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ag00218_.gif (3211 octets)          petite histoire du 9ème art    ag00217_.gif (7031 octets)

le XIXème  -  the yellow kid (1896) et ses petits copains - Bécassine (1905) et ses cousins   -  1910-1925 : essor des supports et succès financier   -  1929-1934 : l'âge d'or du comic strip américain  -   1935-1939 : l'ère des super héros   -  1929 : l'Europe découvre Tintin   -  l'après-guerre : les USA doutent et l'école franco-belge s'envole  -   les journaux fondateurs : Spirou, Tintin, Pilote et Astérix  -   1970 : l'âge adulte - 1980 : l'ouverture - 1990 : la diversification

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le XIXème

 

On pourrait s'amuser à faire remonter la narration d'un récit en images aux grottes de Lascaux, mais bon, je n'en vois pas trop l'intérêt... Certains considèrent que la Bande Dessinée est née avec le suisse Rodolphe Töpfer, qui eut l'idée en 1827 de dessiner des aventures en inscrivant une légende sous ses dessins. Ses manuscrits enthousiasmèrent Goethe et furent publiés. Pédagogue, Töpfer avait compris l'attrait de l'image et ses récits gardent aujourd'hui encore un charme certain. Nul doute que le ton employé était précurseur pour l'époque.

Les histoires illustrées vont apparaître ailleurs en Europe. En France, citons, parmi beaucoup d'autres, un dessinateur nommé Caran d'Ache. En Allemagne est créée la série "Max und Moritz", dessinée par W. Busch, et qui a influencé de très nombreux auteurs (parmi lesquels celui de "Pim, Pam, Poum"). Certaines revues comprennent très vite l'intérêt d'ouvrir leurs pages à ces publications d'un genre nouveau.

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yellowkid.JPG (9813 octets)the Yellow Kid (1896) et ses petits copains

 

Aux Etats-Unis, les grands quotidiens débauchent les dessinateurs employés par les hebdomadaires. Les "strips" (fractions de page sous forme de bandes de quelques images ) sont en effet un argument de poids dans la guerre que se livrent par exemple le New York World et l'Evening Journal. Le premier quotidien publie en 1896 la série de Richard Felton Outcault : " At the circus in hogan's Alley", vite rebaptisée "Yellow Kid". pimpampoum.JPG (14064 octets)C'est la première véritable B.D., par le découpage des images et l'apparitions des bulles de dialogue ( les "phylactères", pour ceux qui préfèrent ce terme plus proche du monde des insectes que de celui des BD )

L'année suivante déboulent d'autres garnements : "The Katzenjammers Kids", en français "Pim, Pam, Poum" (de R. Dirks). Chez nous, en effet, la presse illustrée, surtout enfantine, se développe rapidement au début du siècle, orientée soit vers un public populaire, soit vers un lectorat plus bourgeois. Pionnier, "le petit français illustré" publie "la famille fenouillard" de Georges Colomb en 1890. Mais aussi bien "l'illustré", que "l'épatant" ou "la semaine de Suzette" et "l'écho de Noël" restent réfractaires à cette nouvelle forme de narration qui utilise les bulles, préférant encore les récits illustrés ( légendés, sans bulles ).

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Bécassine (1905) et ses cousins

 

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En 1905, la semaine de Suzette offre à ses petites lectrices de bonne famille les aventures d'une servante bretonne au grand coeur : Annaïck Labornez, née à Clocher-les-bécasses, d'où elle tire le surnom sous lequel tout le monde la connaît. Le succès est immédiat. Sous la plume de plusieurs auteurs ( dont les premiers : M. Languereau et J. Pinchon ), elle nous fera connaître son enfance, ses premières bourdes, son arrivée à Paris, et la première guerre mondiale. Née en 4ème vitesse pour combler une page blanche de la revue, la longévité de Bécassine dépassera de loin les espérances de ses créateurs.

Dans un genre très différent, résolument populaire, "l'Epatant" publie en 1908 les tribulations d'un trio de petits malins, piedsnickeles.JPG (11537 octets)les "Pieds Nickelés". Cette expression, imaginée par Tristan Bernard, désigne des hommes peu portés sur le travail. Croquignol, Filochard et Ribouldingue ne concoivent pas de vivre autrement que par la débrouille. Plusieurs auteurs leur ont donné vie ( Louis Forton de 1908 à 1934 ), jusqu'aux années 1990, un grand nombre d'éditeurs les ont publié, et ils continuent aujourd'hui encore leurs joyeuses combines.

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1910-1925 : essor des supports et succès financier

 

Les revues spécialisées ou faisant appel aux B.D. se développent aux U.S.A., en Grande-Bretagne, en Italie... Les américains découvrent la manne financière conséquente que peuvent apporter les B.D., en terme de vente des journaux mais aussi de produits dérivés et de dessins animés. illico.JPG (7019 octets)Pendant cette période, les séries américaines ont un caractère humoristique, d'où le nom de "comics" qu'elles conserveront, elles sont souvent destinées aux adultes. Citons, entre autres "Bringing up Father" ( la famille Illico ) de G. Mc Manus, ou "Little orphan Annie" de H. Gray.

En Europe, on s'adresse plus souvent à des enfants. En France, le petit illustré publie "Bibi Fricotin", de Louis Forton, en 1924. L'année suivante, dans le "dimanche illustré", "Zig et Puce" de Saint-Ogan, est la première série française à systématiser enfin l'usage des bulles.

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1929-1934 : l'âge d'or du comic strip américain

Née à l'écran en 1927, la souris la plus célèbre du monde devient un personnage de BD en 1930. En 1934, Mickey Mouse a même son journal en France. Au cours des années 20, les éditeurs américains s'éloignent du genre humoristique, même si celui-ci conserve ses lettres de noblesses, avec par exemple la naissance de Popeye en 1929. popeye.JPG (5823 octets)C'est l'année des hommes forts, car en même temps apparaît, dans un genre très différent, Tarzan. La plupart des productions font appel au dessin réaliste et au récit d'aventure: c'est l'époque des grands détectives : Buck Rodgers, Dick Tracy; des magiciens tels Mandrake et des héros de science-fiction : Flash Gordon. Au début des années 30, la grande crise marque les esprits, et en 1934 apparaît une charmante jeune femme qui n'aura de cesse de remonter le moral des troupes : Betty Boop ! Cette année se produit un évènement majeur: les bandes dessinées étaient jusque là imprimées sous des formes très diverses et avec des formats rarement pratiques. Un homme d'affaire, Max Gaines, a l'idée de standardiser l'agencement des images et de créer de véritables albums, des comic books, tout en couleur, vendus en kiosque : ses "famous funnies" sont un succès immédiat: le lecteur détachait un supplément dominical de 8 pages, le pliait deux fois en deux pour obtenir un fascicule facile à manipuler, et y ajoutait une couverture en papier glacé.

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1935-1939 : l'ère des super-héros

Après la crise, les américains ont besoin de rêver alors que l'embellie économique revient. Voleur justicier, Phantom ouvre le bal en 1936, bientôt suivi par Prince Valiant. La seconde guerre mondiale approche et les héros sauveurs du monde s'envolent: Superman, publié par Action Comics en 1938 et Batman, apparu dans un comic book qui est le premier à retenir un thème unique : Detective Comics, édité par DC Comics. Patriotes invincibles, Captain Marvel et Wonder Woman passionnent les foules de lecteurs, toujours plus nombreux à se précipiter en kiosque pour suivre leurs aventures, qui s'exportent d'ailleurs très bien.

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1929 : l'Europe découvre les aventures d'un petit reporter et de son fox-terrier

 

Sous l'effet de la concurrence de Mickey et des nombreux titres américains, la presse française est contrainte de se moderniser. Les phylactères sont de mise, bien sûr, et des séries nouvelles apparaissent. La bande dessinée francophone va connaître un bouleversement radical avec l'entrée en lice de nos voisins belges, au premier rang desquels le jeune HERGE. Signalons qu'en 1930, Hergé donnera le jour a deux gamins farceurs, Quick et Flupke.

Mais revenons sur l'une des figures emblématiques du 9ème art : Tintin. L'abbé Wallez, directeur du journal le XXème siècle, crée un supplément hebdomadaire destiné à la jeunesse. Il en confie la rédaction à un de ses employés, Georges Rémi ( pseudo Hergé ) en lui demandant de réaliser une histoire adaptant un livre anti-communiste. Hergé décide de reprendre un personnage qu'il avait dessinéTintin.JPG (76244 octets) auparavant en boy-scout : un simple rond pour la tête, un petit nez, deux points pour les yeux, d'en faire un grand reporter ( par admiration pour un reporter réel ) et de lui adjoindre un fox-terrier, Milou. Même si Hergé expurge les plus grosses invraisemblances du livre qu'il adapte dans "Tintin au pays des soviets", ce premier opus reste une succession de planches basées sur une histoire simpliste plutôt qu'une véritable aventure comme celles qui suivront. Le succès de Tintin est renforcé par un "coup médiatique" du "XXème siècle", qui organise le retour triomphal de Tintin à Bruxelles, en faisant porter le reporter, joué par un jeune garçon, par la foule.

Enchanté, l'abbé Wallez demande à Hergé une histoire en Afrique, louant les mérites et les oeuvres des missionnaires. Si l'histoire reste bien dans l'air du temps, la maîtrise du scénario et du graphisme est sans conteste bien meilleure dans "Tintin au Congo". Par la suite, Hergé affine sa méthode, basée sur une documentation rigoureuse, et son style, ainsi que son message propre, humaniste. Dans le 4ème tome ( les cigares du Pharaons ) apparaissent les policiers X-33 et X-33 bis, plus connus sous le nom de Dupont et Dupond, ainsi que le méchant Rastapopoulos. Dans le 6ème tome, c'est le général Alcazar qui rejoint le monde Tintinophile, suivi de Bianca Castafiore dans le 8ème album. Enfin, au début des années 40 apparaît le trio formé par Tintin, Archibald Haddock et Tryphon Tournesol, la forte personnalité de ces derniers volant parfois la vedette au sage petit reporter.

Jusqu'au dernier tome "Tintin et les Picaros", en 1975 et à la mort d'Hergé  en 1983, que de chemin parcouru : Tintin est devenu une légende, son créateur lui a fait parcourir le globe entier, combattre des trafiquants et des dictateurs, suivre un parcours initiatique, louer l'amitié et la défense des populations locales et surtout, entrer dans tous les foyers !

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L'après-guerre : les U.S.A. doutent et l'école franco-belge s'envole

 

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Après la guerre, les américains sont moins portés sur les super-héros, préférant des séries au ton satirique (Snoopy), voire décalé. Il y aura bien, dans les années 60, des tentatives d'exploiter à nouveau les héros mythiques, mais l'esprit n'y est plus. Spiderman, créé à cette époque, sera presque le seul à renouer avec un succès mérité. D'ailleurs ses super-pouvoirs, loin de le rendre invincible, le fragilisent souvent. Tout comme lui, les 4 fantastiques sont des héros au destin tragique, qui subissent parfois leurs pouvoirs. Certaines séries explorent le genre de l'horreur et défraient la chronique ( volontiers prude ). Les éditeurs décidèrent de se créer d'eux-mêmes un "comics code" et une instance de contrôle. Néanmoins, progressivement la B.D. américaine peut toucher un public plus large, par le biais cette fois de la télévision et du cinéma.

En Europe, au contraire, c'est presque l'Euphorie après-guerre. Il faut dire que dans les années 30, la diversification de la presse et des supports, en Grande-Bretagne surtout mais aussi dans les autres pays, a bien préparé le terrain. A la fin des années 40, les italiens sont particulièrement créatifs, comme, par exemple, Hugo Pratt, futur créateur de Corto Maltese.

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En Belgique et en France, parmi les parutions d'après-guerre, 3 revues vont bouleverser le paysage du 9ème art et lancer un nombre impressionnant d'auteurs devenus aujourd'hui incontournables

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Le Journal de SPIROU ( Gaston, Lucky Luke et tant d'autres ...)

En 1938, Dupuis, un éditeur belge de presse familiale, lance le journal "Spirou". Dans cet hebdomadaire, le héros titre, dessiné par Rob-Vel est accompagné par Tif et Tondu, de F Dineur, et par le comics "Dick Tracy". Après-guerre, le dessin (destin) de Spirou est assuré par André Franquin, épaulé par Jijé. La sphère Dupuis bouillonne de talents : Franquin crée aussi une sorte de tigre de compagnie aux fausses allures de peluche, le Marsupilami, et un irrésistible (et indémodable !) garçon d'étage gaffeur qui sème la panique dans la rédaction du journal : Gaston Lagaffe. Jijé, futur père de Jerry Spring, cosigne également Blondin et Cirage avec Hubinon, père de Buck Danny. Citons aussi Peyo (Johann et Pirlouit, les schtroumpfs), Maurice Tilleux (Gil Jourdan) et, parmi les scénaristes, les futurs fondateurs de Pilote, Jean Michel Charlier et René Goscinny.

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Tintin, le journal des aventuriers

 

Raymond Leblanc, résistant belge, s'associe avec Hergé, soupçonné abusivement de collaboration, pour publier le journal de Tintin, publié par les éditions belge Le Lombard en 1946, puis, deux ans plus tard, en France, par la maison d'édition Dargaud. Dans l'équipe de créateurs, on retrouve Edgar P.Jacobs (Blake et Mortimer), Jacques Martin (Alix), Greg (Achille Talon), Jean Graton (Michel Vaillant) Tibet (Ric Hochet), Dupa (Boule et Bill), Bob de Moor, Raymond Macherot et bien d'autres.

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le journal Pilote : un petit gaulois à l'esprit vif réveille la fierté française

 

Le trio mythique, UDERZO, GOSCINNY, CHARLIER, claque presque la porte de son ancien employeur et décide de lancer sa propre revue en 1959. Le succès immédiat de Pilote ( "Mâtin, quel journal !" ), va clouer sur place le petit monde de l'édition, ce qui n'empêchera pas la revue de froler la faillite. Elle est sauvée par un éditeur au nez creux, Georges DARGAUD. Au fil des pages de Pilote grandiront Tanguy et Laverdure, de Charlier et Uderzo, Barbe-Rouge, de Charlier et Hubinon, puis le Grand Duduche de Cabu, Blueberry de Charlier et J. Giraud, Achille Talon ( où tous les collaborateurs réels de la revue deviennent des personnages ) de Greg, Philemon de Fred, Valérian de Mezieres et Christin, les dingodossiers et les rubriques-à-brac de Gotlib, ainsi que la reprise de deux séries existantes : Morris réécrit Lucky Luke et Tabary Iznogoud.

Asterix.JPG (40985 octets)Mais, par Toutatis ! C'est à l'esprit malicieux et au tempérament combattif de Goscinny et Uderzo que l'on doit le plus gros succès de la bande dessinée française : les aventures d'Astérix le Gaulois. Les auteurs ont envisagé quelque temps un personnage de la préhistoire, puis se sont arrêtés plus récemment, à l'époque de Vercingétorix. Ils ont listé tous les mots-noms qui se terminaient en "ix". Goscinny voulait que le prénom du personnage principal commence par la première lettre de l'alphabet, et a choisi Astérix. On l'a échappé belle, ç'aurait pu être, juste avant, Assurancetourix ! ( vous imaginez la bande sonore des films ? ). Après avoir envisagé de dessiner un "vrai" héros ( beau, grand, musclé ), Uderzo préfère un tout petit bonhomme coiffé d'un casque ailé dont la position révèle le caractère ( ailes tombantes quand il est abattu, ailes en midi et quart quand il est content, droites et jointes après un combat victorieux, etc...). Il l'affuble d'un inspérable copain, Obélix, juste un peu enveloppé ( ne lui dites surtout pas qu'il est gros ou vous risquez de ramasser des baffes ), toujours affamé, avec une préférence marquée pour le sanglier grillé à la broche, gentil tout plein tant qu'on ne l'énerve pas, et doté d'une force herculéenne pour avoir exploré imprudemment la cuisine du druide quand il était tout petit. Autour d'eux, une bande de joyeux copains toujours prets à taper sur les romains et à festoyer.

Ces pauvres romains, par contre, pas un ne s'en tire à son avantage ( pas même Jules, auquel les auteurs dénient le droit d'avoir conquis toute la Gaule ). Leurs noms se terminent tous en "us", ce qui offre là aussi la possibilité d'exploiter pas mal de mots du vocabulaire. Mais, même en malmenant un peu la réalité historique, comment un petit village armoricain aurait-il pu résister encore et toujours aux puissantes légions de J.C. ? Par Bélénos, grâce à la potion magique de Panoramix ! Loin de vouloir conquérir quoi que ce soit, nos gaulois n'aspirent qu'à une vie paisible dans leur village. Mais les romains, jamais lassés de recevoir des baffes, inventent régulièrement de nouveaux stratagèmes, pas toujours très loyaux, et toujours foireux, pour écraser les irréductibles. Au fil des épisodes, Astérix et Obélix partiront explorer le vaste monde connu de l'empire romain, et parfois davantage. Sait-on par exemple qu'ils ont découvert l'Amérique ?

Si certains épisodes font références aux travers de notre époque ( l'économie libérale, le féminisme primaire, la course immobilière ), la plupart sont parfaitement intemporels et indémodables.  Bien peu de séries peuvent se targuer d'une telle prédisposition à l'immortalité. L'humour se décline au premier degré et plus finement en deuxième lecture. On pourrait penser que l'engouement des français vient des jeux de mots et surtout de l'identification avec les personnages. C'est sans doute vrai, sauf que, quand même, 280 millions d'albums se sont vendus dans le monde...

 

DUPUIS, LE LOMBARD, DARGAUD, les grands de l'édition d'aujourd'hui sont lancés, et les rentes créées par les séries les plus célèbres leur permettent de continuer à assurer le renouvellement de la bande dessinée

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1970 : l'âge adulte

Au début du siècle, les français dessinaient beaucoup pour les enfants. Après-guerre, pour les adolescents. Désormais, c'est aux adultes que l'on s'adresse et d'abord, dans les années 70, aux hommes. Les créateurs se lâchent et expérimentent de nouveaux personnages, de nouveaux styles. Des séries incontournables mais inclassables font leur apparition : Barbarella puis Hypocrite de Forest, le génie des alpages de F'murr, Adèle Blanc-sec de Tardi, Rahan de Charet et Lécureux, Corto Maltese de Pratt. Enki Bilal et Jean Giraud / Moebius réinventent la science-fiction.

Mais les plus jeunes restent gâtés, avec Papyrus de Lucien de Gieter, Sammy de Barck et Raoul Cauvin, Yoko Tsuno de Roger Leloup. Cosey, conteur talentueux, nous offre les aventures de Jonathan. Van Hamme et Rosinski donnent naissance à Thorgal.

La contestation et la libération sexuelle se traduisent à travers tous les medias: fluide glacial, Circus, L'écho des savanes, Charlie Hebdo, A suivre...

1980 : l'ouverture

Les artistes européens (Bilal, Manara, Shuiten...) accèdent à une diffusion internationale. Aux Etats-Unis, des créateurs géniaux imposent leur originalité : Alan Moore, Dave Gibbons et l'incontournable Maüs d'Art Spiegelman...

Mais le phénomène marquant est incontestablement l'explosion des mangas, qui s'engouffrent dans la brèche ouverte par le cultissime Akira, et par les héros de dessins animés (car Goldorak, Albator, Dragon Ball et autres Chevaliers du zodiaque sont aussi des B.D.). Ils séduisent largement le public franco-belge, à qui l'on propose rarement ce type d'écriture, et marqueront définitivement la culture et le style d'auteurs américains et européens

C'est à partir des années 80 que la B.D., par ses succès en librairie, atteint un très large public : pour n'en citer que quelques uns : XIII, les 7 vies de l'épervier, la quête de l'oiseau du temps, Titeuf... Deux grands centres spécialisés sont créés, à Angoulême et à Bruxelles.

1990 : la diversification

L'essor de la création favorise l'originalité des oeuvres. Très dynamiques ou très personnelles, elles abordent désormais tous les genres, et aucune école ne cherche plus à s'imposer. On retriendra cependant le retour en force de l'Heroic Fantasy, dopé par le succès mérité de Lanfeust de Troy

Les autres medias, la publicité et le cinéma en particulier, s'ouvrent à ce phénomène de mode, et ce d'autant que le cinéma d'animation retrouve ses lettres de noblesse. Les jeux video, eux-mêmes en plein essor, leur emboîtent rapidement le pas. La B.D. reste associée à l'image d'adolescents incapables de lire de "vrais" livres, mais elle devient populaire. Elle s'affiche sans complexe sur les timbres ou sur les paquets d'aliments.

Le nombre de titres publiés chaque année augmente jusqu'à un seuil jugé déraisonnable par tous. Les festivals fleurissent dans chaque bled de France, le business gagne en puissance, les collectionneurs avides de dédicaces ou gadgets foisonnent. Effrayés par la starisation exagérée, de nombreux auteurs choisissent de se mettre en retrait. Mais de jeunes auteurs méconnus parviennent aussi, grâce à leur site internet, à montrer ce qu'ils ont à offrir.

La B.D. s'est enrichie et continue d'évoluer au rythme de notre société. Malgré tout, elle reste considérée, en Europe, comme un "genre" en soi, et n'aborde encore que rarement la vie quotidienne et les sujets de société. A nous, lecteurs avides ou intrigués, d'écrire la suite de cette belle aventure.

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Un site qui a entrepris un travail encyclopédique de recensement historique : ici