm, 292.
revoulino s. f {de revôlvere) tour-
billon Xï, 109.
revoulun s. m, (id.) I, 459. VUL
.354. 3(U etc,
revouluna v, a. (de revoulun) tour-
billonner IV, 38. IX, 427.
revoulunous, o a. (id.) tourbillon-
nant V, 286.
riau s. m. (rlvalem) rivière VII,
434.
ribage s, m. (♦rlpfttïcum) riruge
XI, 517.
riban s. m. (b.-lat. rnbànum, or.
inc,, cp. Scheler, s, ruban, et
K'ôrt. 6933) ruban VIII. Sa
ribas s. m. {de ribo [v. c. m.] f
-ficoum) berge X, 4,
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GLOSSAlRlí.
399
ribasso s. /. {de ribo I- -ficeam)
haut taltis IX, 40.
ribeirés s. m. (♦nparëtium) rivage
V, 507. X, 147. 422 etc.
ribeiròu s. m. (♦riparïolum) rive-
rain IV. 255.
ribeja v. ». {de ribo -h -ïcare) lon-
ger la rivière, côtoyer VII, 169.
X, 143.
ribiero s.f. (*rípárïam, de ripam)
ririhe VI, 57. VIII, H42.
ribo a. f. (rîpam) rive, rivage I,
87. m, 172. IX, 812 etc.-ialus'
II, 82(). — lisière du champ Y,
209. -- sabord I, 224.
riboto s./, {du/r. ribote, qui rient
p.-ê, du vha. hribâ prostituée)
orgie IX, 257.
richamcn adv. {de riche) richement
XII, 80.
riche, o a. {du vhu. rihhi) riche
I, 426. IV, 42. X, 857 etc.
richesso s. f. {de riche + ïtïara)
richesse; les riches VI, 604.
riéu *. m. (rivum) ruisseau X, 156.
XI, 48.
rigo-migo (= regoumas, regou-
migo, rigoumigo) s. /. {du v.
riga, ruga, lat. rQgare /rowrer
4 micam?) ondulation V, 62
(autretnetit : grimace, bourrelet
que fax^ un habit mal fait ou
une pièce mal mise).
rima r. a. (♦rlmare p. ri mari ger-
cer) brûler IV, 899. VIII, 224.
XII, 288.
rintra v. n. (riî-ïntrare) rentrer
VI, 440.
rintraduro s. f. (re-*ïntrat-aram)
ce qui rentre; crochet V. 257.
rire r. ». — Gr. § 108 p. 158
(♦rldPre p. ridëro) rire II, 82.
144. VII, 2. XII, 42. IX, 129
etc. — if. m. le rire II, 211. VI,
56 ; H risènt les flots rieurs IX,
129.
rise, risènt etc. r. rire,
risèio s. f. {du /r. risée, du lai.
rïsum) risée II, 411.
, risoaleja v. ». {de risum) sourire
XII, 405.
rÌ8oule[t, 0 a. (de risum) souriant
I, 2(U.818. IV. 177f/r. - s. m.
le sourire II, 2i)7.
ro, roc s. m. (♦rôccum) roc II,
417.
roco s./. (*rÔccam) roche II, 184.
481. VIII, 242 etc.
rode s. m. {s. v. de roda, lat. ro-
t&Te)propr.: petit circuit, rond;
endroit, étendue, intervalle III,
482. V, 78. VIII, 848 etc.
rodo s. f. ' rotam) roue I, 896.
VIII, 107. IX, 68 etc. — cercle,
„rod^* de 12 chevaux camarguais
IV, 261 (V. note). VIII, 884: la
luno fai rodo la lu?ie a un cercle
VII, 291.
Rose if. m. (RhÔdanum) le Rhône
I, m. II, 45 etc.
rose, o a. {du s. ròsam) rose IV,
480. X, 28. XII, 809.
roso s.f. (rôsam) rose «.yt III, 451.
IV, 167 etc.
roubican, o a, (or. inc.) hargneux,
gi'ogtwn, maussade VII, 425.
roubuste, o a. (robastum) robuste
IX, 222.
Roncano s, f. nom d'une femme
VII, 424. V. note.
roucas s. m. (♦rôcc-fici^um) grand
rocher III, 142. 404. XII, 59.
roucassié, -iero a. {de roucas f
crïum) des rochers II, 418.
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400
GLOSSAmfi.
roncassìno s.f.ÌderoncBa -h -Inam)
angle du rocher VI, 405.
roudan *. m. (*rÔtaiium, cp. le v/r,
ronain et Homing, dans: Z.
XVIII, 228) ornière Vm, 34.
rondelet s, m. (rôtill-ittiim) choeur,
réunion, cercle III, 234; faire
lou r. faire le cercle, se grouper
II, 269. yi, 574.
roudet s, m, (dim, de rodo) cercle
(de chevaux) Vm, 346.
ronëriçue s. m. (or, inc.) refrogné,
grondeur VII, 499 (autrem. : re-
vêchCf rude, âpre au goût, diffi-
cile à travailler en parlant du
hoisj,
rouge, roujo a. (rûbëum) rouge I,
347. II, 50. VI, 479 etc.
rongeirolo s. f, {de rooge) lueur
rouge VJI, 573.
roogeja v. n. {de roage) rougeoyer
VÍ, 206. XII, 273.
roaginas, -so a, {de rouge f in-
ftcëum) rougeâtre IX, 226.
roaginèu, -ello a. (de rouge -f- in-
ellum) rosé, e II, 126.
rouino s.f. (rQïnam) ruine VI, 648.
rouinous, o a. (rtlïnosum) ruineux,
se VII, 299.
rouito s.f, (♦rùbïtam, de rùbeum
rouge) rougeur, incarnat I, 522.
roujour s.f {de rouge f -Orem)
rougeur III, 119.
roumadan (= ramadan, ramasan)
s. m. {de Varahe ramadan ca-
rême des mahoTnétans) criaillerie
VI, 378.
rouman, o a. (Romfinum) romain, e
XI, p. 217.
Roumanibo n. d*h. Joseph Rou-
manille , un des fondateurs du
félihHge (1818^1891) VI, 53.
V. note.
ronmani, ronmanm s. m. (r9s
m&nnnm) romarin II, 7. ni,
45. VI, 155.
Ronmanin n. de L Romanin, châ-
teau en ruines près de St. Remjf
in, 242. V. note.
ronmavage s. m. (*romayaticum,
cp, le b.-lat. Romaginm, Du C.)
pèlerinage, fête votive, pardon I,
329. X, 334.
Ronmèco (= Ranmèco) s.f {d'a-
près ZHez de mma, être âéro-
rant; ^ après Honnorai et La-
fare de ronmec [arbuste épi-
neux]; Très.: rbeumaticam) la
Roumèque, espèce de vampifre,
monstre imaginaire III, 229. V.
note.
ronmese (= ronme, ronmi etc.)
s. m, (rttmîcem) ronce VI, 593,
roumias *. m. {de roumi i -ftcénm)
ronceraie VI, 388.
roumién, -ivo s. m. et f (♦rom-
ivnm, autrement *rômçrïuin)
pèlerin, e V, 407. X. 91. 339.
345 etc.
rôumio s.f {de rônmi) les ronces
VI, 596.
Roumo n. de /. (Romam) Rome
XI, 225.
roumpènt s. m. {p. pr. de ronmpre)
brisant s. m. XI, 190.
roumpido (= ronmpndo) s. f {de
ronmpre) navale, terre nouvelle-
ment défrichée VII, 137.
(se) ronmpre v. a. et r, — Gr.
§ 106 p. 148 — (rûmpëre)
rompre, interrompre III, 332.
Vin, 273. X, 91. 390 etc; p.p.
ront, 0 (rttptnm) rompu, e 1, 4 .'.
IV. 334.
rounca v. n. (roncare ronfler) rugir
V, 538. XI, 237.
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OLOSSÀIRE.
401
rooiico «./. (rancam p. rûnconem)
tHque V, 537.
roim[d 8. m. (rOtÛndam) rond, cir-
que IV, 350.
ronnâa v, n. (*rëtoflare p. ♦rë-
ïnflare ; cp. Kdrt. 3332 et 6790)
mander VU, 113. XI, 128.
ronnâado s. f. (s, p. de roonfla)
rafale VII, 571.
à ronnfle (= à regonnfle) loc. adv.
{$. V. de regonnila, laU rë-con-
ilare) innombrable, à profusion,
à foison VI, 258.
roupiho 8. f, (de roupo + -ilia)
haillon VII, 355.
roupo 8. f (du germ. raupa , p.
Vinterméd, de fesp. ropa) man-
teau IV, 75. XI, 89.
roure 8. m. (rObOr) rouvre, chêne
I, 441. m, 459.
rous, -80 a. (rùssum) roux, rousse
I, 133. II, 420. m, 494] fauve
XI, 82.
ronsèa s. m. (du goth, raus -1-
-elltun) roseau IV, 203.
roosiga V, a. (*rosîcare, de rosum,
de rodëre) ronger, brouter I, 38.
m, 178. VI, 200.
roa88ejan[t, o a, (p. pr. de rous-
seja, de rou8, so) jaunissant,
blond X, 145.
ronssignon s. m, (lûscïnïôlum) ros-
signol I, 400. 529.
roussinèn, -elk) a, (de rousB[o] +
in-ellnm) fauve, blond VII, 199.
Xn, 193.
(se) ronsti v. a. et r. (du germ,
raustjan) C^e) brûler, (se) rôtir
n, 115. IX, 219.
roa8ti[t s, m. (s. p, de ronsti)
rôti s. m. VI, 315.
ronsto s.f.(s.v.de rousta, roossa
rosser, du lat. ♦rtlptïare) rossée,
orage de coups VI, 513.
rou[t, 0 V, roumpre.
mdamen adv, (de mde) rudement,
merveilleusement I, 536. IV, 391.
rude, 0 a. (rûdem) rude V, 476.
rufe, 0 a. (or, inc.) rude IV, 330.
V. 27. IX, 131.
rumour s. f. (rtlmOrem) rumeur
XII, 350.
ruscle s. m. (or. inc.) a) ondée,
pluie battante I, 526. X, 82. —
b) faim dévorante X, 83.
ruBco s./, (du celU risc, ruse)
écorce n, 201. m, 235. 459.
RÙ88Ì S, m, (de Russio Russie)
Busse VII, 481.
ruste, 0 a. (♦rtlstum p. rtlstïcura)
rustaud, rustre IX, 221.
rustica v. a. (♦mstïcare p, rttstï-
cari) fatiguer par le travail VII,
521.
rusticaire s. m. (*rastïcfttor)^aMrrc
travailleur XI, 354.
S
8a fém. de 80un, v, c. m.
sa, 8a[c s. m. (sàccum) sac II, 164.
sabato s,f (de sappam; cp. Rdrt,
2181 et 7143) savate, gros sou-
lier VIII, 93.
Sabatòri $,m,{de sabat, sabbatum)
lieu où se tient le sabbat VI,
251.
sabé (= sache, saupre) v. a. — Gr.
§104. p. 145 — (sàpgre p. sápôre)
26
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402
GLOSSAIRE.
savoir 1, 18. 129. H, 74. 178/363.
V, 217. VII, 228. 437. 466. IX,
210 etc,
sablas s. m. (^sâbûl-acëum) mon-
ceau de sable, dune; sables (d*E-
gypie) V, 471. X, 163. VU, 504.
sablo s* /. {de sàbUlum) sahle X,
134.
sablons, o a. (sabûlosoin) de sable,
sablonneux XII, 122.
sabo s, /. (sápam) sève Vil, 290.
sabourun s. nu (de sabour, lot.
sàpOrem saveur) vièi s. se dit
ironiquement d'une personne
âgée: vieux ossement XII, 105.
sabre s. m. {du fr. sabre, de ValU
saebel d'or, inc.) sabre VI, 620.
sacbe, sache, v. sabê.
saco s. f. {forme fém, de sac) sac,
poche I, 69.
sacra, do p. p, et a, (sàcrâtnm)
sacré XI, 78. XII, 357.
sacramen s, m. (s&cr&mëntnm)
sacrement VI, 511.
sacrefice (= sacrifice) s, m. (sácrï-
fïcïum) sacrifice XI, 340.
sadou, -lo a. et s. m. (sàtùllum)
soûl, e XI, 314; pleura sonn
sadou pleurer son soûl, c'est-à-
dire à chaudes larmes III, 346.
sadoula v. a. (*sátûllare) rassasier
VII, 264.
sadrèio s.f. (sàtùrëjam) sarriette
IX, 4.
sagan s. m. (or. inc.) tracas, va-
carme, tumulte VI, 366.
sagarés (= segarés) s. m. (or,
inc.) brouillard VIII, 189.
sagata v. a. {suiv. le Très,, de
l'hébr. chahata tuer; p.-ê, sous
l'influence du lat. sàgi tiare?)
égorger IX, 140.
sagatun s, m. {de ságittam?) re-
jeton IV, 287.
sagesso s.f, {emprunté du fr. sa-
gesse; de l'adj. sage, lat. *sà-
pïum + -ïtïam) sagesse VQ,
338.
sagniero s. f, {de sagno + -€rîam)
lieu où le tifpha abonde, marais
IV, 205. XU, 191.
sagno *. /. (*sànïam p. sSnïem)
massette, plante palustre (typha
latifolia) IV, 205. 356. VDI,
233.
sai, V, sabè.
salabrotts, o a, (*sálàbrOsum, de
sfil, p.'ê, p, analogie au lat, sa-
lëbrDsam raboteux) salé, im-
prégné de sel IV, 25. X, 430.
salabrun s, tw. (♦sàlabramen, de
sal) émanation salée IV, 224.
saladuro s, /. (♦s&latttram ; cp.
l'esp, saladura) salure, sel XI,
275.
Salamoun n. d'h, (SàlomOnem)
Salomon VI, 283. V. note.
salan, o o. (♦sal-anum) salin, e;
salé, e IV, 217. XII, 142.
salin, 0 a, (sàllnum) salin, e X,
173.
Salomé n. de f. (de l'hébr.) Sa-
lomé XI, 65.
saluda v, a, (sftlatare) saluer l
499. m, 175. Vin, 166 Hc.
Samario s. f, (Sàmánam) Samarie
XI, 34.
Sambu s. m,, n. de l, (sambûcum)
le Sambuc, hameau du territoire
d'Arles, dans Vile de la Camar-
gue IV, 199. V, note.
Sambuco s.f (sambacam) laSatn-
buque, montagne à V orient d'Âi^
VI, 499. XI, 450. V. noU.
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GLOSSAIRE.
403
San, 0 a. (s&nam) sain, e Vil, 309.
XI, 209.
sang 8, m. (B&ng[1iTn]em) sang I,
217. 266. XI, 4 etc.
sanitons, o a. (*s&nitQsam) salubre
VIII, 209.
sansoniro s. /. (b.-lat. salsoriam,
locua ubi sal conficitur, Du C.)
plaine salée IV, 351 (v. note).
VIII, 230. IX, 411 etc.
8an[t, o; pi. sànti(sj, sants a.
(sánctamj saint, e U, 216. III,
336. a46 etc.
Sant Antòní (Sánctum Antonïura)
Saint' Antoine IX, 419. V.note.
San[t Blàsi (Sanctum Blâsinm)
Saint-Biaise III, 377. F. note.
San[t Cbamas {Très..: Sanctum
Amantium) Saint-ChamasYl, 10.
S. Charle (8. Carolum) S.-Charles
VIII, 358. F. note. •
S. Clar (S. Clanim) S.-Clair Vil,
297. F. woie.
S.Eume (S.Er[as]mum) fiò de S.E.
feu St.'Eime s. m. V 1, 486. F. note.
sant-fèli s. m. (Sanctum Felicem)
phalène, papillon de la teigne
Xn, 324.
San[t (Tènt (Sanctum Genitum)
Saint-Gent VIII, 238. F note.
S. Jan (Sanctum Johannem) Saint-
Jean ; pèr S. .7. à la Saint- Jean
(24 juin) I, 517. VII, 272. F.
note,
sant-janen, co a. de Saint-Jean,
mûri à la S.-Jean III, 515.
S. Jaque (de Galiço) (Sanctum
Jacobum) S.- Jacques (de Galice)
V, 187. X, 330. — 8. .Jaque lou
Majour S.- Jacques le Majeur (le
même) X, 342.
8. Jorge (S.Georgium) la S.-Georges
(13 avril) n, 249.
S. Jôusè (8. Josephum) S.-Joseph
VI, 234. F. note.
S. Marc (S. Marcum) S.-Marc (20
avril) IV, 30.
S. Martin (8. Martinum) S.-Martin,
nom d'un village (B.-du-Rh.) VI,
19.
S. Medard (S. Medardum) S.-Mé-
dard V, 258. F. note.
S. Ouquèri (S. Eucherium) Saint-
Eucher IH, 314. F. note.
S. Pèire (S. Petrum) S.-Pierre;
pèr S. P. à la S.-P. I, 517. F.
VIII, 358 note.
S. Pieloun (S. Pilonem) le Saint-
Pilofv, rocher dans lequel il y a
une grotte oit se retira Sainte-
MagdelHne VII, 499. F. noU.
XI, 479.
S. Trefume (S. Trophimum) Saint-
Irophime VI, 321 F. note.
sautas s. m. {de sant + -acëum)
grand saint III, 350.
Santen s. m. (♦Sanctïnquum ; de
Santo, V. c. m.) habitant des
Saintes - Maries , Saintin s. m.
XII, 49 (v. note) 143. 189 etc.
li Santo, li Sànti Mario s.f. pi.,
n. de l. (Sanctas) les Saintes-
Mariés (B.-du-Rh.) I, 352 etc.
V. note; Vm, 145.
Santo -Ano (d'At) (Sanctam An-
nam) Sainte Anne (d'Apt) VII,
519. F. note.
Santo Saro Sainte-Sara XII, 61.
F. note.
Santo-Vitòri (lou serre de . . .) n.
de l. (Sanctam VictOrïam) le pic
de Sainte -Victoire, lieu de la
bataille d'Aix VIII, 179. Voy.
note.
santoun, o a. et s. {de sant, o)
saint, e IX, 173. X, 203.
26*
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404
0L08SAIRB.
santoàri s, m. (s&nctttftrînm) sanô'
tuaire XII, 64.
saqnet s, m. (de sac + -ittam) sac
II, 185.
sara, sanen, sarién eie. v. èstre.
sarnipabiénne ! interj. juron VII,
378.
Saro n. de /. Sara XI, 61 ; v,
Santo S.
sarra v, a. (*88rrare p. BSrare)
serrer I, 495. X, 304. XI, 457
etc.
sarraié s. m. (*serrar6rïum p. sër-
firlum) iné8ange,8errurier, oiseau
dont le bruit ressemble à celui
de la lime II, 210.
Sarrasin s. m. (b.-lat. SaracSnom,
de l^arabe scharkttn) Sarrasin
VI, 507.
sarreto (= serreto) *./. {de ♦ser-
ram scie + -ittam) typha, plante
V, 236.
satire s, m. (sàtyrum) satyre p,
nègre Vn, 520. F. note.
San s, m. (sfil) sel VI, 318. X, 136.
sanbren etc. v. sabè.
Saume s. m. (psalmum, du gr.
ìpalfiòz) Psaume XI, 104.
sanmin s. m. {de sanmo + -inam)
ânon X, 363.
sanmo s. f. (^salmam p. sâgmam)
ânesse IV, 49. IX, 22.
sauna v. a. et n. (sângùïnare) saig-
ner VI, 595.
saunons^ o a. (s&ngtîïnosnm) sang-
lant, e IV, 56.
saap, saapre v. sabé.
sauret, o a. {du germ. saur des-
séché f d*où vient le sens de la
couleur brune ou jaune) blon-
din, e II, 72.
sause s. m. (sàlïcem) saule I, 451.
II, 366. VIII, 319 etc.
sanseto s.f. (sftlicstam) saussaie,
saulaie I, 37.
sansin s. m. {de sanse 4- -innm)
/riquet, moineau de petite espèce
(qui niche dans les saules) yU^
552.
8an[t s. m. (s<nm) saut I, 244.
459; à sant en sautant VI, 486.
sauta V. n. (sàltare) sauter I, 244.
519. n, 278 etc.
santarello s. f. (*s<Sr-ellam)
sauterelle VI, 394.
santoorleja (= saltereleja) v. n.
(*8àltar-ëll-ïcare) sautiller^ ca-
brioler IV, 46. XI, 68.
(se) sanva v. a. et r. (sàlvare) (se)
sauver I, 372. VIH, 382.
sànvi s.f. {de s&lvTam) sauge XII,
198.
savèn[t, o a. (sàp[ï]ëntem) sw^antf e
Illf 106.
sàvi, 0 a. (*8ápïnm, cp. Schuchardt,
dans : Z. XX, 535) sage IV, 109.
Savonmin (= Saturnin) n. (fA. (Sft-
tilrnlnum) Saturnin XI, 397. 87.
V. note.
scètre s. m. (sceptrum, du gr.
axiTTTçor) sceptre IV, 105.
sciènci s. f. (scî^ntiam) science
VII, 275.
scorno, v. escomo.
se, s' devant les voyelles, pr.rifi.
sg. et pi. (se) se, soi I, 7. 20.
28. 48 etc.
se conj. conditionnelle ou conces-
sive: (si) si I, 48. 95. 124. m
etc.
se, seco a. (sïccum) sec, sèche VI,
516.
seca, do p. p et a (siccfitnm) sec,
sèche Vm, 412. IX, 72.
secaresso s.f. i*sïccfirïtîam) séche-
resse VII, 299.
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OLOIBÂIRS.
405
seoarooS) o a. (*8iccBrosom, d%
Sîccam) deêséché, aride II, l37.
Vni, 169.
8ecoiur[8 êé m. («. v. de seconri,
lai. stkcctlrrëre) secours XI, p.
217.
8ecrè[t 8. m. (sScretam) secret s. m.
m, 94.
secuta V. a. (*Bëctttare, /réqu. de
sëqui) poursuivre IV, 374. V,
26.
fleden s. m. (de sedo, kU, sœtam ;
ep. Vesp* sedefla, le paru sedenha)
corde tressée avec du crin, laisse
XI, 411.
sedo s. /. (sœtam ou sStam) soie
s, y. I, 448 ; cp. arc.
segage s. m. {^de sega, sëcare, p,-
a,'d. ^BëctU-icum) fauc?ie s,f, IX,
253.
degaire s, m, (s^cator) faucheur
II, 68. ni, 512. IX, 32 etc,
8ege n. de n. (sedëcim) seize I,
120 etc.
segne s. m. (sënïor) sire, seigneur
IV, 72. — segne -grand s. m,
aïeul IV, 261. VH, 188.
segnoor s, m. (sënB^rem) seigneur,
le Seigneur 1, 15. XI, 143. 344.
472 etc.
segnonresso «/.(segnoor + -issam)
souverainelHj 135. XI, 251. XII,
449.
segoun[d, o n. de n. ord. (sëcttnd-
nm) second, e I, 213. X, 308 etc.
— segonndo * /. les brebis dont
les dents de marque ont percé p.
la seconde fois FV, 89. — se-
gound prép. selon VIL 266. Xn,
294.
segre v. segui.
segren s. m. (= chagrin, de Vit.
zigrino, dial. sagrin, propr. cuir
grenu ; dupers. s&garî* iurc z&gri)
noir pressentiment IX, 283.
segrenoos, o a. (de segren + -osnm)
sombre V, 528. XI, 77.
segui (= segre) v. n. — Or. § 103
p. 142 ^ (*sëquire p. sëqui)
suivre I, 5. IV, 49. IX, 98. X,
62. 126 etc.; X, 62.
segnr, o a. (sëctlnim) sûr, sf adv.:
segur sûrement I, 474. III, 241.
IV, 170. — de segur id. I, 417*
IX, 322. 416. — de tout segur
id. VII, 53.
seisseto s. f. (or. incerU Cp. Kôrt,
1476 et Dz. 67i) froment 1, 126.
sello s. f. (sëllam, p. sëd-lam, de
sëdsre) selle IV, 400.
Seloun n. de l. (SalDnum) Salon
(B.'du-Bh.) m, 202. V. note.
Semano s.f. (sëptîmftnam) semaine
vn, 137.
sembla v. n. (sTmîlare) 1) sembler
I, 322. m, 21. — V. impers.
semble que . . il semble que . .
I, 252. II, 105. V, 429 etc.; nous
sèmblo de vèire »7 nous semble
voir XI, 108. — 2) ressembler
II, 214.
semblablamen adv. (♦sïmïlftbïlg
mëntë) semblablement II, 298.
semé, o a. (*8Cmum, de sSmis demi;
cp. le vpr. seras, semar, l'it.
Bcemare)^ropr. : diminué, baissé;
tranquille IV, 12.
semena v. a. (sëmïnare) semer V,
151. IX, 402. XÍ, 399.
semence s. f (♦sëmëntïam) se-
maine IX, 295.
semoundre v.a, — Oh-. §106 ^ (sûb-
♦mônëre p. -mônere) offrir IV,
146. XI, 340.
semousto s.f. {s\p. du v. semoundre,
V. c. m.) offre s.f. III, 124.
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406
OLOSSAIRE.
sèmpre cuiv, de t. (sëmpër) Um-
jours Vm, 210. IX, 62 etc.;
sèmpre qae mai de plus en plus
IV, 412. V, 443 etc.; sèmpre '
mai id, vm, 196. XI, 131.
sen s. m. (sïnum) sein H, 243. IV,
401 etc.
senescaa s, m. (du germ. siniskalk
serviteur le plus âgé) sénéchal
I, 423.
senèstre, o a. (sTnïstram) gauche
VI, 576.
senet s. m. {de sen + -ittum) propre-
petit sein; de toat moun s. de
tout mon cœur X, 204.
sengla[t s, m. (sïnglûttam) sanglot;
traire un s. pousser un sanglot
Xn, 304. 413.
senonn conj. et adv. (si non) sinon
n, 98. Vni, 273. XII, 264.
a) sènso, b) sens prép. (sïnë; cp.
Dz. s, senza 292) sans ad a) I,
115. II, 55 etc.; resta sènso
rester dépourvu VIII, 118 —
ad b) I, 255. 300. II, 55 etc. —
sens que conj. suivi du sbj. sans
que IX, 208.
senti, sèntre v, a. et n. — Gr.
§ 102 p. 139 — (sentira) sentir
I, 391. II, 172. IV, 28 etc; V,
328.
sentido s./, {s v. de senti) senteur,
flair I, 342.
sentonr s. /. {du fr. sentenr, de
sentire) senteur III, 262. VIII,
315.
sèntre, v. senti.
sépara v. a. (sëparare) séparer I,
235. VIII, 77 etc.
sepucre (= sépulcre) s. m. (së-
pùlcrum) sépulcre VII, 82.
sèr, t?. servi.
seren, o a. (sërënum) serein, e III,
Í46. Vni, 105. 424 etc. — lou
seren le serein V, 7. XII, 437.
serena, do p, p. et a. (sërgnfitum)
rendu serein XII, 138.
serenau s. m. {de seren + -5lem)
serein s. m. X, 346.
sermoun s. m. (sërmonem) sermon
XI, p. 217.
sero s. m. (et /. Très.) {de sërum)
soir XI, 5!2.
serp s. f. (sërpem p. sërpëntem)
serpent II, 19. III, 101. IV, 478.
serpatas s. m. {de serp + att-Acëum)
grand serpent I, 389. XI. 84.
serpatié s. m. (*serp - att - érïum)
héron, qui se nourrit de serpents
IV, 479.
serre s, m. (*serrum p. serram
scie) crête, piton, pointe d'un pic
U, ;33. 425. VIII, 179 etc.
servènto s. f. (p. pr. de servi)
servante XI, 61. 418.
servi (= servo) s. m. (serro, ht
seram serre?) parc I, 481.
servi V. a. — Gr. § 98 — (aër-
vlre) servir V, 490. XI, 164 etc.
— se servi de se servir de VI,
532.
service s. m. (sërvltium) service
Vn, 468 s.
serviciable, o a. (*8ërvïtïftbïlem)
serviable, officieux VI, 19(>.
sesoun s, f. (sátïonem) saison V,
119.
sestié s. m. (sëxtarïum) setier VII,
287. V. note.
set s./, (sïtim) soi/ I, 333. Vm,
234. 252 etc. Cp. III, 232 note.
sèt n. de n. (sëptem) sept III, 126.
IV, 265 etc.
^seta = asseta, r. c. m.
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GLOSSAIRE.
407
setanto n. de n. (sëptttSgîntS)
ffSeptante^', soixante'dix XI, 427.
sèu (= sagèu) «. m. (sïgïllum)
sceau Tn, 336.
Séuvo-Riau n.ífcí.(8ÏlvamrSgftlem)
Sylvaréal, forêt de pins -para-
sols et fort, dans la petite Car
margue IV, 465. V. note.
sévère, o a. (sëYSrum) sétère XI,
29t.
si adv, d'affirmation (sic) si, oui,
powr affirmer en contredisant
VII, 610. Xn, 277.
si, sis 17. soan.
sian etc. v. èstre.
siau, siavo a. (sûfivem) sîcave XII,
271; se teni siau se tenir pai-
sible Vn, 107.
sibla t?. n. (sibïlare) siffler II, 54.
IX, 327 etc.
Sidòni n. d'h, (Sldonïum) Sidoine
XI, 100. 359. 87. V. note.
sièits M. de n. (sëx) six I. 55. 312
etc.
siés, siéu V. èstre.
siéule s. m. (slbïlum) cri folâtre
II, 32.
siéure (=^ suve, subre) s. m. (suber)
chêne-liège IX, 27.
(se) signa v. a. et r. (sïgnare) (se)
signer, faire le signe de la croix
VI, 26. XII, 384. - aigo sig-
nado eau bénite XII, 29.
signau s. m. (*sïgD6le, de signnm)
signal I, 456. IX, 313.
signe s. m. (sïgnum) signe II, 196.
IV, 71. VIII, 100 etc.
silènci s. m. (sïlëntïum) silence V,
330. IX, 285. XI, 103.
silencions, o a. (sïlëntïosum) si-
lencieux, se VII, 307.
Simoun n. d*h, (SimOnem) Simmi
(de Montfort) IX, 136. V. note.
simple, 0 a. et s. (sïmplum) simple
X, 401. XI, 322.
siníòni s. m. {du gr. av/uq>uf£tt)
symphonie X, 39.
Binons, 0 (= signons) a. (*sïgn-
Osnm) noueux X, 35.
Sionn n. de l. Sion, colline de Jé-
rusalem, p. Jérusalem même XI,
34.
sisampo (= cisampo) s.f {Très.:
= cisaupino) bise glacée VIII,
373. IX, 160.
sisselando s. f {Très.: b.-lat-
♦chelandinm, du gr. mod. nêXâr-
Siov chaland. — Y aurait-il p.-ê.
une fusion de ce mot avec Vadj.
sicilian?) espèce de bateau IV,
8. V. note.
sistre s. m. {du gr. axtaroç roche
qui se délite) poudingue, agrégat
de cailloux VIII, 191.
siuen (^ snen) s. m. (*85nïum p.
senïnm) donna s. prendre garde
VI, 380.
Sivèstre w. d'h. (Sïlvestrem) Syl-
vestre vn, 121.
sobre, o a. (sobrïnm) sobre VII,
281.
sòci s. m. (sôcïum) compagnon V,
445. IX, 234.
soio ! int. qui marque le contente-
ment soit! volontiers! I, 405.
sol (— sòli) o. m. (sôlïdnm) solide,
calme VIII, 105. XI, 121.
som s.f (sômnnm) sommeil, somme
s. m. n, 56. Vm, 138.
son s. m. (sÔnnm) son s. m. III, 28.
XI, 240.
sorgo s.f {s. V. d'un v. vpr. sorger,
lat. snrgere jaillir) ruisseau II,
317 ; cp. la Sorgo la Sorgue, nom
donné à la rivière ýormée par
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408
0L08SAIRB.
ìa source de Vaticluse ; v, attsH
soorgènt.
Borre s. /. (sSrôr) sœur II, 64.
Vm, 442 etc.
sort, sorte etc. v. sourti.
sor[t s. m. (sSrtem) sort s. m. VHI,
15. Xn, 199; cp. noum.
sorto s. f. (sortam p. s5rtem) I,
99; de talo sorto de la sorte
xn, 405.
son s. m. (sôlum) sol, terre I, 361.
II, 371. m, 322 etc.; se jita pèr
SÒU se jeter par terre XI,
343.
soubro s. f. pi. (sùpra) restes,
œuvres qu'on laisse VI, 60.
soacilt s. m. (s. v. de soncita sou-
der, solliciter; du /af.sôllïcitare)
souci Vn, 112.
soaco s. f. (or. inc. Cp. K'ôrt.
757Ò) souche, cep II, 194.
sôuco s.f. {de sûlcnm sillon) couple
de deux moissonneurs Vil, 164.
86udar[d s. m. {de *sÔlïd[um] +
suff. germ. hard) soldat VII,
477.
sòudo (= saudo) s. f. (*sâlïdam)
soude, plante X, 58.
soufrènço s.f. {de^ovlxi + -ëntïam)
souffrance X, p. 202.
sonfri u. a. et n. — (xr. § 103.
p. 143 — (*sûfîënre p. sùfferre)
soufrir X, 389.
soal, 0 (sDlam) seul, e I, 435. ni,
316 etc.
soalamen adv. (sOlS mente) seule-
ment VII, 318.
soulàmi (= soulòmi) s.m. {de Vesp.
sal6ma,decëleuma, gr. xiXtv['>Jfia)
chant triste et languissant ; plainte
XI, 160.
soolas s. m. (solstlnm) consolation,
soulagement I, 393; agrément,
plaisir; charmes HI, 147. X,
321 etc.
(se) sonleia v. a. et r. (*80lîcttlare)
(sej soleiiler n, 446. X, 64.
sonleiado s. f. {s. p. de sonleia)
coup de soleil, rayonnement de
soUil n, 351. III, 438. Vm,98
etc.
sooleias s. m. (*sDlïcÛl - acènm)
grand soleil IV, 321.
souleions, o a. (♦soltcûl-Osum) plein
de soleil Vm, 303.
sonlet, 0 a. {de soal 4- -ittam) seui,
seulet, unanime I, 243. 317. H,
40. 56 etc.
soulèn s. m. ("'sollcûlnm) soleil I,
19. 45. 72. 166 etc.; de soulèu
en s. du levant au couchant X,
52; cp. auro.
sonlié s. m, (sôlerïum) soulier Yïl^
153.
soulitudo s.f. {dufr. solitude, du
lai. solïtndïnem) solitude XI, 12.
495.
sonloumbrado s. f. {s. p. de son-
loambra, vpr. solumbrar, cp.
Raynouard IV, 370, de sOlem +
ambrare; cp. Kôrt. 7904) om-
brage X, 29.
soalonmbroas, 0 a.(''^Dl-tlmbr08iim)
sombre VI, 63. Vm, 9. XII,
418.
sonmbreja v. a. (*s[ûb]ùmbrïcare)
brunir, ^assombrir I, 77.
soumès, sonmesso p. p. de son-
metre v. a. -^ Gr. § 106 p. 147
— (sûbmïttëre) soumettre IV,
215. Vn, 104.
sonmiha v. a. ("^Smnîctllare) som-
meUler, dormir I, 537. IV, 176.
VIII, 246 etc.
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GLOSSAIRE.
409
80im adj, po88. 3* pers. sg, maac,
(sum, au lieu de stium) son I, 8.
40. 98 etc. ; employé p» euphonie
devant un fém. commençant p.
une voyeUe, au lieu de sa : soan
amigo son amie XII, 178; p,
rapport à plusieurs possesseurs :
leur XI, 47. — J^ém, sa (s[îl]am)
sa I, 30. 32. 168. 174 etc.; leur
I, 118. n, 7 etc, — PL: si, sis
(devant les voyelles) (sos, de sûos)
ses 1, 161. 162. 251. 295; leurs
I, 44. 74 etc,
8oan V. èstre.
floana v. n, et a, (sDnare) sonner
VIII, 359. IX, 310; appeler IV,
295 eU.
fionnaio s.f. ('^s5nacalam) clochette
I, 398. IV, 158.
sounge s. m. (s5mnînm) songe s, m.
VI, 186. XII, 40. 364.
soanja v, n. (s5innïare) songer XI,
439.
sonnjo-Îèsto s. m. {de soonja +
fèsto) songe-creux s* m. H, 468.
VII, 344.
soupa V, n, (du germ, snppa, cp.
Dz. 299 et Kdrt. 7954) souper
I, 148.
soapado s,/, (s.p, de soupa) sou-
per, repas du soir I, 75.
floaple, 0 a. {de stlpplïcem) souple
n, 308.
floaquihouii s, m, {dim. de sonco,
V. c. m.) cep VI, 535.
«oar[d, 0 a. (sûrdum) sourd, e VI,
497. Xn, 304.
50iirgèn[t s, m. (sQrgëntem) source
IV, 455. X, 387.
soumarn, do a. {de sourne + -fir-
atum) sombre, taciturne V, 552.
VI, 177.
sourne, o a, {de S&ttirnum) sombre
V, 459. Vm, 63. 160 etc. -
sourne *. w. le sombre, V ob-
scurité VI, 58. XI, 149.
sonrniero s.f, {de sourne -^ -srïam)
ténèbres VI, 419. Vm, 128.
soumuro «./. {de sourne + -Uram)
obscuHté V, 499.
sourreto s, /. {de sorre + -ittam)
petite sœur II, 71.
sourrire (v. n. et) s. m. — Or,
§ 108. p. 158 — (♦sumdëre)
sourire s. m. IV, 312. X, 319.
sourti V. n. et a. — Gr. § 102.
p. 139 — (♦sortire) sortir v. n. :
I, 126. 330. IV, 126. VTII, 271
etc. — V. a.: II, 174. IX, 272
etc.
sourtilège s. m. (♦s5rtïl5gïum, de
sôrtil^gnmpropJiète) sortilègeSfl,
272.
souspir s. m. {s. v. de souspira)
soupir X, 189.
souspira v. n. (susplrare) soupirer
II, 275. X, 286. xn, 377.
sousterra, do p. p. et a. {p. p. de
sousterra, lot. *8ùbtu8-tërrare)
enterré, souterrain XII, 60.
sousto s. /. {s, V, de sousta abriter,
du lat. sûbstare) à la sousto de
abrité par Vil, 427.
soustre s. m. (*8tibstrum, de sùb-
stërnëre) litière XI, 407.
a) soult, b) souto prép. (stlbtus)
sous ad a) I, 314. II, 130. 291.
m, 516 etc.; ad b) I, 248. 260.
500. m, 102. 164 etc. — adv.,
V. tèsto.
sôuvage, 0 a.{de sïlvfiticum)*o«t?a(/e
1, 328. vm, 295. — lou Sôuvage
le Sauvage, partie de la Camar-
gue IV, 319. V. note.
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410
GLOSSAIRE.
sóUTagèu, -ello a. {de sóuvage +
-ëllum) sauvage I, 177.
s6a vagin, o a. {de sôavage + -innm)
sauvage IV, 225.
se souveni v. r. et impers, (sûb-
Tënire ; subvenit mihi il me vient
à la mémoire) se souvenir I, 95.
souvenènço s, f, {de souveni +
-ëntïam) souvenir s, m. m, 498.
souvent adv, de t. (sûb ïndë) sou-
vent I, 629. IX, 292.
souvènti-fes adv, souventes fois,
maintes fois II, 251. VIII, 155 eU.
sóuvertous, o a. {de sóuvert +
suff.'^sum) sauvage, plein d'hor-
reur, effrayant VIII, 208. VIE,
412. XI, 86.
spetacle, v. espetacle.
stripa (= estripa) v. a. (ëx-*tripp-
are; v. tripo) étriper, arracher
les boyaux VI, 454.
su, V. sus.
su {= suc) s. m. ip.-lat, succum
cime, tête; Du C) tête VIII, 91 ;
mounta au su monter à la tête
II, 405.
subi[t, 0 a. (sûbïtum) subit, e I,
526. VIII, 143; à la subito loc.
adv. subitement XI, 144.
subitamen adv. (sûbîtS mëntë)
subitement II, 257. IV, 297.
sublime, o a. (sûblimem) sublime
VI, 632.
subran adv, (stipërftnum) soudain,
subitement I, 210. 382. H, 453
etc.; aussitôt VII, 210.
subre prép. (sûpër) sur II, 347.
III, 164; cp. ouro.
subrepelis s. m ("'sQpërpëllïtîum)
surplis Xn, 87.
8ubretou[t adt?.(sûpër-tOttum)*ur-
tout n, 447. m, 130. xn, 8i.
sucre s. m. {de l'arabe sokkar)
sucre VII, 81.
sufire u. n. — Gr. § 108 p. 158 —
(sùffïcere) suffire VIII, 73.
Sufrèn n. d^h, le bailli de Suffren,
seigneur de St.-Tropez, vice-
amiral célèbre du 18' siècle I,
204. F. note.
Bumou8ta[t (= semoustat) s. m,
(♦sûper-mtistatum) surmoût m,
261.
superbe, o a. (sûperbum) superbe
IV, 414. Vm, 55.
suplica V, a. (sùppltcare) supplier
IX, 209.
suplicacioun s.f (sûpplTcfttîOnem)
supplication XII, p. 241.
suplice s, m. (sûpplîcïum) supplies
XI, 303.
supourta v. a, (sûpportare) sup-
porter IV, 132.
a) su, b) BUS prip. (sursum, sttsum)
sur. - ad a) 1, 114. XI, 331. -
ad b) I, 22. 33. 46. 74. 86. 285.
342 eic.
susarènt, ^ p, pr. et a. (*slldar-
entem) suant, dégouttant VII,
518.
susàri s. m, (sQdftrïum) suaire III,
490. XI, 93. 328.
su[s-lou-colp, V. cop.
sutile, 0 a. (sûbtllem) subtil, e m,
20. IV, 387. X, 127. 402 eU.
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GLOSSAIRE.
411
tabasa, tabassa v. ». (d'un rad.
onom. tab, tap) frapper V, 246.
tabernacle s. m. (tabërnacûlum)
tabernacle m, 306.
se tabla v. r, (♦t&bùlare) se pro-
poser IX, 328.
tablèu s. m. (du fr. tableau, d'un
type lat. *tàbtilëllum) tableau X,
126.
tabousca (= desbousca) v. n, (dis-
♦buBcare) s'enfuir, courir II,
462. V, 23.
tacho s,f (d'un rad, tac ou tacc;
cp. Kdrt. 8004) caboche, clou à
mettre sous les souliers YII, 53.
taco s. f (du rad. tac ou tacc)
tache s, /. IV, 414.
tafo (= alfo, anfo) s.f. (or.inc.)
splendeur de la neige XII, 343.
taíòri s. m. (onom.) bruit, tapage,
bruissement II, 44.
tai s, m. (s. V. de taia) tranchant ;
t. de man coup donné sur le
pisage avec la main V, 339.
taia V. a. (tàlïare) tailler IV, 150.
taio s. f. (s. V. de taia, cp. tai)
taille IV, 160. VIII, 72. IX, 74.
taiolo s, f (dim. de taio) ceinture
IV, 249
(se) taire v. a, et r. — Gr, § 79
p. 113 — (*tacëre) (se) taire n,
59. 312. X, 420. XII, 141 etc.
talamen adv, (de taie mënto) telle-
ment m, 504. XI, 423.
tamarissié, -iero a, (de tamarisso
+ -arîum) des tamaris XII, 109.
tamarisso s. f (*tám5rîciam) fo-
maris IV, 394. X, 56. 57 etc.
tambèn adt\ (tilm bënë) aussi bien,
de même I, 257. 336. 387. II, 80.
tambour *. m. (d'un rad. onom,
tab, tap; cp. le vpr. tabor et
Kôrt. 7992) tambour VII, 483.
tambourin s. m. (de tambour +
-inum) tambourin III, 28. 396.
tança v. a. (de *8tàgnïcare, p.-ê.
sous l'influence du germ. stanga
pieu) fixer, enfoncer, percer IV,
353; lancer X, 150; tenir, ar-
rêter Y, 21. VI, 367.
tanco s. f. (s. t?. de tança) barre
V1IÍ, 96.
tan-deran-lan! tan-deran-lèron!
int, employée en chantant; tra
la la! III, 372.
tan[t adv. de quant, (tàntum)
tant I, 61. 66. 169. H, 47 etc.;
devant un adj.: si I, 272. II,
399. X, 317. 383 etc. — tant . .
que adv. compar. tant . . que, aussi
bien ..quel, 121. XI, 133. - tant-
e-pièi-mai adv. tant et plus, en
nombre infini XII, 425. — en-
tant-lèu adv. presque, dans peu,
bientôt I, 404. XI, 171. — tant-
mai . . que conj. d'autant plus . .
que IV, 410. — tant lèu (que)
conj. de t. sitôt que, dès que I,
329. III, 80. 173. - tant que
conj. de t. ; tant que, aussi long-
temps que X, 45.
tantalòri s. m. (or. inc.) hurluberlu
VII, 459.
tanto í./.(í/eámïtam) ía«feVl,291.
XII, 333; tanto Jano, v. VI,
291 note; servante de ferme II,
70.
tanto8[t adv. de t. (tàntum tôstum)
tantôt V, 80. XI. 156.
(se) tapa v. a. et r. (du germ. tappo
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412
GLOSSÀIBB*
bouchon, tampon) (se) couvrirYly
493.
tapeno (= tapero, capro) s.f. {le
même mot que capro, Vit. cap*
paro, le lat. capparis, le gr,
itnrrTittotç? cp, Vesp, [diaL de
MurciaJ tápana câpre, à côté
de alcaparra, et tapara câprier)
câpre VII, 48.
tapi s. m. {de tapa battre, onomJ
cp. Veap. tapia et le port, taipa)
pisé s. m. YII, 584.
tarabas[t s. m. (onom.) vacarme
VI, 477.
Tarascaire «. m. {de Tarasco) che-
valier de la Tarasque IX, 244.
V. la note.
Tarasco s.f, (or. inc.) la Taras-
que IX, 247. XI, 403. Voy. la
note.
Tarascoanen, -co a. et s. {de Ta-
rascoan) Tarasconnais IX, 244.
XI, 388.
tartd adv. (t&rdum) tard I, 112.
m, 70. IX, 406 etc.; sus lou
tard loc, adv, sur le tard XII,
108.
tardié,tardiero a.((fetard + «firiam)
attardé I, 108. VI, 417.
tardo s. f. (tàrdam) le tard, le
retard; sènso tardo sans retard
II, 222; sus la tardo sur le tard
IV, 111.
tardouniero «./. {de tard) les bre-
bis qui mettent bas deux fois
IV, 88.
targaire s. m. {du v. targa, de
targo, V. c. m,) jouteur IX, 68.
targo s,/, {du germ. targa bouc-
clier) joute sur Veau (usitée en
Provence) X, 18.
tartavèu, ello (= taravèu) a. (prob.
onom,, cp. K'ôrt. 8060; le s. m.
tartavèu signifie crécelle, tracas,
discours criard) étourdi III, 71.
tascouleja v. a. {de tascoulo gros
coin à tête, destiné à fixer le soc
de la charrue; p.-ê. identi^
avec tacoulo, du rad. onom. tac;
cp. Dz. 313 et Kdrt. 8004) cog-
ner gauchement le coin de la
charrue IX, 299.
taaso s.f. {de Varabe tassah coupe)
tasse III, 255 ; tasso d'or, v. YI,
448 note.
tasta V. a. et n. (*tfixïtare) tâier,
goûter I, 226.
tasto s. f. {s. V. de tasta) goût X,
383.
tau (= taur) s. m. (taurum; cp.
tattro) taureau IV, 364. XII,
417. V. note.
tau, tal, talo, pi. de même ou:
tau(8), tàli(s), pr. ind. (tAlem)
tel, Ulle: I, 90. 254. m, 237
etc.
taulado s. f. {de taulo + -Stam)
les convives attablés VII, 263.
taulo s. f. (tfibtilam) table 1, 143.
155. 311 eu,
tauro s.f. (tauram ; cp. tau) t<mrt
IV, 354. XII, 417.
Tavan n. d'h. Alphonse Tavan, un
des fondateurs du féltbrige ^l
69. V, note.
Taven s. f {corruption de Cata-
rino) nom d'une sorcière II, 354.
III, 64.
te, V. tu.
tè! int. de surprise (tëûe) pour
tèn, impér. du v. teni: tiens I
L 57. 468. n, 227 etc.
tegne v, a. - Or. § 109 p, ISS
— (tïngëre) teindre I, 73; p-P-
ten, tencho (tinctum) teint, e
ly, 228. 343. Vin, 83 eU.
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GLOSSAIRE.
413
teisa (= taire, v. c. m.) III, 603.
teisavon, teisè etc, v, taire.
tèisBe V. a, — Gr.§ 109 p. 164 —
(tëxëre) tisser III, 21. 386.
teÌ8Bii[t s, m. (s. p. de tèisse) tissu
s. m. Yni, 87.
teleto «./. {de telo + -ittam) voile
s. m. X, 286.
telo s./, (telam) toile U, 78. VIII,
434. X, 26; telo cirado toile
cirée IV, 261.
temouin s. m. (tSstïmonïmn) té-
moin I, 441.
temougna v. n. (♦testïmOnïare) té-
moigner XI, 37.
tempe s, m, (tëmpCrà) tempe s.f.
VI, 261. X, 235.
tempèri s, m. (tëmpëriSm) tempête
VIL 377.
tempèsto s. f. (*tëmpëstain) tem-
pête IV, 273. IX, 205 etc,
tempestous, o a. (tëmpë8t[u]08um)
tempétueux VI, 623. XI, 85.
temple s. m. (tëmplum) temple VI,
549. XI, 31. 235. 289.
tempooriéu, -ivo a. (♦tëmpôr-ivum)
en temps (état) propice Vil, 303.
tèm[s s, m. (tëmpus) temps, 1) me-
sure de durée 1, 182. 335 ; 2) état
de V atmosphère II, 5 ; lou tèms
se pren le tetnps se couvre IX,
287. — ad 1 : d6u tèms adv. en
même temps, cependant I, 377.
VI, 142; dôu tèms que conj.
pendant que H, 31. — (de) tèms
en tèms loc. adv. de temps en
temps I, 397. XII, 304. - tout-
d'un-tèms, v, tout ; — pèr tèms
adv. jadis IV, 343. — à tèms o
tard tôt ou tard VII, 385.
ten, tencho v. tegne.
ten «. wi. (tinctum) teint s, m. IX,
217.
tenamen, tenemen s. m. {b.-1at.
tënamentum, Du C, de tënSre)
domaine I, 56.
tencho s.f. (tinctam) teinte VIII,
as.
tenco s. f. (tïncam) tanche, poisson
Vin, 390.
tenda v, a. (du s. tèndo) mettre
la bâche sur une voiture IX,
403.
tendiho s. f. (tendicûlas) tirant
s. m., tige de fer ou de bois qui
réunit le cep et l'âge d'un araire
IX, 300.
tèndo s. f. (*tendam, s, v. de tén-
dëre) tente VII, 394; muscle Y,
266.
tendonlet s, m. (dim. de tèndo)
tente VIII, 441.
tendra, tendres etc. v, teni.
tendre, o a, (tënërem) tendre III,
194. Vin, 286. XII, 302.
tendresso s.f {de tendre + -ïtïam)
tendresse V, 376.
tendrin, o a. {de tendre + -inum)
délicat, chatouilleux II, 256.
tenèbro s, f. (tën^brfts) ténèbres
VI, 264.
tenebrous, o a. (tënebrOsum) téné-
breux, se VIII, 111.
tenèn[t s. m. {p. pr. de teni) dans
la loc. adv, (tout) d'un tenènt
tout d'un tenant, à la suite IV, 77.
tengu, tenguèron etc., v. teni.
(se) teni v. a. et r. — Gr, § 102,
p. 140 — (tênSre) tenir I, 76.
235. 256. 407. 428. VIII, i. IX,
255. X, 316 etc.; être d'avis IK,
307 ; contenir, retenir XI, 82.
465; taire III, 275; teni d'à
ment surveiller, observer, guetter
IV, 429; teni tèsto tenir tête
IV, 412. - r. r. se tenir IX, 367.
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414
GLOSSAIRE.
tenta v. a. (tentare, v. intensif de
tendëre) tenter III, 271.
tepo s. /. (du germ. tip sommet ;
cp. K'ôrt, [SupplJ 8é07J gazon
II, 365.
tepoas, 0 a. {de tepo + -Ostiin)
gazonneuXf se IX, 197.
terme s. m. (tërmen ou tërmïnum)
terme III, 95. X, 54.
ternen,-co a. (<ieterii[os] + -incum)
houvillony génisse de trois ans
IV, 337. Xn, 415.
terrado s. f. (*terratam) étendue
de terre, plaine I, 92. III, 159.
IX, 111 etc.
terradoa s. m. (*tërrfttOrium) ter-
roir VIII, 196.
terraire s. m. (tërrftrïum) terroir,
pays ni, 293. IV, 38. VIII, 119
etc.
terreiròu s. m. (*terrfirïÔlum) „ter-
Wer", panier à deux anses dont
on se sert pour le transport de
terres I, 133.
terrestre, o a. (t<5rrestrem) ter-
restre X, p. 202.
terriblamen adv. {de terrible +
-mente) terriblement IV, 368.
terrible, o a. (tërrïbïlem) terrible
III, 193. IX, 14.
terriho s, f. {de t€rr[am] + -ilïa)
poussière VI, 603.
terro s, f. (terram) terre I, 6. 124.
II, 67. III, 493 etc.
terro-bouironn loc. adv. {de terram
+ bôtrvôn, propr.: grappe de
raisin, fig.: vermille, masse de
vers) terre à terre, en rampant
VI, 457.
terro - tremo ( = terro - tremble,
terro-tremoul) s. m. {de terram
+ tremere ; cp. Vesp. terretremo)
tremblement de terre IX, 229.
terroun s. m, {de terro) coin dt
terre VII, 489.
terrour s.f, (tërrorem) terreur Yi.
343.
tes s, m. {de tensum) amoncelle-
ment de sable au bord des eaux^
îlot de la plage (du Rhône) YUl.
294. XII, 157.
testasse s.f. {de testo + -acëam)
grosse tête IV, 389.
testau s, m. {de testo + -Rie) pro-
montoire Vin, 427.
testeja r, n. (*te8tïcare) tourner
la tête V, 513.
testimòni s. m, (tëstïmOnïam) té-
moignage XI, 358.
tèsto s. f. (testam vase de terre
cuite, crâne) tête I, 300. 321.
411. 429.
testoulas s. m. {de tèsto) personne
à grosse tète, stupide VIII,
176.
teta V. a, et n. {ou germ. titta
Utte) teter V, 217. VIII, 125.
XII, 170.
tetado s. /. {s. p. de teta) tetée,
trait de luit X, 367.
teta-dons s. m. (v. c. m.) accent
doucereux VI, 502.
téule s. m. {de tegûlam) tuile I.
86. II, 198.
téulissié, -iero a. {de téulisso) qui
a rapport à la toiture XII. 111.
téulisso s.f, {de téule) toiture^.
111.
tèume s. m. (tegûmen, de t^gëre)
couvert s. m., berceau, tillac HI,
239. VI, 65. XI, 92.
ti particule interr, {du fr. t-il —
Gr. § 113 p, 168) qui s^ajouU
à toutes les personnes du v. p.
exprimer une question directe,
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OLOdSAIBB.
415
p. tx, vo8-ti? veux-tu? II, 363;
ai-ti? ai'je? XU, 169.
ti, tis V. tonn.
tiatre s. m, (thëfitrum) théâtre XI,
231.
tibanèn s. m. (*tympànëlluin ; cp,
tibia) tente de moissonneur VIII,
325. 437.
tibia (= tiba, timbla) v. n, (*tŷin-
pânare) tendre (propr.: tendre
le timbre d*un tambour) V, 266.
— tiblant p. pr, et a. tendu VU,
315.
tiero s. /. {du germ. terî) allée I,
61 ; rangée de pain mise au four
XI, 124.
(lou) tiéu, la tiéu[no] pr. poss. 2'
p. sg, {de *tôum) le tien, la tienne
I, 510.
tigresso s.f. {de tïgr[im] + -issam)
tigresse VI, 583.
timonn s, m. (tëmonem) timon IX,
63. XI, 164 ; au Jig. : pilier de
cabaret, infatigable IX, 260.
tino s. f. (tlnam) cuve. Une III, 14.
tintourla r. a. (= tintoula, onom.
formée de tinta, lai. *tïnnîtîilare)
dodeliner XII, 372,
tira t?. a. {du goth, tairan) tirer
I, 145. Vm, 130. IX, 291 etc.
— V. n. : tira de long tirer en
longueur I, 305.
(se) tirassa t\ a. et r. {bAat. ♦ti-
rassare. Du C, de tira, v, c. m.)
traîner IV, 91. 233. IX, 64. 420
etc. — V. r. se tramer X, p. 202.
tirasso s. /. {s, v. de tirassa) traî-
nasse, plante rampa^ite IV, 342.
de tirassoun loc. adv. {de tirassa)
en se traînant VI, 227.
tiro-laisso s. f. {de tira + leissa)
délai VIII, 445.
tiro-sang s. m. {de tira + sang)
sangsue I, 348. F. note.
tis s. m. {de tira ou de tèiss^?
f . c. m.) tramail, nappe de filet
de pêche I, 291.
tisoun s. m. (tltï^nem) iwon VI, 528.
to (= toc) s. m. {de Vall. stock,
cp. Vit. stocco) étoc, tronc, souche,
ce qui reste d'un arbre coupé
VII, 10.
tôchi (= tocho) s. m. {de Vall.
Btutz, stotz; cp. Kôrt. 7848 et
8181 et Vesp. tocho) lourdaud
V, 193.
toco s. f. {s. V. de toaca, v. c. m.)
but I, 479 ; de longo t. de longue
main IV, 270; toco-à-toco côte
à côte VI, 209.
toque, V. tonca.
torge, torjo a. {de torvnm) ha-
gard, e V, 342.
toro s. f (or. inc.) chenille III,
18. XI, 296.
torse v. a. — Gr.§ 109 p. 164 —
(♦tôrquere) tordre I, 103. 119.
Il, 158. m, 97 etc.; tors, o p. p.
et a. toi'du IV, 383.
tor[t, 0 a. (tôrtum) tortu, tortueux
II, 204. rV, 130 etc.
tor[t s. m. (tortum) tort s. m. VII,
339.
(se) tonca r. a., r. et n. {suivant
Nigra, dans VArch. glott. XIV,
337, du lat. tudïcare; selon
Schuchardt, dans Gr. Z. XXII,
397, onom. formée de toc, toc)
toiicher I, 193. 375. 452. II, 426
etc.; V. r.: se touca emé tou-
cher à XII, 371.
toucado s. /. {$, p. de touca) trou-
peau VI, 11.
toucadou s.m. {de touca + -fitOrem)
toucheur de bœufs IV, 318.
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416
OL088A1BE.
toujonr adv, de t. (totos dïiUrnos)
toujours I, 23. 71. 125 etc.
Touloubro s. /. (Tolobram) la
Touloubre, affluent de V étang de
Bet-r VI, 61. V. note,
Toaloan n,de /.(T51onem[Martmm])
Toulon I, 205. 206.
Toulounen s. m, {de Tonloun +
-incum) Toulonnais VII, 502.
Toulouso n. de l (TôlDsam) Tou-
louse XI, 396.
tonmba f>. n. et a. {du germ, tum-
bôn ; cp, Braune, dans: Z.XXII,
206) V, n. tonéer H, 186. 308.
402 etc. — V. a. /aire tottiber,
abattre IV, 264. 409. VU, 329;
toamba an rien de lagremo
verser un ruisseau de larmes
XI, 48.
toumbèu s. m. (*tûmb-ëllum, dim.
de tûmbam) tombeau X, 335.
toumbo s. /. (tûmbam) tombeau
IV, 132. X, 123.
toumo s. f. {selon Nigra, dans
VArch, gl. XIV, 287, de mota
p. métathèse, ainsi nommé à
cause de la forme; de Vall. mott,
mntt ; cp. Bridel s. motta, mot-
tetta) fromage frais III, 515.
toample s. m. [du vha. tnmphilo)
gouffre d'eau; abîme IV, *<^38.
VJII, 187 etc.
toumplino s, f, {de toumple +
-mam) abîme VIII, 380. 415.
XI, 110.
tonn, ta; pL ti, (tis) a. poss. 2*
pers, (de t[ù]uin, t[ú]am, etc.;
toun ion I, 285. 286. VII, 84.
108 etc; au lieu rfe.ta, devant
un s.f. commençant p. une voy-
elle: XI, 489. — ta /a VII, 96.
376 etc. — ti[8] Us I, 327. VII,
95. XI, 227. 230 etc.
toundèire s, m. (tSndîtor) tondeur
IV, 30. 35.
toundesoon s. f. (*tÔndïtï5Dem)
tondaison, tonte IV, p. 65.
toondre v. a. — Gr. § 106 p. 149
- (nôndëre) tondre IV, 31. 415.
tour s. nu (tôrnum) tour s. m,; à
monn (etcj tour à mon tour
lU, 199. 385. — rouet VI, 291;
— cp, autour, entour.
tourca V. a. (*tÔrtïcare) „torcher**,
essuyer IX, 73.
tourmentau, -alo a. (*t5rm6nt-
filem) impétueux II, 45.
tourna v. n, et a. (tôrnare) v, n. :
retourner I, 208. 288. VIII, 441
etc.; V. a.: ramener, rapporter
n, 294. 420.
tourna adv. (tômatum) de nouveau
n, 180. m, 249.
tourna-mai adv, (tôrnfttum màgis)
de nouveau I, 264. il, U etc.
tourre s. f, (tùrrem) tour s,J. V,
69. 314. XI, 51. 217 etc,
tourrello s. f. {de tourre + -ëllam)
tourelle III, 144.
tourriho s. f, {de tourre -4- -llïa)
tourelle III, 148.
tonrrihoun s. m. {de tourriho) don-
jon ni, 148.
tourtihado «./. (*tôrtïliAtam) „tor-
tillade", gâteau en forme de
couronne VII, 36. V, note,
tourtouiero s.f {de tôrtum) càblt
I, 369.
tourtouioun s. m, {de tÔrtum) tor-
tis s, m. rv, 47a
tousco s. f {b,-lat. tosca, tusca,
vfr. touche, d'or, gemu) brous-
saille, touffe, cépée V, 22. VI,
21. vn, 18.
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GLOSSAIRE.
417
tousello 8.f. (♦tonsellam, de ton-
sum) touzelle, froment dont Vépi
est sans barbe VII, 169.
Tou88an[t «./. (*tOttos sanctos) la
Toussaint I, 67.
tonssi V, n. (tûssire) tousser VIII,
417.
tou8tèm[8 s, m. (*tDttum tëmpus)
Hemité Joies éternelles VII, 294.
Xn, 77; à (pèr) tonstèms loc.
adv. jamais, dans tous les sièc-
les VI, 161. XI, 493.
tou[t, 0 ; pi t6iiti[8j pi', ind. (*tiJt-
tum) tout, e; tous, toutes I, 70.
84. 85. 92. 233. 317 etc.
tout-aro adv, de t. (*tOtta hac hDrft)
tout à Vheure I, 192. 338. II,
161. 247.
tout-an-mai adv. tout au plus I,
2^4.
tout-bèu-just (. ..que) conj. et adv.
à peine (. . . que) VII, 235. XI,
126.
tou|t- de-long v. long.
ton[t-d'uno adv. soudain, aussitôt
m, 295. VII, 463. IX, 36 etc.
tou[t-d'un-tèm8 adv. soudain, aussi-
tôt I, 202. 429. II, 24. IX, 69
etc.
tout-en-un-cop adv. tout à coup
I, 415. 468 etc.
tout-escas loc. adv. (de *tOttum 4-
8carsum) à peine VII, 206.
tout-obro s. m. (v, c. m.) valet à
tout faire IX, 194.
tra, tracho v. traire,
trabuca r. n, {de trftns f germ.
bnk ventre; cp. Kôrt. 8281) tré-
bucher VI, 498.
trachèu s m. (♦tract-ellum) boucle,
flot Vm, 77. V, 503.
trachi v. n. (*tract-lre, de tractum)
croître IX, 88.
traco s. f, (de la rac, germ. trace)
sorte, qualité, taille I, 432.
traço s. f. (s. V. de traça, du lat.
♦tractïare) trace XI, 215.
trafica v. n. (de Vit. traffico, d^or.
inc.) trafiquer, voyager IV, 240.
traficbo s. /. (trfinsfïxa) clou des
solives I, 427.
traio s. f (tragûlam) cMe V, 559.
572.
(se) traire v. a. et r. — Gr. §108
p. 156 — (*trágere p, tràhSre)
jeter V, 567. VII, 380 etc.; p. p.
tra, tracbo IV, 329 ; traire peno
souffrir de la peine XII, 182. —
V. r. se jeter II, 371. XII, 443.
traite s. m. (trfidïtor) traîireY, 372.
traite, o a. (id.J perfide VII, 343.
trambleto 5. /. (♦tremûl-ittam)
tremblement V, 176.
tramblun (= trambloun) s. m.
(de tramble, s. v. de trambla,
*tr?mûlare) petit tremblement H,
336.
tramo s. f (tramam) traîne X,
trampela (= t remoula) v. n. (tre-
mûlare) trembler I, 507. XIT,
163.
tranca (= trenca) r. a. (*trlnïcare
partager en trois; cp. Kort.
8368) trancher, fig.: navrer,
fendre le cœur VI, 24. XII,
212.
tranquilas, -so a. [de tranquile)
majestueuisementiranquilleX.Hl.
tranquile, o a. (tranquillum) tran-
quille V, 316. vm, 134. X, 403
etc. — adv. tranquillement VII^
125.
27
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418
GLOSSAIRE.
trant[r]ai s, m. {$. v. de trant[r]aia)
oscillation V, 476.
traiit[r]aia v. n, (oî\ inc.) chan-
celer V, 309. VIU, 378; cahoter
m, 6; clignoter VIII, 104.
trant[r]aieja r. n. {de trant[r]aia)
trembloter VI, 555.
trantran s, m. (onom, ?) cahot IX,
421.
trasié etc. v. traire.
traspourta v. a. (trans - pôrtare)
transporter X, 355.
trassegnn s. m. {du v. trassegre =
tras-segre, segui suivre à la
piste) chose qui fait suivre, phil-
tre amoureux IX, 417.
(se) trata v. a. et r. (trfictare) (se)
traiter, régaler III, 26; se trata
de s'agir de IV, 296.
trau s. m. (du lat, pop. *traucum,
d'or, inc.) trou II, 200. III, 14.
VIII, 213 etc.; fossette I, 168. —
lou Trau di Fado le Trou des
Fées, caverne non loin de la ville
des Baux VI, 147. V. note. —
Cp. capo.
trauca v. a. {de *traucum) troicer,
percer L 42. 230. IV. 371 etc.
traucas s. m. {de *traucum) cavité
VI, 245.
travai s. m. (s. v. de travaia)
travail I, 140. II, 189 etc.
travaia v. n. {du lat. pop. ♦tri-
palium. de très et palus, sorte de
chevalet, instrument de torture)
travailler I, 130. II, 39 etc.
travaiadou s. m. {de travaia) tra-
vailleur VII, .325 etc.
travês adv. (transversum) travers:
à travès (de) prép. à travers,
au travers de IV, 310. V, 359.
IX, 31. 399 etc.
travès s. m. (id.) traversée II,
423.
travessa v. a. (*transvërsare, de
trSnsvërsum) traverser IV, 125.
Vni, 259. IX, 38 etc.
tre que conj. {abrév. de entre que,
lat. ïntër + quàm) dès que I, 90.
338. 375 etc. — tre (dei suivi
de l'inf.: tre te vèire dès qu'elles
font vu III, 500.
treble, o a. (*ttirbùlum) trouble
Vn, 17. X, 131 etc.; vague XII,
135; cp. treboul.
treboula t?. a. (♦tûrbûlare) troubler
V, 49. Vni, 158.
treboul, o a. (*tùrbûlum) trouble
V, 467 ; cp. treble.
treboulèri s. m. (*tiirbùl5rîum)
brouillon VI, 317.
treboulino s./. (♦tOrbûl-inam)
trouble s. nt. II, 175.
treboulun s. m. (♦tûrbûl - amen)
trouble, cliaos, tumulte IX, 70.
trecoula v. n. {de trans + côllem)
disparaître derrière la montagne
I, 72.
trefouli V. n. {de trans + fôllem)
tressaillir II, 169. VIII, 237.
X, 431 etc. — trefouli, do p.p.
et a. tressaillant I, 453; /ou,
délirant VII, 539. Xn, 440.
Trefume n. d*h. (Trophimum) Tro-
phime XI, 90. 258. 276. V. notes.
tregen, -co n. de n. ord. {de trege
treize, lat. trëdëcim, + -incum)
treizième VI, 521.
treiau (= traiau) s. m. {de traie,
V. c. m.) câble VII, 147.
treitesso s.f. {de .traite + -itïam)
trahison III, 222. IV, 216.
treji[t s. m. {de trâjëctum) trajet
IX, 406.
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GLOSSAIRE.
419
trelima v. n. (♦trftnsllmare) s^im-
patienter, palpiter VI, 586.
trelas «. m. {s. v. de trelusi) splen-
deur, éclat IV, 252. X, 23.
trelasi v. n. (tran8-*lucire p. -In-
c6re) resplendir VII, 213. X»
102; trelusènt p, pr. et a. re-
splendissant VII, 546.
tremoula v. n. (*trëmîilare de trë-
mare) trembler II, 448. IV, 103.
VI, 585 etc.
tremoulet, o a. (*tr6mûl - ittum)
agité, palpitant V, 56.
tremoulun s. m. (*trëmtil - amen)
tremblement VIII, 199.
treinoiiD[t s. m. {s. v. de tremounta,
lat, tráns-montare) couchant s,
m., occident VIII, 425.
Tremountano s,f. (*tran8-mDntan-
am) tramontane s./., vent froid
de nord-est, qui souffle des Al-
pes VI, 20. IX, 286. V. note.
trempa t?. a. (tempërare) tremper
VI, 72.
trempe, o a. (*tëmpënim p. tem-
përatum) trempé, baigné VI,
260. VII, 39. VIII, 370 eic,
(se) tremuda v. r. (trans-matare)
se transfigurer X, 288.
trena t?. a. (*trlnare, de trinum
triple; cp. Dz. 316 s. treccia)
tresser I, 115. 147.
trena (= trana) v. n. {Très.:
b.-lat, threnare. Du C, du gr.
i^çrjtnv pleurer; cp, Vesp, treno
s, m. lamentation) sangloter XII,
179.
trenaire s. m. (♦trlnStor) tresseur
V, 156. Xn, 344.
trenco s. f (s. v, de trenca ou
tranca, v. c. m.) pioche, houe
VII, 511.
Trenco-Taio s.f. (Très. : faubourg
ainsi nommé à cause de sa si-
tuation à Vendroit où le Bhâne
„tranche et taille^* son delta)
Trinquetaille, faubourg d'Arles
V, 545.
trenello s.f. {dim. de treno tresse;
cp. trena) belle tresse I, 172.
treneto s. /. {id.) tresse VIII, 74.
X, 309.
treno s. f. (*tnnam ; cp. trena)
tresse, natte VI, 131.
trenqnejaire s. m. {de trenco, v.
c. m.) piocheur, paysan VI, 68.
tren[t s. m. (trïdëntem) trident
IV, 235.
trento n. de n. (*trïnta p. triginta)
trente IX, 238. XI, 472.
trepa v. n. {du germ. trippôn)
danser I, 126.
trepadou s, m. {de trepa) timon
VI, 630.
trépassa v. a. (trftns-passare) tré-
passer ; franchir VII, 563.
trepeja v. n. {de tre^a.) fouler II, 18.
très n. de n. (trës) trois I, 223.
376 etc.
tresana v. n. {de la prép. tre, lat.
trfins, + ana, v. c. m.) palpiter
II, 449. XII, 181.
trescalan s. m. {Très.: de l'arabe
trescalan, trastulon) mille-per-
tiiis Vn, 566.
trescamp s. m. (trSns - càmpum)
lande V, 315.
tresen, -co a. numéral ord. (tr6s
■f -inqunm) troisième I, 216.
X, 311 etc.
tresonronn s. m. {de trésor, lat.
thêsaurum) petit trésoi' VIII, 57.
trespir s. m. {s. v. de trespira)
filtration VI, 337. X, 185.
trespira v. n. (trans-spïrare) trans-
pirer, jaillir III, 185.
27*
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420
GLOSSAIRE.
tressali v. n. ('^rans-sàllre) tres-
saillir X, 252.
tressusa v. n. (trans-BUdare) auer
XII, 354.
tressusour s, /. (trans - stldorem)
sueur glacée V, 314. YI, 260.
trestoumba v, n. {de trftns +
toamba) tomber au-delà, tomber
en cataractes XII, 184.
tréule 5.m.(*trïfôlumi). trïfôlïum)
trèfle n, 33.
tréuloun s, m. {de tréule) trèfle
V, 45.
treva iî. a. et n. (or. inc.) v. a,:
hanter VU, 359. IX, 475 ; v. n. :
revenir {en pari. d'esptHts) U,
136. YI, 154.
trevaire (de champ) s. m, {de treva)
celui qui bat les champs li, 392.
Trevan(t) s. m. {p. pr. du t?. treva)
fantôme YI, 262. Cp. Trèvo.
Trevaresso 8,f. {de treva?) Tré-
varesse, chaîne de montagnes
situées entre la Durance et la
ville d'Aix XI, 452. V. XI, 450
note.
(se) trevira v. n. et r. (♦trans-
*vlrare) chavirer, bouleverser
II, 144. — V. r. se tordre XI,
409.
trèvo s.f. {b.'lat. treuga, du vha,
triuwa sécurité) trêve; sènso
trèvo sans relâche lY, 34.
li Trèvo s. /. pi. {s. v. de treva)
tapage nocturne, lutins qui dan-
saient à la pointe des ondes Y,
546. F. note.
(se) tria v, a. et r. (or. inc.) trier,
éplucher, se dépouiller III, 36.
triangle s. m. (trïàngûlum) sou-
chet, plante à feuilles triaìigu-
laires X, 140.
tribunau s. m. (tribunal) tribunal
m, 218.
trido (= terido, teri-teri) s.f.
(onom.) bruant, espèce de grive
xn, 33.
a) trigoB, b) trigòssi s. m. {p.-ê.
le même mot que tracas, s. v. de
tracassa; c^). trigousseja) 9.) fra-
cas X, 327 ; b) secousse V, 446.
trigonsseja v. a. (= tracasseja,
forme péjorative de traça, de la
rac. germ. trace?) ballotter XI,
184.
triho s. f. (trïchïlam, trïcl[i]ain)
treille, berceau de verdure I,
314. V, 91. Ym, 143 etc.
trin (= trahin) s. m, (*tráhlmen ;
selon Fœrster [Gr. Z. XV, 522]
de nràhlnum) train m, 36. IX,
168.
trionnfla v. n, {de trîûmphare) tri-
ompher XI, 169.
triounfle s. m. {de trïùmphum) tri-
omphe X, 358.
tripelt s. m. (or. inc.) bacchanale
YI, 455.
tripla V. a. (trïplare) tripler Vh 314.
tripo s. f, (*trippam, or. obscure)
entrailles V, 160.
tris, -80 a. (trltïum ?) pilé, broyé,
meuble a. XII, 145.
trissa V. a. (*trltïare) broyer IX,
394.
trissoun s. m. (*trltïonem, Du C.)
pilon V, 276.
tristas, so a. (ííetrist[em] 4 -Sc?um)
profondément triste YIII, 231.
triste, 0 a. (tristem) tiHste 1, 363.
515 etc.
tristesso s.f. (trlstïtïam) tristesse
n, 384.
tron s. m. (tônum) foudre, ton-
nert^e III, 162. VIII, 63. XI, 150.
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GLOBBAIRE.
421
troii-de-(bon-)goi ! loc. interjective
ionnerf'e de [bon] Dieu; (goi
du germ. god ?) I, 222. VII, 238.
tro[p adv, de quant, {du germ,
Prup, Prop; cp, Braune, dans:
Z. XXII, 212) trop II, 66. 346
etc.
tros 8, m. (thyrsum, tûrsum) tron-
çon f lambeau f morceau I, 374.
V, 167. X, 390 etc.
trosse etc, t?. troussa.
tro[t 8. m. {s. v. de trouta trotter,
du germ. ♦trottôn) iro/ VIII, 407.
trouba (= trouva) v. a. (du goth.
drôbjan, r^.traopan, cp.Braune,
dans: Z. XVIII, 516) trouver I,
217. 477. II, 213 eU.
tronmpa v. a. (♦trûmpare, de trï-
timphare ? cp. K'ôrt. 8381) trom-
per III, 209.
troumpaire a. m, (de tronmpa)
trompeur XI, 320.
troiin[c 8. m. (trûncum) tro?ic II,
206. XI, 332.
tronnfle «. m. {de triûmphum) tri-
omphe VI, 266; cp. triounfle.
troapelado 8. f. {de tronpo +
ell[amj + -&tam) troupeau, cohue
IV, 358. X, 423. XI, 268.
tronpèn 8, m. (troupo 4- -ëllum)
troupeau) lU, 326. IV, 112. IX,
164 etc,
troupo *. /. (*troppam, du germ,
Prop; cp. trop) troupe IV, 64.
troussa v. a. {de thûrsnm. gr.
^úçnoç tige) tordre IV, 388. VI,
485. IX, 159 etc. ; retrousser VII,
603.
trouva V, trouba.
trueio s. /. {de TrÔjam, par al-
lusion au cheval de Troie?)
truie VII, 626.
(se) trufa v. a. et r. {du s. trufa,
lai. tabër, propr. : truffe, fig. :
conte en l'air, plaisanterie) se
railler I, 186. H, 378. m, 302
etc.
tu pron. pers. 2* p. sg. (ta) toi
I, 15. 23 etc. — te rég. dir. et
ind. (te) te XI, 261. 311. 344
etc.
tua V. a, (tatare protéger?) tuer
m, 329.
tuado s. f. {s, p. de tua) tuerie
XI, 345.
tuaire s. m. (*tUtator) tueur V,
532.
tuba t?. n. (*ty phare, de typhum,
du gr. jvtpo; vapeur) fumer I,
460 ; faire tuba brûler le palais
VU, 248.
tubèio s.f. {de tnha,) fumée, brouil-
lard de poussière I, 493.
tuerto V. turta.
turgo a. et s. f (♦tauricam, adj.
de tauram vache stérile) bre-
haigne, stérile IV, 93. XII, 131.
(se) turta v. a. et r. (p.-ê. onom. ;
cp. Dz. s. tabust 682) (se) heur-
ter m, 7. V, 79. XII, 101 etc.;
V. r. XII, 436.
turtado s. f {s. p. de turta) choc
XI, 183.
turtau s. m. {de turta + -aie)
heurt V, 287.
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422
GIiOBSÁlRE.
u
uba (= ubac) s, m. (opftcom om-
brageux) versant septentrional
VI, 203.
nfanoiis, o a. {du goth. QÍjo super-
flu) magnifique III, 136.
uiau s, m, (*ÔcÙl-ftlem) éclair I,
229. IX, 31. 80 etc.
uiaussa r. ». (de uiau) resplendir
'd'éclairs IX, 287.
uioun s, m. (dim, de uei œil,
5cûlam) petit œil, petits yeux
II, 240.
aman, o a. (ham&nnm) humain, e
XI, 376.
umanitons, o a. (l'ham&nïtosQm)
plein d'humanité XII, 92.
nmble, o a. (hûmîlem) humble I,
4. VI, 69 etc.
nmide, o a. (hamïdum) humide VI,
39; cp, ime.
un, uno n. rfe «. et art, ind, (annm)
un, une I, 1.6. 12. 38. 39 etc.;
pi. ùni(8) en parlant de choses
doubles, p. e, uni maniho des
anses I, 98. — d'uni — d'àntrî
les uns — Us autres VII, 328.
uni V, a. (anlre) unir, réunir VU,
389. XI, 511.
aniyer[s s, m. (anîvërsam) univer»
s. m. X, 408.
Vil s. nu (aagarîam) heur, bon-
heur IV, 144.
nroQS, o a. (*angtlrOsiun) heureux,
se I, 388. 406. n, 373 etc.
us s. m. (asnm) us, usage XII,
294.
usage s. m, (^Hsfitîcum p. usum)
usage IV, 366.
uscla V. a. (ostûlare, de Qrêre)
brûler IV, 475.
uscle s. m. (s, v. de uscla) hâle
s. m. VII, 444. Vin, 224. X, 81.
usso *. / (Ôstïa , pi. de ôstïum)
sourcil Vn, 431. XI, 263.
usurpaire s, m. (osurpfttor) usur-
pateur XI, 321.
Uvèuno (= Evèuno) s. f. (b.-lat.
Hu veina, or. celt.?) VEuveaune,
rivière XI, 442. F. note.
vabre s. m. {de l'ail, hafen, b.-lat.
habulum ? cf. Du C, havre) ra-
vin V, 409. VIII, 186. XI, 237
etc.
Vacarés s. m. (♦vftccarôtium, de
vàccam) le Vaccarés, lieu où,
sont de nombreuses vaches, vaste
ensemble de marécages, dans l'île
de la Camargue IV, 222 (cog.
note). X, 143. 426 etc.
vaciéu s. m, (vacivum vide; opp.
à fedo, lat fœtam) partie d'un
troupeau qui ne produit ni ag-
neau ni lait m, 168.
vaco s. f. (váccam) vache I, 434.
III, 98. — La Vaco, cp. VII,
295 note.
Tagaboan[d, o a. (vftgftbundam)
vagabond, e VI, 259.
vague, vago (= vaigue, vaigo) a.
(vàgum) vague a. VI, 548.
vague, vai etc. v. ana.
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GL088AIBB.
423
Tai-e-vèn {de ana et veni), dans
la loe. faire Ion vai-e-vèn aller
et revenir XII, 336.
Valabregan «. m. {de Valabrego)
habitant de Valabrègue I, 316
etc,
Valabrego s.f, (&.-/ai. Volubrica)
Valabrègue, village situé sur la
rive gauche du Rhône, entre
Avignon et Tarascon, et habité
par des vanniers I, 109. XII,
153 etc,
Yala[t s. m. {b.-lat. *vállfttiim, de
vallem, Du C.) ruisseau VI, 388.
X, 206; fossé IX, 108.
Talengo s.f. (de váll[em] 4- -incam)
petite vallée VI, 286.
Valensolo n. de L {b.-lat. Va-
lentiolam) Valensolles (Basses-
Alpes) X, 6. V. note.
valènlt, 0 a. (v&lÇntem) vaillant, e
VI, 51.
valonn s. m. {de vall[em] -}- -onem)
vallon XI, 483.
valonnado s.f. {de valoun + -fttam)
vallon II, 267.
van V. ana.
van, 0 a. (vftnum) vain, c IV, 386.
X, 127; en van adv. en vain
VII, 351. IX, 216.
van[c s. m. {de vannnm) élan 1, 462.
IV, 437 etc.; tont d'un vanc
d'un seul élan VI, 346. X, 273.
vanega v.n. {— navega. lat. na-
vïgare, p. métathèse) courir la
mer, aller et venir I, 213. IV,
113.
vanita s.f. (vanïtatem) vanité X,
p. 202.
(se) vanta v. a. et r. (vanïtare,
fréqu. de vânare dire des futili-
tés) (se) vanter II, 148.
vaqni (= ve aqni) adv. (vide +
ëccum hic)t>(w7a 1,303.111, 497 etc.
vaquié s. m. (*vaccfirïnm) vacher
s. m. IV, 416.
varai s. m. {s. v. de varaia) fouil-
lis, embarras, bruit II, 27Ô; mena
de V. faire du bruit VIII, 94.
varaia v. n. {or. obsc; cp. Kôrt.
s. bsronem 1060) errer çà et là
in, 5; serpenter XU, 8.
varaieja n. n. {de varaia) errer
VI, 554.
varia v. n. (vftrïare) varier, chan-
ger X, 124.
Varigonlo s. f. Varigoule, grotte,
au Lébéron ( Vaucluse) VI, 445.
V. note.
varlett s. m. (♦vàssîllïttum , de
♦vàssùlnm, *va88um, du celt.
(cymrique) gwas garçon) valet
IX, 38. 108 etc.
vas V. ana.
vas s. m. (vas) vase m. IV, 147.
162. X, 304 etc.
vasèu s. m. (♦vas-ëllum) petit
vase IV, 192.
vaste, 0 a. (vastum) vaste IV, 350.
IX, 411. XI, 115 etc.
vau s.f. (et nu) (vàllem) val, vallée
IV, i:^.
vau V. ana.
Vau-Cluso s.f, n. de l. (cZe Vàllem
clausam) Vaucluse, célèbre gorge
et fontaine II, 432. V. note.
Vau-Longo s. f. (vàllem longam)
la VaUongue, vallée des Mpilles
VIII, 431.
Vau-Masco s.f. {de vau + masco
vallée des sorcières) Valmasque,
vallée du Lébe7'on III, 316. V.
note.
vautre, devant un qualitatif: vàu-
tri(s) (= vous-autre) pr. pers.
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424
OLOSSATRE.
2*p,pl,{\^% Sltëros) V0U8 (autres)
I, 14. 108. 189 etc.
vedela v, n, {de vedèu) vêler VII,
627.
vedèu «. m. (vïtëllum) veau IV,
a32.
vege (= vese) e. m. (vitïcem ; cp.
VU. vétrice) osier, brin d'osier
I, 119. 127.
vegue etc. v, vèire.
veici adv. (= ve eici, lat, vide
ëcci? hic) voici III, 263. Vm,
372. XI, 367 etc.
vèire v, — (?r, § 108 p. 158 —
(♦vïdëre) voir. - Inf, : 1, 327. 422.
- Pr. Ind, vese I, 29. 384. 385;
veses 1. 57. 283; vèi VI, 228.
276; vesèn XI, 50; vesès I, 46;
veson XI, 290. - Impft, vesiéu
etc. IV, 169. - P. d. veguère
etc. VII, 138. XI, 441. - Fut.
et Cond. veirai etc. VII, 83. 182.
VIII, 24. ~ Itnpér. vès 1, 108.
192. — Pr. Sbj. vegue I, 209.
— Impft. Sbj. veguèsse VII,
441. — P. p. vist, 0 I, 165. 211.
295. 480.
vèire s. m. (id.) la vue II, 341.
vèire s. m. (vïtrum) verre 1. 178 etc.
veisselet s. m. (dim. de veissèu)
vaisseau frêle XI, 70.
veissèu s. m. (vascellum) vaisseau
I, 230. IV, 230. X, 147.
veja = vuja, v. c. m.
ve-la, vès-la adv. (vïdë ïllac) voilà
VIII, 444.
ve-l'aqui, vès-1'aqui adv. (= ve,
vès + lou + aqui, v. c. m.) le
voilà IX, 161.
ve-lèi adv. (vïdê ïUos) les voilà V,
463. 464.
ve-Teici adv, (vîdë ïllum ecce
hic) le voici X, 400.
velet s. m. {de vel{um] + -ittum)
voile s. m. IX, 174. XI, 66. 72.
vélo s. f. {de vëlum) voile s. f. I,
274. III, 200 etc.
ve-lou, vès-lou adv. (vïdë ïllum)
vois-le f voyez-le 1, 480. VIII, 455.
velou|t s. m. (vïllosum) velours VI,
143.
Vènço n. de l. (b.-lat. Ventiam,
lat. Vintium Nerusioram) Vence
(Alpes Marit.) X, 1. F. noie.
vendèire s. m. {de vendre) vendeur
XI, 30.
vendèmio, vendémi s. f. (vlndë-
mïam) vendange III, 10.
vendre v. a. — Gr. § 106 p. 149 -
(vendëre) vendre I, 135. VIU,
285 etc.
ve-n'-en loc. adv. (vïdê ïndë) en
voilà V, 530.
venera v. a. (♦venërare p. vene-
rari) vénérer XII, 61.
vénérable, o a. (vënërâbîlem) vé-
nérable III, laS.
vengudo s. f. {s. p. de veni) venue
VI, 195. IX, 30.
veni V. n. — Gr. § 102 p. 140 —
(venire) 1) venir Pr. Ind. vène
etc. I, 28. 109. VII, 332. -
Impft. Ind. veniéu etc. I. 75.
101. — P. d. venguère etc. I,
161. XI, 70. — Fut. vendrai
etc. X, 198. XI, 426. - Pr. Sbj.
vèngue etc. I, 67. IX, 36. —
veni de (suivi d'un Inf.) venir
de . . . XI, 284 etc. — se veni
V. r. venir, s'en venir I, 28 ; cp.
s'enveni. — 2) devenir II, 50.
IV, 496. X, 131 etc. — 3) pro-
spérer I, 81. — 4) venir à dire,
crier I, 199. II, 142. IH, 52. V,
402 etc.
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GLOSSAIRE.
425
Tenja v. a. (vïndïcare) venger V,
304.
venjaire s, m. et a, (vïndïcStor) ven-
geur VII, 144.
Tenjanço «./. {de venja + -antïam)
vengeance III, 224.
Teno 3. f. (vônam) veine V, 265 ;
gousse d*aU VII, 564.
Tèntt 8. m. (vëntum) vent I, 323.
371 etc,
Tèn[t-larg s. m. (vëntum largum)
vent largue, vent qui souffle du
large, brise de mer I, 50. VIII.
434; autrement: lou Larg II,
309.
Tènlt-terrau s. m. (ventum *tërr-
âlem) vent de terre, mistral VII,
536.
Tentado s, /. (de ♦vent + -atam)
coup de vent XT, 85.
ventihoun s, m, {de vent + -ilïDnem)
brise X, 63.
ventoala v. a. (*vënttilare) agiter,
éventer VI, 78. 262.
ventoulet s. m. (♦vënttil[um] +
-ïttnm) brise 1, 31. II, 309. VIII,
437 etc.
Ventour s. m, {prob. de vëntum)
le mont Ventour (appelé aussi
Ventoux, mais à tort) VIII, 182.
ni, 162. F. note.
Ventoureso s. f. {de Ventour) vent
qui vient du côté du Ventour
V, 2.
ventous, o a. (ventosum) venteux,
se VI, 386.
ventre s. m, (vëntrem) ventre IV,
91.
ventresco s.f. {de ventre, cp. Vit,
ventresca) ventre VIII, 4.
Venus s, /. (Venus) Vénus XI,
245. 278.
verai, o a. (♦vëracum) vrai, e IX,
225. XI, 486; verai adv, vrai-
ment I, 268. n, 227 etc; pèr
verai loc. adv. en réalité IV,
117. — bèn verai loe. adv, en
réalité X, 271. — pas verai
que ... ? W est-il pas vrai que ... ?
XII, 406.
Veran n. d'A. (Vêrfinus, Vërannus)
Véran IV, 199 eic.
Veranet id. (dim. du mot précédent)
IV, 283. 284.
verbeno 8,f. (vërbgnam) verveine
VII. 566.
verbouisset (= verd bouisset) s, m.
(vïrïdem ♦bûx-ittum, de bûxum)
petit houx II, 50.
ver|d, 0 a. (vïrïdem) vert, e II,
23. III, 439. VIII, 210 etc.
verdau, -alo a, {de verd -} -alem)
verdâtre IV, 478.
verdeja v. n. (♦vïrïd-ïcare) ver-
doyer I, 344.
verdoulet, o a. {de verd + -til-
ittum) verdoyant IX, 51 ; li ver-
douleto la terre verdoyante XI,
182.
verduro s.f. (♦vïrïd-aram) verdure
I, 18.
vergan (= vergant) s. m. (*vïr-
gànum, de vïrgam) bHn d'osier
I, 105.
verganié s. m. {de vergan + -arïum)
tresseur d'osier II, 66.
ver go s. f. (vïrgam) vergue I, 274.
vergougno s.f. (verëcûndtam) ver-
gogne II, 141. IV, 211. XI, 239.
vergougnous, o a. {de vergougno
+ -Osum) honteux, se II, 258.
verguello s,f. {de vergo + -illam)
rameau II, 8. 127.
vérin s. m. (vënlmen; cp, Nigra
dans VArch. gl. XIV, p. 300 et
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426
OI.088AIRE.
Thomas, dans la Bom, XXV,
p. 88) venin, haine V, 301. XI,
297.
verinado s, /. {de verin + -Stam)
maléfce III, 88.
verinous, o a. {de vérin + -osum)
venimeux, se III, 82. IX, 275.
verita s./, (v5rïtfttem) vérité IV,
115.
verme s, m. (vërmem) ver s. m.
III, laS. X, 380.
vermé s. m, {de t'arahe qermâzi
cochenille, sous l'influence de
verme) kermès I, 347.
vermeiaa, -alo a. {de vermei, lat,
vërmicùlum) vermeil, le III, 359.
— vermeialo s.f. olive vermeille
I, 68.
vermenoun s. m. {de venn-ïn-
Dnem) vermisseau V, 297.
vermenous, o a.(v6rmïn08uin) rongé
de vers V, 632.
vemedo s. f. {de verno + -ëtam)
aunaie X, 424.
verno s. /. {du celt. [irlj fern)
aune s. m. VII, 35.
Verounico n. de /. (Véronïcam)
Véronique VI, 598. F. note.
verre s. m. (vêrrem) verrat IX,
305.
ver[8 prép, (versus) vers I, 3. 100.
221. 322 etc.
versa v, n. (vërsare) déborder XII,
228.
versano s. f. {b.-ht. versana. Du
a, de versare) sillon VII, 310.
IX, 297.
vertadié, -iero a. {de v6rïtat[em]
+ -ftrïum) véridique II, 217.
vertouioun s. m. {de vertoui, *ver-
tûcîlum p, vïirtïculum) à ver-
touioun loc, adv. en tourbillon-
nant VII, 486.
vertoulet s. m. (♦vërtù[cï|l-ittum)
ronde III. 28; verveux IIÎ, 410.
vertu s.f. (vïrtatem) vertu 111,94.
vese etc. v. vèire.
vesible, o a. (visïbïlem) visibleY Ij
167.
vesin, 0 a. et s. (vlcinum) voisin, e
II, 436. III, 34. 78 etc.
vesioun, vision n s. f. (vïsïonem)
vision X, p. 202. XII, p. 241.
vès-la, vès-l'aqui, vès-Iou r. ve-la,
ve-Faqui, ve-lou.
vesprado s. f. (*vësper-fitam) vè-
prée, soirée I, 290. II, 459.
vèspre s. m. (vësperum) ^iV I,
104. V, 155. IX, 290 etc.
vesprenado s.f. (♦vëspër-ïn-âtam)
soirée VII, 510.
vèspro s. f. (vëspëras) les vêpres
VI, 321.
vesti V. a. (vëstire) vêtir III, 65.
XI, 225. 451.
vestiduro s. f (vëstltaram) vête-
ment XI, 274. 466.
vèsto s.f. (*vëstam p. vëstem)
veste I, 415. 430. IV, 149.
veto s. f. (vïttam) ruban I, 58.
vénse, o s. m. et f. (vïdûum) veuf,
veuve XI, 123.
viage s. m. (vïfitïcum) voyage,
course I, 327. 336. IV, 278 etc,
vibra v. n. (vïbrare) rtftrer VII, 541.
vibre s. m. (biber, bïbrum p. fïber)
bièvre, castor VII, 22.
vice s. m. (vïtïum) vice VII, 466.
XI, 342.
vidasso s. f. {de vido + -ficëam)
pauvre vie H, 373.
vido s. f. (vltam) vie I, 540. III.
309. IX, 309 eu.
vièi, 0 a. et s., m. et f. (♦vëclum.
de vëtûlum) vieux, vieille 1, 52.
84. 147. 187. II, 353 etc.
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OL088AIRB.
427
vieiounge *. m. (de vièi) vieillesse
VI, 648.
vierge s, f. (vïrgïnem) vierge II,
247. V, 220. XI, 308. 400 ; Santo
Vierge Sainte Vierge II, 36.
vierginèu, -ello a. (*vïrgïii-ëllum)
virginal, e III, 451.
vièsti (= vèsti) s, m. (♦vëstïum
p. vëstltum) vêtement, habit III,
355. IX, 115. 331 etc.
viéo, vivo a. (vlvnm) vif, vive II,
194. X, 78. XI, 38 etc.
viéure v, n. — Gr. § 107 p, 152
- (vivëre) vivre I, 258. II, 440
etc.
viéure 8. m. (id.) nourriture, vivres
VII, 522.
vignarés s. m. (♦vlnëfirgtïum p.
vinëtum) vignoble VII, 91. IX,
157.
vigno s. /. (vlnëam) vigne I, 59.
IX, 121. XI, 81.
vigourous, 0 a-CvlgOrOsum) vigou-
reux, se I, 378.
viha V. n. (vigllare) veiller X, 293.
XI, 462.
vihado s. f, {s. p. de viha) veillée
L 394. 540. II, 52 etc.
viholo s.f, {Très. : fusion de viha
+ fiolo, lat» fiolam) lampe de
verre V, 562. XII, 172.
vil, 0 a. (vllem) vil, e IV, 436.
vilage s, m, (♦vlllfttïcum) village
I, 288.
vilo s. f (vlllam) ville III, 169.
Vni, 290 etc.
vin *. m. (vinum) vin l, 126. 192.
n, 105 etc.
Vincèn n. d*h. (Vincentium , de
vïncëntem) Vincent I, 45. 94
etc.
Vincenet n. d*h. (dim, de Vincèn)
Vincent I, 80. Il, 24 etc.
Vinceneto n. de f. (fém. de Vin-
cenet) Vincenette II, 60.
vincre v. a. et n. ^ Gr. § 106
p. 148 — (vïncere) vaincre IV,
430.
vinlt n. de n. (♦vlnti p. vigïnti)
vingt IV, 220. XI, 228 etc.
Vióulano (= Vióulando) n. de f.
{de vTÔlam) Violane, Violante,
Yolande III, 188.
vióulènço s.f. (vïôlëntïam) vio-
lence VIII, 117.
vi6ulèn[t, 0 a. (vlôlëntum) vio-
lent, e VII, 348.
viôulet, 0 a. (♦vïôlittum, de vïôlam)
violet, te V, 177. XII, 289.
vióuleto s.f. (*vïôlittam) violette
IV, 1.
vióaloan s. m. (*vlv\ilonem ? Cp.
Kôrt. 8789) violon III, 396. X,
170.
(se) vira v. n., a. et r. (*vlrare;
Cp. Kôrt. 8682) tourner a) v. n.
I, 188. VIII, 370. - b) V. a.
III, 80. X, 79. XII, 407. - v. r.:
se vira se retourner VI, 504;
se ranger autour de qc. VII,
131.
vira-d'iue s. m. {v. c. m.) clin d'œil
V, 556.
virado s. f. {s. p. de vira) tour,
mouvement en rond IV, 345.
viro-passo s. m. (de vira toum(r,
et passo passage) virevolte II,
307.
virouia (= viroula) v. i%. {de vira
4--tilare) tournoyer VI, 154. XL
242.
virouioun s. m. {de virouia i-
-Onem) circuit IV, 362.
viroulet, 0 a. (de virouia) tour-
noyant XII, 86.
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428
GLOSSAIRE.
Tisage s. m. (*vi8fttïcum) visage
VI, 30. XII, 37.
vise 8. m. {de vîtes cep, vrille de
vigne) sarment de vigne, pousse
V, 431. VI. 237.
viseto s, f. (de vis, lai. vîtes +
-ittam) escalier (en limaçon)
XII, 86.
visplo s.f. (or. inc) vouge, faucille
fixée au bout d'un long manche
I, 241.
visquèsse etc, v. viéure.
vist, 0 V. vèire.
visto s.f. {s. p. de vèire) vue s.f
I, 364. II, 404. VIII, 104 etc.
vistoun s, m. [de vist 4- -Onem)
prunelle X, 314. XI, 360.
vitamen adv. (de vite) vite(ment)
I, 158.
vite adv. (de *vÌ8tum, p. p. de
videre? Cp. Kort. 8767) vite II,
24. 254. Xî, 523 etc.
vitimo *. /. (vïctïmam) victime
VI, 585.
vivo r. viéu.
vo (= o) conj. (aut) ou I, 519.
IIÏ, 226. XII, 6 etc.; cp, o.
voio 8. f (s. V. de voulé, lat.pop.
vôlere) volonté d'agir, courage,
vigueur XII, 214; douna voio
donner des forces X, 67 ; bono-
voio bonne-voglie, bon garnement
V, 414.
vole, volon, vos v. voulé.
volon 17. voula.
voste, 0 ; pi. vòsti(s) a. poss. 2' p.
pi. (vôstrum) votre, vos XI, 341.
374. 492 etc.
vo[t *. m. (^votum) fête votive,
pèlerinage, pardon I, 329.
voto s. f (votam) fête votive I,
355. IX, 256.
VÒU s. m. {s. r. de voula, vôlare)
vol (d'oiseau) I, 212. IV, 406
etc.; volée XII, 273. H, 457.
Vin, 166 etc.; essaim II, 6. IX,
427. X, 164.
VÒU, voudriéu v. voulé.
voues s f. (vocem) voix I, 200.
29a 363 etc.
vougne (= ougne) v. a, — Gr.
§ 109 p. 162 - (ûngOëre) oindre
I, 239. IX, 404. XII, 293. -
p. p. (v)oun, -cho oint, e VI,
324.
vougu, vouguè etc. v. voulé.
voula V. n. (vôlare) voler (en pari.
des oiseaux etc.) I, 212. Il, 280.
X, 88 etc.
vouladis, 80 a. (♦vôlat-icium, de
vôlare) volant Vin, 112.
voulado s.f. (ê.p. de voula) volée
VI, 443. VIII, 159.
voulaire, o a. (♦vôl-ator) qui vole
III, 411.
voulame s. m. (*vôlfimen) faucille
IV, 264. VII, 182. IX, 35 etc.
voulastreja v. n. (de voula voltr
et foulastreja folâtrer) voleter,
voltiger III, 328. IX, 252. X,
68 etc.
voulatile, 0 a. (vôlfitïlem) Uger,
'ère IX, 170.
voulé V. a. et n. — Gr. § 104
p. 144 — (♦vôlere) vouloir Pr.
Ind. vole I, 5. 11; vos III, 380;
VÒU Vni, 146; voulèn I, 208;
voulès VI, 437; volon I, 488.
— Pr. Sbj. ou Impér. vougués
XI, 371 etc.
voulounta s. f. (vôlûnt&tem) vo-
lonté VII, 383.
voulountié adv. (vôlûntfirïe) vo-
lontiers m, 47.
voulountous, 0 a. (*vÔltlnt-ôsum)
docile I, 119; résolu III, 508.
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GLOSSAIRE.
429
voun, vouncho; t?. vougne.
voungen n. de n. ard. {de vounge,
ûndëcïm) onzième XI, p. 217.
vounvouneja t\ n. {de vounvoun,
ononi.) bourdonner VII, 555.
vous pr, pers. 2* p, pi. (vos) voua
I, 95. 106. 164. 333 etc.
vòuto s. f. (*vÔlïtaiii au lieu de
vÔlatam)l)foí/ííîVI,337. 2) in-
stant VIII, 347; de vòuto en
vòuto dHntervalle en intervalle
IV, 85. VI, 338. 3) à la vòuto
à la vol te, commandement que
font les bergers aux chiens pour
qu*ils aillent faire le tour dut
troupeau IV, 86.
vuege, vuejo a, (♦vôcïtum) vide
V, 325.
vnei adv. de t. (hôdïë) aujourd'hui
I, 502. VIII, 20. XI, 445 etc.
vueio (=r vèio) s. f (s. v, de veia,
viha, lat, vîgïlfire) veille s. f.
V, 87.
Tuja V, a. {de vuege, v. c. m.) vtder^
verser y faire couler II, 236. III,
186. VII, 420. IX, 416 etc.
zambougno s. f (sŷmphonïam)
lyre XI, 240.
zan! interj. (onom. d'une chose
qu'on lance) zan! vlan! IV,
421.
Zeto n. de f {de Tereseto, dim.
de Tereso) Zette VIII, 442.
Zèu n. de f. (de Iseut) Iseult
III, 57.
z6u! ZÓU mai! z6u donc! interj,
courage! sus! II, 157. IV, 405.
IX, 139. X, 134 etc.
zouba V, a. {du rad. germ. top?>
dauber, battre VI, 219.
zonnzoun s. m. (onom.) bourdonne-
ment VIII, 402.
zounzouna v. a. et n. (de zoun-
zoun) fredonner I, 315. X, 171.
zuerto, zurto s.f {prob. le même
mot que lefr. heurt, s. v. de heur-
ter, *urtare) à touto zurto (= à
touto-z-urto) loc. adv. inconsidé-
rément, désordonnée: ent III, 303.
VI, 589.
Addenda.
andaiado v. endaiado.
anteno, enteno s. f. (àntennam)
antenne I, 211.
cisampo V. sisampo.
déclara v. a. (dëclarare) déclarer
VII, p. 139.
demouranço s. f. {de demoura +
-antiam) demeure VI, p. 106.
digressioun s. f. (dlgressïonem)
digression Vl, p. 106.
éloge s. m. (ëlôgïum) éloge VII,
p. 139.
enauramen s. m. (s. v. de enaura)
élévation VI, p. 106.
istòri s.f. chistôrïam) histoire VU,
p. 139.
labour s. m. (làborem) labour VII,
p. 139.
refus s. m. {s. v. de refusa) refus
VII, p. 139.
rescontre s. m. {s. v. de rescountra)
rencontre VIII, p. 165.
responso s.f. (rëspOnsam) réponse
VII, p. 139.
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MAGALI
MÉLODIE PROVENÇALE POPULAIRE
TRANSCRITE
PAR FR. SEGUIN.
CHANT
PIANO
Allegretto
^=^^^ìì^^p^^aíj
0 Ma-ga - li, matant a - ma-do, Me-te la
^^
a^
i^
iib=^iz4=-t-»i-jz:^i
^
^m
^^^^^^^
3IÌÎ31
1
tèsto au fe - nes-troun ! Escouto un pau aquesto au-
^^
m^
-f:^
' -^^ — * Li# —
I I
CT"1=
^^^
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431
^m
^.
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33
ba-do De tam-bou - rin e de vi6u-loun. Es plen d'es-
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Ir
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^
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tello, a - pe - ra - mount ! L'auro es toum-ba - do ; Mai lis es-
EÈ
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Pt^Ê^E^^
^^^
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^^^^^^:SÌ
tel - lo pa - li - ran, Quand te vei - ran !
Ì
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7i
^
E^
IPIÌMC
^
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TABLE.
Pape»
PRÉFACE lA
INTRODUCTION
Histoire du Félibrige. — La vie de M. Mistral. — Mireille . . i
MIRÈIO
I. LOU MA8 DI FALABREGO
Espousicioun. — Envoucacioun au Crist, nascu dins la pastriho. — Un
vièi panieraire. Mèste Ambròsi, emé soun drôle, Vincèn, van demanda
la retirado au Mas di Falabrego. — Mirèio, fiho de Mèste Ramoun^
lou mèstre don mas, ié Îai la benvengudo. — Li ràfi, après soupa,
fan canta Mèste Ambròsi. — Lou vièi, àutri-fes marin, canto un coumbat
navan dóu Baile Sufrèn. — Mirèio questiouno Vincèn. — Récit de
Vincèn: la casso di cantarido, la pesco dis iruge, lou miracle di
Sànti Mario,, la courso dis ome à Nimes. — Mirèio es espantado e soun
amour pounchejo 3
II. LA CULIDO
Mirèio cuei de fueio d'amourié pèr si magnan. — D'asard, Vincèn Ion
panieraire passo au carreiroun vesin. — La chato lou sono. — Lon
drôle cour, e pèr i'ajuda, mounto em'elo sus l'aubfe. — Cbarradisso
di dous enfant. — Vincèn fai la coumparesoun de sa sorre Vinceneto
emé Mirèio. — Lou nis de pimparrin. — La branco routo; Mirèio
emé Vincèn toumbon de Taubre. — L'amourouso chatouno se declaro.
— Lou drôle apassiouna desboundo. — La Cabro d'or, la figuiero de
Vau-Cluso. — Mirèio es sounado pèr sa maire. — Escaufèstre e sepa-
racioun di calignaire 26
111. LA DESCOUCOUNADO
Li recordo prouvençalo. — Au Mas di Falabrego, un gai rondelet de
chato descoucounon. — Jano-Mario, maire de Mirèio. — Taven, la
masco di Baus. — La malo-visto. — Li descoucounarello fan, pèr
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TABLE. 43â
passo-tèms, de ccistèu en Pt'ouvèngo. — La fièro Lauro, rèino de Pam-
parigonsto. — Clemènço, rèino di Baus. — Lou Ventour, lou Rose,
la Durènço. — Azalaïs e Vióulano. — La Court d'amour. — Lis amour
de Miréio e de Vincèn descuberto pèr Nourado — Li galejado. —
Tayen la masco Îai teisa 11 cbato : Termitan don Leberoun e lou saut
pastre. — Noro canto Magali 43
IV. LI DEMANDAIRE
LoQ tèms di viônleto. — Li pescadou dôu Martegue. — Très calignaire
vénon demanda Mirèio : Alàri lou pastre ; Veran lou gardian ; Ourrias
lou toucadou. — Alàri, si capitan d'avé. - La toundesoun. — Visto
d'un escabot que davalo dis Aup, anant en ivernage. ~ Entre- visto
d'Alàri emé Mirèio. — Lis Antico de Sant-Roumié. — Liéurèio d6u
pastre, lou coucourelet de bonis escrincela. — Alàri es cbabi. — Lou
gardian Veran. — Li cavalo blanco de Camargo. — Veran demando
Mirèio à Mèste Ramonn. Lou vièi lou reçaup en grand joio, Mirèio
lou refuso. — Ourrias, lou doumtaire de tau. — Li bran nègre s6n-
vage, — La Ferrado. — Ourrias e Mirèio à la font. — Lou toucadou
es cbabi 65
V. LA liATÈSTO
Lou bouvatié s'entourno, furious d6u refus de Mirèio. — Calignage de
Mirèio emé Vincèn. - L'erbo di frisoun. — Ourrias rescontro Vin-
cenet, e brutalamen ié cerco reno. — Li prejit: Jan de l'Ourse. —
Monrtalo batèsto di dous rivau dins la Grau vasto. Vitòri e gene-
rouseta de Vinconet. — Treitesso dôu toucadou. — Ourrias trauco
Vincèn d*un cop de ficheiroun, e fugis au galop de sa cavalo. — Arribo
au Rose. — Li très barquié fantasti. — Lou batèu s'enarco souto
lou pes de l'assassin. — La niue de sant Medard : proucessioun di
negadis sus lou dougan d6u flume. — Ourrias s'aprefoundis. —
Danso di Trèvo sus lou pont de Trenco-Taio 85
VI. LA MASCO
A l'aubo. très pourcatié trovon Vincèn dins soun sang, es tendu dins lis
crmc de Cran. — L'aduson à la brasseto au Mas di Falabrego. —
Digressioun : lou Felibre se recoumando à sis ami, li felibre de Pron-
vènço. — Doulour de Mirèio. — Porton Vincèn an Trau di Fado, ca-
fomo dis Esperit de nine e demonranço de la masco Taven, escoun-
jurarello de tout mau. — Li Fado. — Mirèio acoumpagno sonn calig-
naire dins li borno de la monntagno. — La Mandragouro. — Lis
28
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434 TABLB.
aparìcioTin de la banmo: Li Fouletoun, TEsperit Fantasti, la Buga-
diero d6u Ventour. — Raconte de la masco: la Itfesso di mort, lou
Sabatòri, la Garamando, Ion Gripet. la Bambaroucho, la Chaucbo-
Vièio, lis Escarinche, li Dra, Ion Chin de Cambau, lou Baroun Casti-
houn. — L'Agnèa nègre, la Cabro d'or. — Taven escounjnro la plago
de Vincèn. — Ënanramen e pronfetiso de la masco .... 106
VII. LI VIÈI
Lon vièi panieraire emé sonn iién, assesta davans Ion lindan de sa bòri.
trenon nno canestello. — Lou ribeirés dóu Rose. — Vincèn dis à
sonn paire d'ana demanda Mirèio en mariage. — Refus e remou-
stranço don vièi. — Vinceneto, sorre de Vincèn, pèr ajuda sonn îraire
à touca Mèste Ambroi, conto Tistôri de Sivèstre emé d'Alis. — Par-
tènço de Mèste Ambroi pèr lou Mas di Falabrego. — L'arribado e
lou gonsta di meissonnié. — Mèste Ramouh. — Lou labour. — Récit
d'Ambròsi, responso de Ramoun. — La taulo de Calèndo. — Mirèio
declaro sonn amour pèr lou fiéu d6n panieraire. — Amaliciado, em-
precacioun e refus di parent. — Endignacioun de Mèste Ambroi. —
Naponleon e li grandi guerro. - Encagnamen de Mèste Ramonn. —
Lon soudard labouraire. — Farandoulo di meissonnié à Tentour don
fiò dé 8ant-Jan , 189
Vin. LA CRAU
Desesperanço de Mirèio. — Atrencaduro d'ArÎatenco. — La cbato, au
mitan de la niue, fngis l'oustau peiran. — Vai au toumbèu di Sànti
Mario, que sonn li patrouno de Prouvènço, li suplica de tonca pi
parent. — Lis Ensigne. — Tout en courrènt à travès de Orau, res-
contro li pastre de sonn paire. — La Crau, la guerro di Gigant. —
Li rassado, li prègo-Diéu d'estoublo, li parpaioun, avertisson Mirèio.
— Mirèio, badanto de la set, e n'en pondent plus de la caud, prègo
Sant Gènt, que vèn à sonn secours. — R*»scontre d'Andreloun, lou
cacalausié. - Eloge d'Arle. — Récit d'Andreloun: istòri don Trau
de la Capo, li canco, li caucaire aprefoundi. — Mirèio coucho an
tibanèu de la famibo d'Andreloun 165
IX. l'assemblado
Desoulacioun de Mèste Ramoun e de Jano-Mario, quand • trovon plus
Mirèio. — Tout-d'nn-tèms lou vièi mando sonna e acampo dins Fiero
tóuti li travaiadou d6u mas. — Li segaire, li rastelarello, lou fenei-
rage. — Li carretié, Testremago di fen. — Li bouié. — Li meis-
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TABLE. 485
sounnié, la meissoun, li glenarello. — Li pastre. — Récit de Laarëns
de Gòut, capouliè di meissounié : lou cop de voulame. — Récit d6a
segaire Jan Boaquet: Ion nis agarri pèr li fournigo. — Récit d6a
Marran, baile di ràfi: la marco de mort. — Récit d'Antèume, lou
baile-pastre. — Antèume a vist Mirèio qu'anavo i Sànti Mario. —
Ëstrarabord e prejit de la maire. — Partènço de la famiho pèr avé
Miréio 183
X. LA CAMARGO
Mirèio passo lou Rose dins lou barquet d'Ândreloun, e countùnio sa
courso à travès la Camargo. — Li dougan dóu Rose entre la mar
e Arle. — Descripcioun de la Camargo. — La calour. — La danso
de la Vièio. - Li mountiho. — Li sansouiro. — Mirèio es ensucado
pèr un cop de soulèu sus li ribo de Testang don Vacarés. — Lis arabi
la revènon. — La roumiéuvo d'amour se tirasse jusqu'à la glèiso di
Santo. — La preguiero. — La vesioun. — Discours di Sànti Mario. —
La vanita d6u bonur d'aquest mounde, la nécessita e lou mérite de
la soufrènço. — Li Santo, pèr ié refermi lou cor, raconton à Mirèio
sis esprovo terrèstro 202
XI. LI SANTO
Li Sànti Mario raconton. qu'après la mort dóu Crist, îuguèron emban-
dido, emé d'àutri disciple, à la belle eisservo de la mar, e qu'abour-
dèron en Prouvènço, e que counvertiguèron li pople d'aquelo encoun-
trado. — La navigacioun. — La tempèsto. — Arribado à-n-Arle di
sant despatria. — Arle rouman. — La fèsto de Venus. — Sermoun
de Sant Trefume. — Counversioun dis Arlaten. — Li Tarascounen
vènon implonra lou secours de Santo Marto. — La Tarasco. — Sant
Marciau à Limoge; Sant Savoumin à Toulouse; Sant Estròpi en
Aurenjo. — Santo Marto doumto la Tarasco, e pièi counvertis Avi-
gnoun. — La papauta en Avignoun. - Sant Lazàri à Marsiho. —
Santo Madaleno dins la baumo. — Sant Massemin à-z-Ais. — Li
Sànti Mario i Baus. — Lou rèi Reinié. — La Prouvènço unido à la
Franco. — Mirèio, vierge e martiro 217
Xll. LA MORT
Lou païs dis arange. — Li Santo remounton au paradis. — Lou paire
emé la maire arribon. ~ Li Santen mounton ^lirèio à la capello-
z-auto, mounte i'a li relicle. — La glèiso di Sànti 3Iario. — Li supli-
cacioun. — La plajo camarguenco. - Vincèn arribo e sa doulour
28*
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436 TABLE.
desbonndo. — Lou cantico di Santen. — Darriero visioun de Mirèio :
vèi li Sànti Mario emplanado dins la mar. — Darriéri paranlo e
laminonso mort de la chatoono. — Li conmplancho, la désespé-
rance 241
GLOSSAIRE 257
MAGALI. Mélodie provençale populaire 480
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3 2044 055 030 563
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Btaxnped belo'w*
A fine of fíve cents a day is inmxrred
by retainin^ it beyond the Bpeoified
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