Francis Picabia, Poèmes et dessins de la Fille née sans mère, Lausanne, Imprimeries réunies,1918, p. 18.
Anonym, Hugo Ball, Porträt mit Hut und Mantel [Fotografie des Bibliotheksausweises von 1924; die Aufnahme ist vermutlich älter]
Theo Van Doesburg, Carte postale envoyée à Raoul Hausmann reproduisant une sculpture d’Archipenko, enrichie de dessins et de l’inscription “La Madonna Venerica” à l’encre rouge. 5 mars 1921
Marcel Janco, Jazz 323, 1918, huile sur carton, Paris, Centre Pompidou.
© ADAGP, ParisPhoto © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat
Raoul Hausmann (1886-1971), Nu Bleu, 1916, huile sur toile, collection du Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart
Sophie Taeuber, Composition verticale-horizontale, 1917. Gouache sur papier.
Photo J.-P. Pichon © Fondation Arp, Clamart
La fenêtre creusée dans notre chair s'ouvre sur notre cœur. On y voit un immense lac où viennent se poser à midi des libellules mordorées et odorantes comme des pivoines. Quel est ce grand arbre où les animaux vont se regarder ? Il y a des siècles que nous lui versons à boire. Son goûter est plus sec que la paille et la cendre y a des dépôts immenses. On rit aussi, mais il ne faut pas regarder longtemps sans longue vue. Tout le monde peut y passer dans ce couloir sanglant où sont accrochés nos péchés, tableaux délicieux, où le gris domine cependant.
Il n'y a plus qu'à ouvrir nos mains et notre poitrine pour être nus comme cette journée ensoleillée.
Tu sais que ce soir il y a un crime vert à commettre. Comme tu ne sais rien, mon pauvre ami. Ouvre cette porte toute grande, et dis-toi qu'il fait complètement nuit, que le jour est mort pour la dernière fois
Il n'y a plus qu'à ouvrir nos mains et notre poitrine pour être nus comme cette journée ensoleillée.
Tu sais que ce soir il y a un crime vert à commettre. Comme tu ne sais rien, mon pauvre ami. Ouvre cette porte toute grande, et dis-toi qu'il fait complètement nuit, que le jour est mort pour la dernière fois
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André Breton et Philippe Soupault, extrait de “La Glace sans tain”, 1919, Les Champs magnétiques |