L’origine des panaches de Churyumov-Gerasimenko identifiée

Un des trous photographiés par Rosetta à la surface de la comète. ©ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Les jets de gaz et de poussière de "Chury" jaillissent de trous circulaires de quelques dizaines à quelques centaines de mètres de diamètre.

Les chercheurs s'en sont convaincus grâce aux images de la caméra Osiris, réalisées en 2014 par la sonde européenne Rosetta alors qu'elle survolait le noyau cométaire à seulement 10 à 30 km de distance. Ces photos montrent clairement que les panaches de gaz et de poussière, repérés par Rosetta en 2014, émanent de ces trous.


Des cavités qui s'effondrent

Profonds de plus de 200m pour certains, les trous de la comète se formeraient par effondrement (schéma ci-dessous) selon le processus suivant : la chaleur du rayonnement solaire fait fondre des poches de glace souterraine (flèches bleues) formant des cavités.

Le plafond de ces cavités s'effondre (flèche jaune) quand il devient trop fin, soit parce qu'il se sublime lui-même ou qu'il est soumis à de légers mouvements sismiques. Ainsi exposé au rayonnement solaire, le matériau tapi au fond du trou se sublime en un immense panache.


Ces cavités mises en évidence par Rosetta indiquent à quel point l'intérieur de la comète est inhomogène, au moins sur les premiers centaines de mètres de profondeur.


Structures hétéroclites

La physionomie des trous identifiés est hétéroclite, comme le révèlent Jean-Baptiste Vincent et son équipe du Max Planck Institute, dans une étude publiée dans le magazine Nature. Chez certains, leurs flancs comportent des sortes de terrasses, chez d'autres, des couches horizontales et verticales ou, pour d'autres encore, des structures globulaires.

ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

On distingue ici du matériau jaillissant de l'un des trous identifiés par Rosetta à la surface de Chury. ©ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA


Vu la densité de Churyumov-Gerasimenko (470 kg/m3), un trou moyen de 140m de diamètre et 140m de profondeur peut libérer un million de tonnes de matériau, estiment les auteurs de l'étude.


Alors que Chury se rapproche de son périhélie, le 13 août prochain, les chercheurs espèrent désormais assister à la formation en direct de l'un de ces puits.

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