Municipales Besançon : Dahoui « prêt »

L’adjoint PS à l’Education dit avoir « l’envie, le dynamisme et l’enthousiasme »
Yves ANDRIKIAN - 23 mai 2016 à 05:03 | mis à jour le 23 mai 2016 à 07:49 - Temps de lecture :
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Yves-Michel Dahoui : « Je me sens prêt aujourd’hui ». Photo archives Ludovic LAUDE
Yves-Michel Dahoui : « Je me sens prêt aujourd’hui ». Photo archives Ludovic LAUDE

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Il a eu parfois des mots abrupts à l’encontre des Verts. Il avait parlé de « génération sacrifiée » peu avant les municipales de 2014 lorsque Jean-Louis Fousseret briguait un troisième et dernier mandat : Yves-Michel Dahoui le notait alors, il aurait 65 ans en 2020 aux prochaines municipales, son collègue Patrick Bontemps 66 ans, et des élus quadras piaffaient sans doute derrière eux. Cela alors que les deux circonscriptions bisontines étaient pour l’une vouée à un Vert (désormais rosé), pour l’autre à une femme mais qui aura passé son mandat à faire passer un procès en trahison de gauche au gouvernement qu’elle était censée soutenir.

Les législatives, c’est juin 2017. Mais aujourd’hui, l’adjoint à l’Éducation ne le cache pas, il se veut en lice pour les futures municipales.

« Je ne m’autoproclame pas candidat, je suis prêt, mais il faut être porté par un collectif. J’ai un sillon, je n’ai jamais anticipé les étapes ni sacrifié le collectif à l’individuel. Je me sens prêt aujourd’hui, j’ai l’envie, le dynamisme, l’enthousiasme ». Poids lourd de l’équipe municipale, ayant la confiance du maire avec qui il bosse depuis près de trente ans, Yves-Michel Dahoui dit avoir mal ressenti la polémique avec François Rebsamen : « Il y a une compétition des territoires. Je ne suis pas Bisontin, j’ai épousé cette ville qui a des atouts et un vrai potentiel, il faut sortir de ces complexes. La compétition doit être intelligente et la relation avec la Suisse doit devenir réalité car elle est nécessité ».

Surtout, l’adjoint l’affirme, une élection ne se prépare pas six mois avant le scrutin : « Jean-Louis Fousseret ne désignera pas de dauphin, il soutiendra le mieux placé. Dans cette ville, le travail municipal a toujours été soutenu par une majorité élargie au centre. Ce n’est pas parce qu’on a été longtemps victorieux qu’on le sera encore. À l’heure du discrédit des partis politiques, on ne peut imaginer qu’un candidat soit désigné par cent militants PS bisontins. La base de désignation doit être élargie, on peut même imaginer une sorte de primaire, il faut ouvrir portes et fenêtres ».

« Je ne triche pas »

Y.-M. Dahoui le sait bien, le temps où « pour battre la gauche à Besançon, il fallait un miracle ou le bordel au PS », selon le mot de feu Claude Girard, s’évanouit. Il rappelle au passage que la droite gère le Département, apprend à travailler ensemble et que spéculer sur les prétendues faiblesses des autres serait une erreur politique. Lui qui s’est colleté avec les dossiers culturels sensibles, fusion des deux scènes nationales et remaniement de l’orchestre, tout en « s’en prenant plein la gueule » avec l’échec des festivals et qui, désormais, fait face aux parents d’élèves pour les rythmes scolaires, accepte de courir le risque de paraître présomptueux : « J’ai une ambition pour cette ville qui a un riche patrimoine et un riche tissu de PME, la préservant de grandes secousses économiques. Un député peut être élu jeune, il est fondu dans une majorité, un groupe. Le mandat le plus complexe est celui de maire et président d’agglo. Je ne triche pas, j’ai cultivé des relations sociales, culturelles et économiques. Je n’ai jamais quitté mon travail de juriste dans un groupe d’assurances, je connais bien le monde de l’entreprise. Gérer, c’est être reconnu par tous les milieux et une crédibilité ça se construit ».

Bref, Yves-Michel Dahoui estime que la légitimité s’acquiert au bout d’une longue ligne. Avant de lâcher à l’égard d‘Eric Alauzet peu ou prou intéressé par la ville : « C’est un bon parlementaire qui a des convictions et bosse. Ou il est élu ou il est battu, mais la ville n’est pas une session de rattrapage ».

Jean-Louis Fousseret est informé de la démarche de son adjoint. Ce dernier ajoute : « C’est le bon temps ». Il ne rigole pas, ce n’est pas un jeu de mot.