Yennayer, le 12 janvier

* Yennayer ou Ennayer … une fête païenne

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 Dans plusieurs régions d’Algérie, “Ennayer” est fétée copieusement le 12 janvier de chaque année, et quelques jours suivants, avec des manifestations et des rites d’origine paienne, dit-on. C’est donc une féte antérieure à l’avènement de l’Islam, et qui était célébrée dans les royaumes berbères du Maghreb, pendant la civilisation lybico-punique (environ 596 ans avant J-C) pour commémorer, selon certains, la victoire du roi berbère “Chechnak” sur l’armée des pharaons d’Egypte venue agresser les terres algériennes. L’année grégorienne 2019, correspond à l’an 2969 du calendrier berbère. Par ailleurs, le 11 septembre 2018, a débuté l’année hégirienne musulmane 1440. L’an 1 du calendrier musulman a commencé le premier jour de l’Hégire, le 1-er- Mouharram, qui correspond au 16 juillet 622 de l’ère chrétienne, marquant ainsi le jour du départ et d’exil du prophète Mohammed (QSSDSL) et de ses compagnons,  à partir de la Mecque vers Médine, en se réfugiant auparavant dans la grotte de Hiraa,pour échapper à leurs poursuivants qoraichites qui voulaient les tuer.

**viidéos: 

EMISSION SPECIAL YENNAYER 2968

**Yennayer ameggaz si-Montréal

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Mythes, rites et légendes de Yennayer

Portant des valeurs telles que le partage, l’hospitalité ou le respect de  l’environnement, Yennayer est fêté depuis des temps immémoriaux, à telle enseigne qu’en l’absence de traces écrites, l’on distingue mal ses symboles, ses rites ou son histoire. Petit abécédaire pour y voir plus clair.

Amazigh

La fête de Yennayer, vieille tradition inscrite dans le calendrier agraire des Nord-Africains, est connue en Algérie comme «le Nouvel An amazigh». La journée a été décrétée «fête légale», à l’issue d’un Conseil des ministres, le 27 décembre 2017. Une décision qui vient couronner plusieurs années de lutte des militants berbéristes pour la reconnaissance de la culture, de l’identité et de la langue amazighes. Bien qu’émaillé de quelques approximations et d’un manque de rigueur scientifique, un travail formidable a été accompli par les militants afin de lutter contre l’oubli. Yennayer est néanmoins fêté par tous les Nord-Africains, qu’ils soient amazighophones ou arabophones, depuis les temps immémoriaux.

Beni Snouss

Yennayer revêt un cachet particulier dans le village de Beni Snouss,  près de Tlemcen.  A cette occasion, et depuis des milliers d’années, dit-on, les enfants se déguisent afin de quémander des friandises. L’on raconte que les habitants qui s’y refuseront verront leur maison boudée par les 7 âmes des ancêtres disparus. Selon les dires des habitants, l’événement tirerait ses origines de l’histoire ancienne des Beni Snouss, à l’ère où les guerres déchiraient les autochtones, Romains, Numides et Pharaons.

Cette manifestation culturelle qui dure trois jours permet aux habitants  «snoussis» de se déguiser avec divers accoutrements et de faire la tournée des foyers pour collecter des vivres et divers produits qui seront, par la suite, distribués aux pauvres et aux démunis.

Calendrier

La façon de découper l’année ne s’est pas faite en un jour. L’ethnologue Marceau Gast a parlé, à propos des Touareg de l’Ahaggar, d’un calendrier de la faim, c’est-à-dire d’une division de l’année en fonction des disponibilités des ressources alimentaires ou de leur restriction. Les Amazighs ont ordonné le temps en utilisant plusieurs computs, à en croire Mohand Akli Haddadou, professeur de linguistique amazighe et écrivain, qui avait longuement travaillé sur ces questions. Il a ainsi signalé que les habitants d’Afrique du Nord avaient notamment emprunté les mois au calendrier romain, sans toutefois reproduire les festivités ou les rites, se limitant aux événements agricoles.

Ce calendrier a été établi en 45 avant JC, sous le règne de l’empereur Jules César, dont il porte le nom. Néanmoins, et  bien qu’il soit  propice aux rythmes des saisons et des travaux agricoles, il accusait du retard. Le tir sera rectifié par le Pape Grégoire XIII, au 16e siècle, opérant un changement de date, passant ainsi du jeudi 4 octobre 1582 au lendemain vendredi 15 octobre 1582. Entre l’ancien calendrier julien et le nouveau calendrier grégorien, l’écart était de 10 jours.

Etant passé sous la domination turque, le Maghreb n’a pas tenu compte de la réforme grégorienne, raison pour laquelle le calendrier commence le 12 janvier. Les choses se sont compliquées au fil du temps, le retard ne cesse de se creuser depuis le 16e siècle. En déclarant fériée la journée du 12 janvier, le gouvernement algérien a ainsi fixé une date qui aurait dû être flexible.

Date

Si la fête de Yennayer est des plus anciennes, le calendrier est des plus récents. L’idée de la datation de Yennayer n’apparaîtra qu’à la fin des années 70′. Ammar Néggadi, fondateur de l’Union du peuple amazigh et fervent militant des Aurès, propose de choisir un fait marquant dans la longue histoire des Amazighs. Il fait commencer le calendrier à partir de 950 avant J-C, date à la quelle Chechnaq 1er, guerrier qu’on dit berbère, aurait remporté une bataille décisive contre les Pharaons. Sans doute animé par une bonne volonté, Neggadi remonte à l’an I de la 22e dynastie d’Egypte, fondée par Chechnaq, pour faire correspondre le premier jour du mois de Yennayer 2930 avec la date du lundi 1er janvier 1980.

L’Académie berbère fait sienne cette datation. Les récentes recherches, dont Neggadi ne pouvait avoir connaissance, montreront que cette date était inexacte.Plus troublant encore, l’histoire de Chechnaq remportant une bataille contre Ramses III et accédant au trône pharaonique aurait sans doute été belle si elle n’avait pas été contestée par les historiens.

Ces derniers affirment que Chechnaq était certes d’origine Lebou (libyenne, berbère), mais il était surtout égyptien depuis plusieurs générations et n’avait, de ce fait, jamais été à la tête de troupes numides. Il ne pouvait avoir disputé  une bataille contre Ramses III pour la simple raison que les deux personnages n’étaient pas contemporains. Alors certes, nous ne savons rien de l’année primitive de Yennayer, mais il est certain qu’elle est bien plus ancienne que le règne de Chachnaq.

Ennayer

Dans plusieurs régions d’Algérie subsiste la légende de la vieille d’Ennayer (dite laâdjouza ou Yemma Meru) qui viendrait déposséder de leurs friandises tous les enfants qui se seraient montrés insolents ou ceux n’ayant pas  dégusté comme il le faut le copieux repas de la fête. Il est généralement de bonne augure de bien manger ce soir-là, afin de conjurer le spectre de la famine.

Pour s’en assurer, la vieille de Ennayer vient inspecter les ventres des enfants, et si par malheur l’un d’eux a oublié de se gaver, elle n’hésitera pas à l’éventrer pour remplir son estomac avec de la paille. Les maîtresses de maison se doivent, par ailleurs, d’assurer le meilleur accueil aux mendiants le jour de Ennayer. On raconte qu’un jour, une femme, trop occupée à préparer le repas de cette journée particulière, avait éconduit une mendiante demandant l’aumône. Mal lui en prit, elle fit maigre chère l’année durant. C’est alors qu’elle comprit sa faute. La vieille de Ennayer en personne avait tapé à sa porte ce jour-là.

Furar

Selon une croyance populaire encore vivace et qui nourrit l’imaginaire collectif, et reprise dans le document du HCA, la célébration de cette manifestation aurait pour origine un mythe : on raconte que Yennayer (janvier) aurait sollicité Furar (février) pour lui prêter un jour afin de punir une vieille femme qui s’est moquée de lui. Ce jour-là, selon l’histoire, un violent orage éclata et poursuivit la vieille femme jusqu’à l’étouffer. La mort de celle-ci symbolisera, depuis, dans la mémoire collective, le sort réservé à quiconque aurait la hardiesse de parodier la nature.

Ianuarus

Les avis divergent sur l’étymologie du mot Yennayer.  Les esprits scientifiques relèveront que le mot émane du latin Ianiarus, soit le premier mois du calendrier romain. Il est dédié au dieu Janus, gardien des seuils. Les militants prétendront que le mot est composé de «Yan», qui  signifie «un» en tamazight, et «Nayer ou  Ayur» qui a pour sens «mois».  Yennayer  serait donc le premier mois de l’année.  Et  les poètes déclameront que le mot est composé de Yenna (dire, du verbe Ini (dire) et Yer (Lune), c’est-à-dire  les paroles de la lune ou, par extension, le «verbe du ciel».

Kabylie

En Haute Kabylie, les rites de Yennayer ont été jalousement préservés. La fête y est nommée «Thabourth useggwas» (La porte de l’année), consistant en un ensemble de rituels destinées à conjurer le spectre de la misère. Yennayer est la fête d’Amnar, dieu des seuils de la mythologie amazighe, l’équivalent de Janus, dieu des seuils et des portes dans la mythologie romain.

Marché

Jour symbolisant le renouveau, il convient, à la veille de Yennayer, de faire table rase du passé afin de mieux se préparer pour les jours à venir. A l’approche de Yennayer, les chefs de famille doivent faire ce qui est appelé «Tisewiqt n’Imensi n yennayer» (Le petit marché). A cette occasion, il est recommandé de s’acquitter de ses dettes, renouveler les contrats de travail ainsi que les transactions (vente et achat de marchandises), de clôturer l’inventaire de l’année ainsi que l’évaluation des échanges.

Il est aussi d’usage que l’homme achète un cadeau à son épouse. L’idée de solder les comptes et de commencer la nouvelle année sur des bases solides, sans aucune pierre d’achoppement. Cette période de disette, de grand froid et de journées courtes et sombres doit être affrontée avec un esprit communautaire fait de compassion, d’entraide et d’amour du prochain.

Nature

Yennayer est ainsi considérée comme une célébration de la communion de l’homme et de la nature. Plusieurs jours avant la fête, les femmes et leurs enfants se baladent dans la forêt pour y ramasser des plantes. Celles-ci sont mises à sécher, puis laisseées suer les toitures des maisons. A leur tour, les hommes transmettent aux plus jeunes l’art de la chasse et le maniement des armes.

Labours

Le calendrier agraire organise les temps agricoles en relation avec les changements saisonniers. Il n’existe pas d’éléments suffisants pour reconstituer le calendrier originel. Néanmoins, les activités des agriculteurs et les phénomènes naturels émergent des temps anciens : le temps des labours, le temps des semailles, le temps des cueillettes, le temps du gel, le temps du repos des arbres, le temps de la renaissance de la nature, le temps de la fructification, le temps des fenaisons, le temps des battages, le temps des canicules, etc. Ce calendrier démarre en octobre avec iwedjiven, les premiers labours (labours d’Adam) pour finir en septembre de l’année suivante avec «Iqechachen» (Le temps où tombent les feuilles).

Partage

La veillée de Yennayer est un dîner familial, marqué par la préparation de mets à base de semoule et de grains. C’est aussi le temps des gâteaux, des friandises et des sucreries, qui accueillent l’année en douceur. «C’est l’esprit de partage et de générosité qu’encourage ”Yennayer” comme une réponse en réaction à l’adversité de la nature. Cette période de disette, de grand froid et de journées courtes et sombres doit-être affrontée avec un esprit communautaire fait de compassion, d’entraide et d’amour du prochain», écrit le HCA. Et d’ajouter : «C’est pour cela que Yennayer est une fête de l’homme, dans l’acceptation de ce que ce terme a de noblesse et de valeur.»

Les quatre marmites

Dépendant des aléas climatiques, les agriculteurs tentaient de scruter le ciel pour déterminer le sort qui leur sera réservé. L’une des traditions de Yennayer consistait à placer, à la nuit tombée, sur le toit de la maison quatre marmites contenant des légumes secs (du gros sel ou de la pâte, selon les régions), chacune représentant une saison. L’exercice consistera à déceler l’humidité de chaque saison et de là sa richesse. Le légume sec qui aura abondamment gonflé sera le gagnant et suivant la position de la marmite on sait de quelle saison il s’agit. L’on raconte que les vieilles dames se réveillent la nuit pour inspecter les marmites avant les autres et vont jusqu’à tricher en ajoutant un peu de levure pour l’automne et l’été.

Religions

De tous temps, la fête de Yennayer a eu à subir l’opprobre des hommes de religion, déclarant impies les hommes et les femmes qui la célébraient. La première trace de cet interdit religieux remonte à l’empereur Aurélien (270 – 275) qui, en instituant le culte solaire «Sol invictus», qu’il voulait imposer dans toutes les provinces romaines, a tenté de combattre Yennayer. En vain.

Les chrétiens classèrent, eux aussi, Yennayer dans le registre des hérésies païennes. Asterios d’Amassée, Chrysostome, Tertullien et le même le prêtre berbère Saint Augustin, cherchèrent à éradiquer ce qu’ils considéraient comme une survivance du paganisme nuisible a l’âme du bon chrétien. A l’ère musulmane, l’Andalou Muhammed ibn Waddah al Qurtubi (mort en 900) fustige Yennayer dans son ouvrage El Bidaε wa al nahy εanha, estimant qu’elle serait  contraire à l’islam.

Superstition

A chaque nouvelle année se joue la grande comédie visant à éloigner le spectre de la disette. Pour commencer l’année sur de bonnes augures, les femmes se doivent de répéter la sentence «Que sortent les jours noirs, qu’entrent donc les jours blancs» (Ad fɣen iberkanene, Adkecmen Imellalen). Dans la liste des interdictions de Yennayer, figure notamment celle du nettoyage au balai (l’opulence partirait avec la poussière qu’il soulève), du port de la ceinture pour les femmes, ou la prononciation de mots tels que famine ou misère.

Yennayer intervenant au moment où les récoltes sont faibles et où les provisions s’amenuisent, il est d’usage, selon un document du Haut Commissariat à l’Amazighité intitulé «Yennayer, patrimoine de l’humanité»,  de conjurer les risques de disette, en  se référant  notamment à «Buxladen», le mélancolique est préconisé, d’interpréter les rêves à l’envers «Di Buxladen tirga mxalfa» : en «Bukhladhen les rêves sont contraires». Aussi est-il déconseillé aux femmes mariées de rendre visite à leurs parents. Les déplacements sont déconseillés, même pour les bêtes qui doivent être retenues aux étables. Les paysans préférant voir leurs vaches maigrir mais vivantes.

Traz

Le trez, assortiment d’amandes, noisettes, fruits secs et bonbons, est l’une des traditions les plus connues – et les plus prisées – de Yennayer. En Kabylie, il est connu que les familles font circuler dans certains villages le plat d’offrande «Tarvuyt n lfal» rempli de friandises et de fruits secs. S’il est difficile de savoir à quand remonte la tradition, il apparaît tout au moins qu’elle existait déjà à l’ère andalouse. Ibn Quzman (mort en 1160/555, surnommé le “prince des poètes populaires” décrit un assortiment similaire lors d’une visite du marché de Cordoue.

Yennayer

Appelée le plus souvent Yennayer, cette fête est nommée différemment dans d’autres régions : Yennar, Nnayer, Yiounyir, Yiwenir, Younar… Mais partout, elle est la fête des symboles et des bons présages liés à l’expulsion des maux et au renouvellement. C’est un moment de prière vers le ciel pour qu’il soit plus favorable. Pour ce faire, l’on compte sur un ensemble de rituels destinés à atténuer l’angoisse des agriculteurs.

C’est le «jour inaugural d’une période augurale», selon une formule du sociologue Pierre Bourdieu. Saïd Bouterfa, auteur d’un essai  intitulé Yennayer ou le symbolisme de Janus, paru en 2001 aux éditions Musk, fait remonter son origine à la culture indo-européenne. «Vouloir limiter Yennayer au seul espace maghrébin, voire méditerranéen, explique-t-il, ne peut que confirmer l’étroitesse de vue de certaines démonstrations». * Amel Blidi – elwatan – jeudi 10 janvier 2019

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Yennayer sera fêté dans toutes les wilayas

Yennayer

**Les autorités algériennes ont décidés de célébrer Yennayer, le nouvel an berbère, qui intervient le 12 janvier, au niveau de toutes les wilayas du pays. Selon des informations, le ministère de la Culture aurait adressé une note à toutes les directions de la culture wilayales pour préparer un programme d’une semaine de festivités, «la semaine du patrimoine culturel amazigh». Celles-ci ont jusqu’au 21 décembre pour adresser leur programme prévisionnel à la tutelle. Les plus hautes autorités du pays voudraient faire de cette date un événement «national» fêté dans tous les recoins d’Algérie. Et cela est certainement lié avec ce qui se passe ces derniers jours en Kabylie et dans certaines autres wilayas, où des jeunes manifestent pour réclamer la généralisation et promotion de la langue amazigh. Le ministère de la Culture espère montrer, à travers l’organisation de cette «semaine du patrimoine culturel amazigh», que l’Etat prend en charge cette question. Depuis le rejet par l’assemblée nationale d’une proposition d’amendement dans la loi de finance 2018, proposée par une députée du Parti des travailleurs (PT), concernant la promotion de Tamazight, des citoyens de la Kabylie surtout ont commencé à organiser des marches et rassemblements pour exprimer leurs mécontentements. Ceux-là reprochent entre autre à l’Etat, la non-prise en charge «efficiente» de la langue depuis son officialisation début 2016. Si l’organisation de tels événements culturels est importante pour la promotion du patrimoine nationale, il n’en demeure pas moins que c’est très loin des attentes des défenseurs de la cause amazighe.
Elyas Nour / 
algerie-focus.*mercredi 13 décembre 2017

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*Pour l’occasion, de nombreuses associations culturelles marquant Yennayer vont être entamées. Des expositions mettant en valeur l’art culinaire local, l’habit traditionnel et les métiers du terroir seront proposées au public.
Des kermesses populaires sont organisées un peu partout à travers le pays . la célébration sera l’occasion pour des citoyens de fêter le nouvel an berbère, en organisant des conférences-débats autour de l’histoire amazighe, des expositions de robes kabyles et des pièces théâtrales.

Yennayer

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Les cérémonies de la féte “Ennayer” consistent surtout à préparer et consommer un repas copieux, une sorte de ragout à base de poulet, berkoukess et hrira harra bien épicée, avec des mets et des friandises inhabituels, tels les galettes aux oeufs, les crèpes et les beignets de toutes sortes, et une collation composée principalement de fruits secs, tels les noix, noisettes, figues sèches, marrons, amandes, cacaouettes, dattes, oranges, pommes, pistaches et autres fruits exotiques. Beaucoup de gens refusent de célébrer cette féte, affirmant qu’elle n’a aucune relation avec les autres fétes religieuses, mais aussi et surtout, qu’elle fait saigner la bourse du pauvre. C’est sùr qu’il y a dans cette féte, quelque chose d’attirant et un moment d’exception, qui permet de sortir pour un temps, de la morosité du traintrain habituel. Mais parfois cela devient synonyme d’excès, de mascarade et de perte de toute retenue, alors la féte dérape sur d’autres considérations qui échappent à l’ambiance festive normale. Mais n’est-ce pas là, le coté recherché par ceux qui pronent “la folie dans la féte”, au nom de la liberté, de la jouissance et de la démesure? Alors s’agit-il de revenir à des rites et moeurs paiens ?

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    * Yennayer 2966 –correspondant à 2016

*11ème festival de Yennayer à Oran 

Le 11ème festival de Yennayer s’est ouvert jeudi à Oran avec un mini carnaval « Ayred » pour perpétuer la mémoire, a-t-on constaté.

« Ayred symbolise la perpétuation de la culture berbère, qui a su et pu subsister et résister aux occupations successives à travers les siècles, gardant son cachet et son authenticité », a relevé Saâd Zemouche, président de l’association « Numidya », partie organisatrice de la manifestation culturelle.

Ayred est un carnaval qui célèbre Yennayer, jour de l’an dans le calendrier amazigh, connu surtout à Tlemcen dans la région de Beni Snouss.

Un riche programme marque les trois jours du festival

Pendant les trois nuits qui précèdent Yennayer, les villageois, les enfants notamment, se déguisent et/ou se couvrent d’un masque pour aller parcourir le village en chantant et en dansant.

Un riche programme marque les trois jours du festival, incluant des conférences, des spectacles, des visites guidées et une exposition avec la participation d’une quinzaine d’artisans. 

Les conférences au programme de cette manifestation traitent, entre autres, de « Yennayer, symbole du renouveau amazigh, une histoire à revisiter », « Yennayer, une fête, une culture et un patrimoine à sauvegarder » et « Yennayer, segment identitaire, pour une journée chômée et payée ».

Deux randonnées et visites guidées sont programmées, la première au Palais du Bey et la deuxième à Santa Cruz dans les monts du Murdjadjo. 

  Un grand « couscous de Yennayer 2966″ sera préparé jeudi soir pour être offert vendredi au public à la Médiathèque d’Oran. 

D’autres activités sont, par ailleurs, au programme dont un défilé d’habit traditionnel, un spectacle de danse, un récital poétique et des représentations théâtrales. 

Les festivités auront lieu à la Médiathèque d’Oran, au Théâtre régional « Abdelkader Alloula » d’Oran, à la salle « Es-saada », à l’Université d’Oran et à l’auberge de la localité de Belgaid. 

La promotion de Tamazight en langue officielle dans l’avant-projet de révision de la Constitution, en vue de la consolidation de l’unité nationale, a été accueillie avec une grande joie par l’association « Numidya » qui a estimé que cet acquis est l’aboutissement d’un long combat.

Une semaine de festivités culturelles non-stop pour accueillir le nouvel an amazigh à Batna

 Le nouvel an amazigh, Yennayer 2966, sera accueilli cette année à Batna par une semaine de festivités non-stop vouée à la culture et à la civilisation amazighes, initiée par l’Association Amazigh Aurès Forum (ATAF).

Prévue à la maison de la culture de la ville, cette manifestation, organisée en collaboration avec le Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), sera marquée, du 9 au 14 janvier courant, par la mise en œuvre d’un programme riche et varié, faisant la part belle aux chants du terroir chaoui, aux couleurs et aux us et coutumes caractérisant la région des Aurès.

Selon El Hadi Bouras, président de l’ATAF la célébration de Yennayer doit également être « une date pour des retrouvailles entre Algériens, une fête que chaque famille algérienne célèbre à sa manière, selon les traditions léguées par les aïeux ».

Yennayer doit également être «une date pour des retrouvailles entre Algériens»

La contribution de cette association aux efforts collectifs de commémoration de cette « date anniversaire culturelle et identitaire », consiste en l’organisation, notamment d’une exposition des produits de l’artisanat et la présentation et dégustation de plats culinaires traditionnels préparés à cette occasions, particulièrement l’irréfutable plat d’ « Irrachmen n’Yannayer » à base de blé dur et d’amande, qui sera préparé dans la soirée du dimanche et offert lundi au public.

En plus des réjouissances, le programme de la célébration comporte toute une série de conférences consacrées à la symbolique du nouvel an amazigh, à l’histoire ancienne de l’Algérie, aux traditions dans les différentes régions du pays profond, en plus d’ateliers dédiés à l’initiation à l’écriture et à la lecture de Tamazight et au patrimoine culturel matériel et immatériel des Aurès.

Cette célébration sera également marquée par des expositions d’œuvres en relation avec les arts culinaires et les arts plastiques, ainsi que d’ouvrages et de publications amazighs, outres de nombreuses soirées de gala animées par des troupes artistiques.

En marge de ces festivités, une fresque picturale sera réalisée au siège de la maison de la culture de la ville de Batna par les étudiants de l’école des Beaux-arts, outre une cérémonie de remise de prix et de diplômes aux partenaires de cette association, qui ponctuera cette manifestation, a-t-on indiqué. *radioalgerie.dz/ jeudi 07 janvier 2016

**En partenariat avec le Haut-Commissariat de l’Amazighité (HCA), le ministère de l’Éducation nationale a décidé de consacrer un cours sur « Yennayer » à travers les 28 000 établissements scolaires que compte le pays.

***Tizi-Ouzou se prépare pour célébrer Yennayer 2966.

Cette année, la célébration porte le slogan : «Yennayer : une date, un repère national, une histoire millénaire». Plusieurs organismes culturels et associatifs prendront part à ces festivités pour donner une grande dimension à cette fête. Sous le Haut patronage de Monsieur le ministre de la Culture, et l’Egide de Monsieur le wali de Tizi-Ouzou, la Direction de la Culture de Tizi-Ouzou veut faire de ce rendez-vous un succès. Le Théâtre régional Kateb-Yacine, la Maison de la culture Mouloud-Mammeri ont prévu un programme riche et varié. Des festivités qui s’étendront au niveau des localités.

Yennayer ( yen = 1er , Ayer = lune ou mois ) ou premier jour du mois, correspond à la victoire du roi berbère Chachnaq sur le roi des Pharaons Ramsès III, en (950 av. JC). Selon cette version, raconte-t-on, Chachnaq qui arrive sur le trône va fonder la 22e dynastie égyptienne qui régnera sur le pays pendant deux siècles. Yennayer marque aussi le début de l’année agraire chez les Amazighs d’Afrique du Nord et célèbre les traditions qui symbolisent la fertilité.

Cinq caravanes sillonneront 14 villes

Le Nouvel An amazigh 2966 sera célébré à travers cinq caravanes culturelles qui sillonneront 14 autres villes d’Algérie du 10 au 13 janvier, en partant d’Alger, a annoncé le secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad. Cette tournée organisée pour la première fois par le HCA, prendra son point de départ du Palais de la culture Moufdi- Zakaria à Alger, avant de faire escale à Tizi- Ouzou, Mila, Guelma, Bouira, Béjaïa, Oran, Bordj Bou-Arréridj, Sétif, Ghelizane, Aïn Defla, Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen et Jijel. Ces caravanes devront contribuer à l’effort de

«sensibilisation» et à la «préparation à la généralisation progressive» de tamazight au reste des régions d’Algérie, notamment après la promotion de cette langue «nationale et officielle», dans l’avant-projet de la Constitution. Cette année, les festivités se dérouleront du 9 au 12 janvier dans plusieurs endroits, notamment au Palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger avec un éclatement national sur les 48 wilayas. Depuis 1999, le Haut Commissariat à l’amazighité célèbre Yennayer à travers les différentes régions du pays.

Trois ministères à l’honneur

La célébration a connu une valeur ajoutée par les trois ministères; celui de la Culture pour un rayonnement national à travers les 48 directions de culture, celui de l’Education nationale par l’organisation d’un cours dédié à la symbolique de Yennayer le 12 janvier, à travers l’ensemble des établissements scolaires et enfin la Solidarité nationale par la célébration de cet événement au niveau des centres de vieillesse et de l’enfance assistée.

   Préparations denses pour une ampleur régionale à Tizi-Ouzou

Du 9 au 12 janvier, le coup d’envoi sera annoncé par une animation folklorique avec la troupe Idhebalene. A la salle d’exposition, le public aura droit à travers les différentes expositions à découvrir le patrimoine culturel de la Kabylie. Un espace est réservé aux artisans pour rencontrer le public et promouvoir leur activité artisanale. Un atelier pédagogique sur le patrimoine sera lancé sur la thématique de la maison kabyle, encadré par des spécialistes en la matière. Un autre atelier est consacré aux enfants, portant sur l’art du contre. Il sera animé par l’association «Grain Magique».

Côté littéraire, des maisons d’édition prendront par à ce rendez-vous, en étalant de multiples titres liés à cette occasion.

Le Petit théâtre abritera une projection d’un film pédagogique Tirza n tmusni autour de la maison traditionnelle kabyle, réalisé par Cherbi Saliha. Au niveau local, le centre de rééducation de Draa El Mizan abritera une conférence autour de «Yennayer», suivie d’une présentation théâtrale.

Une journée d’étude sur Yennayer

Pour la deuxième journée, les organisateurs comptent animer une journée d’étude autour de la célébration de Yennayer, sa date, son histoire. Cette date repère d’une histoire millénaire est fêtée à travers les régions sous multiples rites. Par ailleurs, une conférence intitulée : «Yennayar : présages et célébrations», sera animée par l’auteur Kamel Drici Kamel. Suivie d’une autre portant sur le mythe et la réalité de cette fête millénaire, animée par le journaliste et auteur Mohamed Ghobrini. A signaler qu’un nombre important de conférences est à l’ordre du jour. «Yennayer : le symbole du renouveau amazigh ; une histoire à revisiter», «Yennayer : une fête, une culture et un patrimoine à sauvegarder». A noter que le Haut Commissariat à l’amazighité s’attelle actuellement sur le projet du classement de la fête de Yennayer (année amazighe) au patrimoine immatériel universel par l’Organisation des Nations unies de l’éducation, des sciences et de la culture à (Unesco) et ce, à travers un dossier que l’Algérie a remis l’Unesco. Pour sa part, la localité d’Azazga, par le biais de l’annexe de la Maison de la culture, sera au rendez-vous. Au programme la projection du film intitulé m-mizren de Ali Mouzaoui, une pièce théâtrale intitulée : Times par l’association culturelle Itrane de †akerboust.

Des pièces théâtrales portant sur l’histoire et les dynasties berbères seront présentées par différentes association et troupes théâtrales.

Cette année, les animations sur les places publiques constituent la nouveauté. En effet, de la place de l’Olivier, les organisateurs comptent, ce mardi, lancer le grand Carnaval «Ayrad» avec la participation des différentes wilayas et les troupes théâtrales de Tizi-Ouzou. Une «Waada» de Yennayer sera organisée avec la participation du mouvement associatif de la wilaya et différents sponsors. Yennayer est fêté par les Algériens avec faste et rites, en attendant de l’institutionnaliser comme Fête nationale.*.lechodalgerie.com/vendredi 8 janvier 2016 

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* Yennayer 2965

Une ambiance inhabituelle a gagné les commerces et marchés de la capitale où les habitants s’apprêtent ce soir, et à l’instar de tous les Algériens, à célébrer le nouvel an amazigh 2965.

Merveilleusement décorées, les devantures des magasins de friandises et fruits secs du marché Ali Mellah s’emparent vite de l’attention des citoyens venus faire leurs emplettes afin de perpétuer le traditionnel rituel du « treize ».

Ainsi, et dans l’esprit de préserver les traditions héritées, les Algériens s’affairent à préparer copieusement un dîner qui réunira, une soirée durant, tous les membres de la famille. Pour concocter le plat prisé à cette occasion en l’occurrence « erfis » avec des morceaux de poulet, les mères de famille ne cessent d’affluer vers les différents commerces pour l’achat de viandes et autres ingrédients indispensables. Grandement fêtée, beaucoup cependant ignorent le contexte qui entoure ces festivités.

Au marché Clausel, Mme Malika dira à ce propos, qu’elle célébrait Yennayer par pure tradition. Il est célébré le 12e jour du nouvel an chrétien pour se marquer la différence avec les chrétiens.

Cet avis est partagé par Abdelkader, venu lui aussi acheter le nécessaire en compagnie de ses deux petites filles. Il s’agit de célébrer le nouvel an de manière différente des chrétiens.D’autre part, une aubaine pour les commerçants qui verront leurs bénéfices se multiplier du fait de la hausse des prix des produits proposés notamment les fruits secs et friandises.*APS-12/01/2015

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**Célébration de Yennayer 2964

En l’honneur des ancêtres

Le couscous, le plat préféré par excellence pour Yennayer

**Fidèles à la tradition, les familles oranaises s’apprêtent à célébrer Yennayer dont les prémices sont déjà visibles à travers les différents marchés populaires de la capitale dans l’ouest du pays. Les préparatifs du Nouvel An amazigh, qui bouclera son 2964e cycle le 12 janvier, se traduisent par un regain de l’activité commerciale des produits forts prisés par les consommateurs en cette période, notamment les arachides et les fruits secs. L’aubaine est saisie d’abord par les marchands de gros en alimentation générale qui s’approvisionnent plusieurs jours à l’avance avant de fournir les étalages des principaux marchés tels ceux de Medina J’dida, de la rue des Aurès (ex-La Bastille) et d’El Hamri. Les détaillants accordent, dans ce cadre, une attention particulière à l’emballage et à la présentation des produits. Les uns et les autres rivalisant d’ingéniosité pour attirer la clientèle, certains offrant même, en guise de bienvenue, une plante ornementale locale comme celle du palmier nain (doum). «Les commerçants savent que pour être bien achalandés, ils doivent se mettre dans l’ambiance en exposant la plus grande variété d’aliments avec la meilleure visibilité possible», observe un père de famille. Le prix a également son importance, ajoute ce fonctionnaire venu, dit-il, en «prospection» dans la rue des Aurès, expliquant que «quand la famille est nombreuse, il faut savoir combiner les achats et ne pas faire dans la démesure de sorte à ne pas grever le budget». La foule des consommateurs qui s’agglutinent devant les étals à l’approche de Yennayer montre cependant qu’il est difficile de résister à la tentation, tant cette tradition est porteuse d’un bonheur intense dans la maisonnée. Dans les foyers, en effet, la célébration crée une ambiance conviviale exceptionnelle autour de la «maïda» servie à l’occasion avec un menu typiquement local appelé «cherchem», un repas à base de grains de blé bouillis mélangés aux pois chiches et aux fèves. Ce plat qui est réservé en général pour le dîner s’accompagne de la cérémonie, tant attendue par les enfants, de distribution du «m’khalet», à savoir un mélange de friandises et de fruits secs dont bonbons, chocolat, amandes, pistaches, noix, noisettes, dattes, cacahuètes, halva et autres châtaignes et figues sèches. La tradition veut également que les confiseries offertes soient disposées dans de petites bourses en tissu, petits sacs opaques dont le cordon de fermeture sera desserré avec empressement par les petits sous le regard amusé des parents. La célébration du Nouvel An amazigh permet, en outre au public d’assister à des activités thématiques organisées chaque année en cette circonstance par la direction de la culture et l’association locale Numidya. Des expositions de produits artisanaux, des représentations théâtrales, des récitals poétiques, des concerts de musique et des défilés d’habits traditionnels sont proposés dans ce cadre à travers les différents établissements culturels de la ville. Ces manifestations qui mettent en relief la richesse du patrimoine ancestral algérien comprennent aussi des conférences, des sorties vers les sites et monuments historiques et des projections de films. Le tout clôturé par la dégustation d’un couscous préparé à l’ancienne selon une recette spécial Yennayer. Ces activités constituent également une opportunité pour s’imprégner de l’origine du calendrier amazigh, que les historiens s’accordent à situer vers 950 ans av J.-C. date à laquelle, selon une piste de recherche dominante, le roi berbère Chachnaq a vaincu le pharaon d’Egypte. *L’Expression-Dimanche 12 Janvier 2014

Dans les foyers, la célébration crée une ambiance conviviale exceptionnelle autour de la «maïda»

**Yennayer 2964 arrive. Programmé du 10 au 13 janvier à Tébessa à l’extrême est du pays, «Thibessbest» en langue amazighe, accueillera un important événement qui sort de l’ordinaire. Sortant de la Kabylie vers les wilayas des quatre coins du pays, chaque année comme à son accoutumée, le Haut Commissariat à l’amazighité (HCA) a concocté un riche programme qui devra donner un sens à l’histoire de Tébessa. Cette ville n’est pas forcément dans une région qui fait sienne la contrebande à l’instar des wilayas de l’Ouest telles que Tlemcen qui connaît le phénomène. Tébessa, c’est aussi, des citoyens qui tiennent énormément à leur histoire, unité et identité originelle, dans toute sa dimension surtout dans les moments difficiles, tout en respectant les différences des peuples. Les portes de l’année 2964, typiquement amazighe, dans toute sa composante, le roi numide Crachina donna une véritable leçon de courage et de lutte pour la dignité et la liberté des peuples africains et de l’Afrique du Nord en particulier. La manifestation verra l’organisation de plusieurs rencontres culturelles: des conférences, des ateliers d’initiation à la lecture et l’écriture amazighes, des projections de films et des représentations théâtrales. Le programme proposé par le HCA est très riche et certaines activités sont d’une grande originalité, ce qui enchantera le public de Tébessa. Le passage obligatoire à la nouvelle année se veut être une journée qui augure, suivant la culture ancestrale des Amazighs, le labeur et la prospérité. De grands artistes qui viendront de plusieurs régions du pays telles que Timimoune, Ghardaïa, seront au rendez-vous. A l’image du défunt Mohamed Medjahed (Momo), chroniqueur et spécialiste en art culinaire (à titre posthume), Abdenacer Guedjiba, chercheur en linguistique amazighe, variante chaouie, Dida Badi, chercheur en anthropologie, spécialisé dans le monde touareg, Aïssa Brahimi, chanteur-compositeur et pionnier de la chanson moderne chaouie, ainsi que d’autres artistes du domaine qui projetteront leurs films et 4e art qui donneront certainement du punch aux nombreux fans et adeptes des valeurs artistiques et culturelles de toute l’Algérie. Yennayer 2964 s’inscrit comme un coup de projecteur sur les Nememchas, fraction de la grande confédération amazighe des Zénètes et des Houaras, qui habitent aujourd’hui les régions de Tébessa et autres régions chaouies à explorer absolument. Bonne année 2964 aux Algériens.*L’Expression-Dimanche 12 Janvier 2014

** Le nouvel an berbère célébré dans les quatre coins du pays

1S’il y a une fête qui a pris sa revanche sur l’amnésie, l’oubli et la déculturation, c’est bien Yennar. Spécialement berbère, mais pas exclusivement berbérophone, puisque le nouvel an amazigh est célébré dans les quatre coins du pays, aussi bien dans les régions où l’on s’exprime encore en tamazight (Kabylie, Aurès, M’zab…) mais aussi dans les autres régions du pays, où la mémoire populaire n’oublie point. Yennar, Yeannayer ou encore Nayer, il s’agit de la même fête, puisque c’est la même date ou presque. Pour certains, c’est le 12 janvier, pour d’autres le 13 du même mois.
Dans l’arrière-pays de l’Aurès profond, Yennar n’a jamais été mis au placard, même s’il a perdu un peu de sa verve. Les anciens maintenaient la tradition qu’ils ont héritée des aïeuls. La renaissance culturelle qu’avait connue le Grand-Aurès depuis les années 1980, grâce au mouvement associatif, et particulièrement, le Mouvement culturel amazigh (MCA), avait permis une sorte de relance, sommes-nous tentés de dire, une mise à jour de plusieurs pratiques sociales et culturelles qui allaient vers un trépas certain.
Cependant, ce fut la fête du nouvel an berbère qui semble avoir le mieux profité de cette reviviscence, pour la simple raison que cette coutume plurimillénaire était encore vivace. Ce qui a facilité ce retour de mémoire sans grand dépoussiérage. Aussi bien dans  l’Aurès géographique, où l’usage de la langue berbère avait connu un certain recul, qu’à travers l’Aurès linguistique, où la communication au quotidien fait appel à la langue  maternelle (le chaoui), s’est maintenue, voire s’est propagée. La célébration de la fête de Yennar, bien enracinée, est restée la même dans le fond avec peut-être quelques particularités d’une région à une autre, vu la géographie, le climat, la composante humaine, quelques fois aussi, dans l’appellation (nayer, yennar ou encore amenzou n’yennayer) sans plus. Amenzou n’yennayer (le début du mois), toute la famille se mobilise pour donner un coup de balai à la maison, comme pour mettre le compteur à zéro et entamer une nouvelle année. Cette tâche de nettoyage de la maison (akham) revient aux femmes, les murs de la maison sont repeints avec une terre blanche (lous) ainsi que le revêtement du sol par un nouveau tuf.
On prend soin aussi et surtout de changer le premier galet de l’âtre (ini) en attendant de placer deux nouveaux galets, en tout, il y en a trois. La fête de Yennar semble être dans les Aurès un début ou un prélude pour entamer pleins d’activités, dicté par la nature et surtout l’agriculture. En effet, dans la région de N’Gaous, aussi bien à Tifrene qu’a Boumagar, c’est le début de la presse des olives. Dans les moulins à huile on prend soin de ne dire que de bonnes paroles, n’accepter aucun blasphème, l’outrage n’est pas toléré ce jour-là, car cela peut fâcher Dame Nature et la presse sera de mauvaise qualité. Chez les Nemamcha, dans la région de Khenchela, Yennar est l’occasion d’installer le métier à tisser (hazeta) pour entamer un nouveau tapis. Une bonne récolte et des nouveau-nés en bonne santé sont les vœux les plus fréquents. Côté culinaire, le premier Yennar (12 janvier au soir), on déguste elfef,  une sauce très épaisse à base de semoule et de dattes écrasées.
Les enfants se font couper les cheveux et recevront leur première pièce de monnaie. Le meilleur est pour le soir, quand grand-mère regroupe les enfants autour de l’âtre pour leur raconter encore une fois l’histoire de ce cavalier brave comme personne l’a jamais été. Une date qui a fait face à l’oubli, mais qui cherche encore une reconnaissance parmi les siens. Jusqu’à aujourd’hui, l’an 2961, toutes les demandes pour officialiser ce jour comme fête nationale sont restées lettre morte. Bonne Année ! (Liberté-12.01.2011.)

**Yennayer  2964 dans la région de Tlemcen

Coïncidant avec le nouvel an du calendrier Amazigh -2964 correspondant a l’année 2014, Ayred (le lion) est fidèlement fêté par la population de Beni Snous (30 km de Tlemcen).Cette tradition, basée sur des mets particuliers (berkoukes, beignets et crêpes) et des spectacles nocturnes consistant à reproduire une histoire mythologique, est célébrée tous les ans avec la même ferveur et passion. Mais en fait, qu’est-ce qu’Ayred ? En plus des victuailles, les habitants, réunis en groupes de neuf personnes toutes déguisées avec des masques représentant des animaux, passent d’une maison à l’autre. Le lion est tiré à l’aide d’une chaîne. Le guide, accompagné de ses acolytes et muni d’un drapeau, frappe aux portes des maisons ; au cas où le ou la propriétaire n’ouvre pas, les participants entonnent : «La jarre est cassée et la maîtresse de maison est répudiée.» Un amas de pierres est alors déposé sur le seuil de la maison. Si la porte est entrouverte, le lion entre, suivi de ses compagnons au son de la ghaïta et du bendir et des chants : «Ouvrez vos portes, nous sommes venus…» La suite du scénario dont on garde le suspense est tout aussi passionnante. Mais au fond, tout ce jeu – qui est la préservation de l’héritage des aïeux – a pour objectif principal la solidarité puisque les fruits, les légumes et l’argent récoltés seront distribués aux nécessiteux.*Chahredine Berriah-El Watan-11.01.2014

**Yennayer  2964 à Oran

Le passage obligatoire à la nouvelle année se veut être une journée qui augure, suivant la culture ancestrale des Amazighs, le labeur et la prospérité. Yennayer est le premier jour de l’an du calendrier agraire utilisé depuis l’antiquité par le peuple Amazigh à travers l’Afrique du Nord.
Il correspond au premier jour de janvier du calendrier Julien. Le Yennayer marque la séparation entre deux cycles solaires, passage des journées courtes, «noires» aux journées longues, «ensoleillées». Il est fêté dans la quasi-totalité des régions du Nord de l’Afrique. Pour la célébration  de l’année  2964, Oran connaît un regain de l’activité commerciale des produits fort prisés par les consommateurs en cette période, notamment les fruits secs.

Les étalages des principaux marchés sont garnis des produits consommés durant cette fête. Dans une ambiance conviviale, les familles célèbrent cette fête avec un menu traditionnel «cherchem» agrémenté de friandises et de fruits secs dont les noisettes et bien sûr les dattes. Les festivités s’étaleront du 10 au 12 du mois en cours. Plusieurs expositions sont au programme avec la participation des wilayas des quatre coins du pays. Des tables rondes sur Yennayer et le patrimoine culturel, des projections de films et conférences ayant trait à cette occasion sont au menu.Le théâtre régional abritera aussi une présentation intitulée  «Zalamit» de la troupe de Bejaia.

Des visites guidées seront aussi programmées au niveau des sites et monuments  historiques de la ville. Le programme est très riche et certaines activités sont d’une grande originalité, ce qui enchantera le public d’Oran. Cette célébration sera aussi marquée par «la fête du couscous pour tous», au cours de laquelle participants, invités et passants seront conviés à déguster un grand couscous.  Des Journées culturelles et artistiques seront organisées à Oran du 9 au 11 janvier 2014 pour marquer la célébration  de la Fête de Yennaer. Ces journées sont organisées sous l’égide du Haut Commissariat de l’Amazighité, de l’APW, de la Direction  de la Culture et de l’APC. Au programme de ces journées figurent la traditionnelle Fête du couscous, le Marché et le Salon du Yennaer avec des chants et des danses de troupes locales folkloriques.*Tegguer Kaddour-El Watan-07.01.2014

 

**Yennayer 2963 correspondant a l’année 2013
 A partir de ce 12 janvier, les Algériens fêterons le nouvel an amazigh. Un rendez-vous annuel incontournable pour la communauté berbère. Plus qu’une célébration traditionnelle, Yennayer continue à être observé dans toutes les régions d’Algérie ainsi que dans l’ensemble du Maghreb.

Bien qu’il ait perdu de sa consistance, Yennayer a repris de manière plus marquée ces dernières décennies. «Célébrer Yennayer chaque année est une manière de revendiquer son appartenance à un groupe multimillénaire. Nous sommes tous liés, où que nous soyons sur le territoire national et même à l’étranger, avec toutes les festivités organisées par la communauté berbère», explique Nabila Haouchine, anthropologue. «Au-delà du caractère festif, il y a cette symbolique d’union et de prise de conscience des autorités. Chaque année, une multitude d’activités culturelles sont organisées dans les communes et wilayas.»

Rites

Une riche programmation est prévue dans tous les théâtres, Maisons de la culture, Maisons de jeunes, centres culturels des wilayas. Cette année, même les restaurants s’y mettent en organisant le repas de Yennayer, à l’exemple des restaurants Hippopotamus d’Alger, La Perle à Staouali, et Dar Lahlou, aux Pins Maritimes.
Cette fête se manifeste par diverses traditions et des rites particuliers qui s’attachent à la même signification globale, mais se déclinent selon des variantes diverses au fil du temps et des lieux. Le partage du repas – immensi n’yennayer en amazigh – prend alors une dimension particulière, chargée d’émotion et de solennité. C’est généralement un plat de couscous ou de feuilles de pâte (t’chekhchoukha à l’Est ou r’gag à l’Ouest…) ou d’autres plats traditionnels auxquels on associe, par la suite, des friandises, des dattes et des fruits secs (abricots, raisins, figues…). Ces derniers sont souvent assemblés dans de grands plats où chacun vient puiser sa part.

Mythes

Aux côtés des célébrations traditionnelles en famille ou dans les communautés de voisinage, les institutions culturelles proposent des programmes divers sur l’ensemble du territoire national.
Yennayer c’est également des saveurs culinaires. Ces derniers permettent de regrouper tous les membres de la famille ou du clan. En cette occasion, on doit manger à satiété pour conjurer et éloigner la perspective malheureuse de la sécheresse ou d’une mauvaise récolte, synonymes de faim. De nos jours, c’est l’art culinaire qui prévaut, les femmes réinventent les plats d’avant pour le plus grand plaisir des yeux ! 

Communion

D’un endroit à l’autre, la fête de Yennayer s’accompagne de différents rites comme celui des défilés de costumes et de masques, sortes de petits carnavals joyeux. Celui des Béni Snouss, au sud de Tlemcen, est un de ceux qui ont survécu. Il existe aussi plusieurs mythes qui sont l’occasion de jeux et d’échanges entre générations. On connaît surtout celui de la vieille, el aâdjouza. Depuis quelques décennies, Yennayer revient progressivement dans les pratiques socioculturelles et les médias, qui relatent ses célébrations, contribuant à cette résurgence plus marquée. C’est donc un moment fort de communion et de convivialité au sein des familles, des villages et des communautés anciennes où l’on tenait à ce que tout le monde soit présent.*El Watan-11 01 2013.

**Fête de Yennayer : le traditionnel couscous à l’honneur

La fête de Yennayer crée une ambiance des grands jours où un soin particulier est mis dans la préparation du traditionnel plat de couscous.

La fête de Yennayer, début de l’an berbère,  permet d’évoquer toutes les recettes culinaires qui accompagnent les différentes festivités organisées à cette occasion. Depuis la nuit des temps, Yennayer est synonyme de saveurs et de plats divers que les familles concoctent en cette occasion. En temps normal, on n’exige pas le respect des traditions pour préparer le couscous et le bouillon qui l’accompagne. Cependant, à l’occasion de l’arrivée de Yennayer, c’est à un véritable voyage dans les profondeurs des traditions que les nombreuses mères et grands-mères nous invitent.

Dans les ménages de la région Nath Yedjar, c’est le retour aux sources pour retrouver les saveurs du passé tant elles manquent aujourd’hui. On ne préconise jamais la manière actuelle de préparation du couscous, cela serait une énorme entorse aux traditions culinaires ancestrales qui ont été léguées par les aïeuls.

Une semaine avant l’arrivée de Yennayer, de nombreuses familles s’y préparent comme on se prépare pour le Ramadhan ou la fête de l’Aïd. Le couscous reste le maitre de cérémonie pour cette grande fête amazighe. Il est aux Maghrébins ce que les pâtes sont aux Italiens et le riz aux Chinois. On le prépare avec la semoule d’orge, de blé et même de glands. On se prépare à passer une bonne soirée de communion et de dégustation. Si le couscous reste le plat de tous les ménages, le bouillon qui l’accompagne diffère d’une famille à une autre.

La viande blanche de poulet semble convenir dans tous les plats familiaux. Certains préfèrent acheter un poulet vivant qui sera immolé, déplumé et cuit le jour du repas de veille, le dîner de Yennayer (Imensi N Yennayer). D’autres préconisent le poulet de basse-cour, qui offre une chair rougeâtre et donnerait  la meilleure saveur au repas de Yennayer. Le bouillon pourrait être préparé avec des légumes secs (pois-chiches, pois cassés, haricots, fayots ou mangetout…etc.). Les morceaux de poulet et de viande doivent être coupés en parts égales et cuits. Dans le plat, c’est le régal d’un couscous exquis au poulet et aux légumes. C’est ainsi qu’on savoure les délices de ce repas de préférence sous la lumière de bougies.

Un autre plat de couscous aux œufs durs est préparé et chacun doit déguster sa part dans cette ambiance festive inhabituelle. Tout le monde pourra ainsi apprécier les envolées de parfums culinaires que dégage le couscous du jour. Le rituel de Yennayer est aussi accompagné de la première coupe de cheveux pour les petits enfants en leur préservant quelques mèches au dessus du front. Dans la soirée, on veille un peu tard pour accueillir le nouvel an amazigh.

Les vieilles prient pour que l’année soit prolifique en produits alimentaires et que la famille ne se retrouve pas dans le besoin. Pour cela, avant la prière d’El fedjr, les vieilles poussent des youyous discrets sur les «Ikoufène» et les jarres d’huile.*El Watan-12 01 2013.

**Jour de l’An berbère 2962 …et fête de Yennayer

De nombreuses activités sont prévues ce jeudi 12 janvier pour fêter Yennayer .

Le jour de l’An berbère sera célébré jeudi avec de riches programmes d’activités dans les différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou. Au chef-lieu de wilaya, Radio Tizi Ouzou compte marquer Yennayer 2962 par l’organisation de plusieurs festivités comme l’hommage aux anciens de la radio Djurdjura (qui avait émis de 1960 à 1966). Said Smail, Mustapha Abdoun, El Hachemi Khelil et la famille de feu Ferhat Oumalou seront honorés à cette occasion.

Le programme de cette station régionale sera consacré ce jeudi essentiellement à Yennayer, notamment la table ronde avec les autres stations de Bejaia, Tipaza, Chlef, Ghardai, Batna, Adrar et Tlemcen, autour de la célébration du Nouvel An amazigh à travers le territoire national.

Une émission avec la participation des enfants handicapés sera également retransmise le même jour à partir du parc Thameghra de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. Le programme de ce media de proximité sera clôturé par un gala artistique avec Malika Domrane, Joe les Berbères, Ichenwiyen, Akli D, Mosha, Rahima, Khelfaoui, Karim Abranis et Brahim Tayeb. Au menu de la maison de la culture Mouloud Mammeri, ce jeudi, figurent une exposition d’objets traditionnels de la vallée des Beni Senous (les Berbères de Tlemcen), une projection de films documentaires, des conférences autour de l’introduction, le déroulement et la symbolique d’Ayred chez les Beni Ssenous.

De l’animation avec les troupes folkloriques (Idhebalen) ainsi que du chant traditionnel seront aussi de la partie. De son côté, l’association humanitaire Rotary club procédera, le jour de Yennayer, à la remise de 280 fauteuils roulants aux personnes handicapées nécessiteuses des wilayas de Tizi Ouzou, Jijel, Boumerdès, Bouira et Béjaia. Dans d’autres localités de la wilaya, le jour de l’An berbère sera aussi fêté, notamment par le mouvement associatif.A Fréha, l’association Asekfel du village Ikherbane a élaboré un programme d’activités pour vendredi prochain.

Les organisateurs de cette manifestation prévoient, entre autres, des conférences, une exposition de robes kabyles et d’objets traditionnels à l’école primaire de cette bourgade. Dans la commune de Timizart, l’association culturelle Anar Ubizar qui reprend ses activités cette année, après une décennie d’absence sur le terrain, sera au rendez-vous, cette semaine, avec les festivités de Yennayer.
La commune d’Aghribs ne sera pas en reste des festivités qui égaieront les villages de Kabylie.
D’ailleurs, pour perpétuer cette tradition ancestrale, l’association Adrar Ath-Koudhia, organisera un concours du meilleur plat traditionnel. D’autres activités seront également organisées par les associations culturelles à travers la wilaya. (El Watan-11.01.2012.)

 

*Célèbration de Yennayer 2963 à Oran

Les étals des marchés d’Oran sont déjà en fête depuis une dizaine de jours. Ils rengorgent de tous les ingrédients, fruits secs et friandises, mets nécessaires pour la célébration de la nouvelle année amazigh, Yennayer, prévue pour la
soirée du mercredi.

Célébrer Yennayer est une tradition bien ancrée chez les familles oranaises, même chez les plus modernes d’entre elles. Plusieurs jours, bien avant l’avènement de cet évènement, l’ambiance de fête s’installe et perceptible dans les rues commerçantes et autres lieux publics.
Rares sont les marchés dépourvus de ces étals, décorés par des guirlandes multicolores, proposant aux visiteurs une grande variété de fruits secs, du chocolat et de friandises de diverses formes et couleurs. Si différentes versions sont données pour expliquer les origines de cette fête et le sens que lui donnent les familles, chez les oranais, ce jour particulier doit être un signe de richesse, d’opulence, de force et de bonne santé.

Les délicieux mets servent pour la tenue d’une tradition consistant à mettre les enfants en bas âge dans un couffin en paille, et de verser sur leurs têtes bonbons, amandes, noix, chocolat, etc. « Il y a tout une symbolique derrière cette tradition », explique Mme. Kheira, une septuagénaire oranaise, qui n’a jamais omis de célébrer cette fête « aussi vieille que la terre ». « Perpétuer ce geste, c’est pour que l’enfant soit aussi fort que l’écorce des fruits secs, et ses jours soient aussi doux que le sucre », explique-t-elle.

Autre symbolique est la préparation du « charchem », un plat indispensable au dîner de Yennayer, composé de divers légumes secs et féculents, blé, pois-chiches et fèves sèches notamment. « Comme Yennayer est le premier jour de l’an dans le calendrier agraire, utilisé par les berbères dans l’antiquité, on prépare le charchem, comme bonne augure pour le démarrage de saison agraire », explique le vieux Daoud.

Alors que certaines traditions subsistent et résistent aux courants de la modernité, d’autres tendent à disparaître à Oran, oubliées peu à peu par les nouvelles générations qui ne retiennent que l’aspect « de consommation de cette fête », regrette Meriem, nostalgique aux « belles traditions du passé ». Parmi ces traditions, aujourd’hui disparues, « El mezoued », cette petite bourse en tissu, cousue spécialement pour l’occasion, et remplie de fruits secs et de sucreries. Elle est offerte aux enfants dans la soirée de Yennayer, avec la recommandation de la garder le plus longtemps possible. Le but étant d’apprendre aux enfants à économiser et à préserver les biens.

Meriem regrette également « Leilat laâdjouz », un conte que racontaient les grand-mères lors du dîner. Le conte relate l’histoire de Laâdjouz, la vieille dame de Yennayer, qui viendra le soir, faire le tour des maisons pour récupérer sa part du dîner, qu’on lui laisse au seuil de la porte. Elle vérifie, par la même occasion, les ventres des petits pour s’assurer qu’ils ont bien mangé.

Yennayer, tout comme les autres fêtes traditionnelles et religieuses, est une autre occasion pour se retrouver en famille, autour d’une table bien garnie, de friandises et d’un succulent dîner.

Cette année, le Haut commissariat à l’amazighité (HCA) célèbrera, cette année à Oran, cette fête, en proposant une palette d’activités culturelles et artistiques, aussi variée que les mets de Yennayer.*APS-le 12/01/2012

*Célèbration de Yennayer 2962 à Oran : 190 participants à la médiathèque

 Les festivités, qui s’étaleront du 10 au 13 du mois en cours, auront pour cadre la médiathèque, le Théâtre régional(TRO), ainsi que dans certains centres culturels d’El Bahia, sont organisées par le Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) en collaboration avec la wilaya d’Oran et l’association culturelle «Numidia». Quelque 190 participants prendront part à ces festivités qui comportent plusieurs activités. Le programme proposé par les organisateurs est très riche et certaines activités sont d’une grande originalité, ce qui enchantera le public d’Oran, lequel sera certainement très nombreux à visiter les stands du Salon du livre et les tables culinaires et, enfin, assister aux différentes conférences et pièces de théâtre et autres.

Le 11 janvier, en fin de la journée, un défilé-déguisement est prévu à la place «El Kahina» (place de l’ex-Cathédrale), au centre-ville d’Oran. Le même jour, un dîner préparé dans les traditions de l’ouest du pays sera partagé avec les pensionnaires du centre des personnes âgées et handicapées d’Oran. Notons que les participants vont prendre part à la caravane «Yennayer 2962», qui ralliera Oran par train en provenance de la gare Agha (Alger). Le 1er Yennayer marque la séparation entre deux cycles solaires, passage des journées courtes, «noires» aux journées longues, «ensoleillées», est fêté dans la quasi-totalité des régions du Nord de l’Afrique. (El Watan-08.01.2012.)

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*Yennayer investit le marché de la rue des Aurès à Oran Le marché des Aurès est à l’heure du yennayer à Oran. En effet, la plupart des étals sont chargés de confiseries et de fruits secs. Ainsi, noix, noisettes, figues sèches, arachides, bonbons, sont proposés aux habitués de ce marché des fruits et légumes.

Les prix proposés, comme l’ont indiqué ces commerçants, ne diffèrent pas de ceux de l’année écoulée. Les noix sont cédées à 800DA, voire 700 DA le kilogramme, tout comme les noisettes, à 700 DA. Les figues sèches s’affichent, pour leur part, à 400 DA. La confiserie est aussi variée comme le sont les fruits secs. Bonbons en sachets et en vrac, caramels, chocolat, halwa turque, etc., à des prix relativement abordables. Célébrer cette fête berbère est devenue une tradition qui se perpétue de génération en génération. Il faut dire que les citoyens ne se bousculent pas pour s’approvisionner en de tels produits. «C’est au-dessus de mes possibilités financières» nous dira cette vieille dame toute contente d’avoir acheté 500 grammes de ce mélange confectionné par le commerçant.

Le fait notable, au cours de cette année qui s’annonce, est que les ménagères s’approvisionnent, pour la plupart, en petites quantités (250 grammes de chaque produit). «L’essentiel est de faire plaisir à mes enfants, quelle que soit la quantité» nous dira ce père de famille. Il est vrai que yennayer, qui se fête le 12 de chaque mois de janvier, est aussi une occasion pour tous les membres de la famille de se réunir autour d’un plat de couscous roulé ou de berkoukes, clôturé par la distribution des parts de fruits secs et de confiseries que la grand-mère aura pris soin de mélanger (Mkhelet)  et remis à chacun des membres dans une ambiance chaleureuse et conviviale. C’est là tout le charme de yennayer.  (El Watan-12.01.2011.)

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*Yennayer, Jour de l’An berbère.

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Jour de l’An berbère, il coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien qui correspond en 2011, à l’an 2961 du calendrier berbère. Il a la particularité d’être fêté autant par les populations berbérophones qu’arabophones. Au même titre que certaines fêtes religieuses officielles (Mouloud, Aïd, Achoura…) à la seule différence que celles-ci sont décrétées journées fériées.
Yennayer s’est taillé contre vents et marées, une place prépondérante au sein de la société algérienne moderne pour s’imposer comme élément identitaire et fédérateur incontournable sans pourtant bénéficier d’une reconnaissance officielle pour affirmer sans aucun doute son indépendance.
Une caractéristique de tout ce qui symbolise l’esprit de liberté et de tolérance. Tout ce qui ne rentre pas dans le moule de la culture institutionnelle que tendent à perpétuer les redoutables initiateurs de la pensée unique. Les détenteurs de ce pouvoir de décision fêtent, pourtant, eux aussi, cet événement.
Une contradiction qui est sans doute appelée à être rectifiée. Yennayer est tout le contraire de tout cela. Il traduit et rappelle des faits et gestes ancestraux à travers lesquels s’est forgée et a pris corps la nation algérienne dont la principale caractéristique demeure de hauts faits d’armes.
L’an zéro du calendrier berbère remonte à des événements marquants qui datent de l’époque de l’Egypte ancienne.
SheShonq 1er, prince de la tribu berbère des Mechaouech, qui a conquis le pays des Pharaons, est monté sur le trône pour y régner pendant 21 ans, de -945 à -924. Il est le fondateur de la 22e dynastie égyptienne. Il réunifia l’Égypte en l’an 950 avant J.-C puis envahit la Palestine pour s’emparer à Jérusalem, de l’or et des trésors du temple de Salomon.
Un événement parmi les plus anciens attestés par les premiers textes bibliques. Yennayer prend cependant toute sa dimension dans la relation qui l’unit au travail de la terre, le cycle des saisons…qui sont célébrés par des rites et coutumes qui témoignent d’une communion étroite entre les éléments naturels, le monde des morts et des vivants, que l’on qualifierait aujourd’hui de fusionnelle. La spécificité de Yennayer, à l’instar de «sebeiba» (fête célébrée chez les Touareg du Tassili N’Ajjers à Djanet) ou d’autres manifestations propres aux sociétés africaines traditionnelles, réside surtout dans sa manière d’investir l’espace de la vie quotidienne et de sa structuration du temps, marquée par une genèse: l’opposition nature-culture.
Le génie berbère mais aussi les contraintes liées à leur environnement (rudesse du climat, terres ingrates difficilement cultivables…) l’ont élevé à un rang de mode d’organisation sociale strict et codifié, marqué par des croyances païennes ou animistes qui réglementaient la vie des groupes ou des clans.
Aujourd’hui absorbées par la religion musulmane, elles attestent d’un Islam tolérant qui particularise la majorité de la population algérienne et la région du Maghreb.
D’Alger à Tamanrasset, de Annaba à Oran, d’est en ouest et du sud au nord, Yennayer sera célébré par l’ensemble de la population algérienne sans complexe et sans tabou.
Chaque région, sans distinction d’appartenance ethnique et dans toute sa diversité linguistique, exprimera toute la dimension sociale économique et politique de cet événement enraciné depuis des siècles au plus profond de la société kabyle en particulier et amazighe en général. (L’Expression-11.01.2011.)

**LES DOUCEURS ET LES RITES D’UNE FÊTE

Yennayer, raconte-moi ton histoire!

C’est la seule fête non musulmane commune à tous les peuples d’Afrique du Nord.

«Ad ffãen iberkanen, ad kecmen imellalen». Par cet adage est annoncé le premier jour de l’An «ixef useggwas» ou Yennayer dans certains villages de Kabylie. Ce moment marquant la séparation entre deux cycles solaires, passage des journées courtes, «noires» aux journées longues, «blanches», est fêté dans la quasi-totalité des régions du nord de l’Afrique.
Et le mot Yennaye: Yen Ayyar. Yen: le chiffre1 (Yiwen:yen) et Ayyur: lune, en tout ça donne première lune ou premier mois. Vers 1968, l’Académie amazighe a proposé de créer une «ère amazighe» et a fixé comme an zéro du calendrier amazigh les premières manifestations connues de la civilisation amazighe, au temps de l’Égypte ancienne, lorsque le roi libyen Chechonq Ier (Cacnaq), fondateur de la XXIIe dynastie égyptienne monta sur le trône et devînt pharaon en Égypte. Avant d’envahir la Palestine, il réunifia l’Égypte. À Jérusalem, il s’empara de l’or et des trésors du temple de Salomon (un grand évènement cité dans la Bible).
Depuis les temps immémoriaux, le peuple d’Afrique de Nord célèbre, chaque année et chacun à sa manière et ses possibilités, cet événement ancestral.
Même s’il y a quelques années, la célébration de ce rite est limitée aux régions berbérophones, notamment la Kabylie, aujourd’hui, avec la prise de conscience des populations, l’événement est marqué à travers tout le territoire national, notamment dans les grandes villes telles que Oran, Constantine, Annaba et bien d’autres encore moins importantes.
Deux points communs subsistent toujours à travers les différentes célébrations:
1. Le premier, très symbolique et surtout profondément affectif, Yennayer est marqué dans certaines régions par le changement de certains décors et habitudes afin de débarrasser la maison des aléas de l’année écoulée et la placer sous le signe de l’abondance.
Symbole de longévité, on procède à la première coupe de cheveux aux petits garçons comme on taille les arbres à la même période. Cela dit, dans certaines régions berbérophones, on dit que l’enfant est comme un arbre, une fois débarrassé des mauvaises influences, il poussera plus fort et plus énergiquement. Bien que Yennayer est porteur de belles choses, il est aussi émaillé de quelques interdits: ne pas balayer pour ne pas chasser les bonnes influences, ne pas sortir le feu (les braises) de la maison et s’abstenir de prononcer des mots de mauvais augure tels que misère, sécheresse, faim, etc.
2. Le second point aussi important tient au partage du repas du soir.
«Imensi n’Yennayer». Marqué par un rite d’émulation, sacrifice propitiatoire, destiné à expulser les forces maléfiques (asfel).
D’où cette expression ancienne qui dit: «S idem ad ifeã lhem (Avec le sang disparaîtra le malheur).» La coutume veut que l’occasion soit estampillée d’un cachet particulier en priant les forces divines de fertiliser la terre, source de profusion et de prospérité. Toutefois, le plat préféré est le couscous préparé au bouillon de volaille que certains préfèrent égorger eux-mêmes par respect aux vertus prophylactiques assignées au sacrifice. Au bouillon qui doit comporter des légumes secs, on évite des produits épicés ou amers qui pourraient s’avérer d’un mauvais présage pour le reste de l’année, voire sécheresse et incendie des récoltes.
À ce plat, on peut ajouter un autre constitué par des crêpes (aheddur, tiãrifin, acebbwad) ou/et des beignets (tihbulin, lesfendj, lexfaf). Imensi n Yennayer est un repas de famille, on met à part ce qui revient aux filles mariées au dehors, et on dispose pour ce souper communiel les cuillères des absents.
La fête du Nouvel An amazigh est, avant tout, une valeur-symbole profondément ancrée dans la mémoire collective bonifiée par un écheveau de mythes, légendes et histoires qui s’entremêlent et que sociologues et historiens n’ont pas fini de démêler. Des légendes se sont tissées autour de Yennayer et des contes sont nés d’histoires aussi vieilles que le calendrier grégorien.
Une des plus connues est l’histoire de cette vieille femme (Tamãart) qui, sortant un jour de soleil et croyant l’hiver passé, s’était moquée de lui. Elle se délectait. S’adressant à Yennayer, elle lui dit: «Yennayer mon ami, tu nous a quittés sans faire aucun mal», Yennayer furieux, demanda à Fourar, premier mois du printemps, de lui prêter deux jours pour se venger.
«Je t’en prie, Fourar mon ami, Prête-moi l’un de tes jours, Que je châtie la chèvre impudente, Et lui mette la tête dans le feu» Fourar lui prêta une journée.
Aussitôt le ciel se couvrit de nuages, tonnerre et éclairs éclatèrent, puis la grêle et la neige se mirent à tomber. Le vent de son côté brisait tous les arbres.
Alors la vieille, qui était restée dehors avec ses chèvres, fut transie de froid et mourut. Et selon d’autres versions, a transformé la femme en une statue de pierre. C’est à la suite de cela que le dernier jour de Yennayer est dit «l’emprunté».
Le mois de Fourar a un jour de moins que les autres mois. En somme, Yennayer, une tradition encore vivante de nos jours avec ses rites, ses douceurs et sa symbolique, incarne le passage d’une étape à une autre. (L’Expression-13.01.2011.)

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*T’kout : Les symboles sous les cailloux

 Une année s’achève, une année commence, que Dieu nous apporte le bonheur. C’est par cette formule que les gens de T’kout accueillent le nouvel an qui correspond au 14 janvier du calendrier julien, en décalage de deux jours par rapport au calendrier grégorien.
Dans ce village du sud de Batna, comme partout ailleurs en terre chaouie, Yennayer, le nouvel an amazigh, renferme une symbolique particulière, illustrée par la fête et l’activité des femmes

En plus du nettoyage général des maisons, le changement des trois pierres du fourneau et la cueillette de l’herbe verte, symbole de richesse, les femmes accomplissent un rituel particulier au cours de leur sortie dans les bois.
Il s’agit de renverser les gros cailloux pour les déchiffrer selon des codes traditionnels. Ainsi, une pierre au-dessous de laquelle la femme découvre des fourmis veut dire qu’elle aura une année financière abondante. Une pierre qui contient plusieurs trous signifie que l’année qui commence apportera un nouveau toit. Le mariage a ses symboles aussi. Un caillou auquel est accroché un insecte veut dire que l’année sourira à la femme si elle est célibataire et lui apportera mariage et foyer. La mère qui découvre un joli insecte peut s’attendre à marier son fils dans les mois qui suivent. (El Watan-11.01.2011.)

**Yennayer dans les Aurès

 Les brindilles séculaires de l’la Fatima

 Le couple octogénaire, témoin et acteur de la Révolution, a toujours vécu dans ces murs qui cachent aussi des casemates gorgées de souvenirs et de légendes des combattants de l’ALN.

A 85 ans, l’la Fatima se prépare encore à fêter Yennayer. Aussi loin que ses souvenirs puissent l’emporter, elle se rappelle qu’elle n’a pas raté une seule fois cette fête qui a beaucoup de significations pour les Berbères des Aurès.
A Ca’cho, la dechra des Ouled Abdi Ousbaâ, il ne s’agit pas de répéter une tradition ancestrale ; c’est, en fait, le seul mode de vie. Dans ce village chaoui, témoin d’un siècle lointain, le seul trait de civilisation est l’électricité. Même les voitures ne peuvent y accéder, faute de route. Une vingtaine de familles vivent pourtant ici avec leurs enfants, privées de tous les standards de confort, mais pas de leur dignité.
L’la Fatima et son vieux chibani, aâmi Belkacem Sbaâ, n’ont jamais quitté leur maison, en dépit de l’insistance de leurs enfants installés quelques kilomètres plus loin, dans la commune de Oued Taga (Ighzer n’Taka), communément appelée Bouh’mar. Dans leur foyer d’un autre âge, l’austérité est un doux euphémisme. La grande pièce, qui comprend le salon, la chambre à coucher et la cuisine, pourrait être gardée telle quelle et transformée en musée.

Le couple octogénaire, témoin et acteur de la Révolution, a toujours vécu dans ces murs qui cachent aussi des casemates gorgées de souvenirs et de légendes des combattants de l’ALN. Sous ce toit noirci de suie, on a vécu la routine de tous les jours aussi et toutes les fêtes possibles, comme Yennayer, le jour de l’an amazigh et son contingent de rites et coutumes. Pour la maîtresse des céans, Yennayer est un jour de travail. La liste des activités est exceptionnellement allongée en cette journée exceptionnelle. Accueillir un nouveau cycle appelle un rituel sans fanfares mais chargé de symboles. La prière de l’aube, une fois accomplie, l’la Fatima et toutes les femmes du village s’arment de leurs cruches pour aller chercher de l’eau à la fontaine.
Même si d’ordinaire des jerricans en plastique ont remplacé les vieilles cruches en terre cuite, cette dernière est gardée pour des occasions pareilles. Des brindilles de gazon sont cueillies aux abords de la fontaine et placées entre l’embouchure de la cruche et l’entonnoir, symbole du renouvellement et du bien apporté par l’année qui s’annonce.

Couscous, ziraoui…

De retour à la maison, une tâche aussi utile que symbolique l’attend. Il s’agit de nettoyer la cheminée (ici, c’est le boulot de la femme) de la suie (akendil en tamazight local) à l’aide du balai fait à la main (thagouft). La suie récupérée est mise dans un panier avec les trois pierres (inguen) qui servent à porter la marmite sur le feu, puis jetée loin de la maison comme pour se débarrasser du vieux pour le remplacer par du neuf. De retour, elle ramasse de la terre et trois nouvelles pierres, pour son coin de feu, qu’elle va enduire d’abord de beurre naturel. Pour attirer le bonheur pour la maison, l’la Fatima n’oublie jamais de disperser  de l’herbe et des dattes dans les quatre coins de sa maison. Pendant ce temps, les grains de blé cuits dans l’eau bouillie ont fini de grossir. Le résultat (cherchem) est ensuite mélangé à la farine de blé et de dattes dures, obtenue grâce à la meule traditionnelle. L’la Fatima vient de préparer son premier plat : la b’sissa.
Le menu spécial comporte aussi le ziraoui (galette découpée en menus morceaux, mélangé à la pâte de dattes), ar’rab (des morceaux de galette chargés du nectar de dattes), des gâteaux (adhemin), sans oublier le must des must de Yennayer, tahrirt, une soupe épaisse, à base de semoule bouillie.
Le soir, c’est chakhchoukha au poulet ou bien du couscous à la viande pour ceux capables de se le permettre. Mais, souvent, les gens qui n’ont pas de moyens cotisent pour acheter une chèvre et se partager ses parties, selon un tirage au sort. Ici, la solidarité n’est pas un vain mot, c’est un code de conduite inscrit aux fondements de la communauté et aussi une règle de subsistance pour tous.

Les choses ont beaucoup changé

Debout aux côtés de sa grand-mère, Toufik (20 ans) acquiesce au moindre détail raconté et affirme maintenir la tradition. Vieux et jeunes vivent de la même manière à Ca’cho, il faut dire qu’il n’y a pas d’autre choix.
Toutefois, bien des choses ont changé pour tous. On est loin du temps, en effet, où l’on parcourait des centaines de kilomètres à pied pour aller dans le Sud s’approvisionner en dattes. Avec tout le sérieux que lui assure son âge, ammi Hamid Timizar, un ami et voisin de la famille, raconte le temps où on partait à pied à La Mecque pour accomplir le hadj. Aujourd’hui, la datte est disponible sur les étals de la ville la plus proche. Ça l’est beaucoup moins pour une place pour le hadj, une destination dont rêve le couple Sbaâ.
La soirée, femmes et hommes séparés, des groupes se forment autour des foyers de feu ; après les ripailles, place aux échanges et aux réjouissances ; rien de mondain, que des gaâdas fraternelles. Parfois, musique et danse s’invitent aussi autour du «guessab» et son «b’nadri».
La nouvelle année est entamée ainsi dans la joie et la bonhomie. La symbolique se résume à souhaiter richesse et bonheur pour le foyer, des mots qui ont une tout autre résonance dans cette contrée épargnée par la vanité de notre ère. (El Watan-11.01.2011.)

**Yennayer dans le M’zab

La célébration du nouvel An Amazigh (Yennayer) dans le M’zab, dans le sud algérien, est l’occasion pour les populations locales de renouveler leur profond attachement à l’authenticité du patrimoine social et culturel séculaire, notamment oral, de leur région. Très attachés à leur passé et aux valeurs sociales, les habitants du M’Zab accordent une grande importance à Yennayer pour la revivification des traditions ancestrales qui remontent très loin dans l’histoire. “Transmise de génération en génération, la célébration de Yennayer qui coïncide dans le M’Zab avec le 7 janvier de chaque année, contrairement aux autres régions du pays qui fêtent l’événement le 12 du même mois, procure aux populations de la région un sentiment d’identité et présage d’une année agraire féconde”, explique un sociologue de la région. La célébration de Yennayer dans le M’Zab est liée beaucoup plus aux cycles des saisons et aux activités agraires dans la région, précise-t-il. Cette fête vient interrompre la monotonie de la vie quotidienne et marque le passage d’une période à une autre, dans un climat festif et familial, et le début de la saison agricole”, souligne-t-il. (APS-10.01.2011.)

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**Oran : Un panier de Yennayer à…12.000 dinars. (09.01.2010.)  

Comparativement à l’année dernière, les prix ont, comme il fallait s’y attendre, augmenté et ce n’est nullement le prix proposé au marché de M’dina Jdida pour un kilo de «mélange» qui peut être une référence. Ainsi, pour cette année, on affiche 200 DA le kilo contre 300 DA pour l’année dernière. Toutefois, les 100 DA de différence sont compensés par la qualité du mélange, vu que, cette année, on retrouve ni noix ni noisettes. Ces fruits secs ont été remplacés par des glands, des cacahuètes et des friandises locales. Pour une famille de 6 personnes, deux kilos en plus de quelques fruits de saison pourront faire l’affaire. Mais pour les plus exigeants et voulant…, cela a un coût. Les pistaches sont cédées à 1.200 DA le kilo, les noix à 600 DA, les noisettes à 800 DA, les cacahuètes à 300 DA, les figues sèches à 400 DA et enfin les dattes «Deglet Nour» à 300 DA, voire 400 DA. Une simple opération arithmétique vous donne un total de près de 3.000 DA, une coquette somme à laquelle il faut ajouter près de 500 DA pour les friandises de fabrication locale et autant pour quelques fruits. En revanche, si les moyens le permettent, l’option de friandises et chocolats d’outre-mer ainsi que des fruits exotiques, ananas et kiwis, la facture devra évidemment être plus gonflée. Pour cette catégorie de citoyens, certains commerçants vont même à leur confectionner des paniers décorés pour un poids de près de 10 kilos moyennant la somme de 12.000 DA ! «Cela vaut le coût, uniquement en le regardant», soupira un passant visiblement désolé de ne pouvoir l’offrir à sa famille.Cependant, pour cette année encore, les commerçants de ce marché sont catégoriques en indiquant que leurs ventes ont diminué … à cause de la cherté des produits. Devant des étalages superbement ornés, les clients demandent les prix et la nouveauté cette année, ce sont les marchands qui interpellent les passants. Une preuve supplémentaire que les ventes ont été en dessous des espérances. «Juste pour ne pas frustrer mes enfants, je prendrais un kilo de mélange, quelques oranges et du chocolat. Avant, il était permis de les gâter en leur préparant un sac pour chacun pouvant comprendre jusqu’à 500 g de produits. Cette année, je leur offrirai moins». Tels sont les propos d’une mère de famille qui se dit également préoccupée par les légumes qui constituent une priorité pour elle.Même son de cloche chez les grossistes du boulevard Mascara ou ceux nouvellement installés à Maraval et qui ne se frottent plus les mains comme avant, vu que leurs ventes ont sensiblement baissé. «Pas plus tard qu’il y a 4 ou 5 ans, j’arrivais à écouler en une quinzaine de jours avant la fête, plus de 20 kg de noix, amandes, noisettes et autres cacahuètes d’importation. Cette année, en tout et pour tout, mes ventes n’ont atteint que 5 kilos et certains détaillants ne voulant pas prendre de risques, ont préféré prendre de petites quantités», c’est ce que nous explique un grossiste de Maraval, qui indique au passage que ce sont les importateurs qui ont fait grimper les prix, en raison, selon eux, de la cherté des frais de transport maritime, en dépit du fait que la plaque tournante de ce marché demeure quelques pays du Golfe où de gros négociants raflent toute la production des pays comme le Pakistan ou l’Afghanistan pour l’écouler ailleurs…..(source, Le Quotidien d’Oran-09.01.2010.)***sur les origines de yennayer…On est bien en peine lorsqu’il s’agit de parler de Yennayer.  » On ne sait ni les origines de cette fête, ni la façon dont elle a été intégrée en Afrique du Nord « , précise Nedjima Plantade, lors d’une table ronde …. Le nouvel an berbère, actuellement célébré le 12 janvier correspond au calendrier Julien.Yennayar vient de Janiarius, qui a donné son nom au mois de janvier. Jusqu’au Ier siècle avant Jésus-Christ, les Romains faisaient commencer l’année en mars. Jules César a ensuite procédé à une réforme à l’origine du calendrier julien. César appartenait à une famille réputée, la gens Julia, d’où le nom. Problème, le nouveau découpage donne une année de 11 mois auxquels on ajoute 28 jours. En fait, ce système ne coincide pas avec le rythme solaire. Cela n’était pas du tout pratique pour les agriculteurs.Pour trouve une solution au décalage entre l’année sur le papier et l’année réelle, il faut attendre 1582. Le pape Grégoire XIII élabore alors un calendrier qui porte son nom, celui qui est utilisé actuellement. Bien sûr, tout le monde ne suit pas les conseils du souverain pontife : c’est le cas des orthodoxes qui décident de garder le calendrier julien.
Et les Berbères dans tous ça ? En fait, en Afrique du Nord on ignore totalement la réforme grégorienne, du moins jusqu’au XIXème siècle. …il faut essayer de comprendre comment le calendrier julien de César s’est retrouvé en Afrique du Nord. Et là, les choses sont compliquées. Il existe deux hypothèses, plus celle de Nedjima Plantade.La première théorie consiste à dire que la conquête romaine de l’Afrique du Nord a entraîné une latinisation du nom des mois. Mais cette explication est simpliste et ne tient pas debout.  » En Afrique du Nord on n’a absolument pas de traces de cette transmission « , explique Plantade. Autrement dit, aucun document ne vient confirmer cela.
Une autre explication a été avancée dans les années 50 par l’ethnologue Jean Servier. Puisque le calendrier julien est là et qu’il n’est pas arrivé par le biais de la latinisation, il aurait pu être transmis par un autre biais, d’autant que les noms latins étaient connus partout. Cette hypothèse dîte  » copte « , penche vers une origine égyptienne des mois. Il existait d’ailleurs une continuité entre Berbères et Égyptiens. Ces derniers divisaient l’année en 12 périodes de 30 jours et y ajoutaient 5 jours supplémentaire. L’année commence avec août-septembre avec les crues du Nil. Chaque mois porte un nom de divinité égyptienne. L’ennui avec cette hypothèse, c’est qu’on n’a pas de traces de ces noms chez les Berbères.
Nedjima Plantade propose une hypothèse différente, dîte  » andalouse « . Le calendrier julien serait arrivé en Afrique du Nord au cours du Moyen Âge : à cette époque, les Berbères sont en contact avec des textes d’agronomes espagnols, principalement andalous.Pour finir, pourquoi est-on en 2956 (par rapport à 2006) ? Il s’agit en fait d’un repère fixé de manière rétroactive par l’Académie berbère dans les années 70. A l »époque, le but était d’établir un lien avec l’Égypte antique. Il y a 2656 ans, donc en 950 avant Jésus Christ, un Berbère est montée sur le trône égyptien. Shéshonq Ier (Cecnaq en berbère) inaugure la XXIIème dynastie, issue d’une famille venue de Bubastis. Il s’agit donc d’un choix récent, symbolique. (source, blog de rezki.net)*réaction des internautes…**azul fellawen, juste une petite remarque a propos de l’origine de yennayer, je pense toujours on a tendance a dire que tout ce que les berberes en fait , l’ont tiré d’ailleur:des romains, grece, egypte…est ce cette civilisation a existé ? n’importe qui raconte n’importe quoi d’ailleur y en a meme ceux qui disent que le bérbère est à l’origine de l’arabe, vous vous etes meme aller un peu loin jusk’a dire je sais pas quoi que yennayer=janiarius, et je me pose la question si ce que j’ai appris est correcte disant que yennayer= yen ayyar : yen=le chiffre 1 (yiwen=yn) et ayyar= lune (ayyur=yr) en tout ça donne premiére lune ou premier mois (yennayer c’est pas janiarius c’est arbitraire vos hypotheses)et concernant l’année 2956 c’est une date refernence à l’entré des berberes en egypte.***Moi qui me trouve dans un carrefour entre mère berbère et père arabe, vous me dérangez et beaucoup par certains détails. Je veux que chacun pense grand. Pense à tout ce qui unit religion , patrie et non le fait de conjuguer juste au passé. Ouvrez yeux et penser avenir. Les pays s’unissent par contre vos détails éclatent le pays … Sur ce je vous passe ce récit :

Ibn Khaldoun lui-même prend fermement position en faveur de ce qu’il appelle « le fait réel, fait qui nous dispense de toute hypothèse… : les Berbères sont les enfants de Canaan, fils de Cham, fils de Noé, ainsi que nous l’avons déjà énoncé en traitant des grandes divisions de l’espèce humaine. Leur aïeul se nommait Mazigh ; leurs frères étaient les Gergéséens (Agrikech) ; les Philistins, enfants de Casluhim, fils de Misraïrn, fils de Cham, étaient leurs parents. Le roi, chez eux, portait le titre de Goliath (Djalout). Il y eut en Syrie, entre les Philistins et les Israélites, des guerres rapportées par l’histoire, et pendant lesquelles les descendants de Canaan et les Gergéséens soutinrent les Philistins contre les enfants d’Israël. Cette dernière circonstance aura probablement induit en erreur la personne qui représenta Goliath comme Berbère, tandis qu’il faisait partie des Philistins, parents des Berbères. On ne doit admettre aucune autre opinion que la nôtre ; elle est la seule qui soit vraie et de laquelle on ne peut s’écarter » (traduction de Slane). Malgré cette objurgation d’lbn Khaldoun, nous devons également tenir compte, car elle n’est pas sans conséquence, d’une autre opinion qu’il nous rapporte avec précision : « Tous les généalogistes arabes s’accordent à regarder les diverses tribus berbères dont j’ai indiqué les noms, comme appartenant réellement à cette race ; il n’y a que les Sanhadja et les Ketama dont l’origine soit pour eux un sujet de controverse. D’après l’opinion généralement reçue, ces deux tribus faisaient partie des Yéménites qu’lfricos établit en Ifrikia lorsqu’il eut envahi ce pays.

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***Le roi Chachnak garde intacte son aura

De région en région, Yennayer parcourt les montagnes de Béni Snous (Tlemcen) jusqu’aux fins fonds de la Kabylie, en traversant l’Oranie et l’Algérois.

Yennayer (Amenzu n Yennayer), qui coïncide, annuellement, avec le 12 janvier, a été «décrété» comme étant le premier jour de l’An berbère. La fête de Yennayer n’est pas une si simple cérémonie ou encore un simple point de vue, notamment chez les Algériens. C’est une journée qui se caractérise par une sainte atmosphère réunissant toute la famille autour d’un dîner qui se compose de plats et recettes traditionnelles. À chacune des régions du pays son art et sa manière d’accueillir Yennayer. Les ingrédients sont multiples et variés. Symbolisant la liturgie de Yennayer, les habitants de Béni Snous de Lakhmis (Tlemcen) ne dérogent pas à la règle d’Ayrad, un carnaval, qui était organisé dans les temps anciens, ravivant une habitude disparue. Mais la voilà de retour, ces dernières années, grâce aux efforts consentis par les érudits de Yennayer. Ayrad, littéralement synonyme de Lion, est organisé par une dizaine de jeunes, la nuit de Yennayer. Vêtus de «Hidouras», peaux de boeuf ou de chèvre, ils sillonnent les ruelles du village sous les percussions des bendirs; une fiesta à ne pas rater. En Kabylie, Yennayer est un repère, à la fois important et plein de symboles, qui inaugurent la nouvelle année. Ainsi Yennayer à Béjaïa ou à Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, Boumerdès, Bordj Bou Arréridj, M’sila, Jijel est marqué par son dîner végétarien assaisonné au poulet. «Imensi n Yennayer», le dîner de Yennayer. On prépare des plats à base de semoule et de blé. De région en région, Yennayer parcourt les montagnes de Béni Snous (Tlemcen) jusqu’aux fins fonds de la Kabylie, en traversant toute l’Oranie. Des signes de satisfaction se lisent sur les visages. A Oran, Yennayer est fêté depuis l’Antiquité. Les familles font de cette journée une véritable fiesta. Ces dernières années, l’association Numidia d’Oran s’est mise, de manière grandiose, de la partie en consacrant, au niveau du Palais de la culture, des journées consécutives pour la célébration de Yennayer appelée la fête du couscous. Durant ces journées, le visiteur ouvrira droit à une pléiade de panoramas et de traditions ressuscitées du fond de l’oubli. Les femmes se mettront à rouler le couscous lors d’un concours qui sera sanctionné par la remise d’un prix à la meilleure d’entre elles. La bamboula se terminera autour d’un couscous géant à ciel ouvert avec une animation folklorique des Idhebalen (les percussionnistes). À l’instar du reste du pays, la wilaya de Médéa, prend à témoin l’acheminement logique de Yennayer depuis la nuit de sa naissance. Ainsi, au niveau de la capitale du Titteri, la journée de Yennayer est appelée Ederraz. Celle-ci revêt une importance fondamentale. Des traditions ancestrales sont ainsi renouvelées comme la mise de l’enfant le plus jeune de la maison dans une jatte pour le couvrir de tous les délices: fruits, galettes et friandises. Ce n’est là qu’un aspect de l’air festif du 1er jour du Nouvel An berbère. Toutes les contrées du pays font que cette journée soit lumineuse. Chaque région possède son art de la fêter pour un seul objectif: souhaiter une bonne année à tout le monde et que le Nouvel An soit bénéfique à toute la nation. (L’Expression-12.01.2010.)

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**YENNAYER LE NOUVEL AN AMAZIGH

Le Nouvel An amazigh, Yennayer, est traditionnellement célébré la veille du 12 janvier (11 janvier au soir). Cet événement est fêté et vécu par la quasi-majorité des Maghrébins dans la joie, la convivialité et la solidarité. L’avènement du Nouvel An berbère donne lieu à une ambiance particulière, empreinte de ferveur, de joie et de commu-nion, à laquelle toutes les familles se préparent plusieurs jours à l’avance pour célébrer, avec faste, cet événement très attendu de l’année. Ce jour de l’an amazigh est généralement fêté par tradition, indépendamment d’une quelconque portée sociologique et historique. Sauf que, ces dernières années, avec la prise de conscience identitaire et la réappropriation de l’histoire nationale, la reconnaissance de cette date dépasse la portée traditionnelle de l’événement pour se placer comme repère historique de tout un peuple. Yennayer ou «Edderraz», ou encore «El-Am», suivant l’appellation de chaque région, reste pour bon nombre d’Algériens, le témoin vivant de l’attachement aux anciennes traditions et cultures populaires, d’inspiration ou d’origine numide, qui ont façonné, à travers les siècles, l’histoire de cette partie du pays. L’Algérie, garde, à ce titre, les traces de cette culture numide qui se manifeste, de nos jours encore, à travers les innombrables vestiges historiques, us et coutumes, ainsi que des noms de villages et de hameaux à consonnance berbère, qui font partie intégrante du patrimoine populaire local. La similitude entre les différentes manifestations folkloriques et les veillées organisées à travers toutes les régions du pays, illustre parfaitement ce lien profond qui unit l’ensemble de ces cultures populaires. Au-delà de l’aspect mystique qui caractérise souvent ce genre de cérémonial social, principalement au sein des confréries religieuses disséminées à travers les différentes localités du pays, «Yennayer» se distingue, néanmoins, par ses aspects culinaires, symbolisés par des plats et des mets traditionnels confectionnés à la maison et à partir d’anciennes recettes transmises de génération en génération.
Traditionnellement, la célébration de «Yennayer» suit une sorte de «rituel» pratiqué depuis des lustres, puisqu’il est de coutume, de se réunir le soir en famille, de préférence au centre de la maison, pour partager un repas copieux et à la fin, ramener un nouveau-né ou le plus jeune membre de la famille et déverser sur sa tête le contenu d’un panier en osier, rempli en l’occurrence de treize fruits secs, symbole de richesse et de prospérité pour l’avenir de ses enfants. A la fin du cérémonial, chaque membre de la famille aura droit à une bourse contenant les treize fruits secs et autres friandises servant à ce rituel.
Des différentes hypothèses avancées sur l’origine de Yennayer (non pas en tant que calendrier agraire mais beaucoup plus par rapport à sa date de naissance), la plus plausible et la plus répandue est celle qui fait remonter l’origine de cette célébration à l’année où un Amazigh accède au trône de la 22e dynastie pharaonique en Egypte (950 av. J.-C.). Cette date, de portée symbolique, marque de son empreinte une période historique qui glorifie le peuple amazigh qui, de son côté, a le devoir de mémoire. (L’Expression-12.01.2010.)

***fêté différemment d’une région à une autre….

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Chaque année et depuis des lustres, la communauté algérienne célèbre Yennayer. La wilaya de Bouira avec sa composante multilinguistique fait la fête différemment d’une région à une autre. Le 12 janvier de l’an 2010 de l’ère chrétienne correspond au 1er Yennayer 2960 de l’an amazigh. Depuis une semaine, les populations de la région d’expression berbérophone, de la wilaya, à l’instar du pays et de toutes les communautés berbères du Maghreb, se sont préparées à accueillir le Nouvel An berbère. Pour la circonstance, et depuis des décennies, les comités des villages s’attellent à faire des quêtes pour acquérir des bovins qui seront sacrifiés la veille et répartis équitablement entre les habitants. Cette action désignée par «thimechret» n’est pas un rituel spécifique au Nouvel An, mais reste une manière d’affermir les liens entre les villageois et consolider les relations que le modernisme tend à effacer. S’agissant des caractéristiques de la journée, les familles préparent un grand dîner «imensi n Yennayer», qui se traduit généralement par la préparation d’un couscous avec du poulet. Le mets principal reste le couscous de blé. L’utilisation de la semoule d’orge est, ce jour-là, bannie, elle qui constitue en temps normal le repas du pauvre. Le couscous est préparé avec une sauce à base de légumes secs. D’une région à une autre les explications sont différentes quant au choix de la volaille. Certains préfèrent le coq qui symbolise la naissance de la lumière (le lever du jour), d’autres, la poule et ses oeufs qui incarnent la fécondité et par conséquent l’abondance. Dans la préparation des autres mets qui accompagnent le couscous, les femmes servent aux enfants, le matin du 12 janvier (tasebhit n yennayer) «uftiyen» ou «isrecmen», un mélange de céréales entières. Selon les moyens, on complète le plat par un mélange de fruits secs (inighmen) servis en abondance aux présents. La tradition exige que l’on ne vide pas les plats, ce qui signifie que l’on ne doit pas avoir faim. L’occasion est saisie pour réunir la grande famille «adhroum» autour de ce plat. La rencontre permet aussi de dissiper les malentendus, de régler les conflits pour permettre à tout le monde de commencer l’année sur de bonnes bases. Aux heures des prières, les croyants accomplissent leur devoir.
La date est aussi et surtout une occasion des retrouvailles pour la gent féminine. Les femmes sortent rarement et ne se rendent visite que conjoncturellement lors des mariages, des décès ou autres fêtes familiales. En optant pour une commémoration collective, les villageois offrent une opportunité aux femmes de se rencontrer. Plusieurs mariages sont scellés en pareille circonstance.
Le dîner est suivi par des rites qui présagent des jours à venir. Dans la soirée, les femmes déposent sur le toit des maisons quatre coupelles en terre remplies de sel représentant chacune les mois de Yennayer, «furar, me ires et yebrir» (février, mars, avril). Au matin de la journée de Yennayer, le niveau d’humidité du sel annonce un mois arrosé ou non surtout que la vie en campagne est sujette aux aléas de la météo. Même si partout la cuisinière a pris la place, on renouvelle son «qanun»; la découverte d’un ver blanc sous les pierres ramassées pour le trépied du four, laisse entrevoir la naissance d’un garçon, une herbe verte signifie une moisson abondante, les fourmis symbolisent l’augmentation du bétail…Dans la même journée de «amenzu n Yennayer» (le premier jour de l’an), sont proposées «lesfendj» ou «lemsmmen». Une pâte qui gonfle ou qui s’étend facilement annonce forcément une année riche et généreuse. Plus à l’ouest et au sud de la wilaya, où résident les entités arabophones, la célébration tend à se généraliser ces derniers temps. Là aussi, les festivités se limitent à l’art culinaire. En plus du couscous, beaucoup préparent des crêpes «baghrir», le «rfiss», «chakhchoukha» et d’autres plats traditionnels. Cette tendance et cet engouement pour le traditionnel se veut un respect du caractère ancestral de cette date.
En continuant à célébrer Yennayer, les Bouiris perpétuent une grande et ancestrale tradition, et enseignent l’histoire aux générations nouvelles. Tous ces éléments plus ou moins perpétués ou simplement conservés dans les récits témoignent du caractère agraire du calendrier berbère. (L’Expression-12.01.2010.)

***Yennayer est là. Une nouvelle année commence pour l’une des plus vieilles civilisations.

Des milliers de jeunes et moins jeunes prévoient de sillonner toute la région de Béjaïa pour fêter le réveillon de Yennayer. Le Nouvel An berbère est là. Une nouvelle année commence pour l’une des plus vieilles civilisations sur terre. Une année que tout un chacun souhaite pleine de paix de réussite et de joie.
Durant quelques années, Yennayer constituait aussi un jour de revendication. Cette date, symbole de la culture berbère, devait prendre sa place parmi les jours fériés du pays.
C’était une revendication qui est devenue désormais, une réalité même si officiellement, aucun texte n’existe dans ce sens. Sur le terrain, les travailleurs chôment, les écoliers désertent les salles de classe, bref tout un peuple célèbre son Nouvel An.
Aujourd’hui, on ne marche pas, on ne fait pas grève. On applique tout simplement une réalité toute naturelle. C’est la fête. Et chacun s’organise à sa manière. Le jour de l’An berbère se distingue des autres fêtes par son repas copieux. Un repas que l’on partage en famille ou en groupe de personnes.
Comme pendant l’an chrétien, musulman et chinois, les gens vont se congratuler avec cette fois-ci des «Assegas Amagaz», (bonne année). Le jour de l’An berbère n’est pas que félicitations mais toute une tradition faite de repas copieux et de manifestations diverses.
A Béjaïa, les manifestations ont commencé depuis trois jours et se poursuivront jusqu’au lendemain du jour «J». Plusieurs festivités sont au programme dans différentes régions de la basse Kabylie avec au menu des expositions, des conférences-débats, du chant…Autant d’activités qui ont drainé des foules des grands jours.
A Sidi Aïch, l’exposition était si riche en couleurs que l’on peut tout connaître sur ce jour, devenue férié. Les différentes variétés des plats traditionnels algériens et bien d’autres aspects liés à la culture berbère, étaient là aussi comme pour marquer une histoire qui reste à découvrir tant elle est porteuse de valeurs.
La veille de Yennayer, soit le 11 janvier, les organisateurs ont prévu un écran géant pour suivre le match de l’Equipe nationale contre le Malawi. Yennayer ne passera pas inaperçu.
Dans toutes les régions de la basse Kabylie, il sera marqué par des manifestations culturelles et sportives. Imensi N’Yennayer (le repas de Yennayer) sera présent aussi bien dans les familles que dans les différentes manifestations.
La tradition héritée de génération en génération, se singularisera par un repas spécial que l’on partagera en famille ou en communauté.(L’Expression-12.01.2010.)*

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388 réponses à “Yennayer, le 12 janvier”

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