Maisons-Laffitte : un logement dans le privé au prix du social, c’est possible

Maisons-Laffitte, ce vendredi.  Grâce au dispositif Solibail, Nafissa, qui a reçu la visite de Jacques Myard, député-maire (LR) de Maisons-Laffitte (à g.) et de Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, a pu intégrer un logement dans le privé à un tarif abordable.
Maisons-Laffitte, ce vendredi. Grâce au dispositif Solibail, Nafissa, qui a reçu la visite de Jacques Myard, député-maire (LR) de Maisons-Laffitte (à g.) et de Thierry Repentin, délégué interministériel à la mixité sociale dans l’habitat, a pu intégrer un logement dans le privé à un tarif abordable. (LP/HR)

    Nafissa, 53 ans, n'imaginait pas pouvoir habiter un jour le très chic quartier du Parc, à Maisons-Laffitte. « Avant d'arriver ici, je vivais dans une chambre de 13 m2 », confie cette maman de deux grands enfants, installée depuis décembre 2015. Si elle a pu intégrer ce bel appartement rénové de 3 pièces, c'est grâce à Solibail, un dispositif qui permet aux familles en grande difficulté de louer un logement dans le privé au prix du HLM, l'Etat réglant la différence au propriétaire (lire en encadré).

    « Ici, le loyer s'élève 850 € par mois, charges comprises. Elle règle 25 % de cette somme (soit un peu plus de 212 €), un montant calculé en fonction de ses revenus » explique Michel Nery, président de l'association PAC 78, qui sert d'intermédiaire entre le propriétaire et son occupante.

    Ce vendredi, Nafissa a reçu la visite de Thierry Repentin, le délégué interministériel à la mixité sociale dans l'habitat, venu justement vanter les mérites de Solibail. « Le coût pour l'Etat de ce dispositif est de 9 000 € par an par logement contre 22 000 € pour une solution de relogement en hôtel » a-t-il souligné. En outre, Solibail peut constituer, a ajouté Thierry Repentin, « une solution intermédiaire » pour les communes carencées en logements sociaux, « en venant en déduction des pénalités des villes qui ne respectent pas la loi et leur devoir de solidarité en matière de mixité sociale ».

    La remarque n'a pas manqué de faire réagir Jacques Myard, député-maire (LR) de Maisons-Laffitte. Avec 12 % de logements sociaux, sa commune est encore loin du quota de 25 % exigé par la loi de solidarité urbaine. « La solidarité, nous l'appliquons à chaque fois que nous pouvons, s'est défendu l'élu. Mais je refuse les diktats de l'Etat qui nous contraint à des choses impossibles à réaliser : passer de 160 logements sociaux à 370 en 3 ans, je ne sais pas faire. Ce n'est pas un problème d'argent, il n'y a pas assez de foncier sur Maisons-Laffitte. En 15 ans, j'ai multiplié par 3 le nombre de logements sociaux sur la ville ! » Des arguments qui ont touché Thierry Repentin. « Vous pouvez compter sur mon aide et celle de l'Etat pour trouver des terrains et vous aider à changer le plan local d'urbanisme » lui a-t-il malicieusement assuré.