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Celeste Rodrigues | Fado Celeste

11 juillet 2013

Elle a 90 ans, Celeste, la majestueuse Celeste.

Cette vidéo, dans laquelle le public est constitué de la fine fleur des fadistes contemporains, chanteurs et guitaristes (notamment Gisela João, Camané et ses frères, Aldina Duarte, Carminho, Ricardo Ribeiro, Custódio Castelo, Diogo Clemente, et même Joel Pina, 93 ans, qui accompagnait Amália à la viola-baixo, la basse acoustique) a été réalisée à cette occasion.

Le son est en playback, mais la vidéo n’en est pas moins émouvante — cette voix âgée de Celeste Rodrigues, vraiment bien plus belle que celle qui était la sienne autrefois. Fado Celeste donnait son titre d’ensemble au dernier album studio de la chanteuse, publié en 2007.

Celeste Rodrigues. Fado Celeste / Tiago Torres da Silva, paroles ; Pedro Pinhal, musique ; Celeste Rodrigues, chant ; Pedro Amendoeira, guitare portugaise ; Pedro Pinhal, guitare classique ; Frederico Cato (dans la vidéo), Paulo Paz (dans l’enregistrement audio), basse acoustique. Enregistrement audio ℗2007.
Vidéo : Bruno de Almeida, réalisation ; Paulo Abreu, directeur de la photographie ; Diogo Varela Silva, producteur exécutif. Production : BA Filmes, 2013. Vidéo réalisée à l’occasion du 90e anniversaire de Celeste Rodrigues.

Quando a manhã me desperta
A janela entreaberta
Deixa-me ver a cidade;
E para não sofrer à toa
Não dou um nome a Lisboa
E só lhe chamo saudade
Lorsque le matin m’éveille,
La fenêtre entr’ouverte
Me laisse voir la ville ;
Et pour prévenir toute blessure
Je ne dis pas le nom de Lisbonne
Je l’appelle : saudade
Há tanta gente a passar
Que ás vezes chego a escutar
O pregão duma varina
Sei que a vida continua
Mas vejo passar na rua
Os meus tempos de menina
Je vois passer tant de monde
Qu’il m’arrive parfois d’entendre
Le cri d’une varina*
Je sais que la vie continue
Mais ce sont les années de mon enfance
Que je vois passer dans la rue
Olho outra vez a cidade
Mas quando o vento me invade
E a solidão me agarra
Fecho de vez a janela
Peço á saudade cautela
E abraço uma guitarra
Je regarde encore la ville
Mais quand le vent me saisit
Et que m’empoigne la solitude
Je ferme vivement la fenêtre
Je demande à la saudade de me ménager
Et j’étreins une guitare
Tiago Torres da Silva. Fado Celeste (2007).
Tiago Torres da Silva. Fado Celeste (2007). Traduction L. & L.

* Varina : ancienne vendeuse de rue à Lisbonne. Les varinas vendaient du poisson qu’elles portaient dans une vaste panière posée sur la tête.

L. & L.

6 commentaires leave one →
  1. 12 juillet 2013 01:38

    Celeste é celestial

  2. 13 juillet 2013 17:07

    Es muy emotivo poder ver esto,, muchas gracias.

  3. Anne-Marie permalink
    30 juillet 2013 17:11

    Mon dieu, qu’elle m’a fait pleurer Céleste dans ce fado superbe ! elle me fait penser à ma mère, qui avait le même âge, et qui était si triste la dernière année de ne plus avoir assez de voix pour chanter, elle qui aimait tant chanter avec moi…
    J’avais acheté grâce à toi la vidéo de « Cabelo branco » que j’adore, et voilà ce nouveau cadeau, merci !
    Mais qu’il est triste ce fado céleste, poignant …

    • 30 juillet 2013 17:33

      Oui, c’est rare qu’un fado soit triste à ce point (on pense à ceux de la fin de carrière d’Amália). La bande son est celle de l’album de 2007, qui doit être encore disponible.
      Sais-tu que 3 soirées de fado sont programmées au cirque d’hiver fin septembre (27, 28 et 29), avec notamment ton cher Camané ?

  4. Anne-Marie permalink
    30 juillet 2013 19:28

    Je ne sais pas où la vidéo a été tournée, je ne pense pas que ce soit au Museo do fado, il n’y a pas à ma connaissance de salle ancienne, il va falloir que je cherche…
    Quant au Cirque d’hiver, oui, tu penses bien, j’ai déjà pris mes places ! mais il y a aussi les 20 et 21 septembre à Lisboa le Festival Caixa Alfama do Fado, avec une quarantaine de fadistas qui doivent chanter pendant deux jours dans différents lieux d’Alfama, églises, museo, salles, tu te rends compte ?! Je veux y aller, mais comme j’en reviens, il faut que j’organise ça..
    J’ai revu le 5 juillet dans la cour-jardin du museo do Chiado Lula Pena, tout étonnée de m’y retrouver moins d’un mois après son spectacle à Paris, superbe, notre compère normand-brésilien te l’a raconté. Elle doit mettre en musique pour un festival à Porto le film de Jean Vigo « A propos de Nice », tu arriveras bien à nous dégotter ça quelque part, n’est-ce pas ?

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